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Le mot de Rudy Demotte
by aure.cool
Urgence climatique... urgence sociale! L'origine des maux
Nous sommes confrontés à des crises multiples et systémiques qui plongent bon nombre de nos concitoyens dans de graves difficultés. Crise écologique et climatique majeure mettant en péril l’existence même de l’Humanité, crise énergétique liée à notre utilisation et notre dépendance aux énergies fossiles précipitée par le conflit en Ukraine, inflation et récession liée à ces dernières, et celles à venir.
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Le dénominateur commun à toutes ces crises n’est autre que le capitalisme. De nombreux scientifiques, philosophes, théoriciens et essayistes de gauche nous avaient pourtant, depuis longtemps, alertés sur le fait que la logique extractiviste, productiviste et polluante du capitalisme nourrissait en son sein les germes de la destruction. En effet, le bon sens et les règles les plus élémentaires de la physique nous apprennent qu’avec des ressources limitées, une croissance illimitée est non seulement impossible, mais qui plus est, totalement absurde.
Pourtant, malgré cela, depuis 40 ans nous assistons à une accélération et une aggravation de ce processus de destruction. Dans les années 80, arrivent au pouvoir des chefs d’État conservateurs prônant la «révolution» libérale, hostiles au socialisme, Ronald Reagan, Margaret Tatcher, Brian Mulroney au Canada et Yasuhiro Nakasone au Japon, réduisant de façon drastique l’intervention de l’État dans la sphère économique et sociale, donnant ainsi le jour au néo-libéralisme qui servira de socle à ce capitalisme agressif et à l’ultralibéralisme à l’origine des maux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.
Oh, la mariée était séduisante, apportant dans sa dote le dogme d’une croissance infinie, promesse d’un avenir florissant pour tout un chacun. Les marchés s’autoréguleraient et fourniraient aux citoyens des services de qualité à des coûts bien plus intéressants, régulés qu’ils seraient par le biais de la logique de concurrence.
L’heure était donc aux privatisations et à la réduction à leur portion congrue des prérogatives de l’État et des services publics, sacrifiés sur autel du profit à tout prix, sacralisé par le néo-libéralisme… Certes les riches deviendraient plus riches mais, par l’effet magique du ruissellement, toutes les strates de la population bénéficieraient de cette manne céleste. Et bien, les convoyeurs attendent ! Les socialistes, avec leurs valeurs d’égalité, de solidarité et de partage étaient relégués au rang d’anecdote de l’Histoire, voire d’archaïsme avec leur principe de lutte des classes datant de l’ère glaciaire et dès lors perdaient toute raison d’être tant le sacrosaint capitalisme, sous l’égide de ces gourous du néo-libéralisme apporterait bonheur, sécurité et prospérité à toutes et tous.
Et qu’en est-il advenu ?
Fin 2008, les gourous ultra-libéraux de la finance nous avaient déjà fait la démonstration de leur exceptionnelle efficience, obligeant la plupart des gouvernements à mutualiser leurs pertes en s’endettant pour des décennies.
Aujourd’hui, force est de constater que ce modèle, criminel et suicidaire pour l’humanité entière, a atteint ses limites et nous démontre qu’il n’apporte que destruction, inégalité et pauvreté.
Les marchés, échappant désormais à tout contrôle, précipitent des pans entiers de la population dans la précarité. L’urgence est sociale !
Face à ces agressions du marché, nos concitoyens sont légitimement en droit d’attendre la protection de l’État ; parce que, ne l’oublions jamais, en démocratie, le devoir de l’État est de protéger les citoyens. La puissance publique doit, au travers de ses services et de sa sécurité sociale, se donner les moyens d’assurer cette protection.
Il nous appartient donc, à nous socialistes, avec nos valeurs d’égalité, de solidarité et de partage, de tout mettre en œuvre pour y parvenir.
Pour ma part, je crois plus que jamais en nos valeurs.
Rudy Demotte
