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islert
c’est pas le moment !
du 25 avril au 24 mai 2014
bienvenue à vous, cher public, dans ce théâtre qui a vu le jour la même année que le mouvement « Impressionniste ». Oui, c’était en 1874 ! impressionnant, n’est-ce pas ? C’est le cas de le dire !
Si l’on pouvait remonter le temps et recréer l’atmosphère qui régnait ici, un soir de représentation il y a quatorze décennies, alors vous pourriez voir, dans cette même rue - à cet emplacement - des spectateurs comme vous et moi, se presser pour venir passer une soirée plaisante et distrayante. Là, vous découvririez chansonnettes, farces, poésies, romances, vaudevilles ou drames avec amusement, étonnement voire stupéfaction - le cinéma et la télévision n’existant pas encore, votre émerveillement serait intact ! - et tout cela vous serait proposé par des comédiens… du sexe fort
uniquement, nous étions dans une section d’un cercle d’hommes !
Les dames, quant à elles, seraient bien là aussi mais en spectatrices et vous auriez pu les croiser dans le hall d’entrée, habillées de longues robes et coiffées de bibis à voilettes s’appuyant de leurs mains gantées aux bras de messieurs en redingotes et chapeaux claques.
Ça fait rêver… eh oui, c’était un autre siècle, une autre époque. Tout cela semble si lointain, et pourtant notre théâtre - toujours bien vivant et florissant - a connu cet autre temps. aussi nous sommes fiers, nous membres actuels de la troupe du Théâtre de l’espérance, de perpétuer la tradition en vous proposant, trois fois par an, des spectacles de qualité capables de vous divertir et, surtout, de vous faire rire !
www.theatre-esperance.ch
T 022 343 03 43 | F 022 342 65 68 sportmag@vtx.ch programme cg
Textes
Chantal girard [cg] & Jean Mermoud [jm]
Photos comédiens gabriel asper
Création & publicité aa actual pub Sa
Case postale 68 | 1213 Onex
1
8 74
140e anniversaire
Centre & théâtre de l’espéranCe
c’est pas le moment !
imaginez un instant la situation :
après une très agréable soirée en amoureux, dans la perspective de bien terminer la nuit, vous rentrez
chez vous avec l’élue de votre cœur… enfin disons plutôt : votre secrétaire ; lorsque, juste en bas de votre immeuble, alors que vous apercevez
une place de parking, un homme se jette sous les roues de votre voiture. paniqué, vous vous précipitez pour secourir l’imprudent qui, allongé sur le macadam, hurle de douleur. vu l’heure tardive, ce quidam va ameuter tout le quartier. C’est pas le moment ! ah non, vraiment pas ! aussi pour éviter un scandale, vous
De gauche à droite et de haut en bas: marianne Huber, chantal Girard, Graziella Della luce, Furio longhi, Dominique Huppi, antonio Gomez, marine pittet
décidez, aidé par votre secrétaire, de monter l’inconnu dans votre appartement. Madame - la légitime - médecin urgentiste assure son service de nuit; cela vous laisse le temps de vous retourner sans avoir besoin de donner des explications à quiconque. C’est ainsi que, les bras chargés d’un homme inconscient qui pèse lourd - bien plus lourd que vous ne l’imaginez… ! - vous pénétrez dans votre appartement et tentez de gérer la situation...
vous vous voyez à sa place ? pas vraiment ! eh bien tant mieux, parce que les choses vont très rapidement devenir ingérables, comme vous n’allez pas tarder à vous en apercevoir, et dans ce cas, il est préférable d’être spectateur plutôt qu’acteur !
p our l’heure suivez-nous, Frédéric pélisson est justement sur son palier, et en pénétrant avec lui dans son appartement vous comprendrez petit à petit comment il est possible de mettre le doigt dans un engrenage que plus rien désormais ne pourra stopper.
