Lyon l'américaine, mag SPE ISCPA Lyon Mars 23

Page 1

l’Américaine Lyon

Le meilleur des États-Unis à Lyon

GASTRONOMIE

Chez Philly Soul, Philadelphie s’invite dans vos assiettes

SPORTS

Foot américain, baseball, roller derby : lancez-vous !

HISTOIRE

L’héritage américain derrière la ville

Février 2023, numéro unique

Edito

La ruée vers Lyon

6-7 Le top 3 des meilleurs fast-foods américains à Lyon

8-9 Cuisiner philadelphien avec des produits locaux, c’est le pari de Philly Soul

10-11 PNY, le bling bling à l’américaine

12 Brooklyn Fizz, une tranche d’Amérique à Lyon

13 Au Baroudeur du Vin, la Californie s’invite dans vos verres

Un pain moelleux, un steak de bœuf cuit à point, de généreuses tranches de cheddar qui dégoulinent, une onctueuse sauce moutarde-miel et des oignons frits pour relever le tout… N’est-ce pas une belle image des États-Unis et de son célèbre burger ? D’origine new-yorkaise, cette recette a conquis le monde et a littéralement balayé d’un revers de la main le traditionnel jambon-beurre français. Voici donc la première ambition de Lyon l’Américaine : vous emmener au-delà de grandes enseignes connues de tous comme McDonald’s ou Burger King, en restant à Lyon. Mais ce n’est pas tout.

Après vous avoir mis l’eau à la bouche, la rédaction vous propose une petite partie de roller derby. Apprenez-en plus sur cette discipline qui est la première à avoir été ouverte aux femmes en Amérique.

Sous un même drapeau. Pour les plus intellectuels, bon nombre d’associations comme France-USA, l’American Club of Lyon sont là pour réunir Lyonnais et Américains autour d’activités, de quoi faciliter l’intégration des expatriés américains. Et si vous vous demandez encore à quoi sert le consulat d’Amérique de Lyon, la rédaction de Lyon l’Américaine a rencontré son consul, Richard Johns. L’occasion d’échanger sur les différences de culture entre Lyon et les États-Unis, car oui, des Converse

Directeur de publication : Patrick GIRARD

Directeurs de rédaction : Dominique HUMBERT, Benjamin ROURE, Claire POURPRIX

Rédactrice en cheffe : Coralie BERTIN-DUC Rédacteur.ice. en chef.fe adjoint.e : Vicky LALEVÉE

Secrétaires de rédaction : Coralie BERTIN-DUC, Vicky LALEVÉE

Maquettistes : Carla VALGANON-FELIPE, Coralie BERTIN-DUC

Journalistes : Coralie BERTIN-DUC, Emma OLMO, Vicky LALEVÉE, Thomas SANTOS ANTAO, Lucas RICHET, Tom VIGNALS

Une : © Wikimédia / Montage par Maëlle VIGUIER

aux jeans Levi’s en passant par le gospel, la mode américaine est bien plus présente à Lyon que ce que l’on pense.

Rendre hommage. La France entretient de forts liens avec les ÉtatsUnis depuis la guerre d’indépendance (1775-1783), et c’est aussi le cas de Lyon. Entre le quartier des États-Unis qui rend hommage aux soldats américains de la Première Guerre mondiale, la tour Part-Dieu construite par l’Américain Araldo Cossutta, et le bombardement « par erreur » de Lyon par les Américains le 26 mai 1944, les États-Unis ont forgé une partie de l’histoire de celle qu’on surnomme la capitale des Gaules.

À l’assaut de Lyon. Saviez-vous que Lyon est jumelée avec la ville de Saint-Louis depuis les années 70 ? Qu’un réalisateur américain a fait entrer trois chars d’assaut dans le Vieux-Lyon pour son film en 1988 ? Que les États-Unis sont le premier pays investisseur de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

Chez Lyon l’Américaine on n’est pas devin, mais on parie qu’on va vous surprendre plus d’une fois !

Coralie BERTIN-DUC, rédactrice en cheffe

16-17 Football américain, baseball : deux stars sportives qui peinent à briller à Lyon

18 Entre coups, blessures et féminisme, le roller derby casse les codes

19 La Tony Parker Academy, le rêve américain pour les jeunes basketteurs

22-23 Le gospel, bien plus qu’un chant, une philosophie

24 « Avoir le sens du show à l’américaine »

25 Soul Brothers, un bar comme à la Nouvelle-Orléans

26-27 American Stock, la référence de la mode américaine depuis 1948

28 Les caisses à savon, de l’Ohio au Rhône

29 Un festival à la conquête de l’Ouest lyonnais

32-33 « Les Alpes me font penser à l’Utah »

34 Ruchi Anand : l’histoire d’une vie entre la France et les États-Unis

35 Sessions de lecture, cours de musique : deux ingrédients pour s’intégrer à Lyon quand on est Américain

38-39 Once Upon a Time... in Lyon

40 Saint-Louis, la petite sœur d’outre-Atlantique 41 Lyon est la 5e ville la plus visitée par les Américains

42-43 Plus de 40 000 salariés américains dans la région

46-47 Le quartier des États-Unis, quand Lyon rend hommage aux Américains

48-49 Un pont et des bombes, quand les Alliés ont attaqué Lyon

50 Ces personnalités venues à Lyon

51 Araldo Cossutta, l’architecte américain derrière la construction de la tour Part-Dieu

2 3
14 20 30 36 44
Communauté Tourisme Histoire
4
Gastronomie Sports Culture
ISCPA Lyon, 47 rue Sergent-Michel-Berthet | 69009 Lyon

Pour les amateurs de fast-foods, les spécialistes de burgers ou les adeptes de bagels newyorkais, mais aussi pour les curieux qui souhaitent découvrir la street-food philadelphienne ou des grands crus californiens, retrouvez dans ce dossier le meilleur de la gastronomie américaine à Lyon.

© Pauline Guillin
G
S
A
T R O N O M I E

Le top 3 des meilleurs fast-foods américains à Lyon

Vous êtes gourmands lorsqu’il s’agit de fast-foods, mais connaissez-vous les meilleurs endroits pour manger typiquement américain à Lyon ? La rédaction a désigné ses trois préférés.

Steak’n Shake, le spécialiste des steak burgers depuis 1934

C’est en 1934, sur la mythique Route 66 située au beau milieu de l’Illinois que Steak’n Shake est né. La spécialité du fast-food ? Proposer les meilleurs steak burgers et le meilleur milkshake. Le succès est immédiat. Arrivé à Lyon en 2017, Steak’ n Shake fait l’unanimité. Il a même fait ses preuves auprès des plus âgés, comme Françoise, retraitée, qui a découvert la chaîne de fastfoods avec ses petits-enfants : « Les burgers

ont le même goût que ceux que j’ai mangé aux États-Unis il y a plus de 20 ans. » Les étudiants apprécient également y manger, mais pour Sara, 18 ans, c’est un peu trop onéreux, alors cela reste un plaisir exceptionnel. Côté tarifs, les menus vont ainsi de 13 à 16 euros sans boisson, c’est plus que dans un fast-food classique comme McDonald’s ou Burger King. Un prix qui se justifie par la qualité des produits.

Five Guys, ou l’art de composer son burger

D’où vient ce succès fulgurant ? Depuis 1986, les restaurants Five Guys, spécialistes des burgers, mettent un point d’honneur à la qualité de leurs produits. Dans le restaurant rue de la République à Lyon, il n’y a aucun congélateur, tous les produits sont frais. Les pommes de terre sont découpées manuellement chaque matin et la viande est issue d’élevages responsables. Autre facteur de ce succès : l’originalité. C’est le client qui compose son hamburger, son hot-dog ou son milkshake.

Finalement ce sont près de 25 000 combinaisons de burgers et 1 000 combinaisons de milkshakes qui sont possibles. Pourtant, pour certains consommateurs, l’expérience Five Guys n’a pas été concluante. C’est notamment le cas de Marc, 45 ans : « Même si on ressent bien la patte américaine, je trouve que cela reste assez basique pour des prix plutôt élevés. » Il faut en effet compter 13 € pour le burger classique avec des frites et sans boisson.

Best Bagels, le meilleur des bagels new-yorkais

Ouvert depuis 2004 à Lyon, Best Bagels a su s’imposer comme la référence en matière de bagels. La franchise compte au total six restaurants à Lyon, tous décorés dans un esprit « brooklynien », avec des murs en briques apparentes et des affiches de vieux films. Le restaurant propose un large choix de bagels avec une promesse à laquelle Best Bagels reste fidèle : des produits frais, de qualité et variés sans cuisson grasse et des recettes

authentiques tout droit sorties de Brooklyn. Pas moins de 15 recettes de bagels salés sont proposées à la carte dont un bagel en édition limitée qui change tous les mois. Plus onéreux que ses chaînes concurrentes Bagel Corner ou Bagelstein, Best Bagels se démarque par la qualité des bagels. Thomas, 27 ans, habitué du restaurant, aime tout particulièrement la diversité des recettes proposées.

