Thaketa et Dawbon : du lotissement à la ville | 2019

Professeurs : C. Blancot - O. Boucheron

YANGON, MEGACITY ?

THAKETA ET DAWBON : DU LOTISSEMENT À LA VILLe

Lepage Louise - Randazzo Alice - Sancho de La Rosa Anaïs

2018-2019 ENSAPLV

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Nous souhaitons remercier les personnes que nous avons rencontré à Yangon qui nous ont accueilli et offert de leur temps et de leurs cultures. À tous ceux qui nous ont aidées tout au long de ce travail et tout particulièrement aux étudiants qui nous ont accompagnés et aux familles qui nous ont permis de relever leurs maisons. À nos enseignants, qui nous ont permis de vivre cette expérience hors du commun.

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sommaire

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INTRODUCTION

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FANTASMES DE L’AILLEURS ET RETOUR DE TERRAIN situation géographique de tHaketa et de daWbon plan urbain actuel de thaketa et dawbon

MÉTHODOLOGIE

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DU TERRAIN AU PROJET Approche du terrain : anthropologie DE L’ORDINAIRE Approche du terrain : L’eau qui nous guide

HISTOIRE

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MORPHOGÉNÈSE la géométrie du lotissement

TRANSFORMATION D’UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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DE LA CONDITION DES QUARTIERS PÉRIPHÉRIQUES À YANGON se connecter : aménager un pont délaissé «Évolution» urbaine et architecturale accÈs et utilisation domestique de l’eau LA RÉFECTION DES CANAUX se connecter : UNE GRANDE RUE POUR LE TRAMWAY

PRÉSENTATION DE TROIS SYSTèMES D’éTANGS DIFFéRENCIéS

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1. l’étang d’arakan

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un étang de rétention d’eau de pluie récit de terrain

2. L’étang deS AGRICULTEURS

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un ÉTANG de lagunage cultivé RÉCIT DE TERRAIN se réunir dans la rue 14 SE Réunir au bord dE L’ÉTANG : LA SALLE COMMUNAUTAIRE: VIVRE AU bord DE L’étang : maison de la rue 14 VIVRE AU MILIEU DE L’étang : LES HABITATIONS DES agriculteurs Étudier au bord de l’eau UNE ÉCOLE LES PIEDS DANS L’EAU se rÉunir teahouse: ÉTANG des agriCULTEURs SE RÉUNIR au milieu de l’eau : des equipements de loisir et de sport

3. L’Étang aux lotus

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UN ÉTANG DE RÉTENTION entouré d’une ceinture de lagunage RÉCIT DE TERRAIN vivre au bord de l’étang : maison des couturières se METTRE HORS D’EAU : RÉHABILITER UNE MAISON CONSTRUITE EN ZONE INONDABLE vivre PROCHE MAIS SéPARÉ DU BASSIN DE Rétention : le village récit de terrain se mettre hors d’eau : 31 février ou le projet de relogement du village

conclusion

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Après plusieurs mois de recherche et de documentation, par les livres, les cartes historiques et les photos d’archive, nous atterrissons enfin à Yangon.

Nous appréhendons.

Accumuler des connaissances à propos d’un ailleurs suppose ce processus obligé de confrontation entre la construction mentale que l’on se fait du lieu, un tissu d’images, d’histoires, un reflet et enfin, l’expérience du terrain.

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introduction

Fantasmes de l'ailleurs et retour de terrain

Il y a cet endroit à Yangon, séparé du centre ville par un fleuve du nom de Pazundaung, qui est devenu au cours des derniers mois un objet de fascination. À l’origine, c’est un lotissement aux dimensions impressionnantes, qui rivalise avec la « grille », le centre de la ville construit par les colons anglais. D’abord ville satellite, à l’époque de son établissement dans les années soixante sous le gouvernement post indépendance du colonel Ne Win, l’identité de ce quartier, aujourd’hui intégré à Yangon, garde les marques de cette distance avec ce qui peut être considéré comme les caractères urbains de la métropole. Ce quartier, c’est Thaketa.

Nous avons découvert Thaketa en étudiant les cartes anciennes de Yangon, notamment celles datant de 1930 et 1956.

Nous nous intressions alors aux rives du Pazundaung sur lesquelles étaient installés des villages et des industries (d’abord des rizeries puis des entrepôts de manufacture).

Le long des rives, sont identifiés les villages ainsi que des étangs de rétention d’eau. Ces derniers jouent un rôle essentiel dans l’organisation des urbanités et des pratiques au sein des villages. La carte de 1956 reprend en partie des éléments de celle de 1930 mais y figure le plan d’urbanisation du lotissement et notamment l’étrange dessin d’un vide en son cœur, qui se révèle être un ensemble d’étangs, connecté au système de canalisation des eaux usées.

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situation géographique de tHAKEta et de daWbon Des quartiers de la périphérie de Yangon en pleine transformation.

takheta dawbon

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Légende : Rivière Etang de rétention d’eau de pluie Etang de lagunage Parc et espaces verts Emprise industrielle Voierie Parking Masse boisée Habitation Ecole Religieux Marché Habitation gouvernementale Industries Voie de chemin de fer

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plan de Thaketa et Dawbon

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méthodologie 14

DU TERRAIN AU PROJET

La méthodologie de projet consiste à faire émerger du récit de terrain des hypothèses de travail, nourries par les qualités d’habiter et de construire que nous avons relevées.

C’est ainsi que dans la présentation de ce travail, vous trouverez chaque fois les projets proposés dans la continuité du récit de terrain. Les propositions et hypothèses que nous avançons (plus ou moins développées) sont indiquées par un liseret de couleur orange.

Cette recherche nous a ammené à travailler différentes échelles, depuis les question urbaines jusqu’à l’architecture, autour de trois idées fondatrices SE CONNECTER, SE RÉUNIR et SE METTRE HORS D’EAU.

Approche du terrain:

anthropologie DE L'ORDINAIRE

Chaque lieu est l’occasion d’observer et d’analyser dans le détail les situations habitées de la vie quotidienne que nous rencontrons.

Par le biais du rapport dialectique humain/ espace comme grille de lecture, nous tentons d’appréhender la profusion des informations que nous donne à voir le terrain. Certaines paraissent opaques comme les pratiques religieuses et notamment bouddhistes auxquelles nous sommes complètement étrangères.

Par exemple, nous découvrons un jour les fines cordelettes pendues aux façades auxquelles est fixé de l’argent que viennent récupérer les jeunes moines. Il y a aussi des comportements culturels spécifiques comme le rapport au corps et à l’intimité. Se laver en public semble commun, tandis que les démonstrations d’affection ne sortent pas de la sphère privée.

Aussi, pour éviter l’écueil d’interprétations ethnocentrées, nous utilisons une approche interdisciplinaire : coupler les méthodes d’analyse pour créer une grille de compréhension au plus près des situations. Pour cela, nous notons et dessinons toutes nos observations en portant attention aux conditions de réalisation des situations étudiées : les conditions spatiales telles que les caractéristiques du périmètre dans lequel se déroule la situation, si c’est un espace public ou domestique, ses résonances à l’échelle de la ville, etc. Mais aussi des éléments plus particuliers comme l’endroit où se trouve l’autel dans les habitations que nous relevons, s’il y a un muret propice à la détente, si l’arbre porte son ombre à l’emplacement où se rassemblent les riverains, si l’eau apporte de la fraîcheur à un courant d’air ou ce qui constitue les seuils entre espace extérieur et domesticité, que ce soit la marche d’entrée, ou les pots de fleurs disposés pour délimiter un espace intermédiaire. Enfin, nous nous attardons sur les techniques du corps : comprendre comment l’espace s’habite à l’échelle du corps telle que la position privilégiée

accroupie par exemple (Les techniques du corps, Marcel Mauss, 1934). L’aller-retour entre les différents niveaux d’observations, du corps jusqu’à la cartographie urbaine, commence à esquisser les contours de l’identité des lieux.

En dessinant dans le détail l’habitat, on dessine une idée de ce qui constitue la « maison », le foyer. L’acte même de dessiner fait surgir à la conscience de l’observateur ce qui fait l’habité. C’est ainsi que la pluralité des espaces relevés nous plonge immédiatement dans la richesse des modes d’habiter et des aspects culturels. Outre le dessin et les notes, nous utilisons les outils visuels de la photographie et de la vidéo. Ce sont des supports essentiels à la collecte d’informations. À la fois mémoire de l’instantané et représentation vivante dans le temps et dans l’espace, ces outils permettent de revenir sur des éléments que nous n’aurions pas remarqués de prime abord. Ils viennent comme un contrepoint à l’écriture et au dessin qui fixent nos impressions, en complétant ce qui nous aurait échappé sur place. Ces supports sont aussi des vecteurs de transmission : pour échanger avec les habitants et identifier des éléments, la photographie est un excellent médium qui sort du registre du langage spatial (comme les cartes).

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méthodologie

Approche du terrain:

L'eau qui nous guide

Nous n’arpentons pas les lieux complètement au hasard. La carte de 1930 à la main, nous repérons les étangs, ceux qui datent de l’époque des villages qui ont aujourd’hui été remplacés par la ville. Après, c’est avec l’aide de la vue satellite que nous entrons dans Thaketa, découvrir la nature des vides (parfois étangs de rétention d’eau de pluie, parfois étangs d’eaux usées) qui structurent le grand lotissement. Chaque fois, nous regardons l’eau qui s’écoule. L’eau de pluie des étangs, les eaux usées des canaux et des bassins plantés ou cultivés, l’eau des réservoirs, l’eau du fleuve. Finalement, la démarche d’approche du terrain, c’est une mise en tension constante entre les traces de l’histoire des lieux et le processus de transformation rapide que connait ce territoire, aujourd’hui très attractif. La présence, la maîtrise et l’accès à l’eau sous ses différentes formes (caniveaux, étang, mise hors d’eau) cristallisent et structurent les différents enjeux du développement de Thaketa.

N’oublions pas que la culture, c’est-à-dire les usages domestiques et les croyances (quelles soient animistes, bouddhistes, hindouistes ou islamiques) placent au sein et à l’origine de toute forme d’établissement humain, l’ « entité » eau comme élément fondateur. L’eau à Thaketa et Dawbon, c’est l’estuaire et la pêche, c’est le fleuvefrontière, franchi par les bateaux, enjambé par les ponts, c’est les marées dont on se protège, c’est les moussons et donc les inondations, c’est l’eau de pluie, volontiers domestique des étangs de rétention, c’est les eaux sales des caniveaux qui se déversent dans des pièces d’eau couvertes par les liserons que cultivent de petites communautés d’agriculteurs.

