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Père Regard dans le cœur de Dieu

Editions Schleife, CH-Winterthour

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Titre de l’édition originale Vater Ein Blick in das Herz Gottes

© 2002 Geri Keller 1ère édition septembre 2003 © Editions Schleife, Pflanzschulstrasse 17, Case Postale 85, CH-8411 Winterthour, Suisse Tél. +41 (0)52 232 24 24 – Fax +41 (0)52 233 60 82 E-Mail: publications@schleife.ch – www.schleife.ch ISBN 3-907827-22-8 Les citations bibliques de ce livre sont tirées de la traduction Segond, sauf indication contraire.

Traduction: A. & S. Fritsch Couverture: Pia Maurer Impression: Jordi SA .le spécialiste média. Belp Tous droits réservés, même pour reproduction partielle et photocopie

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Table des matières

Préface de Geri Keller

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Préface de l’éditeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 1. Abba, Père . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 A la découverte de la véritable paternité 2. Comme un Père . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 Jésus, l’unique accès 3. Le «oui» du Père . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47 Le fondement décisif de la vie 4. Fils et filles du Père Une nouvelle dignité

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5. Enracinés dans la paternité . . . . . . . . . . . . . . .75 Le «visa» divin 6. Le «vrai Père» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .87 Une relation avec le Dieu vivant 7. Le Dieu miséricordieux . . . . . . . . . . . . . . . . .97 Un mot au «fils aîné» 8. Le tendre amour paternel . . . . . . . . . . . . . . .109 Faits et gestes du Saint-Esprit 9. L’éducation du Père Purifié par le feu

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10. Le Père éternel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .137 et l’Eglise apostolique 11. «Mon Père est plus grand que tout» . . . . . . . . . .149 Vivre dans la force de Dieu

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Préface

e n’ai ni prévu, ni écrit ce livre comme on pourrait l’imaginer. Mes amis des Editions Schleife m’ont un jour remis le manuscrit terminé. Ils auraient tout aussi bien pu me mettre un bébé dans les bras, dont je devais tout à coup assumer la responsabilité. Nous avons traversé une vraie douche écossaise de sentiments avant de nous rapprocher peu à peu. J’ai découvert des traits familiers dans les messages récents et me suis rappelé les circonstances et les douleurs d’accouchement qui les ont précédés. J’ai surtout réalisé que ce livre sur le Père ne couvre pas une période déterminée de ma vie, mais que c’est mon thème de vie par excellence.

Cela a d’ailleurs commencé à ma naissance. Ma mère menait une lutte désespérée sur la table d’accouchement. Je ne voulais pas venir. Finalement le médecin arriva, reconnut d’un simple coup d’œil la situation, sauta sur la table et, de ses genoux, poussa la nouvelle vie vers la lumière du jour. Un être bleu, déjà presque inerte, apparut, le cordon ombilical enroulé autour du cou. Après cela, le médecin me saisit par les petits pieds et me fit tournoyer jusqu’à ce que je fasse mon premier cri. Bien plus tard j’ai retrouvé cette expérience dans le Psaume 22,10: «Oui, tu m’as fait sortir du sein maternel, tu m’as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère.»

Le verset suivant de ce psaume semble avoir été programmé pour toute mon enfance et ma jeunesse: «Dès le sein maternel j’ai été sous ta garde, dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.»

Mes parents m’ont bien accompagné de leurs prières, mais sur le chemin de la vie, j’étais pratiquement abandonné à moi-même.

C’est là que j’ai vécu la formidable paternité de Dieu, il m’a pris par la main, m’a édifié de manière souveraine et a posé la base d’une confiance inébranlable. C’est comme si ma vie avait été placée sur des voies fixées d’avance et se dirigeait vers son des-

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tin de manière sûre, par-delà tous les aiguillages et obstacles.

L’histoire de «mon» crucifix peut servir d’exemple.

Au-dessus du piano à queue de mon professeur de chant, un chanteur d’oratoires connu, était accroché le corps en bois du Crucifié. Cette image représentait pour moi l’expression de l’amour paternel de Dieu, et je désirais ardemment de posséder une pareille image de Jésus. Dans la vitrine d’un magasin d’antiquités zurichois, je vis un jour une sculpture sur bois telle que je la convoitais. Je ne sais pas combien de temps je restai devant cette vitrine à contempler cette figurine. Je rentrai à la maison comme dans un rêve. Heureusement, c’était le début des vacances scolaires et j’aurais l’occasion de gagner l’argent nécessaire grâce à de petits travaux. Il m’arriva la même chose qu’à Jacob en son temps, avec Rachel. Le temps passa vite, et me voilà courant à perdre haleine dans les ruelles étroites du Niederdorf (quartier zurichois), lorsqu’une pensée m’effleura tout à coup: Et si le crucifix n’y était plus? Un coup d’œil, un coup au cœur: l’emplacement du crucifix était vide. J’ouvris la porte presque mécaniquement. Le propriétaire dut sentir ma profonde déception. Oui, il avait vendu la statuette. Je devais revenir deux heures plus tard, il verrait ce qu’il pourrait faire. Puis je me retrouvai devant le comptoir et quelque chose enveloppé dans du papier de soie se trouvait là: mon Jésus! Pour la première fois, je le tenais dans mes mains. Une vieille sculpture sur bois rustique du Tyrol.