À la carte, on retrouve un large choix de burgers « classiques » ou de burgers « signatures » préparés avec de la viande de bœuf française. Une seule option végétarienne est proposée. Des frites sont servies avec différents types de toppings (nappages, ndlr) comme du cheddar fondu ou des oignons frits. Vous pouvez aussi déguster leur emblématique milkshake pour 6 euros.

Steak’n Shake / 15 rue de la République, 69001 Lyon

Five Guys, c’est l’un des fast-foods américains les plus iconiques des ÉtatsUnis. L’enseigne compte 1 500 restaurants dans le monde et 23 en France.

Five Guys / 63 rue de la République, 69002 Lyon 5

4 4

Parmi leurs grands classiques on retrouve le Lox, recette classique du bagel au saumon et au cream cheese, le Decadent Bacon avec son goût sucré-salé inimitable et le Veggie Orgie, l’option végétarienne. Pour les prix, les bagels simples vont de 6,90 à 7,90 euros. Pour un menu, il faut compter 9,50 à 12,50 euros.

Best Bagels / 14 rue d’Auvergne, 69002 Lyon

5 4,5 5

6 7 1
2 Gastronomie
Thomas SANTOS ANTAO / Emma OLMO © Emma Olmo / Thomas Santos Antao Le Western BBQ’ n Bacon Burger accompagné de frites au cheddar Le classic burger Five Guys Le bagel Lox, recette emblématique au saumon et au fromage frais
3

Cuisiner philadelphien avec des produits locaux, c’est le pari de Philly Soul

Ouvert il y a bientôt un an, Philly Soul propose de la streetfood philadelphienne, à base de produits frais et locaux. La rédaction est allée à la rencontre de Marine Briard, gérante du restaurant situé au 20 rue de la Rize, dans le 3e arrondissement lyonnais.

2020. C’est l’année où tout a commencé pour le restaurant Philly Soul, lorsque Marine Briard décide de partir six mois aux États-Unis, dans le Connecticut, alors qu’elle passe son CAP cuisine. Là-bas, elle travaille dans un restaurant gastronomique. « On cuisinait des plats de toutes les nationalités. La gastronomie est très appréciée aux États-Unis avec énormément de plats français, italiens ou encore espagnols » , témoigne Marine.

Durant son séjour outreAtlantique, elle voyage le long de la côte Est, découvrant la nourriture traditionnelle de chaque région et notamment celle de Philadelphie. Ça a été le déclic : « J’ai tellement apprécié la simplicité et la gourmandise de la street-food philadelphienne que j’ai voulu ramener ça en France , explique Marine. La cuisine de Philadelphie est encore peu connue en France, et j’avais envie de monter mon propre restaurant. » Une occasion parfaite pour la jeune femme.

De retour en France, elle ouvre pour la première fois son restaurant Philly Soul. Malheureusement, l’enseigne ne résiste pas à l’épidémie de Covid-19. Et malgré ce premier échec, Marine n’a pas voulu

abandonner son projet et a rouvert une nouvelle fois Philly Soul il y a moins d’un an.

« Garder cet aspect généreux que l’on retrouve en Amérique »

Dès le pas de la porte de Philly Soul, l’ambiance est annoncée. Le restaurant dégage une atmosphère typique de Philadelphie avec de multiples références culturelles. Un aspect que l’on retrouve à travers la décoration et la musique Soul et RnB d’artistes philadelphiens.

L’influence américaine est également présente au niveau de la carte comme l’explique Marine Briard : « On propose des plats très appréciés par les Américains avec les cheesecakes typiques de Philadelphie, les sandwichs Hoagie ou encore les Mac & Cheese servies en accompagnement. »

Philly Soul a tout de même sa recette phare : des lamelles de bœuf grillées avec une sauce cheddar maison et des oignons caramélisés dans du pain ciabatta. « La recette reste simple. Ce qui apporte une différence ici en France, c’est que l’on garde cet aspect généreux que l’on retrouve aux ÉtatsUnis. »

Un cheesecake… lyonnais ?

Les clients sont friands d’autres produits de Philly Soul comme le bœuf effiloché, la limonade faite maison, ou encore les cookies et brownies, eux aussi faits maison. Le pari pour Marine était de bien manger pour peu. Pour une quantité plus que raisonnable, vous pouvez manger chez Philly Soul à partir de 12 euros.

Autre différence pour les Lyonnais : la qualité des produits. Mal-

gré une recette typiquement américaine, les produits eux, sont français. Pour Marine, il était important de travailler avec des produits de la région. Le bœuf et les pommes de terre sont bio et viennent d’Auvergne, le pain vient du boulanger du quartier, seul le cheddar vient d’une coopérative anglaise fabricant du fromage AOC.

« On compte aussi sur la qualité pour faire la différence auprès des clients. Par exemple, on essaie de travailler avec des produits de saison. Actuellement on a retiré les salades de notre carte car il n’y en a peu et de piètre qualité à cette période de l’année. » En exclusivité, Marine nous a confié que sa carte allait changer avec l’arrivée d’un cheesecake spécialement lyonnais avec une recette au Saint-Marcellin. Le fromage sera bio et issu d’un fromager de la région.

« Chaque clients qui vient repart avec le sourire »

En ce qui concerne l’avenir, Marine est confiante : « Cela n’a pas été simple d’attirer les Lyonnais avec les spécialités de Philadelphie, mais on commence à voir notre clientèle s’agrandir. Au départ ce sont les habitants du quartier qui nous ont rendu visite puis le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux nous ont bien aidés. Chaque client qui vient est un client qui reste et ça fait plaisir » se félicite la jeune femme. Pour l’instant l’objectif pour Philly Soul est de continuer à développer sa clientèle pour, pourquoi pas, ouvrir un deuxième restaurant. Pour l’instant, la situation économique ne le permet pas.

« Ce qui est paradoxal c’est que l’inflation ne m’a pas forcément impactée. Mes fournisseurs ont décidé de ne pas augmenter leurs tarifs sur les produits bio, c’est plus les transporteurs qui, eux, ont suivi la hausse des prix. Reste à ajouter ce qui est électricité et ça fait quand même beaucoup » , confie la gérante.

Malgré tout, Marine compte bien continuer à régaler les Lyonnais, et avec le sourire. « Mon voyage aux États-Unis m’a appris à aborder la pression d’une autre manière. » Pour cette année 2023, la gérante prévoit d’innover dans ses recettes et ses produits pour proposer un voyage gustatif toujours plus original et authentique.

« On essaie de travailler avec des produits de saison. Actuellement on a retiré les salades de notre carte », précise Marine © Thomas Santos Antao

8 9
Gastronomie

PNY, le bling

bling à l’américaine

C’est le 7 février 2022 que PNY a ouvert ses portes à Lyon, au 59 rue Mercière dans le 2e arrondissement. Le diner propose des burgers inspirés des voyages aux États-Unis des deux gérants qui ont créé la marque en 2012.

Comment est né PNY ?

PNY c’est 12 restaurants en France dont huit à Paris et surtout un concept très original. C’est en 2012 que le Paris New York voit le jour quand Graffi Rathamohan rencontre Rudy Guenaire. Ce dernier vient de parcourir les États-Unis à pied lors d’un road trip durant lequel il s’est nourrit uniquement de burgers. Les deux amis ont donc décidé de s’associer. Ils ont racheté un vieux kebab parisien, et c’est comme ça que le premier restaurant PNY est né

Un concept unique

Le point fort de PNY, c’est qu’aucun restaurant de la franchise ne se ressemble. Chaque établissement explore différents thèmes de la culture américaine avec un univers et une atmosphère unique. À Lyon, le restaurant a été pensé comme un diner à l’esprit rétrofuturiste, avec ses touches de couleur rose et bleu pastel et ses néons incrustés dans les tables. « Notre PNY est comme un diner sorti tout droit d’un west Hollywood (quartier à Los Angeles, ndlr) onirique », complète Laura, la directrice de l’établissement.

