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Examens et traitements en cours

Radios, médicaments et médecins en début de grossesse (Lettre 73) Les radiations ne devraient plus être le croquemitaine des médecins. On se souvient des milliers d’avortements qui auraient suivi, en Europe de l’Ouest, la catastrophe de Tchernobyl. Aberration scientifique ou intoxication journalistique ? Toujours est-il que, régulièrement, des médecins s’inquiètent pour de simples examens radiologiques. L’un d’entre eux écrit, encore en 1992, pour demander les risques encourus pour 6 clichés sur vertèbres lombaires. Il pose également la question à propos d’anti-inflammatoires, d’antalgiques et d’un médicament contre le rhume (Rinutan). Réponse : « La dose reçue au niveau de l’utérus au cours de la prise de 6 clichés rachidiens est de l’ordre de 1 Rad… On considère que pour des doses d’exposition de cet ordre, l’augmentation du risque, si elle existe, est négligeable en comparaison du risque de base inhérent à toute grossesse. On admet que le risque devient réel à partir de doses supérieures à 10 rads. Le Profenid et l’Apranax sont des anti-inflammatoires non stéroïdiens qui, testés sur trois espèces animales, n’ont révélé aucun effet indésirable sur la reproduction. Il faut éviter leur prescription au dernier mois de grossesse car ils comportent pour le nouveau-né un risque d’hypertension pulmonaire anatomique insensible aux vaso-dilatateurs. On a aussi observé parfois chez l’animal, pour certains autres médicaments de cette classe, des malformations du squelette. Cela explique la contre-indication pendant la grossesse, mais aucune étude ne permet de suspecter un risque tératogène (qui produit de graves difformités) pour l’espèce humaine. (Dr E. Robert, Concours Médical 16-9-92, p. 2507)

À retenir : Les règles de prudence ne sont pas une menace, et céder à la panique n’est pas prudent.

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Radios, irradiations, grossesse (Lettre 155)

Les radiologues demandent aux femmes de leur signaler si elles peuvent être enceintes. Des radios faites à ce moment, dans la région utérine, ont pu déclencher la panique. En fait, au stade très précoce du développement de l’embryon, c’est la loi du « tout ou rien » (mort embryonnaire ou poursuite normale du développement). Les doses reçues, exprimées en milligrays (mGy), ne sont nuisibles qu’à partir de 200 mGy, où on peut observer des diminutions du Quotient Intellectuel (du bébé). C’est à partir d’irradiations supérieures à 500 mGy que l’on observe des altérations sévères du QI. À mille mGy, le QI diminue de 30 points et le risque d’arriération mentale profonde est de 0,4. Ces effets sont moins graves à partir de la 16 e semaine. Ces chiffres d’irradiation sont retrouvés dans les accidents nucléaires. La radio du thorax délivre moins de 0,01 mGy. Sur le rachis lombaire, cela monte à 4,2 (mais à 2,4 pour un scanner). Par contre, un scanner du petit bassin délivre 25 mGy contre 3,4 pour une radio. Pas de quoi s’affoler pour autant, même s’il vaut mieux l’éviter. (Institut de radio protection et de sûreté nucléaire, 92 Fontenay aux Roses)

À retenir : c’est bien la possibilité d’être enceinte, et non la certitude, qu’il faut signaler. On ne fera donc pas de radio dans la 2 e partie du cycle.

Bactrim ou Sulfaméthoxazole-Triméthoprime, Tératogène ? (Lettre 72)

Le dictionnaire Vidal 2010 précise : « chez l’animal » et le déconseille au premier trimestre de grossesse. « Il est contre-indiqué pendant la grossesse (1 er trimestre, ndlr) parce qu’il contient un antifolique. L’effet théorique à craindre sur le développement n’a jamais été mis en évidence épidémiologiquement. » On arrêtera donc ce

produit si on peut le remplacer par un autre. Si c’est impossible, on le continuera. Au premier trimestre, on ajoutera de l’acide folique. (Dr E. Robert, Concours Médical, 29-6-91, p 2084)

« Mon médicament pour la migraine est contre-indiqué » (Lettre 130) En effet, les médicaments type Almogran, Imigrane, Naramig, Zomig sont contre-indiqués. Mais on n’a jamais enregistré d’accident (maternel ou fœtal) chez les utilisatrices qui étaient enceintes sans le savoir. En fait, les crises sont beaucoup moins fréquentes pendant la grossesse. 55 à 90 % des patientes vont mieux, et les crises disparaissent dans 10 à 20 % des cas. Une aggravation peut survenir dans 3 à 7 % des cas. Des médicaments plus classiques seront utilisés (sauf l’Aspirine !) (Panorama du médecin, 14-03-05).

Fécondation sous Lariam (Lettre 155) Il s’agit d’un médicament recommandé dans la prévention du paludisme, dans les pays où celui-ci est résistant aux médicaments classiques. Une jeune femme visitant la Thaïlande en revient enceinte. Son bon docteur demande si la grossesse « peut être poursuivie ». Réponse : La méfloquine (Lariam) est commercialisée depuis 1985. Une étude internationale a été mise en route. Bien qu’elle ne soit pas encore publiée, les informations dont on dispose nous conduisent à ne pas considérer le Lariam comme tératogène. Cette femme doit être rassurée. (D.E. Robert, Concours Médical, 12-06-93) NB : En 2018, toujours pas d’accident avec le Lariam en préventif. Pas assez de recul en curatif. On le réservera dans ce cas aux impossibilités de traiter par la quinine.

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