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Entrevue avec Yves Lalumière, PDG Tourisme Montréal

Bonjour Montréal! Une expérience urbaine unique

Entrevue avec Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal

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Parce que l’industrie du taxi demeure un élément clé pour accueillir les visiteurs de la métropole et répondre à leurs nombreux déplacements, le BTM et Tourisme Montréal collaborent activement depuis de nombreuses années pour appuyer l’industrie et faire rayonner les services de transport.

À l’aube de la rentrée, nous nous sommes entretenus avec Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal, afin de discuter des orientations de l’organisation pour l’avenir et de la place qu’occupent les taxis dans cette vaste industrie qu’est le tourisme à Montréal.

Yves Lalumière, PDG Tourisme Montréal

©Tourisme Montréal

Quelle est votre vision du rôle de Tourisme Montréal?

— Tourisme Montréal est un OSBL qui œuvre depuis 100 ans à faire la promotion de la métropole parmi les destinations de calibre international auprès des différents marchés du tourisme d’agrément et d’affaires. Notre rôle consiste à déployer des stratégies d’accueil harmonieuses et de qualité pour les visiteurs et d’assurer des retombées économiques au sein de la ville.

Pour parler en termes concrets, on peut résumer nos objectifs en trois petits mots : nuitée et notoriété ! D’abord, lorsqu’on parle de nuitée, cela signifie que Tourisme Montréal vise à générer de l’achalandage. Essentiellement, on veut que nos hôtels soient remplis et que les visiteurs restent à Montréal ! Dans un deuxième temps, on parle de notoriété, parce qu’on travaille à toujours mieux faire connaître la Ville de Montréal. Que ce soit en collaborant avec des organisateurs d’événements, diverses entreprises, ou à travers les campagnes, les relations médias, les rencontres et les missions à l’étranger (partenariats avec le Cirque du Soleil par exemple), on vise à mettre en place des initiatives pour faire rayonner et connaître notre métropole de même que la positionner comme une destination unique auprès des différents publics et groupes de visiteurs.

Lorsqu’on parle de l’industrie du tourisme, de qui parle-t-on?

— Avant tout, c’est important de préciser que chez Tourisme Montréal, on ne parle pas de touristes, mais plutôt de résidents éphémères. C’est à dire que Montréal ne se visite pas : elle se vit ! Lorsqu’on vient à Montréal, c’est une expérience qui se vit à travers toutes les facettes de la métropole. L’industrie du tou risme est donc vaste et diversifiée à Montréal. Tellement d’acteurs contribuent à créer cette expérience !

Aussi, Tourisme Montréal, fédère environ 1 000 membres, très diversi fiés, œuvrant directement ou indirectement dans l’industrie du tourisme. Par exemple, ça inclut autant Aéro ports de Montréal, que l’Association des hôtels du Grand Montréal, les restaurateurs, les traiteurs, que le Bureau du taxi, des institutions culturelles ou sportives (Canadiens de Montréal entre autres), des centres de congrès, des lieux de divertissement ou des parcs d’attractions comme La Ronde et tellement d’autres ! C’est d’ailleurs cette grande diversité qui nous permet d’offrir une expérience incomparable, mais aussi d’attirer une grande variété de clientèles.

©Tourisme Montréal

L’industrie touristique a dû s’ajuster et innover depuis 2 ans. Parlez-nous des principales réalisations mises en œuvre par Tourisme Montréal durant cette période.

— On ne peut pas nier que l’industrie touristique a été gravement atteinte durant la pandémie. Malgré les diffi cultés que cette période a amenées, je dois dire que je suis fier de la façon dont nous avons su nous ajuster et tirer parti de la situation, notamment en utilisant pleinement et straté giquement l’octroi de subventions. Par exemple, nous avons pu béné ficier du soutien financier gouver nemental et l’argent a été mis à profit pour le futur. Nous avons profité de cet inves tissement pour moderniser les produits touristiques comme les hôtels et les retombées seront très intéressantes. D’ailleurs nous n’avons pas perdu d’hôtels durant ces deux années.

Le gouvernement a également investi environ 12 millions pour développer des projets touristiques et préparer la relance pour 2022. On en a profité pour investir sur des actifs diversifiés et stratégiques pour attirer les visiteurs et qui ont d’ail leurs remporté un beau succès cet été… Je pense entre autres au spec tacle des Trois Géants, à l’Anneau d’or au Centre ville, à la pépinière éphémère, etc.

Également, grâce au soutien finan cier de la Ville de Montréal, nous avons aussi pu créer l’Office mon tréalais de la gastronomie pour faire de la métropole la capitale de l’art culinaire. Cette super belle initiative s’inscrit dans le plan de relance économique de 25 M$, dont le quart est consacré au secteur de la restauration. Montréal est déjà reconnue et appréciée pour sa gastronomie et nous visons à développer encore davantage cet aspect pour mettre en valeur les qualités culinaires uniques d’ici. Il faut dire que la pandémie aura eu des conséquences sur le secteur de la restauration et on travaille activement présentement avec eux pour faciliter leur retour et la relance de cette industrie.

