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MOHAMED ISMAIEL

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AGENDA

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UN MÉTIER, UNE PERSONNE

Amoureux du shaker

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© Simon Krawies

Derrrière le bar du Cooper’s, il œuvre pour le plus grand plaisir des clients. Plaisir du palais évidemment, Mohamed Ismaiel propose des cocktails délicats et pour tous les goûts. Plaisir des yeux aussi : ce barman de formation n’oubliera pas de jongler avec ses bouteilles et ses shakers pour rendre le moment un peu plus inoubliable encore !

Comment devient-on barman jongleur, ou encore Flair Bartender ?

Je suis Egyptien, d’Hurghada (une très grande station balnéaire, ndlr), sur la Mer Rouge. À 18 ans, j’ai fini mes études pour devenir commercial, mais le travail ne me plaisait pas vraiment, alors j’ai essayé de travailler dans un hôtel. Je suis devenu « bar boy » : j’aidais le barman à faire les mises en place, à remplir les frigos... Et j’ai aimé ça ! J’ai donc suivi une formation privée au Caire, avec des bartenders qui avaient voyagé dans le monde entier, et je suis revenu à Hurghada pour travailler comme barman attitré dans les hôtels. Là, j’ai pu commencer le freestyle : derrière le bar, je jonglais avec les bouteilles, les verres, les shakers.

Comment avez-vous quitté les plages de la Mer Rouge pour arriver sur les rives de la Moselle ?

J’ai rencontré ma femme, une Française, en 2011. Au début nous sommes restés en Egypte et en 2013 j’ai traversé la Méditerranée pour essayer de m’installer en France. Mais je faisais 2 semaines là, et 2 mois en Egypte. Je n’étais pas habitué au climat, au froid, je n’avais pas d’amis. Côté travail, j’avais un bon CV, très complet pour trouver un poste, mais je ne parlais pas français. Alors, j’ai quand même commencé des missions d’intérim au Luxembourg. Et un jour, j’ai travaillé comme serveur au casino. Ce soir-là, après le service, le responsable m’a demandé mon nom. Ensuite, il demandait que ce soit moi qui soit proposé pour les missions. Et de missions en CDD, j’ai été recruté en CDI en 2017 !

Qu’est ce qui a changé ici pour vous ?

Au départ, pour faire vivre ma famille, j’ai accepté le poste, mais ce n’était pas vraiment celui d’aujourd’hui. Il n’y avait pas de « bar » à proprement parler. J’aimais travailler au casino, car tout le monde est toujours correct avec le personnel, l’endroit est spacieux, agréable, je m’y sentais bien. Mais je ne faisais pas réellement ce que je sais faire : je suis barman. Là, j’étais serveur, je faisais des mises en place, j’aidais par-ci par-là au CHAPITO. Et il y a eu le Covid... Puisqu’il n’y avait pas de travail, j’ai demandé à prendre mon congé parental. Pendant ce dernier, j’ai appris les nouveautés qui allaient arriver : une nouvelle salle de jeux et un nouveau bar !

Comment êtes-vous arrivé derrière le bar du Cooper’s ?

À ce moment-là, alors que le casino est en plein travaux pour créer ces deux nouveaux espaces, Monsieur Arend (gérant de la société de restauration) me rencontre et me dit qu’il trouve mon

© Simon Krawies

CV intéressant. C’est vrai qu’il y a principalement des expériences en tant que barman dans de nombreux hôtels. Alors il me propose de travailler avec mon responsable, Cédric Potut : on arrive alors à de jolis résultats, on crée des cocktails et toute la direction est enchantée. Le 19 mars 2022, jour d’ouverture du Cooper’s, j’ai retrouvé mon métier. Je suis redevenu rapide comme avant, j’ai repris le jonglage, et je suis heureux d’avoir pu participer à la création des cocktails.

Quels sont vos cocktails signature ?

Ici, on fait de vrais cocktails. Comme à Paris, à New York. On en est très fiers. J’ai travaillé à l’élaboration du March 19th Gin, qui rappelle la date d’ouverture du Cooper’s, ainsi qu’au mocktail Green Cat. Au casino, on nous laisse souvent carte blanche quand on fait des propositions, ce qui permet au bar de s’épanouir. Par exemple, on a depuis peu des pistolets pour créer des bulles de fumée sur les cocktails. On doit être parmi les seuls au Luxembourg à en utiliser !

Et comment vous perfectionnez-vous ?

Je suis toujours sur les médias sociaux afin d’affiner, d’apprendre, de perfectionner mes techniques, de me mettre à jour. Je cherche toujours la dernière mode de mon métier.

Et rentré à la maison ?

À la maison, j’épaule ma femme, qui s’occupe de nos trois enfants, Yanis, 8 ans, Nalla, 6 ans et Noam, 2 ans. Sinon, j’aime le foot comme j’aime le shaker... Malheureusement je n’ai pas forcément le temps de le pratiquer. Pour me relaxer, il m’arrive d’aller pêcher. Mais un point qui est très important pour moi : je suis toujours content d’aller travailler. Et je suis sûr qu’avec le casino, on va faire de grandes choses.

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