Sur le corps vernis, quelques endroits piqués par les vers, le bras gauche tendu, visiblement recollé, les mains et les pieds transpercés, le tout d’une simplicité et d’une beauté poignante. Et lorsque le propriétaire du magasin m’offrit encore un tableau vide recouvert de velours avec un cadre doré et qu’il y fixa mon crucifix, mon bonheur fut à son comble. Pendant de nombreuses années, ce Jésus fut mon compagnon. Le jour de l’anniversaire de mon père, je réussis mon examen de théologie à l’Université.

Ainsi prit fin une période dont je pourrais dire par la suite: c’était un paradis de la bonté paternelle de Dieu.

Ce qui commença ensuite était semblable à une expédition à l’intérieur du cœur du Père, pour découvrir «ce qu’aucun œil n’a 8

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vu, ce qu’aucune oreille n’a entendu et qui n’est rentré dans aucun cœur d’homme». Trouver ce Père qui est plus grand que tout; une paternité qui est plus qu’une merveilleuse cloche de verre protectrice au-dessus d’une vie humaine. Les prédications réunies dans ce livre tournent toutes autour de l’expérience: ce Dieu est toujours différent: encore plus grand, encore plus saint, encore plus libérateur, encore plus miséricordieux, encore plus incompréhensible. Tout simplement différent! Si différent, que nous ne pouvons qu’adorer Dieu devant le miracle de la paternité divine.

Lorsque je vis ce seul mot PÈRE sur la couverture de ce livre, je fus d’abord étonné. Je le tenais devant moi, tantôt plus près, tantôt plus éloigné. Bien que si familier, il me parut étranger dans ces caractères, comme si je le lisais pour la première fois: PÈRE!? Est-ce là la raison pour laquelle nous enveloppons normalement ce mot: notre Père, mon Père, cher Père, Père éternel.

Nous avons aussi décidé d’ajouter un sous-titre à ce simple mot.

Cette petite expérience reflète une vérité profonde. Ce mot PÈRE dépasse largement notre entendement, il nous attire tout en nous inspirant la crainte. Il se tient devant nous comme une des merveilles de la nature devant lesquelles nous restons bouche bée. Tu peux essayer de les fixer sur un film tout en sachant qu’il n’est pas possible de capter la force originale de ce mystère. Moimême je ne suis qu’une partie de cette création comme une goutte d’eau dans les embruns des chutes du Niagara. Oh Père, unique espoir du monde !

Je remercie mes amis Ken Janz et Michael Herwig pour leurs services cachés d’orpailleurs. Je dédie ce livre à la mémoire d’un homme qui est devenu, pour de nombreuses personnes dans notre pays, un père et compagnon spirituel: Jakob Rietmann, de Herisau/Appenzell (1908–2001).

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Préface de l’éditeur

’est une grande joie pour nous de publier ce message de Geri Keller: un regard dans le cœur du Père céleste et sa paternité universelle.

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Ce livre est une compilation de différents messages que Geri Keller a tenus sur ce sujet au cours des dernières années, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Les indications suivantes peuvent aider le lecteur: (1) De par son élaboration, chaque chapitre en soi est complet. Bien sûr, c’est toute la gamme des prédications qui fait apparaître toutes les facettes de la paternité. Il peut donc y avoir des répétitions que nous avons sciemment laissées, car elles soulignent l’importance des aspects respectifs.

(2) Le style oral – bien qu’adapté au livre – a largement été maintenu. Il en va de même pour les prières en fin de chapitre.

(3) Les citations en italique sont tirées de la Bible (en général de la traduction Segond). Lorsqu’elles ne sont pas littérales, mais actualisées dans le cadre du sermon, nous les avons marquées «d’après + passage biblique».

Nous souhaitons vivement que le lecteur de ce livre soit béni par un nouvel accès au cœur de Dieu – ce merveilleux cœur de Père qui bat pour chacun de nous.

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Abba, Père A la découverte de la véritable paternité

Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils (j’ajoute) filles de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais c’est l’Esprit saint qui fait de vous des fils et des filles de Dieu et qui nous permet de crier: Abba! Père!» (d’après Ro. 8,14+15).

