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et de Sculpture du Havre

Charles LHULLIER

Conservateur du musée de Peinture et de Sculpture du Havre

par Clémence Poivet-Ducroix

Charles Marie Lhullier est nommé conservateur du musée de Peinture et de Sculpture du Havre le 3 septembre 18841. Il prend la suite d’AlphonseLouis Galbrund (1810-1885), un artiste lui aussi, qui était conservateur du musée depuis treize ans. Lhullier prend ses fonctions le 1er octobre2 .

Alphonse-Louis Galbrund, alors âgé de soixantequatorze ans et malade, est absent du musée depuis de longs mois. Avant même sa démission effective le 8 août 18843, les ambitions se sont échauffées et plusieurs candidats à sa succession, tous peintres, se sont fait connaître4. Mais la personnalité de Lhullier s’impose a priori sans débat, semblant pratiquement couler de source. Le choix de l’administration municipale, qui a pris conseil auprès de la Commission consultative d’achat du musée5, se porte à l’évidence sur une personnalité qui a déjà fait sa place dans le petit monde de la notabilité artistique du Havre, en tant que peintre d’abord et surtout comme directeur de l’École des beaux-arts6. En 1884, sur ces titres, il est aussi déjà membre du conseil d’administration de la Société des amis des arts depuis plusieurs années, où il participe aux sélections des artistes et aux installations, et il est membre de la Commission consultative d’achat des œuvres d’art instituée près du musée depuis 18827. Le nouveau conservateur est ainsi déjà familier de l’institution, de ses installations, de ses collections, de son fonctionnement et de son réseau. À cette époque, le musée du Havre, inauguré le 25 août 18458, existe depuis moins de quatre décennies, et il n’est ouvert effectivement au public que depuis trente-sept années9. Comme de nombreuses villes de France10, c’est en effet seulement au mitan du xixe siècle que Le Havre a voulu se doter d’un équipement culturel aux fins d’instruction et d’édification, réunissant en une même ambition encyclopédique11 et un même investissement12 la bibliothèque municipale déjà importante, les collections archéologiques et d’histoire naturelle de la ville13, et un embryon de musée de peinture et de sculpture, à cette époque surtout riche d’espoirs.

Dressé à l’extrémité de la rue de Paris sur le grand quai qui borde l’avant-port, le Musée-bibliothèque a été dessiné par Charles Louis Fortuné BrunetDebaines, architecte de la ville. D’inspiration éclectique qui regarde vers la Renaissance14, et même si d’aucuns le trouvent « prétentieux15 », le Musée-bibliothèque du Havre est caractéristique, voire caricatural de l’architecture des musées de son temps : il assume son aspect palatial qui fait l’originalité des musées français du siècle16 .

En 1884, la place des espaces dédiés au musée de Peinture dans le bâtiment du Musée-bibliothèque est centrale mais encore limitée. Au rez-dechaussée, la collection de sculptures est disposée dans le grand vestibule monumental du bâtiment ainsi que dans les galeries latérales17 libérées des collections du Muséum depuis 1881. Un escalier

Aqua Photo (Ed.) Vue du musée - bibliothèque du Havre, vers 1900 Carte postale colorisée Archives municipales, Le Havre, 4Fi864.

monumental mène ensuite à l’entresol où se trouvent les galeries de peinture et de dessins. De là, deux escaliers mènent au grand salon, vaste salle de plus de 200 mètres carrés18, où sont réunis les grands formats de peinture sous la lumière naturelle d’une verrière. À gauche se trouve la bibliothèque et à droite le musée archéologique qui en dépend19 .

L’état du musée à l’arrivée du nouveau conservateur est satisfaisant. Même si les salles manquent parfois un peu de lumière20, les œuvres sont en bon état et leur présentation est jugée bonne21, ne les exposant pas trop à l’agressivité d’une lumière directe22. Le musée est chauffé par un calorifère qui diffuse la chaleur dans les étages par des bouches23. Cela permet de protéger un peu les espaces de l’humidité24 qui parfois menace des sous-sols25, et c’est aussi un plus pour les visiteurs.