« Une viande d’exception »

Chez PNY, la viande de bœuf servie dans les burgers est maturée. D’après Rudy Guenaire, « c’est une étape nécessaire à l’élaboration d’une viande d’exception ». Cela consiste à « rassir » la viande et cette technique a un certain coût, mais le résultat est vraiment exceptionnel. PNY pense aussi aux végétariens et travaille avec Les Nouveaux Fermiers (HappyVore), une marque 100 % made in France et une alternative au steak qui ne vient pas d’un laboratoire californien en avion réfrigéré. Comptez une dizaine d’euros pour un burger, un prix plutôt élevé certes, mais qui se justifie par la qualité des ingrédients qui composent le burger. De plus, tout est fait minute, rien n’est cuit à l’avance, les pains des burgers sont fait maison et les pommes de terre sont coupées à la main tous les matins.

Un burger, une histoire

Chacune des recettes de burger sont inspirées de leurs voyages aux États-Unis et possèdent une histoire. C’est notamment le cas de leur best-seller « The return of the cowboy ». Ce BBQ burger a été imaginé deux ans après l’ouverture du premier restaurant, un burger « comme dans les meilleurs stands qu’on trouve sur le bord des routes américaines », expliquent les gérants. Le succès de la recette a été immédiat.

Gastronomie
L’univers du restaurant reprend les codes du rétrofuturisme / © Emma Olmo Emma OLMO

Brooklyn Fizz, une tranche d’Amérique à Lyon

Au Baroudeur du Vin, la Californie s’invite dans vos verres

Vous voulez vous procurer des produits américains à Lyon ? Ne cherchez plus, prenez la direction de Brooklyn Fizz. Située 17 rue Childebert, à deux pas de la place de la République, cette épicerie propose des produits exclusivement en provenance des États-Unis.

Faire d’une petite épicerie un vrai morceau d’Amérique.

C’est l’ambition de Brooklyn Fizz. Entre confiseries, blousons d’aviateur et accessoires sportifs, les Lyonnais avides de culture américaine y trouveront leur compte.

Brooklyn Fizz a vu le jour en 2011 avec Jean-Charles et Héloïse, deux Lyonnais amoureux de la culture américaine. Après de nombreux voyages aux ÉtatsUnis, les saveurs et l’ambiance américaine manquaient à leur quotidien en France.

« Le donut pour bien commencer la journée nous manquait », témoignent-ils.

C’est à partir de ce constat qu’ils ont décidé d’ouvrir leur boutique Hello Brooklyn, spécialisée dans le donut américain. De fil en aiguille, Hello Brooklyn s’est transformé en Brooklyn Fizz. Là, les clients viennent trouver des produits typiquement américains importés di-

rectement d’outre-Atlantique. Sirop d’érable, sauces typiquement américaines, friandises, sauces de cheddar fondu, pâtes à tartiner au beurre de cacahuètes ou encore pâtes de guimauve sont les produits phares de la boutique.

Des produits importés d’outre-Atlantique

« J’ai eu l’occasion d’aller plusieurs fois à New York et c’est un plaisir de retrouver mes produits préférés ici à Lyon », témoigne Anthony, un Lyonnais de 24 ans. « Les produits phares restent les friandises au beurre de cacahuètes qui sont peu courantes à Lyon », complète Héloïse, co-gérante. La boutique vend aussi des vêtements : maillots de basket et football améri cain (NFL), casquettes et ballons de basket et football américain… « Étant un grand fan de NBA, c’est vraiment un bon plan. Il y a des maillots de mes équipes

favorites. Puis je préfère toujours acheter en boutique pour un souci de qualité », ajoute Benoît, un Lyonnais de 20 ans. Chez Brooklyn Fizz,les prix restent corrects.

« Nous travaillons avec de gros fournisseurs américains et tous nos produits sont importés par bateau » expliquent les gérants de la boutique. Depuis la pandémie, l’épicerie rencontre néanmoins quelques difficultés.

« Parfois nos fournisseurs manquent de stocks sur certains produits et forcément les prix sont amenés à augmenter par rapport à la situation actuelle en France et dans le monde », témoigne Héloïse, co-gérante du magasin. De manière générale, les produits alimentaires oscillent entre 2 et 15 euros tandis que les accessoires et vêtements grimpent à plusieurs centaines d’euros.

Situé au 37 rue Ney, en plein cœur du 6e arrondissement, le Baroudeur est une cave à vin du monde qui propose une belle sélection en provenance des ÉtatsUnis. Romain Chaffanjon, le co-gérant, nous raconte son histoire et celle des vins américains.

Tout a commencé grâce à Romain Chaffanjon et Clément Ledey, deux Lyonnais passionnés d’œnologie qui veulent faire découvrir les vins du monde entier. Parmi eux, ceux des États-Unis, importés par le Baroudeur du Vin. Les deux gérants ont un objectif : faire voyager leurs clients

Une histoire marquée par la Prohibition

avec des cuvées, cépages et arômes qu’ils n’ont pas l’habitude de boire. Romain Chaffanjon ne se contente pas de vendre du vin américain, il raconte aussi l’histoire qui l’accompagne. Le tout en s’inscrivant dans une démarche écologique, car pour Romain « le plus important c’est de sélectionner des vins élaborés dans le respect de la vigne et bien-sûr du territoire. […] Et de proposer des vins d’agriculture raisonnée, biologique et naturelle ».

85 % des vins américains viennent de Californie

Bien que la plupart des États américains cultivent du vin, la production californienne représente à elle seule environ 85% de la production américaine. Ce qui fait de la Californie le 4e producteur mondial derrière l’Italie, l’Espagne

et la France. « La Californie est le territoire le plus riche en termes de vin par sa diversité terrestre, explique Romain Chaffanjon. Les régions viticoles situées près du Pacifique, à l’intérieur des terres ou près du massif de la Sierra Nevada, offrent différents climats et terres qui font varier les arômes. »

Les ouvertures sur la mer et les baies comme à San Pablo constituent des régulateurs thermiques, en particulier dans les vallées de Napa et de la Sonoma. Pour Romain Chaffanjon, « même si la Californie monopolise la renommée des vins américains avec ses très bons zinfandels, elle est concurrencée par d’autres États. C’est le cas de l’Oregon qui produit les meilleurs pinots noirs du monde et de Washington qui propose d’excellents chardon-

par la Prohibition (1919-1933), à tel point qu’il ne restait plus que 140 domaines en Californie en 1933.

L’arrivée des chercheurs d’or en Californie au XIXe siècle a dynamisé l’industrie viticole du territoire, en particulier dans les vallées de Sonoma et de Napa. Au début du XXe siècle, ces régions comptaient 800 domaines viticoles. Mais elles n’ont pas été épargnées

C’est seulement à partir de 1960 que l’industrie viticole a commencé à se remettre de la Prohibition. C’est donc à ce moment-là que certains des plus célèbres domaines ont vu le jour, comme le Mondavi, le Heitz Wine Cellars ou encore le Stag’s Leap Wine Cellars.

12 13 Gastronomie
La boutique a ouvert en 2011 © Thomas Santos Antao Le Baroudeur du Vin propose une large sélection de vin des États-Unis, allant de 11,90 € à 385 € la bouteille / © Emma Olmo

Vous rêviez de vous rendre aux ÉtatsUnis pour assister à un match de football américain ou à un match de baseball ?

C’est possible dans la région lyonnaise ! Alors enfilez votre équipement, on vous emmène découvrir ces sports mythiques.

S P O R T S
© KeithJJ via Pixabay

Football américain, baseball : deux stars sportives qui peinent à briller à Lyon

Même s’il reste un sport peu mis en avant en France notamment à cause de la concurrence du rugby, le football américain trouve sa place dans la région lyonnaise, l’un des secteurs en France où il est le plus présent. C’est moins le cas pour le baseball. Ce sport très développé aux États-Unis peine encore à se faire une place en France. Les Devils de Bron/Saint-Priest est d’ailleurs l’un des seuls clubs de baseball de la région lyonnaise.

Le football américain porte bien son nom. Il s’agit en effet du sport national aux États-Unis mais il a encore du mal à rayonner complètement dans l’Hexagone. Lyon est une zone bien fournie en termes d’implantation du football américain. Il s’agit de l’une des seules villes en France qui compte plusieurs clubs au sein de sa métropole avec les Falcons de Villeurbanne et les Gones qui se situent dans le 5e arrondissement de Lyon.

Ces deux clubs ne font pas qu’office de présence, ils ont une vraie place dans le monde du football américain français. Les Falcons ont évolué en élite (plus haute division française, ndlr) même si des problèmes financiers ont fait qu’ils n’y sont plus aujourd’hui. Quant aux Gones, ils évoluent aujourd’hui en deuxième division.

« Une alternative au rugby »

Malgré un nombre de licenciés qui grimpe chaque année, le football amé-

ricain a encore du mal à trouver une place importante dans le paysage sportif français. Selon le président des Falcons, cela est dû, entre autres, à une « présence trop courte des Américains sur notre territoire contrairement à l’Allemagne où ce sport cartonne »

Autre raison de l’explosion du football américain en Allemagne : l’absence de sport de contact. Ce qui, vous le devinerez, n’est pas le cas en France, véritable terre de rugby. Pour Jean-Théodore Marcissieux, la cohabitation est difficile.