Le mot «Abba» est un tendre mot araméen pour père: Papa, Papi – il évoque quelque chose de très intime. Quelque chose qui coule de notre cœur vers le cœur du Père. Paul a également souligné cette relation profonde avec le Père dans son épître aux Galates: «Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin de nous permettre de devenir fils et filles de Dieu. Et parce que vous êtes fils (et filles) Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!

Ainsi tu n’es plus esclave, mais fils (et fille); et si tu es fils (et fille), tu es aussi héritier et héritière par la grâce de Dieu.» (d’après Ga. 4,4–7).

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Au plus profond de chacun de nous résonne ce cri exigeant l’amour du Père. Nous sommes à la recherche de ce Père. Si nous chantons par exemple: «Montre-moi ton cœur de Père, oh Dieu!», nous exprimons le profond désir que notre cœur soit apaisé par cet amour. Notre âme et nos pensées ont alors parfois des idées bien précises: «Prends-moi tout simplement dans tes bras! Tiens-moi dans tes bras, berce-moi, console-moi, caresse mes cheveux, fais-moi ressentir cela!» Beaucoup de personnes, avec lesquelles nous prions pour qu’elles reçoivent cet amour, sont déçues par la suite, parce que cela ne se passe pas comme elles se le représentaient. Parfois, il arrive que la douleur s’exprime, que l’on crie, que des forces cèdent comme résultat de telles prières. Qu’est-ce que cet amour paternel?

La lutte pour la paternité Il s’agit d’une lutte à la vie et à la mort! Lorsque Jésus est venu dans ce monde, Satan l’a affronté personnellement. Jésus l’a qualifié de «Prince de ce monde». Le Seigneur de ce monde est Dieu mais, avec la chute, Satan a revendiqué pour lui un droit de possession dans ce monde. Il joue au père. Il est le maître du mensonge qui essaie de simuler la paternité. Combien se sont laissés appeler «Pères». Des peuples entiers ont levé leurs yeux vers ces «Pères»! Combien d’hommes politiques, d’instituteurs, de professeurs, de médecins, etc., se complaisent dans cette pose de Père. Des gens ont été induits en erreur – à tel point que beaucoup ont même été abusés par des psychologues, des thérapeutes, des ecclésiastiques – sous le couvert de la paternité. C’est pourquoi Jésus a dit un jour: «Et n’appelez personne sur la terre votre Père!» (Mt. 23,9). Oui, nous avons besoin de pères et de mères spirituels, qui, à la place de Dieu, transmettent quelque chose de ce cœur. Mais nous ne nous appelons pas pères ni mères, car il n’y a qu’un seul Père! De ce Père il est écrit dans Ephésiens 4,6: «(Il est) au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.» La vraie paternité de Dieu est venue une nouvelle fois dans le monde au tra14

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vers de Jésus qui a dit: «Celui qui me voit voit la vrai paternité, le vrai cœur du Père!» (d’après Jn. 14,9).

Une lutte a éclaté autour de cette paternité. Car Satan savait que lorsque la vraie paternité se développerait dans le monde, il en aurait fini avec sa fausse paternité du mensonge, de la séduction, de l’humanisme, de l’idéologie, de la perversion, de l’abus des hommes. C’est pourquoi la lutte des puissances s’est enflammée. Satan a risqué gros en montrant à Jésus tous les royaumes du monde et en lui disant: «Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et m’adores!» (Mt. 4,9). Cette lutte pour le pouvoir fait rage aujourd’hui plus que jamais, une lutte qui consiste à placer le monde sous la vraie paternité. Mais cela signifie également que nous devons retourner à l’état d’enfant, que cet Esprit de fils et de fille soit répandu sur les femmes, les hommes, les enfants, les adolescents et les vieillards.

A Nuremberg1, la ville des Congrès du parti nazi lors du IIIe Reich, cette lutte fut particulièrement féroce; le mensonge de la paternité fut vécu et propagé d’une telle manière que des milliers de jeunes ont été entraînés vers une fausse paternité et amenés à lui consacrer leurs vies. Lors d’une visite à Nuremberg, il y a quelques années, je me suis réveillé un matin en me croyant en Chine! Bien que réveillé, je me suis longtemps dit: «Mais je n’ai pas de monnaie chinoise! Comment vais-je payer l’eau minérale que j’ai prise dans le frigo hier soir?» Ce n’est que bien plus tard que je réalisai: «Mais tu es en Allemagne! Tu as quelques marks!» L’impression de la Chine était prophétique! Car la confusion règne effectivement ici! La confusion autour de la paternité. La confusion règne dans ces luttes entre le Père de toute paternité et le père du mensonge. La puissance de l’adversaire se manifestera toujours là où cette lutte fait rage. Les démons criaient quand Jésus se rendait dans les synagogues ou dans les sépulcres.

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Ce message a été donné à Nuremberg 15