Anne Vallayer-Coster, protégée de Marie-Antoinette

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DU 3 NOVEMBRE AU 16 DÉCEMBRE 2023

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Sommaire à Charles, Louis, Pauline et Victor 4-7

Remerciements ~ Éric COATALEM

8-13

Préface ~ J. Patrice MARANDEL

18-65

Catalogues des œuvres

66-91

Essai ~ Sophie MOUQUIN et Christophe HUCHET DE QUÉNETAIN


Éric COATALEM

Lorsque j’eus la chance d’acheter l’important portrait de Madame de Saint-Huberty dans le rôle de Didon par Anne Vallayer-Coster, puis de le vendre au National Museum of Women in the Art (ci-contre), je n’imaginais pas que, 20 ans plus tard, j’aurai le plaisir de réunir autant d’œuvres de la main de cette merveilleuse peintre. Artiste autant adulée au XVIIIe siècle qu’oubliée au XIXe siècle, elle sut pourtant se démarquer des artistes de son époque, des influences tout autant que des modes par sa sensibilité et son intemporalité. Peu de femmes ont pu exposer lors des Salons de Peinture et de Sculpture au XVIIIe siècle car, en 1706, l’Académie royale de peinture et de sculpture décrétait que « … dorénavant on ne recevrait aucune demoiselle en qualité d’académicienne, et que cette résolution servirait de règlement général ». Deux mois après l’admission de Vallayer-Coster en 1770, l’Académie, un peu inquiète d’une éventuelle vague féminine, édicte un « Règlement pour l’admission des femmes » qui sera durci quelques mois plus tard : « … Ces admissions, étrangères en quelque façon à sa constitution, ne doivent pas être trop multipliées ». Il fut acté que pas plus de quatre académiciennes ne pouvaient être acceptées. Dès son premier Salon en 1771, Anne Vallayer-Coster est couverte d’éloges, même des critiques les plus acides, dont Diderot, qui écrira : « Quelle vérité, Monsieur, et quelle vigueur dans ce tableau ! Melle Vallayer nous étonne autant qu’elle nous enchante. C’est la nature rendue ici avec une force de vérité inconcevable, et en même temps, une harmonie de couleurs qui séduit ; chaque objet a la touche du caractère qui lui est propre; enfin nul de l’école Française n’a atteint la force de coloris de Melle Vallayer ni son fini sans être tâtonné mais il ne peut s’empêcher de rajouter : « Ce n’est pas Chardin, mais au-dessous de ce maitre c’est fort au-dessus d’une femme ». Un autre critique écrira : « Si la nature fait les roses comme vous, vous faîtes les vôtres comme elle ».

Anne VALLAYER-COSTER Madame de Saint-Huberty (1756-1812) dans le rôle de Didon 1785 Huile sur toile, H. 145 cm ; L. 102 cm Washington, National Museum of Women in the Arts, don de Wallace et Wilhelmina Holladay © Galerie Éric Coatalem, Paris

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Lors du Salon de 1777 dans les « Lettres pittoresques », l’auteur écrit: « Cette aimable artiste a embelli le salon de très jolis tableaux. Il y en a de fleurs, genre dans lequel elle s’est principalement exercée jusqu’à aujourd’hui. Elles sont si fraîches, si vives, si brillantes qu’on serait tenté de les prendre pour l’en couronner. Elle les a traitées, pour ainsi dire historiquement. Sa main délicate sait les grouper avec toute l’intelligence possible et les placer dans des vases magnifiques rendus à faire illusion ». Dès 1778, la reine Marie-Antoinette soutient la jeune artiste, lui trouve un logement au Louvre et signera même son contrat de mariage avec Jean Pierre Silvestre Coster, avocat, en 1781. Anne Vallayer-Coster s’en souviendra et lui restera fidèle même dans les pires moments de la Révolution. En dehors de la reine, d’illustres personnages collectionnaient aussi ses œuvres : le prince de Conti, le comte de Merle, Beaujon… Et il fut même écrit, preuve de l’immense renommée de notre artiste : « aucun cabinet d’amateur français ou étranger n’était considéré comme complet s’il ne possédait pas au moins un des ouvrages de Mme Vallayer Coster ». Si, aujourd’hui, l’air du temps veut que les musées et les féministes recherchent passionnément toute création d’artiste femme, quelle qu’elle soit, il ne faut pas oublier que les plus brillantes d’entre elles ont été reconnues dès leur époque. Sous Louis XVI, Anne Vallayer-Coster côtoyait à l’Académie Élisabeth Vigée Le Brun mais aussi Adélaïde Labille Guiard, toutes trois ayant marqué les Arts de leur temps. Elles furent également reconnues des gazetiers qui écrivaient : « Vallayer un, Le Brun deux, Guiard trois. Eh bien, nigaud, de Paris jusqu’à Rome, à quoi bon faire un choix ! Trois, elles sont: en trois partage leur la pomme ».

Je tiens à remercier tout spécialement Patrice Marandel pour cette très intéressante préface et inédite approche du monde des fleurs au XVIIIe siècle mais aussi Sophie Mouquin et Christophe Huchet de Quénetain pour leur superbe étude sur la représentation des arts décoratifs dans la peinture. Mes remerciements à William Breazeale, Conservateur des Arts Européens du Crocker Art Museum de Sacramento en Californie qui a accepté, avec enthousiasme, de prêter le rarissime portrait de l’artiste par Alexandre Roslin. Une pensée aussi pour mon assistante Agathe Dupont qui a orchestré la création du catalogue et l’exposition mais aussi pour leur précieuse aide et soutien: Jessica Barclay, Toby Campbell, Cheryl A. Chase, Alvin L. Clark Junior, Martial Damblant, Thomas Hennocque, Jeffrey E. Horvitz, Hervé Irien, Lial Jones, Hélène et Jean Joyerot, Carl de Lencquesaing, Roland de l’Espée, Pierre Lévy, Agnès Malpel, Paul-Marie Martel, Frédérique Mattei, Christian Michel, Blaise Porchez, Giovanni Sarti, Alan Templeton et Rafael Valls. Je remercie enfin mille fois tous les collectionneurs, qui ont préféré rester anonymes malgré la générosité de leurs prêts, laissant découvrir à tous les amateurs la finesse exquise et intemporelle de cette artiste.

Son œuvre et sa biographie ont été brillamment reconstituées par Marianne Roland Michel, en 1970, dans un premier catalogue raisonné mais il faudra attendre 2002-2003 pour que les musées de Dallas, Washington, New York et Marseille exposent au public une partie de son œuvre. J’espère que cette première exposition à Paris, consacrée à une femme au talent subtil et hors du temps, permettra aux visiteurs de découvrir la sensibilité et la délicate retenue de cette merveilleuse artiste.

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J. Patrice MARANDEL

Préface Vallayer-Coster, dans son temps et dans le nôtre L’appréciation d’un peintre dépend autant de sa carrière que des idées, des modes, voire des préjugés, des historiens et critiques des époques qui lui succèdent. Anne Vallayer-Coster fut, en son temps, une peintre célèbre, appréciée et officiellement reconnue. Si sa fortune critique varia au cours de sa longue carrière, elle ne fut pour autant jamais oubliée et son œuvre demeura citée en exemple par, et pour, de nombreux artistes. Les ventes de ses tableaux au XIXe siècle, après sa mort en 1818 révèlent une « cote » stable, elle-même symptomatique d’un intérêt continu pour son œuvre. Il est vrai que « nature morte » et « XVIIIe siècle » dans une même phrase, évoquent immanquablement le nom de Chardin dont l’œuvre acquit une dimension métaphysique, qui n’était sans doute pas l’intention du peintre, mais qui en a assuré la notoriété renforcée par les créations de peintres du XXe siècle tels que Morandi. Tel n’est pas le cas de Vallayer-Coster qui, en dépit de ses succès, n’a jamais joui d’une telle célébrité. Son œuvre n’a été le sujet d’une étude complète qu’en 1970, suivie d’une exposition monographique en 2002-2003 1. Depuis, Vallayer-Coster fut mise à l’honneur – certains diront réhabilitée – par le mouvement féministe. Pour un large public, l’inclusion de ses œuvres dans une exposition telle que Women Artists 1550-1950 (Los Angeles County Museum of Art, 1976) fut l’occasion de se familiariser avec le peintre 2. L’exposition présentée ici est, par conséquent,

Voir fig. 2 : p. 69

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la première exposition dédiée à l’artiste à Paris depuis celle de Dallas, Washington et New York en 2002 puis à Marseille l’année suivante. On ne saurait cependant parler de négligence : ses œuvres – essentiellement ses compositions florales – apparaissent avec régularité sur le marché de l’art. Collectionneurs ainsi qu’un nombre croissant de musées se les disputent et elles sont acquises autant par des amateurs que des institutions.

1 ~ Marianne Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, 1818-1824, C.I.L. Paris, 1970 ; Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie Antoinette, catal. par Eik Kahng et Marianne Roland Michel, avec contributions par Colin B. Bailey, Claire Barry, Laurent Hugues et Melissa Hyde, Dallas Museum of Art, Yale University Press, New Haven et Londres, 2002. Édition française : Anne Vallayer-Coster, Peintre à la Cour de MarieAntoinette, Musée des Beaux-Arts de Marseille, Somogy Édition d’Art, 2003. Ce catalogue ainsi que la monographie de Marianne Roland Michel, auteur de nombreux article sur l’artiste, Anne Vallayer-Coster 1774-1818, Paris, 1970, constituent les ouvrages de référence essentiels pour la connaissance du peintre. Nous leur empruntons de nombreux éléments (KRM 2003). 2 ~ En 1976 paraissait La vie silencieuse en France, La nature morte au XVIIIe siècle, par Michel Faré, ouvrage insurpassé à notre connaissance du sujet (Office du Livre, Fribourg) qui consacre vingt-quatre pages et de nombreuses illustrations au peintre. 9


Souvent comparée à Madame Vigée-Lebrun, sa carrière fut aussi remarquable que celle de la célèbre portraitiste et de nombreux points communs définissent les deux artistes : origine sociale, admission à l’Académie, succès critique et commercial et protection de la cour. Toutes les deux sont de ferventes royalistes mais alors que Vigée-Lebrun se spécialise strictement dans l’art du portrait (avant de tenter, avec un succès modeste, la peinture de paysage dans les dernières années de sa vie), Vallayer-Coster fait preuve d’une plus grande diversité dès ses débuts et propose au public, lors du Salon de 1771, un choix varié de sujets : portraits, natures mortes de gibier dans le goût de Chardin, trompe-l’œil, natures mortes de fleurs qui lui assureront un succès constant. Seul, le paysage ne semble pas avoir retenu son attention. Tout destinait Anne Vallayer, née le 21 décembre 1744, à la carrière

3 ~ L’Encyclopédie explique que les candidats au « …corps des marchands, qui est celui de l’orfèvrerie, doivent justifier de huit ans d’apprentissage et de deux ans de service chez les maîtres ; outre cela, ils sont encore obligés de faire chefs-d’œuvre et de donner caution de la somme de 1,000 livres… » 4 ~ KRM 2003, p. 14. 5 ~ La majorité des vélins que Basseporte devait exécuter par contrat pour le Jardin des Plantes sont conservés à la Bibliothèque d’histoire naturelles du Jardin des Plantes à Paris. 6 ~ KRM 2003, id. 10

d’artiste peintre. Son père, Joseph Vallayer (1704-1770), exerçait le métier d’ornemaniste de boîtes en or émaillé. Il est fournisseur de la cour, ce qui lui vaut un logement aux Gobelins. Reçu maître en 1750, il s’établit cependant à son compte quatre ans plus tard. On le sait joailler, ce qui signifie non seulement qu’il fait le commerce des bijoux, mais qu’il continue son métier d’artisan spécialisé. Loin d’impliquer un niveau social d’humble niveau, être artisan – particulièrement dans un domaine aussi raffiné que celui de la joaillerie – suggère un statut plus proche de celui de l’artiste. Recevoir une maîtrise en orfèvrerie impliquait de longues années d’étude et d’apprentissage, au moins comparables à celles nécessaires pour devenir peintre agréé 3. La clientèle du Soleil d’Or, l’enseigne sous laquelle opérait Joseph Vallayer rue du Roule, appartenait à la haute société parisienne. Marianne Roland Michel suggère que Diderot confia à la « maison Vallayer » le soin « d’émailler ou de monter dans la reliure d’un volume d’Horace le portrait en miniature de Sophie Volland » 4. Nul ne peut dire si ce travail commandé en 1762 fut l’occasion d’un premier contact entre Anne VallayerCoster et le philosophe qui admirera la peintre dès ses premiers envois au Salon, avant d’en être plus critique par la suite. Quoi qu’il en fût, l’éducation artistique de l’artiste bénéficia sans aucun doute de la proximité de sa famille avec un milieu sophistiqué d’artistes et artisans des métiers d’art. Il est cependant probable que, fort jeune, Anne Vallayer montra de l’aptitude au dessin. Encouragée, on peut aisément l’imaginer, par sa famille, il était donc logique que l’on pensât à développer ses talents en lui faisant suivre l’enseignement d’un peintre professionnel. Les coutumes du temps obligeaient à ce que cet enseignement fût dispensé par une femme-peintre. Sans preuve formelle, il est toutefois généralement admis que ce professeur fut Madeleine Basseporte (1701-1780). Si son nom n’est reconnu que des spécialistes aujourd’hui, tel n’était pas le cas au XVIIIe siècle. Son talent lui valut la reconnaissance de la Cour où elle avait la charge d’enseigner l’art de la peinture aux filles de Louis XV, fonction qu’elle occupa en sus de sa position officielle de « dessinatrice du Jardin Royal des Plantes » 5. Marianne Roland Michel 6 mentionne que certains amateurs faisaient appel à madame

Basseporte pour l’exécution de plantes rares de leurs collections, tel qu’un ananas. Vallayer-Coster, suivant son exemple, introduisit elle aussi des espèces moins connues dans ses compositions 7. Les liens qui unissaient les familles Vallayer et Vernet ont également été traités par Marianne Roland Michel qui mentionne la redécouverte en 1989 d’un dessin de Joseph Vernet dédicacé à Anne Vallayer, spécifiquement qualifiée d’élève du peintre 8. Mais cet hommage de Vernet à sa jeune « élève » est-il la preuve d’un enseignement suivi ou d’un simple geste d’amitié indicatif des rapports entre les deux familles d’artistes ? Nul, semble-t-il, ne saurait être en mesure de revendiquer le rôle de professeur unique en ce qui concerne Anne Vallayer. Il est généralement admis que la peinture de natures mortes, et notamment celle de fleurs, était sous l’Ancien Régime l’apanage des femmes peintres pour une raison assez simple : l’interdiction d’étudier dans un atelier où l’enseignement reposait pour une grande part sur l’étude du modèle nu, lequel permettait d’aborder les sujets mythologiques, ou les sujets d’histoire, considérés comme les plus élevés dans la hiérarchie des genres. Si l’Académie, fondée en 1648, reposait en partie sur un tel principe, celuici avait fortement évolué quand, en 1771, Anne Vallayer exposa pour la première fois au Salon. Certes, la peinture d’histoire régnait encore et seuls ses peintres pouvaient accéder aux postes de Professeurs ainsi qu’à la majorité des fonctions officielles au sein de l’Académie, mais l’art du portrait où s’illustrèrent à la fin du XVIIIe siècle deux femmes-peintres, Vigée-Lebrun et Labille Guiard, et celui de la nature morte avaient déjà acquis leurs lettres de noblesse. Portraits et natures mortes étaient des sources d’appréciables bénéfices pour les peintres dont le marché avait, grâce à eux, considérablement profité. Ils reflétaient aussi l’engouement du public pour des genres accessibles et agréables. Les critiques des Salons, tout en réitérant leur adhésion aux principes académiques trouvent des paroles aimables, voire encourageantes, envers les peintres de genre mineur. En 1777, Pidansat de Mairobert écrit de Vallayer que « son pinceau “est sûr et fidèle”, ajoutant pour rassurer son lecteur que la peintre « s’est [aussi] distinguée dans le portrait (un genre supérieur) par une touche firme et hardie » 9. Le même auteur remarque, toujours en 1777, que « le genre du paysage continue à être fort à la mode parmi nos peintres, comme le plus aisé […] et qui assujettit moins le génie à des règles précises ». De tels propos ne pouvaient qu’encourager une peintre telle qu’Anne Vallayer à explorer des genres variés. Son œuvre fit sensation lors du premier Salon auquel elle participe, en 1771. Agréée (et reçue) à l’Académie depuis un an sur présentation de natures mortes allégoriques des Arts, elle expose un éventail d’œuvres qui démontre son habileté à traiter les natures mortes les plus diverses. D’emblée, elle se positionne auprès des plus grands modèles, Chardin en premier, de quarante ans son aîné, peintre universellement admiré et vers lequel sa

7 ~ Une nature morte, acquise en 2023 par la National Gallery de Washington, présente de manière originale, voire incongrue, un ananas auprès d’un vase de fleurs dans un vase d’albâtre (Christie’s Paris, 15 juin 2023, lot 42). 8 ~ KRM 2003, id, p. 15. Dessin présenté à la galerie Jean-François Baroni, Paris, en 1998. 9 ~ Les Salons de Bachaumont, Paris, Jacques Laget, Librairie des Arts et Métiers-Éditions, 1995, p. 74. 11


propre sensibilité la porte – au point de tromper plus tard amateurs et critiques – plutôt que vers Desportes (1661-1743) ou Oudry (1688-1755) peintres d’une génération précédente soumise à d’autres contraintes. En hommage, pourrait-on dire, à l’immense génie de Chardin, mais aussi peut-être avec quelque défiance, elle propose au public des sujets tels que l’humble nature morte dite « La soupière blanche » (1771, Coll. part.) ou, dans un genre opposé, l’éblouissante composition de coquillages (« Panaches de mer, lithophytes et coquilles, 1769, Paris, Musée du Louvre) qui appartint à Madame du Barry. Prolifique, elle rend encore hommage à Chardin avec plusieurs trompe-l’œil comme dans ce tableau « Trompe-l’œil d’un bas-relief en terre cuite d’après

(ill. 1) Claude Louis Deray (1746-1816) La marchande de bouquets Eau forte coloriée, vers 1779 Paris, Musée Carnavalet, inv. G. 11527

Louis Félix de La Rue » (1774, coll. part, cat. 5), un genre dans lequel Chardin s’était déjà illustré. Fleurs et coquillages : Dans l’œuvre de Vallayer-Coster, les fleurs et les coquillages, la botanique et la conchyliologie, peuvent être considérés comme les illustrations d’un engouement nouveau pour un cabinet de curiosités idéal, établi cette fois sous l’enseigne contemporaine de Linné. Les publications illustrées de flores locales ou exotiques se multiplient dans toute l’Europe de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Outre leur intérêt scientifique, les gravures qui les accompagnaient influencèrent de nombreux aspects des arts plastiques. Artistes, ornemanistes avaient accès à des publications telles que le Hortus Nitidissimis de Jacob Christoph Trew (1695-1769) publié à Nuremberg entre 1768 et 1786, abondamment illustré par Georg Dionysius Ehret qui, luimême, avait collaboré avec Linné en 1735-36 pour la publication du célèbre Hortus Cliffordianus (Amsterdam, 1738). Entre 1748 et 1759, Ehret illustra le non moins splendide Plantae et Papilliones rariores, publié à Londres, qui offrit de nombreux modèles à la manufacture de porcelaine de Chelsea, un exemple parmi d’autres de l’importance des publications botaniques illustrées pour les arts décoratifs. Il n’y a aucun doute qu’Anne Vallayer eut accès à de tels livres, particulièrement prisés dans le milieu intellectuel, celui de Diderot et des Encyclopédistes, auquel appartenait sa famille.

10 ~ Colin B.Bailey, « Un peintre de natures mortes et ses mécènes : les collectionneurs de Vallayer-Coster de 1770 à 1789 », in KRM 2003, pp. 59-73. 12

Les collections de certains amateurs 10 dans les années 1770 reflétaient clairement cet attrait pour un nouveau type de cabinet de curiosités fondé, cette fois-ci, moins sur l’attirance de l’inconnu ou de l’étrange que sur des intérêts scientifiques, encyclopédiques et esthétiques. Aux yeux de tels collectionneurs, certaines œuvres du peintre, notamment ses natures mortes de coquillages, évoquaient cette convergence de la science et de l’esthétique. La familiarité de Vallayer-Coster avec l’œuvre de Basseporte et les illustrations d’ouvrages de botanique ne pouvaient qu’attirer l’attention des collectionneurs.

CC0 Paris-Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris

Où trouver des fleurs ? La question ne concerne pas seulement Anne Vallayer-Coster mais la majorité des peintres de fleurs à Paris au XVIIIe siècle. Il est courant de définir les peintres de natures mortes, peintres de fleurs y compris, comme peintres de la réalité. Les somptueuses compositions de Nicolas de Largillierre (1636-1746), puis d’Alexandre François Desportes (1661-1743) et de Jean Baptiste Oudry (1686-1755) nous impressionnent par leur grandeur et, certes, par leur éblouissante exécution, mais c’est l’imagination de ces peintres que l’on admire, et non leur réalisme. Parmi les peintres hollandais de natures mortes, c’est l’étonnante technique d’un Jan van Huysum (c 1682-1749), artiste capable de composer un bouquet fictif à partir de fleurs qui ne sauraient éclore en une même saison, qui nous convainc de la « réalité » de leur sujet. Ouvrages de botanique tels que ceux déjà mentionnés, fleurs séchées, visites de serres où étaient cultivés de rares spécimens ainsi que des fleurs hors-saison offraient aux peintres hollandais des modèles pour leurs compositions. Il existait en Hollande, dès le XVIIe siècle, un commerce actif de fleurs. Si celui-ci provoqua en 1637 le célèbre désastre financier causé par la « manie des tulipes », il développa – moins tragiquement – le goût de la fleur coupée. La peinture hollandaise fournit de nombreux exemples de bouquets composés dans le vase créé spécialement pour ces fleurs : la tulipière. Le métier de fleuriste n’existait pas à Paris au XVIIe siècle. Certes, des petits marchands offraient dans la rue des brins de fleurs, mais ceux-ci étaient censés enjoliver un chapeau, un corsage, une chevelure, ou masquer une odeur importune. (ill. 1) 13


(ill. 2) Jean-François de Troy (1679-1752) Lecture dans un salon dit aussi La lecture de Molière Huile sur toile, H. 74 cm ; L. 93 cm Signé et daté au bas du fauteuil de gauche : « DTROY 1710 »

(ill. 3) Charles André Van Loo (dit) Carle Van Loo (1705-1765) Marie Leszczynska, reine de France (1703-1768) représentée en 1747 en grande robe de Cour (détail) Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, MV8492

(ill. 4) Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) Yolande-Gabrielle-Martine de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793) portrait « au chapeau de paille » en 1782 (détail) Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon,MV8971

(ill. 5) Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842) La Reine Marie-Antoinette assise, en manteau bleu et robe blanche, tenant un livre à la main Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, MV2097

Collection particulière, Grande-Bretagne

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot / Hervé Lewandowski

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

© Château de Versailles, Dits. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Étonnamment, le premier marché aux fleurs ne s’ouvrit à Paris qu’en 1808 et l’histoire du bouquet, en tant qu’entité, demeure peu étudiée 11. Pour exemple, les scènes de genre comme celles de Jean-François de Troy (ill. 2), qui comptent parmi les plus exactes représentations d’intérieurs parisiens du XVIIIe siècle, décrivent des pièces richement meublées mais d’où les fleurs sont totalement absentes.

11 ~ L’ouvrage de Julia S. Berrall, A History of Flower Arrangement, New York, The Studio Publications, Inc, 1953, maintes fois réédité reflète une vision surannée d’un XVIIIe siècle revu et corrigé par des poncifs caduques. 12 ~ Berrall, op. cit., fig. 52. 14

Le jardin « à la française » préférait les bosquets taillés aux parterres fleuris. À Versailles, les fleurs – essentiellement des espèces rares – étaient cultivées en serre et présentées, comme les citronniers ou orangers, en une forme de spectacle. Quelques images de Versailles sous Louis XIV, montrent des arrangements floraux 12 mais ceux-ci ne faisaient pas partie du décor quotidien. Le bouquet coupé et présenté dans un vase n’apparaît, en effet, dans les portraits royaux que tardivement. Un des premiers exemples se trouve dans un portrait de Marie-Leczinska peint par Carle van Loo (17051765) (ill. 3) et présenté au Salon de 1747, dans lequel la reine désigne de sa main un bouquet placé à côté de la couronne royale.