« Nous aurons toujours du mal à être autre chose qu’une alternative au rugby, ce qui peut être compréhensible étant donné la place qu’il occupe en France. »

Une discipline accessible à tous Contrairement à ce que l’on pourrait croire, tout le monde peut jouer au football américain. Pas besoin d’être costaud ou d’être géant comme nous le confirme Jean-Théodore, qui a commencé le football américain à Strasbourg : « Si je prends mon cas personnel, quand j’ai commencé ce sport, j’étais de corpulence moyenne et de taille moyenne. Je n’aimais pas non plus faire un plaquage et pourtant je me suis épanoui tout de suite, il y en a pour tous les goûts. »

C’est d’ailleurs ce préjugé qui freine un bon nombre de gens à ne pas essayer ce sport. Autre sport peu pratiqué dans la capitale des Gaules : le baseball. À Lyon intramuros par exemple, il n’y a aucun club. C’est donc vers la banlieue qu’il faut se tourner pour trouver des équipes de baseball. Le baseball a son championnat qui commence au printemps. Il se cale sur le calendrier américain et sa célèbre Major league baseball (MLB).

Un manque de subventions Il est compliqué pour le club de Bron/ Saint-Priest de se faire une vraie place dans le bassin lyonnais. En effet, les demandes de financement aux mairies n’auront jamais le même impact que les sports plus populaires comme le football ou le basket. En plus de cela, un terrain de baseball prend énormément de place dans une commune.

Pour se donner une idée, un terrain debaseball homologué équivaut à deux terrains de foot collés. Mais l’autre domaine dans lequel le sport pourrait se développer, c’est la médiatisation. Un vrai regret pour Aurélien : « Aux Jeux olympiques de Tokyo, personne n’a pu voir du baseball à l’écran, c’est plus que dommage. » Et les choses ne vont pas aller en s’améliorant puisque le sport n’a pas été retenu

pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Une seule chaîne en France diffuse du baseball, encore une fois insuffisant pour le bénévole et joueur de 40 ans : « Seul Bein Sports retransmet notre sport et encore il ne diffuse qu’une petite partie. Les gros évènements comme les World Series devraient être davantage mis en avant. »

Les 40 000 licenciés sont répartis dans différents niveaux qu’ils soient départementaux, régionaux ou nationaux dans les catégories seniors mais également dans les catégories jeunes. Si la compétition ne vous attire pas, des sections loisirs sont également mises en place. L’équipe phare du club évolue au niveau régional, ce qui l’amène à se déplacer dans toute la région comme nous l’explique Aurélien Meyrieux, trésorier, adjoint du club : « Il nous arrive de jouer jusqu’à Clermont-Ferrand ou Albertville. »

16 17
Sports
Tom VIGNALS Le baseball est un sport américain en retrait à Lyon © Photo fournie par Aurélien Merieux Les Falcons de Villeurbanne, l’un des deux clubs de football américain de la banlieue lyonnaise © Tom Vignals

Entre coups, blessures et féminisme, le roller derby casse les codes

Les Faux Soyeuses de Lyon se sont largement imposées contre les RollersGirls de Paris © Tom Vignals

La Tony Parker Academy, le rêve américain pour les jeunes basketteurs

Parrainée par le célèbre basketteur francoaméricain Tony Parker, l’académie qui porte son nom permet aux jeunes passionnés de se construire un projet de vie autour du basket. Zoom sur le plus important centre de formation en France, situé rue du Vercors dans le 7e arrondissement de Lyon.

Le roller derby n’est pas un sport comme les autres, entre ses règles qui peuvent paraître surprenantes et son histoire liée à la lutte féministe, tout fait de lui un sport à part. Aux États-Unis, c’est la première discipline ouverte aux femmes, qui va à l’encontre des idées reçues. Découverte.

ÀLyon, ce samedi 18 février se déroulait le match Lyon-Paris… de roller derby. L’affrontement, qui s’est terminé par une victoire 201-88 des Faux Soyeuses de Lyon, a été un véritable combat comme souvent dans ce sport encore méconnu.

C’est en deux mi-temps de 30 minutes chacune que les deux équipes s’affrontent autour d’une piste appelée « track ».

15 joueuses par équipe

Chaque équipe est constituée de quinze joueuses qui occupent soit le poste de « bloqueuse » soit de « jammeuse ».

Seule la jammeuse peut marquer des points pour son équipe en dépassant dans un temps imparti les bloqueuses adverses. Alice, joueuse de Paris nous décrit son sport comme « un savoureux mélange de sport de contact, de stratégie et de vitesse »

Comme dans un sport classique, plusieurs arbitres sont présents autour de la piste pour sanctionner les fautes réalisées pendant un dépassement ou un blocage irrégulier. Et tout cela dans

une ambiance chaleureuse grâce à un public venu en nombre mais plus ou moins connaisseur. En effet, plusieurs personnes viennent en ne connaissant pas du tout ce sport comme le souligne Théo : « Je ne connaissais pas du tout le roller derby, je suis venu par curiosité, les règles sont dures à comprendre au début mais c’est très sympa à regarder. »

« Un vrai sport de contact »

Ce qui rend le roller derby encore plus spécial, c’est ses débuts qui sont étroitement liés à une idéologie de progrès. En effet, l’objectif premier de ce sport était d’accepter qui l’on est et de ne pas se ranger derrière les idées reçues qui dirigent les jeunes femmes vers la gymnastique ou la danse. Alice insiste sur ce côté révolutionnaire : « C’est un vrai sport de contact où il ne faut pas avoir peur de tomber et de prendre des coups. Ce sont des choses auxquelles les femmes ne sont pas prêtes dans certains esprits, le but était de démontrer le contraire. »

Même s’il est aujourd’hui ouvert à tous, il reste un sport à forte présence fémi-

nine. En plus de cela, le roller derby se veut être un vrai message de tolérance où chaque personne doit venir comme elle est. Même si c’est la diversité qui fait la beauté de ce sport, il reste également proche du mouvement punk rock. Entre tatouages, ambiance survoltée et pseudos pour chacune des joueuses, vous aurez de quoi être surpris.

La première ligue date des années 2000

C’est aux États-Unis, dans les années 1920, que le roller derby a commencé à voir le jour dans la région de Chicago. Au début, encore loin de la version moderne, ce sont des courses qui sont organisées. Il s’agit d’un des premiers sports à l’époque qui est autant ouvert aux hommes qu’aux femmes. C’est Léo Seltzer, un sportif américain qui est à l’origine du roller derby. Ce sport sera, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’un des divertissements les plus populaires aux États-Unis. C’est même au Texas que la première ligue de roller derby est créée en 2000.

Les États-Unis, c’est le rêve ultime pour tout jeune basketteur qui souhaite devenir professionnel. La mythique NBA (National basketball association) qui allie spectacle et niveau de jeu à couper le souffle fait frémir n’importe quel passionné de basketball. C’est pour un jour rejoindre ce haut-niveau que la Tony Parker Academy a été créée. Rayana Ben Amar, joueuse de 16 ans qui effectue sa première année au sein de l’académie illustre clairement l’ambition des pensionnaires : « Je pratique le basket depuis 10 ans et ma seule ambition est d’être joueuse professionnelle, si possible aux États-Unis, ça reste le Graal. »

C’est autour de cet objectif que le quotidien des pensionnaires est articulé. Deux entraînements par jour sans oublier les études qui occupent également une place importante au sein de l’académie. La majorité des académiciens vivent et dorment sur place, ce qui leur permet d’avoir une hygiène de vie irréprochable. Sans oublier les matchs du week-end pour le club de l’académie, le FC Lyon.

Tony Parker, une influence venue des États-Unis

Plus besoin de le présenter. Tony Parker est probablement le plus grand basketteur français de l’histoire. Il n’a pas marqué les esprits seulement en France, car il a passé 17 saisons en outre-Atlantique

dont seize au sein des Spurs de San Antonio. Celui qui est né à Bruges en Belgique a toujours eu un rapport particulier avec la ville de Lyon. Président de l’Asvel Lyon-Villeurbanne, club dont son frère Terence Jonathan Parker, ou « TJ », est entraîneur, Tony Parker voulait logiquement permettre au basket Français et à la ville de Lyon de rayonner.

Même s’il est rarement présent, l’ancien meneur inspire les jeunes pensionnaires comme nous l’explique Rayana : « On ne le voit pas souvent mais on a quand même l’occasion de le voir une fois par mois. Il est le plus souvent là pour le côté business mais on peut quand même régulièrement jouer avec lui et discuter. Cela donne des frissons à chaque fois.»

