
6 minute read
INFRASTRUCTURES
by ACL
Circulation POLICE AUTOROUTIÈRE LUXEMBOURGEOISE
Si vous circulez quotidiennement sur les autoroutes luxembourgeoises, vous y avez certainement déjà croisé la police. Mais saviez-vous que depuis 2010, celle-ci dispose d’un service dédié à la sécurité et aux contrôles sur les autoroutes luxembourgeoises ? Laurent Lentz, directeur de l’UPR (Unité de la Police de la Route), nous explique comment fonctionne ce service et à quoi il faut prêter attention quand on conduit sur autoroute.
La police autoroutière est basée près du CITA, sur le site des Ponts & Chaussées, à Bertrange. Le SIA (Service Intervention Autoroutier) a été créé en réponse à l’augmentation croissante du trafic sur nos autoroutes. Il a pour mission de surveiller le réseau autoroutier, de le contrôler, de le rendre plus sûr et d’intervenir le plus rapidement possible en cas d’incidents et de perturbations de la circulation. À Bertrange, 74 agents travaillent actuellement au sein des services de police, dont 26 sont exclusivement chargés des autoroutes. Outre le SIA, d’autres services de police sont basés à Bertrange. Il y a le Service Escortes et Contrôles (ESC), qui s’occupe d’escorter la famille grand-ducale et d’assurer sa sécurité lors des visites d’État et autres visites officielles, mais aussi d’accompagner les courses cyclistes et
© Police Lëtzebuerg

les convois exceptionnels lorsque c’est nécessaire. Bertrange abrite également le SCSA (Service de Contrôle et de Sanction Automatisés), qui est chargé de la surveillance automatique de la circulation et du traitement des infractions constatées par les 25 radars fixes et mobiles répartis sur l’ensemble du territoire luxembourgeois.
Autotouring : Y a-t-il des exigences particulières ou une formation à avoir pour rejoindre la police autoroutière ? Laurent Lentz : Non, pour rejoindre le SIA, il n’y a pas d’exigences particulières autres que la formation de policier. Dès qu’un poste devient vacant, chaque policier a la possibilité d’y postuler en interne. Seule une formation à la conduite dispensée au Centre de formation pour conducteurs à Colmar-Berg doit être suivie. Les agents y apprennent à conduire à grande vitesse pour être prêts en cas de poursuite ou autres situations d’urgence.
De combien et de quel type de véhicules disposez-vous actuellement pour surveiller le réseau autoroutier ? Actuellement, nous disposons de 19 véhicules de police banalisés et non banalisés, dont deux Tesla et divers SUV. Ces derniers nous permettent d’emporter plus d’équipements afin de sécuriser au mieux le lieu des accidents. Nous disposons aussi de 15 motos sur notre site de Bertrange, qui sont utilisées par le CES et viennent en renfort des collègues du SIA pour diverses missions.
Comment surveillez-vous le réseau autoroutier et quels types de contrôle effectuez-vous ? Nous travaillons en brigades, nous effectuons des patrouilles préventives jour et nuit et assurons une présence constante sur les autoroutes. En cas d’intervention, la brigade la plus proche est dépêchée sur les lieux afin d’agir le plus rapidement possible. Nous procédons quotidiennement à différents types de contrôle, dont des contrôles de vitesse. Il peut s’agir de contrôles prévus à l’avance ou bien de contrôles spontanés que les agents décident d’effectuer en fonction de la situation du trafic. Les contrôles de vitesse sont réalisés par un ou plusieurs agents à l’aide d’un appareil laser ou au moyen d’unités radar mobiles. Nous procédons également à des contrôles aux heures de pointe et dans les embouteillages. Notre présence a pour but d’éviter les accidents dans les embouteillages pour cause d’inattention au volant. Nous veillons également à ce que les usagers de la route respectent le code de la route. En collaboration avec les douanes, nous contrôlons aussi les poids-lourds ( sécurisation du chargement, chronotachygraphe, documents de transport, etc.) et leur chauffeur.
Quels sont les principaux problèmes auxquels vous êtes confrontés au quotidien en circulant sur nos routes ? Les embouteillages sont l’un des plus gros problèmes pour nous également. Il faut savoir que rouler au pas a tendance à déconcentrer les usagers de la route, qui se laissent distraire par leurs téléphones portables, entre autres. Ce n’est pas simplement un délit, cela conduit fréquemment à des accidents, qui peuvent être bénins ou graves. Nous sommes aussi quotidiennement confrontés à d’autres problèmes, comme les resquilleurs, les accidents, les pannes et les excès de vitesse.
Outre les infractions connues (excès de vitesse, téléphone portable, drogue et alcool au volant), quels autres comportements sont prohibés sur l’autoroute ? On tombe sous le coup de la loi quand on est en « panne sèche » sur l’autoroute ; en effet, il faut toujours veiller à avoir assez de carburant pour parcourir sans encombre la distance prévue, et ceci s’applique d’ailleurs également aux véhicules électriques ! Les poids lourds en
transit, par exemple, doivent avoir suffisamment de carburant pour traverser tout le Luxembourg sans s’arrêter. Il est également interdit de rouler trop lentement sur l’autoroute sans raison valable et de mettre ainsi en danger les autres usagers de la route, de s’arrêter sans raison valable ou encore de faire demi-tour. Même les accidents mineurs peuvent donner lieu à des amendes. C’est le cas si le véhicule n’est pas correctement sécurisé (triangle de signalisation et clignotant) et vous ne portez pas votre gilet jaune, ce qui peut rapidement entraîner une situation extrêmement dangereuse. En outre, les véhicules qui sont encore en état de marche après un incident doivent se décaler sur la bande d’arrêt d’urgence et, après une première évaluation des dégâts, quitter l’autoroute le plus rapidement possible par la prochaine sortie. Le constat d’accident sera ensuite rempli dans un endroit plus calme.