L’accès au musée de Peinture et de Sculpture du Havre est gratuit26. Le public est accueilli et surveillé par le gardien-chef qui est aussi le concierge du bâtiment, se tient dans le vestibule et gère le vestiaire27, puis par les garçons de salle à chaque étage28. Tous sont en uniforme et casquette, portant une épée au ceinturon29 .

Le musée est ouvert trois jours par semaine, le dimanche, le mardi et le jeudi de 10 heures à 17 heures du 1er avril au 30 septembre30 et, depuis 188231, seulement le dimanche et le jeudi de 10 heures à 16 heures en hiver32. Cela peut sembler peu pour un établissement qui revendique une mission d’instruction, mais dans les faits, les jours de fermeture au « grand public », le musée est rarement vide.

On y trouve tout d’abord les artistes qui viennent copier peintures et dessins, car c’est ainsi en ce siècle, en tirant la leçon des chefs-d’œuvre, que l’on se forme principalement33. Eux sont admis tous les jours à partir de 9 heures34. Les archives taisent malheureusement leurs noms et leur nombre. Seul le rapport d’inspection que Lhullier envoie à la direction des Beaux-Arts en 1895 nous apprend que 13 artistes ont ainsi travaillé au musée en 189435 .

Enfin, une autre catégorie de visiteurs a aussi ce privilège. Il s’agit des étrangers et voyageurs notables de passage36, ainsi que des « amateurs », collectionneurs, critiques, ou artistes, tous ceux à qui l’on reconnaît une culture artistique déjà élaborée et que les guides dédiés aux touristes la plupart du temps invitent à se présenter sans crainte au musée : « Ah ! J’oubliais de vous avertir, cher lecteur […] que pour vous, que des circonstances peuvent y amener un autre jour, le concierge est là qui tient déjà, le sourire aux lèvres et la casquette à la main, la porte entre-baillée pour vous livrer passage et répondre à vos questions37 . »

Pendant la période estivale, ce type de visites se présente plusieurs fois par jours38 .

Eugène Boudin Le Bassin de Deauville, vers 1886 Huile sur bois, 32 x 41 cm MuMa, Le Havre, inv. B17 Achat au Salon de la Société des Amis des Arts du Havre en 1887.

Faute de statistiques précises il est difficile de se faire une image de ces publics et de leur volume en cette fin du xixe siècle. Seuls deux chiffres sont pour le moment apparus : en 1887, Charles Lhullier, dans la préface de son catalogue39, indique que les visiteurs ne sont pas comptabilisés, mais que chaque année se vendent près de 1 400 livrets, et en 1895, il déclare à l’inspection une moyenne de 11 600 visiteurs pour l’année 189440 .

La première mission que l’on attend d’un conservateur de musée est celle d’enrichir les collections de son établissement41. Si les premiers responsables du musée du Havre ont eu peine à remplir l’édifice, la collection municipale, sous le mandat d’Alphonse-Louis Galbrund, a commencé à se développer, sans toutefois donner encore totale satisfaction. En 1883, celui-ci confie à son adjoint : « Je suis obligé d’ajouter que nous ne possédons ni en peinture, ni en sculpture, aucune œuvre vraiment remarquable42 » ; ce que confirme Charles Lhullier en rappelant en 1887 qu’à son arrivée la « renommée [du musée] n’était pas grande43 ». Il résume alors son ambition : « Il ne suffit pas en effet d’avoir à présenter une collection honnête ; il faut que cette collection ait une réelle valeur artistique, et qu’elle devienne, dans une certaine mesure, une des attractions de notre ville44 . »