C’est aussi par sa notoriété et donc des partenariats que la Tony Parker permet aux jeunes pensionnaires d’obtenir des emplois ou des stages.

« On veut tous se la jouer à “l’américaine” »

Le basketball américain est devenu une référence incontournable dans le monde du ballon orange qu’il influe de partout et également au sein de l’académie. Rayana nous explique en quelle mesure les États-Unis prennent place au sein de l’académie lyonnaise : « Je trouve que l’influence américaine est omniprésente ici, on est basketteurs on veut tous se la jouer à “l’américaine”. »

Selon les dires, cette influence se voit davantage chez les garçons que chez les filles même si elle reste omniprésente, que ce soit au niveau du style vestimentaire, des coupes de cheveux ou même de la façon de s’exprimer. Il ne reste plus qu’à ces jeunes pousses de travailler pour que leur rêve puisse se réaliser…

Tom VIGNALS

18 19 Sports
Rayana Ben Amar, qui réalise sa première année au sein de l’académie, n’a qu’un seul objectif devenir une joueuse professionnelle / © Photo fournie par Rayana Ben Amar

Connaissez-vous le gospel ? Avez-vous déjà assisté à un concert de musique soul ? Du quartier de Harlem en passant par les rues de la Nouvelle-Orléans, ces musiques résonnent jusqu’à Lyon. Enfilez votre jean, on vous propose un tour d’horizon du meilleur de la culture américaine dans la capitale des Gaules.

C U L T U R E
© Thomas Santos Antao

Culture

Le gospel, bien plus qu’un chant, une philosophie

Bien qu’existant depuis plusieurs siècles, le gospel est un champ encore peu ancré dans la culture européenne. Pourtant, cette pratique est porteuse de valeurs nobles, transmettant le bonheur, l’espoir et la positivité. C’est ce que nous a expliqué Christelle, cheffe de chœur à la Lyon Gospel Academy.

En France, la pratique du gospel reste encore assez rare comparé aux autres genres musicaux. Pourtant, ce sont de plus en plus de chorales comme la Lyon Gospel Academy qui naissent pour transmettre des valeurs à travers ces chants harmonieux. Cette chorale n’a vu le jour que très récemment, en septembre dernier. Christelle Doy Lyonnaise de 50 ans et masseuse de profession, en est la cheffe de chœur. Cet univers, elle l’a toujours côtoyé.

« J’ai directement été initiée au chant avec mes parents. Nous allions régulièrement à l’église, où il y avait beaucoup de chants. Durant l’adolescence, j’ai eu la chance d’intégrer une première chorale en tant que choriste. Rapidement, le chef de chœur m’a demandé de le remplacer, chose que j’ai évidemment acceptée. »

Un chant qui tire son origine du trafic d’esclaves noirs en Amérique du Nord

Pour Christelle, le gospel est bien plus qu’un chant, c’est une réelle manière de vivre, de voir la vie. « Le gospel est un partage de bonne humeur, c’est une hygiène de vie, une vraie philosophie », témoigne-t-elle. De son origine étymologique, le gospel est la parole de Dieu, une parole transmetteuse d’espoir et de bonne nouvelles. Ce genre musical possède une origine pourtant assez sombre : la période du commerce triangulaire.

Les esclaves, qui étaient déportés en dehors de l’Afrique, ont créé ce chant afin de communiquer, de garder la foi et l’espoir alors que la situation était terrible.

Pour Christelle, le gospel a également

eu une grande utilité lors de périodes compliquées à vivre. « Le gospel m’a permis de surmonter des épreuves difficiles de la vie. C’est à la fois un exutoire et une source de joie profonde qui permet d’expier toutes sortes d’ondes négatives », ajoute-t-elle. C’est notamment pour cette raison qu’elle a décidé de créer sa chorale : la Lyon Gospel Academy. « Le gospel est une transmission d’amour, de bonne humeur. Pour moi il était normal de partager ces moments, ces chants et ces valeurs avec le plus grand nombre. »

Connaître sa voix

Créée en septembre dernier, cette chorale d’une trentaine de voix continue d’accueillir en permanence de nouveaux membres. « Tout le monde est le bienvenu chez nous. Comme je dis souvent, vient qui veut, comme il est, avec ses bagages et même sans bagages », explique Christelle Doy, cheffe de chœur de l’association. Dans cette association, même les novices sont les bienvenus car l’objectif reste d’apprendre, à connaître sa voix et savoir l’utiliser. C’est notamment à Christelle Doy d’accueillir les membres, expérimentés où non, et de les mener vers une amélioration de leurs voix.

« En effet, le chef de chœur reste celui qui partage le chant qu’il a reçu et qui va le transmettre de manière vivante, pétillante auprès des autres choristes. Il a ce rôle d’accompagnateur qui vient guider ses camarades vers l’harmonie des voix », témoigne-t-elle.

« Un chant pur et contrôlé »

Généralement, la Lyon Gospel Academy se retrouve tous les jeudis. Lors de ces sessions de gospel, les membres procèdent à plusieurs échauffements avant de chanter. « Tout comme un violoniste qui accorde son instrument, nous accordons notre corps afin d’obtenir un chant pur et le plus contrôlé possible. Pour ce faire, nous procédons à un échauffement corporel puis vocal. Une fois le corps prêt, nous travaillons des entraînements de techniques vocales puis les chants de manière globale. »

De nos jours, le gospel possède une multitude de déclinaisons : le gospel

traditionnel ou le gospel plus contemporain, avec des influences pop, jazz, R’n’B ou même soul. « Ici, on ne chante que des chants possédant un message d’amour. Bien souvent issus de la Bible, ces chants parlent de la relation d’amour que Dieu donne envers les individus que nous sommes. Lorsque l’on manie ses mots issus de la Bible, ce sont des sources de réconfort, d’amour et d’espoir », ajoute Christelle Doy.

Des chants issus de la Bible

Pour le moment, la Lyon Gospel Academy ne réalise pas encore de chants en messe. Pour l’instant, le projet est de monter des programmes pour des évènements comme la fête des Lumières, pour Noël, pour des mariages, des baptêmes ou tout moment festif. Par exemple, la chorale avait réalisé une prestation lors de la fête des Lumières, où elle était allée chanter par itinérance dans les traboules. Une chose est sûre, la Lyon Gospel Academy a encore de nombreux projets à monter et continue de chercher de nouvelles voix pour compléter sa chorale.

22 23
La Lyon Gospel Academy répète tous les jeudis / © Photos d’illustration fournies par Welcome Gospel Paradise

Avoir le sens du rythme pour faire le show à l’américaine »

Soul Brothers, un bar comme à la Nouvelle-Orléans

Yannick Pacard est président de l’association Welcome Gospel Paradise qu’il a fondé il y a 13 ans, mais il joue aussi le rôle de manager et de producteur de la troupe. Sa structure varie de dix à vingt chanteurs et se produit pour des évènements variés. Rencontre.

Comment avez-vous intégré l’univers du gospel ?

Yannick Pacard : « Pour moi l’aventure gospel a commencé il y a 20 ans. Je dirigeais une chorale camerounaise dans laquelle chantait mon ami d’enfance. Je m’occupais notamment de recruter des choristes, puis à force de côtoyer des chanteurs et de baigner dans cet univers, c’est devenu une véritable passion. Ensuite j’ai fondé mon association Welcome Gospel Paradise. Mon but n’a jamais été de faire de l’argent, ce n’est pas ce qui motive mon travail. Au départ je recrutais des amateurs passionnés par le chant, aujourd’hui tous mes chanteurs sont semi-professionnels. […] Le lien humain est extrêmement important pour le bon

fonctionnement d’une troupe, le but c’est de se retrouver autour d’une passion commune et d’être très soudé. Le plus important c’est de chanter avec le cœur. »

Quelle est l’organisation de l’association ?

« Ma troupe se compose uniquement de personnes d’origine africaine. Le timbre de voix des Africains est le plus adapté pour chanter du gospel puisqu’il est plus grave. Dans l’équipe il y a deux chefs de chœur. Leur rôle est primordial parce qu’ils mènent la troupe et effectuent un travail de réécriture des chansons, pour se les réapproprier. La troupe compte également huit solistes, des altos, des sopranos et des ténors, qui sont essentiellement des femmes. Nous ne faisons pas de répétitions ponctuelles, nous nous entraînons seulement quand une représentation est prévue. Je n’organise plus de concerts, je manque de budget et c’est un trop gros risque de couler l’association. Ma troupe se produit seulement à la demande de clients pour des concerts “clé en main”. De plus, ma troupe n’est pas rattachée à une église et ne fait pas de propagande religieuse. Toutefois mon association

véhicule les valeurs propres au gospel : des messages de paix et d’amour. »

Pouvez-vous nous dire un mot sur les représentations ?

