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Les brigades du sel

Nos populations salicoles, proches d’un littoral déjà très surveillé pour cause de blocus, se réveilleront le 27 mars 1806 en état de siège douanier, situation dont ils pensaient s’être débarrassés depuis 1791. Les brigades en place ajoutèrent à leurs compétences le contrôle des sels. Il s’agira bien, selon les propres termes des Douanes, d’une «occupation» du territoire des marais salants et de ses populations. Les «dragons verts» évoqués par Balzac, puis plus proches de nous les tenues bleues aux pantalons rayés de rouge, vont ponctuer de leurs couleurs notre paysage durant un siècle et demi.

mal assimilées d’une époque incomprise, d’un jeu dont ils n’avaient vraiment jamais accepté toutes les règles. » Immanquablement se réalisèrent des unions de préposés qui épousèrent des filles en leurs lieux d’affectation, mais il semble que, sur le long cours, deux populations aient vécu l’une proche de l’autre sans «vouloir/ pouvoir» se connaître, la discipline dans les brigades et les fréquents changements de personnels orchestrés par la douane allant dans ce sens, au-delà d’obligations contractuelles, nous rapportera l’auteur. Curieux de mieux appréhender la compréhension d’une géographie physique et humaine assez semblable à elle-même depuis le début du 20 e siècle, l’auteur puise parmi une somme importante d’archives personnelles.

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De 1806 à 1945, minuit, à quelques années près, on peut évaluer cette enjambée historique à un siècle et demi. 150 ans à vivre sous le regard d’hommes en uniformes, jour et nuit, en tout lieu et à tout moment. Cela ne pouvait pas ne pas susciter, chez un observateur en immersion quotidienne parmi les derniers acteurs et témoins, une curiosité qui pût en rendre compte. Pendant de nombreuses années, Jacques Péneau a parcouru ce territoire salicole situé entre Loire et Vilaine, tapi au creux du flanc sud de la Bretagne. Il y réside.

À rencontrer ces gens du sel, nous livre l’auteur : « j’ai beaucoup appris et entendu des pages d’histoire de leurs vies, dans lesquelles, toujours évoluaient les gabelous … Ah ! Les douaniers ! On les trouvait au détour d’un chemin, près d’une cabane au creux d’un fossé de marais … derrière un buisson. Tout un pan d’un passé assez proche, m’était offert, comme si ces familles de «cueilleurs de sel», inconsciemment, tentaient de se débarrasser de scories

À cela vont s’ajouter traces et témoignages, relatifs aux activités de ces hommes en uniforme bleu, racontées souvent par leurs propres enfants, les ayant vécues au quotidien dans leurs familles et sur le terrain. Jacques Péneau nous fait appréhender le dernier siècle et demi d’un impôt sur le sel, devenu «taxe» après la révolution, mais qui ne réussira jamais à extirper les vieilles racines d’une Gabelle honnie tellement impopulaire. Un sel indispensable à la santé.

Le Journal Officiel de février 1946 va authentifier la disparition de cet impôt, notée par une petite phrase sibylline : « …suppression de la taxe sur le sel et la pêche … » Que reste-t-il de nos douaniers ?

Seuls vestiges, « Les Sentiers des Douaniers » ou, autrement dits, « Les Chemins des Gabelous » qui se signalent auprès des randonneurs sur notre littoral, inscrits désormais comme une sorte de patrimoine immatériel touristique de chaque commune concernée.

Les brigades du sel

Jacques Péneau

Éditions Mémoria

Le Bas Village - Mesquery - 44410 Assérac

154 pages, 18 €

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