Alphonse-Louis Galbrund, comme nombre de ses confrères contemporains, a principalement utilisé le levier des dépôts de l’État pour enrichir le musée en organisant, avec le soutien de Jules Siegfried, adjoint en charge des Beaux-Arts puis maire du Havre45, et de Félix Faure, député de la circonscription, une campagne de demandes régulières qui a, plus ou moins heureusement, porté ses fruits. Sous Charles Lhullier, cette politique de sollicitation de l’État se poursuit46 et il obtient 7 nouveaux dépôts47. Mais les choix de l’administration centrale n’apportant pas toute satisfaction48, il consacre plutôt son énergie à réaliser pour le musée des achats de qualité. Sur les 46 acquisitions que compte son mandat, plus de la moitié (28) sont des achats. Charles Lhullier achète principalement à des auteurs normands, plutôt des scènes de genre et des paysages. En termes d’acquisitions plus personnelles, une de ses œuvres, Un ordre, entre au musée en 188449 , vraisemblablement poussée par la Commission d’achat, et il acquiert en 1896 le Retour de Crimée de son maître, Isidore Pils (1813-1875). Pour ces achats, il est secondé par une commission consultative50, constituée en 188251, qui se réunit deux fois par trimestre52. Extramunicipale, elle est composée de marchands spécialisés (Arthur Soclet y entre en 1888), d’architectes (M. Bénard y entre en 1882, M. Platel en 1888, M. Huchon, aussi un ancien adjoint, en 1882) ou encore de notables (J. Roederer père, président du tribunal du commerce, et M. Pellot, rentier à Sainte-Adresse, y entrent en 1882), dont certains sont des collectionneurs reconnus (comme M. Berchut, négociant qui y entre en 1888), des personnalités que l’on retrouve dans le conseil d’administration de la Société des amis des arts, dans les expositions de laquelle

Auguste Emmanuel Pointelin Plateau de Saint-Laurent (Jura), vers 1896 Pastel sur papier, 55 x 70 cm. MuMa, Le Havre, inv. AD114bis Achat de la Ville au Salon de la Société des Amis des Arts du Havre en 1896.

se font la majorité des achats d’artistes vivants (16 acquisitions identifiées sur 7 salons).

Ses budgets, même s’ils sont respectables53 (une moyenne de 2 500 francs par an pendant son mandat54) ne permettent pas toujours à Lhullier d’acquérir des œuvres de qualité, et les dernières années, il provisionne ces sommes sur plusieurs années pour pouvoir acheter « une œuvre capitale55 ». Ses inventaires ne mentionnant que très peu les prix d’achat des œuvres il est délicat d’identifier lesquelles il parvient à acquérir à l’aide de ces économies, mais deux œuvres achetées en 1895 – Méléagre et Atalante d’Abraham Janssens, achetée à M. Guilbert et provenant de la succession d’Émile Frédéric Nicolle, artiste de Rouen, et la Tête de Tydée d’Anne-Louis Girodet-Trioson, achetée à Arthur Soclet – semblent répondre à cette ambition, à moins qu’il ne s’agisse de ses deux derniers achats, deux œuvres désormais désattribuées, un Paysage au prophète désobéissant de la deuxième moitié du xviie siècle qu’il pensait de Poussin56, et une œuvre alors vendue comme un Brueghel, Intérieur d’une cuisine de ferme57 .

Bon an mal an, ajoutant quelques heureux dons et legs d’artistes ou de veuves de notables à la collection, Lhullier finit par lui trouver quelques qualités, affirmant en 1890 « de date relativement récente, notre musée commence à prendre rang, à attirer l’attention des artistes et à devenir une attraction pour les étrangers. Il tient une place convenable à côté des musées français58 . » Un autre pan fondamental du travail d’un conservateur du xixe siècle consiste à ordonner les collections, à bien les identifier pour les présenter de manière signifiante et appréhendable pour le public, dont on espère qu’il sorte du musée riche de connaissances nouvelles.