La mode du bouquet se répand avec Marie-Antoinette et son entourage. En 1783, un « cutting garden » fait pour la première fois partie des jardins de Versailles. Le Hameau offre un décor approprié pour le chapeau de paille de la duchesse de Polignac orné de fleurs des champs dans le portrait qu’en fait alors Madame Vigée-Lebrun (ill. 4). Celles-ci se mêlent même à de plus nobles fleurs dans l’un des portraits de la reine peint par la portraitiste favorite de la reine (Versailles, Musée du Château et du Trianon, ill. 5). Ces bouquets, comme ceux qui apparaissaient déjà dans certains tableaux antérieurs de Joseph Marie Vien (1716-1819), tels que « La douce compagnie » (1756, coll. part, Londres) 13 ou « La marchande d’Amours » (1763, Château de Fontainebleau) n’ont rien du foisonnement touffu des compositions de Vallayer-Coster et frappent par leur simplicité. Vers 1780, Vallayer-Coster ajoute d’ailleurs à son répertoire des compositions moins élaborées, plus « naturelles » où quelques fleurs sont gracieusement disposées dans un vase translucide : elle en exécute et expose aux Salons un certain nombre jusque dans les premières années du XIXe siècle. 14

13 ~ Thomas W. Gaehtgens et Jacques Lugand, JosephMarie Vien 1716-1809, Paris, Arthena, 1988, nos. 141 et 187. 14 ~ KRM 2003, pp. 218-219, nos, 91. 96. 97 entre autres. 15


(ill. 6) Anne Vallayer-Coster Autoportrait 1774, pierre noire sur papier, 11,3 cm de diamètre Musée municipal de Châlons-en-Champagne © droits réservés

(ill. 7) Anne Vallayer-Coster Portrait de la sœur de l’artiste 1774, pierre noire sur papier, 11,2 cm de diamètre Musée municipal de Châlons-en-Champagne © droits réservés

15 ~ Salon de 1771, in Les Salons de Bachaumont, introduction et analyse par Fabrice Faré, Paris, Jacques Laget, Librairie des Arts et Métiers-Éditions, 1995, Lettre II, p. 27. 16 ~ Colin B. Bailey, « Un peintre de natures mortes et ses mécènes : les collectionneurs de Vallayer-Coster de 1770 à 1789 », in KRM 2003, p. 60. 17 ~ KRM 2003, nº 138 et 139. 18 ~ Laurent Hugues, Mesdames de France, tantes de Louis XVI, par Anne Vallayer-Coster, in KRM 2003, pp. 226 à 231. 19 ~ KRM 2003, nº 59 et 60. 16

Répondant aux exigences scientifiques de son siècle, Vallayer représente les fleurs avec l’exactitude requise par la botanique, mais ses bouquets ne font pas partie de la réalité quotidienne. L’imagination y joue une part primordiale. Imagination et technique 15 sont d’ailleurs les qualités que soulignent, tôt dans sa carrière, certains critiques ainsi Mathieu-François Pidansat de Mairobert commentant la diversité des talents du peintre dans son compte-rendu du Salon de 1771. Après avoir remarqué les « … morceaux […] qui […] ont le mérite de peindre une nature muette », le critique continue en affirmant que l’artiste est aussi capable « d’un faire plus grand & ne seroit point indigne d’un peintre d’histoire. » Éloge et encouragement à la fois qui durent renforcer l’assurance que la jeune artiste avait en elle-même. Chardin, favori du Salon depuis longtemps, avait en effet contribué à ouvrir les portes de cette institution à la nature morte en estompant les strictes barrières établies entre les genres. Certes, la peinture d’histoire dominait officiellement, mais le goût du public s’orientait vers d’autres manières et, si la peinture d’histoire demeurait encore hors limites pour une femme peintre, l’imagination qui la définissait s’introduisait néanmoins dans les genres moins nobles. Les « natures mortes » de fleurs forçaient ainsi l’admiration, non seulement par la précision de leur rendu, mais aussi par l’imagination qui gérait leurs compositions. Sans jamais franchir le seuil de la peinture d’histoire, une transgression impensable dans le contexte artistique de son temps, Vallayer affirme néanmoins de diverses manières son ambition. Elle obtient en 1780 grâce à la protection du Comte d’Angivillier, Directeur des Bâtiments du Roi (et misogyne notoire) l’usage fort brigué d’un appartement au Louvre, lequel lui servait aussi de galerie pour vendre sa production 16. Ses œuvres montrent à ses admirateurs nombreux qu’elle est capable de traiter des sujets variés : ses trompe-l’œil pouvaient leur rappeler sa proximité à la peinture d’histoire et, bien que l’étude du modèle lui ait été interdite, elle savait cependant traiter la figure humaine observée par le truchement de la sculpture. Ses envois aux Salons sont variés et prouvent que, même si elle ne peut approcher le véritable sujet d’histoire, elle peut cependant en aborder de nombreux aspects. Elle est aussi pour un large public un peintre de portraits, un genre qu’elle traita toute sa vie. Un autoportrait ainsi qu’un portrait de sa sœur au musée de Châlons-en-Champagne 17 (ill. 6 et 7) exécutés à la pierre noire en 1774 sont parmi ses premiers portraits répertoriés. Prouvant une bonne technique, ces modestes sujets familiaux ne donnent pas la mesure de l’ambition du peintre dans ce domaine. Les portraits documentés 18 de Madame Adelaïde et de Madame Victoire, filles de Louis XV (1780, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon 19 (ill. 8 et 9), prouvent non seulement le talent du peintre dans ce genre, mais aussi que seule une protection officielle assurait à Vallayer-Coster une carrière de portraitiste,

telle que celle de Vigée-Lebrun grâce à Marie-Antoinette ou celle de Madame Labille-Guiard pour qui le titre de « peintre de Mesdames Adélaïde et Victoire tantes du Roi » fut créé sans précédent 20. Une fois de plus, la bienveillance officielle à l’égard du peintre est confirmée par une lettre souvent citée 21 du comte d’Angiviller à Vallayer-Coster lui décrivant les avantages d’accepter de faire un grand portrait de Madame Sophie, autre fille de Louis XV, notamment « [l’]occasion de vous faire connoître à la famille royale ». La reine lui prodigue d’ailleurs sa bienveillance dans ce domaine mais son activité de portraitiste de cour est rapidement supplantée par madame Vigée-Lebrun. Nul ne saurait s’y méprendre. L’art de Vallayer-Coster réside non seulement dans son charme incomparable, mais aussi dans son intelligence. En présence de ses tableaux, l’amateur ne peut qu’être conquis par la subtilité des compositions, l’habileté de l’exécution, quelque chose qui échappe à d’autres peintres de natures mortes. Dans leur langage suranné, les critiques de son temps trouvaient en son œuvre des qualités « mâles », un terme peut être difficile à admettre aujourd’hui comme un compliment, mais qui ne reflète que les préjugés du temps. L’artiste elle-même s’est peut-être laissée prendre au piège : elle ambitionnait le grand genre et espérait peut être parvenir à son seuil par le truchement du portrait. Avouons-le, ses résultats dans ce genre n’atteignirent jamais leur but et la pléthore de portraitistes de premier plan formait un obstacle infranchissable dans ce domaine. Avec sagesse, et peut être un certain mépris pour ce à quoi il ne lui était pas possible d’accéder, elle sut assurer sa suprématie dans le domaine où elle excellait. Témoins de leur temps, ses compositions reflètent une appréciation nouvelle et sensible de la nature. Ses collectionneurs ne s’y trompèrent pas qui, pour la plupart, ne se contentaient pas d’une seule œuvre accrochée à leurs cimaises. Ses traits nous sont connus grâce au portrait que nous a laissé Alexandre Roslin (1718-1793) conservé aujourd’hui à la Crocker Art Gallery de Sacramento (cat. 1). Le peintre suédois qui, nous le savons, a peint de nombreux portraits de ses amis artistes, exécuta en 1783 celui de VallayerCoster. Au sommet de sa gloire, l’artiste, peintre attitrée de la reine depuis trois ans, est représentée en buste tenant palette et pinceaux. Son regard est doux et ses lèvres esquissent un sourire satisfait. Les rubans qui ornent ses cheveux et sa robe impliquent une simple et fraîche élégance. Roslin peint ses sujets sans flatterie : ses portraits de deux autres femmes artistes, Madame Pajou et plus encore Madame Vien frappent par leur réalisme. Celui de Vallayer-Coster est d’une réalité plus abstraite. Portrait ressemblant certes, mais non sans évoquer par sa digne pose l’allégorie même de la peinture, « Pittura », telle que l’avait représentée plus tôt dans le siècle une autre femme artiste, Rosalba Carriera (1673-1757), usant de ses propres traits 22. J. Patrice Marandel, le 6 septembre 2023

(ill. 8) Anne Vallayer-Coster Portrait de Marie-Adélaïde-Louise de France (1732-1800), dite Madame Adélaïde 1780, huile sur toile, H. 72 cm ; L. 59 cm, Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon, MV3812 © droits réservés

(ill. 9) Anne Vallayer-Coster Portrait de Marie-Louise-Thérèse-Victoire de France (1733-1799), dite Madame Victoire 1780, huile sur toile, H. 71,4 cm ; L. 58 cm, Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon, MV3807 © droits réservés

20 ~ Hugues, op. cit., p. 94. 21 ~ Hugues, op. cit., p. 95. 22 ~ Rosalba Carriera, Allegory of Painting, pastel, 1730’s, Washington DC, National Gallery, Samuel H. Kress collection, 1939.1.36. 17


Catalogue des œuvres

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Alexandre ROSLIN

cat. n˚ 1

(Malmö, Suède 1718 - Paris 1793)

Portrait d’Anne Vallayer-Coster — Huile sur toile, H. 74 cm ; L. 60 cm

Provenance collection de Madame Jules Porgès, née Ephrussi ; collection Carl Trugger ; Galerie Cailleux, Paris ; en 1957, collection Jakob Wallenberg, Stockholm ; vente Stockholm ; Bukowski Auktioner, 3-6 décembre 2013, lot 214 ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; Crocker Art Museum, Sacramento, Californie.

Exposition Salon de 1783, nº 39 ; Paris, Hôtel des négociants en objets d’art, tableaux et curiosité. Rue de la Ville l’Évêque, 1926, Exposition des femmes peintres du XVIIIe siècle, nº 92, comme autoportrait ; Versailles, Château de Versailles, 1937, Deux siècles de l’histoire de France, nº 302 ; Malmö, Malmö museum, 1962, Alexandre Roslin 1719-1793. Verk ur offentliga och privata samligar, nº 69 ; Bordeaux, musée des Beaux-Arts, 1967, La Peinture française en Suède. Hommage à Alexandre Roslin et à Adolf Ulrik Wertmüller, nº 180 ; Washington, NGA, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, New York, The Frick Collection, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette ; Versailles, Château de Versailles, 2008, Alexandre Roslin (1718-1793), un portraitiste pour l’Europe, nº 14 ; Enschede, Rijksmuseum Twenthe, Alexander Roslin (1718-1793). The Choice of the Aristocracy, 2014.

Bibliographie sélective Collection des livrets des anciennes expositions. Salon de 1783, Paris, 1870, p. 22, nº 39 ; C. Roslin, « Alexandre Roslin », Revue de l’Histoire de Versailles, 1913, 106 ; G. W. Lundberg, « Nytt Roslin porträt uppäckt i Paris », Svenske Dagbladet, 5 juin 1938 ; G. W. Lundberg, Roslin : liv och verk, 3 vol., Malmö, 1957, vol. 1 p. 125, 219, 237, 310 et vol. 2 p. 164 et nº 552 ; Jean Cailleux, Galerie Cailleux - Album Jubilaire 1912-1962, 1962 ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, p. 2 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 225, F., pl. 87 ; M. Olausson et X. Salmon, Alexandre Roslin (1718-1793), un portraitiste pour l’Europe, catalogue d’exposition, Versailles, Château de Versailles, coédition RMN éditions – Château de Versailles, 2008, nº 14, p. 106.

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Nature morte aux pêches et aux cerises

cat. n˚ 2

— Huile sur toile, H. 37 cm ; L. 46 cm Signé et daté à gauche : Melle Vallayer/1769

Provenance collection Cournerie, vente, Paris, 8-9 décembre 1891, lot 29 ; collection Sedelmeyer, vente, Paris, 16 mai 1907, lot 247 ; vente, Bruxelles, Galerie Giroux, 19-20 février 1954 ; Galerie Pardo, Paris, en 1958 ; collection privée, Paris, en 1970 ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; collection privée.

Exposition Paris, galerie Guy Stein, Des fleurs et des fruits, 1936, nº 49.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 127, illus. 146 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 197, nº 9.

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Trompe-l’œil d’un bas-relief en terre cuite collé sur un panneau de bois

cat. n˚ 3

— Huile sur toile, H. 49,5 cm ; L. 71,7 cm Signé et daté en bas à droite : Melle Vallayer/1770.

Provenance Sotheby’s New York, 29 janvier 2009, lot 71 ; collection privée.

Exposition probablement Paris, Salon de 1771, no. 146 («Un Bas-Relief imité, jeux d’Enfans, Tableau de 2 pieds 2 pouces, sur un pied 6 pouces.»).

Bibliographie probablement D. Diderot, in Explication des Peintures, Sculptures et Gravures de Messieurs de L’Académie Royale, 1771, p. 198, non. 146 («il fait illusion») ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster 1744-1818, Paris 1970, p. 178, nº 240 (disparu depuis 1771).

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Nature morte aux prunes, un citron et un couteau

cat. n˚ 4

— Huile sur toile, H. 35 cm ; L. 45 cm

Provenance Galerie Cailleux, Paris ; collection Consuela Vanderbilt Balsan, Paris et New York ; collection Marlborough, New York ; Newhouse Galleries, New York ; collection John Lowenthal, New York ; marché de l’art, Paris ; collection privée.

Exposition Salon de 1771, nº 147 ? ; Copenhague, Palais de Charlottenborg, 1935, L’art français au XVIIIe siècle, nº 222, pl. 27 ; Paris, Galerie Guy Stein, 1936, Des fleurs et des fruits, nº 46 ; Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard, 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, nº 39 ; Washington, NAG, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 117.

Bibliographie sélective C. Sterling, La nature morte de l’antiquité à nos jours, Paris, 1952, pl. 78 ; M. Faré, La nature morte en France : son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, 2 vols., Genève, 1962, vol. 2, fig. 419 ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 182, illus. 154 (comme perdu) ; M. Roland Michel, « A Basket of Plums », The Cleveland Museum of Art Bulletin 60, nº 2 (février 1973), p. 57-58 ; M. et F. Faré, La vie silencieuse en France : La nature morte au XVIIIe siècle, Paris et Fribourg, 1976, p. 228, fig. 355 ; P. Rosenberg et M. G. Stewart, French Painting, 1500-1825, The Fine Arts Museums of San Francisco, San Francisco, 1987, p. 285 ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 213 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 215, nº 117, pl. 48.

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Trompe-l’œil d’un bas-relief en terre cuite (d’après Louis Félix de La Rue) cloué sur un panneau de bois

cat. n˚ 5

— Huile sur toile, H. 25 cm ; L. 37 cm Signé et daté en bas à droite : Mlle Vallayer/1772.

Provenance probablement collection Joseph Vernet, acquis en novembre 1776 ; sa vente, 20 avril 1790, lot 21 ; vente, Paris, 17 avril 1899, lot 12 ; vente Toulouse, groupe Gersaint, 7 novembre 1998 ; Gallery Rafael Valls, Londres ; collection privée, Angleterre.

Exposition Salon de 1773, nº 144 ; Washington, NGA, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, New York, The Frick Collection, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 19.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, p. 178, nº 241 (comme perdu) ; M. Roland Michel, « Mode ou imitation : sculpture et peinture en trompe-l’œil au XVIIIe siècle », in Actes du colloque Clodion et la sculpture française de la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1993, p. 365 ; Rafael Valls Limited, Old Master Paintings Catalogue : 1999 Recent Acquisitions, Londres, 1999, nº 39, illus. ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 199, nº 19, pl. 7.

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Trompe-l’œil avec une faunesse et des putti

cat. n˚ 6

— Huile sur toile, H. 20,8 cm ; L. 35,4 cm Signé et daté en bas à droite : Melle Vallayer 1774

Provenance vente Coster 1824, lot 13 ; vente, Tajan, Paris, 14 décembre 1992, lot 57 ; collection privée.

Exposition Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard, 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, nº 32 ; Washington, NGA, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 27.

Bibliographie sélective peut-être M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 248 (comme perdu depuis 1824) ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 209, illus. ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 200, nº 27, pl. 11.

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Nature morte aux trophées de chasse

cat. n˚ 7

— Huile sur toile, H. 91 cm ; L. 73 cm Signé et daté en haut à droite : Mlle Vallayer/1774

Provenance collection de l’artiste ; vente Coster 1824, lot 26 ; collection de Mme Veuve L. Doucet 1926 ; vente, Rouen, 10 mars 1991, lot 60 ; Galerie Gismondi, Paris ; collection privée.

Exposition Paris, Hôtel des négociants en objets d’art, tableaux et curiosité. Rue de la Ville l’Évêque, 1926, Exposition des femmes peintres du XVIIIe siècle, nº 100bis ; Washington, NGA, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 28.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 284 (comme perdu) ; F. Faré, « Élèves et émules de Chardin », Dossier de l’art, nº 60, 1999, p. 68, illus. p. 69 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 201, nº 28, pl. 13.

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Trompe-l’oeil aux putti jouant avec une panthère ou Le Printemps,

cat. n˚ 8

— Huile sur toile, H. 29 cm ; L. 35 cm Signé et daté au dos : peint à paris par Mlle Vallayer -août 1776

Provenance Galerie Cailleux, Paris ; vente Christie’s, New York, 23 mai 1997, lot 66 ; collection privée.

Exposition Paris, Galerie Cailleux, 1985, Œuvres de jeunesse de Watteau à Ingres, nº 41, illus. ; Paris, Mairie du 10 e arrondissement ; Mairie du 16 e arrondissement, 1985, Trompe-l’œil, anciens et modernes, nº 33, illus. ; Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard, 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, p. 34, illus. 35.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, « Mode ou imitation : sculpture et peinture en trompe-l’œil au XVIIIe siècle », in Actes du colloque Clodion et la sculpture française de la fin du XVIIIe siècle, Paris, 1993, p. 365, nº 30, p. 368, fig. 10 ; F. Faré et D. Chevé, « Les tableaux de trompe-l’œil ou la jouissance de l’illusion » in Le Trompe-l’œil : de l’antiquité au XXe siècle, par P. Mauriès, p. 69-251, Paris, 1996, p. 222 ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 211 (avec une provenance incorrecte) ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 203, nº 40.

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Buste de Minerve et attributs militaires

cat. n˚ 9

— Huile sur toile, H. 114 cm ; L. 158,7 cm Signé et daté en bas à gauche : Melle Vallayer/1777

Provenance collection de M me Vissitier ; collection du vicomte G. Chabert, vente, Paris, 5 juin 1909, lot 12 ; acquis par Georges Sortais, Paris, en 1776 avec son pendant « Nature morte au vase de porcelaine, aux plantes marines, aux coquillages et autres spécimen minéralogiques » ; vente, Paris, 9 juin 1923, lot 15 ; collection M me Potin, vente, Paris, Galerie Georges Petit, 22 avril 1929, lot 25 (vendu séparément de son pendant) ; collection de M. Marcel Midy, vente, Paris, Hôtel Drouot, 7 mars 1941, lot 15 ; vente Ader, Paris, Galerie Charpentier, 15 décembre 1959, lot 30 ; Wildenstein, New York et Paris, jusqu’en 1968 ; James Ling, Dallas ; LTV Steel Corporation, Dallas ; Rege Gold, DuBois, Pennsylvanie ; vente Christie’s, London, 9 juillet 1993, lot 45 ; vente Christie’s Londres, 7 décembre 2010, lot 35 ; vente, Sotheby’s New York, 2 février 2018, lot 292 ; collection privée.

Exposition Salon de 1777, nº 101 (avec son pendant) ; Paris, Galerie Heim, 1959, Hommage à Chardin, nº 84, pl. 38 ; Los Angeles, County Museum of Art, 1976, Women Artists, 1550-1950, nº 54, illus.

Bibliographie sélective Lettres pittoresques 1777, 7e lettre (Collection Deloynes, nº 190, 35-36) ; E. Dacier, Catalogues de ventes et livrets de Salons illustrés par Gabriel de Saint-Aubin, 11 volumes, in 6, Paris, 1909-1921, vol. 4, p. 20-21 ; J. Seznec et J. Adhémar, Denis Diderot. Les Salons, Paris, 1967, IV, Salons de 1769, 1771, 1775, 1781, p. 201 ; M. Faré, La nature morte en France : son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, 2 vols., Genève, 1962, vol. 1, p. 222 et vol. 2, fig. 426 ; M. Roland Michel, Anne VallayerCoster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 264 ; M. Faré et F. Faré, La vie silencieuse en France : La nature morte au XVIIIe siècle, Paris et Fribourg, 1976, p. 223, 229, fig. 356 ; C. Grimm, Natures mortes italiennes, espagnoles et françaises, 1996, p. 79, illus. ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 203, nº 44.

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Trompe-l’œil aux satyres et putti jouant, ou L’Automne et L’Hiver

cat. n˚ 10

— Paire d’huiles sur toile, H. 29 cm ; L. 35 cm L’une signée et datée en bas à gauche : Mlle / Vallayer / 1776 L’autre signée et datée en bas à gauche : Mlle Vallayer/1777

Provenance collection Cournerie ; sa vente, Paris, 8-9 décembre 1891, lot 41 ; collection du comte P. de Jumilhac ; sa vente, Paris, 15 juin 1929, lot 76 et 77 ; collection René Fribourg ; sa vente Sotheby’s Londres, 26 juin 1963, lot 130 ; collection Clifford Duits, Londres ; Schaeffer Galleries, New York ; selon M. et F. Faré in La vie silencieuse en France : La nature morte au XVIIIe siècle, Fribourg, 1976, collection P. de B. Lisbonne ; vente Audap-Solanet, Godeau-Veillet, Paris, 16 juin 1995, lot 47 ; collection privée. Exposition Salon de 1777, nº 107 ; Copenhague, Palais de Charlottenborg, 1935, L’art français au XVIIIe siècle, n°224 ; Londres, Galerie Heim, 1968, French Paintings and Sculptures of the 18th Century, nº 28 et 29.

Bibliographie sélective Mercure de France, octobre 1777, vol. 1, p. 183 (Collection Deloynes, nº 191, p. 108-109) ; E. Dacier, Catalogues de ventes et livrets de Salons illustrés par Gabriel de Saint-Aubin, 1909-1921, vol. 4, p. 20-21 ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 243, illus. 93 ; M. et F. Faré, La vie silencieuse en France : La nature morte au XVIIIe siècle, Fribourg, 1976, fig. 349 et 350 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 203-204, nº 42 et 47.

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Nature morte aux poires, raisins et aubergines

cat. n˚ 11

— Huile sur toile, H. 38 cm ; 46 cm Signé et daté en bas à droite : Melle Vallayer/1779

Provenance collection Cournerie, vente, Paris, 8-9 décembre 1891, lot 35 (avec de fausses signature et date) ; collection F. Doistau, 1re vente, Paris, 9 juin 1909, lot 79 (à M. Desachée) ; collection Van Dieman, Amsterdam ; collection Goudstikker, La Haye et Amsterdam, en 1927 ; collection Harry G. Sperling, New York, en 1962 ; collection Mme Jules Fribourg, New York, en 1970 ; Dr. Edward Binney III, don au San Diego Museum of Art, 1985 ; Sotheby’s, New York, 10 janvier 1991, lot 71 ; Sotheby’s Monaco, 18 juin 1992, lot 66 ; Galerie Koller, Zurich, 24 mars 1995, lot 63 ; galerie Patrick Weiller, Paris, 1997 ; collection privée.

Exposition Amsterdam, Galerie Goudstikker, 1927, Nouvelles acquisitions de la galerie Goustikker, nº 128 ; Amsterdam, Galerie Goustikker, 1933, Het Stilleven, Ten Bate de Vereeniging « Rembrandt », nº 319 ; Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard, 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, p. 46, illus. 47.

Bibliographie sélective M. Faré, La nature morte en France : son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, 2 vols., Genève, 1962, vol. 2, fig. 417 ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 142, illus. 140 ; M. Faré et F. Faré, La vie silencieuse en France : La nature morte au XVIIIe siècle, Paris et Fribourg, 1976, p. 228, fig. 354 ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 214 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne VallayerCoster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 205, nº 54.