« Nous nous produisons lors de diverses manifestations : mariages, vins d’honneur, cocktails, arbres de noël, concerts, anniversaires, galas. Le gospel c’est bien évidemment du chant mais aussi de la danse. Cela nécessite d’avoir le sens du rythme. Il y a aussi toute une partie apprentissage des chorégraphies et les chanteurs utilisent un micro-main, pour faire le show à l’américaine, le plus souvent le micro est sur pieds pour pouvoir taper dans leurs mains. Les musiciens ont également un rôle crucial à jouer, notamment le clavier qui est indispensable. Concernant les tenues traditionnelles gospel, la toge s’accompagne d’une écharpe de couleur, le coloris peut varier selon l’évènement et la demande du client. Les chanteurs peuvent aussi performer avec des toges inspirées des tenues traditionnelles d’Afrique du Sud. »

Dirigé par deux frères, Alexandre et Mickaël Marnat, le bar Soul Brothers propose une ambiance jazz et soul ainsi que des évènements et concerts.

Si vous êtes amateurs de musique jazz et soul, c’est au bar Soul Brothers qu’il faut vous rendre. Situé au 5 rue Neuve, dans le 1er arrondissement de Lyon, ce bar d’ambiance propose des cocktails, des tapas et des concerts de musique soul. Ouvert il y a trois ans par Alexandre et Mickaël Marnat, le bar ne cesse de se renouveler, avec des évènements et des concerts variés.

Pour recréer une ambiance jazz et soul, les deux frères ont soigné la décoration de leur établissement, en ne laissant aucun détail de côté. De la musique soul aux clichés de musiciens en noir et blanc accrochés aux murs, du piano à queue en passant par des tableaux évoquant la musique ou représentant

des instruments, tout nous transporte dans l’univers jazz de la NouvelleOrléans. De plus, les lumières tamisées rendent le lieu intimiste et chaleureux.

« On baigne dans la musique soul depuis notre enfance » Alexandre Marnat, co-gérant de l’établissement Soul Brothers raconte comment il a imaginé un bar porté sur la musique soul avec son frère : « Avec Mickaël, on baigne dans la musique soul depuis notre enfance. Nos parents écoutaient des musiciens comme Louis Armstrong et Sidney Bechet et ils nous ont transmis leur passion. C’est comme ça qu’on a décidé d’ouvrir un bar et de recréer l’ambiance jazz de la Nouvelle-Orléans. »

Ce que les clients recherchent en pas-

D’où vient la soul ?

C’est à la fin du XIXe siècle que le jazz a fait son apparition dans les rues de la Nouvelle-Orléans. La musique jazz est née d’un mélange de musiques d’origines variées, dont les work songs

sant la porte du Soul Brothers c’est une atmosphère et toute l’esthétique autour du jazz et de ses influences. « Ce que j’aime surtout ici c’est l’ambiance, bien sûr leur carte des vins et leur choix de cocktails sont aussi un atout mais je viens vraiment parce que je sais que je vais passer un bon moment en écoutant de la bonne musique », explique Nathalie, 25 ans, habituée du bar. À la carte on retrouve un large choix de vins et de cocktails imaginés par Mickaël et Alexandre. Côté restauration, pas de burgers ou de spécialités américaines mais des tapas à partager comme des planches de charcuterie et fromage et des bruschettas.

(chants de travail, ndlr), inspirés de la tradition musicale tribale d’Afrique de l’Ouest. Quant à la musique soul, elle a émergé aux États-Unis à la fin des années 50. Ce genre populaire afro-américain est un dérivé du gospel et du rhythm and blues.

24 25
«
Culture
Armelle, cheffe de chœur de la troupe / © Photo d’illustration fournie par Welcome Gospel Paradise Emma OLMO Le Soul Brothers a ouvert ses portes il y a 3 ans / © Emma Olmo

American Stock, la référence de la mode depuis 1948

American Stock, la référence de la mode américaine depuis 1948

Ouvert depuis 1948, American Stock a été l’un des premiers magasins à véhiculer la mode américaine à Lyon, de génération en génération. Rencontre avec Henri, gérant de la boutique depuis 1961.

Situé le long des quais de Saône au 11 quai de la pêcherie, dans le 1er arrondissement lyonnais, American Stock est devenu avec le temps la référence en matière de vêtements américains à Lyon. En 1948, lors de l’ouverture, cette boutique ne vendait pas spécialement de vêtements. En effet, la Seconde Guerre mondiale venait tout juste d’être terminée et ce sont les équipements abandonnés par les troupes américaines qui étaient mis en vente.

« Initialement, nous vendions le surplus de matériel de l’armée américaine qui avait été abandonné après la guerre. Il s’agissait surtout de matériel de camping, de survie comme des réchauds, des tentes ou encore des vêtements », témoigne Henri, gérant de la boutique. Aujourd’hui, American Stock propose une large gamme de vêtements, allant des dernières modes aux vêtements militaires d’époque.

«

honte d’avoir des Converse. Je me souviens que l’on faisait exprès de les abîmer pour ne pas avoir à les porter. À cette époque, rares sont ceux qui nous achetaient une paire. Puis, un jour, elles sont devenues à la mode et celui qui n’avait pas sa paire de Converse était un gros naze ».

La boutique garde le cap face à la concurrence

Si la boutique détient toujours de vraies perles rares d’un point de vue historique et vestimentaire, elle fait face à une problématique grandissante : la concurrence numérique. En effet, si certains clients sont adeptes des pièces proposées par Henri et commandent depuis l’Italie, la Belgique ou encore la Suisse, l’arrivée d’Internet a chamboulé les ventes de la boutique.

À

l’époque le 501 n’existait qu’en deux déclinaisons »

En existant depuis 1948, American Stock a traversé les époques et les modes avec un côté avant-gardiste. « Nous étions la première boutique à avoir des jeans Levi’s dans le Rhône. Au départ, ces jeans n’avaient rien de populaire, ce n’étaient que des bleus de travail qui se vendaient pas trop cher. Lorsqu’ils sont devenus à la mode au milieu des années 60, tout le monde venait chez nous car nous travaillions déjà avec la marque tandis que les autres boutiques commençaient seulement à commander des stocks. Il y avait la queue devant le magasin, tout le monde voulait son Levi’s. Il n’y avait pas 36 coloris, le 501 n’existait qu’en deux déclinaisons», raconte le gérant d’American Stock.

L’un des produits les plus emblématiques de la boutique : les converses All Star. D’après Henri, « à l’époque, c’était la

« Avant nous avions la queue et du monde toute la journée. Aujourd’hui avec Internet, les gens ne se prennent plus la tête à se déplacer en boutique pour dénicher de belles pièces. De même pour les fournisseurs. Ils sont nombreux à ne plus accepter de travailler avec des détaillants comme nous. Dans peu de temps, nous ne recevrons plus de Converse car le fournisseur préfère travailler avec de grands distributeurs connus du grand public. Les stocks américains ferment les uns après les autres, c’est assez triste vu l’histoire que véhiculent nos boutiques », témoigne Henri.

Thomas SANTOS ANTAO

Une veste à 1 800 euros

Pour le gérant d’American Stock, l’ambition de la boutique est de travailler avec des marques qui ont une certaine histoire et cela se voit. Parmi ses pièces historiques, Henri détient toujours une veste en cuir de pilote de bombardier 257s de la marque Schott qui est mise à la vente au prix de 1 799 euros.

Le Gaulois Jeans, le denim à la lyonnaise

Jean-Charles Tchakirian a repris l’atelier familial au début des années 2000 et a poursuivi le projet de ses parents : développer une marque de jeans engagée pour la planète. « Je n’avais qu’un tout petit budget, une idée énorme », explique-t-il sur le site de la marque. C’est ainsi qu’est né Le Gaulois Jeans.

Les modèles de denim proposés sont mixtes et 100 % made in France, à base de lin et de chanvre pour les coupes rigides,

et avec de l’élasthanne recyclé pour les matières extensibles. De quoi trouver son bonheur. La fabrication est totalement faite dans la région, dans l’atelier de Décines-Charpieu, et le lin qui sert à tisser les jeans provient de Normandie.

Le Gaulois Jeans prône l’inclusivité avec des modèles hommes et femmes allant du 34 au 48. Il faut compter environ 150 euros le jean, un prix qui se justifie par la qualité du jean et sa fabrication artisanale.

