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COMMENT UTILISER LES SOUS-PRODUITS DE LA TRANSFORMATION DU CACAO, DU MANIOC ET DE LA BANANE PLANTAIN ?

Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez aux produits à base de cacao, de banane plantain et de manioc ? Il est fort probable que vous ne pensiez pas au substrat de champignon, aux briquettes de combustible ou au vinaigre. Pourtant, il s’agit là de produits dérivés du cacao, de la banane plantain et du manioc.

La plante de cacao a bien plus à offrir que des fèves de cacao pour un délicieux chocolat. Les fèves, enrobées de mucilage, excrètent un jus qui peut être recueilli lors de leur fermentation après la récolte. Le jus fermenté se transforme en un savoureux vinaigre de cacao pour les salades et la cuisine. En outre, les fèves sont conservées en toute sécurité dans une coque épaisse. Ce dépôt de la coque permet d’obtenir un engrais nutritif pour les plantes ou un substrat pour la production de champignons. Après avoir injecté du mycélium de champignon dans le substrat emballé dans du plastique, celui-ci doit être stocké dans un endroit sec. En quelques semaines, les champignons sont prêts à être récoltés. Les coques de cacao séchées et pressées constituent des briquettes de combustible qui remplacent le bois ou le charbon. La peau du tubercule de manioc ainsi que les feuilles des bananiers sont une bonne source d’engrais et de briquettes. Il est même possible d’extraire des fibres des troncs de bananiers et d’en faire de la ficelle, qui peut être utilisée pour produire des sacs de cacao ou de café.

Par ailleurs, l’élimination des coques et du jus de cacao dans les champs réduit l’accumulation de phosphore, d’azote et de potassium qui, à des concentrations très élevées, deviennent toxiques pour le sol.

La Côte d’Ivoire produit 40 % du cacao mondial et pourtant près de 55 % des producteurs de cacao et leurs familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. La transformation et la commercialisation des sous-produits offrent une grande opportunité de diversifier les sources de revenus et donc de réduire les risques et d’augmenter la sécurité alimentaire. Soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) ou les coopératives agricoles dans l’adoption de la transformation des sous-produits peut augmenter leurs revenus et créer des emplois.

Dans le cadre du Centre d’innovation verte pour le secteur agricole et alimentaire en Côte d’Ivoire, financé par la GIZ, AFC promeut la transformation et la commercialisation du cacao, du manioc et de la banane plantain depuis 2019. Dans la chaîne de valeur du cacao, près de 800 dirigeants et employés de PME ont été formés à l’amélioration de la qualité, à la production du vinaigre, du compost, des champignons, du chocolat à boire et aux certifications de sécurité alimentaire telles que HACCP.

Pour soutenir l’innovation et la création de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois, nous avons soutenu l’installation de deux centres de formations. L’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro soutient la transformation des fèves de cacao. Les start-ups où les PME recevront des formations sur les processus et les outils de transformation, l’emballage, le contrôle de la qualité et la certification de la sécurité alimentaire. Une fois établi, le centre de formations fournira l’équipement nécessaire à la production de beurre de cacao, de poudre de cacao et de chocolat. En outre, des formations en développement d’entreprise, comptabilité, marketing et accès au financement seront proposées. Au centre de formation de l’Agence nationale d’appui au développement rural de Gagnoa, les producteurs, les coopératives et les PME bénéficieront d’un soutien pour la transformation des sous-produits du cacao, du manioc et de la banane plantain. Trois unités de formations sur la production de briquettes, de vinaigre, des champignons et du compost sont prévues où les producteurs reçoivent une formation pratique et peuvent tester l’équipement nécessaire.

Comme l’a dit William Brody :

« La connaissance est source d’innovation, l’innovation est source de productivité, la productivité est source de croissance économique »

– l’utilisation des sous-produits du cacao, du manioc et de la banane plantain en Côte d’Ivoire n’en est qu’à ses balbutiements. Néanmoins, les connaissances existent déjà et la création des centres de formation de Yamoussoukro et de Gagnoa est le premier pas vers la diffusion de l’innovation et l’augmentation de la productivité. Grâce à la formation et à l’accès au financement, la transformation des coques de cacao, des feuilles de manioc et des fibres de plantain peut améliorer durablement les revenus des petites exploitations agricoles, l’emploi et l’approvisionnement alimentaire régional.

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