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PATHEGYI

DAWBON NANABAING ARAKAN

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ĂŠtang d'eau de pluie

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ÉTANG d’eauX USÉES CULTIVÉ

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rivière

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histoire

morphogénèse

La prise de possession de la ville par les Britanniques en 1852 entraîne la reconstruction quasi totale de Yangon selon les plans du lieutenant Fraser (inspirés par Montgomery), une grille composée d’axes principaux est-ouest et d’axes secondaires nord-sud qui leurs sont perpendiculaires. Yangon (re)naît moderne. Sous la gouvernance coloniale, la ville connaît un essor économique, - de part sa qualité de port d’exportation (notamment de riz) - se développe rapidement et dépasse les limites de son dessin initial d’urbanisation avec un afflux de migrants, venus à la fois des zones rurales et d’Inde.

les rizeries sur les rives de Pazundaung Creek au début du XXe siècle

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vue aérienne de Yangon où l’on aperçoit sur la rive est de Pazundaung Creek, des entrepôts industriels et des terres agricoles. (date présumée : 1942)

Dans les années 20-30, l’extension de Yangon suit principalement un axe nord-sud : les terres se trouvant de part et d’autre de la «grille», à l’est et à l’ouest étant marécageuses, leur urbanisation est freinée durant cette période. Les rives de Pazundaung creek, à l’est de la ville, sont alors occupées par quelques rizeries à proximité de l’eau (voir figure 1) et les cartes indiquent de grandes emprises qui esquissent une occupation de nature différente du centre ville. En effet, ce territoire est alors destiné à l’exploitation et la production, de part sa situation géographique avantageuse : d’une part sa proximité du port d’exportation et d’autre part son rapport à Pazundaung creek, une voie maritime de transport privilégiée pour acheminer les ressources depuis l’arrière pays. Sur la carte de 1929, on remarque qu’une ramification du chemin de fer traverse le fleuve Pazundaung pour venir desservir directement les entrepôts et donc faciliter le transport de marchandises. Après cette première phase d’industrialisation des rives, la carte de 1930 montre une densification et une transformation de la forme des constructions qui occupent les berges, laissant présager un changement de fonction vers une activité manufacturière.

Ce n’est que sur la carte datant de 1930 que sont indiquées des habitations dans cette zone : des villages et les étangs de rétention autour desquels ils s’organisent ainsi que leurs noms : Arakan, Kizu, Dawbon.Après l’indépendance le 4 janvier 1948, le pays connaît une période de troubles et d’instabilité politique,

Logement collectif datant des années 50 à Yankin

appelée Insurrection multicolore. Cela entraîne un exode rural important, les ruraux cherchant refuge dans les villes qui offrent une relative sécurité. La population de Yangon augmente rapidement, générant la formation de groupes de résistance armée de différentes allégeances politiques qui se confrontent au nouveau gouvernement du Myanmar, encore fragile. À la fin de la 2nde Guerre Mondiale, la population de Yangon est d’environ 450 000 habitants contre 650 000 en 1951 dont près d’1/3 de réfugiés et 8% de squatters. (rf : Yangon : the Emergence of a New Spatial Order in Myanmar’s Capital City, Than Than NWE in Sojourn : Journal of Social Issues in Southeast Asia, vol. 13, No. 1 (avril 1998) pp. 86-113 (38 pages)) Pour gérer cette situation critique de surpopulation et de congestion, le gouvernement s’investit dans de nombreux projets de construction de logements mais aussi de « slum clearance » dans les années 1950, tels que les logements collectifs en brique à bas coûts construits à Yankin pour loger 5000 familles (voir figure 3) ou la mise en place de camps de transit. Conscient de l’impact limité de ces projets face à la crise du logement que connaît Yangon, le gouvernement U Nu encourage parallèlement les initiatives privées, et des organisations de travailleurs voient le jour (par exemple, la construction d’un nouveau quartier aux limites de la ville par des familles de dockers).

La prise de pouvoir par Ne Win marque un changement radical dans les politiques de gestion de la crise du logement et de déplacement des populations.

Sous le « Caretaker Government », 3 villes satellites sont ainsi créées ; au nord de la ville, North et South Okkalapa, et à l’est de Pazundaung Creek, Thaketa. Les méthodes de relogement se durcissent sous la direction de Ne Win qui

portrait de Ne Win

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histoire

morphogénèse

Thaketa est Création des intégrée villes satellites à la North Okkalapa, municipalité South de Yangon Okkalapa, Thaketa

1958 -59

indépendance

1948

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1962

coup d’état militaire

Insurrection multicolore

1962

Les townships de Okkalapa, Thingangyun et Thaketa absorbent 42,5 % de la population de Yangon.

1973 1983

sans logis et squatters» déplacés du centreville vers banlieues populaires 1985

Création de 3 nouvelles villes satellites : Dagonmyothit, Shwepyitha et Hlinetharya 1988

YANGON ET SON AGGLOMÉRATION Stay Order décrété par le général Ne Win

1963

révocation du Stay Order

1973

MYANMAR

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histoire

n’hésite pas à procéder au déplacement forcé des habitants illégaux hors du centre (environ 200 000 personnes, c’est-à-dire près de 15% de la population totale de Yangon en 1960). Il faut tout de même préciser que si le gouvernement U Nu est réticent à s’investir dans ces politiques de déguerpissement, c’est par clientélisme politique, les squatters et migrants habitant les kwet thit ayant obtenu le droit de vote.

Entre janvier et mai 1959, c’est 25 000 bashas (habitations de squatters) qui sont détruites.

De plus, Ne Win se désengage des politiques de construction de logements populaires, ce qui participe à l’augmentation de la spéculation foncière et immobilière et donc à la densification des constructions existantes : dans le centre ville, les appartements se subdivisent, dans les zones résidentielles les jardins sont fractionnés et les banlieues se peuplent rapidement (entre 1973 et 1983 les trois villes satellites absorbent 42,5 % de la population totale de Yangon). (rf : sous la dir. Gabriel Defert, Birmanie contemporaine, IRASEC, les Indes savantes).

Cette politique de relogement dans des villes satellites à la périphérie de la ville représente une transformation essentielle dans le développement de Yangon et de ses limites (en 1962, les 3 villes sont intégrées à la municipalité de Yangon).

La genèse de Thaketa, dont le dessin de planification apparaît pour la première fois sur la carte de 1956, c’est-à-dire avant la prise de pouvoir de Ne Win, reflète donc les enjeux contemporains et les politiques qui ont amené à son établissement : certains critiquent l’aspect autoritaire de ce déplacement des populations les plus pauvres sous couvert d’amélioration de leurs conditions de vie et pointent du doigt l’absence de services de proximité dans ces quartiers excentrés, la non prise en charge par les services publics de la viabilisation des terrains.

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Selon un rapport sur la vie quotidienne à Thaketa en 1987, les conditions de vie sont alors rudimentaires, et les relogés sont pour

partie coupés de leur lieu de travail puisque la majorité travaille dans le secteur informel (vendeur de rue par exemple) dans le centre ville, accessible par les transports en commun au prix élevé. Selon ce rapport, 84% des foyers du ward étudié (Shukhintha ward) sont des migrants venus de l’extérieur de Yangon et 70% vivent sous le seuil de pauvreté. La plupart des familles possèdent leur maison mais celles-ci sont petites, surpeuplées et généralement faites de bambou et de chaume plutôt que de bois et de maçonnerie (les rendant vulnérables au feu durant la saison sèche).

Concernant la vie sociale, Naing Oo remarque que le seul loisir de ces populations très pauvres est de boire à la teahouse. Cependant, les relations sociales entre les familles sont très fortes : l’assistance mutuelle est commune entre voisins (surveiller les enfants, partager des denrées, donner un peu d’argent pour les grandes occasions). Dans un quartier très pauvre, en manque de services, la solidarité devient essentielle pour survivre. Bertil Lintner avance que la résistance déterminée des travailleurs résidents dans les villes satellites de North et South Okkalapa ainsi que Thaketa face à l’armée durant les protestations anti-gouvernements de août-septembre 1988 cristallise la rancœur contre le « caretaker government » due au relogement forcé et à l’extrême pauvreté. (SEEKINS Donald M. Socialist Rangoon : the satellite towns in State and Society in Modern Rangoon, pp. 108-110).

Au fil des rencontres que nous faisons à Thaketa, nous apprenons l’histoire de certaines familles qui vivent là depuis la création du lotissement. « Avant, les rues étaient en très mauvais état et les maisons étaient faites de bambou. Il n’y avait pas autant d’habitants et beaucoup de squatters vivaient ici. »

Ce à quoi, on peut lier les propos de Pierre Clément dans Cités d’Asie, qui évoque la manière dont les villes satellites ont été loties : « Les petits fonctionnaires, employés, artisans furent relégués peu à peu vers des banlieues populaires éloignées (…) où leur étaient allouées des parcelles de terrain à bâtir, dans les rizières. » C’est-à-dire que de simples lopins de terre non viabilisés ont été attribués aux populations les plus pauvres, au milieu des rizières qui occupaient jusqu’alors les terres à l’est de Pazundaung Creek. Ceux qui avaient plus de moyens, se sont débrouillés pour rester dans le centre ville, ce qui a libéré des parcelles qui ont été alors occupées par des « squatters ». Un homme interrogé nous explique qu’à l’époque, il a fallu remblayer les sols marécageux avec la terre des collines environnantes, ce qui a été réalisé par les futurs habitants.

carte historique de 1930

carte historique de 1956

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histoire

morphogénèse:

la géométrie du lotissement

En observant le plan d’urbanisation de Thaketa, on remarque tout d’abord que le dessin du lotissement, notamment la voie principale qui forme son contour, correspond à l’emprise de la ramification des chemins de fer qui venaient desservir les industries sur la rive.

Il faut aussi considérer les vides : ceux qui se révèlent être un ensemble d’étangs de lagunage à la géométrie remarquable, deux croix nord-sud, et ceux qui semblent avoir été conçus pour accueillir des équipements mais qui aujourd’hui sont grignotés par une urbanisation résidentielle (d’où le manque de service de proximité ?)

Une autre remarque au niveau de la géométrie du plan : le découpage des îlots et des parcelles se fait selon une règle de proportion de 1 sur 3. L’îlot mesure 44m sur 132m et est découpé en parcelles dont la largeur varie selon le redécoupage au cours du temps. On considère que la parcelle d’origine mesure 6 mètres de large. Bien que ni le dessin ni le découpage parcellaire ne le laissent pas présager, -de part sa relative rigidité-, Thaketa est un quartier très riche présentant une multiplicité de modes d’habiter, d’occupation des parcelles, de construction, de plantation des espaces.

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DĂŠcoupage ilot et parcellaire

emprise du chemin de fer

Dessin d’urbanisation du lotissement

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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DE LA CONDITION DES QUARTIERS PÉRIPHÉRIQUES À YANGON

On peut considérer que Thaketa et Dawbon forment une «presqu’île» puisqu’ils sont entourés par les eaux de Pazundaung creek et Bago river. L’isolement relatif de ces quartiers par rapport au centre ville représente une contrainte majeure pour les habitants qui ne possèdent pas leur propre véhicule : Les transports collectifs, que ce soit le système de bus (assez inefficace d’après les habitants rencontrés) ou l’accès au train sont un frein à leur mobilité, sachant qu’une majorité d’entre eux travaillent en centre ville.