26 27
Henri, gérant de la boutique American Stock © Thomas Santos Antao
Culture
Emma OLMO © Le Gaulois Jeans

Les caisses à savon, de l’Ohio au Rhône

Un festival à la conquête

de l’Ouest lyonnais

Nées aux États-Unis en 1933, les caisses à savon sont arrivées en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Direction Vénissieux, à la rencontre de David Maurin, président du premier club de caisses à savon de France.

Des véhicules non motorisés qui concourent lors de courses organisées. C’est ce qu’on appelle des caisses à savon.

Cette activité, très répandue dans les années 30 outre-Atlantique, a émergé en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La première fédération européenne de caisses à savon naît en 1983, en Autriche. En France, le plus gros club de caisses à savon est à Vénissieux. Il est présidé par David Maurin.

C’est son père qui lui a transmis cette passion : « C’est en voyant mon père construire des caisses que j’ai commencé à y prendre goût. Par contre, lui a découvert les caisses à savon lors d’un voyage professionnel dans l’Ohio. » À l’issue de ce voyage, le père de David Maurin a donc commencé la confection de véhicules dans son garage.

C’est en 1982 que David Maurin devient le fondateur du premier club de caisses à savon en France : « Après avoir vu mon père, j’ai voulu que la pratique se démo-

cratise. Créer un club était le meilleur moyen pour moi de réunir les passionnés pour que l’on fabrique les véhicules ensemble. L’idée était, avant tout, de passer un moment convivial entre adhérents. »

« On reste sur une base américaine »

Si la pratique des caisses à savon est aujourd’hui en plein essor et bien développée en France et à Lyon, David Maurin précise que la manière de fabriquer les caisses est inspirée des méthodes étatsuniennes : « Bien sûr, on développe peu à peu nos façons de travailler mais l’héritage américain reste bien présent, confie-t-il. Que ce soit dans l’assemblage des pièces ou dans les manières de couper le bois qui constitue la coque, on reste encore aujourd’hui sur des bases américaines. »

Outre la conception des véhicules, le modèle des compétitions est également ancré sur le modèle mis en place par les

Américains dans les années 1930. « À la manière de la Formule 1, une course se déroule en plusieurs étapes. Parmi elles, on compte les “essais”, dans lesquels on fait du repérage de piste. Ensuite, il y a les qualifications et enfin la course en ellemême. Comme pour la fabrication, le modèle de course est resté identique à ce qu’il était lorsque mon père a découvert la pratique. » Le club de caisse à savon de Vénissieux, aujourd’hui plus gros club de France, est donc l’un des pionniers de l’essor de la pratique. De l’Ohio au Rhône, les caisses à savon ont ainsi fait un voyage à travers l’Atlantique depuis 1933.

C’est à La Tour-deSalvagny, en banlieue lyonnaise, que se déroule chaque année le Festival Farwest lyonnais. Le thème est chaque fois différent avec un seul point commun pour chaque édition : les ÉtatsUnis. Rencontre avec Dominique Plâtre, 58 ans, président de l’évènement.

En quoi consiste votre festival ?

Dominique Plâtre : « À l’origine, le festival était uniquement basé sur la danse country mais au fil du temps il a dérivé sur d’autres thèmes comme le rock ou même Las Vegas. Pour chaque édition le thème est décidé en réunion par un comité directeur. Le jour J, des concerts ont lieu avec des artistes américains. Des animations sont également prévues pour tous les âges. Les personnes qui viennent peuvent également retrouver des stands liés aux États-Unis, des chapeaux, des plaques américaines… »

Combien de bénévoles requiert l’organisation de l’évènement ?

« Le comité directeur du festival se compose de 5 à 8 personnes volontaires. Mais les bénévoles qui participent au bon fonctionnement le jour même sont entre 60 et 80. Ils nous aident à la buvette et aussi pour tout ce qui concerne la logistique. »

Comment est née l’idée de ce festival ?

En septembre aura lieu la 18e édition. Le Festival Farwest n’est donc pas un évènement récent. Les créateurs de l’évènement étaient deux copains qui pratiquaient la danse country dans un club et qui ont eu l’idée de réunir tous les adeptes de la pratique. L’évènement avait à la base une renommée départementale puis il s’est rapidement développé pour devenir un véritable évènement national.

Quel public visez-vous ?

« Nous attirons tous les publics entre 10 et 77 ans. Le festival est adapté à tous.

Des animations sont à disposition pour les enfants comme des jeux gonflables, des trampolines ou même des balades en poneys. Le public vient d’un peu partout. Nous recevons des Alsaciens, des Basques mais également un bon nombre de visiteurs venus d’Espagne. Nos artistes étant américains, une grosse communauté américaine est également présente. »

Que pensez-vous de la place de la culture américaine à Lyon ?

« Pour moi, c’est plutôt triste. Au sein de la ville, il n’y a pas grand-chose en lien avec les États-Unis. Je regrette l’absence de festivals, de concerts, d’évènements. Il n’y a que les petits villages qui organisent des choses de ce type en France. Mon rêve serait par exemple de faire un festival country place Bellecour. La culture américaine est trop décentralisée et trop peu connue. La plupart des gens pensent que la country est simplement « une musique de cow-boy ». Je trouve ça dommage. Nous travaillons pourtant dans le but de développer cette culture. »

28 29
en 1982 © Lucas
David
Maurin
a créé son club
Richet
Culture
Une course à la manière de la Formule 1 Une fois par an, les passionnés de culture américaine se retrouvent à La Tour-de-Salvagny / © Photo fournie par Dominique Plâtre

Savez-vous quel est le point commun entre le consulat américain et l’American Club of Lyon? Hormis le fait que l’un soit une institution et que l’autre soit une association, tous deux ont vocation à intégrer les expatriés américains. L’objectif : les faire se sentir comme chez eux.

C O M M U N A U T É
© Lawjr via Pixabay

« Les Alpes me font

penser à l’Utah »

Richard Johns est le consul des États-Unis à Lyon depuis août 2022. Par le biais de ses activités, il est donc le référent pour tous les États-Uniens qui vivent à Lyon. Entretien.

À quoi ressemblent vos journées ?

« Pour commencer, mes journées ne sont jamais identiques et c’est d’ailleurs pour cela que j’aime mon métier. Par exemple, la semaine dernière j’ai accompagné l’ambassadrice pour soutenir un festival de jazz. Il y a un mois j’allais soutenir une femme qui créé son propre vin pour promouvoir l’entreprenariat des femmes dans l’industrie du vin. Le mois prochain je participerai à des commémorations pour la Seconde Guerre mondiale. »

Quel est votre objectif à Lyon ?

« L’idée est toujours de promouvoir la culture, l’entreprenariat et le commerce américain. Aux États-Unis les entrepreneurs sont nombreux et beaucoup réussissent mais nous sommes en France, il faut que nous réussissions à donner un coup de pouce à tous ces gens qui viennent lancer un business dans la région. L’idée est aussi de renforcer le lien entre Lyon et les États-Unis par le biais de réunions avec les étudiants américains qui font leurs études ici notamment. Les gens confondent souvent un consulat avec une ambassade alors que l’ambassade est chargée des relations bilatérales

avec le gouvernement. C’est elle qui s’occupe des visas et elle se situe automatiquement dans la capitale du pays. »

Pourquoi Lyon plaît tant aux Américains selon vous ?

« De tous les échos américains que j’ai, Lyon est une ville absolument géniale. Pour les retraités qui ont déjà sillonné l’Europe en cherchant une ville paisible, Lyon a été le lieu idéal. La qualité de vie ici plaît beaucoup aux Américains à qui j’ai parlé. La pluralité de la culture lyonnaise permet vraiment de pouvoir apprécier tout type de nourriture ou d’activités. »

Qu’est-il mis en place pour favoriser l’intégration des expatriés ?

« Il existe plusieurs associations. J’ai été en lien avec l’American Club of Lyon par exemple pour Thanksgiving. Nous avions dîné et j’avais retrouvé environ 150 Américains. Je pense que c’est déjà un très bon moyen pour accueillir les gens et qu’ils ne se sentent pas à l’écart. Il y a environ 10 000 citoyens américains à Lyon, il est donc important de faire en sorte que chacun d’entre eux se sente à l’aise. »

Que manque-t-il selon vous pour améliorer l’intégration des Américains ?

« J’aimerais que le côté sportif soit légèrement plus développé pour les Américains ainsi que toute la communication autour de cela. Les clubs de baseball ou football américain s’agrandissent peu

à peu mais c’est encore assez faible. Après, il ne faut pas non plus que les expatriés ne restent qu’entre eux sans venir découvrir la culture lyonnaise et les gens ici. Là est toute la nuance qu’il faut apporter et ce n’est pas facile. Il faut garder l’objectif d’acclimatation à une nouvelle manière de vivre. C’est d’ailleurs pour cette raison que les associations qui proposent des rencontres entre Américains et Lyonnais font un super travail. »

À titre personnel, quelles différences et similitudes voyez-vous entre Lyon et les États-Unis ?

