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Le pouvoir de l’organisme

LE CORPS LUI-MÊME EST LA MEILLEURE MÉDECINE

Avec de bonnes défenses immunitaires, le corps d’un cheval peut supporter beaucoup. Le système immunitaire éloigne les mauvais virus de l’organisme. Le cheval est moins sensible aux maladies. De bonnes défenses commencent par un intestin en bonne santé. L’alimentation a une influence considérable sur les intestins et contribue donc également à un système immunitaire fort. Avec de bonnes défenses, votre cheval peut faire face à de nombreux défis !

CONSERVEZ LES FORCES DE VOTRE PROPRE CORPS

LA GROOM DE NIVEAU INTERNATIONAL LAURY DE WIT PARLE DU SYSTÈME IMMUNITAIRE

LAURY DE WIT EST UNE EXPERTE. DEPUIS 18 ANS QU’ELLE TRAVAILLE EN TANT QUE GROOM POUR LE CAVALIER DE HAUT NIVEAU PATRICK VAN DER MEER, ELLE A ACQUIS UNE EXPÉRIENCE CONSIDÉRABLE. ELLE S’OCCUPE CHAQUE JOUR DE GARDER LES CHEVAUX AU MEILLEUR DE LEUR FORME.

En concours, elle est le soutien fiable des chevaux mais également de Patrick. À l’écurie, elle s’occupe des chevaux de concours et de ceux à l’entraînement. Parallèlement, 60 autres chevaux en pension sont hébergés dans les écuries d’entraînement De Hoeve. « Je nourris tous les chevaux chaque jour. De mon point de vue, une bonne alimentation est l’un des éléments les plus importants pour des chevaux en bonne santé et en forme. » Être performant au plus haut niveau exige beaucoup du cheval. Les dispositions naturelles, un entraînement adéquat et un bon cavalier ne sont pas les seuls éléments qui rendent cela possible : il y a beaucoup d’autres choses à prendre en compte. Laury permet à chaque cheval d’être un athlète heureux tous les jours. Pour elle, cela commence par une bonne base : un cheval avec de bonnes défenses immunitaires.

Un cheval luisant est un cheval en forme. Que pensez-vous de cela ?

Seul un cheval qui se sent bien peut atteindre une performance optimale. De bonnes défenses constituent ici le point de départ. Votre cheval doit être bien dans sa peau et avoir un poil brillant. Les chevaux en forme ont envie de travailler. C’est la raison pour laquelle je fais ça tous les jours. Les bons soins entraînent des bonnes défenses, mais c’est vraiment l’ensemble qui est important. Il y a de nombreuses manières de voir qu’un cheval ne se sent pas bien. Il peut avoir un mauvais poil, peu d’appétit, des membres avec des irritations, gonflements, etc. Je me fie à mon expérience et à mon œil. Je connais par cœur les chevaux avec lesquels je travaille au quotidien. Je remarque donc immédiatement le moindre changement, aussi petit soit-il.

Dans quelles situations vous concentrez-vous le plus sur la résilience en ce qui concerne les soins ?

Cela n’est pas toujours visible de l’extérieur quand les défenses du cheval sont mises à l’épreuve. Une réflexion logique aide : lorsqu’il est en situation de stress, le cheval ne peut pas se sentir bien. Et cela se répercute sur les défenses immunitaires. Je le vois en particulier chez les jeunes chevaux. Quand ils sortent de l’élevage, je réalise qu’ils ont besoin d’un temps d’adaptation. Ils ont souvent une moins belle robe, ils doivent s’habituer au travail et de ce fait perdent souvent du poids. Mais dans les six mois, un jeune cheval devrait s’approcher de vous et son état devrait s’améliorer. Ainsi vous voyez qu’il s’est habitué à tout et qu’il est en forme. Si ce n’est pas le cas, vous devez absolument en trouver la cause.

Remarquez-vous des différences dans le système immunitaire naturel de différents chevaux ?

Chaque cheval est différent. Et je pense que la capacité de résistance naturelle de chaque cheval est également différente. Il y a des chevaux qui se sentent toujours bien, qui sont toujours en pleine forme et qui ne sont jamais malades. Et puis il y a des chevaux qui sont très sensibles. Pas vraiment en ce qui concerne les blessures, mais ils attrapent plus facilement froid ou la grippe. Ça arrive aussi aux gens. La différence, c’est que les chevaux ne parlent pas et qu’en tant que soigneur, je dois être capable de voir tout de suite s’ils ne se sentent pas bien. Un jour j’ai dit à Patrick qu’un de ses chevaux n’était pas très en forme. Ça ne se voyait pas en le regardant, mais l’éclat dans ses yeux n’était pas là. Patrick s’est mis en selle et après deux foulées, il a compris de quoi je parlais.

Que faites-vous de manière préventive pour que les chevaux restent en forme ?

Les pouvoirs du corps sont souvent sous-estimés. Le cheval doit apprendre à récupérer. Si vous apportez systématiquement un soutien immédiat, le cheval ne peut jamais développer ses capacités d’auto-guérison. Cela peut sembler être du charabia, mais ce n’est pas du tout le cas. Vous devez être en mesure de vous remettre d’un rhume ou de la grippe par vous-même. Quand un de nos chevaux a une température légèrement élevée, je n’appelle pas tout de suite le vétérinaire. Bien sûr nous gardons un œil sur lui, mais nous croyons fermement aux pouvoirs de guérison de leur propre corps. Nous faisons faire à nos chevaux une cure de désintoxication deux fois par an, et nous prélevons des échantillons de matières fécales pour les faire analyser afin d’éviter les vermifuges inutiles.

Que pensez-vous de l’apparition de diverses maladies virales et infectieuses chez les chevaux telles que nous les connaissons en Europe ?

Quelqu’un m’a dit un jour : Si vous ne voulez pas de l’herpèsvirus équin, n’ayez pas de chevaux. Les virus ont toujours existé, mais c’est la façon dont vous les gérez qui est importante. Je pense aussi qu’il est bon que nos chevaux puissent interagir avec d’autres chevaux. Nous sortons beaucoup nos chevaux en concours. Mais nous n’emmenons que les chevaux qui sont vraiment en forme à cent pour cent. Si vous avez le moindre doute sur la santé de votre cheval, vous devriez rester chez vous avec lui, pour son bien mais aussi pour le bien des autres chevaux. Ici, chacun est responsable de lui-même. Mieux vaut prévenir que guérir.

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