Outre cette question de l’accès au reste de la ville et aux lieux de travail, la voiture, moyen de transport privilégié dans l’aménagement du territoire, transfigure aussi les espaces de circulation et donc les rues, devenues des grands axes routiers, empruntés pour effectuer le trajet centre-ville - Thilawa, une des nouvelles centralités économiques de Yangon.

Les 3 ponts qui enjambent Pazundaung creek pour relier Thaketa et Dawbon sont conçus de la même manière pour le traffic routier. Le manque de considération pour les piétons, généralisé dans l’aménagement de Yangon (voir mobilité : accélératrice d’inégalités socio-spatiale) s’illustre bien dans la traversée sous le soleil de plomb ou la pluie battante sur le trottoir étroit qui longe les quatre voies de Thaketa bridge. Nous avons observé que le pont que remplace le New Thaketa Bridge construit en 2018, existe toujours et est emprunté par quelques personnes, en vélo ou à pied, pour éviter le traffic intense du nouveau pont en activité. Cet ancien pont, plus étroit, est voué à être détruit.

train

trycicle

voiture

bus

vĂŠlo

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hypothèses de travail 40

se connecter :

aménager un pont délaissé

Ce pont délaissé est pour nous l’opportunité de créer un passage habité, dédié aux piétons et aux cyclistes. C’est l’occasion de donner facilement accès à la station Pazundaung de la Circular Line et de créer une galerie profitant du paysage du fleuve, qui est très rarement visible dans ces quartiers. En effet, les rives de Dawbon ne sont presque pas accessibles, autrement que par les habitations et les industries qui l’occupent.

Une couverture légère en bambou, greffée à la structure existante, permettrait donc de redonner des qualités à cet espace de circulation en terme de spatialité, de paysage, d’ombre en aménageant des espaces de marché et de détente.

UN PONT POUR LES HABITANTS vue d’oiseau du projet de pont depuis la rive ouest de Pazundaung creek

PARCOURS VERS LA STATION DE CIRCULAR LINE plan urbain

UN PONT HABITÉ coupe du pont

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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«Évolution» urbaine eT architecturale

PROJECTION DE LA DENSIFICATION DU BATI axonométrie de la rue 14 à partir du relevé

L'ÉVOLUTION DU BÂTI ET LE CYCLE DE L'EAU

Thaketa et Dawbon, à l’origine des banlieues populaires isolées du centre-ville sont aujourd’hui devenus des quartiers très attractifs sous l’influence du développement urbain et la modernisation des infrastructures de transport (les ponts) vers le centre ville et Thilawa. Les maisons modestes sont remplacées peu à peu par des immeubles de rapport (ou parfois par des maisons luxueuses). C’est à la fois le visage de ces quartiers résidentiels et les modes d’habiter qui se transforment, avec la diffusion d’un modèle générique de densification. Cela interfère aussi dans le fonctionnement du quartier, notamment au niveau de la gestion des eaux. L’accès à l’eau et donc les pratiques domestiques des habitants de ces immeubles (munis de réservoir sur les toits ou dans chaque logement) deviennent radicalement différents.

usées tend à devenir caduque face à la forte densification de logement que génère cette transformation des formes bâties.

Cependant, de nouveaux types d’étangs sont construits. Nous avons relevé l’un d’entre eux, tout en béton, sur lequel se trouve un autel mais dont les eaux ne sont pas accessibles.

Des aménagements publics lui sont associés et beaucoup de gens viennent s’y promener (voir la coupe de l’étang en béton).

L’accès à l’eau représente déjà actuellement une problématique essentielle pour les habitants : les bassins de rétention d’eau de pluie sont remblayés pour augmenter le foncier, il n’y a pas d’eau courante et les habitants doivent se fournir chez des vendeurs d’eau potable ou faire remplir leur réservoir par des camions. Le rapport aux backlane et aux canaux change, les sections de canal devant les immeubles étant systématiquement couvertes par des plaques de béton. De même, le système de récupération et de lagunage des eaux

DIFFÉRENTS DISPOSITIFS AUTOUR DES PRATIQUES DE L’EAU

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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Nini, chef de quartier, gère l’organisation d’une partie de ce qui correspond à l’ancien Arakan, Than Thinbawkyin Dawpon Township. Elle insiste sur les nombreux problèmes de coupure d’électricité et d’accès à l’eau courante. Elle nous explique la manière dont évolue le bâti, comment les immeubles de rapport remplacent progressivement les maisons en bois d’origine. La famille, sous la direction de Nini et du grand-père paternel (originaire de Rakhine), a fait construire un petit immeuble collectif sur la parcelle sur laquelle vivait la famille en faisant appel à un « contractor ».

L’immeuble est divisé en 2 parties, l’une d’entre elles appartenant à la famille. 10 familles et 50 personnes y habitent dont 6 familles « étrangères », selon Nini. Étrangers au quartier ? Étrangers à Yangon ? difficile à déterminer. Elle raconte qu’un grand nombre d’étrangers viennent s’installer à Dawbon et qu’ils s’organisent collectivement pour construire de petits immeubles comme celui-ci. Elle semble fière de la construction de l’immeuble, et nous rappelle que la famille a l’habitude de donner du riz et de l’huile aux personnes les plus pauvres.

En face, 7 personnes (Parents, enfants, oncle et grand-mère) vivent dans une maison qui possède un étage. La fille de cette famille se joint à nous pour discuter.

L’IMMEUBLE DE NINI élévation d’une rue de Dawbon qui montre la diversité des types

L’ETANG MODERNE coupe relevé d’un étang en béton à Dawbon

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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LA RUE OU SE SITUE L’IMMEUBLE DE NINI plan relevé d’une rue de Dawbon

escaliers

appartements

entrée escaliers rue

habitat

latrine

rivière cour rue

coupe schémative explicative schéma d'organisation

plan schématif explicatif orientation

cuisine

eau

laver religieux repos végétation eau Atelier

batiment rue

trame

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DIFFÉRENTS TYPES D’HABITATIONS RENCONTRÉES À THAKETA ET DAWVBON

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TRANSFORMATION DES QUARTIERS EN CHANTIER : Les petits immeubles remplacent les maisons modestes.

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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accès et utilisation domestique de l'eau

linge linge

direct direct

douche douche Réservoir Réservoir en en béton béton approvisation approvisation privé privé cuisine cuisine et et vaisselle vaisselle

vendeur d’eau en bidon

bassin de rétention d’eau de pluie

bidon interieur

bidon exterieur

direct

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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LA RÉFECTION DES CANAUX

Un réseau de canaux similaire à celui sur lequel est construit la grille du centre-ville gère la récupération des eaux de ruissellement et des eaux domestiques, se déversant tantôt dans des étangs de lagunage, - ces derniers étant une particularité de Thaketa -, tel que celui que nous avons relevé (voir l’étang de lagunage cultivé p.82), tantôt dans les rivières (Pazundaung creek ou Bago river) qui bordent Thaketa et Dawbon.

Ces canaux sont de natures variées en fonction des sections relevées : parfois maçonnés et couvert, parfois de simples dépressions plantées (voir catalogue des canaux page 58 et relevé de la rue 14 p.91), ils participent à la grande diversité des séquences que nous avons relevées entre l’habitation et la rue, ce qui est particulièrement remarquable dans un lotissement.

Leur aménagement et entretien très variables représentent un enjeu majeur dans la gestion de l’eau, - surtout en temps de mousson- puisqu’on remarque souvent que l’eau ne « coule » plus, restant stagnante.

Les déchets, pollution domestique, que recueille ce système de canaux représentent de plus un problème évident pour son bon fonctionnement, bloquant l’eau et provoquant l’inondation de certaines habitations, même en saison sèche. Le système, en bout de course par rapport aux autres quartiers de Yangon, subit aussi les défauts de ceux qui se trouvent en amont.

Un grand projet de rénovation a donc été engagé par le YCDC dont nous avons rencontré la représentante responsable du township de Thaketa, qui nous explique que l’enjeu essentiel est le respect et

l’entretien de ces canaux, à la fois par les services de la ville mais aussi par les habitants.

D’ailleurs, Le financement de chaque canal revient aux habitants de la rue même : les habitants de la rue 14 nous racontent que les travaux reviennent à 180 000 kyats. Beaucoup considèrent ces travaux comme essentiels pour l’amélioration de leurs conditions de vie mais cela leur demande un engagement financier considérable. De plus, comme nous l’avons évoqué précédemment, Thaketa est en pleine transformation et une majorité des chaussées, à l’origine de terre battue, ont été rénovées (3 fois dans la rue 14 depuis sa création, par exemple).

Le rehaussement des chaussées aggrave les inondations des habitations qui la bordent, dont le niveau du sol se retrouve alors en-dessous de celui de la chaussée. Le mauvais état des canaux, couplé au rehaussement de la chaussée au-dessus du niveau du sol des logements, condamnent les habitants à vivre sur leur lit pendant les inondations qui durent chaque fois entre 2 et 3 heures, charriant insectes et serpents dans leur demeure. La seule solution envisageable est donc de reconstruire les bâtisses au- dessus du niveau de la chaussée, ce que beaucoup ne peuvent se permettre économiquement.

Un autre aspect de la question de la réfection des canaux est leur maçonnage ainsi que leur couverture systématique à l’aide de plaques maçonnées. D’une part, ce dispositif permet une moindre récupération et infiltration des eaux de ruissellement mais c’est aussi une manière de couper physiquement Thaketa et ses habitants de cette eau qui coule, de ces espaces plantés, habités qui participent aux qualités paysagères du quartier.

Le plan ci-contre a été réalisé à partir d’un plan technique que les services du YCDC en charge de la gestion des eauxet de la réfection des eaux nous ont donné. Y sont indiqués les étangs d’eaux de pluie et d’eaux usées ainsi que les canalisations et canaux de récupération des eaux qui sont en cours de rénovation.

PLAN TECHNIQUE DU SYSTÈME DE DRAINAGE DE THAKETA plan realisé à partir d’un document du YCDC

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TRANSFORMATION D'UN QUARTIER PÉRIPHÉRIQUE

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le réhaussement des rues influence le renouvellement du parc bâti. les anciennes constructions deviennent inondables.

canalisation en terre délimitée par des tôles soutenues par des bambous canalisation en terre pont en béton et chaussée en terre

canalisation en béton et installation d’une «teahouse» canalisation en béton chaussée en terre

installation d’un commerce alimentaire canalisation en terre chaussée en béton

maison en contrebas canalisation béton chaussée surélevée en béton et chaussée en contrebas en terre

évacuation des eaux dans une «backlane» canalisation en béton chaussée en béton

passage de l’habitation à la rue canalisation en terre chaussée en béton

canalisation en terre chaussée en béton délimitée par des briques

travaux de recouvrement avec des dalles en béton canalisation en béton chaussée en béton

canalisation en béton chaussée en béton

canalisation en béton sur laquelle repose un réservoir en béton chaussée en béton

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hypothèses de travail

se connecter :

UNE grande rue POUR LE tramway

La grande voie du nom de Yamonar road qui se prolonge en Min Nandar road, à l’interface entre les deux quartiers de Dawbon et Thaketa, s’inscrit dans le tracé de l’ancienne voie de chemin de fer qui desservait autrefois les industries occupant les rives du fleuve. C’est un tracé majeur, de part sa qualité d’interface entre les deux townships de Dawbon et Thaketa.