Les musées du xixe siècle sont assez muets pour leurs visiteurs. Les œuvres sont disposées dans les salles sans autre ordonnancement qu’esthétique et c’est le cas au Havre59, elles ne portent pas toutes un cartel60 susceptible de livrer des informations sur l’auteur de l’œuvre, son sujet et sa datation. C’est pourquoi le livret de visite, en général une simple liste avec les auteurs et les titres des œuvres, est un document précieux. Il en existe au Havre depuis l’ouverture61, et AlphonseLouis Galbrund en refait un à son arrivée, mais l’habitude qu’on a prise de longue date62 de laisser aux gardiens la gestion de la vente et de la location de ces livrets63 fait que petit à petit le conservateur a perdu la main sur les renouvellements des impressions64. Or, dès 1879, l’inspection des Musées juge « insuffisant65 » ce catalogue, et à peine installé, Charles Lhullier est sommé de s’atteler sans délai66 à ce redoutable exercice, un pensum dans ces périodes où la documentation est rare et parfois éloignée, et pour un homme qui a étudié bien entendu la peinture ancienne pour se former mais qui n’est pas au fait de la science de l’histoire de l’art alors en train de se professionnaliser. Il met un peu plus d’un an pour réaliser le nouveau catalogue du musée du Havre, ordonné comme il se doit par des écoles

Abraham Janssens Méléagre et Atalante, 1625 Huile sur bois, 77,7 x 104,7 cm MuMa, Le Havre, inv. 77.4 Achat de la ville à Monsieur Guilbert, provient de la succession de Frédéric Nicolle de Rouen.

Lucien Hector Monod Silhouette avant l’aube, 1892 Huile sur bois, 45 x 55 cm MuMa, Le Havre, inv. A291 Achat au Salon de la Société des Amis des Arts du Havre en 1893.

Louis Rocher (éd.) Vue de la salle des sculptures et de l’escalier principal du musée-bibliothèque du Havre, vers 1900 Carte postale Musées d’art et d’histoire, Le Havre.

Thomas Couture Étude pour Le Fou, 3e quart du xixe siècle Huile sur toile, 55 x 45,2 cm MuMa, Le Havre, inv. A80 Don de Madame Raoul Delaroche en 1896.

nationales. Relu67 et amendé par les services de l’État, il sort de presse en 1887.

Dans sa préface Charles Lhullier témoigne de la difficulté de ce travail où il a « à chaque ligne, rencontré des difficultés68 », surtout en ce qui concerne l’identification des auteurs pour laquelle parfois, faute de signature ou de monogramme identifiable et « preuves certaines » il a dû se résoudre à se conformer « à la version établie69 ».

Dans les musées au xixe siècle, la tâche majeure du conservateur est aussi de choisir les œuvres à mettre en valeur et d’organiser les accrochages, talent que l’on reconnaît à Lhullier puisqu’il est « placeur » de l’exposition de la Société des amis des arts depuis quelques années déjà. Dès son arrivée à la fin de l’année 188470, il a réorganisé une première fois la présentation des collections71 , une opération qu’il reprend à plusieurs reprises pendant ses quatorze ans d’exercice72, notamment après les expositions de la Société des amis des arts, qui, après 188573, s’installent tous les trois ans dans la totalité des espaces du musée.

Dans le rapport d’inspection qu’il envoie à la direction des Beaux-Arts en 189574, Charles Lhullier explique sa méthode d’accrochage : « Les meilleures œuvres, sans distinction d’écoles, sont placées de manière à ménager la place, tout en conservant, pour leur agencement, un ensemble coloré. » Cette conception des accrochages, issue des Salons du xviiie siècle75, n’est alors plus du tout encouragée en haut lieu, mais il se justifie, « l’exiguïté du local ne permettant pas de procéder par écoles76 . » Il oppose le même argument au début de l’année 1898 à l’adjoint aux Beaux-Arts, Denis Guillot qui, suite à la visite du directeur des Beaux-Arts, lui ordonne de « préparer un nouvel aménagement des tableaux du musée77 . » Car Charles Lhullier est confronté au manque permanent de place sur ses cimaises. Dès 1887, il plaide pour un départ de la bibliothèque, car déjà certaines œuvres sont reléguées dans le magasin78, soutenu en cela par l’inspecteur des Beaux-arts79, qui réitère ce conseil en 189080 . En 1891, dans un rapport très précis fait à l’administration municipale sur les collections du musée, le conservateur demande que la question de l’agrandissement du musée « soit examinée très sérieusement » car : « Toute toile nouvelle ne pourra plus figurer que sur des chevalets, qui encombrent les salles, gênent la circulation et nuisent à l’aspect des toiles […]. Déjà deux toiles sur chevalet peuvent donner une idée de l’encombrement qui résultera dans l’avenir de l’emploi forcé de ce mode d’exposition81 . »