Quelle horreur ! ah pour lui, oui, le mot est de circonstance ! Mais pour vous, spectateurs, quel bonheur ! p arce que, comme le proverbe l’assure : «le malheur des uns fait le bonheur des autres» et c’est particulièrement vrai dans cette comédie.
cg
20 ans !
pour l ’ une comme pour l ’ autre
- 20ans, ah bon ? i l me semblait pourtant que le Théâtre fêtait cette année ses 140 ans…
- Oui, oui, c’est exact mais Marianne et moi fêtons également un anniversaire important : nos 20 ans de mise en scène en binôme ! alors d’accord c’est pas le moment de le souligner, un autre anniversaire étant à l’honneur en 2014, mais après tout nous pouvons nous permettre de, discrètement, souffler 20 des 140 bougies allumées sur le gâteau de l’espérance !
notre association est une belle aventure lancée en 1994 et que fort probablement nous poursuivrons encore quelques années, le tandem fonctionnant à merveille puisque l’une complète l’autre… et vice et versa !
C’est vrai que l’une sans l’autre, les choses ne fonctionneraient pas aussi bien et pour cause :
- l’une est plus spécialisée dans ce qui se voit et l’autre dans ce qui s’entend,
- l’une affectionne les scènes vides et sobres, l’autre les canapés, les meubles et les bibelots,
- l’une - ou l’autre - se morfond un soir, sûre que les comédiens n’y arriveront jamais et le lendemain l’optimisme change de camp et celle qui n’y croyait plus redevient enthousiaste tandis que l’autre, à son tour, commence à douter, etc...
et c’est comme ça depuis le début !
D’ailleurs certains observateurs ne comprennent toujours pas comment ça marche entre nous, vu nos caractères diamétralement opposés, mais une chose est sûre : ça marche ! il y a des preuves !
eh oui, notre performance au cours de ces vingt années c’est tout de même 137 rôles distribués en 17 pièces, dont 60 rôles féminins tenus par 20 comédiennes et 77 rôles masculins répartis parmi 32 comédiens.
ajoutons à cela quelques figurants qui, pour changer de l’intendance, font parfois - s’il y a opportunité de le faire - une apparition sur scène pour le plus grand bonheur des uns comme des autres !
e n effet, pour nous le Théâtre de l’espérance c’est une équipe soudée où nous aimons voir le plus possible
de personnes concernées par les pièces que nous montons. Comme on dit : plus on est de fous, plus on rit et nous, avant de vous faire rire, nous aimons mettre en pratique cet adage, garant de la réussite et de la bonne ambiance dans notre travail, tout au long des répétitions ainsi que lors des représentations, cela va de soi ! et d’ailleurs nous avons bien l’intention de garder cet esprit pour les 20 prochaines années !
Mais c’est le moment… pardon ! c’est pas le moment de perdre du temps en conjecture puisque nous sommes ici et maintenant, à l’heure où le rideau va se lever sur une comédie qui devrait vous plaire.
n ous vous souhaitons une très agréable soirée !
l’une… qui écrit l’autre… qui approuve ! chantal et marianne
marianne Huber
chantal Girard
«la venGeance est incompatible avec la liberté»
(Gilbert choquette)
c ’ est pas le moment , pièce en deux actes de jeanclaude islert créée le 24 septembre 2010 au théâtre saint - georges , à paris .
en exergue de sa pièce, l’auteur écrit ceci : «C’est pas le moment est un vaudeville social basé sur la vengeance. Un employé, licencié par un patron sans scrupule, se retrouve SDF, et décide de pourrir la vie de son exemployeur. Cela commence bien, la situation est même jubilatoire !... Mais les choses se compliquent et il devient impossible d’arrêter le processus. Nous sommes alors dans le principe du vaudeville : un premier mensonge en entraîne forcément un deuxième, puis un troisième… dans une escalade sans fin. Et l’on rit de bon cœur d’une situation pour le moins tragique».
pièce basée sur la vengeance, oui, mais aussi et peut-être plus encore sur le mensonge. p ris dans un
engrenage écrasant, le patron s’enferre, s’enfonce, s’englue, se noie ; et pour tenter de se tirer d’une situation toujours plus dramatique pour lui, il ment, il ment éperdument, entraînant peu à peu tout son entourage dans un état de fausseté et de tromperie qui devient incontrôlable. bel imbroglio provoqué par l’ex-employé vengeur qui s’amuse beaucoup… Mais s’amusera-t-il longtemps… sans mentir ?
jm
Avions, bateaux, voitures, hélicoptères, jeux et jouets.