Cependant, les qualités urbaines de cet axe sont supplantées par le flux routier. Les espaces de part et d’autre de la chaussée, assez larges (au moins 5 mètres), sont aujourd’hui pour partie habités comme des extensions des rez-de-chaussée des bâtiments, délimités par des arbres et des petits aménagements (pots de fleur, banquette, etc).

Le projet consiste à réaménager cette grande rue en préservant ce qui constitue ces seuils, entre la rue et la domesticité tout en offrant des qualités urbaines.

Dans un premier temps, il s’agit d’installer, suivant le dessin du train qui existait autrefois, un tram-train depuis la gare de Malwagon, connectant les quartiers à la Circular Line dans la continuité du projet de restructuration de la gare de Malwagon tout en profitant du pont délaissé, qui double celui utilisé pour relier le nord de Thaketa et Malwagon.

Couplé au projet d’aménagement du pont, cela permet d’intégrer véritablement ces quartiers périphériques à la ville de Yangon, en favorisant les besoins des habitants.

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De plus, il s’agit de privilégier les cheminements piétons en se saisissant de la problématique de la gestion des eaux. C’est-àdire intégrer la gestion des eaux de ruissellement et des eaux usées, enjeu essentiel à Yangon notamment en saison de mousson, dans un travail paysager pour créer des jardins d’eau et des espaces de promenade ombragés, comme

nous avons pu en observer dans le réseau des rues plus étroites du lotissement.

Cela en canalisant les eaux de ruissellement, par un système de noue mixte (à la fois infiltrante et drainante) et de caniveaux qui permettrait de valoriser cette eau qui s’écoule tout en maîtrisant les dangers qu’elle présente (tels que les inondations).

projet d’un tramway pour thaketa et dawbon

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hypothèses de travail 62

se connecter :

UNE GRANDE RUE POUR LE TRAMWAY

la grande rue habitée coupe axonométrique 1/100

la grande rue : noue et tramway plan des amĂŠnagements 1/200

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3 étangs

présentation de TROIS SYSTèMES D'éTANGS DIFFéRENCIéS Des lieux que nous découvrons au cours de notre arpentage du terrain, se distinguent notamment les étangs, des étendues d’eau stagnante, construits par les hommes. Autour de ces pièces d’eau, s’organisent des urbanités remarquables. Nous avons donc analysé 3 étangs, dont le rôle au niveau urbain, domestique et culturel diffère ainsi que la nature de leurs eaux.

1

2

3

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L’étang d’Arakan: Un étang de rétention d’eau de pluie, datant de l’époque des villages.

L’étang des cultivateurs : un étang de lagunage d’eaux usées L’étang aux lotus : un étang hybride, un bassin de rétention entouré par un étang de lagunage cultivé, que nous avons surnommé d’après sa végétation.

SITUATION DES ÉTANGS RELEVÉS plan de situation de Thaketa et Dawbon

3

2

1

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1. l'ĂŠtang d'arakan

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2. L'ĂŠtang des agriculteurs

3. L'ĂŠtang aux lotus

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1. l'ĂŠtang d'arakan

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1. l'étang d'arakan

un étang de rétention d'eau de pluie

L’étang de rétention d’eau de pluie d’Arakan a cela de particulier qu’il date d’une époque antérieure au lotissement de Thaketa et Dawbon. Il a un rôle de réservoir collectif qui permet aux habitants de s’approvisionner en eau propre tout au long de l’année (notamment durant la saison sèche).

Ici, il s’agit pour nous de saisir cette ambiance de « village » (c’est ainsi que certains habitants nomment l’endroit) et la mémoire qui y réside encore depuis le temps où Than Thinbawkyin Dawpon Township s’appelait Arakan.

Cet étang nous sert de référentiel par les éléments « traditionnels » qui constituent l’urbanité des étangs de village, les pratiques et l’organisation spatiale qu’elle génère. On remarque notamment les équipements collectifs (école, bibliothèque de quartier) et les lieux religieux qui occupent son périmètre tels que les autels et leur rapport à l’eau, structure flottante ou sur pilotis.

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L’eau des étangs de rétention joue un rôle essentiel dans la vie domestique : les habitants viennent y puiser de l’eau pour remplir leurs réservoirs individuels, souvent placés à l’extérieur de leurs habitations. Avec, ils se lavent, font la vaisselle, l’utilisent pour les toilettes, etc.

L’étang de rétention joue aussi un rôle dans la vie collective de la communauté : les habitants s’y retrouvent, pêchent, ou se détendent sur ses abords.

Comparé aux étangs du lotissement de Thaketa, celui-ci est bien plus petit, sa géométrie diffère, et son pourtour est peu aménagé : son bourrelet de terre est planté d’arbres imposants entre lesquels des cheminements ou de petits escaliers permettent d’accéder à l’eau. La manière dont le quartier a été loti est aussi organisé par ce « déjà-là » (que ce soit l’étang ou les industries en bordure du fleuve).

parcours autour de l'ĂŠtang

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1. l'étang d'arakan 72

récit de terrain

Le taxi nous dépose devant Aqualand, un grand parc de loisir, à la pointe de Dawbon. Après avoir longé une route à 4 voies dans la direction du pont Yamona road sous le soleil accablant, nous bifurquons vers le sud et entrons dans Dawbon.

La rue que nous empruntons tourne doucement pour finir par longer un premier étang, sur notre gauche une grande enceinte nous laisse parfois apercevoir des bâtiments gouvernementaux, inaccessibles. La rue suit le dessin d’une ancienne ramification du chemin de fer, qui desservait autrefois les industries bordant la Pazundaung, comme l’indique notre guide, la fameuse carte de 1930. La rue débouche enfin sur l’étang qui nous intéresse : il y a un peu plus de monde par ici. On fait un tour, à l’ombre des arbres qui bordent l’eau, plantés de part et d’autre d’une sorte d’enclos (un mur maçonné d’environ 1 mètre de haut, couvert de barbelés). Sur l’eau, un autel flottant se reflète. Nous passons devant une école, puis un temple devant lequel des enfants jouent au foot, au milieu d’une petite place ombragée. Au bord de l’étang, d’autres gamins jouent et rient, l’un d’eux a une poule sous le bras.

Un homme accroupi en train de pêcher au fil les regarde en souriant.

Une atmosphère tranquille se dégage de cet endroit, nous sommes à l’emplacement de ce qu’était le village d’Arakan. Il n’en reste que cet étang, autour duquel s’organise la vie sociale. J’imagine que l’étang et son pourtour correspondent à ce que nous considérons comme espace public, dans la sémantique de l’espace urbain occidental. Sur les cartes, je ne me rappelle pas avoir vu beaucoup de places ou de parcs ; les vides des plans du quartier que l’on soupçonne propices à accueillir la vie publique, - de part leur situation spatiale -, sont en fait des étangs. Un peu au nord de l’étang, se trouve tout de même un enclos dans lequel deux halles de marché sont installées, entourées par de petits ateliers d’artisans. L’espace ombragé est agréable et quelques habitants y travaillent tranquillement. On descend vers le fleuve, les rives sont toujours occupées par une activité industrielle. Des bateaux déchargent du sable, que des camions transportent vers l’intérieur des terres. Des enfants nous hèlent et nous guident à travers le chantier pour nous montrer le débarcadère où des barques déposent des passagers. Il

industries village informel terrain militaire rivière et bassins halle marché ancien tracé chemin de fer

parcours : dĂŠfinition par zone des endroits parcourus

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Autour de l'étang

Autour de l'étang

Industrie

Industrie

Autour de l'étang

Autour de l'étang

Industrie

Autour de l'étang

Autour de l'étang

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Autour de l'étang

Autour de l'étang

Village informel

Autour de l'étang

Village informel

Autour de l'étang

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1. l'étang d'arakan 76

récit de terrain y a aussi des habitations, perchées sur des pilotis et reliées entre elles par un ingénieux réseau de passerelles.

Nous retournons vers la rue, bordée de chantiers navals.

25/02/2019 : Je reviens seule à Arakan pour relever son cœur, l’étang. La journée s’articule autour de l’eau, je tourne lentement autour de ce que les habitants nomment « pond » ou « Lake » quand ils s’adressent à nous.

Ce parcours très lent du relevé me permet d’observer les usages en fonction des heures de la journée, d’échanger quelques phrases quand la langue le permet et de recevoir de nombreux cadeaux. Face à l’école, entre les gros arbres qui plongent leurs racines dans l’eau, les hommes sont assis en tailleur sur une natte et discutent en riant.

L’un d’eux s’attarde et passe un coup de fil. Plus tard ce sont les enfants qui jouaient à côté qui investissent l’espace ombragé. En fin d’après-midi, des échos de musique dansante me parviennent. En me rapprochant des grandes emprises industrielles au sud de l’étang, je remarque des hommes en uniforme à l’air farouche. Ils n’ont pas l’air armés mais surveillent avec vigilance les allers-retours des habitants. Un homme en uniforme prend la parole, face aux rangées de chaises en plastique alignées devant lui. Il a un ton assuré et protocolaire. Quelques personnes qui assistent au discours quittent leur chaise blanche sous le regard courroucé des autres hommes, rendant des comptes réguliers dans leur talkie-walkie. Je m’éloigne et un homme sympathique rencontré plus tôt m’indique qu’il est dangereux de rester dans les parages, il m’offre de me ramener vers Sule Pagoda en voiture.

Façon de vendre dans le marché halle marché teahouse terrain militaire atelier

industries village informel terrain militaire rivière et bassins halle marchÊ ancien tracÊ chemin de fer

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Etang militaire

Ancienne voie ferrée

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Halle de marché

Station de vélo

Entrée marché

Espace de vente

Espace amménagé par les habitants

Atelier joaillerie

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2. L'étang

deS AGRICULTEURS 80

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2. l'étang des agriculteurs

un ÉTANG de lagunage cultivé

Nous avons découvert l’étang central du lotissement avec surprise. Une sorte d’oasis dans la ville, couverte des plantations de liserons d’eau. Une étendue d’eau aux dimensions impressionnantes, à l’horizon de laquelle pointent les façades des immeubles de rapport qui poussent un peu partout à Thaketa. L’étang est bordé par les habitations : depuis la rue, certaines voient leur socle en béton devenir pilotis, les sanitaires toujours situés vers l’eau (voir relevé de la maison de la rue 14).