C’est pour ces mêmes raisons que Lhullier n’a pas rassemblé les artistes havrais82, une habitude qui commence pourtant à s’étendre dans les musées qui, au tournant du xxe siècle, sont investis de la mission nouvelle de valoriser la culture et l’identité locales83 .

Charles Lhullier décède en fonction le 20 septembre 1898, et c’est Alphonse Lamotte (1844-114), son successeur, qui organise finalement le premier accrochage du musée par écoles et par époques entre 1899 et 1900. C’est lui aussi qui ouvre, dans la salle de gauche de l’entresol84, après le départ de la bibliothèque en 1904, cette section locale dédiée aux vues et monuments de la ville, à la collection Boudin et aux « études d’artistes havrais85 », section dans laquelle vont trouver place les élèves formés par Lhullier dont Lecourt, Fauvel, Rötig, Lamy, Bénard, Courché, Potier, Ausset et Dufy.

Félix Regamey Statue de Washington, vers 1884-1890 Aquarelle et gouache sur papier, 38,2 x 28 cm MuMa, Le Havre, inv. 2015.2.47 Dépôt de l’État en 1896. Anne-Louis Girodet-Trioson Tête de Tydée, 1820 Huile sur toile, 61,5 x 50,5 cm MuMa, Le Havre, inv. A154 Achat à Arthur Soclet en 1895.

1 Minute d’une lettre du maire du Havre à Charles Lhullier, 12 septembre 1884.

Archives municipales du Havre (ci-après

AMLH) : FC R2 C1 L1. 2 Lettre du maire du Havre au souspréfet de l’arrondissement du Havre, 13 novembre 1885. Archives nationales (ci-après AN) : F/21/4508 B. 3 Lettre de Mme J. Galbrund au maire du Havre, 8 août 1884.

AMLH : FC R2 C1 L1. 4 Outre le paysagiste Camille Émile Dufour (1841-1933) et le Honfleurais Jacques

Gustave Hamelin (1809-1895), spécialiste des peintures de genre, le peintre Armand

Gautier (1825-1894), un des maîtres de

Claude Monet, proche des réalistes et des impressionnistes, brigue le poste et organise autour de son nom une très efficace campagne de recommandations et d’aimables pressions sur le maire

Jules Siegfried, campagne à laquelle se trouvent convoqués les noms du député de la circonscription, Félix Faure, d’Antonin Proust, d’Adrien Hébrard, directeur de la publication du Temps, et des peintres

Pierre Puvis de Chavannes, Jean-Jacques

Henner et Alfred Stevens. Voir la correspondance, AMLH : FC R2 C1 L1. 5 « Ainsi la Commission consultative d’achat des œuvres d’art instituée près du musée du Havre a-t-elle ratifié à l’unanimité le choix fait par l’administration municipale. » Minute d’une lettre du maire du Havre au sous-préfet de l’arrondissement du Havre, 26 avril 1884.

AMLH : FC R2 C1 L1. 6 « Artiste peintre d’un réel talent,

M. Lhullier dirige depuis treize ans, avec un infatigable dévouement, notre école municipale des Beaux-Arts, et il a obtenu de remarquables résultats. »

Minute d’une lettre du maire du Havre au sous-préfet de l’arrondissement du Havre, 26 avril 1884. AMLH : FC R2 C1

L1 – « Votre talent et votre dévouement pour notre École des beaux-arts vous donnaient certainement des titres incontestables au poste pour lequel vous venez d’être désigné. » Minute d’une lettre du maire à Charles Lhullier, 12 septembre 1884. AMLH : FC R2 C1 L1.