Finalement, si j’avais à mentionner un dernier élément qui me rend fier c’est qu’à travers nos efforts et la poursuite de notre mandat, nous avons constaté cet été que la per sonnalité de Montréal était restée la même. Avec la reprise des festivals, des nombreux événements culturels, sportifs et l’ouverture des restau rants, bars, terrasses, et j’en passe, nous avons vraiment retrouvé notre ville animée, ouverte, vibrante que nous aimons ! Les visiteurs et les citoyens ont investi nos rues en nombre record cet été, c’était exceptionnel ! Ce n’est pas toutes les villes pour lesquelles c’est le cas. C’est stimulant pour la suite.

©Tourisme Montréal

On parle souvent de l’expérience estivale, en quoi le tourisme prend une place importante tout au long de l’année à Montréal?

— C’est vrai que la saison estivale est fantastique à Montréal. La période des festivals, propres à Montréal, c’est l’un des attraits majeurs de la métropole qui rallient des milliers de visiteurs. C’est un levier pour créer de l’achalandage dans différents services. Les taxis en savent quelque chose, ça vaut la peine d’être pré sents sur les routes l’été. Les retom bées sont grandes pour toute la ville.

Cela dit, à Montréal, le tourisme va vraiment au delà de cela. Au début de septembre s’inscrit notre lance ment de l’année touristique et lors qu’on regarde ce qui s’en vient, c’est indéniable qu’il y a du tourisme quatre saisons. Globalement, à l’automne, ce sont les couleurs, un nouveau calendrier de concerts et spectacles, beaucoup d’événements encore sont prévus. À l’hiver, on célèbre la saison froide et urbaine. Je peux déjà vous dire aussi que cette année on recevra en décembre COP15 et ses 8 000 délégués. Fina lement, au printemps, c’est la saison des congrès, et ça risque d’être fort animé. Bref, ce sera occupé ! On invite les chauffeurs à demeurer à l’affût et à suivre en détail ce qui est prévu, car nous aurons besoin d’eux pour accueillir et déplacer les diverses clientèles.

©Tourisme Montréal

Pourquoi est-ce important pour Tourisme Montréal d’inclure les taxis dans la stratégie de rayonnement?

— Les raisons sont nombreuses ! À la base, chez Tourisme Montréal, on est bien conscients que la mobilité est un aspect fondamental pour tous les visiteurs. On collabore réguliè rement avec la Ville et différents acteurs pour améliorer la fluidité et veiller à ce qu’une diversité d’options de déplacement soit toujours acces sible aux visiteurs ! Il ne faut pas oublier qu’en proposant des solu tions de déplacements multiples, on favorise l’attraction d’une clientèle variée. Les taxis sont l’une des solu tions de transport, et elle est essen tielle, autant à l’aéroport, devant les hôtels, à l’arrivée des croisières, près des événements, et j’en passe !

Cela dit, je crois aussi que le taxi ne se résume pas à un moyen de trans port, mais à une expérience. Le client a une relation directe avec son chauffeur. Ce dernier peut lui faire découvrir la ville, lui faire connaître certains attraits connus et moins connus. Le chauffeur a une connais sance pointue de la ville qu’il peut mettre à disposition des visiteurs pour bonifier leur expérience !

Moi même lorsque je suis en visite ailleurs, j’aime prendre des taxis, j’aime jaser avec les chauffeurs et à chaque fois j’en apprends un peu plus sur la ville et sur le monde… L’industrie du taxi, à l’image de Montréal, est composée d’une grande diversité de personnes avec des chemins tellement variés qui les ont menés au taxi. Pour moi, le taxi offre à la fois un service essentiel de même que des opportunités d’emploi très intéressantes pour une grande variété de gens: c’est enrichissant pour une métropole de bénéficier d’une telle industrie !

Finalement, sur une note plus per sonnelle, je dois dire que mon père était lui même chauffeur de taxi. J’ai bien sûr un attachement émotif envers ce métier, mais plus encore, je sais, pour en avoir été témoin par mon père, que c’est un métier qui n’est pas facile, un métier qui implique pour les travailleurs de longues heures, qui côtoient et aident toutes sortes de clients… bref, j’ai beaucoup d’estime pour le métier et la place que les chauffeurs de taxi occupent dans notre société et auprès des visiteurs.

En quoi le BONJOUR est-il si important pour appuyer les efforts de rayonnement de la Ville de Montréal?

— Comme nous le disions, le taxi peut vraiment enrichir l’expérience urbaine et il fait partie des solutions de mobilité. Le fait que le taxi soit en mesure d’afficher une image cohérente et en harmonie avec les lieux d’accueil de la Ville fait partie de l’expérience que nous souhaitons offrir. La force du BONJOUR, c’est vraiment la syner gie que nous avons créée qui nous permet d’afficher une image forte et commune auprès des visiteurs.