À la différence de l’étang de rétention d’eau de pluie d’Arakan, enserré par un bourrelet de terre sur lequel les habitants peuvent venir profiter de la proximité avec l’eau puis ceinturé par les rues sur lesquelles s’adressent les habitations, ici, l’étang est à la fois le « derrière » des maisons et le cœur du quartier, qu’on aperçoit depuis la rue à l’occasion de percées entre les bâtiments qui le bordent.

Les canalisations d’eaux usées s’y déversent : en plus de sa qualité paysagère, cet étang d’ « eaux sales », à la différence de l’étang de rétention d’ « eau propre » d’Arakan, a des qualités fonctionnelles essentielles, le lagunage et l’agriculture. En effet, L’aquaculture sur l’étang produit des denrées alimentaires et fait office de phytoépuration. Au niveau de l’organisation spatiale, il y a des écoles de part et d’autre de l’étang et elles entretiennent avec l’eau une multiplicité de liens. De plus, au nord, un large remblai en cours de construction envahit les terres liquides.

rue 14

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parcours autour de l'é

ĂŠtang

maison des agriculteurs

ecole maison relevĂŠe

salle communautaire

plan urbain de la zone parcourue

teahouse

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coupe urbaine sur l'ĂŠtang

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2. l'étang des agriculteurs

RÉCIT DE TERRAIN On aperçoit des hommes et des femmes, taches de couleurs dans cette nature entretenue. Ils s’activent, protégés par de larges couvrechefs. Certains travaillent les jambes immergées, d’autres dans de petites embarcations. Nous passons plusieurs jours dans une des rues qui bordent l’étang cultivé, la rue 14 (voir relevé du tronçon de la rue 14).

Une ambiance joyeuse se dégage, les habitants vivent beaucoup à l’extérieur, dès que l’ombre le permet. Ils discutent activement, nous comprenons que des festivités se préparent et nous y sommes conviées par un homme imposant que nous croisons régulièrement. Il se détend et discute avec des voisins dans la bâtisse au milieu de la rue, qui semble servir d’accueil à la vie collective (voir relevé de la maison communautaire). Nous comprenons qu’il est le chef de 10 des maisons de la rue 14. Il nous raconte la genèse du lotissement, à quoi ressemblait le quartier à l’époque de ses parents qui étaient marchands. « À l’époque, les maisons étaient en bambou et les rues en mauvais en état, en terre.»

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plan gestion de l'eau dans la rue

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matin 9h

midi 12h

Les habitants investissent quotidiennement les rues. Principalement en début et en fin de journée, quand le soleil laisse un peu de répit aux habitants pour se réunir . Ils discutent, se promènent, les enfants se retrouvent pour jouer, courir, faire du vélo. Les hommes font une partie de chinlon (jeu de ballon). L’ambiance y est agréable, joyeuse et familiale.

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soir 17h

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2. l'étang des agriculteurs

se réunir dans la rue 14

Les rues du lotissement de Thaketa, bien qu’elles puissent avoir l’air toutes semblables, sont richement habitées et chacune d’elles a son identité de part les différentes formes d’appropriations qu’elle présente : les occupations observées sont multiples et varient dans la journée, selon les conditions qui leur sont propices. Nous passons plusieurs jours dans une des rues qui bordent l’étang cultivé, la rue 14 (voir relevé du tronçon de la rue 14).

La fête religieuse

La rue est donc véritablement le lieu de la vie collective et accueille les événements organisés par la communauté. La nuit de la fête à laquelle nous sommes invitées, l’accès aux voitures a été bloqué par des petits meubles en bois à chaque extrémité de la rue. Le sol est couvert de tapis et les habitants de la rue 14 ont installé de grands portiques ainsi que des éclairages pour délimiter le cheminement vers ce que nous découvrons être une scène où viennent s’installer en grande pompe des moines. Pour l’occasion, les femmes ont préparé de la nourriture pour tout le monde et des habitants distribuent des offrandes. De la chaux a été jetée dans les caniveaux, certainement pour empêcher des remontées malodorantes. Lorsque les moines arrivent, les habitants se prosternent sur leur passage. La cérémonie est filmée et diffusée sur des écrans un peu plus loin.

tapis place du moine endroit où on cuisine

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2. l'étang des agriculteurs

SE Réunir au bord dE L'ÉTANG :

LA SALLE COMMUNAUTAIRE

Coupe longitudinale

R+0

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Nous avons découvert une salle communautaire, où l’on prie, l’on écoute de la musique, on y fait la sieste , on y cuisine pour des évènements festifs, tels que la fête religieuse à laquelle nous avons assisté (page précédente). On y stock du matériel acheté en commun tel que des tables, chaises et tapis. Chaque rue collecte et s’organise indépendamment les unes des autres. Les habitants choisissent un chef qui s’occupe des lieux.

étang

latrine

temple

portique

canalisation

coupe schémative explicative

schéma d'organisation cuisine laver religieux repos végétation eau

trame orientation eau batiment rue

structure bois

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2. l'étang des agriculteurs

VIVRE AU bord DE L'étang DES AGRICULtEURs :

maison de la rue 14

Coupe longitudinale

R+0

R+1

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étang latrine

pilotis

maçonnerie

rue

canalisation

coupe schémative explicative

schéma d'organisation cuisine laver religieux repos végétation eau

trame orientation eau batiment rue

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2. l'étang des agriculteurs

VIVRE AU MILIEU DE L'étang DES AGRICULtEURs :

LES HABITATIONS DES agriculteurs

plan

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coupe transversale

Nous observons souvent le groupe d’habitations au milieu de l’étang et un jour, une jeune fille vient nous chercher sans un mot.

Elle nous conduit à la passerelle en bambou qui s’élance entre les cultures de liserons d’eau. Une barque nous attend. Elle manie agilement sa perche et fait filer la barque vers les habitations sur pilotis.

Une famille nous attend, la table est mise et couverte de mets. Une vieille femme athlétique, accompagnée d’un jeune homme, vient accoster une barque le long de la terrasse de la maison principale où nous sommes attablées.

Ils déchargent les liserons et les assemblent en paquets qui seront vendus par la suite dans les marchés à proximité (3 ou 4 marchés locaux auxquels ils accèdent par bicyclette).

La mère de famille nous raconte qu’elle habite Thaketa depuis une quarantaine d’années.

Avant, elle habitait dans des rizières du bassin de l’Irrawaddy. Elle explique que depuis trois ou quatre années, l’eau de l’étang ne s’évapore plus en saison sèche et que la riziculture est donc devenue impossible, ce qui explique le changement pour le liseron d’eau. Les liserons organisés en travées seront vendus plus cher que ceux qui poussent hiératiquement. Avant, il y avait aussi des poissons, mais ils ont choisi d’utiliser des intrants chimiques pour s’en débarrasser, ceux-ci sont moins chers que les méthodes naturelles.

Le remblai grignote près d’un quart du périmètre

initial de l’étang, elle raconte qu’au début c’est un don qu’a fait sa famille pour que les enfants du quartier aient un terrain de jeu. Elle dit que le chef du quartier a d’autres projets et qu’il profite de la nuit pour s’étendre, des hommes venant remblayer sur son ordre.

Les enfants de la famille ne souhaitent pas forcément reprendre l’exploitation familiale.

La mère se plaint du manque de possibilités de formation pour ses filles, du manque de perspective d’avenir. En interrogeant la famille et plus largement les habitants, tous souhaitent plus d’opportunités d’éducation, d’équipements hospitaliers et d’espaces de divertissement.

En effet, il leur faut rejoindre le centre ville pour trouver ce type de services. De plus, les espaces de loisirs se résument à quelques jardins (pourtour d’un étang et parc militaire de Thaketa) et aux événements de la communauté religieuse (le week-end, ils vont à la Pagode ou à des festivals bouddhistes, dans le cas de la famille des agriculteurs).

103

2. l'étang des agriculteurs

habitat sur piloti

coupe schémative explicative

Motif bambou :

Amener l'eau :

Utilisation des terrasses :

Se déplacer :

Compteur électrique :

Position du corps :

Mezzanine :

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schéma d'organisation cuisine laver religieux repos végétation eau animaux

trame orientation eau batiment rue

structure bois

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2. l'étang des agriculteurs 108

Étudier au bord de l'eau :

UNE ÉCOLE LES PIEDS DANS L'EAU

coupe sur l’étang

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2. l'étang des agriculteurs

Étudier au bord de l'eau :z

UNE ÉCOLE LES PIEDS DANS L'EAU

plan

110

façade

salle de classe

coursive

eau

coursive

salle de classe

coursive

eau

coursive

salle de classe

coursive

coursive

eau

terre

coupe schémative explicative

schéma d'organisation laver végétation eau

trame orientation eau batiment rue

111

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114

2. l'ĂŠtang des agriculteurs coupe

plan

se rÉunir :

teahouse schéma d'organisation

axonométrie schémative explicative

cuisine laver religieux repos végétation eau

es

pa

trame orientation eau

cu

isin

ce

rep

os

e

rue rue

batiment rue

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hypothèses de travail 118

Se réunir :

UN ETANG EN SURSIS

Le grapillement des eaux du bassin de lagunage des agriculteurs par le remblai est un élément qui nous a frappé. Nous comprenons que l’étalement urbain prendra, à terme, le dessus sur la logique épurative essentielle que nous procure ces bassins. Dans un futur proche nous pourrions assister à la disparition de cet étang.

A thaketa, les espaces initialement planifiés pour l’aménagement d’infrastructures collectives se trouvent aujourd’hui, au même titre que le bassin de lagunage, grignotés par l’étalement résidentiel. Les seuls lieux de réunion constatés dans ces townships, sont principalement les rues et les bassins de rétentions ou de lagunage, qui sont parfois juste un lieu de promenade et deviennent plus rarement, pour les étangs, malgré les interdits, des lieux de baignade.

Se réunir

AU MILIEU DE L'EAU

Nous pensons que la conservation du bassin de laguage des agriculteurs est essentielle pour plusieurs raisons: Premièrement pour son intérêt paysagé. Nous avons été frappés par sa beauté et par la respiration qu’il procure à cette urbanité quadrillée.

Puis la qualité agricole de ce bassin ne nous a pas échappé, il permet la subsistance économique d’une famille au sein du township de Takheta, puisque rappelons-le, cette presqu’île enclavée, oblige ces habitants à rejoindre le centre ville de Yangon ou ses périphéries industrielles pour y travailler. La conservation des emplois sur ce township nous semble primordial.

De plus pour pérenniser ce étang en sursis, nous pensons qu’il serait cohérent d’implanter des infrastructures permettant le rassemblement des habitants.

Au niveau graphique et symbolique, l’implantation de ces équipements se situe aux croisements des rues et des chemins, dans la continuité des tracés viaires de la grille.

Ces connexions permettent les réunions plus directes entre les quartiers, en passant par ce programme de vie sociale.