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Fleurs dans un vase en porcelaine bleue

cat. n˚ 12

— Huile sur toile, H. 40,5 cm ; L. 32,3 cm Signé et daté en bas à droite : Me Vallayer Coster/1782

Provenance collection privée ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; collection privée.

Exposition Münich, Residenzmuseum, 1958, Die Europaïsche Rokoko, nº 213, pl.56 ; Paris, Galerie Heim, 1959, Hommage à Chardin, nº 86, pl. 39 ; Paris, Galerie Cailleux, 1968, Fleurs et fruits, présentation de peintures des XVIIe et XVIIIe siècles, nº 23 ; Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts,1978, La nature morte de Brueghel à Soutine, nº 148 ; Paris, musée du Petit Palais, 1979, Peintres de fleurs en France du XVIe au XIXe siècles, nº 55 ; Washington, NAG, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 68.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster: 1744-1818, Paris, 1970, p. 116, nº 29, ill. 127 ; Mitchell, Great Flower Painters, Woodstock, NY, 1973, ill. 237 ; M. et F. Faré, La vie silencieuse en France : La nature morte au XVIIIe siècle, Paris-Fribourg, 1976, fig. 360, p. 231 ; F. Faré « Élèves et émules de Chardin », Dossier de l’art, nº 60, sept. 1999, p. 68, ill. 70 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 208, nº 68, pl. 32.

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Fleurs dans un vase en cristal

cat. n˚ 13

— Huile sur toile, ovale, H. 40 cm ; L. 31,5 cm Signé et daté en bas à droite : Vallayer Coster/1786

Provenance collection privée, France, jusqu’en 1988 ; vente Ader, Picard, Tajan, Paris, 14 avril 1988, lot 76 ; Richard Green Gallery, Londres ; collection privée, Canada ; vente, Sotheby’s New York, le 26 janvier 2023, lot 150 ; Galerie Éric Coatalem, Paris.

Bibliographie E. Kahng et M. Roland Michel, Anne VallayerCoster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 209, nº 77, illus.

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Fleurs dans un vase en cristal

cat. n˚ 14

— Huile sur toile, H. 38 cm ; L. 31 cm Signé et daté en bas à droite : M. Vallayer-Coster/1786

Provenance Galerie Cailleux, Paris ; collection privée.

Exposition Galerie Charpentier, Paris, 1930, La fleur, nº 97 ; Paris, Galerie Guy Stein, 1936, Des fleurs et des fruits, nº 48 ; Göteborg, Göteborg Konstmuseum, 1938, Three Centuries of Still Life ; Paris, Galerie Cailleux, 1945, Peintures de la réalité au XVIIe siècle, nº 38 ; Münich, Residenzmuseum, 1958, Die Europaïsche Rokoko, nº 214 ; Paris, Galerie Cailleux, 1968, Fleurs et fruits, présentation de peintures des XVIIe et XVIIIe siècles, nº 24 ; Paris, musée du Petit Palais, 1979, Peintres de fleurs en France du XVIe au XXe siècles, nº 56 ; Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard, 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, nº 40, ill. 41 ; Washington, NGA, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, New York, The Frick Collection, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 76.

Bibliographie sélective M. Florisoone, La peinture française : le 18e siècle, Paris, Édition Pierre Tisné, 1948, pl. 76 ; E. Schlumberger, « Anne Vallayer-Coster », Connaissance des Arts (mars 1958), p. 65 ; A. Schönberger et H. Soender, Die Welt des Rokoko, Munich, 1959, p. 264 ; M. Faré, La nature morte en France : son histoire et son évolution du XVIIe au XXe siècle, 2 vols., Genève, 1962, vol. 2, fig. 411 ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 11, p. 109, ill. p. 106 et couverture ; M. et F. Faré, La vie silencieuse en France: La nature morte au XVIIIe siècle, Paris-Fribourg, 1976, fig. 362, p. 232 ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 216, illus. 217 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 209, nº 76, pl. 36.

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Bouquet de fleurs dans un vase et sa cuvette en cristal, pêches et raisins sur un bureau

cat. n˚ 15

— Huile sur toile, H. 76 cm ; L. 62 cm Signé et daté en bas à droite : Me Vallayer Coster 1791

Provenance cité sous le nº 42 dans le Livret du Salon de l’Académie royale de 1791, avec quatre autres tableaux dont aucun ne figurera dans le Salon ouvert après la suppression de l’Académie Royale ; ce tableau, selon Maxime de La Rocheterie, aurait été offert par Madame Vallayer-Coster à la reine Marie-Antoinette ; suivant cette même source, ce tableau aurait disparu durant le sac des Tuileries le 10 août 1792 ; il aurait ensuite appartenu au conventionnel Vadier, puis au conventionnel Courtois dont le fils l’a offert en 1847, en reconnaissance d’un service, au comte et à la comtesse de Seraincourt ; par descendance depuis ; vente, Paris, Hôtel Drouot, Beaussant Lefèvre, 5 avril 2013, lot. 44 ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; collection privée.

Exposition Orléans, 1876, Exposition rétrospective de beaux-arts et des arts appliqués à l’industrie, nº 1295, coll. de la comtesse de Seraincourt.

Bibliographie Livret du Salon de l’Académie Royale de 1791, nº 42, Autre de fleurs dans un vase de cristal avec sa cuvette et des fruits sur la table. 3 pieds de haut sur 2 pieds huit pouces de large ; Maxime de la Rocheterie, Les dernières lectures des prisonniers du Temple, souvenirs de l’exposition rétrospectives de 1877 (sic), Orléans, 1877, pp. 8-10.

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Trompe-l’œil d’un bas-relief en terre cuite (d’après Clodion)

cat. n˚ 16

— Huile sur toile, H. 39,5 cm ; L. 51 cm

Provenance peut-être le tableau du Salon de 1800, vente Coster, 1824, nº 13 ; collection privée ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; collection privée.

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Bouquet de fleurs dans un vase en cristal et grappe de raisin blanc

cat. n˚ 17

— Huile sur toile, H. 40,5 cm ; L. 32,5 cm Signée et datée en bas à gauche : vallayer coster / an 8

Provenance vente Quimper, Hôtel des ventes de Bretagne Atlantique, 23 mars 2011 ; galerie Talabardon Gautier, Paris ; collection privée, Vienne.

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Nature morte de fleurs dans un vase en albâtre

cat. n˚ 18

— Huile sur toile, ovale, H. 37,5 cm ; L. 45 cm Signé et daté en bas à droite : Mde Vallayer-Coster an 9

Provenance vente anonyme, Lille, Mercier et Cie, 23 mars 1997, lot 170 ; Richard Green, Londres, 1999 ; collection privée, USA ; vente Sotheby’s New York, 27 janvier 2023, lot 559 ; Galerie Éric Coatalem, Paris.

Bibliographie E. Kahng et M. Roland Michel, Anne VallayerCoster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, nº 93, p. 212 (reproduit à l’envers).

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Fleurs dans un vase en verre

cat. n˚ 19

— Huile sur toile, H. 31 cm ; L. 27 cm Signé et daté en bas à droite : Mme V. Coster 1806

Provenance collection Cailleux ; collection privée.

Exposition Galerie Charpentier, Paris, 1930, La fleur, nº 98 ; Amsterdam, Galerie Goustikker, 1933, Het Stilleven, Ten Bate de Vereeniging « Rembrandt », nº 323 ; Paris, Galerie Guy Stein, 1936, Des fleurs et des fruits, nº 47 ; Paris, Bagatelle, 1938, La Rose, nº 22 ; Liège, Congrès international des ingénieurs navals, 1939, Exposition internationale de la technique de l’eau. Grande saison internationale de l’eau ; Rotterdam, Boymans Museum, 1954, Vier Eeuwen Stilleven in Frankrijk, nº 59, pl.33 ; Paris, Galerie Cailleux, 1968, Fleurs et fruits, présentation de peintures des XVIIe et XVIIIe siècles, nº 25 ; Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard, 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, nº 42, illus. 43 ; Washington, NAG, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, New York, The Frick Collection, 2003, Anne VallayerCoster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 97.

Bibliographie sélective S. Faniel et collaborateurs, Le XVIIIe siècle français, Paris, 1956, p. 21 ; E. Schlumberger, « Anne Vallayer-Coster », Connaissance des Arts (mars 1958), illus. p. 69 ; M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 14 ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 219 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 213, nº 97, pl. 44.

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Trompe-l’œil d’un bas-relief en terre cuite (d’après François Duquesnoy)

cat. n˚ 20

— Huile sur panneau de chêne, H. 20,5 cm ; L. 36,8 cm Signé en bas à gauche : Me Vallayer

Provenance ancienne collection Pierre Decourcelle, vente à Paris, galerie Georges Petit, Maîtres F. Lair Dubreuil et Henri Baudouin, 29 mai 1911, lot nº 51 (non reproduit) ; acquis par M. Chaubet ; collection privée ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; collection privée.

Bibliographie M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, 1744-1818, Paris, 1970, cat. 251.

Œuvre comparative E. Kahng et M. Roland Michel, Anne VallayerCoster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 213, nº 102 : Enfants jouant avec un bouc, huile sur toile, H. 27 cm ; L. 42 cm.

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Fleurs dans un vase en porcelaine

cat. n˚ 21

— Huile sur toile, ovale, H. 41 cm ; L. 32,5 cm Signé en bas à droite : V.C.

Provenance Galerie Charpentier, Paris, 10 juin 1954, lot 56, pl. XV ; collection Étienne Lévy, en 1970 ; Galerie Cailleux, Paris ; marché de l’art, Paris ; collection privée.

Exposition Paris, Galerie Heim,1959, Hommage à Chardin, nº 85 ; Grasse, musée de la Parfumerie Fragonard 1998, Trois femmes peintres dans le siècle de Fragonard, nº 44 ; Washington, NAG, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, New York, The Frick Collection, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 106. Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 40, illus. 105 ; M. et F. Faré, La vie silencieuse en France: La nature morte au XVIIIe siècle, Paris-Fribourg, 1976, fig. 357, p. 230 ; A. Zanella, Les collections de peinture d’un amateur de Provence, Vence, 2001, p. 220 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 214, nº 106, pl. 46.

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Fleurs dans un vase en cristal

cat. n˚ 22

— Huile sous verre, diamètre 80 mm Signé en bas à droite : V. Coster

Provenance collection Pierre Lévy.

Exposition Washington, NAG, 2002, Dallas, Museum of Art, 2003, New York, The Frick Collection, 2003, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, nº 155.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 379 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 222, nº 155, pl. 68.

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Deux études de roses sur fond brun

cat. n˚ 23a

— Huiles sur papier marouflé sur toile, H. 43 cm ; L. 52 cm

Provenance vente Coster, 22 juin 1824, lot 20 : marché de l’art, Paris, en 1966 ; marché de l’art, Londres, en 1967 ; collection privée, New York ; galerie Talabardon Gautier, Paris ; Galerie Éric Coatalem, Paris ; collection privée.

Bibliographie sélective M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster : 1744-1818, Paris, 1970, nº 108 et 109 ; E. Kahng et M. Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, Painter to the Court of Marie-Antoinette, catalogue d’exposition, New Haven and London, Yale University Press, 2002, p. 221, nº 151.

cat. n˚ 23b

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Sophie MOUQUIN et Christophe HUCHET DE QUÉNETAIN

Essai D’albâtre, de cristal et de porcelaine : Anne Vallayer-Coster, peintre de vases « Que tes tableaux divers rendent bien la nature ! Tu peins deux arts que tu chéris, Et la Musique & la Peinture ! Quelle touche ! quel coloris ! Tu ne pouvois manquer cette double couronne : Bas-relief, vase, fruits, légumes & lapin, Sous tes insignes doigts tout a un trait certain. On s’approche, on s’éloigne, on revient, on s’étonne ! » 1

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« La fidélité à rendre la nature dans son caractère »

Publiés dans le Mercure de France de septembre 1770, ces vers de Jean-François Guichard (1734-1811) transcrivent l’estime portée à une peintre reçue quelques mois auparavant dans la prestigieuse Académie royale de peinture et de sculpture grâce à deux compositions allégoriques qui furent souvent comparées aux œuvres de Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), Les Attributs de la peinture, de la sculpture et de l’architecture et Les Instruments de musique 2. Fille de l’orfèvre du roi LouisJoseph Vallayer (1704-1770) 3 et d’Anne Cornu de La Fontaine 4, la jeune artiste « peut se placer à côté des maîtres célèbres qui composent la première académie de l’Europe, pour les arts ; & dans un âge si tendre, & malgré les obstacles de son sexe, elle a porté l’art si difficile de rendre la nature, à un degré de perfection qui enchante & qui étonne » 5. Dans l’atelier paternel, où Gabriel de Saint-Aubin (1724-1780) la représente sans doute vers 1764 6 (Fig. 1), puis vraisemblablement auprès de la peintre des vélins du roi et peintre des plantes du Jardin du roi Madeleine Françoise Basseporte (1701-1780) et du peintre du roi ClaudeJoseph Vernet (1714-1789), Anne Vallayer-Coster (1744-1818) 7 apprend l’art du dessin et l’attention à la représentation des matières et des choses inanimées dans lesquels elle allait exceller. Bénéficiant d’une certaine aisance financière grâce à son époux, l’avocat au Parlement Jean-Pierre Silvestre Coster (1745-1824) 8, et d’appuis dans les milieux artistiques grâce à ses maîtres, la jeune artiste est rapidement remarquée, tant pour ses natures mortes que pour ses portraits qui lui valent d’être nommée responsable du cabinet de peintures de la reine Marie-Antoinette (1755-1793) et de bénéficier d’un logement au Palais du Louvre. Fig. 1 Gabriel Jacques de Saint-Aubin Q uatre vues d’une jeune femme, probablement Anne Vallayer-Coster vers 1764, mine de plomb et craie noire, 16,7 x 22,1 cm, Gift of David Adler, The Art Institute of Chicago, inv. 1944.592 © CC0 Public Domain Designation

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Si elle ne délaissa jamais l’art du portrait, dans lequel elle démontra un talent réel 9, Anne Vallayer-Coster se fit surtout une spécialité des natures mortes. Son goût pour les naturalia et pour les fleurs, sa précision dans la transcription des essences et des matières trahissent l’influence de Madeleine Françoise Basseporte, artiste botaniste que de récents travaux ont permis de redécouvrir 10. L’intérêt pour l’histoire naturelle qu’elle lui avait sans doute transmis est évident dès les premières œuvres exposées au Salon de 1771. Les onze tableaux présentés par la jeune académicienne connaissent alors un succès retentissant. Les Instruments de musique militaire sont particulièrement admirés par Denis Diderot (1713-1784) : « Quelle vérité, Monsieur, et quelle vigueur dans ce tableau ! Mlle Vallayer nous étonne autant qu’elle nous enchante. C’est la nature rendue ici avec une force de vérité inconcevable et en même temps une harmonie et couleur qui séduit. Tout y est bien vu, bien senti ; chaque objet a la touche de caractère qui lui est propre ; enfin nul de l’école française n’a atteint la force du coloris de Mlle Vallayer, ni son fini sans être tâtonné. Elle conserve partout la fraîcheur des tons et la belle harmonie. Quel succès à cet âge ! et pourquoi faut-il que ses grands talents soient autant de reproches que son âge et son sexe font à notre faiblesse ? Elle est d’ailleurs faite pour nous en inspirer une bien plus pardonnable » 11. Si ce grand format est encore marqué par l’influence de Chardin, comme les premières œuvres de l’artiste 12 ou d’autres tableaux présentés au Salon dont Les Attributs de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, Les Instruments de musique (Paris, musée du Louvre) et le Panier de prunes (Cleveland Museum of Art) 13, les deux tableaux représentant des morceaux d’histoire naturelle, Panaches de mer, lithophytes et coquilles (Paris, musée du Louvre) 14 (Fig. 2), et Un vase, des minéraux, des cristallisations et trois bocaux sur une table (non localisé) sont assurément nouveaux. Acquis par Louis-François de Bourbon, prince de Conti (1717-1776), les deux œuvres témoignent du goût pour la conchyliologie qui s’était développé dès le début du XVIIIe siècle ainsi que le démontrent les ouvrages d’Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville (1680-1765) publiés en 1742 et 1752 15. Un croquis de Gabriel de Saint-Aubin, sur l’un des exemplaires du catalogue de la vente après décès du prince de Conti en 1777 16 (Fig. 3), permet de

connaître si ce n’est le détail, du moins les traits principaux de la composition de l’œuvre perdue qui faisait pendant avec l’exemplaire du Louvre. Si les tableaux sont esquissés à la hâte – la comparaison du dessin et du tableau du Louvre l’atteste – il est cependant possible de connaître la forme et en partie le décor du vase qui constituait l’un des principaux objets de la seconde composition. Or ce dernier n’est pas sans rappeler certains dessins de vases de Louis-Joseph Le Lorrain (1715-1759), de Juste-François Boucher (1736-1782), ou de Charles Dupuis (1733-1792), auteurs d’une Suite de vases 17 (Fig. 4), d’un Nouveau livre de vases 18 (Fig. 5) et d’un Recueil de vases 19 qui auraient pu servir de source d’inspiration à notre peintre. Aucune description, ni celle du Salon, ni celle de la vente du prince de Conti, ne permet cependant de savoir de quelle matière ce vase était constitué. Le décor, avec les guirlandes de lauriers retenues par des boutons (ou des masques ?) ou « guirlandes en forme de corde à puits » pour reprendre l’expression de Charles-Nicolas Cochin (17151790), est caractéristique du goût à la grecque qui se développe dès les années 1755 et dont Louis-Joseph Le Lorrain, qui œuvra au décor du cabinet d’Ange-Laurent de La Live de Jully (17251779), fut l’une des principales figures : Anne Vallayer-Coster, nous le reverrons, y fut sensible et plusieurs vases dont elle agrémente ses compositions relèvent résolument de cette manière préfigurant le néoclassicisme. D’autres vases, reprenant ce type de décor, pourraient être cités : les œuvres de JeanCharles Delafosse (1734-1789), Jean-François de Neufforge (1714-1789), Maurice Jacques (1712-1784) – peintre et dessinateur Fig. 2 Anne Vallayer-Coster Panaches de mer, lithophytes et coquilles 1769, huile sur toile, 130 x 97 cm, Paris, musée du Louvre, inv. RF 1992-410 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) /

Fig. 3 Gabriel de Saint-Aubin Catalogue des tableaux, desseins, terres cuites, marbres, bronzes, pierres gravées, médailles et autres objets précieux après le décès de S.A.S. Monseigneur le prince de Conty Paris, 1777

René-Gabriel Ojeda

© Gallica-BnF

Fig. 4 Louis-Joseph Le Lorrain Étude pour un vase de la suite de Vases vers 1755, plume et lavis, 19,8 x 12,1 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, The Elisha Whittlesey Collection, The Elisha Whittlesey Fund, 1948, inv. 48.148(38) © The Metropolitan Museum of Art

Fig. 5 Juste-François Boucher Frontispice du Nouveau livre de vases 1755-1768, estampe, 24,7 x 17,8 cm, Paris, Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, inv. 8 RES 126 © Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, collections Jacques Doucet

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de la manufacture royale des Gobelins qui aurait pu connaître le père d’Anne Vallayer-Coster – ou même Joseph-Marie Vien (1716-1809) dont la femme Marie-Thérèse Reboul Vien (17281805) grava une Suite de vases composés dans le goût de l’Antique, et autres ornemanistes de la fin du règne de Louis XV et du règne de Louis XVI, constituent de possibles modèles 20. Les tores de laurier retenus par des boutons – agrémentés de nœuds de rubans – se retrouvent aussi dans l’œuvre de Pierre Gouthière (1732-1813), notamment sur une paire de vase en faux porphyre qui fut commandée en 1764 par StanislasAuguste Poniatowski (1732-1798) et sur plusieurs paires d’aiguières des années 1767-1770 21. Ce type d’ornement connut une réelle faveur à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, comme en témoigne une paire de Vase à godrons en porphyre des collections du musée du Louvre 22. L’intérêt d’Anne Vallayer-Coster pour la conchyliologie perdura jusqu’à une date avancée. Comme le remarquaient Madeleine Pinault Sørensen et Marie-Catherine Sahut, la peintre « ne travaille pas d’après des documents scientifiques, mais d’après de véritables spécimens. Ils sont en effet représentés par l’artiste sous différents angles, sur une période d’une vingtaine d’années, ce qui laisse à penser qu’ils lui appartiennent ou qu’ils lui sont confiés par un amateur » 23. Deux compositions, présentées aux Salons de 1777 et 1789, sont à ce titre remarquables : Un Vase de porcelaine de la Chine avec plantes marines, coquillages et différentes espèces de minéraux 24 (Fig. 6), et la Figure de l’Étude avec des madrépores, des coquillages et des minéraux. Ces deux œuvres sont d’un intérêt particulier pour notre sujet : elles associent aux coquilles des vases montés en bronze doré, l’un en porcelaine de Chine rouge, l’autre en porcelaine sans doute de Sèvres, qu’il est possible de rapprocher d’objets existants, démontrant ainsi que Vallayer-Coster travaille d’après modèles. La première composition, qui figura dans la collection de madame Vissitier, où elle formait pendant avec un tableau

Fig. 6 Anne Vallayer-Coster Un Vase de porcelaine de la Chine avec plantes marines, coquillages et différentes espèces de minéraux 1776, huile sur toile, 108,8 x 138,8 cm, collection privée © droits réservés

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représentant « des armures, un buste de Minerve, environné des récompenses militaires, réunies sous une couronne de laurier », est ordonnée autour d’un vase balustre en porcelaine de Chine sang de bœuf avec un décor de feuilles de laurier sur le socle, d’oves sur la gorge et de guirlandes de chêne sur les volutes des anses. Il est possible de rapprocher ce beau vase – dont Anne Vallayer-Coster saisit avec une virtuosité remarquable les effets de brillance, jouant du reflet de la fenêtre de la pièce sur la panse – d’un modèle dont on ne connaît plus qu’un exemplaire qui figura sans doute dans la collection du baron Sellière, puis dans les collections de Suzanne Sapertsein et du Sheikh Hamad bin Abdullah Al Thani 25 (Fig. 7). La porcelaine flammée, avec ses beaux effets monochromes obtenus grâce à de l’oxyde de cuivre, se développa en Chine sous l’ère Kangxi (1662-1722) et connut un réel succès en Europe, comme en témoignent deux paires de vases : la première, qui entra dans les collections du Louvre après avoir figuré dans celles du Mobilier national présente une monture en bronze doré datée de 1770 26, la seconde, qui fut acquise par le futur roi George IV (1762-1830), fut vraisemblablement montée au début du XIXe siècle et associée à une table sur le piètement de laquelle elle est exposée 27. Les deux œuvres du Salon de 1777, le Vase de porcelaine de la Chine avec plantes marines, coquillages et différentes espèces de minéraux et son pendant, Les attributs militaires avec un buste de Minerve 28, dont Gabriel de Saint-Aubin esquissa la composition sur l’un des exemplaires du livret du Salon de 1777 29 (Fig. 8), passèrent dans les collections de Madame Vissitier, puis du vicomte Chabert, de Georges Sortais et Mme Potin qui les vendit séparément en 1929 30. Elles valurent à Anne VallayerCoster des louanges nombreuses. Dans son Jugement d’une demoiselle de quatorze ans sur les tableaux de 1777, Robert-Martin Lesuire (1737-1815) considérait ainsi : « Fleurs, histoire naturelle, figures, portrait, tout est traité par cette Dlle d’une manière supérieure. Aglantine parut glorieuse de ce qu’une personne de son sexe se distinguoit d’une manière flatteuse » 31.

