
3 minute read
COMPRENDRE
Ce document a été réalisé en collaboration et avec le soutien précieux de l’association AREA et de la Fondation Abbé Pierre. Il documente l’existence d’un bidonville montpelliérain afin de comprendre la situation à plusieurs échelles. Avec diverses disciplines telles que l’architecture, l’urbanisme et les sciences humaines et sociales, il observe conjointement les dimensions sociales et spatiales d’un tel habitat. Son fil rouge est la notion de “ressources” qui est déclinée en plusieurs thématiques. Usuellement, une ressource s’entend comme un moyen pour améliorer une situation difficile. Ainsi, à sa hauteur, chaque être humain mobilise quotidiennement une variété de ressources qui peuvent être pécuniaires, de l’ordre du savoirfaire ou de la compétence, de l’appel à des personnes morales ou physiques, tous ces divers «trucs et astuces» qui permettent de faire face aux situations dans lesquelles nous existons. Dans le cadre de ce travail, nous avons abordé différents types de ressources en leur ajoutant parfois des dimensions immatérielles. Mise en abîme, le document mobilise différentes sources : enquête de terrain, observation participante, entretiens semi-directifs, articles et livres universitaires, médias papiers et en ligne, plateformes d’Open Data de Montpellier Métropole Méditerrannée, etc. Largement illustré et documenté, le texte déroule différentes échelles qualifiées par des actions.
D’abord, VIVRE LES FRANGES s’intéresse au territoire. On y perçoit comment les habitants du terrain peuvent accéder aux aménités urbaines, par quels modes de transports et selon quelles temporalités mais aussi, selon leurs dire, les lieux qu’ils fréquentent et apprécient. On devine alors que cette frange métropolitaine existe grâce à diverses connexions et comment sa localisation entraine une proximité, ne serait-ce que toponymique, avec d’autres bidonvilles.
Advertisement
Ensuite, OCCUPER LE PAYSAGE montre l’implantation parcellaire du bidonville et la manière dont il est défini par des aspects physiques : ses délimitations paysagères, le bâti qui le compose, les fluides et réseaux qui y permettent la subsistance mais aussi la présence de déchets et d’espaces de stockages de matériaux qui le caractérise. Puis, la partie HABITER LE BIDONVILLE permet un zoom avant vers les habitats de fortunes et leurs occupants. A cette étape, un regard sur le groupe qui y vit ouvre vers un relevé « habité », initialement réalisé au 1/100° (soit 1centimètre sur le dessin équivalant à 1mètre dans la réalité). Ce document graphique permet une compréhension fine des conditions de vie des personnes. Il est ensuite synthétisé par les grandes typologies fonctionnelles des logements. On voit ainsi ce qui manque. On voit aussi qu’ici comme ailleurs, plusieurs niveaux de gammes coexistent. Plus ou moins indignes tous restent cependant cantonnés dans le champ de la précarité urbaine.
Enfin, la partie QUITTER LA PRÉCARITÉ renoue avec la notion de ressource en tant que compétence en s’intéressant aux différents savoirs-faire présents sur le site. De ce récit collectif, le texte passe ensuite à des récits individuels, racontés par les travailleurs sociaux, qui montrent la place du logement dans la construction des trajectoires. Ames sensibles s’abstenir, certains sont des crèves cœurs, la vie en bidonville peut briser, quand on y est, en sortir est une épreuve. Pour autant, des dispositifs d’hébergement et de logement existe et, par un abécédaire succinct, un tableau des synthèse et une ouverture vers des possibles, nous nous sommes ensuite attachés à recenser ces pistes.
Finalement, la conclusion intitulée IMPULSER LE CHANGEMENT permet de présenter le plan d’action élaboré avec la ville de Montpellier, afin de rappeller la raison d’être de ce document qui est de trouver des leviers de changement à court, moyen et long terme à partir de la connexion des ressources existantes. Ces moyens restent à partager entre les différentes parties prenantes : acteurs de la société civile telle que nous pouvons l’être, représentants de la personne publique, mais aussi et surtout, les habitants et habitantes de bidonvilles qui sont les premier acteurs désirants et désireux de ce changement.
Pour l’équipe de Quatorze, Daniel Millor-Vela et Nancy Ottaviano