BAMBOUSERAIE / 1ER BASSIN DE FILTRATION

REMBLAIS WC

1 VESTIAIRE

2 6 BAMBOUSERAIE / 1ER BASSIN DE FILTRATION

3 7 CHAMBRE

ROSEAUX ET IRIS JAUNES CUISINE

8 4

5

TEA HOUSE

10

9

11

11

REMBLAIS

REMBLAIS

POISSONS

bassins d’épuration

bassins d’affinage

bassins de baignade

119

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

bassins de baignade

LE SPORT COMME FEDERATEUR: bassins d’épuration et d’affinage

REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT

hypothèses de travail

Se réunir :

bassins d’épuration et d’affinage

PLAN

1/500de baignade bassins

remblai

passerelle

Dans la continuité de la salle communautaire relevée dans la rue 14, nous avons voulu concevoir un remblai lieu de rassemblement, mais cette fois ci-autour du sport. passerelle Initialement s’était implanté un terrain de foot que nous concerverions. Nous voudrions le couvrir, afin qu’il soit praticable en toutes les saisons, protégant du soleil et de la pluie. Cette couverture permettrait par la même occasion de se réunir pour des occasions diverses, comme le permet la salle communautaire de la rue 14 (vue en amont). Nous y ajouterions une scène et des gradins pour pouvoir assister à ces évènements.

Ce stade serait muni d’équipements tels qu’une cuisine, un espace de stockage pour ranger le matériel de sport, chaises et tables.

ARC

STOCKAGE + CUISINE COLLECTIVE

ARC

BOUTIQUE

AU DESSUS ESTRADE/ SCENE

ARC

PORTE ROTATIVE

ATELIER BOUTIQUE

ARC

STOCKAGE + CUISINE COLLECTIVE

ARC

BOUTIQUE

AU DESSUS ESTRADE/ SCENE

ARC

WC

CABINE VESTIAIRE

PORTE ROTATIVE

ATELIER BOUTIQUE

CHAMBRE

CUISINE

TEA HOUSE

WC

CABINE VESTIAIRE

CHAMBRE

CUISINE

TEA HOUSE

De plus, le long de ce stade, au ras de l’eau, sous ses gradins, se déploierait une rue basse, ou se trouverait une teahouse, des vestiaires et des sanitaires.

En face, une piscine biologique serait créée afin de permettre aux corps d’accéder enfin à l’eau, pour se rafraichir et se divertir. La piscine serait alimentée par l’eau du bassin de lagunage. Elle serait filtrée, en passant par les différents bassins d’épuration et d’affinage mis en place à cet effet, grâce à la phytoremédiation. Ce cycle serait l’extension du dispositif de lagunage déja présent grâce au bassin des agriculteurs, afin d’obtenir une eau propre.

Une fois ce cycle achevé, l’eau retournera dans le bassin des agriculteurs.

COUPE TRANSVERSALE 1/100

BAMBOUS QUI SE CROISENT

BAMBOUS QUI SE CROISENT

NIVEAU RUE EAU AGRI

NIVEAU RUE EAU AGRI

COUPE TRANSVERSALE 1/100 REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT NIVEAU RUE

EAU PISCINE EAU AGRI

NIVEAU RUE

EAU PISCINE EAU AGRI

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COUPE TRANSVERSALE 1/100

Dans le premier bassin d’épuration serait cultivé du bambou pour ces qualités filtrantes de l’eau. Le bambou serait par la suite transformé dans des ateliers sur place, afin de s’en servir comme matériaux de construction et pour l’entretien du stade dont la structure serait totalement en bambou.

Dans les bassins se trouveraient des poissons tels que les goupilles qui aident au nettoyage de l’eau. Ces bassins serviraient aussi de bassins de pêche.

Des jeux de niveaux et de sols sont pensés pour suivre la hauteur du stade et des bassins qui descendent vers le niveau de la rue .

Avec ces nouveaux bassins, il sera possible de redonner sa forme d’origine au bassin de lagunage, pareil au début du projet de lotissement en concevant un espace capable d’accueillir les activités de la vie sociale. Le geste ici, c’est de creuser le remblai à certains endroits, redonnant la place à l’eau. Puis à d’autres, c’est de se servir de ce remblai, pour relier, réunir et bâtir.

Ce programme crée une interdépendance entre les bassins afin de les rendre tous indispensables, donc difficilement remblayables.

salle de sport de Chiang Mai en Thaîlande, référence structure en bambou

121

hypothèses de travail 122

se réunir :

le mobilier Nous avons été spontanément invitées à célébrer la naissance d’un enfant, autour d’un mohinga (plat traditionnel).

Nous étions installées et servies chaleureusement autour de tables rondes en bois, que l’on a retrouvées un peu partout dans les maisons relevées par la suite. Nous étions assises sur une bâche. Les gamelles bien remplies étaient préparées dehors, directement sur la route, où les voitures n’étaient pas les bienvenues ce jour.

habitat

les enfants jouents sur le côté

personnes qui mangent sur des tables posées sur des tapis

tonneaux pour cuisiner

habitat

coupe schématique explicative schéma d'organisation

trame

cuisine instalation partage repas végétation eau

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3. L'Étang aux lotus

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3. l'Étang aux lotus

UN ÉTANG DE RÉTENTION entouré d'une ceinture de lagunage

L’étang des lotus est un des derniers étangs que nous avons découverts. Un de ses aspects remarquables est son hybridité : c’est un bassin de rétention d’eau de pluie entouré par une ceinture d’eaux de lagunage. La propreté de l’eau de l’étang est assurée par les lotus qui la couvrent et les habitants portent un grand soin à son entretien tandis que son pourtour d’ « eaux sales » est couvert par les liserons d’eau.

Son aménagement urbain consiste en une promenade piétonne arborée qui décrit son périmètre, reliant plusieurs espaces de jeu, agrémentée de mobilier urbain propice à la pause, de plantations, en faisant un lieu véritablement public, bucolique et agréable.

L’endroit est très fréquenté, notamment le soir, et par toutes les générations, des personnes étrangères au quartier viennent aussi s’y promener volontiers. Certains viennent profiter de l’air frais et de l’ombre des arbres, faire du vélo ou du sport, jouer au foot ou au chinlon. Les amoureux s’y retrouvent et des jeunes jouent de la musique. Des pontons de bois ou de béton donnent accès à l’eau et de nombreux habitants viennent y remplir leur seau pour des usages domestiques.

La ceinture de lagunage crée une limite entre l’étang et les bâtiments qui bordent l’endroit, présentant leur « arrière » vers l’étang.

De part et d’autre de l’étang, cette limite est constituée par des cultures de liserons d’eau, limite physique et visuelle car les habitations sont alors masquées par la végétation ou bien occupées comme espace extérieur des habitations (voir le relevé de l’étang et le relevé de la maison des couturières) qui organisent des cheminements entre constructions et

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promenade en même temps que des dispositifs pour faciliter l’accès à l’eau tels que des bidons reliés par des tuyaux aux espaces d’eau des maisons. Cette frange habitée présente de nombreuses qualités mais de l’eau y stagne ainsi que des déchets, attirant les insectes. De plus les habitations sont sujettes aux inondations.

À l’extrémité de l’étang, on remarque deux urbanités qui sortent du découpage parcellaire du lotissement : dans le prolongement de l’étang, un enclos dans lequel s’organisent des habitations de policiers, inaccessibles. En face, séparé par un bras de lagunage, se trouve un regroupement de maisons sur pilotis adossé à un parc militaire et dans la continuité de la rue qui longe l’étang, au nord, à laquelle elle est reliée par une passerelle.

village

monastère

zone de jeux

monastère

zone de jeux logement policiers

maison des couturières

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ea u

us ée

3. l'Étang aux lotus 128

SYSTEME DE DIGUE ENTRE L’ÉTANG DE RÉTENTION ET LA CEINTURE D’EAUX USÉES coupe sur les eaux usées et les eaux propres

RÉCIT DE TERRAIN

ea u

pr o

pr e

Un jour que nous arpentons l’étang aux lotus, nous passons la barrière qui délimite les habitations des policiers. Ce sont des bâtisses maçonnées composées de logements en bande possédant chacun leur jardin potager. Un cheminement les traverse et débouche sur le commissariat pour rejoindre la voie centrale de Thaketa.

On nous indique que nous ne sommes pas les bienvenues. Quelques jours plus tard, des policiers et le chef de quartier viennent nous interroger pour connaître nos intentions et nous répètent l’interdiction de pénétrer dans l’enclos ou même d’en prendre des photos.

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130

Logement donnant sur l'eau usĂŠe

Jardin des logements poliiers

Habitant qui s'approvisionne en eau

Etang aux lotus

Etang aux lotus

Monastère en travaux

Terrain de jeu

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Terrain de jeu

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Autel

Monastère en travaux

Station essence

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3. l'Étang aux lotus

vivre au bord de l'étang :

maison des couturières La maison appartient à un couple de couturiers. Ils vivent aussi avec la grand-mère. Ils sont chrétiens, certains symboles ou portraits du Christ sont accrochés au mur.

Le couple emploie des femmes (de la famille ?) qui travaillent avec eux dans leur atelier.

L’atelier de couture se situe à l’avant de la maison dans une partie couverte mais extérieure, sous l’auvent. Dans la partie arrière, vers l’étang, se trouvent les pièces d’eau, cuisine et salle de bain alimentées par l’eau de l’étang.

Celui-ci est accessible directement par une porte au fond du jardin.

La maison est très sombre et il y a de nombreux moustiques. C’est une maison en bois avec un sousbassement et des fondations en briques. Une chape de béton constitue le sol et durant la journée, les habitants la couvrent de différents revêtements : par exemple, après le ménage, en milieu de journée, ils mettent du lino sur la dalle.

Nous sommes arrivées un jour où ils préparaient un repas pour une fête religieuse.

134

coupe

R+1

R+0

135

3. l'etang aux lotus

Se mettre hors d'eau :

Motif bois :

Structure :

Position du corps :

Compteur ĂŠlectrique :

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étang

passage

espace public : déchets, mobiliers et jardins de certains habitants

cuisine, pièce d’eau réservoir et latrines de la maison

coupe schématique explicative schéma d'organisation

orientation

cuisine

eau

laver repos végétation eau Atelier

batiment rue

trame

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138

139

hypothèses de travail

SE METTRE HORS D'EAU :

RÉHABILITER UNE MAISON CONSTRUITE EN ZONE INONDABLE

La maison des couturières, qui s’élève sur un étage, a été construite en zone inondable : le rez-dechaussée n’est pratiquement pas meublé (pas de meuble ou surélevé). Les pièces humides se retrouvent vers l’étang, dans l’espace en creux dans la boue au bord de la promenade.