Fig. 7 Vase monté XIXe siècle (?), porcelaine de Chine, bronze doré, 53 cm de haut, collection privée © Sotheby’s

François Poisson de Vandières, marquis de Ménars et de Marigny (1727-1781), Jean Nicolas Beaujon (1718-1786), JeanBaptiste-François de Montullé (1721-1787), Charles-Louis de Beauchamp de Merle (1724-1793), l’abbé Jacopo Morelli (17451819), l’abbé Joseph-Marie Terray (1715-1778), Louis-Auguste Jouvenel des Ursins, comte d’Harville (1749-1815), Jean-Baptiste Girardot de Marigny (1733-1796), mais également les artistes comme Charles-Axel Guillaumot (1730-1807), Piat-Joseph Sauvage (1747-1818), Jean-Louis Laneuville (1756-1826), ou Achille-Etna Michallon (1796-1822), acquièrent ses œuvres. Lorsqu’Alexandre-Roslin (1718-1793) expose son portrait au Salon de 1783 36, Anne Vallayer-Coster est au faîte de sa reconnaissance. « Pour des raisons d’ordre financier, elle ne consacre plus exclusivement son temps à la peinture de natures mortes, mais au genre plus lucratif du portrait » 37, dans lequel elle est aussi remarquée. Commentant le Portrait de l’abbé Le Monier présenté au Salon de 1775, le Mercure de France, reconnaissait : « Le succès de cette virtuose dans cette partie difficile de la peinture doit rendre moins surprenant celui avec lequel elle peint les bustes, les fleurs et autres objets inanimés de son atelier » 38. Mais le commentateur avait précédé ce commentaire de considération sur les natures mortes : « M lle Vallayer s’est concilié de nouveau les suffrages des connoisseurs, par des tableaux représentant des fruits, des légumes, des vases de fleurs touchées librement & groupées « Les suffrages des connoisseurs » avec toute l’intelligence possible pour produire le meilleur effet » 39. C’est bien dans ce genre que l’œuvre d’Anne VallayerL’admirable « fidélité à rendre la nature dans son caractère » Coster se distingue. En 1777, l’abbé Jean-Antoine Laserre que l’on observe dans les œuvres où Anne Vallayer-Coster (1722-1782) faisait paraître des Vers à Mademoiselle Vallayer, transcrit avec une poésie pleine de vérité les coquilles, madrépores Peintre du Roi, où il louait la peintre de fleurs : et autres spécimens d’histoire naturelle qui faisaient le bonheur « Vallayer, rivale d’Apelle, des amateurs, vaut donc à la jeune peintre, dès 1771, un réel Étonne nos Zeuxis nouveaux, succès. Ce dernier ne devait pas se démentir, jusqu’à la cessation Peintre brillant, peintre fidèle de son activité, à la veille de sa mort, en 1818. Elle expose Tout vit, tout plaît dans ses tableaux ; inlassablement dans les Salons, où une clientèle toujours plus Les fleurs que ses doigts font éclore, nombreuse admire ses créations. Des collectionneurs avisés Par leur duvet, par leur fraîcheur, comme Louis-François de Bourbon, prince de Conti, AbelOnt trompé l’œil même de Flore, Fig. 10 Qui se pardonna son erreur » 40 Pierre-Philippe Thomire (attribué) Fig. 8 Fig. 9 Plus de dix ans après cette œuvre associant le goût pour la conchyliologie à celui de la porcelaine, Anne Vallayer-Coster présentait au Salon de 1789 une Figure de l’Étude avec des madrépores, des coquillages et des minéraux 32 qui témoigne d’un même intérêt pour l’histoire naturelle et les objets montés. L’œuvre passa dans la collection de Simone Cornut de La Fontaine de Coincy, baronne de Saint-Palais (1884-1982), descendante de l’artiste. Le vase, pour autant que nous puissions en juger sur une photographie de piètre qualité, est très proche d’un modèle exécuté en cristal bleu dont une garniture de quatre pièces figura dans la collection d’Anna Thomson Dodge 33 (Fig. 9) ou encore de certaines garnitures d’objets montés attribuées à Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) 34 (Fig. 10). Appréciées au XVIIIe siècle, ces urnes à la panse haute et large et au pied en trompette, permettaient de déployer une monture de bronze volontiers originale : celle que représente Vallayer-Coster est constituée de têtes bacchiques sur lesquelles sont fixées des anses dressées et des guirlandes de feuilles de vigne et grappes de raisins que l’on devine richement ouvragées. Ce type de décor rappelle des estampes, notamment celle de la première planche de la Suite de Vases composée dans le goût de l’Antique que Marie-Thérèse Reboul grava pour son époux Joseph Marie-Vien 35 (Fig. 23).

Gabriel de Saint-Aubin Explication des peintures, sculptures et gravures… 1777 © Gallica-BnF

Vase (deux paires) début XIXe siècle, verre bleu, bronze doré et marbre blanc, 28 cm de haut, collection privée © Sotheby’s

Vase sur un pied 1700-1785, porcelaine de Chine, bronze doré, 81 x 56,5 cm, Gift of J. Paul Getty, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, inv. 70.DI.115 © The J. Paul Getty Museum

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Fig. 13 : voir cat. 18 p. 55

Le surnom de « Rosalba de ce siècle » dont on la gratifia devait donc sans doute davantage à « la vivacité piquante des couleurs » et à la « légèreté du pinceau » de ses natures mortes qu’à ses portraits 41. Elle ne pratiqua ce genre qu’avec parcimonie, peut-être en raison de la concurrence d’Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803) et d’Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842). En 1781, lorsqu’elle présente au Salon son Portrait de Madame Sophie de France, les commentaires relèvent parfois que le tableau, sans manquer de mérites, soutient difficilement la comparaison avec les œuvres d’Élisabeth Vigée Le Brun « sa rivale par ses talents » 42. Dans ses Souvenirs, cette dernière précise d’ailleurs que sa compagne d’Académie peint « parfaitement les fleurs », mais se garde bien d’évoquer ses portraits 43. Malgré les liens étroits qu’elle entretient avec la Couronne, et en particulier avec Marie-Antoinette, l’artiste traverse la tourmente révolutionnaire. Elle travaille avec la même constance et avec le même succès. En 1817, alors âgée de 72 ans, elle présente au Salon une œuvre exécutée 42 ans plus tôt, la Nature morte au homard 44 (Fig. 50), qui démontre qu’elle n’est pas passée de mode. De 1771 à 1818, délaissant progressivement la manière de Chardin et le genre allégorique par lequel elle s’était imposée à l’Académie, Anne Vallayer-Coster se consacre pour l’essentiel à la nature morte. Elle produit, telle une variation sur thème, des bouquets de fleurs, parfois accompagnés de fruits, de nids, d’oiseaux morts ou de coquilles. Roses, lilas, iris, anémones, volubilis, coquelicots, marguerites, œillets, pavots, chrysanthèmes et autres merveilles de la nature sont savamment disposés dans un vase. Nul, jusqu’à présent ne s’était intéressé aux objets accueillant les fleurs. Ils sont pourtant des éléments indispensables des compositions, tant pour l’équilibre même des lignes que pour les répons ou contrepoints chromatiques qu’ils favorisent. Sans prétendre à l’exhaustivité, la plupart des œuvres de Vallayer-Coster étant conservées en collections privées et certaines n’étant pas localisées à ce jour, nous pouvons esquisser

Fig. 11 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs avec une bourse 1774, huile sur toile, 48 x 58 cm, Dépôt de la Villa Ephrussi de Rothschild, 2018, D.2018.1.11, Paris, musée Marmottan Monet © Studio Christian Baraja SLB

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une étude typologique : pierres dures, cristal et porcelaine constituent les matières de prédilection de notre peintre qui se désintéresse, à la différence de certains de ses contemporains, du bronze et, dans une moindre mesure, de la terre cuite. Ce choix est sans doute justifié par son indéniable talent de coloriste, mais aussi par les modèles dont elle dispose. Si elle ne se spécialisa guère dans les pièces d’orfèvrerie, à la différence de certains de ses prédécesseurs, comme André Bouys (16561740) ou Alexandre-François Desportes (1661-1743), c’est peutêtre dans l’atelier de son père ou d’orfèvres qu’elle pouvait connaître par ses relations familiales qu’elle observe les quelques objets en argent qui agrémentent parfois ses compositions. Relevons notamment le pichet de sa Nature morte au pichet d’agent (1767, collection privée) qui rappelle une verseuse de Jean-Guillaume Véalle de 1755-1756 qui appartient aux collections du musée des Arts décoratifs de Paris 45, le pot à oille qui constitue l’un des principaux ornements de la Nature morte aux homards (1781, Toledo Museum of Art) qui fit partie de la collection de Jean-Baptiste Girardot de Marigny avec son pendant la Nature morte au jeu 46, ou encore le rafraîchissoir et l’huilier – proche d’un modèle de Robert-Joseph Auguste (1723-1805) 47 – de la Nature morte aux maquereaux (1787, Kimbell Art Museum) qu’elle conserva jusqu’à sa mort 48. L’on s’étonne que l’auteur du commentaire du Salon de 1775 publié dans le Mercure de France n’ait pas remarqué, comme il le fit pour Gérard van Spaendonck (1746-1822), qu’Anne Vallayer-Coster avait « placé dans quelques-uns de ses tableaux des vases d’agathe, de crystal, toujours très difficiles à bien traiter, sans nuire à l’éclat des fleurs » 49. Celui du Journal des Sciences & des Beaux-Arts, en 1777, est, à notre connaissance, l’un des rares à avoir relevé les mérites de ces objets d’art qui servent d’écrin aux fleurs : « les vases qui les renferment & l’assortiment des fleurs grouppées [sic] avec intelligence, donnent un prix infini à ses tableaux » 50.

Fig. 12 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs avec des raisins et des pêches 1775, huile sur toile, 48 x 58 cm, Dépôt de la Villa Ephrussi de Rothschild, 2018, D.2018.1.10, Paris, musée Marmottan Monet © Studio Christian Baraja SLB

D’albâtre, de granit et de porphyre : les pierres dures Moins fréquents dans son œuvre que dans celle de son contemporain Gérard van Spaendonck, les vases de pierres dures apparaissent dans une dizaine de compositions d’Anne Vallayer-Coster. La plupart sont d’albâtre, ou d’une pierre dure similaire à ce gypse apprécié des sculpteurs, mais l’on remarque aussi du granit et du porphyre ou stuc imitant le porphyre. Dès 1774-1775, elle exécutait deux Bouquets de fleurs de forme ovale, l’un dont les fleurs sont disposées dans un vase de porcelaine bleue, sans doute de Chine (Fig. 11) et l’autre dans un vase d’albâtre aux côtés duquel sont figurés des raisins et des pêches 51 (Fig. 12). Acquis par Alphonse de Rothschild (1827-1905) lors de la vente du comte Jacques Victor de La Béraudière (1819-1885) en 1885, ils ornèrent le salon Rose de l’avenue Foch et la Villa Ephrussi avant d’être déposés au musée Marmottan Monet 52. La même coupe à panse ornée de godrons servit sans doute de modèle pour d’autres tableaux : une Coupe d’albâtre remplie de pêches, et corbeille de raisins qui appartenait encore à la peintre en 1824 53 et un Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre exécuté en l’an 9 (1800-1801) 54 (Fig. 13 - cat. 18). Il est très vraisemblable qu’Anne Vallayer-Coster s’inspira, pour ces coupes godronnées dont elle modifie à peine le piédouche – qu’elle ceint d’un simple cercle de bronze doré en l’an 9 –, de modèles gravés comme celui qui figure au frontispice du Recueil de vases composés et gravés par Percenet architecte publié en 1761-1762 55. Elle aurait également pu connaître une paire de coupes en albâtre oriental sculptée en 1774 56 (Fig. 14) qui appartenait à Louis Hercule Timoléon de Cossé, duc de Brissac (1734-1792). Confisquée en 1793, elle garnit l’appartement de Napoléon (1769-1821) aux Tuileries, puis le salon du Petit appartement de la reine à Versailles sous Louis-Philippe (17731850). Cette forme de coupe godronnée était appréciée des amateurs de pierres dures comme de porcelaine : le vase Choiseul produit par la manufacture de Sèvres l’atteste 57.

Assez fréquente en porphyre, avec au moins un exemplaire présentant la même garniture de bronze sur le col 58, elle fut sans doute également exécutée en lapis-lazuli : vers 1775, dans une très belle nature morte conservée au musée des beauxarts d’Angers, Gérard van Spaendonck en représente une ornée de cygnes qui rappellent ceux de la paire de coupes du duc de Brissac mais qui sont tournés vers l’intérieur et non vers l’extérieur 59. De tous les vases d’albâtre, c’est cependant le « Vase d’albâtre rempli de fleurs ; sur une table sont plusieurs espèces de fruits, comme ananas, pêches & raisins », exposé au Salon de 1783 60, qui démontre le mieux les qualités picturales de l’artiste. Elle le conserva d’ailleurs jusqu’à sa mort : il est alors décrit comme « Un des ouvrages les plus capitaux de cette célèbre artiste, il offre, pour objet principal, un vase d’albâtre richement orné, dans lequel sont placées des fleurs du plus bel éclat et du plus beau choix. Ce vase, posé sur une table à dessus de marbre blanc, est entouré de fruits, tels que grapes [sic] de raisin, pêches et ananas. Il porte la date de 1783 ; et, depuis cette époque, qui était celle de la grande force des talens [sic] de Mme Coster, elle a constamment résisté aux instances réitérées des personnages illustres et des amateurs distingués qui désiraient posséder ce tableau, dont elle n’a jamais voulu se désaisir [sic], le regardant comme le meilleur de ses ouvrages » 61. La National Gallery of Art de Washington a récemment acquis ce qui est assurément l’une des plus belles œuvres de l’artiste 62 (Fig. 15). Anne Vallayer-Coster la copia en 1797 dans une version de petit format ovale, autrefois dans la collection Koester à Londres, qui constitue une sorte de simplification de l’exemplaire de 1783. Les raisins, les pêches et l’ananas ont disparu au profit de quelques fleurs posées sur la table de marbre 63. Dans ces deux œuvres, la forme assez classique du vase à anses, col large et panse godronnée dans le tiers inférieur, est identique (même si elle est plus étroite) à celle du « Vase d’albâtre oriental rempli

Fig. 14 Coupe (d’une paire) 1774-1792, albâtre, 40 x 52 x 32 cm, château de Versailles, inv. VMB 731

Fig. 15 Anne Vallayer-Coster Nature morte au vase d’albâtre rempli de fleurs avec sur une table plusieurs espèces de fruits, comme ananas, pêches et raisins 1783, huile sur toile, 108,5 x 89,5 cm, Washington D.C., National Gallery of Art, inv.Chesler Dale Fund 2023.40.1

Fig. 16 Vase (d’une paire) vers 1750-1775, porcelaine de Chine et bronze doré, 34,5 x 20,5 x 18,5 cm, Partial gift of Dr. Horace W. Brock in honor of Theodore Dell, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, inv. 2015.68

© RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

© Christie’s

© The J. Paul Getty Museum

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Fig. 20 : voir cat. 21 p. 61

de différentes fleurs, posé sur un socle, où sont représentés des enfans [sic] en bas-relief » exposé par le concurrent de notre peintre au même Salon de 1783 64. Mais le décor est novateur : Anne Vallayer-Coster semble l’avoir librement composé, en s’inspirant d’objets qu’elle pouvait connaître. Le col est rythmé par un enfant satyre assis sur une anse et une tête de bouc d’où s’échappe une guirlande de fleurs et de fruits délicatement ciselée. Sans en être la copie, ce décor évoque, par le motif de l’enfant satyre, la très belle paire de vases en porcelaine de Chine montée en bronze doré au début du règne de Louis XVI qui est conservée au J. Paul Getty Museum 65 (Fig. 16). La tête de bouc est, quant à elle, un ornement très répandu dans les arts décoratifs du règne de Louis XVI : Pierre Gouthière, Jean-Claude Chambellan Duplessis (1699-1774), Pierre-Philippe Thomire pour ne citer que trois créateurs d’objets montés, l’utilisèrent à plusieurs reprises, en l’associant volontiers à des guirlandes de fleurs et de fruits ou de feuilles de vigne et raisins. Il est donc vraisemblable que le vase d’albâtre de la Nature morte de 1783 est de l’invention d’Anne Vallayer-Coster, qui crée, en atelier, une œuvre hybride. Quelques années plus tard, en 1786, elle réalise une autre nature morte de format circulaire où des pêches et des jacinthes blanches sont disposées dans une coupe d’albâtre aux côtés d’un verre garni de fleurs 66 (Fig. 17). Elle fut présentée au Salon de 1787 avec pour pendant une corbeille de raisins 67, et ces « deux tableaux ronds, dont l’un représente une corbeille de raisins, & l’autre une jatte d’albâtre garnie de bronze doré & remplie de pêches » 68, restèrent dans la collection de l’artiste jusqu’à sa mort. Lors de la vente de 1824, on remarque en effet au n˚25 une « Coupe d’albâtre remplie de pêches, et corbeille de raisins » 69. Une fois encore, Anne Vallayer-Coster peint sans doute un vase de son invention : la coupe en albâtre richement veiné, dont le col est souligné par une guirlande de feuilles de myrte, repose sur un curieux piètement à griffes

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de lions, motif qu’elle emprunte, mais en le modifiant sensiblement, à deux de chefs-d’œuvre antérieurs, l’un de 1774, le Bouquet de fleurs dans un vase sur une table avec un buste de Flore et autres objets 70 (Fig. 49), et l’autre de 1776, le Bouquet de fleurs dans un vase de porcelaine bleue (Dallas Museum of Art) 71 (Fig. 46). À sa mort, elle possédait aussi encore un « Vase d’albâtre, dans lequel sont groupées les fleurs du plus beau choix. Elles se détachent sur un fond très harmonieux, mais coloré qui sert à les faire ressortir. Il porte la date de l’an 8 » 72, qui correspond peut-être au « vase d’albâtre rempli de fleurs » qui fut exposé au Salon de l’an 9 et au Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre qui passa dans les collections Laveissière et Lesseps 73. Il est vraisemblable qu’elle utilisa un modèle qu’elle modifia sensiblement, au gré de ses compositions : on retrouve une forme proche, mais de panse plus ou moins large, et qui peut être agrémentée d’anses dressées, comme dans le Bouquet de fleurs dans un vase en albâtre avec poires, raisins et ananas qui appartient au musée des Arts décoratifs de Paris 74 (Fig. 18). Ce petit format ovale exécuté en 1808 doit être rapproché d’une œuvre, portant peut-être une signature apocryphe, Lièvre et bouquet de pavots sur un entablement (Fig. 19) : le vase est identique, tant de forme que de décor, mais une porcelaine bleue de Chine s’est substituée à l’albâtre 75. S’il s’agit bien d’une œuvre autographe c’est, à notre connaissance, la seule fois où VallayerCoster reprend exactement le même modèle de vase. Le motif des anses dressées, volontiers en forme de cordes tressées ou de tores stylisés, était assez fréquent à la fin du XVIIIe siècle. Pierre-Philippe Thomire notamment l’utilise volontiers. Plusieurs exemplaires connus, tant en porcelaine qu’en pierres dures, auraient pu servir d’inspiration 76. Dans une autre composition, non datée, le vase d’albâtre, que l’on peut rapprocher de modèles existants 7 7, a été simplifié : les anses ont disparu, et seule la partie basse de la panse et la base sont ornées d’une discrète garniture de

bronze doré à feuilles de laurier et rang de perles qui apporte une touche de lumière 78 (Fig. 20 - cat. 21). Il est vraisemblable que cette composition, caractérisée par des pieds d’alouette d’un bleu profond, figura dans la collection de l’architecte Charles-Axel Guillaumot 79. Enfin, sans doute à la fin de sa carrière, Anne Vallayer-Coster renoue avec le goût pour l’antique dans une miniature où le vase vraisemblablement d’albâtre et non de grès comme cela fut erronément affirmé, présente une panse cannelée en sa partie centrale et supérieure, que souligne une garniture de bronze doré constituée d’un rang de perles sur le col et d’anses trahissant une inspiration néoclassique 80 (Fig. 21). Pourtant il arrive que, délaissant l’albâtre, Anne VallayerCoster s’aventure, dans de rares occasions, à disposer ses bouquets floraux dans des vases de granit ou de porphyre. La pierre pourpre, pour reprendre l’heureuse expression de l’ouvrage de Philippe Malgouyres 81 , ou tout au moins une imitation de cette dernière, peut-être du stuc, constitue le très beau vase d’une œuvre peinte et exposée au Salon de 1787 82 (Fig. 22). Elle y fut décrite comme « Des fleurs dans un vase de porphyre garni de bronze doré. 2 pieds de haut, sur 1 pied 8 pouces de large » 83. Le vase, qui semble tenir davantage du stuc imitant le porphyre que d’une véritable roche magmatique est agrémenté d’une riche garniture de bronze doré : les anses reposent sur des têtes de faunes s’achevant en pampres de vigne. Ce type de décor, qu’Anne Vallayer-Coster reprit pour sa Figure de l’Étude avec des madrépores, des coquillages et des minéraux 84 de 1789 était peut-être inspiré, nous l’avons dit, par des modèles existants tel l’un des vases de la Suite de Vases composée dans le goût de l’Antique de Joseph Marie-Vien 85 (Fig. 23). De même, le profil des anses, en torse aplati ou cordes tressées, apparaît sur un dessin – malheureusement anonyme – qui figure dans l’un des Albums Maciet de la Bibliothèque du musée

des Arts décoratifs 86. Il serait tentant de rapprocher ce type d’objet des productions du sculpteur Jean-Baptiste Feuillet, qui se fit une spécialité de vases de pierres dures, volontiers ornés de garnitures de bronze doré dont il confiait l’exécution à certains des plus grands ciseleurs-doreurs de son temps comme Pierre Gouthière. Cette hypothèse est d’autant plus séduisante que Jean-Baptiste Feuillet fut l’un des acteurs de la création d’un « Établissement pour le travail de différentes sortes de marbre » que l’architecte FrançoisJoseph Bélanger avait encouragé dès 1772 afin de valoriser « le porphyre, le serpentin, le jaspe, l’agathe [sic], le granit » des « carrières abondantes » d’Alsace, notamment celles du comté de Rozemont [sic] 87. Le sculpteur ouvrit un magasin de « porphyre de France » en janvier 1777 88. Il n’est donc pas impossible qu’Anne Vallayer-Coster ait fréquenté cet établissement, et tout à fait vraisemblable qu’elle connût les œuvres de son contemporain. En l’état actuel des connaissances, il faut cependant renoncer à identifier le modèle qui aurait pu inspirer notre artiste. Aucun des vases de Feuillet provenant de la collection « précieuse de marbres d’Alsace » de M. Du Pereux, qui fut l’un de ses plus fidèles clients, ne correspond par exemple à celui de la nature morte du musée d’art et d’histoire de Genève 89. Un autre créateur d’objets montés de la fin du XVIIIe siècle aurait pu inspirer notre artiste : Pierre Philippe Thomire. Nous avons déjà relevé des similitudes entre son œuvre et certains vases d’Anne Vallayer-Coster. La tête bacchique d’où s’échappent des pampres de vigne et les anses dressées sont des motifs récurrents – et parfois associés – dans son œuvre 90 (Fig. 10). Là encore cependant, aucun modèle du bronzier n’est, à notre connaissance, exactement identique à celui du vase du musée genevois. En revanche, c’est bien un modèle attribué à Jean-Baptiste Feuillet qu’Anne Vallayer-Coster utilise en l’an 10 (1801-1802)

Fig. 17 Anne Vallayer-Coster Jatte d’albâtre garnie de bronze doré remplie de pêches 1786, huile sur toile, 43 cm de diamètre, collection privée

Fig. 18 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase en albâtre avec poires, raisins et ananas 1808, fixé sous verre, 14,5 x 11,8 cm, Paris, musée des Arts décoratifs, inv. 21846.B

Fig. 19 Anne Vallayer-Coster (attribué) Lièvre et bouquet de pavots sur un entablement sans date, huile sur toile, 21,5 x 18 cm, collection privée

Fig. 21 Anne Vallayer-Coster Bouquet de roses, pavots et œillets dans un vase sur un entablement sans date, huile sur papier marouflé sur carton, 8 cm de diam, collection privée

Fig. 22 Anne Vallayer-Coster Nature morte, fleurs et fruits 1787, huile sur toile, 64 x 54 cm, Ville de Genève, Musée d’art et d’histoire. Legs Gustave Revilliod, Genève, 1890, inv. CR 0207

Fig. 23 Marie-Thérèse Reboul-Vien d’après Joseph-Marie Vien Suite de Vases composée dans le goût de l’Antique… Paris, Basan et Poignant, 1760, pl. I, Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, collections Jacques Doucet, inv. 4 RES 44