Fermé le lundi
Ouvert de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30 le samedi de 10h à 13h et de 14h à 16h
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le renarD et la ciGoGne
jean de la fontaine (1621-1695)
Compère le renard se mit un jour en frais et retint à dîner commère la Cigogne.
Le régal fut petit et sans beaucoup d’apprêts : Le galant, pour toute besogne, avait un brouet clair ; il vivait chichement. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette ; La cigogne au long bec n’en put attraper miette et le drôle eut lapé le tout en un moment. pourquoi, sans motif, se moquer et tromper quelqu’un ?... pour se venger de cette tromperie a quelque temps de là la cigogne le prie. alors, on concocte une revanche… «volontiers, lui dit-il, car avec mes amis Je ne fais point cérémonie». a l’heure dite, il courut au logis De la cigogne son hôtesse, Loua très fort la politesse, Trouva le dîner cuit à point. bon appétit surtout, renard n’en manque point. il se réjouissait à l’odeur de la viande Mise en menus morceaux et qu’il croyait friande. On servit pour l’embarrasser en un vase à long col et d’étroite embouchure.
Le bec de la cigogne y pouvait bien passer, Mais le museau du sire était d’autre mesure ! … et on savoure sa vengeance. il lui fallut à jeun retourner au logis, honteux comme un renard qu’une poule aurait pris, Serrant la queue et portant bas l’oreille.
Trompeurs, c’est pour vous que j’écris : attendez-vous à la pareille. mentir, oui, pourquoi pas ? mais que d’habileté à déployer pour que cela profite !...
c’est pas le moment !
comédie de jean-claude islert
En coulisses
Mise en scène
Chantal girard et Marianne huber
Décors
eric Debonneville
Construction des décors
Marc pillon et Thomas antonioli
Eclairage
Denis guex
Régie
Jean-Christophe Cerutti et
Stéfane ventura Dos Santos
Sur scène - par ordre d’apparition
Frédéric Pélisson
Furio Longhi
Sarah
Marine pittet
Matthieu antonio gomez
Blandine Pélisson
graziella Della Luce
Aloïs Schwimmer
Dominique huppi
visuel.ch
Rue de Montchoisy 72
CH-1207 Genève
Tél. +41 22 736 29 20
Mardi-vendredi: 8h30-18h30
Samedi: 8h00 - 13h00
CAFé-RESTAURANT
DINER SPECTACLE
SALLE POUR BANQUET
ouvert 7/7
Plat du jour midi et soir
Filets de perche ou de boeuf
Gambas maison
Réservations et renseignements: 5, ruelle du Midi (22-24 Terrassière) T 022 718 16 16 - F 022 718 16 70 www.calvy.ch
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cerutti et cie sa • rue eugène-marziano 31b 1227 les acacias • 022 795 10 77 • www.ceruttietcie.ch
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mentir peut rapporter !...
le corbeau et le renard (la fontaine)
Maître Corbeau sur un arbre perché
Tenait en son bec un fromage.
Maître renard par l’odeur alléché
Lui tint à peu près ce langage : «eh ! bonjour, monsieur du corbeau, Que vous êtes joli, que vous me semblez beau ! le renard flatte ; la flatterie, n’est-ce pas du mensonge ?
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois.»
a ces mots le corbeau ne se sent plus de joie ; et pour montrer sa belle voix, le corbeau, vaniteux, se vante ; la vantardise n’est-elle pas un mensonge fait à soi-même ? il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s’en saisit et dit : «Mon bon monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ; le renard a gagné ; le mensonge rapporte
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute».
Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. combien sont-ils, les «gogos», à se faire plumer ?...