De plus, pour moi, c’est évident que le BONJOUR, ça amène une crédibi lité et ça renvoie une image positive. Pour le client, un véhicule qui porte la marque BONJOUR, c’est une auto mobile accueillante, propre, profes sionnelle. Les visiteurs se sentent en confiance et ça rend aussi leurs déplacements plus faciles, puisqu’ils peuvent plus aisément repérer les taxis. D’ailleurs, c’est unique à Montréal d’avoir un signe d’accueil comme BONJOUR sur les taxis. C’est un élément dont les visiteurs vont se rappeler, qui nous distingue, dont on peut être fiers et qui a cer tainement un impact très positif.

C’est aussi pour cette raison qu’on valorise beaucoup notre relation avec l’industrie et que nous avons par le passé collaboré avec le BTM pour soutenir l’apposition de l’image de marque BONJOUR. D’ailleurs, nous annoncerons très prochainement de bonnes nouvelles concernant l’apposition du BONJOUR sur les taxis !

©Bureau du taxi de Montréal

Tourisme Montréal semble aussi avoir à cœur le développement d’une mobilité responsable. Quelles sont les actions qui sont prises en ce sens?

— Il faut dire avant tout que notre vision du tourisme se fonde sur une approche de Montréal énoncée comme : Destination harmonieuse . C’est à dire qu’ultimement, on cible une cohabitation harmonieuse entre les visiteurs et les résidents. Par nos actions et nos projets, on vise à créer un tourisme prospère, diversifié, mais toujours dans une perspective de développement durable. Tourisme Montréal met d’ailleurs en place de nombreuses actions pour réduire son empreinte environnementale à la source. On favorise l’achat local, on classifie les événements qu’on organise et on encourage la mobi lité durable. D’ailleurs, nous mêmes on calcule notre empreinte carbone pour faire une compensation équi valente à Carbone boréal.

Nous avons aussi sur notre site un calculateur de l’empreinte carbone, développé de concert avec Aéroports de Montréal, pour inviter les visiteurs à s’engager à compenser également. Cet ajout fait d’ailleurs partie de la promesse du visiteur que nous avons

développée et par laquelle nous sou haitons que les résidents éphémères s’engagent à profiter de la ville de façon respectueuse et responsable. La promesse est détaillée sur notre site et nous la publiciserons dans les prochains mois avec nos parte naires. Cela dit, nous invitons les chauffeurs à s’y intéresser dès main tenant et même, s’ils le souhaitent, à en discuter avec leurs clients.

©Tourisme Montréal

Quels sont les prochains projets de Tourisme Montréal pour les années à venir?

— Il y en a tellement ! Après l’été effervescent que nous venons de vivre, nous voulons continuer sur cette lancée. Nous avions hâte de retrouver les visiteurs et nous n’avons pas été déçus ! Montréal est vite redevenue la ville que nous aimions et connaissions : vibrante, ouverte accueillante ! Il y a beaucoup d’at traits présentement pour les investisseurs, une demande très intéressante du marché, une hôtellerie tellement diversifiée… Le travail de modernisation et de relance se poursuit et nous allons continuer d’optimiser nos stratégies pour augmenter l’achalandage.

Plus spécifiquement, il y a de beaux projets qui s’en viennent, beaucoup de congrès à venir, des événements de grande envergure (nous accueillerons d’ailleurs en 2024 les Championnats du monde de patinage artistique), nous venons de signer une entente relative au tourisme autochtone… Il y a aussi beaucoup de nouveaux arrivants qui veulent venir et qui viennent. C’est à la fois un défi et belle opportunité pour nous !

Bref, ce n’est pas le travail qui manque, mais je suis emballé de voir que ce qui a été fait porte fruit et très enthousiaste de ce qui s’en vient !

***

YVES LALUMIÈRE est PDG de Tourisme Montréal depuis 2013. Détenteur d’un baccalauréat en administration des affaires de l’Université du Québec à Montréal, il œuvre au sein de l’industrie touristique depuis 1986. Il a occupé des fonctions de direction chez American Express pendant près de 20 ans, dans les domaines du voyage d’affaires, de la négociation d’ententes aériennes et du compte du gouvernement du Canada. En 2006, il s’est joint à Transat Distribution Canada d’abord comme vice président, exploitation et développement des affaires, et ensuite comme vice président, réseau de distribution (2008), vice président et directeur général (2009) et finalement comme président en 2011. Passionné de sa ville et reconnu comme expert en matière de tourisme, il a siégé au conseil d’administration de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, de C2 MTL et de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec tout en étant membre du World Tourism Cities Federation En 2016, il a été nommé Grand Ambassadeur de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.

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