Que se passe-t-il lorsque vous êtes appelés à intervenir pour un accident sur l’autoroute ? En cas d’accident grave avec des blessés, notre centre d’appel d’urgence du 112 est informé et nous transmet à son tour les informations. En cas d’accident léger, notre centre d’appel d’urgence est généralement informé immédiatement par les personnes impliquées dans l’accident ou par le CITA. Le CIN (Centre d’Intervention National - 113) informe la patrouille la plus proche du lieu de l’accident. Une fois sur place, nous nous assurons d’abord qu’il n’y a pas de victimes. Dans le cas contraire, nous prodiguons les premiers secours jusqu’à l’arrivée des urgences. Nous sécurisons ensuite le périmètre de l’accident, vérifions que les véhicules sont toujours en état de marche et essayons de les déplacer sur la bande d’arrêt d’urgence et d’informer un dépanneur pour rétablir la circulation le plus rapidement possible. En fonction de la gravité de l’accident, nous décidons, en consultation avec le CITA, si une fermeture complète de l’autoroute est nécessaire. Dans ce cas, nous demandons des renforts afin par exemple de dévier les véhicules bloqués dans les embouteillages. En outre, nous essayons de recueillir des informations sur le déroulement de l’accident sur place et, si possible, d’identifier celui qui l’a causé. Le comportement des usagers de la route s’est-il amélioré en ce qui concerne le couloir de secours ? Oui et non. Souvent, les automobilistes ne forment un couloir de secours que lorsqu’ils aperçoivent les gyrophares de la police et des autres véhicules d’urgence dans leur rétroviseur. Il est utile d’écouter régulièrement les informations sur le trafic routier à la radio ou de s’informer de la situation par le biais d’autres sources. Mais nous tenons à rappeler ici que le couloir de secours est également obligatoire quand la circulation est en accordéon sur l’autoroute. Cela aide non seulement les services de secours à atteindre leur destination le plus rapidement possible, mais aussi l’Administration des Ponts et Chaussées et le dépanneur, qui veillent à ce que le lieu de l’accident soit immédiatement dégagé et la circulation fluidifiée.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Nous voulons recruter des agents supplémentaires pour le SIA. La police prévoit d’embaucher environ 200 nouveaux policiers par an, ce qui devrait certainement permettre de renforcer les effectifs de la police autoroutière. De plus, de nouveaux moyens techniques sont prévus qui devraient nous aider à contrôler encore plus efficacement le respect des limitations de vitesse sur les autoroutes.

© Police Lëtzebuerg
© Police Lëtzebuerg
© Police Lëtzebuerg