Voir aussi l’article de M. Debris, p. 26. 7 Arrêté de création de la Commission consultative d’achat des œuvres d’art, 5 décembre 1882. AMLH : FC R2 C1 L4. 8 Rapport d’inspection d’Arthur Baignères au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 25 mai 1879.

AN : F/21/4505. 9 L’ouverture effective au public a lieu le 1er janvier 1847. Ibid. 10 « Jusqu’en 1850, les villes manifestent une certaine indifférence à l’égard de leurs musées. Vers 1840-1850 cependant […], l’accumulation d’œuvres qui résultent d’achats et d’envois en constante progression conduit de nombreuses municipalités à envisager la construction d’un bâtiment ad hoc, propre à les exposer de manière commode. » Dominique Poulot, Une histoire des musées de France, xviii-xxe siècles,

Paris, La Découverte, 2005, p. 130. 11 Voir Roland Schaer, « Des encyclopédies superposées », in La Jeunesse des musées, Paris, musée d’Orsay, 7 février-8 mai 1994 ; Paris, Éditions de la RMN, 1994, p. 38-51. 12 Pas moins de 850 000 francs selon le service d’architecture de la Ville du Havre, 29 novembre 1899.

AMLH : FC R2 C1 L2. 13 Rapidement à l’étroit, le Muséum se voit attribuer dès 1876 l’ancien Palais de justice, place du Vieux-Marché, libéré par la construction de celui du boulevard de Strasbourg. Le déménagement des collections se fait en 1881, trois ans avant l’arrivée de Charles Lhullier à la tête du musée de Peinture et de

Sculpture. Alphonse Galbrund, rapport d’inspection adressé au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 23 juillet 1881.

AN : F/21/4508 B. 14 Bruno Foucart, « Le musée du xixe siècle, temples, palais, basiliques », in La Jeunesse des musées, op. cit., p. 132. 15 Gustave Simon, Le Havre, la ville, le port, les bains, promenade et excursion,

Éditions des Guides artistiques Simon, 1893, p. 8. 16 Bruno Foucart, op. cit., p. 122-141.

À noter que le musée du Havre est à ce titre tellement représentatif que c’est un projet d’élévation de Fortuné

Brunet-Debaines, conservé aux AMLH (FM MA 1-1), qui fait la couverture de ce catalogue consacré à l’histoire des musées au xixe siècle. 17 Joseph Morlent, Guide du touriste au Havre et dans ses environs, Fécamp,

Bolbec, Lillebonne, Tancarville, Manéglise,

Orcher…, Le Havre, Costey Frères, 1860, p. 91-95. 18 12,5 x 17,8 m, selon un plan du Muséebibliothèque du Havre (lacunaire) conservé aux Archives nationales.

AN : F/21/4508 B. 19 Rapport d’inspection de M. Andrieu à la direction des Beaux-Arts, 18 mars 1887.

AN : F/21/4508 B. 20 Voir note 8. 21 Lettre de Charles Lhullier à l’adjoint au maire, 3 mars 1898. AMLH : FC R2 C1 L2. 22 Charles Lhullier, minute du rapport de l’inspection des Musées départementaux, janvier 1895. AMLH : FC R2 C2 L11. 23 Ibid. 24 Ibid. 25 Lettre de Lamotte à l’adjoint au maire, 1er juillet 1903. AMLH : FC R2 C2L12. 26 Lettre de Charles Lhullier à M. Noël, 15 octobre 1886. AMLH : FC R2 C1 L1. 27 Ibid. 28 Ibid. 29 Lettre de la comptabilité centrale de la ville du Havre au maire, 17 juin 1898.

AMLH : FC R2 C1 L2. 30 Voir note 26. 31 4 décembre 1882, minute d’avis aux journaux, 4 décembre 1884.

