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4 perceptions erronées sur les investissements durables et ESG

La demande d’investissements ESG (investissements sur la base de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) et d’investissements durables est en hausse : de plus en plus d’investisseurs veulent un rendement social en plus d’un rendement financier. Pourtant, de nombreuses perceptions erronées subsistent. Joachim Aelvoet, Country Executive chez ABN AMRO Belgique rectifie quelques-unes de ces idées reçues.

1 Les investissements ESG et durables sont synonymes de rendements plus faibles.

Joachim Aelvoet : « On pense encore souvent, à tort, que les investissements ESG et durables génèrent des rendements plus faibles. Nous voyons dans nos propres résultats, qui remontent à plus de 10 ans, que cette hypothèse ne tient pas la route. Le long terme, dans le cadre de certains investissements, est évidemment primordial. En effet, il est logique que le rendement ne soit pas nécessairement inférieur à long terme. Un exemple ? L’accord de Paris sur le climat nous impose de réduire drastiquement nos émissions de CO2. Par conséquent, les compagnies pétrolières, qui ont une certaine quantité de combustibles en stock, pourraient ne jamais être en mesure de les utiliser. Cela aura un impact sur leurs bénéfices futurs et sur leur valorisation. À court terme, on peut affirmer que les compagnies pétrolières se portent très bien. Mais à plus long terme, leur avenir ne sera probablement pas aussi rose. Ce sont les entreprises qui ont la meilleure vision de l’avenir qui présentent le meilleur potentiel. »

2 Lesinvestissements ESG et durables ne font pas réellement la différence.

Joachim Aelvoet : « Que cela vous plaise ou non : les investissements ont un impact. Toujours. Ce que vous décidez, en revanche, c’est si cet impact est positif ou négatif. C’est la raison pour laquelle nous investissons beaucoup de temps dans les discussions sur la partie non financière avec nos clients. Nous vous donnons non seulement un aperçu de votre rendement, mais aussi de l’impact de votre portefeuille. Quelle quantité d’émissions de CO2 vos investissements compensent-ils ?

Votre portefeuille est-il conforme aux objectifs climatiques ? Dans ce cadre, nous ne nous concentrons pas uniquement sur les aspects écologiques, mais examinons aussi les Objectifs de développement durable des Nations Unies, par exemple. »

3 Les investissements ESG et durables offrent peu d’opportunités financières.

Joachim Aelvoet : « Comparez la situation à la quatrième vague industrielle ou, plus récemment, la numérisation : ces transitions ont généré un potentiel inestimable pour les entreprises qui ont pu prendre les devants. À l’inverse, les entreprises qui ont manqué ces transitions ont fait faillite. Nous nous dirigeons vers un scénario similaire avec la transition vers la durabilité. Notre banque s’appuie sur son expertise pour sélectionner les bonnes entreprises, à savoir celles qui obtiennent déjà de très bons résultats en matière d’ESG et les entreprises innovantes qui contribuent à un ou plusieurs thèmes de développement durable tournés davantage vers l’avenir, tels qu’un mode de vie sain, l’eau, les déchets et le recyclage, l’efficacité énergétique et la sécurité. La transition énergétique est également sur toutes les lèvres, notamment en raison de la guerre que nous connaissons aujourd’hui.

La majorité des entreprises sélectionnées sont dans le peloton de tête. Elles ne sont certainement pas encore les meilleures de la classe, mais ont l’ambition de participer pleinement à cette transition. Il y a là un réel potentiel économique et c’est à ce niveau que nous attendons les plus belles progressions. Nous sommes convaincus que l’évolution technologique, l’innovation produit et l’optimisation des processus entraîneront davantage de rentabilité, une accélération de la croissance des bénéfices et par conséquent, une valorisation plus importante sur les marchés. »

4 Les investisseurs n’osent pas (encore) opter pour des investissements ESG et durables.

Joachim Aelvoet : « Il y a sans conteste une prise de conscience, mais aussi de la prudence et des doutes. Nous avons constaté une accélération significative, principalement due à l’impact de la nouvelle génération. Quand votre enfant fait l’école buissonnière pour manifester pour le climat, en tant que parent, vous vous posez des questions. Même si certains doutes subsistent. Ce n’est pas un sujet facile. Faut-il, par exemple, investir dans l’énergie nucléaire ? Il n’y a pas de réponse claire à cette question. Nous voulons néanmoins vraiment mener cette discussion avec nos clients. Le message le plus important est le suivant : trouvez le bon partenaire pour en parler, pour vous guider. » d’investissements