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...mais mentir peut aussi
coÛter cHer !...
la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bŒuf (la fontaine)
une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf envieuse, s’étend et s’enfle et se travaille pour égaler l’animal en grosseur par envie, faux-semblants, besoin de paraître, la grenouille ment à elle-même…
Disant : «regardez bien, ma sœur, est-ce assez ?... Dites-moi, n’y suis-je point encore ? - nenni !... - M’y voici donc ?... - point du tout !... - M’y voilà ?... - vous n’en approchez point !...» La chétive pécore S’enfla si bien qu’elle creva. … et ce mensonge l’a perdue.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages. Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.
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QuelQues traits bien sentis
tirés des «maximes» de la rochefoucauld (1613-1689)
il est aussi facile de se tromper soi-même sans s ’ en apercevoir, qu ’ il est difficile de tromper les autres sans qu ’ ils s ’ en aperçoivent
la vérité ne fait pas autant de bien dans le monde que ses apparences y font du mal
l ’ hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu
notre défiance justifie la tromperie d ’ autrui
nous sommes si accoutumés à nous déguiser aux autres, qu ’ enfin nous nous déguisons à nous-mêmes
tiré des «caractères» de la bruyère (1644-1696) si j’épouse une dévote, que dois-je attendre de celle qui veut tromper dieu et qui se trompe elle-même ?
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QuelQues DéFinitions...
Théâtre du Boulevard
Ce terme désigne - ou désignait - le répertoire des salles situées autrefois sur le boulevard du Temple puis sur les g rands b oulevards, à p aris. Le caractère dudit répertoire, d’abord populaire et mélodramatique puis bourgeois et facile, s’oppose à la fois à celui des grandes salles traditionnelles et aux recherches du théâtre d’avant-garde. a ujourd’hui on dit «théâtre de boulevard».
Vaudeville
Comédie légère fondée sur l’intrigue et le quiproquo. Ce fut d’abord une chanson satirique ou bachique qu’on a chantée en France du Xve au XiXe siècles. a l’époque, on disait «vaudevire» ; ce mot est composé de «vauder» (tourner en français médiéval) et de «virer» qui signifiait - et signifie encore - «tourner, virevolter» ; le «r» s’est altéré en «l», d’où «vaudeville».
Concurrencé par la comédie et l’opérette, le vaudeville a évolué vers la comédie légère mise à l’honneur par Labiche (1815-1888) [«un chapeau de paille d’italie» (1851) «La Cagnotte» (1854) «Le voyage de Monsieur perrichon» (1860)… et tant d’autres.]
Quiproquo
Du latin «quid pro quod» littéralement «quoi pour quoi» (une chose pour une autre). Méprise par laquelle une personne, ou une chose, est prise pour une autre.
...et une interroGation
Péchés capitaux avarice, colère, envie, gourmandise, luxure, orgueil et paresse, voilà les sept célèbres péchés capitaux, capitaux parce qu’ils sont les principes de tous les autres péchés. Je me suis toujours demandé pourquoi le mensonge ne figure pas dans cette liste qui résume si bien les travers de la nature humaine. p eut-être parce qu’il découle d’un de ces péchés capitaux ?... mais lequel ?... peut-être parce qu’il est tellement banal, tellement ancré dans notre comportement de tous les jours, qu’il ne vaut même pas la peine d’en parler… Ou peut-être parce que les sages qui ont établi cette liste étaient eux-mêmes de tels menteurs qu’ils ont préféré ne pas attirer l’attention sur...
Mais dites-moi : ne serait-ce pas le mensonge qui pourrait être le principe de tous les autres péchés ?... jm
Fin De saison
la saison 2013-2014 se termine avec la comédie que nous vous proposons ce soir ; nous espérons que le choix des trois pièces que nous vous avons présentées, de l ’ automne à ce printemps, vous a plu.
Le temps d’une pose d’été et nous nous retrouverons !
Toute la troupe du Théâtre de l’espérance vous souhaite un été radieux - ici ou ailleurs - et vous donne rendez-vous en novembreici ! - pour repartir ensemble la saison prochaine !
bonnes vacances et à bientôt !
n’oubliez pas d’emporter ce programme qui, tout au long de ses pages, vous donne des adresses pratiques, intéressantes et proches de chez vous grâce à nos annonceurs qui soutiennent notre théâtre par leur publicité.
un grand merci à eux !
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