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Agirc-Arrco

agirc-arrco un avenant qui ne passe pas

s a GE M i r Nicolas Marquès/K

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Ira, ira pas: parce que, pour lui, les «conditions» ne sont toujours pas «réunies», le gouvernement continue de souffler le chaud et le froid sur sa volonté de réformer les retraites et de repousser l’âge de départ avant la fin du quinquennat. Mais c’est sans attendre que les partenaires sociaux ont dû discuter des retraites complémentaires Agirc-Arrco dans le cadre d’une négociation express: trois séances au cœur de l’été. Au 15 septembre, trois organisations syndicales sur cinq ont toutefois officialisé leur refus de signer le texte: la Cgt, la Cfe-Cgc et Fo. Le point de départ de cette négociation repose sur une alerte exercée par le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco: en 2029, le régime disposerait de réserves représentant moins de six mois d’allocations, ce qui contredit une règle fixée par l’Accord national interprofessionnel de 2019. Si les organisations syndicales et patronales ont dû se retrouver, c’est donc pour rétablir, par avenant, le niveau des réserves. Comment? En faisant porter l’intégralité des efforts sur les salariés actifs et les retraités. C’est ce que dénonce notamment la Cgt pour qui «des ressources supplémentaires sont indispensables» pour pérenniser le régime de retraites complémentaires. Une première mesure est ainsi inscrite dans l’avenant: une sous-indexation de la valeur de service du point, de –0,5 point sous l’inflation, au lieu du –0,2 prévu dans l’Ani de 2019. La seconde mesure vise le prix d’achat du point, prix qui évolue selon l’évolution du salaire moyen. En 2020, le salaire moyen ayant baissé d’environ 5% avec la pandémie, ce prix d’achat aurait dû diminuer d’autant. Or ce n’est pas ce que dit l’avenant: «Il a été décidé de ne pas le faire en 2021, si bien que 600000 nouveaux retraités auront, d’ici la fin de l’année, liquidé une pension minorée» , souligne Sylvie Durand, secrétaire nationale de l’Ugict-Cgt qui pointe les risques d’un tel système fonctionnant à «cotisations définies». Un tremplin, dénonce la Cgt dans un communiqué, pour les futures réformes gouvernementales et le développement de la capitalisation. C. L.

Baromètre alerte sur la santé des managers

Comment, en 2021, ont évolué les arrêts de travail en temps de pandémie? Dans son dernier baromètre, la mutuelle Malakoff Humanis apporte un éclairage sur l’absentéisme dans les entreprises entre janvier et mai 2021, le nombre de salariés en arrêt de travail ayant augmenté de 30% durant cette période. Mais ce chiffre masque une réalité contrastée: si presque la moitié de ces arrêts (46%) est directement liée à la pandémie (salariés malades, cas contacts, ou retenus à domicile pour garder les enfants), le baromètre montre une chute, en cinq mois, des arrêts pour «raisons personnelles», liés à la baisse des interventions chirurgicales dans les hôpitaux. Hors Covid, c’est une autre réalité qui apparaît avec l’augmentation des risques psychosociaux: 19% des arrêts maladie sont en effet dus à des troubles psychologiques (stress, dépression, épuisement professionnel…), et près d’un tiers sont des arrêts longs, supérieurs à un mois. Le baromètre alerte, de ce point de vue, sur la situation des managers, dont la proportion d’arrêts de travail est plus importante que chez les autres salariés (17% contre 11%). Ils sont davantage motivés, également, par des motifs professionnels. C. L.

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contrÔle fiScal si baisse des redressements il y a

Le rapport d’activité 2020 publié par la Direction générale des finances publiques (Dgfip) vient d’être publié. Selon l’administration, les recettes apportées au budget de l’État par le contrôle fiscal sont passées de 11,7 milliards en 2019 à 8,2 milliards d’euros l’an dernier. Si cette baisse se justifie en partie par les difficultés engendrées par la crise sanitaire, l’explication ne peut suffire. Pour preuve, «la trajectoire prise par cette activité depuis plusieurs années», tient à préciser la fédération Cgt des Finances publiques. En 2008, la Dgfip comptait 11250 agents dédiés ; elle n’en compte plus, au dernier recensement, que 8780. Un tiers en moins, notamment, comme le veut le ministère de l’Économie, dans le secteur consacré à la prévention et au soutien aux entreprises. Ajoutez à cela la conversion de la direction au «datamining», considéré désormais comme «l’alpha et l’oméga du contrôle», et les chiffres prennent une tout autre allure. Dans un communiqué du 8 septembre, la fédération Cgt rappelle ainsi que la lutte contre la fraude rapportait encore, en 2013, 18 milliards d’euros à la collectivité. Dix milliards de plus qu’aujourd’hui, parce que l’administration fiscale considérait que le redressement des entreprises indélicates faisait partie intégrante de ses missions et, que pour ce faire, elle disposait des effectifs nécessaires. M. H.