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III. Les stratégies de partenariat avec bailleurs des fonds

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I. Infrastructure

I. Infrastructure

Certains pays comme le Rwanda, ont misé avant tout sur le développement de l’accès à Internet. C’est ainsi que le président rwandais, SE Mr Paul Kagame déclarait en 2014 « Internet est un bien de première nécessité, au même titre que l’eau et l’électricité »15. Et de fait, le taux de pénétration d’Internet a enregistré une croissance de 8900% entre 2005 et 2010. Ce développement favorable a poussé l’UNESCO16 à citer en 2017 le Rwanda comme un exemple de réussite de la croissance d’Internet dans le monde. On peut également mettre en avant l’Ouganda, qui a développé une stratégie nationale pour le développement du réseau Internet dans le pays17 et qui se positionne à la septième place des pays africains en termes d’utilisation d’Internet18 . La transition digitale des pays africains passe donc par les usages des citoyens, mais elle se fait également par une évolution en interne. C’est pourquoi certains pays d’Afrique ont mis en place des stratégies de digitalisation de leurs services publics, opérant une véritable transformation digitale au niveau gouvernemental. Une stratégie notamment mise en place par le Gabon, qui a lancé en 2017 une grande réforme de la fonction publique, par le biais de sa digitalisation, avec l’appui de la Banque Mondiale19 .

III. Les stratégies de partenariat avec bailleurs des fonds.

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Dans le rapport Digital Dividends publié en 201620, la Banque Mondiale cite la compétition de marché, la régulation efficace des marchés de TICs et les partenariats publics privés, comme les premières clés de l’investissements dans les TICs, favorisant la réduction du fossé digital dans les pays africains. Selon le bailleur, l’encouragement des financements privés et le développement de ces partenariats est ce qui permettra de rendre accessible la connectivité pour le plus grand nombre. Pour de nombreux bailleurs, l’évolution du digital dans les pays en développement, et particulièrement en Afrique, est désormais une priorité. On comptabilise en 2018 plus de 205 projets de développement du digital et transports au sein de la Banque Mondiale, qui représentent plus de 39 milliards de dollars américains, dont 1,2 milliards alloués à des

15 Source : L’Usine Digitale, « Silicon Africa : Kigali, la volonté politique de faire du digital une priorité », 2015 16 Source : Agence Ecofin, « l’Unesco présente le Rwanda comme l’un des exemple réussis de développement d’Internet en Afrique », 2017 17 Source: The Republic of Uganda, Ministry of Information and Communications Technology, « The National Broadband Strategy for Uganda (2016 – 2020) » 18 9 Source: It News Africa, « Nigeria leads Africa’s 7 Highest Internet Using Countries », 2017 19 Source : La Banque Mondiale, « eGabon », 2016 20 Source : La Banque Mondiale, « World Development Report 2016, Digital Dividends », 2016

projets spécifiquement digitaux21. En outre, plus des trois quarts des projets financés par la Banque incluent à minima une composante digitale. Pour articuler cette stratégie et assurer la présence d’un pôle d’expertise, les institutions financières ont développé, au cours des années, des pôles digitaux au sein de leur organisation. C’est le cas de la Banque Mondiale où celui-ci inclus la practice Transport and Digital Development. Ce pôle pour le développement du digital de la Banque Mondiale où celui-ci se concentre autour de trois objectifs principaux22 : • La connectivité pour tous : la première étape pour maximiser les dividendes de la transformation digitale est d’assurer un accès à Internet le plus large possible, et que celui-ci soit abordable pour le plus grand nombre. Actuellement, plus de quatre milliards de personnes n’ont pas accès à une connexion stable. Sans cela, la transition digitale des pays africains ne pourra bénéficier au plus grand nombre. • Le développement du e-gouvernement : l’utilisation du digital pour faciliter l’accès des citoyens aux services fournis par leur gouvernement, et renforcer l’efficacité des services publics dans les pays en développement est l’un des piliers du travail de transformation digitale en Afrique. Sur les 193 pays de l’ONU, l’ensemble de ces pays disposent de sites Internet nationaux, dont 101 offraient la possibilité d’ouvrir un compte personnel en ligne. Par ailleurs, 190 pays ont déjà mis en place des systèmes automatisés de gestion financière, permettant par exemple de traiter les formalités douanières ou l’administration des impôts. De fait, les pays africains investissent massivement dans le digital pour moderniser leur administration, et se font accompagner dans cet ouvrage par les bailleurs de fonds, la Banque Mondiale en premier lieu. Néanmoins, comme le rappelle la Banque dans son rapport sur les dividendes digitaux publié en 201623, ces investissements concernent encore principalement l’automatisation de services et l’amélioration de l’efficacité, et ne sont pas encore tournés vers l’optimisation de l’accueil des citoyens.

21 Source : La Banque Mondiale, « The Transport and Digital Development Global Practice » 22 Source : La Banque Mondiale, « Digital Development » 23 20 Source : La Banque Mondiale, « World Development Report 2016, Digital Dividends », 2016

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