AMLH : FC R2 C1 L1 32 Voir note 26. 33 Voir Chantal Georgel, « Le musée, lieu d’enseignement, d’instruction et d’édification », in La Jeunesse des musées, op. cit., p. 58-70. 34 Lettre du maire du Havre au souspréfet de l’arrondissement du Havre, 28 décembre 1883. AN : F/21/4508 B –

Rapport d’inspection de M. Andrieu à la direction des Beaux-Arts, 19 février 1890. AN : F/21/4508 B. 35 Voir note 22. 36 Voir note 26. 37 Anonyme, Promenade du Havre à Rouen, description anecdotique et pittoresque des rives de la Seine, Le Havre, Eugène

Costey, s.d., p. 31. 38 Lettre des gardiens Hébert et Lambert au maire du Havre, 30 août 1889.

AMLH : FC R2 C1 L1 39 Charles Lhullier, Musée du Havre, catalogue peinture, sculpture, dessins, première édition, Le Havre, Maudet et

Godefroy, 1887, p. 11. 40 Voir note 22. 41 « La garde des collections doit être confiée à un conservateur responsable, à poste fixe, […] et s’occupant spécialement de l’entretien et de l’accroissement des collections. » Minute d’une lettre du directeur des Beaux-Arts au préfet de la Seine inférieure, 29 août 1883.

AN : F/21/4508 B. 42 Lettre du maire du Havre au président du conseil, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 25 mai 1883. AN : F/21/4508 B. 43 Charles Lhullier, Musée du Havre, catalogue peinture, sculpture, dessins, op. cit., p. 9. 44 Ibid, p. 11. 45 Voir à ce sujet l’ouvrage de Pierre

Agrand, Histoire des musées de province au xixe siècle (Les Sables d’Olonne,

Éditions Le Cercle d’or, 1985) et celui de Dominique Lobstein, Les Envois de l’État au musée du Havre au xixe siècle (Cahiers du MuMa, Paris, Somogy, 2011), ainsi que la correspondance sur le sujet conservée aux Archives nationales (F/21/4508 B) et aux Archives municipales du Havre (FC R2 C2 L1 à 3). 46 Félix Faure obtient en particulier l’attribution du tableau d’Émile Renouf,

Le Pont de Brooklyn, en 1891. Cf. Pierre

Agrand, op. cit., p. 200. 47 Dont un des 11 dessins de Félix Régamey (1844-1907). 48 Comme souvent à cette époque, ils sont opportunistes et ne répondent pas forcément à une logique globale de collection. Le seul point notable, soulignant le rôle de porte transatlantique du Havre, est la présence dans 3 dépôts de sujets états-uniens. Cf. Chantal Georgel

« De l’art et des manières d’enrichir les collections » et Geneviève Lacambre

« De quelques dépôts de l’État », in La Jeunesse des musées, op. cit. 49 En même temps que Jeune Mère d’Hamelin, concurrent malheureux à la succession de Galbrund. 50 Selon Chantal Georgel, qui a étudié les rapports des inspecteurs de la direction des Beaux-Arts entre 1881 et 1890, c’est le cas dans la majorité des villes inspectées (celles qui ont reçu des dépôts de l’État). 51 Arrêté de création de la Commission consultative d’achat des œuvres d’art, 5 décembre 1882. AMLH : FC R2 C1 L4. 52 Voir note 22. 53 Selon Chantal Georgel, 10 % des musées inspectés par la direction des Beaux-

Arts entre 1881 et 1890 n’ont pas de budget d’acquisition, et plus de la moitié déclarent moins de 1 000 francs de budget, ce qui place Le Havre dans les villes qui font un effort tout particulier pour enrichir les collections de leurs musées. 54 Rapport d’inspection de M. Andrieu à la direction des Beaux-Arts, 19 février 1890. AN : F/21/4508 B.