© Bridgeman

© Les Arts Décoratifs/Christophe Dellière

© Artcurial

© Christie’s

© Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève / Flora Bevilacqua

© Institut National d’Histoire de l’Art, collections Jacques Doucet

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Fig. 27 : voir cat. 15 p. 49

pour son Bouquet de fleurs avec vase, pêches, raisins et prunes de la collection Abigail Owen-Pontez 91 (Fig. 24) qu’elle présenta la même année au Salon 92 et qu’elle possédait sans doute encore à sa mort 93. En granit d’un bleu profond tirant sur le noir, ce vase Médicis couvert déploie une garniture de bronze doré comparable à celle de certains exemplaires sans doute attribuables à Jean-Baptiste Feuillet : la pomme de pin du couvercle, les anses achevées en mufles de lion et le culot agrémenté de feuilles de laurier se retrouvent sur la paire en serpentine noire décrite dans le catalogue de la vente des vases « exécutés sur de beaux profils & modèles de M. Feuillet » de M. Du Pereux. Au numéro 11, figurent en effet « deux vases de même matière [serpentine noire], aussi couverts & montés en bronze doré, à pomme de pin & rosaces sur le couvercle, à têtes de lion coiffées, feuilles d’eau & piédouches de même matière. Hauteur 15 pouces 6 lignes, diamètre compris les anses, 10 pouces » 94. Le modèle fut vraisemblablement exécuté dans différentes pierres dures par le sculpteur. Une paire de vases en granit vert des Vosges, provenant de la collection d’AlexandreFrançois de La Rochefoucauld (1767-1841), fut ainsi rapprochée à la fois de la production de Feuillet et du Bouquet de fleurs avec vase, pêches, raisins et prunes d’Anne Vallayer-Coster 95 (Fig. 25). Peut-être est-ce aussi Feuillet qui exécuta le « Vase de Porphyre, couvert, bien évidé, forme de Médicis orné de bouton, gorge à godron, mufle de Lion & de culot à feuilles d’ornement avec piédouche & socle quarré à entrelacs de bronze doré » 96 qui figura dans la collection de Charles-Louis de Beauchamp de Merle, amateur qui possédait au moins une œuvre de notre peintre : « Un Tableau de forme ovale en hauteur, représentant un Vase couleur de lapis, garni d’ornements en cuivre doré & rempli de différentes fleurs : il est posé sur une table, où l’on voit encore une coquille. Ce morceau est rendu avec une fraîcheur de couleur convenable à ce genre : hauteur 20 pouces, largeur 16 pouces & demi » 97. Plusieurs tableaux d’Anne Vallayer-Coster associent ainsi les bouquets de fleurs dans un vase bleu – mais de porcelaine et non de pierre dure – à une

coquille 98 (Fig. 42, 44). Toujours dans le domaine des pierres dures, et sans doute à la fin de sa carrière, la peintre exécuta peut-être une miniature conservée au Fitzwilliam Museum de Cambridge, où les fleurs sont disposées dans un vase de marbre bleu, assez proche d’un Bardiglio 99 (Fig. 26). Dépourvu de garniture de bronze, cette urne ovoïde dont seule la partie basse de la panse est délicatement sculptée de godrons, joue habilement d’un effet de camaïeu avec l’arrière-plan dont les teintes bleutées s’accordent à celles du marbre. Les veines délicates de l’albâtre, et dans une moindre mesure la densité chromatique du granit et du porphyre, firent donc le bonheur d’Anne Vallayer-Coster. Elle avait en ce domaine, nous l’avons dit, des concurrents, notamment Gérard van Spaendonck qui succéda à Madeleine Françoise Basseporte comme peintre des plantes du Jardin du roi 100. Chez ce dernier cependant, les pierres dures polychromes sont souvent associées avec la terre cuite ou la pierre. Le peintre d’origine hollandaise joue des effets de contrastes entre la brillance de l’albâtre, et la matité de la terre cuite ou de la pierre (ou le marbre blanc non poli) qu’il utilise volontiers pour les piédestaux ou les socles, sculptés en bas-relief. C’est le cas notamment dans l’œuvre qu’il expose au Salon de 1783, dans celle que le roi acquiert au Salon de 1785 101, et dans le « Tableau représentant une corbeille remplie de diverses fleurs posée sur une encoigne de marbre sculpté à côté se voit un piédestal de marbre blanc sur lequel est un vase » qui appartenait au comte d’Artois (1757-1836) et figura au Salon de 1787 102. Le frère de Gérard van Spaendonck, Cornelis van Spaendonck (1756-1839), joua des mêmes effets contrastés dans la Nature morte qu’il présenta au Salon de 1793 103, tout comme Christiaan van Pol (1752-1813), peintre également originaire des Pays-Bas septentrionaux qui s’installa à Paris en 1782 104. Une autre artiste, contemporaine d’Anne Vallayer-Coster, élève de Gérard van Spaendonck et amie d’Élisabeth Vigée Le Brun (qui la portraitura), excellait dans la représentation de vases en marbre : Charlotte Eustache Sophie de Fuligny-Damas, marquise

Fig. 24 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs avec vase, pêches, raisins et prunes an 10, huile sur toile, 46 x 56,8 cm, Houston, collection Abigail Owen-Pontez

Fig. 25 Jean-Baptiste Feuillet (attribué) Vase monté (paire) vers 1780, granit vert et bronze doré, 46 cm de haut, collection privée

Fig. 26 Anne Vallayer-Coster Fleurs dans un vase de marbre avec un nid contenant des œufs sans date, gouache sur carton, 14,1 x 11,2 cm, Cambridge, The Fitzwilliam Museum, inv. PD.1092-1973

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Fig. 28 : voir cat. 13 p. 45

de Grollier (1741-1828) 105. La Nature morte, hommage à Van Spaendonck 106 atteste la capacité de celle qu’Antonio Canova (1757-1822) surnommait « le Raphaël des fleurs » à transcrire sur la toile le poli des pierres dures.

Fig. 30 : voir cat. 17 p. 52

Fig. 31 : voir cat. 14 p. 47

bouquet de fleurs exécuté en 1786 111 (Fig. 28 - cat. 13), et encore une autre, à l’anse de cristal et non de bronze, qui constitue l’écrin du bouquet de roses, œillets, lilas et autres spécimens de botanique d’une œuvre datée de 1789 qui figura dans la collection de Lady Kent 112 (Fig. 29).

La clarté du cristal Après les pierres dures, ce sont les vases en cristal qui constituent une part importante des réceptacles dans lesquels Anne Vallayer-Coster organisait ses bouquets de fleurs. Jouant de la transparence de la matière, verres, carafes, vases, dont certains montés en bronze doré, se retrouvent dans plus d’une vingtaine de toiles. Les compositions où des verres ou vases de petites dimensions et de forme simplifiée accueillent quelques fleurs sont de peu d’intérêt pour notre sujet, bien que certaines soient de remarquables morceaux de délectation pour les amateurs 107. Plus intéressantes pour notre propos sont les carafes. Très simples, et dépourvues de tout ornement, elles peuvent être placées dans une cuvette, comme dans l’exemplaire de 1791 qui aurait été offert par Anne VallayerCoster à la reine 108 puis serait passé dans les collections Vadier, Courtois, et de Seraincourt 109 (Fig. 27 - cat. 15). Exposé au Salon de 1791, il fut décrit comme « [un tableau] de fleurs dans un vase de cristal avec sa cuvette et des fruits sur la table, 3 pieds de haut sur 2 pieds huit pouces de large ». La présence d’une anse et la forme resserrée du col permettent cependant aisément d’identifier une carafe et non un vase. Sans doute plus tard, à la fin de sa carrière, lorsqu’elle s’adonne plus souvent à des petits formats ou même des miniatures sur carton, Anne Vallayer-Coster reprend la même composition dans une œuvre qui constituait le pendant d’un bouquet de fleurs disposé dans un vase de porcelaine bleue 110. Les pêches et raisins qui accompagnaient l’exemplaire de 1791 ont disparu au profit de fleurs coupées et d’un nid garni placés sur la table. C’est également une carafe, mais posée à même la pierre et dont l’anse et la base sont de bronze doré, qui accueille le Fig. 29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ∞ Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans une carafe 1789, huile sur toile, 46 x 39 cm, collection privée © droits réservés

La transparence du cristal, qui permet de jouer d’effets de lumière et de reflets, constitue pour la peintre une variation sur thème qu’elle ne cesse de décliner. À la noble simplicité d’un modèle de vase à panse renflée, dépourvu de tout décor comme dans les Fleurs et fruits avec un rideau bleu 113 de 1781 dans laquelle le textile crée d’admirables effets chromatiques, ou d’un vase de même type posé dans une cuvette dont le rebord est délicatement gravé comme dans le Bouquet de fleurs et des raisins sur un muret de l’an 8 114 (Fig. 30 - cat. 17), notre peintre préfère souvent des modèles associant cristal et bronze doré. La plupart présentent une simple base de bronze qui peut être ronde 115 (Fig. 31 - cat. 14), carrée 116, ou octogonale 117 (Fig. 32), enrichie d’un rang de perles, de feuilles d’eau, de feuilles de laurier ou d’un tore, mais quelques exemplaires relèvent d’une ambition décorative plus grande. C’est notamment le cas du Vase de fleurs, pêches et raisins de l’an 8 118 (Fig. 33), dont la composition emprunte largement à celle qu’Anne Vallayer-Coster aurait offert à la reine (Fig. 27 - cat. 15). La panse du vase est enrichie d’un décor de feuilles de laurier et le col ceint d’un cercle de bronze.

Fig. 32 Anne Vallayer-Coster Vase de fleurs vers 1775, huile sur toile, 46 x 30,4 cm, Cambridge, The Fitzwilliam Museum, inv. PD.46-1975 © The Fitzwilliam Museum, Cambridge

Fig. 33 Anne Vallayer-Coster Vase de fleurs, pêches et raisins an 8, huile sur toile, 64,5 x 53,5 cm, Beverly Hills, collection. Lynda et Stewart Resnick © Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, collections Jacques Doucet, VP 1986/132

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De Chine ou de Sèvres : la porcelaine C’est aussi, et surtout le cas de la remarquable Nature morte au vase de fleurs, nid d’oiseau et bourse de 1780 (ou 1781) qui figura dans la collection de Mary Ray, vicomtesse de Courval (18351902) 119 (Fig. 34). Le vase balustre, qui repose sur une base octogonale surmontée d’un tore circulaire, est en effet enrichi d’un décor de bronze particulièrement intéressant. Des draperies stylisées habillent élégamment le haut de la panse et le col. Or ce type de garniture de bronze à la grecque se retrouve sur des objets des années 1775-1780, notamment sur une paire de vases qui a été rapprochée de l’œuvre du fondeur-ciseleur Antoine-Philippe Pajot († 1781) 120 (Fig. 35). Pajot fournissait les ébénistes, comme Adrien Delorme (1722-1791), Jean-François Leleu (1729-1807) ou Pierre Macret (1727-1796), mais il s’était aussi fait une spécialité des ouvrages en verre et cristal de roche que lui confiaient à monter des marchands merciers comme Antoine Magnien ou Jean-Bertin Tesnier. La mode s’en répandait alors. La technique du verre avait connu des avancées remarquables au siècle précédent, avec le perfectionnement du cristal au plomb ou fint glass par George Ravenscroft (16321683). Au XVIIIe siècle, la création de manufactures, dans l’Europe entière (la « verrerie de cristal » de Lubaczów en Pologne, la Real Fabrica de Cristales de San Idelfonso de la Granja en Espagne, la cristallerie de Münzthal et la Manufacture Royale des Cristaux et Émaux de la Reine à Sèvres puis au Creusot, etc.) dynamise la production. Le cristal s’invite dans les collections des grands amateurs et suscite des collaborations entre artisans, dont Antoine-Philippe Pajot 121. Plusieurs œuvres qui lui sont attribuées auraient pu servir d’inspiration à Anne Vallayer-Coster pour la composition de ses vases : c’est vraisemblablement au bronzier qu’elle emprunte le motif du tore de laurier ajouré qu’elle donne au vase en porcelaine bleue de Chine qui apparaît sur la nature morte du musée des BeauxArts de Nancy 122 (Fig. 38). Pajot n’était cependant sans doute

pas détenteur d’un modèle exclusif, notion étrangère au XVIIIe siècle, et la garniture à la grecque fut déclinée en plusieurs variantes pour des vases montés, volontiers en cristal facetté. Les draperies 123 sont souvent remplacées par des guirlandes de lauriers stylisées 124. Un modèle de garniture identique semble avoir ainsi été utilisé pour des vases en cristal, mais aussi en porcelaine de Sèvres 125, ou même en marbre comme une paire 126 (Fig. 36) qui constitue un troublant écho au modèle en porcelaine crème qu’Anne Vallayer-Coster peint en 1781 127 (Fig. 52). Ces quelques exemples démontrent à nouveau que, tout en étant sensible aux créations d’objets montés de son temps, et notamment au goût néoclassique qui s’était répandu dans les arts décoratifs, l’élève présumée de Madeleine-Françoise Basseporte ne cède en rien à la copie servile. Elle invente, recompose, et choisit les matières qui servent d’écrins à ses bouquets de fleurs naturalistes avec un sens remarquable des accords chromatiques et des effets lumineux. Les collectionneurs ne s’y trompent guère et se portent acquéreurs de ses créations, comme le fermier général Jean-Jacques Lafreté (1728-1816), qui possédait « Deux Tableaux : l’un représente une caraffe de crystal, remplie de diverses fleurs ; l’autre, un vase de lapis, aussi rempli de fleurs variées. Ils sont de forme ronde, dans leurs bordures carrées » 128 ou le peintre Piat-Joseph Sauvage détenteur d’un « Très-agréable Bouquet de Fleurs groupées dans un Vase de cristal, avec le goût reconnu de cette Artiste » 129. Notre peintre ne fut pas la seule à s’intéresser au cristal : en 1780 la marquise de Grollier agrémente ainsi sa Nature morte avec des pêches, des raisins, un melon et un vase de fleurs que conserve le Metropolitan Museum of Art de New York 130 d’un vase balustre à cristal facetté dont la garniture est largement inspirée des vases à la grecque qui avaient servi de modèles à Anne Vallayer-Coster.

Reflet du goût pour les arts décoratifs de son temps, l’œuvre d’Anne Vallayer-Coster fait la part belle à la porcelaine. L’essentiel des vases de ses compositions sont de céramique, toujours monochrome et rehaussée de bronze. Les formes les plus variées (coupe, balustre, étrusque, œuf, rond, pot-pourri, gobelet) révèlent des nuances de céladon, crème, sang de bœuf, bleu cobalt, bleu roi, bleu poudré, bleu céleste. Les contrastes chromatiques avec les fleurs que favorise le bleu semblent avoir eu la préférence de notre peintre, au point qu’un observateur peu attentif pourrait penser qu’elle reprend, d’un tableau à l’autre, un même modèle. Il n’en est rien. Tel un compositeur qui pratique l’art de la fugue, elle introduit toujours de subtiles variations. La silhouette des vases s’adapte volontiers aux formats des compositions. Les coupes apparaissent ainsi souvent sur les tableaux horizontaux, les balustres et les gobelets sur les ovales. Le vase est un accessoire : il contribue à l’équilibre des lignes et des masses. Sans jamais être identiques, certains modèles sont cependant presque semblables. C’est ainsi que plusieurs bouquets sont agencés – volontiers dans des œuvres de format circulaire – dans des vases bouteilles à panse généreusement rebondie : les Fleurs dans un vase bleu avec un nid contenant des œufs, gouache miniature conservée au Fitzwilliam Museum de Cambridge 131, le Vase de pivoines, pavots, delphiniums sur un entablement avec raisins et pêches – qui formait pendant avec une composition où les fleurs étaient disposées dans une carafe de cristal 132, les Roses, fleurs d’oranger et autres fleurs dans un vase bleu 133, ou encore le Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement 134 (Fig. 37) appartiennent à cette typologie. Le Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement, daté de 1781, et peut-être exposé au Salon de cette année-là, est particulièrement remarquable. La subtilité des glacis, la délicatesse de la touche transcrivent avec poésie l’éclat de la porcelaine sur laquelle se reflète une fenêtre. Le bleu cobalt

de Chine est rehaussé par quelques touches d’or qui esquissent à peine une garniture de bronze doré : une base carrée, des feuilles de laurier au bas de la panse, quelques nuances de jaune et de rouge à la naissance du col et, dans l’ombre des fleurs et des feuilles, une anse. La même virtuosité s’observe dans un tableau de 1776 de format ovale, Fleurs dans un vase bleu, qui figura dans les collections Étienne Lévy, Cailleux et Daniel Roche, où il formait pendant avec Fleurs dans un vase de cristal 135 et dans le Vase de fleurs du musée des Beaux-Arts de Nancy 136 (Fig. 38). Dans ce dernier, sans doute exécuté vers 1780, la précision du dessin et la souplesse de la touche donnent au bleu cobalt du vase une profondeur de tons éblouissante. La base de bronze doré de ce vase, assez simple dans sa forme mais richement ornée, semble unique dans le corpus de Vallayer-Coster. Elle est enrichie d’un tore de feuilles qui rappelle, entre autres, certaines des créations d’Antoine-Philippe Pajot et notamment un vase, signé, qui figura dans les collections de James de Rothschild (1792-1868) au château de Ferrières 137 (Fig. 39). Notre peintre connaissait sans doute la production de Pajot : rappelons qu’elle s’inspire volontiers des garnitures à la grecque des vases balustres – de cristal, de marbre ou de porcelaine – attribués au bronzier. Le Vase de porcelaine de Chine bleu poudré que Pajot signa servit d’ailleurs peut-être aussi de source d’inspiration pour la Nature morte, fleurs et fruits de 1787 (Fig. 22) dont le vase, en porphyre ou stuc imitant le porphyre, présente des anses de forme similaire, imitant les cordes tressées. La forme balustre, donnée à plusieurs vases de cristal (Fig. 32, 33 et 34), est également employée pour de la porcelaine : le renflement de la partie basse de la panse favorise des effets de lumière et sert souvent de prétexte à représenter le reflet d’une fenêtre. C’est le cas dans plusieurs compositions, comme le

Fig. 34 Anne Vallayer-Coster Nature morte au vase de fleurs, nid d’oiseau et bourse 1780/81 ?, huile sur toile, 63 x 51,5 cm, collection privée

Fig. 35 Antoine Philippe Pajot (attribué) Vase monté (paire) vers 1775, cristal et bronze doré, 18,5 cm de haut, collection privée

Fig. 36 Vase monté (paire) vers 1770-1780, marbre et bronze doré, 18,5 cm de haut, collection privée

Fig. 37 Anne Vallayer-Coster Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement 1781, huile sur toile, 46 x 38 cm, collection privée

Fig. 38 Anne Vallayer-Coster Fleurs dans un vase bleu sans date, huile sur toile, 40 x 32 cm, Nancy, musée des Beaux-Arts, inv. 172

Fig. 39 Antoine-Philippe Pajot Vase monté vers 1780, porcelaine de Chine et bronze doré, 50 cm de haut, collection privée

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Bouquet de fleurs dans un vase bleu qui passa dans diverses collections dont celle d’Elizabeth Stafford 138 ou encore le Bouquet de roses et autres fleurs dans un vase bleu avec un livre, daté de 1775 139 (Fig. 40) : le support de cuivre, rare chez l’artiste, donne au bleu cobalt de la porcelaine un éclat presque métallique. À plusieurs reprises, Anne Vallayer-Coster dispose ses spécimens de botanique dans des vases de forme gobelet garnis de bronze doré qui permettent d’évoquer la production de Jean Dulac (1704-1786). Le marchand mercier s’était fait une spécialité de garnitures à la grecque avec des têtes de lions ou de satyres et guirlandes de laurier stylisées dont il enrichissait des gobelets en cloche de la manufacture de Vincennes-Sèvres. Ces derniers sont le plus souvent à fond vert, mais quelques exemplaires à fond bleu céleste sont connus. En 1776, c’est un vase de Sèvres monté par Dulac dont s’inspire notre peintre pour le Bouquet de fleurs dans un vase monté 140 (Fig. 41) dont une copie est conservée au musée Magnin de Dijon 141. La garniture de bronze doré en a été simplifiée : les guirlandes de laurier ont disparu, et la forme même du vase tient davantage de la cloche que du gobelet. L’académicienne fait à nouveau référence à des créations de la manufacture de Sèvres montées en bronze doré par des marchands merciers comme Jean Dulac, SimonPhilippe Poirier (1720-1785) ou encore Dominique Daguerre (v. 1740-1796), pour son Bouquet de fleurs dans un vase avec une coquille de 1799 142 (Fig. 42). Les fleurs sont disposées dans un vase qui soutient la comparaison avec des exemplaires de « vase à monter » en bleu de Sèvres 143 (Fig. 43). Ce sont aussi peut-être des créations de Sèvres qui ont inspiré le vase à anses du Bouquet de fleurs avec une coquille appartenant au Metropolitan Museum of Art de New York 144 (Fig. 44). Exécuté en 1780, il fut probablement exposé au Salon de 1781 avec le Vase de fleurs avec deux prunes (Fig. 52). Le corpus de l’artiste comprend, nous l’avons dit, plusieurs tableaux associant une coquille aux fleurs (Fig. 42) et nous savons qu’un exemplaire, non identifié à

ce jour, figurait dans la collection de Charles-Louis de Beauchamp de Merle qui l’acquit sans doute après l’exposition au Salon de 1777 145. Il est vraisemblable que le vase était assez proche de celui de l’exemplaire du Metropolitan, si l’on en croit le croquis dessiné par Gabriel de Saint-Aubin sur le livret du Salon. Plus original encore, et assurément inspiré par les créations de VincennesSèvres, est le vase d’une œuvre non datée, autrefois dans la collection Étienne Lévy 146 (Fig. 45). Sa silhouette évoque les pots-pourris « à jours » qui furent l’un des succès de la manufacture royale à partir de 1752. Aucun exemplaire en bleu monochrome n’est connu, mais la forme rebondie de la panse, et surtout le piètement sont tout à fait caractéristiques 147. L’une des formes les plus originales, de tous les vases de porcelaine que peint Anne Vallayer-Coster, est celle du Bouquet de fleurs dans un vase en porcelaine bleue daté de 1776 148 (Fig. 46). Ce chefd’œuvre du Dallas Museum of Art – pendant d’un Bouquet de fleurs dans un vase en terre cuite, avec pêches et raisins 149 (Fig. 54) –, présente en effet un très beau vase en porcelaine de Chine qui tient presque de la cuvette ou de la jardinière par la silhouette de sa panse, et qui est enrichi d’une garniture de bronze inédite. Des dessins de Louis Félix de La Rue (1731-1765) 150 (Fig. 47) ou encore de Jean-Louis Prieur (1732-1795) 151, ornemanistes qui contribuèrent à diffuser le goût néoclassique, auraient pu servir de modèles pour le piètement à pattes de lion et couvercle monté à l’envers. L’œuvre témoigne du soin qu’Anne Vallayer-Coster accorde à la composition : la glaçure bleue de la porcelaine crée un répons chromatique avec les iris et les pavots, tandis que l’or du bronze doré, amati par la lumière, trouve un écho dans les pétales et les étamines de certaines fleurs. Dans au moins trois œuvres, la silhouette des vases de porcelaine bleue adopte une forme de coupe ou de cassolette. Le format des tableaux est alors volontiers horizontal et non vertical. C’est le cas notamment, nous l’avons vu, de la très belle coupe

du Bouquet de fleurs avec une bourse daté de 1774 152 (Fig. 11). Dans cette œuvre, exposée au musée Marmottan Monet avec son pendant figurant un vase d’albâtre godronné (Fig. 12), Anne Vallayer-Coster se montre à nouveau perméable au goût de son temps : le motif de serpents entrelacés des anses connaissait alors une certaine faveur. Plusieurs objets montés, notamment par Pierre Gouthière, présentent des reptiles déployés sur toute la hauteur du vase que collectionnaient les plus grands amateurs 153. La manufacture de Sèvres utilisa à plusieurs reprises ce motif éminemment décoratif, tant pour des formes oblongues comme le modèle Choiseul mis au point dès le début des années 1760, que pour des formes verticales comme les vases Leriche, modèle créé vers 1786 par Josse François-Joseph Leriche (1738-1812) 154. C’est également un vase d’une très grande richesse décorative qui accueille un bouquet de fleurs daté de 1782 155 (Fig. 48 - cat. 12). L’éclat de la panse où se reflète une fenêtre et la profondeur du bleu qui tire vers le noir, évoquent une technique rare, le bronze verni bleu, qui fut utilisée pour des candélabres montés par le bronzier François Rémond (1747-1812) pour Renaud César Louis de Choiseul (1735-1791) en 1783 156. C’est également cette technique de bronze « doublé en bleu » qui fut demandée en 1781 à Pierre Gouthière pour les bras de lumière – aujourd’hui en bronze patiné – de la duchesse de Mazarin (1735-1781) 157. De porcelaine bleue tirant sur le noir ou de bronze verni bleu, cette coupe est également remarquable par son décor de bronze, avec des têtes de satyres sur les côtés du col qui est ceint d’une frise de perles, et des canaux ajourés alternés avec des feuilles sur le haut du pied. Peut-être est-ce la même technique qu’Anne VallayerCoster représente dans un fixé sous verre miniature, la Nature morte dans une urne avec des pêches et un ananas 158. Le décor de bronze doré est en revanche plus sobre pour le Bouquet de fleurs dans un vase de 1801 qui passa dans les collections de la vicomtesse de Courval, de la princesse de Poix et de la duchesse de Mouchy 159. Il constituait sans doute un pendant au Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre daté de l’an 9 160 (Cat. 18), de même format.

