
1 minute read
2. Pouvons-nous prendre les Évangiles au sérieux ?
2Pouvons-nous prendre les Évangiles au sérieux ?
Dans le film Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, le professeur Dumbledore donne à Harry une série de cours particuliers dans son bureau. Dumbledore a rassemblé des indices au sujet de la vie du maléfique Lord Voldemort : il a extrait des souvenirs provenant de diverses sources (allant des elfes de maison jusqu’à sa propre mémoire). Grâce à sa « pensine » magique, il propose à Harry de se plonger dans le passé d’autres personnes. Un de ces souvenirs date d’il y a soixante ans. Deux autres proviennent de personnes juste avant leur mort. L’un d’eux a été falsifié, aussi Dumbledore envoie-t-il Harry récupérer l’original. Les enjeux sont cruciaux : il faut en savoir le plus possible sur la vie de Voldemort – sa filiation, ses paroles, ses actes et même les prophéties qui le concernent.
Au début de son Évangile, Luc révèle ses sources à propos de Jésus. Comme Dumbledore, il a recueilli des informations auprès de «ceux qui en ont été les témoins oculaires depuis le début » (Luc 1:2). L’Évangile selon Jean, le dernier à avoir été rédigé, va encore plus loin : il s’agit du témoignage oculaire de Jean lui-même, un des disciples de Jésus (Jean 21:24).
Mais qu’en est-il de la vérité? Les Évangiles n’ont-ils pas été rédigés bien trop longtemps après les événements qu’ils décrivent pour être crédibles ? Pouvons-nous prendre au sérieux de telles sources sur la naissance, la vie et la mort de Jésus ?
Les Évangiles et le jeu du téléphone
Selon le célèbre athée Richard Dawkins, « tout ce qui se trouve dans les Évangiles a souffert de décennies de bouche-à-oreille, de déformation et d’exagération de type “téléphone arabe” avant que ces quatre témoignages ne soient finalement mis par écrit15 ». J’ai grandi en Angleterre et je jouais parfois au « téléphone arabe ». Comme c’est souvent le cas avec les expressions racistes, je n’en comprenais pas, à l’époque, le caractère discriminatoire. Je vis maintenant en Amérique où on l’appelle « le jeu du téléphone ». Un groupe d’enfants s’assoit en cercle. Le premier chuchote un message à son voisin, qui le chuchote à l’enfant suivant, et ainsi de suite. Le dernier