Notre intervention consiste a conserver au maximum la structure existante et les pratiques habitées observées en mettant en place des dispositifs pour mettre hors d’eau et assainir le RDC avec une volonté de conserver le « déjà-là ».

un nouveau parcours entre la rue et l’é coupe longitudinale

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étang

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hypothèses de travail

SE METTRE HORS D'EAU :

RÉHABILITER UNE MAISON CONSTRUITE EN ZONE INONDABLE Pour cela, deux dispositifs DE MISE HORS D’EAU ET DE DRAINAGE : • un nouveau niveau de sol ajustable (comme on l’a vu dans les villages autour du lac Inle) qui crée un parcours depuis la rue jusqu’au niveau de la promenade qui longe l’étang et qui se transforme en terrasse pour accueillir les pièces humides.

Référence : les planchers ajustables du lac inle

• un jardin intérieur de drainage qui crée cette fois-ci un parcours pour l’eau. Cela s’accompagne par un réaménagement des espaces (les chambres à l’étage) et un travail des détails des seuils.

un système de passerelles dont s’inspirer

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plan R+0

plan R+1

plan de toiture

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3. l'Étang aux lotus 144

vivre PROCHE MAIS SéPARÉ De l'ÉTANG DE Rétention :

le village

Les habitants de ce groupement d’habitations « non lotis » sont des cultivateurs de liserons et des éleveurs.

Dans plusieurs habitations, les éleveurs vivent avec leurs bêtes, pour la plupart des cochons. Les personnes qui vivent ici, très pauvres, ont été placées là temporairement pas le gouvernement mais ne possèdent pas de titre de propriété, seulement un droit d’occupation. On leur a attribué des terres sur lesquelles ils ont construit des habitations assez rudimentaires. Une femme interrogée nous explique qu’elle a dû quitter son ancienne maison car elle ne pouvait plus payer son loyer, les frais d’hôpital de sa mère devenant trop importants. Cela fait 8 ans qu’elle vit ici et souhaite y rester car elle apprécie le quartier et son voisinage. On leur a proposé d’être relogés, mais elle ne veut pas se retrouver complètement excentrée. En effet, les logements proposés aux squatters se trouvent majoritairement dans les villes nouvelles des années 80 comme Dagon Myothit, au nord de Thaketa.

Elle nous explique aussi que le gouvernement a déclaré l’élevage et la culture interdits à Thaketa à partir du 31 février. Les habitants sont inquiets car pour beaucoup d’entre eux, cela constitue leur unique source de revenus.

Un soir que nous venons les visiter, nous croisons des hommes avec des porcelets hurlants sous le bras. Ils nous expliquent qu’ils déplacent les animaux pour les vendre sur les marchés avant que l’interdiction ne soit appliquée.

maison relevĂŠe

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3. l'Étang aux lotus

vivre PROCHE MAIS SéPARÉ DE L'ÉTANG DE Rétention :

le village

le village dans son contexte urbain

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les grands axeS

lotissement

l'étang rivière industries, friches, chantier

le village

parc militaire, Mya Kan Tha Park

logement policier

Des informations sur l'accès à l'eau :

Dans un rapport de l’UCL, MSc Building and urban design qui traite d’une zone semblable à celle que nous édutions dans le 5ème district de Yangon, des informations relatives aux fonds déployés par les habitants pour s’approvisionner en eau et construire une maison (1euro = 1703 katts) : 100.000 kyatts pour construire un puit (seulement la main d’oeuvre) 40.000 katts pour acheter une pompe à eau électrique de deux pouces de périmètre entre 400 et 700 kyatts pour remplir un réservoir en plastique de 100L d’eau de bain/lavage 30.000 kyatts pour acheter un réservoir en plastique de 100L Une maison de 6 personnes qui possède 2 réservoirs paye 800 kyatts pour remplir les deux réservoirs. Ils les remplissent 2 fois par semaine et payent en fin de semaine Coût pour l’eau propre par semaine : 2400 kyatts Coût pour l’eau propre par mois :9600 kyatts L’eau potable est délivrée dans les maisons deux fois par jour (à Thaketa les maisons ne sont pas encore reliées au réseau d’eau potable de la ville) L’eau de pluie est recueillie en temps de pluie mais elle n’est pas stockée plus de deux jours (mauvaises odeurs) Une maison de 11 personnes consomme 1400 kyatts pour 2 jours d’eau propre et 400 kyatts pour 2 jours d’eau potable Coût de l’eau propre : 4200 kyatts par semaine Coût de l’eau propre : 16800 kyatts par mois Coût de l’eau potable : 1200 kyatts par semaine Coût de leau potable : 4800 kyatts par mois Coût moyen de consomation d’eau propre pour un ménage d’environ 5 personnes : 2900 kyatts par semaine 116000 kyatts par mois Coût moyen de consommation d’eau potable : 1200 kyatts par semaine 4800 kyatts par mois La construction d’une maison en bambou revient à environ 200 000 kyatts ( sois environ 117euros)

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3. l'etang aux lotus

vivre PROCHE MAIS SéPARÉ DE L'ÉTANG DE Rétention :

le village

les différents habitats

les différents types de sol : passage bois sur piloti

habitat avec animaux

zone innondable

autre : pneus, sacs de sable, pavés chape béton

habitat et vente

zone hors d'eau

inclinaison des toitures

bâtiment eau propre

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innondation

sens de la toiture

PASSAGE BOIS SUR PILOTI

CHAPE BETON

EAU

AUTRE : PNEUS, SACS DE SABLE, PAVES

BATIMENT

BATIMENT

eau sale

ENTREE PRINCIPALE entrée principale habitation HABITATION

les passages :

types de maison :

pilotis :

système terrasse :

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zone non inondable

zone non inondable

zone inondable

porcherie

boutique

accès principal

zone non inondable - maison et ĂŠtable

zone inondable

zone inondable

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pilotis béton/bois

bassin

Industrie

étable

zone inondable - accès latrines

zone inondable

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3. l'etang aux lotus 152

vivre PROCHE, MAIS SéPARER DU BASSIN DE Rétention :

maison DU VILLAGE

Dans la maison du village ce qui nous marque est l’accès à la maison par une première terrasse, la chambre plus difficile d’accès se situe sur une autre terrasse. L’espace extérieur à l’arrière de la maison est lui aussi situé sur une terrasse en contrebas face à l’eau. Il y a beaucoup de moustiques car les planchers sont ajourés et les laisse passer. L’espace est cependant très agréable car lumineux et aéré.

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3. l'etang aux lotus

vivre PROCHE, MAIS SéPARER DU BASSIN DE Rétention :

maison DU VILLAGE matériaux

vegetation

planche bois

bambou

la végétation est très présente : arbres, aquaculture mais également entretien de plantes en pots

bambou tressé

grillage

système bambou

tôle

tissu

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palme

bâche

bambou utilisé pour de multiples choses dans le village tel que pour les séchoirs, le mobilier ou encore la structure des maisons

habitat

rue

étang

coupe schématique explicative schéma d'organisation

orientation

cuisine

eau

laver religieux repos végétation eau

batiment rue

trame

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hypothèses de travail 158

se mettre hors d'eau :

31 février ou le projet de relogement du village • Ici, l’intervention consiste en un projet de relogement sur place des habitants du village.

Nous considérons que le village présente de nombreuses qualités mais que les habitations sont trop détériorées pour être conservées.

Les habitants souhaitent continuer à vivre ici et leur activité d’aquaculture et d’élevage, aujourd’hui en péril, participe aussi aux qualités paysagères de l’étang aux lotus.

C’est ainsi que la création d’une assocition du lotus permettrait aux habitants du village mais aussi aux autres habitants de l’étang, (tels que les couturiers par exemple) de mettre en place un processus de relogement ou d’amélioration de leurs habitats, par le biais d’un système d’emprunt sur mesure auprès d’une «banque des pauvres». Cette association serait un dispositif d’autogestion ou les qualités de chacun seraient valorisées.

Nous développons donc un projet urbain qui associe : • pérénisation des pratiques particulières de ce lieu en créant des espaces valorisant l’activité agricole, tel qu’un lieu de vente et un restaurant où sont servis les produits locaux.

• amélioration des caractères précaires de l’urbanité : accès à l’eau et à l’éléctricité, mise hors d’eau.

• récupération des matériaux réutilisables provenant des démolitions des structures existantes.

• construction de nouvelles habitations en s’inspirant des qualités relevées, comme les systèmes de terraces où se réunissent les habitants.

• processus qui intègre le temps du chantier à l’évolution du lieu.

• Nous avons choisi la construction en bambou qui présente de nombreux avantages : le bambou peut être cultivé sur place et

pousse très rapidement, le bambou, en plus d’être économique, permet la fabrication de structure légère qui ne nécessite pas un travail de fondation trop important (voir : Sjoerd Nienhuys, Human Settlement Consultant. Photo report 1981 on Urban Settlement and Slope Control and Bamboo Housing, Colombia, Manizales, 1981). C’est un matériau de construction très utilisé en Birmanie, ce qui devrait faciliter son entretien.

Ce choix constructif génère donc la création d’espaces dédiés tels qu’une bambouseraie, un lieu de stockage et de transformation.

• Chaque famille se voit attribuer une nouvelle maison. Celle ci est pensée d’après les modes d’habiter des habitants et part de la «surface minimum», l’idée étant que la famille obtienne dans un premier temps le corps principal de la maison, qui en fonction des types, aura des possibilités d’extensions horizontales ou verticales. Les constructions sont conçues pour évoluer en fonction des besoins de la famille. Pour cela, différents dispositifs sont intégrés tel que Le système de distribution qui permet d’assembler des unités d’habitations.

banque des pauvres : micro-crédit

création d’emploi pérénisation du lieu pérénisation agriculture et élevage attractivité du lieu

production de matériaux

vente directe

bambouseraie dans les étangs : plantation roseaux, ...

bâtiment sélecion, tri, atelier, espace de vente

banque de matériaux

habitant qui apporte des matériaux (destruction ou réhabilitation maison ou déchets )

diminution prêt, entretien et évolution de la maison

association du lotus

personne extérieure qui apporte des matériaux ou déchéts

restaurant coopératif

local de rassemblement, celui existant ?

privilège en nourriture,...

gestion de projet diminution du crédit, entretien de la maison, évolution de la maison des personnes s’afférants aux diffs taches : jardinnage, cuisine, nettoyage,...

réception des matériaux et trie standardisation

mur

toiture

production d’artisanat , mobilier urbain/privé, objets

réservoir public

recyclage mais où ? rachat possible

paroies

organisation de l’espace public :

eau potable bouillir : étang lotus ou/et aménagement étang village

croquis relogement

acheter : système de jarres passage camion pour réservoir collectif

eau domestique réservoir public (comme existant) : douche, linge, vaisselle

toilettes avec fosses septiques

159

hypothèses de travail

le bambou générateur d'espaces

La sélection des bambous est très importante pour faire des constructions de bonne qualité. Les critères tels que la maturité du bambou et les méthodes de coupe lors de la récolte sont essentielles pour profiter de ses qualités naturelles.