Fig. 46 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase en porcelaine bleue 1776, huile sur toile, 122,24 x 113,35 cm, Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund and gift of Michael L. Rosenberg, inv. 1998.52.FA

Fig. 47 Louis-Félix de La Rue Vase d’ornement avec deux amours et deux mascarons vers 1760, plume, encre, lavis brun, 20 x 14,5 cm, Besançon, musée des Beaux-Arts, inv. M.0332 –D.2919

© Image courtesy Dallas Museum of Art

et d’archéologie, 2009

© Besançon, musée des beaux-arts

Fig. 48 : voir cat. 12 p. 43

À la profondeur des bleus cobalt, lapis, ou roi, la peintre substitue parfois la délicatesse d’un bleu clair de lune, Turquin ou d’un vert céladon. Dès 1774, l’abbé Joseph-Marie Terray, collectionneur averti de vases de porcelaine montés, lui commande une œuvre particulièrement ambitieuse, tant par son format que par les différents éléments qui la composent, le Bouquet de fleurs dans un vase sur une table avec un buste de Flore et autres objets 161 (Fig. 49). Le vase de porcelaine de Chine, dont le piètement à griffes de lion se retrouve, nous l’avons dit, sur d’autres œuvres de l’artiste (Fig. 17 et 46), est d’un beau bleu Turquin ou céleste à glaçure « clair de lune ». Cette dernière était recherchée par les amateurs : l’expert Philippe-François Julliot (1755-1836) faisait remarquer, dans le catalogue de la

Fig. 40 Anne Vallayer-Coster Bouquet de roses et autres fleurs dans un vase bleu avec un livre 1775, huile sur cuivre, 48,5 x 39,5 cm, collection privée

Fig. 41 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase monté 1776, huile sur toile, 56 x 47 cm, collection privée

Fig. 42 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase avec une coquille 1799, huile sur toile, 49,5 x 39,4 cm, collection privée

Fig. 43 Vase (d’une garniture de trois) vers 1770-1780, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 22 cm de haut, collection privée

Fig. 44 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs avec une coquille 1780, huile sur toile, 50,2 x 38,1 cm, Gift of J. Pierpont Morgan, 1906, New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 07.225.504

Fig. 45 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase sans date, huile sur toile, 29,5 x 23,5 cm, collection privée © Bibliothèque de l’Institut national d’histoire

Fig. 49 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase sur une table avec un buste de Flore et autres objets 1774, huile sur toile, 154 x 130 cm, collection privée

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de l’art, collections Jacques Doucet, VP 1992/894

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vente de Charles-Louis de Beauchamp de Merle : « L’ancienne Porcelaine bleu céleste est encore une sorte que l’on pourroit dire indispensable dans un cabinet, par le relief que sa brillante couleur y procure » 162. Exposé au Salon de 1775 avec son pendant, Un Buste de Cerès & les attributs de la Moisson, avec différentes espèces de légumes (ou Les Attributs de la chasse et du jardinage) aujourd’hui conservé à Basildon Park dans le Berkshire 163, il valut à Anne Vallayer-Coster les louanges de Charles-Nicolas Cochin qui considéra qu’elle traitait ses tableaux de fleurs et de fruits « en habile homme » et que sa Flore était « de la plus grande beauté » 164. Les mêmes qualités sont relevées par l’auteur des Entretiens sur l’exposition des tableaux de l’année 1775 qui considère que « Mademoiselle Vallayer [fait] tant d’honneur à votre sexe. Il est étonnant qu’une femme parvienne à imiter la nature avec autant de vérité » 165. Au même Salon, elle expose une autre œuvre dans laquelle on observe un vase couvert en céladon craquelé, la Nature morte au homard qui appartient aux collections du musée du Louvre 166 (Fig. 50). Ce tableau « du plus grand effet & de la plus grande vérité », où « les détails en sont rendus avec caractère, goût & une belle fermeté dans le faire » 167, a jusqu’à présent souvent été considéré comme exécuté en 1817 168. Or il s’agit bien de l’exemplaire exposé au Salon de 1775 et il faut donc le dater de cette année-là. Il appartenait alors à JeanBaptiste-François de Montullé 169, dont la collection comprenait de nombreux vases « d’ancien Japon colorié », de « porcelaine céladon », à « craquelé fin », « bleu céleste de la Chine » ou « verd [sic] antique ». Il est d’ailleurs possible que c’est d’un des vases, en vert antique ou porphyre, de cette réunion digne des meilleurs cabinets de curieux, qu’Anne Vallayer-Coster s’inspira pour l’œuvre de 1783 que possède aujourd’hui la National Gallery de Washington (Fig. 15). Autrefois dans la collection d’un autre grand amateur, Pierre-Paul Louis Randon de Boisset (1708-1776), l’objet était en effet décrit chez Montullé comme : « Un vase de forme ronde, couvert, & de la plus belle qualité,

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orné de deux enfans à pieds de satyre, assis sur une tête de lion, formant anses de chaque côté, avec bouton, rosaces, bandeaux & entrelacs à jours & socle de bronze doré » 170. Au Salon de 1775, l’œuvre de Vallayer-Coster est remarquée : « Voilà ce qui s’appelle peindre la Nature ; voilà qui devroit faire crever de dépit vingt Artistes qui la négligent. Le beau Tableau ! » s’écrie l’auteur de La Lanterne magique aux Champs-Élysées ou Entretien des grands peintres sur le Sallon de 1775 171. Le tableau est à nouveau exposé au Salon de 1817, comme appartenant à Louis XVIII, sous la description : « Une Table chargée d’un grand Vase, d’un Homard, de différens Fruits, de Gibier, etc. » 172. Le choix d’un céladon craquelé, avec cette belle teinte vert amande tirant sur le gris, a sans doute été déterminé par la gamme chromatique des autres éléments de la composition : le porte-bouteille, l’écuelle, le bocal de cornichon, les volatiles. Anne Vallayer-Coster, une fois encore, démontre sa science de la couleur et de la lumière. Les couleurs les plus chaudes, la gamme des bruns, des orangés et des rouges du homard, des pêches, du pain et du jambon, sont placées à la partie basse de la composition. Les gris et les verts occupent le centre de la toile. La progression chromatique, entre le vert des fanes de radis et du porte-bouteille et le vert d’eau du céladon craquelé fait le bonheur de celui qui se prête à regarder attentivement. Comme souvent la forme et le décor du vase, avec des anses torsadées achevées en gouttes stylisées – motif identique au vase du Bouquet de fleurs dans un vase sur une table avec un buste de Flore et autres objets de 1774 (Fig. 49) –, une frise de postes au haut du col et un bouton sur le couvercle, appartiennent au goût à la grecque. C’est également le céladon qu’Anne VallayerCoster choisit en 1795 pour la coupe montée en bronze doré d’un tableau curieusement décrit comme destiné à « faire un devant de cheminée » – en réalité évoquant une cheminée par la présence de chenets – qui appartient aujourd’hui au musée d’art et d’histoire d’Orange (Fig. 51) 173. Exposé au Salon de 1798, puis à celui de 1817, il resta sans doute dans son atelier 174.

À la coupe en céladon craquelé orné d’anses à la grecque avec des anneaux en tore de laurier – identiques à celles du vase balustre en porcelaine de Chine sang de bœuf du tableau de l’ancienne collection de madame Vissitier (Fig. 7) –, elle ajoute des chenets ornés de lionnes en bronze patiné sur une base reposant sur des pieds toupies, modèle caractéristique des arts décoratifs des débuts du XIXe siècle et dont on connait plusieurs exemplaires dont certains attribués à Claude Galle (17591815) 175. La même forme de coupe large, dont le col est souligné par une frise d’oves sur laquelle sont placées des anses, apparaît dans une miniature datée de 1810, mais l’harmonie des couleurs est différente 176. Au vert amande, succède la douceur d’une porcelaine crème. C’est de porcelaine crème, qu’une glaçure lustrée rend presque comparable à de la pierre, qu’est le vase balustre garni de bronze doré de l’une des plus belles natures mortes d’Anne Vallayer-Coster : Vase de fleurs avec deux prunes qui fut peutêtre exposé au Salon de 1781 (Fig. 52) 177. Nous avons déjà évoqué cette œuvre remarquable puisque le modèle du vase est identique à celui de la Nature morte au vase de fleurs, nid d’oiseau et bourse de 1780 (ou 1781) 178 (Fig. 34) et fut possiblement inspiré par des créations d’Antoine-Philippe Pajot. L’équilibre de la composition, avec les deux prunes posées sur la table de marbre, la science du coloris, avec les accords de roses et de blanc que viennent soutenir des rouges et des bleus profonds, expliquent que l’œuvre ait connu un tel succès. Elle fut traduite en tapisserie par Deyrolle – sans doute Gilbert-Antoine (1790-1865) –, licier de la manufacture des Gobelins, du vivant même de l’artiste, avant 1806, date à laquelle l’artisan est félicité par les commissaires du Lycée des Arts pour avoir « su rendre et la touche spirituelle et la finesse du ton et ces accords de nuances de l’original » 179. Au moins trois versions de la tapisserie sont connues : une au Metropolitan Museum of Art de New York, une au musée Nissim de Camondo de Paris, et une en mains privées 180.

D’autres œuvres d’Anne Vallayer-Coster furent d’ailleurs pareillement transcrites en laine 181. Rappelons que la peintre connaissait sans doute l’un des dessinateurs de la manufacture des Gobelins, Maurice Jacques, dont certains dessins de vases auraient pu l’inspirer. Enfin, la porcelaine crème fut également choisie, en 1781, pour le délicat Portrait de madame Adélaïde Auguié 182 dont le grand format, exposé au Salon de 1781, n’est pas localisé ou est perdu (Fig. 53). La jeune femme, qui fut parfois identifiée comme Marie-Philippine dite Ernestine Lambriquet (1778-1813), tient dans l’une de ses mains un vase à une anse, garni de bronze doré. Anne Vallayer-Coster avait peut-être déjà utilisé, vers 1775, un vase comme accessoire pour un autre portrait, celui de Sophie Arnould (1740-1802) qui formait pendant avec une jeune-femme dessinant devant un groupe de marbre 183. Les vases de porcelaine d’Anne Vallayer-Coster, comme ceux de cristal ou de pierres dures, s’inspirent donc de créations contemporaines sans cependant les copier servilement. Les effets modulés de couleur, de lumière et de matière qu’elle donne aux objets sont le fruit d’une observation attentive. Elle pouvait sans doute voir des vases montés en porcelaine chez ses clients, dont certains étaient en ce domaine des amateurs avertis, ou chez les marchands. Mais elle possédait aussi elle-même des objets montés tant de porcelaine de Chine que de Sèvres. Lors de la vente de sa collection, en 1824, sont ainsi inventoriés « N˚ 69. Deux vases à panse et à couvercles en porcelaine d’ancien Chine, avec anses, gorges, boutons et pieds en cuivre doré », « N˚ 70. Un pot-pourri, porcelaine d’ancien truité monture en bronze doré. », « N˚ 71. Deux pots à pâte, porcelaine du Japon, garnis en argent », « N˚ 73. Un petit pot à eau et sa cuvette, porcelaine d’ancien Sèvres, bleu turquoise ; cadeau fait par la reine, à la mère de madame Coste (sic) » et enfin « N˚ 74. Tasse en Sèvres à l’imitation des dessins de Chine, et quelques pièces modernes » 184. Le bleu, nous l’avons dit,

Fig. 50 Anne Vallayer-Coster Nature morte au homard 1775, huile sur toile, 116 x 178 cm, Paris, musée du Louvre, inv. DL 1977 1

Fig. 51 Anne Vallayer-Coster Fleurs 1795, huile sur toile, 90 x 102 cm, don Édith Gasparin, Orange, musée d’art et d’histoire, inv. 65.171

Fig. 52 Anne Vallayer-Coster Un vase de fleurs avec deux prunes, 1781, huile sur toile, 39,8 x 48 cm, collection privée

Fig. 53 Anne Vallayer-Coster Portrait présumé de madame Adélaïde Auguié, vers 1781, huile sur toile, 100 x 80 cm, collection privée

© 2015 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau

© Musée d’art et d’histoire d’Orange

© Christie’s

© Sotheby’s

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domine largement dans son corpus. Ce choix est celui d’une coloriste : il rehausse les roses épanouies ou les pivoines qui constituent le plus souvent le centre visuel de la composition, s’accorde aux verts des feuilles, répond aux teintes violacées des lilas ou des iris. D’autres peintres de nature morte y sont d’ailleurs sensibles, comme la marquise de Grollier dont le Vase de fleurs 185 de porcelaine bleu cobalt de 1784 et le Vase de fleurs avec une tasse, montre et rose sur un entablement de marbre 186 de porcelaine de Sèvres ne sont pas sans similitude avec les œuvres d’Anne Vallayer-Coster. La forme et le décor de bronze doré du Vase de fleurs de 1784 sont d’une troublante similitude avec le vase, à anses, qu’exécute notre peintre dans le Vase de fleurs et nid d’oiseau qui figura dans la collection de l’architecte Charles-Axel Guillaumot 187 où il voisinait avec le Bouquet de fleurs dans un vase en albâtre 188 (Fig. 20 - cat. 21). L’attention aux harmonies chromatiques, rehaussées par une science évidente du clair-obscur et des effets de lumière, semble donc avoir présidé au choix des matières dont sont constitués les vases des natures mortes de notre peintre. Il suffit pour s’en convaincre de contempler le Vase de porcelaine de la Chine avec plantes marines, coquillages et différentes espèces de minéraux (Fig. 6) : le sang de bœuf du vase de Chine flammé, unique dans son corpus, est déterminé par la présence des naturalia avec lesquels il s’accorde. Marianne Roland Michel, qui fut l’une des premières à s’intéresser à l’œuvre d’Anne Vallayer-Coster, le remarquait : « Non contente de diversifier ses bouquets, Anne Vallayer-Coster sait l’art suprême d’en varier la présentation. L’on ne verra pas deux vases semblables. Pourtant, a priori, rien ne ressemble plus à un vase

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bleu monté en bronze qu’un autre vase bleu monté en bronze. Et cependant, l’un est ventru, l’autre élancé, le socle du troisième est plus important… Deux éléments, sans doute, permettent cette variété inattendue : choix, justement, de ces accessoires, et la façon de les composer entre eux » 189. On peut aller encore plus loin : Anne Vallayer-Coster s’intéresse à des matières qui sont d’une grande diversité. Elle recherche les effets de lumière, de texture et, nous l’avons dit, d’accords chromatiques. C’est ainsi que l’une de ses compositions les plus célèbres n’utilise ni la pierre, ni le cristal, ni encore la porcelaine, mais la terre cuite. Le Bouquet de fleurs dans un vase en terre cuite, avec pêches et raisins de 1776, que conserve le Dallas Museum of Art, constitue un unicum dans le corpus de l’artiste 190 (Fig. 54). La panse du vase est ornée d’un bas-relief d’enfants jouant avec une chèvre, surmonté d’une guirlande de fleurs et de fruits qui rappelle les créations de Claude Michel dit Clodion (1738-1814). Le poli des pierres dures, la transparence du cristal, le lustre de la céramique ont cédé la place à la matité de la terre cuite. Jouant habilement des effets lumineux, ce sont les fleurs qui donnent à l’œuvre son éclat. L’on s’étonne qu’un tel chef-d’œuvre n’en ait pas suscité d’autres, à l’exception d’une miniature exécutée sur une tabatière en 1799 191 et qu’Anne Vallayer-Coster ait délaissé la terre au profit de matières brillantes. Et c’est donc bien à ces dernières qu’elle réserve sa touche, précise et veloutée tout à la fois. Peintre de fleurs, Anne Vallayer-Coster est aussi peintre de vases. François Dumont, qui la portraitura en 1804 dans une miniature sur ivoire ne s’y trompa d’ailleurs pas : il la représente observant attentivement un vase de porcelaine bleu nuit monté en bronze doré, qui évoque les créations de Claude Galle 192 (Fig. 55). Nul doute qu’elle apprécia l’hommage.

Remerciements

Remarque

Les auteurs tiennent à remercier le prince Amyn Aga Khan, Typhaine Ameil, Raphaël Aubert, Colin B. Bailey, Laure Barthélemy-Labeeuw, Ashley Bartman, Clara Besomi, Yann Bompard, Laëtitia Copeau, Emma Darbyshire, feu Michel David-Weill, Hélène David-Weill, Pierre-François Dayot, Anne-Lise Desmas, Ada De Witt, Brice Foisil, Anne Foray-Carlier, Paul Gallois, Aurélie Gavoille, Adrien Goetz, Claire Martin, Muriel Mayette-Holtz, Sebastian Kuhn, Christian Michel, Stéphane Molinier, Mary Morton, Sophie Motsch, Delphine Mouquin, Manon Paineau, Véronique Pelloie, Victoire Huchet de Quénetain, Charles Rochat, Amandine Royer, Guillaume Séret, Simone Spiegel, Luke Syson, Aaron Wille, Anastasia Wlaschek, Karl Wlaschek.

Afin de ne pas alourdir les notes de bas de page, seules les dernières ventes ont été indiquées. On se reportera, afin de retrouver l’historique des différentes ventes, aux notices des catalogues ou encore au catalogue de l’exposition de 2002-2003 pour les œuvres de Vallayer-Coster.

Fig. 54 Anne Vallayer-Coster Bouquet de fleurs dans un vase en terre cuite, avec pêches et raisins 1776, huile sur toile, 122,24 x 113,35 cm, Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund and gift of Michael L. Rosenberg, inv. 1998.51.FA

Fig. 55 François Dumont Portrait d’Anne Vallayer-Coster 1804, aquarelle sur ivoire, 7,6 cm de diamètre, The Cleveland Museum of Art, The Edward B. Greene Collection, inv. 1943.639

© Image courtesy Dallas Museum of Art

© CC0 Public Domain Designation

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Notes


1 ~ Mercure de France, septembre 1770, pp. 175-176. 2 ~ Anne Vallayer-Coster, Les Attributs de la peinture, de la sculpture et de l’architecture, 1769, huile sur toile, 90 x 121 cm, Paris, musée du Louvre, inv. 8259. Anne Vallayer-Coster, Les Instruments de musique, 1770, huile sur toile, 88 x 116 cm, Paris, musée du Louvre, inv. 8260. 3 ~ Conservée à Waddesdon Manor, la carte de visite de l’orfèvre précise qu’il demeurait rue du Roule, et qu’il était breveté « exclusivement pour la fabrication générale de toutes les croix de l’ordre royal de Saint-Louis et celle du mérite militaire ». Orfèvre un peu secondaire, Louis-Joseph Vallayer œuvra tout d’abord à la manufacture royale des meubles de la Couronne, dans l’enclos des Gobelins, avant d’ouvrir son propre atelier. Pierre-Philippe Choffard, Carte de Vallayer, 1768, estampe, 11,6 x 14,3 cm, Aylesbury, Waddesdon Manor, inv. 3686.1.81.163. 4 ~ Le mariage de Louis-Joseph Vallayer et Anne Cornu de La Fontaine, fille d’un receveur des fermes du roi, fut célébré deux ans avant la naissance d’Anne Vallayer-Coster, le 20 octobre 1742 (Paris, Archives nationales, MC/ET/ XXI/349. 23 octobre 1742, mariage Louis-Joseph Vallayer et Anne Cornu de La Fontaine). Cinq enfants naquirent de cette union : Madeleine (1743), Anne (1744), Henriette (1747), Benoît Joseph (1748) et Simone Adélaïde (1751). 5 ~ Mercure de France, septembre 1770, p. 175. 6 ~ Gabriel Jacques de Saint-Aubin, Q uatre vues d’une jeune femme, probablement Anne Vallayer-Coster, vers 1764, mine de plomb et craie noire, 16,7 x 22,1 cm, Gift of David Adler, The Art Institute of Chicago, inv. 1944.592. 7 ~ Voir notamment : Marianne Roland Michel, “Tapestries on Designs by Anne Vallayer-Coster”, The Burlington Magazine, vol. 102, nº 692, novembre 1960, pp. I-II. Marianne Roland Michel, Anne Vallayer-Coster, 1744-1818, Paris, Comptoir International du Livre, 1970. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), Anne VallayerCoster: painter to the court of Marie-Antoinette, cat. exp., Washington, National Gallery of Art, Dallas Museum of Art, New York, The Frick Collection, Marseille, musée des Beaux-Arts, 2002-2003, New Haven, Yale University Press, 2002 (édition française par la Ville de Marseille et les éditions Somogy en 2003). 8 ~ Anne Vallayer-Coster, Portrait de Jean-Pierre Silvestre Coster, vers 1790, dessin, 46 x 38,5 cm, Paris, musée Carnavalet, inv. D6196. 9 ~ En 2015, le Nationalmuseum de Stockholm se portait acquéreur, pour 903 000 €, d’un Portrait d’une violoniste exécuté en 1773. Anne Vallayer-Coster, Portrait d’une violoniste, 1773, huile sur toile, 116 x 96 cm, Stockholm, Nationalmuseum, inv. 7297. Voir Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 200. Magnus Olausson, “Anne Vallayer-Coster, Portrait of a Violonist”, Art Bulletin of Nationalmuseum, Stockholm, vol. 22, 2015, pp. 17-20. 10 ~ Voir notamment : Nina Rattner Gelbart, Minerva’s French Sisters: Women of Science in Enlightenment France, New Haven, Yale University Press, 2021. Tori E. Champion, Le pinceau à la main: The Interwined Lives and Carrers of Madeleine Basseporte and MarieThérèse Reboul Vien, Master of Arts, University of Washington, 2021. Natania Meeker et Antonia Szabari, “Inhabiting Flower Worlds: The Botanical Art of Madeleine Françoise Basseporte”, Arts et Savoirs, nº 6, 2016. Julia Bozmarov, Madeleine-Françoise Basseporte ou Dessiner la science au XVIIIe siècle, Mémoire de Master 1 d’Histoire de l’art, sous la direction de Gaëtane Maes, Université de Lille, 2021-2022. Julia Bozmarov, Françoise Madeleine Basseporte (1701-1780), « Peintre en Mignature du Roy », Mémoire de Master 2 d’Histoire de l’art, sous la direction de Gaëtane Maes, Université de Lille, 2022-2023. 11 ~ Denis Diderot, Œuvres complètes de Diderot, 20 vol., Paris, Assézat, 1876, XI, p. 521. 12 ~ Parmi lesquelles : Nature morte au jambon en 1763 (collection privée), Le Service à la crème en 1766 (non localisé), La Brioche en 1766 (non localisé), Jambon, bouteilles et radis en 1767 (Berlin, Gemäldegalerie), Nature morte à la verseuse d’argent en 1767 (collection privée), Lièvre, perdrix et jambon en 1769 (Reims, musée des Beaux-Arts), Nature morte au lièvre en 1769 (collection privée), etc. 13 ~ Anne Vallayer-Coster, Panier de prunes, 1769, huile sur toile, 38 x 46 cm, The Cleveland Museum of Art, inv. 1971.47. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 197.