Charles Lhullier, minute du rapport de l’inspection des Musées départementaux, janvier 1895. AMLH : FC R2 C2 L11. 55 Rapport sur les collections de Charles

Lhullier à M. Génestal, premier adjoint, 16 mars 1891. AMH : FC R2 C2 L11. 56 Désormais donnée à Gaspard Dughet. 57 Identifié ensuite comme une copie. 58 Voir note 55. 59 Encore en 1898, les tableaux ont bien des « notices » mais pas les sculptures.

Cf. Lettre de Charles Lhullier à Denis

Guillot, adjoint au maire, 6 juin 1898.

AMLH : FC R2 C1 L2. 60 Pour le xixe siècle, il faut entendre par cartel une petite plaque en papier ou en carton doré apposée sur le cadre ou le socle mentionnant l’auteur, parfois le titre et exceptionnellement la date ou la période de création de l’œuvre. 61 Voir note 8. 62 Voir à ce sujet la correspondance de MM. Harcourt, Durand, et Hamel, concierges et garçons de salle du musée avec les services de la ville.

AMLH : FC R2 C1 L1. 63 Lettre de Jules Bailliard (conservateur de la bibliothèque et du musée archéologique) au maire du Havre, 12 septembre 1883. AMLH : FC R2 C1 L1. 64 Lettre du maire du Havre au sous-préfet de l’arrondissement du Havre, 13 novembre 1885. AN : F/21/4508 B. 65 Voir note 8. 66 Voir note 64. 67 Rapport de Paul Mantz au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 26 janvier 1887. AN : F/21/4508 B. 68 Charles Lhullier, Musée du Havre, catalogue peinture, sculpture, dessins, op. cit., p. 15 69 Ibid, p. 13. 70 « Le musée de Peinture et de Sculpture sera fermé au public pendant une quinzaine de jours environ, à partir de lundi prochain, 8 décembre courant, afin qu’il puisse être procédé au remaniement des tableaux et à l’arrangement des galeries. » Avis aux journaux, 5 décembre 1884. AMLH : FC R2 C1 L1. 71 « En prenant son service, le 1er octobre 1884, M. Lhullier a dû tout d’abord réinstaller les salles du musée, qui présentaient des incorrections nombreuses. »

Lettre du maire du Havre au sous-préfet de l’arrondissement du Havre, 13 novembre 1885. AN : F/21/4508 B. 72 Par exemple en novembre 1886, en mars 1889 et en avril 1892.

AMLH : FC R2 C1 L1 17. 73 Léo R., « Exposition du Havre », in : L’Art contemporain, Revue des

Beaux-Arts et des arts décoratifs, 1re année, n° 4, 25 août 1885, p. 3 74 Voir note 22. 75 « Tous les tableaux excellents par la composition devront être réunis et rassemblés dans le même lieu.

On réunira séparément aussi ceux qui se recommandent par le dessin, puis ceux dans lesquels le coloris est la partie dominante, et enfin, tous ceux qui se distinguent par le clair-obscur et ceux qui sont recommandables par la touche. » Paillot de Montabert, Traité complet de la peinture, Paris, Bossange, 1829, t. III, p. 459 : cité par Chantal

Georgel, « Montrer, éclairer, présenter », in La Jeunesse des musées, op. cit., p. 201. 76 Voir note 22. 77 Lettre de Charles Lhullier à Denis Guillot, adjoint au Maire, 6 juin 1898.

AMLH : FC R2 C1 L2. 78 Charles Lhullier, Musée du Havre, catalogue peinture, sculpture, dessins, op. cit., p. 13 79 Voir note 19. 80 Ibid. 81 Voir note 55. 82 Voir note 22. 83 Voir Chantal Georgel, « Le musée, lieu d’identité », in La Jeunesse des musées, op. cit., p. 105-112. 84 Albert Herrenschmidt, Le Havre et ses environs, collection des guides remboursables de la France pittoresque,

Paris-Rouen, Société anonyme française d’édition artistique, 1908, p. 42. 85 Ibid.