Le meilleur moment pour couper le bambou et l’utiliser en construction est lorsque celui-ci a entre 4 et 6 ans, c’est-à-dire le moment où il atteint sa « maturité » caractérisée par un minimum d’humidité et un tissu plus dur.

- tige tendre ou verte : quand la tige a entre 1 et 3 ans, elle a perdu ses feuilles et se caractérise par sa couleur verte brillante. À cette phase, la tige est trop tendre pour être utilisée en tant que matériau de construction.

- tige mature : quand il a plus de 4 ans, le bambou est prêt pour être coupé et utilisé. On dit qu’il est mature, on le remarque à sa couleur verte opaque.

- tige trop mature : quand la tige est complètement jaune-blanche cela signifie qu’elle a perdu ses caractéristiques physiques et mécaniques pour son utilisation en construction. On dit que la tige est « surmature » et se coupe pour servir de «composte» à d’autres plantes.

La coupe se réalise avec une machette ou, de préférence, avec une scie directement au-dessus du premier ou second noeud au-dessus du sol (à environ un centimètre). Il est très important que la coupe soit à ras du noeud afin d’éviter la création d’un vaisseau qui pourrait conserver de l’eau de pluie, cela pouvant entrainer la putréfaction du rizome du bambou.

Une fois le bambou récolté, il faut éliminer les rames prudemment afin de ne pas arracher l’épiderme et abimer la section.

Préservation : Le bambou dans son état naturel n’est pas un matériau durable.

Il est facilement attaqué par des insectes et des champignons, de part une grande quantité d’humidité, d’amidon et de sucre dans les sections.

Il existe diverses méthodes pour immuniser et préserver les cannes dont l’objectif est d’enlever les nutriments qui attirent les insectes, les champignons et autres parasites. Des méthodes de soins naturels utilisant le soleil et l’eau existent. Cependant les processus chimiques sont généralement considérés comme plus efficaces.

La vie du bambou sans soin est de 2-3 ans alors que s’il est bien traité, il peut durer de 20 ans à 50 ans (en construction il doit alors être protégé par un enduit).

La méthode par immersion est la plus efficace pour immuniser les cannes.

Cela consiste à submerger les cannes récemment coupées dans un liquide qui fonctionne comme insecticides et fongicide.

Lors de l’immersion, une solution de pentaborate ou sel de Borax est recommandée de part son bas coût mais surtout parce qu’il est considéré comme l’agent de préservation du bois le plus respectueux de l’environnement.

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pousse

plus de 4 ans

1 à 3 ans

trop mature

Processus : Une fois coupées les cannes doivent être déplacées pour commencer le processus d’immunisation. Il est très important que les cannes ne soient pas séches car le sel pénètre par osmose (fonctionnant seulement s’il y a suffisamment d’humidité).

1. Perforer les cannes dans le sens longitudinal en utilisant une perceuse de façon à ce qu’il traverse chacun des entrenoeud du bambou.

Manuellement, il faut percer un trou dans tous les noeuds, permettant ainsi au liquide de pénétrer dans la canne.

2. Préparer une piscine de solution de pentaborate pour préserver le bambou ainsi : - la préservation est atteinte en utilisant 5% de solution de borax dont le pH est neutre, - la solution en pH neutre se fait en utilisant 50% d’acide borique et 50% d’oxyde de borax, les deux étant en poudre à dissoudre dans de l’eau tiède, - la concentration des deux agents chimiques dissouts dans de l’eau est de 50kg par m3, 25kg d’oxyde de borax. Cela permet de préserver près de 100 sections ou plus de bambou en fonction de ses dimensions - la solution de pentaborate reste active pendant 1 ou 2 mois.

3. Submerger les cannes en posant des pierres ou surpoids pour qu’elles ne flottent pas et les laisser submergées durant 24 heures dans l’eau tiède ou 4 jours dans de l’eau à température ambiante.

4. Retirer les cannes de la piscine en égouttant les excédents de liquide.

Nettoyage : Les cannes doivent être nettoyées de la mousse et des liquides dans leur majorité, pour cela il y a différentes méthodes manuelles. La plus efficace en temps et coût est d’utiliser une machine à laver à jet d’eau sous pression pour enlever les mousses et liquides, de cette façon on obtient un produit plus présentable. Il n’est pas recommandé d’utiliser des éponges ou des brosses métalliques car cela peut fragiliser la coquille.

Blanchiment : Pour que la superficie de la canne soit plus claire et adopte la couleur jaune typique du bambou de façon homogène, on doit les exposer au soleil avec soin. A l’air libre : placer deux supports horizontaux et un autre vertical afin de former un portique. Incliner les bambous dans les deux sens, appuyés sur une superficie sèche, cette structure est communément appelée «âne». Il est très de important tourner toutes les sections à mi-journée afin d’éviter que le bambou se tâche à cause de l’échauffement.

Ce processus dure au maximum un mois, en fonction de l’intensité du soleil. L’objectif principal est de donner une meilleure présentation au bambou, ce qui augmente sa valeur. Ne pas le faire peut faire apparaitre des tâches de différents tons dues à la chlorophylle contenue dans sa tige.

161

hypothèses de travail

le bambou générateur d'espaces Séchage : Le bambou est un matériau hygroscopique et poreux, il absorbe l’eau, sous forme de vapeur et de liquide. Si la canne de bambou s’humidifie, sa carapace se gonfle et ses propriétés mécaniques diminuent. C’est pourquoi, le séchage du bambou devra se réaliser dans une zone couverte et sèche avec de nombreux auvents et sans mur pour assurer le passage de l’air. Les sections s’empilent par couches, séparées entre elles pour améliorer la ventilation. Ce processus prend entre 2 et 3 mois en fonction du climat du lieu. traditionnel : immersion dans l’eau douce ou eau de mer, au maximum 4 semaines. Au delà, les tiges se tachent et se fragilisent.

Pour accélérer le processus de séchage on peut utiliser une machine communément appelée «poulpe» qui est un souffleur électrique qui, à travers des tuyaux connectés à chaque section, injecte de l’aire chaud. Cette méthode réduit de 50% le temps de séchage en comparaison au séchage solaire qui ne réduit qu’1%. Le degré optimal d’humidité que doivent atteindre les sections se comprend entre 15-17% et pour obtenir ces valeurs il faut suivre périodiquement l’évolution de l’humidité en utilisant un hygromètre.

On estime qu’en utilisant le «poulpe» il est possible d’atteindre 10 jours de séchage. stockage : caractéristiques de l’espace : aire couverte et sèche avec d’amples avants-toits pour couvrir de la pluie, du soleil et sans mur pour que l’air passe. forme de l’espace : les sections sont séparées entre elles pour que l’air passe avec des sections de bambous, de bois ou n’importe quel autre élément longitudinal. Il faut distinguer les degrés de qualité des sections afin d’élaborer trois piles différentes en fonction de la qualité classifiée par diamètre. Les sections qui n’ont pas atteint les 15% d’humidité sont séparées pour être soumises au processus de séchage accéléré, pendant approximativement 10 jours avec le «poulpe», en surveillant périodiquement avec un hydromètre. On sépare aussi les sections abimées afin de les utiliser pour du mobilier, etc.

Comprendre les techniques de transformation du matériau nous permet de préfigurer les espaces du chantier et donc de penser concrètement des structures qui permettent d’accueillir les différentes phase du processus de construction et à terme, d’habitation.

illustrations du manuel pour la construction en bambou de Lucila Aguilar et UUMBAL

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163

hypothèses de travail 164

logements collectifs :

Marins

Nous nous inspirons de cet exemple de logement rencontré dans le sud de Thaketa pour notre proposition de relogement. En effet dans ces habitations, les familles se voient attribuer des appartements de service. Il y régne une bonne ambiance de voisinage. Les maisons restent ouvertes et les habitants passent de l’une à l’autre. On notera également que les salles de bain ne sont pas attribuées directement face aux habitations.

potager

salle d’eau habitat

temple

salle d’eau

habitat

salle d’eau

espace couvert pour usage extérieur

habitat

boutique

salle d’eau

salle d’eau habitat

schéma plan explicatf

coupe schématique explicative schéma d'organisation

orientation

cuisine

eau

laver religieux repos végétation eau

batiment rue

trame

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conclusion

L’étude menée sur le terrain a été l’occasion de découvrir un lieu hors du commun, une ville satellite à l’origine conçue pour reloger les « indésirables » et qui présente cependant des qualités urbaines et paysagères indéniables.

Un quartier où il fait bon vivre, où l’espace de la rue accueille une véritable vie sociale. Notre travail de projet s’est focalisé autours des étangs qui structurent ce quartier et qui constituent des lieux remarquables, en tentant d’en saisir l’identité pour proposer des interventions sur mesure, à l’écoute des habitants et des caractères particuliers des lieux. Nous avons tenté d’entrer dans une compréhension fine des espaces rencontrés et des pratiques qui les habitent pour faire émerger des propositions en harmonie avec le « déjà-là », en amenant nos compétences de (futures) architectes, notamment en intégrant des dispositifs bioclimatiques.

Notre positionnement en tant qu’architecte face au terrain et les enjeux qui lui sont propres consiste à se saisir d’un lieu comme d’un espace-temps en s’inscrivant dans son histoire, les dynamiques d’évolution qui le traversent et proposer des interventions qui soient donc situées.

En tentant d’adopter une vision holistique des lieux, chaque projet répond à des problématiques situées depuis ces trois idées fondatrices : se connecter, se réunir et se mettre hors d’eau.

Tout d’abord, des interventions de revalorisation ou d’aménagements des infrastructures de transport visent à replacer dans un rapport d’équilibre Thaketa et Dawbon par rapport au centre-ville, qui concentre les principaux services et équipements dont font usage les habitants de ces quartiers périphériques.

168

Dans un second temps, le manque d’équipement et de services nous a amené à proposer un projet qui allie équipement sportif et espace public, selon une volonté double. D’une part, il s’agit de pérenniser l’existence d’un étang de lagunage en s’intégrant au processus de phytoremédiation déjà présent et en « bloquant » l’étalement urbain qui le met en péril. D’autre part, créer un lieu qui puisse accueillir les activités de la vie collective et offrir des espaces de loisir, induit la possibilité de connecter ces quartiers au reste de la ville sans être uniquement dans un rapport de dépendance centre-périphérie, au détriment des habitants. Cet équipement se veut dessiné dans un rapport dialectique à l’étang, et donc ce qui constitue le caractère particulier du quartier.

Enfin les projets, de relogement ou d’amélioration d’habitations existantes découlent de la volonté de proposer une alternative aux politiques urbaines en terme de logement. Plutôt que de reléguer toujours plus loin les populations les plus précaires, nous considérons leur légitimité à habiter les lieux. La manière dont les habitants participent à la fabrication de la ville nous sert de point de départ pour concevoir des dispositifs adaptés et qualitatifs.

Finalement, le fil rouge de ce travail, c’est le fil de l’eau qui nous a conduit du terrain au projet en cherchant toujours à saisir ce qui rend particulier un lieu et ses habitants.

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