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14 ~ Anne Vallayer-Coster, Panaches de mer, lithophytes et coquilles, 1769, huile sur toile, 130 x 97 cm, Paris, musée du Louvre, inv. RF 1992-410. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 197. Voir Madeleine Pinault Sørensen et Marie-Catherine Sahut, « Panaches de mer, lithophytes et coquilles (1769), un tableau d’histoire naturelle par Anne Vallayer-Coster », La Revue du Louvre et des Musées de France, vol. 48, 1998, nº 1, pp. 57-70. 15 ~ Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville, Histoire naturelle éclaircie dans deux de ses parties principales. La lithologie et la conchyliologie, dont l’une traite des pierres et l’autre de coquillages…, Paris, De Bure l’aîné, 1742. Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville, La Conchyliologie ou Histoire naturelle des coquilles de mer, d’eau douce, terrestres et fossiles…, 2 vol., Paris, de Bure, 1752. 16 ~ Pierre Rémy, Catalogue des tableaux, desseins, terres cuites, marbres, bronzes, pierres gravées, médailles et autres objets précieux après le décès de S.A.S. Monseigneur le prince de Conty, Paris, 1777, p. 231-232, nº 775-776, Paris, BnF, département Estampes et photographie, RESERVE 8-YD-5276. Voir Colin B. Bailey, “A Still-Life Painter and Her Patrons: Collecting Vallayer-Coster, 1770-1789”, Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, pp. 59-73. 17 ~ Louis-Joseph Le Lorrain, Étude pour un vase de la suite de Vases, vers 1755, plume et lavis, 19,8 x 12,1 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, The Elisha Whittlesey Collection, The Elisha Whittlesey Fund, 1948, inv. 48.148(38). Le Metropolitan Museum of Art de New York conserve deux dessins de cette Suite de vases qui ne fut sans doute jamais gravée. 18 ~ Juste-François Boucher, Nouveau livre de vases, 17551768, Paris, Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, inv. 8 RES 126. 19 ~ Recueil de vases dessiné et gravé par C. Dupuis, architecte à Versailles, Paris, Veuve de F. Chéreau, vers 1785. 20 ~ Citons notamment : Jean-Charles Baquoy d’après Jean-Charles Delafosse, Dessin de vase avec des guirlandes, estampe, 27,7 x 18,5 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, Harris Brisbane Dick Fund, 1929, inv. 29.58.31(69). Jean-François de Neufforge, Divers vases avec socle, estampe, 38 x 23,7 cm, Paris, musée du Louvre, inv. L425 LE/3 recto. Marie-Anne Rousselet et Pierre-François Tardieu, Vases Nouveaux composés par M. Jacque[s], Peintre et dessinateur en la Manufacture Royale des Gobelins, Paris, Daumont, sans date. Marie-Thérèse Reboul-Vien d’après Joseph-Marie Vien, Suite de Vases composée dans le goût de l’Antique, dessinée par Joseph-Marie Vien, Professeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture, gravés par Marie-Thérèse Reboul, sa femme, de la même académie, Paris, Basan et Poignant, 1760, Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, collections Jacques Doucet, inv. 4 RES 44. Un vase monumental avec ce même décor de guirlandes en forme de corde à puits ornait le parc de Sceaux comme en témoigne une photographie d’Eugène Atget (1857-1927) conservée au Museum of Modern Art de New York. Eugène Atget, Parc de Sceaux, vase, 1925, photographie, 16,9 x 21,5 cm, Abbott-Levy Collection. Partial gift of Shirley C. Burden, New York, Museum of Modern Art, inv. 1.1969.1519. 21 ~ Pierre Gouthière et Jean-François Hermand, Cassolette (d’une paire), 1764, stuc imitant le porphyre, bronze doré, 20,6 x 26 x 23,5 cm, Varsovie, château royal, inv. ZKW/2037/1. Pierre Gouthière, Dessin d’une aiguière, 1767, crayon et plume, collection particulière. Pierre Gouthière, Aiguière (d’une paire), 1769-1770, porphyre et bronze doré, 27,6 x 12,4 cm, collection particulière. Voir Charlotte Vignon et Christian Baulez (dir.), Pierre Gouthière, ciseleur-doreur du roi, Paris, Mare et Martin, 2016, pp. 158-171. 22 ~ Vase à godrons (paire), fin XVIIIe – début XIXe siècle, porphyre et bronze doré, 36 x 31 cm, Paris, musée du Louvre (dépôt au château de Maisons-Laffitte), inv. CH M 199 et CH M 200. 23 ~ Madeleine Pinault Sørensen et Marie-Catherine Sahut, 1998, p. 64. 24 ~ Anne Vallayer-Coster, Un Vase de porcelaine de la Chine avec plantes marines, coquillages et différentes espèces de minéraux, 1776, huile sur toile, 108,8 x 138,8 cm, collection privée. Voir Marianne Roland Michel, 1970, p. 188, cat. nº 265. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 203. Sylvie Blin, « Nature morte d’Anne Vallayer-Coster », Connaissance des arts, nº 605, mai 2003, pp. 94-97.

25 ~ Vase monté, XIXe siècle (?), porcelaine de Chine, bronze doré, 53 cm de haut, collection privée (anciennes collections Saperstein et Al Thani), vente Sotheby’s, Paris, 13 octobre 2023, lot 461. Il s’agit peut-être de l’un des deux vases, formant autrefois paire, et daté du règne de Louis XVI, qui figura dans la collection du baron Sellière au château de Mello. Catalogue des Objets d’art de Haute Curiosité et de riche ameublement provenant de l’importante collection de feu M. le Baron Achille Seillière au château de Mello, vente Galerie Georges Petit, Paris, 5-10 mai 1890, lot 392. 26 ~ Vase (d’une paire), vers 1770, porcelaine de Chine et bronze doré, 54 x 28 cm, Paris, musée du Louvre, inv. OA 5188 1-2. 27 ~ Table avec une paire de vase monté, fin XVIIIe – début XIXe siècle, porcelaine de Chine, bronze doré, 83,5 x 95,2 x 68,2 cm (ensemble), Royal Collection Trust, inv. RCIN 20583. 28 ~ Anne Vallayer-Coster, Les attributs militaires avec un buste de Minerve, 1777, huile sur toile, 114 x 158,7 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 203. Voir cat. 9. 29 ~ Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1777, pp. 20-21, nº 101. 30 ~ Catalogue de six œuvres célèbres par Nicolas de Largillierre et de tableaux importants par Hubert Robert et Mme Vallayer-Coster, provenant de la collection de M. le vicomte G. Chabert, vente Galerie Georges Petit, Paris, 5 juin 1909, lots 11 et 12. Tableaux anciens, objets d’art et de bel ameublement, sièges et meubles, tapisseries anciennes appartenant à divers amateurs, vente Galerie Georges Petit, Paris, 22 avril 1929, lot 25. 31 ~ Robert-Martin Lesuire, Jugement d’une demoiselle de quatorze ans sur les tableaux de 1777, Paris, Quillau l’aîné, 1777, p. 19. 32 ~ Anne Vallayer-Coster, Figure de l’Étude avec des madrépores, des coquillages et des minéraux, 1789, huile sur toile, 74 x 60 cm, collection privée. Les dimensions diffèrent d’avec celles qui figurent sur le livret du Salon (environ 91,44 x 81,28 cm), mais la description permet d’affirmer qu’il s’agit bien de la même œuvre. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 211. 33 ~ Vase (deux paires), début XIXe siècle, verre bleu, bronze doré et marbre blanc, 28 cm de haut, collection privée (vente Sotheby’s, Londres, 28 avril 2015, lot 131). 34 ~ Pierre-Philippe Thomire (attribué), Vase monté sur un pied, 1700-1785, porcelaine de Chine, bronze doré, 81 x 56,5 cm, Gift of J. Paul Getty, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, inv. 70.DI.115. Voir également : Pierre-Philippe Thomire (attribué), Vase monté sur un pied, 1700-1785, porcelaine de Chine, bronze doré, 98 x 70 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 12 juin 2003, lot 10). Pierre-Philippe Thomire (attribué), Vase monté sur un pied, vers 1775-1800, porcelaine de Chine, bronze doré, 80,7 x 57 cm, Royal Collection Trust. 35 ~ Marie-Thérèse Reboul-Vien d’après Joseph-Marie Vien, Suite de Vases…, 1760, pl. I. 36 ~ Alexandre Roslin, Portrait d’Anne Vallayer-Coster, 1783, huile sur toile, 74 x 60 cm, Sacramento, Crocker Art Museum, inv. 2016.50. Voir cat. 1. 37 ~ Éric Coatalem, Hommage à la galerie Cailleux, Gand, 2015, p. 164. 38 ~ « Arts, Exposition au Salon du Louvre des Peintures, Sculptures & Gravures de MM. de l’Académie Royale », Mercure de France, octobre 1775, vol. I, nº XIII, p. 193. 39 ~ Ibidem. 40 ~ Abbé de la Serre, « Vers à Mademoiselle Vallayer, Peintre du Roi », Mercure de France, avril 1777, vol. I, p. 52. Le même auteur composa un autre poème en hommage à Anne Vallayer-Coster. Abbé de La Serre, « Vallayer (éloge de Mlle), de l’Académie de Peinture », Alexis Toussaint de Gaigne, Encyclopédie poétique, 18 vol., Paris, 1778-1781, XVIII, 1781, p. 122. 41 ~ « Lettre IV. Coup d’œil sur les ouvrages de Peinture, Sculpture & Gravure de Messieurs de l’Académie Royale, exposés au Sallon de cette année », Journal de Littérature, des Sciences & des Arts, t. V, 1779, p. 105. 42 ~ « Suite de la Lettre d’Artiomphile à M… de St.-J…, sur l’exposition, au Louvre, en 1781, des tableaux, sculpture, gravures & desseins des Artistes de l’Académie royale », Journal de Nancy, 1781, t. VI, p. 191. 43 ~ Souvenirs de Madame Vigée Le Brun, 2 vol., Paris, Charpentier, 1869, I, p. 57.

44 ~ Présentée comme datant de 1817, l’œuvre fut bien exécutée en 1775 et exposée cette même année au Salon. Voir p. 82. Anne Vallayer-Coster, Nature morte au homard, 1775, huile sur toile, 116 x 178 cm, Paris, musée du Louvre, inv. DL 1977 1. 45 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au pichet d’argent, 1767, huile sur toile, 49,5 x 59,5 cm, collection privée. JeanGuillaume Véalle, Verseuse, 1755-1756, argent, Paris, musée des Arts décoratifs, inv. 22446. Voir Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 196. 46 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au homard, 1781, huile sur toile, 70,5 x 89,5 cm, Toledo Museum of Art, inv. 1968.1A. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. Anne Vallayer-Coster, Nature morte au gibier, 1782, huile sur toile, 71 x 89,5 cm, Toledo Museum of Art, inv. 1968.1B. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 208. 47 ~ Robert-Joseph Auguste, Huilier (d’une paire) et plateau, 1775-1776, argent, cristal, 27 x 32 x 18,4 cm, Paris, musée du Louvre, inv. OA 9865, OA 10602 et OA 10603. 48 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte aux maquereaux, 1787, huile sur toile, 49,5 x 61 cm, Forth Worth, Kimbell Art Museum, inv. APg 2019.01. Charles Paillet, Notice des tableaux de fleurs peints par Mme. Vallayer Coster, Ancien Membre de l’Académie royale de Peinture. Tableaux ancien, Dessins, Estampes, Groupes en marbre, Bas-reliefs en terre cuite, Vases en porcelaine de Chine et de Sèvres, Meubles de boule, Coffrets en laque, Tabatières précieuses, Plaques en émail, Bagues en Pierres gravées et différens Objets de curiosité, Provenant du Cabinet de feu M. et Mad. Coster, cat. vente 21 juin 1824, Paris, 1824, p. 9, nº 31. L’œuvre passa ensuite dans de nombreuses collections (Cournerie, Léonce Coblentz, Félix Doisteau, Georges B. Lasquins, Doisteau, Saam Nijstad, Ph. van Ommeren, Saam et Lily Nijstad), avant d’être vendue à Londres en 2011 (vente Sotheby’s, Londres, 6 juillet 2011, lot 7) puis acquise par Wildenstein & Co qui la vendit à la Kimbell Art Foundation en 2019. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 211. 49 ~ « Arts, Exposition au Salon du Louvre des Peintures, Sculptures & Gravures de MM. de l’Académie Royale », Mercure de France, octobre 1775, vol. I, nº XIII, p. 193. 50 ~ « Beaux-Arts, suite de l’exposition des Peintures & Sculptures au Sallon du Louvre », Journal des Sciences & des Beaux-Arts, 1er novembre 1777, t. IV, p. 268. 51 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec une bourse, 1774, huile sur toile, 48 x 58 cm, Dépôt de la Villa Ephrussi de Rothschild, 2018, D.2018.1.11, Paris, musée Marmottan Monet. Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec des raisins et des pêches, 1775, huile sur toile, 48 x 58 cm, Dépôt de la Villa Ephrussi de Rothschild, 2018, D.2018.1.10, Paris, musée Marmottan Monet. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, pp. 200201. 52 ~ Ulrich Leben, « Le XVIIIe siècle à la Villa Ephrussi de Rothschild, 1933 », Pauline Prévost-Marcilhacy (dir.), Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, 3 vol., Paris, Louvre éditions, BnF éditions et Somogy, 2016, pp. 286-315. 53 ~ Charles Paillet, 1824, p. 9, nº 25. 54 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre, an 9, huile sur toile, 37,5 x 45 cm, Paris, Galerie Éric Coatalem. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 212. 55 ~ Recueil de vases composés et gravés par Percenet architecte, Paris, Vve de F. Chereau, 1760. 56 ~ Coupe (d’une paire), 1774-1792, albâtre, 40 x 52 x 32 cm, château de Versailles, inv. VMB 731. 57 ~ Vase Choiseul (d’une paire), 1763-1769, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 28,8 x 43 x 25,5 cm, Londres, Victoria & Albert Museum, inv. 743-1882. 58 ~ Coupe, vers 1770-1790, porphyre, bronze doré, 39,5 x 51 x 32 cm, collection privée (vente Aguttes, Paris, 23 septembre 2014, lot 165). 59 ~ Gérard van Spaendonck, Vase avec un bouquet de fleurs, vers 1775, huile sur toile, 50,5 x 61,5 cm, Angers, musée des Beaux-Arts, inv. MBA-J406. 60 ~ Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1783, p. 20, nº 77. 61 ~ Charles Paillet, 1824, p. 7, nº 1. Il fut alors acquis par un dénommé Coster, sans doute un membre de la famille.

62 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au vase d’albâtre rempli de fleurs avec sur une table plusieurs espèces de fruits, comme ananas, pêches et raisins, 1783, huile sur toile, 108,5 x 89,5 cm, Washington D.C., National Gallery of Art, inv. Chesler Dale Fund 2023.40.1 (vente Christie’s, Paris, 15 juin 2023, lot 42). 63 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au vase d’albâtre rempli de fleurs, 1797, huile sur papier, 13,5 x 11 cm, collection privée (ancienne collection Koester). Michel et Fabrice Faré, La Vie silencieuse en France. La nature morte au XVIIIe siècle, Fribourg, Office du Livre, 1976, p. 236. 64 ~ Gérard van Spaendonck, Pivoines, tulipes et roses dans un vase d’albâtre posé sur contre socle de marbre, 1783, huile sur toile, 78,5 x 62,5 cm, Amsterdam, Rijskmuseum, inv. SK-A-5052. Il existe une autre composition du même maître, presque identique, mais non datée. Gérard van Spaendonck, Nature morte de fleurs dans un vase de marbre sur un piédestal sculpté de putti, sans date, huile sur toile, 79,4 x 63,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 26 janvier 2023, lot 133). 65 ~ Vase (d’une paire), vers 1750-1775, porcelaine de Chine et bronze doré, 34,5 x 20,5 x 18,5 cm, Partial gift of Dr. Horace W. Brock in honor of Theodore Dell, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, inv. 2015.6. 66 ~ Anne Vallayer-Coster, Jatte d’albâtre garnie de bronze doré remplie de pêches, 1786, huile sur toile, 43 cm de diamètre, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 209. 67 ~ Anne Vallayer-Coster, Corbeille de raisins, 1786, huile sur toile, 43 cm de diamètre, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 209. 68 ~ Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1787, p. 22, nº 70. 69 ~ Charles Paillet, 1824, p. 9, nº 25. 70 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase sur une table avec un buste de Flore et autres objets, 1774, huile sur toile, 154 x 130 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 27 janvier 2023, lot 49). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 201. 71 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en porcelaine bleue, 1776, huile sur toile, 122,24 x 113,35 cm, Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund and gift of Michael L. Rosenberg, inv. 1998.52.FA. 72 ~ Charles Paillet, 1824, p. 8. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 219. 73 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre, an 8, huile sur toile, 65 x 54 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 212. 74 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en albâtre avec poires, raisins et ananas, 1808, fixé sous verre, 14,2 x 11,8 cm, Paris, musée des Arts décoratifs, inv. 21846.B. L’œuvre, avec son pendant, fut sans doute conservée par l’artiste jusqu’à sa mort. Au nº 19 du catalogue de 1824, figurent en effet « Deux bouquets et fruits posés sur des tablettes. Médaillons peints au fixé et de forme ovale », que l’on peut identifier comme ceux qui appartiennent aux collections du musée des Arts décoratifs de Paris. Charles Paillet, 1824, p. 8, nº 19. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 221. 75 ~ Anne Vallayer-Coster (attribué), Lièvre et bouquet de pavots sur un entablement, sans date, huile sur toile, 21,5 x 18 cm, collection privée (vente Artcurial, Paris, 14 juin 2017, lot 33). 76 ~ Vase balustre, vers 1775-1780, porcelaine de Chine, bronze doré, 63,5 x 34 cm, collection privée (vente Marc Arthur Kohn, Paris, 28 juillet 2011). Vase couvert (paire), vers 1770, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 30 x 16 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 27 avril 2017, lot 210). Vase monté (paire), vers 1790-1800, Breccia di Seravezza, bronze doré, 63 x 23 x 31,5 cm, Oirschot, Kollenburg Antiquaires. Pierre-Philippe Thomire, Vase Campana (paire), vers 1785, vert de mer, bronze doré, 22,5 x 14 cm, collection privée (vente Christie’s, Paris, 6 novembre 2015, lot 728). Pierre-Philippe Thomire, Vasse (paire), vers 1800, porphyre vert, bronze doré, 38 x 20 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 18 avril 2023, lot 87). 77 ~ Citons notamment, bien que la garniture, avec des têtes de béliers, soit plus riche : Vase (paire), vers 1780, albâtre et bronze doré, 44 x 28 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 28 juin 2023, lot 441). Vase (paire), vers 1770-1775, albâtre et bronze doré, 45,5 x 22,5 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 15 novembre 2017, lot 219).

78 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en albâtre, sans date, huile sur toile, 41 x 32,5 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 214. 79 ~ Notice de Tableaux, Gouaches, Dessins, Estampes et autres objets curieux du cabinet de feu M. Guillaumot…, cat. vente, 15 janvier 1808, Paris, 1808, lot 22 : « Un Bouquet de roses de Pied-Alouette et autres fleurs, dans un vase imitant l’albâtre avec garniture en bronze, près duquel sont des fruits, ovale en hauteur sur toile, 16 p. sur 13 p. ». 80 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de roses, pavots et œillets dans un vase sur un entablement, sans date, huile sur papier marouflé sur carton, 8 cm de diam, collection privée (vente Christie’s, Paris, 18 mai 2022, lot 226). 81 ~ Philippe Malgouyres, Porphyre. La pierre pourpre, des Ptolémées aux Bonaparte, Paris, RMN, 2003. 82 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte, fleurs et fruits, 1787, huile sur toile, 64 x 54 cm, Genève, musée d’Art et d’histoire, inv. CR 0207. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 210. 83 ~ Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1787, p. 16, nº 69. 84 ~ Anne Vallayer-Coster, Figure de l’Étude avec des madrépores, des coquillages et des minéraux, 1789, huile sur toile, 74 x 60 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 211. 85 ~ Marie-Thérèse Reboul-Vien d’après Joseph-Marie Vien, Suite…, 1760, pl. I. 86 ~ Vases France XVIII siècle, Artistes. O-Z., pl. 93, Paris, Bibliothèque des Arts décoratifs, inv. Maciet 475/9. 87 ~ À ce sujet, voir Sophie Mouquin, « Le goût des matériaux luxueux : les pierres dures et les marbres », Alexia Lebeurre et Claire Ollagnier (dir.), François-Joseph Bélanger, artiste architecte (1744-1818), Paris, Picard, 2021, pp. 136-138. Gazette d’agriculture…, 1772, nº 94, pp. 746-747. 88 ~ L’Esprit des journaux…, mars 1777, t. III, pp. 346-348. Mercure de France, janvier 1777, t. I, pp. 211-215. 89 ~ Jean-Baptiste-Pierre Lebrun, Catalogue d’une collection précieuse de marbres d’Alsace, tels que porphyre, granit, serpentin, &c. composée de vases de différentes formes, comme coupes, cuvettes & fûts de colonnes, tant en grande que petite proportion, dont plusieurs montés en bronze doré d’or mat, & d’autres prêts à être dorés, exécutés sur de beaux profils & modèles de M. Feuillet. Le tout provenant de M. Du Pereux, cat. vente 23 mars 1784, Paris, Louis-François Prault, 1784. 90 ~ Pierre-Philippe Thomire (attribué), Vase monté sur un pied, 1700-1785, porcelaine de Chine, bronze doré, 81 x 56,5 cm, Gift of J. Paul Getty, Los Angeles, The J. Paul Getty Museum, inv. 70.DI.115. Voir également : Pierre-Philippe Thomire (attribué), Vase monté sur un pied, 1700-1785, porcelaine de Chine, bronze doré, 98 x 70 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 12 juin 2003, lot 10). Pierre-Philippe Thomire (attribué), Vase monté sur un pied, vers 1775-1800, porcelaine de Chine, bronze doré, 80,7 x 57 cm, Royal Collection Trust. Pierre-Philippe Thomire, Vase Campana (paire), vers 1785, vert de mer, bronze doré, 22,5 x 14 cm, collection privée (vente Christie’s, Paris, 6 novembre 2015, lot 728). Pierre-Philippe Thomire, Vasse (paire), vers 1800, porphyre vert, bronze doré, 38 x 20 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 18 avril 2023, lot 87). François Voisin et Pierre-Philippe Thomire, Vase (paire), vers 1785, ivoire et bronze doré, 31 x 18,5 cm, collection privée (vente Christie’s, Paris, 11 octobre 2023, lot 73). 91 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec vase, pêches, raisins et prunes, an 10, huile sur toile, 46 x 56,8 cm, Houston, collection Abigail Owen-Pontez. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 212-213. 92 ~ Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des Artistes vivans, Exposés au Muséum central des Arts…, Paris, Imprimerie des Sciences et des Arts, 1802, p. 59, nº 283 : « Un Tableau représentant un panier de pêches, des raisins, et un vase de granit orné de bronze doré ». 93 ~ Charles Paillet, 1824, p. 9, nº 29 « Corbeille de pêches et raisins près d’un vase ». 94 ~ Jean-Baptiste-Pierre Lebrun, 1784, p. 13, nº 11. 95 ~ Jean-Baptiste Feuillet (attribué), Vase monté (paire), vers 1780, granit vert et bronze doré, 46 cm de haut, collection privée (vente Christie’s, Londres, 6 juillet 2023, lot 43). Le catalogue de vente comparait cet exemplaire à un autre dont le souvenir est conservé dans l’un des Albums Maciet de la Bibliothèque du musée des Arts décoratifs (Vases France XVIII siècle, Artistes. A-C., pl. 36, Paris, Bibliothèque des Arts décoratifs, inv. Maciet 475/7).

