« La Charmante » et son équipage à rude épreuve

Folle aventure

« LA CHARMANTE » ET SON ÉQUIPAGE À RUDE ÉPREUVE

Dans l’Autotouring de juin 2022, je concluais : « Alors mission impossible ? Affaire à suivre ! » Le doute était en effet permis, après notre retour prématuré… Pourtant, on l’a fait ! Partis avec quatre semaines de retard, nous avons parcouru trois fleuves en 6324 km

Le Rhin

Nous reprenons la route là où l’aventure s’était arrêtée un mois auparavant. Défilé de péniches. Visite de sites historiques de la Seconde guerre mondiale. Les premières pannes arrivent, elles aussi. Le démarreur risque de lâcher et le tuyau d’échappement est percé. Entre Bâle et Schaffhouse, un axe de la suspension avant casse également. Un samedi à midi, bien sûr.

Tous les garages sont fermés. J’appelle l’eCall mobile de l’ACL qui appelle à son tour le Touring Club Suisse. Un dépanneur arrive. Et le jeune mécano, au lieu de transporter « La Charmante » sur plateau vers le garage le plus proche, se met au travail. À l’aide d’un gros boulon cannibalisé sur sa remorque, il répare sur place. On continue. Lac de Constance, Liechtenstein, les Alpes défilent. La voiture est très paresseuse dans les montées. L’épreuve ultime : le redoutable col de l’Oberalp, avec des tronçons à 10 %. En première à 15 km/h, capot ouvert pour un meilleur refroidissement, nous arrivons au col, à 2046 m, tout près de la source du Rhin. Le premier fleuve est « dans la poche » !

Le Rhône

Nous longeons le Rhône dans le sens de la descente. Genève et le lac Léman. Lyon et son Musée des Confluences, où nous réussissons à faire une photo de façon clandestine. La chaleur est étouffante. Surtout dans l’habitacle, où celle du moteur vient s’ajouter aux 36° C ambiants. Et pas de clim dans notre « Charmante » ! Nous arrivons en Camargue - le delta du Rhône. Nous atteignons la Méditerranée. Et de deux ! Sans panne.

La Loire

Je pensais - naïvement - que longer le plus long fleuve de France depuis sa source jusqu’à l’Atlantique serait juste une longue descente. Erreur ! En Haute Loire, nous franchissons une succession de cols. Pas très hauts, de l’ordre de 1000 à 1500 m, mais toutes ces montées mises bout à bout sont plus difficiles que les Alpes. Les pannes se succèdent, les réparations aussi. Surtout ne pas abandonner ! Et notre persévérance paie. Après cinq semaines d’aventures routières, nous avons atteint l’océan et longé les trois premiers fleuves de notre programme. Nous remettons le Danube et l’Elbe à l’année prochaine, le temps de souffler un peu et de bichonner « La Charmante » pour la suite. Yes, we can !

Textes et photos :

Steven WEINBERG