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96 ~ Alexandre-Joseph Paillet et Philippe-François Julliot, Catalogue des tableaux qui composent le Cabinet de M. le comte de Merle par A.J. Paillet, celui des Vases, figures de marbre, bronze, porcelaines anciennes, tables de marbre, meubles de Boule, Bijoux & autres effets précieux par Ph. F. Julliot fils, cat. vente 1er mars 1784, Paris, 1784, pp. 67-68, nº 105. 97 ~ Alexandre-Joseph Paillet et Philippe-François Julliot, 1784, pp. 23-24, nº 39. 98 ~ Citons notamment, bien qu’aucun de ces deux tableaux ne correspondent, ni par les dates, ni par les dimensions, à l’exemplaire de Beauchamp de Merle : Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec une coquille, 1780, huile sur toile, 50,2 x 38,1 cm, Gift of J. Pierpont Morgan, 1906, New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 07.225.504 et Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase avec une coquille, 1799, huile sur toile, 49,5 x 39,4 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 206 et p. 212. 99 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase de marbre avec un nid contenant des œufs, sans date, gouache sur carton, 14,1 x 11,2 cm, Cambridge, The Fitzwilliam Museum, inv. PD.1092-1973. 100 ~ À ce sujet, voir : Margriet van Boven et Sam Segal, Gerard & Cornelis van Spaendocnk, Twee Brabantse bloemenschilders in Parijs, Maarssen, Gary Schwartz, 1980. Paul Huys Janssen, De geur van succes: Gerard & Cornelis van Spaendonck: bloemschilders in Parijs, Zwolle Hoordbrabants Museum, 2019. Florine Albert, Catalogue raisonné de l’œuvre peint de Gérard Van Spaendonck (1746-1822), 2 vol., Mémoire de Master 2 Histoire de l’Art, Université de Picardie Jules Verne, 2020. Mayken Jonkman, « The inadvertent success of a still life artist: Gerard van Spaendonck’s career in Paris (1769-1822)”, Oud Holland, Journal for Art of the Low Countries, 2022, 2/3, vol. 135, pp. 104-119. 101 ~ Gérard van Spaendonck, Vase de fleur et vase en albâtre, 1785, huile sur toile, 117 x 91 cm, Paris, musée du Louvre, inv. 1854 (dépôt au château de Fontainebleau). 102 ~ Gérard van Spaendonck, Fleurs dans un panier avec deux papillons, une libellule, une mouche et un scarabée à côté d’une urne en albâtre posée sur un piédestal en marbre, 1787, huile sur toile, 99,6 x 81,2 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 22 janvier 2004, lot 123). 103 ~ Cornelis van Spaendonck, Nature morte, 1793, huile sur toile, 79 x 63 cm, Cornell University, Herbert F. Johnson Museum of Art, inv. 86.030.008. 104 ~ Voir notamment : Christiaan van Pol, Nature morte de roses, tulipes et autres fleurs sur une table de marbre avec une urne de marbre, 1789, huile sur toile, 60,4 x 50,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 26 mai 2016, lot 53). 105 ~ À ce sujet voir notamment : Véronique Damian, L’art au féminin. Portrait de la marquise de Grollier (1741-1828) par Élisabeth Louise Vigée Le Brun (1755-1842), Galerie Canesso, Paris, 2018. 106 ~ Charlotte Eustache Sophie de Fuligny-Damas, marquise de Grollier, Nature morte hommage à Van Spaendonck, vers 1780-1790, huile sur toile, 53,02 x 61,14 cm, Los Angeles County Museum of Art, inv. AC1996.57.1 107 ~ L’on citera notamment, sans que cela soit exhaustif : Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un verre, 1777, huile sur toile, 41,5 x 34 cm collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 26 mars 2015, lot 36). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 204. Anne Vallayer-Coster, Nature morte aux prunes et au citron, 1778, huile sur toile, 41,6 x 47,3 cm, Fine Arts Museums of San Francisco, Legion of Honor, inv. 1960.30. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 204. Anne Vallayer-Coster, Nature morte aux roses dans un verre, avec des raisins, an 12, huile sur toile, 32,5 x 26,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 26 janvier 2023, lot 136). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 213. Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase, 1806, huile sur toile, 31 x 27 cm, collection privée (ancienne collection Cailleux) Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 213. Voir cat. 19. Anne Vallayer-Coster, Nature morte aux roses, boules de neige (ou roses de Gueldre), pivoines et jacinthe dans un verre, sans date, huile sur toile, 32 x 27 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 14 octobre 2020, lot 5). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 216. Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un verre, sans date, huile sur toile, 32,5 x 28 cm, collection privée (vente Collin du Bocage, Paris, 7 avril 2023, lot 44).

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Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase de cristal, 1776, huile sur toile, 48,5 x 39,5 cm, collection privée (vente OgerBlanchet, 20 octobre 2023). Cette œuvre formait pendant avec les Fleurs dans un vase bleu. Voir note 135. 108 ~ Maxime de La Rocheterie, « Les dernières lectures des prisonniers du Temple, souvenirs de l’exposition rétrospective de 1876 », Académie de Sainte-Croix d’Orléans, Lectures et mémoires, t. III, 1877, p. 331. 109 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase de cristal avec sa cuvette, 1791, huile sur toile, 76 x 62 cm, collection privée (vente Beaussant Lefèvre & Associés, Paris, 5 avril 2013, lot 44). 110 ~ Anne Vallayer-Coster, Vase d’iris, pavots et pivoines sur un entablement avec un nid d’oiseaux et Vase de pivoines, pavots, delphiniums sur un entablement avec raisins et pêches, sans date, huile sur carton, 10,5 cm de diamètre, collection privée (vente Mirabaud Mercier, Paris, 10 juillet 2019, lot 61). 111 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase de cristal, 1786, huile sur toile, 40,5 x 31,8 cm, Paris, Galerie Éric Coatalem. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 209. 112 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans une carafe, 1789, huile sur toile, 46 x 39 cm, collection privée (ancienne collection Lady Kent). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 211. 113 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs et fruits avec un rideau bleu, 1781, huile sur toile, 73 x 84 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. 114 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs et des raisins sur un muret, an 8, huile sur toile, 40 x 32,5 cm, collection privée, Vienne. 115 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase, 1786, huile sur toile, 38 x 31,8 cm, Paris, Galerie Éric Coatalem. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 209. Voir cat. 12 et 13. Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase de cristal, 1786, huile sur toile, 40 x 31,8 cm, Paris, Galerie Éric Coatalem. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 209. 116 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase de cristal, sans date, fixé sous verre, 8 cm de diamètre, collection privée (collection Lévy Freitag). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 222. Voir cat. 21. 117 ~ Anne Vallayer-Coster, Vase de fleurs, vers 1775, huile sur toile, 46 x 30,4 cm, Cambridge, The Fitzwilliam Museum, inv. PD.46-1975. Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en cristal, 1808, huile sur toile, 14,5 x 11,8 cm, Paris, musée des arts décoratifs, inv. 21846.A. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 221. 118 ~ Anne Vallayer-Coster, Vase de fleurs, pêches et raisins, an 8, huile sur toile, 64,5 x 53,5 cm, Beverly Hills, collection. Lynda et Stewart Resnick (vente Sotheby’s, Monte Carlo, 22 février 1986, lot 227). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 212. 119 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au vase de fleurs, nid d’oiseau et bourse, 1780/81 ?, huile sur toile, 63 x 51,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 25 mars 2014, lot 74). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. 120 ~ Antoine Philippe Pajot (attribué), Vase monté (paire), vers 1775-1780, cristal et bronze doré, 18,5 cm de haut, collection privée (vente Christie’s, Londres, 9 juin 2011, lot 3). 121 ~ Voir notamment une paire de vases signés, provenant de la collection d’Élizabeth Parke Firestone : Antoine-Philippe Pajot, Vase (paire), vers 1775, cristal et bronze doré, 31,2 x 15 cm, collection privée (vente Christie’s, New York, 22-23 mars 1991, lot 868). 122 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase bleu, sans date, huile sur toile, 40 x 32 cm, Nancy, musée des BeauxArts, inv. 172. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 218. Antoine-Philippe Pajot, Vase monté, vers 1780, porcelaine de Chine et bronze doré, 50 cm de haut, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 30 juin 2016, lot 109). 123 ~ Vase monté (paire), vers 1775, cristal et bronze doré, 18,5 cm de haut, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 20 octobre 2018, lot 1069). Vase monté (garniture de trois), 1775, cristal et bronze doré, 17,5 cm de haut, collection privée (vente Christie’s, Londres, 5 décembre 2013, lot 5). 124 ~ Antoine Philippe Pajot (attribué), Vase monté (paire), vers 1775, cristal et bronze doré, 18,5 cm de haut, collection privée (vente Christie’s, Londres, 9 juin 2011, lot 5).

Vase monté (paire), vers 1770-1775, cristal et bronze doré, 18 cm de haut, collection privée (vente Christie’s, New York, 18 mai 2005, lot 449). 125 ~ Antoine Philippe Pajot (attribué), Vase monté (paire), vers 1775, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 20,5 cm de haut, collection privée (vente Christie’s, Londres, 6 juillet 2016, lot 1). 126 ~ Vase monté (paire), vers 1770-1780, marbre et bronze doré, 18,5 cm de haut, collection privée (vente Bonhams, San Francisco, 30 octobre 2005, lot 3316). Le catalogue de vente précisait que l’un des vases porte une « marque du Garde Meuble ». 127 ~ Anne Vallayer-Coster, Un vase de fleurs avec deux prunes, 1781, huile sur toile, 39,8 x 48 cm, collection privée (vente Christie’s, New York, 26 janvier 2005, lot 50). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. 128 ~ Jean-Baptiste-Pierre Lebrun, Catalogue de vente, 14 septembre 1801, lot 24. 129 ~ Catalogue des tableaux, gouaches, dessins montés et en feuilles, estampes montées, en feuilles et en volumes, terres cuites, marbres, bronzes, vases précieux en granit, porphire et autres matières rares, curiosités de tout genre, etc. etc. composant le cabinet et les études de M. Sauvage, artiste, cat. vente, 6 décembre 1808, Paris, 1808, p. 8, lot 29. 130 ~ Charlotte Eustache Sophie de Fuligny-Damas, marquise de Grollier, Nature morte avec des pêches, des raisins, un melon et un vase de fleurs, 1780, huile sur toile, 45,8 x 55,5 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 2022.264. 131 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase bleu avec un nid contenant des œufs, sans date, gouache, 9,4 cm de diam, Cambridge, The Fitzwilliam Museum, inv. PD.1028-1973. 132 ~ Anne Vallayer-Coster, Vase d’iris, pavots et pivoines sur un entablement avec un nid d’oiseaux et Vase de pivoines, pavots, delphinium sur un entablement avec raisins et pêches, sans date, huile sur carton, 10,5 cm de diamètre, collection privée (vente Mirabaud Mercier, Paris, 10 juillet 2019, lot 61). 133 ~ Anne Vallayer-Coster, Roses, fleurs d’oranger et autres fleurs dans un vase bleu, sans date, huile sur toile, 32,8 x 24 cm, collection privée (vente Bonhams, Londres, 6 décembre 2022, lot 154). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 214. 134 ~ Anne Vallayer-Coster, Vase de fleurs et raisins posés sur un entablement, 1781, huile sur toile, 46 x 38 cm, collection privée (vente Christie’s, Paris, 16 juin 2021, lot 10). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. 135 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase de cristal, 1776, huile sur toile, 48,5 x 39,5 cm, collection privée (vente Oger-Blanchet, 20 octobre 2023, lot 16) et Anne VallayerCoster, Fleurs dans un vase bleu, 1776, huile sur toile, 48,5 x 39,5 cm, collection privée (vente Oger-Blanchet, 20 octobre 2023, lot 16). Michel et Fabrice Faré, qui n’avaient sans doute pas vu les tableaux originaux, considéraient le vase bleu comme étant du porphyre. Michel et Fabrice Faré, 1976, p. 227. 136 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase bleu, sans date, huile sur toile, 40 x 32 cm, Nancy, musée des Beaux-Arts, inv. 172. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 218. 137 ~ Antoine-Philippe Pajot, Vase monté, vers 1780, porcelaine de Chine et bronze doré, 50 cm de haut, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 30 juin 2016, lot 109). 138 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase bleu, sans date (avant 1781), huile sur toile, 65,7 x 55,2 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, lot 1049). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. 139 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de roses et autres fleurs dans un vase bleu avec un livre, 1775, huile sur cuivre, 48,5 x 39,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 14 octobre 2020, lot 33). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 202. 140 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase monté, 1776, huile sur toile, 56 x 47 cm, collection privée (vente Christie’s, New York, 31 octobre 2017, lot 31). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 203. 141 ~ Anne Vallayer-Coster (d’après), Fleurs dans un vase de porcelaine, huile sur toile, 58 x 47,5 cm, Dijon, musée Magnin, inv. 1938F809. Longtemps considérée comme étant de la main d’Anne Vallayer-Coster, cette œuvre est aujourd’hui attribuée à l’un de ses suiveurs. Elle présente quelques différences avec l’œuvre de 1776 : le nid et l’oiseau mort ont été remplacés par une rose et une branche de fleurs d’oranger. 142 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase avec une coquille, 1799, huile sur toile, 49,5 x 39,4 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 29 janvier 2015, lot 367). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 212.

143 ~ Vase (d’une garniture de trois), vers 1770-1780, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 22 cm de haut, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 10 novembre 2009, lot 178). Vase (garniture de deux paires), vers 1770, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 22 x 15 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 19 décembre 2017, lot 488). 144 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec une coquille, 1780, huile sur toile, 50,2 x 38,1 cm, Gift of J. Pierpont Morgan, 1906, New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 07.225.504. 145 ~ Voir p. 80. Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1777, p. 21, nº 102. 146 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase, sans date, huile sur toile, 29,5 x 23,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Monaco, 18 juin 1992, lot 59). 147 ~ Parmi les exemplaires connus, citons la garniture à fond bleu lapis que conserve le musée du Louvre : Vase pot-pourri « à jours » (d’une garniture de trois), vers 1752, porcelaine de Vincennes, 18 x 11 x 7 cm, Paris, musée du Louvre, inv. OA 11971. D’autres exemplaires sont conservés en collections privées dont par exemple Vase pot-pourri « à jours », 1753-1754, porcelaine de Sèvres, 13,5 cm de haut, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 14 mai 2014, lot 124). 148 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en porcelaine bleue, 1776, huile sur toile, 122,24 x 113,35 cm, Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund and gift of Michael L. Rosenberg, inv. 1998.52.FA. 149 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en terre cuite, avec pêches et raisins, 1776, huile sur toile, 122,24 x 113,35 cm, Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund and gift of Michael L. Rosenberg, inv. 1998.51.FA. 150 ~ Louis-Félix de La Rue, Vase d’ornement avec deux amours et deux mascarons, vers 1760, plume, encre, lavis brun, 20 x 14,5 cm, Besançon, musée des Beaux-Arts, inv. M.0332_D.2919. 151 ~ « XII Cahier de Vases et Meubles dessinés par Prieur et gravés par Fay », Vases France XVIIIe siècle, Artistes. O-Z., pl. 41, Paris, Bibliothèque des Arts décoratifs, inv. Maciet 475/9. 152 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec une bourse, 1774, huile sur toile, 48 x 58 cm, Dépôt de la Villa Ephrussi de Rothschild, 2018, D.2018.1.11, Paris, musée Marmottan Monet. Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs avec des raisins et des pêches, 1775, huile sur toile, 48 x 58 cm, Dépôt de la Villa Ephrussi de Rothschild, 2018, D.2018.1.10, Paris, musée Marmottan Monet. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, pp. 200-201. 153 ~ Augustin Bocciardi et Pierre Gouthière (attribué), Garniture de trois vases, vers 1770, porphyre et bronze doré, collection privée (vente Christie’s, Londres, 12 décembre 2002, lot 50). On peut également citer : Coupe, vers 1775-1785, jaspe (?) et bronze doré, 11,5 x 17,5 cm, Paris, musée Cognacq Jay, inv. J312. Ce type de décor est cependant plus fréquent pour des vases en forme d’urne ou de balustre. Voir notamment : JeanBaptiste Feuillet et Pierre Gouthière (attribué), Vase (paire), vers 1775-1780, porphyre vert d’Alsace et bronze doré, 54 x 32 x 20 cm, Galerie Steinitz. 154 ~ Citons notamment : Vase Choiseul (paire), 1763-1769, porcelaine de Sèvres, bronze doré, 28,8 x 43 x 26,5 cm, Londres, The Victoria & Albert Museum, inv. 743A-1882. La manufacture de Sèvres produisait encore, au début du XIXe siècle, des pièces ornées de serpents entrelacés comme en témoignent les corbeilles du service de Napoléon en 1809. Manufacture de Sèvres, Corbeille (paire) à anses serpent, 1809, porcelaine de Sèvres, 50,5 x 23,3 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 7 juillet 2022, lot 37). Vase-serpents (paire), 1786, porcelaine de Sèvres, 42 x 26 x 16 cm, Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon, inv. V5892(1-2). 155 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase, 1782, huile sur toile, 40,5 x 32,3 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 208. 156 ~ François Rémond (attribué), Suite de candélabres aux sirènes, vers 1783-1784, bronze patiné, verni bleu et doré, 145 cm de haut, collection privée (vente Piasa, Paris, 19 juin 2013, lot 126).

157 ~ Pierre Gouthière, Bras de lumière à cinq branches (paire), bronze patiné et doré, 71 cm de haut, Paris, musée du Louvre, inv. OA.11995. 158 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte dans une urne avec des pêches et un ananas, sans date, fixé sous verre, 9,1 cm, collection privée (vente Christie’s, Londres, 26 novembre 2014, lot 336). 159 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase bleu, 1801, huile sur toile, 38 x 42 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 212. 160 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase d’albâtre, an 9, huile sur toile, 37,5 x 45 cm, Paris, Galerie Éric Coatalem. 161 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase sur une table avec un buste de Flore et autres objets, 1774, huile sur toile, 154 x 130 cm, collection privée (vente Sotheby’s, New York, 27 janvier 2023, lot 49). 162 ~ Alexandre-Joseph Paillet et Philippe-François Julliot, 1784, p. 92. 163 ~ Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1775, p.19, nº 99 et nº 100. Anne Vallayer-Coster, Les Attributs de la chasse et du jardinage, 1774, huile sur toile, 152,4 x 137,2 cm, Basildon Park, National Trust, inv. NT 267080. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 200. 164 ~ Charles-Nicolas Cochin, Observations sur les Ouvrages exposés au Sallon du Louvre, ou Lettre à M. le Comte de ***, Paris, 1775, pp. 44-45. 165 ~ Entretiens sur l’exposition des tableaux de l’année 1775, Paris, 1775, p. 10. 166 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au homard, 1775, huile sur toile, 116 x 178 cm, Paris, musée du Louvre, inv. DL 1977 1. 167 ~ Charles-Nicolas Cochin, 1775, p. 44. 168 ~ Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 213. 169 ~ Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, 1775, pp. 18-19, nº 98. 170 ~ Jean-Baptiste-Pierre Lebrun, Catalogue d’une belle collection de tableaux des écoles d’Italie, de Flandre, de Hollande, et de France, dessins, pastels, miniatures, estampes montées & en volume, émaux par Petitot, porcelaines, bronzes, terres cuites, pierres gravées antiques, montées en bagues, & autres bagues de pierres précieuses, cannes à pomme d’or, meubles de Boulle & autres objets de curiosité, venans du Cabinet de M.*** T.***, cat. vente 22 décembre 1783, Paris, 1783, p. 59, lot 160. 171 ~ La Lanterne magique aux Champs-Élysées ou Entretien des grands peintres sur le Sallon de 1775, Paris, 1775, p. 28. 172 ~ Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivans, exposés au Musée Royal des Arts, le 24 avril 1817, Paris, 1817, p. 86, nº 737. 173 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs, 1795, huile sur toile, 90 x 102 cm, don Édith Gasparin, Orange, musée d’art et d’histoire, inv. 65.171. 174 ~ Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure, Exposés au Musée central des Arts…, an 6 (1798), p. 16, nº 95 : « Des fleurs dans un vase de porcelaine garni de bronze. Ce Tableau est destiné à faire un devant de cheminée ». Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivans, exposés au Musée Royal des Arts…, 1817, p. 85, nº 736 : « Des fleurs dans un vase de porcelaine de la Chine, enrichi de bronze doré (pour un devant de cheminée). » Charles Paillet, 1824, p. 9. Il n’est cependant pas assuré que le « nº 27. Beau bouquet de fleurs dans un vase de porcelaine de Chine, et placé au milieu d’un feu de cheminée » corresponde à l’œuvre du musée d’art et d’histoire d’Orange. 175 ~ Les exemples sont très nombreux mais on citera notamment : Chenets aux lionnes, vers 1805, bronze doré, 40 x 15 x 34 cm, Paris, Mobilier National, inv. GML-11240-002. Claude Galle (attribué), Chenet (paire), vers 1790-1810, bronze doré et patiné, 34,5 x 28,5 x 10 cm, collection privée (vente Vanderkindere, Bruxelles, 8 septembre 2020, lot 46). 176 ~ Anne Vallayer-Coster, Coupe montée en bronze remplie de fleurs, 1810, huile (sur carton ?), 7,5 cm de diamètre, collection privée (vente Rieunier-Bailly-Pommery, Paris, 11 mars 1991, lot 48).

177 ~ Anne Vallayer-Coster, Un vase de fleurs avec deux prunes, 1781, huile sur toile, 39,8 x 48 cm, collection privée (vente Christie’s, New York, 26 janvier 2005, lot 50). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1781, p. 22, nº 105 : « Trois petits tableaux ovales, de fleurs & de fruits ». 178 ~ Anne Vallayer-Coster, Nature morte au vase de fleurs, nid d’oiseau et bourse, 1780/81 ?, huile sur toile, 63 x 51,5 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 25 mars 2014, lot 74). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 207. 179 ~ Cité dans le catalogue de la vente De Baecque, à Paris, le 30 juin 2020, lot 170. 180 ~ Deyrolle d’après Anne Vallayer-Coster, Un vase de fleurs avec deux prunes, vers 1800-1804, laine et soie, 45,4 x 37,5 cm, New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 35.116.7. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 223. Deyrolle d’après Anne Vallayer-Coster, Un vase de fleurs avec deux prunes, vers 1801, laine et soie, 50 x 42 cm, Paris, musée Nissim de Camondo, inv. 622. Deyrolle d’après Anne Vallayer-Coster, Un vase de fleurs avec deux prunes, avant 1806, laine et soie, 50 x 42 cm, collection privée (vente De Baecque, Paris, 30 juin 2020, lot 170). 181 ~ À ce sujet voir : Marianne Roland Michel, 1960. 182 ~ Anne Vallayer-Coster, Portrait présumé de madame Adélaïde Auguié, vers 1781, huile sur toile, 100 x 80 cm, collection privée (vente Sotheby’s, Londres, 8 juillet 2009, lot 41). Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 216. Explication des peintures, sculptures et gravures de messieurs de l’Académie royale…, Paris, Veuve Herissant, 1781, p. 22, nº 107 : « Portraits de Madame**, arrangeant des fleurs dans un vase, de 3 pieds 2 pouces de haut, sur 5 pieds 10 pouces de large ». 183 ~ Seymour de Ricci, Notice sur les portraits de Mademoiselle Sophie Arnould et d’une amie, peints en 1775, s.l., s.d. Ces deux œuvres, non localisées, connues par deux photographies en noir et blanc conservées dans la documentation des peintures du musée du Louvre, appartenaient à une collection privée anglaise en 1939. 184 ~ Charles Paillet, 1824, p. 15. 185 ~ Charlotte Eustache Sophie de Fuligny-Damas, marquise de Grollier, Vase de fleurs, 1784, huile sur toile, 46 x 38 cm, collection privée. 186 ~ Charlotte Eustache Sophie de Fuligny-Damas, marquise de Grollier, Vase de fleurs avec une tasse, montre et rose sur un entablement de marbre, sans date, huile sur toile, 56 x 46 cm, collection privée. 187 ~ Anne Vallayer-Coster, Vase de fleurs et nid d’oiseau, sans date, huile sur toile, 46,5 x 37 cm, collection privée. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 218. Notice de Tableaux, Gouaches, Dessins, Estampes et autres objets curieux du cabinet de feu M. Guillaumot…, cat. vente, 15 janvier 1808, Paris, 1808, lot 21 : « Un Tableau représentant un Bouquet de diverses fleurs, dans un vase imitant le lapis avec ornement en bronze, placé sur un appui où est un oiseau mort, ovale en hauteur sur toile, 17 p. sur 14 p. ». L’œuvre passa ensuite dans diverses collections, notamment celle de la vicomtesse de Courval qui possédait plusieurs œuvres de Vallayer-Coster, puis celle de la comtesse de Ganay. 188 ~ Notice de Tableaux, Gouaches, Dessins, Estampes et autres objets curieux du cabinet de feu M. Guillaumot…, cat. vente, 15 janvier 1808, Paris, 1808, lot 22 : « Un Bouquet de roses de Pied-Alouette et autres fleurs, dans un vase imitant l’albâtre avec garniture en bronze, près duquel sont des fruits, ovale en hauteur sur toile, 16 p. sur 13 p. ». 189 ~ Marianne Roland Michel, 1970. 190 ~ Anne Vallayer-Coster, Bouquet de fleurs dans un vase en terre cuite, avec pêches et raisins, 1776, huile sur toile, 122,24 x 113,35 cm, Dallas Museum of Art, Foundation for the Arts Collection, Mrs. John B. O’Hara Fund and gift of Michael L. Rosenberg, inv. 1998.51.FA. Eik Kahng et Marianne Roland Michel (dir.), 2002, p. 202. 191 ~ Anne Vallayer-Coster, Fleurs dans un vase en terre cuite, 1799, miniature, 9 cm de diamètre, collection privée (vente Sotheby’s, Paris, 18 mars 2015, lot 290). 192 ~ François Dumont, Portrait d’Anne Vallayer-Coster, 1804, aquarelle sur ivoire, 7,6 cm de diamètre, The Cleveland Museum of Art, The Edward B. Greene Collection, inv. 1943.639.

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© Tous les droits de reproduction sont strictement réservés à la Galerie Éric Coatalem, Paris copyrights : toutes les images de la partie catalogue : © Thomas Hennocque et © droits réservés Composé en : Foundry : FormSans / FormSerif / Monoline / Old Style / Wilson Achevé d’imprimer en octobre 2023 sur les presses de l’Imprimerie : Deckers Snoeck - Graphius Group - Gent Conception graphique : Studio Martial Damblant

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