« Je suis venu à Lyon grâce à mes souvenirs d’un séjour à Annecy où j’avais trouvé la région magnifique. Je suis originaire de l’Utah aux États-Unis et quand j’ai découvert les Alpes, j’avais l’impression d’être à la maison ! On retrouve une influence américaine à Lyon que ça soit dans l’alimentation avec les restaurants de bagels et de hot-dog ou encore dans la manière de s’habiller. Lorsque j’étais en Espagne ou à Annecy il y a 30 ans, j’avais été surpris de voir que le style vestimentaire américain ne s’était pas du tout exporté. On ne voyait personne en sneakers ou en sweat et c’était plutôt mal vu. Quand je suis revenu il y a 6 mois, ici à Lyon, j’ai compris qu’il y avait eu une grosse américanisation dans la ville d’un point de vue vestimentaire. Les gens s’habillent exactement comme aux États-Unis. »

32 33
Richard Johns, consul américain à Lyon, est originaire de l’Utah / © Photo fournie par Richard Johns
L’idée est toujours de promouvoir la culture, l’entreprenariat et le commerce américain.

Ruchi Anand : l’histoire d’une vie entre la France et les États-Unis

Intervenante dans des universités aux États-Unis, directrice des professeurs et intervenante au Cefam (école internationale de management) à Lyon, Ruchi Anand baigne entre les cultures américaines et françaises depuis de nombreuses années.

Née en Inde en 1974, Ruchi Anand a une histoire très singulière. Elle quitte l’Inde après le baccalauréat pour faire ses études supérieures aux États-Unis. Elle y obtient son bachelor puis son doctorat. Sa vie aux États-Unis dure douze ans, jusqu’à ce qu’elle rencontre le père de ses enfants. Cette rencontre l’amène en France en 2002. À son arrivée dans l’Hexagone, la native de Delhi ne parlait pas français. Elle s’est donc tournée vers un métier où pratiquer couramment la langue de Molière n’était pas une obligation.

Enseigner pour s’intégrer

Passionnée par l’enseignement, Ruchi a commencé à intervenir dans des écoles où les cours se font en anglais et où des échanges avec les États-Unis sont proposés aux étudiants. N’ayant pas peur de se déplacer à travers la France, elle enseigne à l’American Graduate School à Paris mais aussi au Cefam (école internationale de management) à Lyon, tout en étant domiciliée à Valence.

Spécialisée dans les relations internationales, sujet sur lequel elle a écrit plusieurs livres, la directrice des professeurs du Cefam enseigne plusieurs matières comme la politique et les relations internationales. En plus de cela, elle donne des cours aux États-Unis lors de la « Summer School » (cours facultatifs pour les élèves américains motivés pendant l’été).

La langue, un frein à l’intégration Venant des États-Unis, Ruchi a rapidement senti une différence vis-à-vis des personnes venant de l’étranger : « Aux États-Unis, les gens parlent beaucoup plus aux étrangers qu’en France. » L’Indienne de naissance se sentait même parfois un peu seule : « Il m’est arrivé de me sentir vraiment différente, j’ai mis beaucoup plus de temps à me faire des amis qu’aux États-Unis. »

Ruchi reconnaît quand même que cette tendance s’améliore de nos jours avec le mélange de plus de cultures en France.

Même si elle parle aujourd’hui bien le français, la barrière de la langue a été un frein dans son intégration : « La non-maîtrise m’a déjà mis dans des situations difficiles, j’ai par exemple refusé une invitation de France 5 sur Donald Trump parce que l’interview était en français. »

De la culture américaine à la culture lyonnaise

Autre aspect intéressant du témoignage de Ruchi Anand, les différences de cultures entre Lyon et les États-Unis. Tout d’abord le côté culinaire. Lyon et les États-Unis ont des identités fortes en termes de gastronomie. Ruchi a été très surprise et rapidement conquise par la cuisine lyonnaise, même si elle déplore le fait que tout s’américanise : « On retrouve des McDonald’s et des chaînes américaines de partout, c’est dommage. »

Autre impression de cette globe-trotteuse, et elle est plutôt amusante, la fidélité et l’engagement liés au mariage : « Aux États-Unis, le mariage c’est pour la vie alors qu’en France le divorce est fréquent. Le père de mes enfants est d’ailleurs parti avec une plus jeune, j’ai été victime du “French Twist” », s’amuse-t-elle.

Les adhérents du club se retrouvent chaque semaine pour des activités comme les cours de musique © Photo fournie par l’American Club of Lyon

Créée en 1987, l’American Club of Lyon est une association présidée par Mark Gallops. Le club agit en organisant des activités qui mettent en relation des Américains et des Français.

160. C’est le nombre de membres américains que compte l’association sur ses 200 adhérents. L’American Club of Lyon a été créé il y a plus de 25 ans et aide les expatriés américains à s’intégrer à Lyon. « Ce n’est jamais facile d’arriver dans un pays où l’on ne connaît personne, alors j’ai immédiatement voulu prendre la présidence du club. Cela me tenait à cœur de faire en sorte que les expatriés se sentent à l’aise » précise Mark Gallops, président du club.

Pour intégrer au mieux les expatriés, l’association organise des évènements. Un calendrier est d’ailleurs disponible sur le site. Parmi les activités proposées, on re-

trouve des sessions de lecture, des cours de fitness ou de simples discussions autour d’un café. « Lors des sessions de lecture, nous lisons des livres américains. Nous adorons la culture lyonnaise et on surnomme d’ailleurs la ville le petit New York, mais nous gardons notre cœur américain », souligne Mark Gallops.

De Dallas à Lyon

Parmi les expatriés que l’association a accompagnés, Jacob Gafford. Cet Américain de 43 ans est né à Dallas en 1980 et est membre du club depuis 5 ans maintenant. À son arrivée en France en 2017, l’intégration n’était pas plus facile : « Une opportunité professionnelle

s’est présentée, alors j’ai foncé mais les débuts ont été difficiles. Même si j’aime rencontrer des nouvelles personnes, je reste quelqu’un de timide donc je ne vais pas naturellement vers les gens. »

C’est pour cette raison qu’il décide, seulement 4 mois après avoir débarqué dans la capitale des Gaules, d’adhérer au club. Jacob Gafford a immédiatement été charmé par le concept : « Dès mon arrivée, le président de l’époque a été chaleureux avec moi et m’a présenté toute l’équipe. »

L’American Club of Lyon n’est pas la seule association pour les expatriés américains !

En effet, le groupe France-USA propose également ses services pour l’intégration sociale des États-uniens. En partenariat avec la ville de Saint-Louis, France-USA propose des cours linguistiques et de ultiples activités. À la différence de l’American Club, l’association propose aux Lyonnais intéressés de venir lors de ces moments pour aider les expatriés américains à s’intégrer à de nouveaux groupes sociaux.

34 35
Communauté
Ruchi Arnaud directrice des professeurs du Cefam / © Lucas Richet Lucas RICHET
Sessions de lecture, cours de musique : deux ingrédients pour s’intégrer à Lyon quand on est Américain

Quand deux réalisateurs américains viennent filmer à Lyon, quand les entreprises américaines s’implantent dans cette ville qui est jumelée avec Saint-Louis (Missouri) depuis les années 70… Pas de doute, les États-Unis font partie intégrante du paysage lyonnais !

O U R I S M E

T
© djedj via Pixabay

Once Upon a Time… in Lyon

Mandorla de Roberto Miller, narre l’histoire d’Ernesto, un artiste américain mal dans sa peau qui quitte San Francisco pour débarquer à Lyon. Le film, tourné en juin 2011, reprend l’ambiance « mystère » de la ville, un aspect recherché par le cinéaste américain. Roberto Miller a d’ailleurs tourné tous les plans à la lumière naturelle du Vieux-Lyon, de la passerelle Saint-Georges à la colline de Fourvière.

Festival

Lumière : les cinéastes américains sur le devant de la scène

Tim Burton, Francis Ford Coppola, Jane Fonda, Quentin Tarantino… Ils sont nombreux à avoir été récompensés ces dix dernières années. À chaque édition du festival, tout le gratin hollywoodien fait spécialement le déplacement, et cela depuis 2009. En 2022, de grands noms comme James Gray, Steven Spielberg et Tim Burton ont été conviés. Celui-ci s’est d’ailleurs vu remettre le prix Lumière pour l’ensemble de sa carrière.

La capitale des Gaules est bien connue pour le festival Lumière, rendezvous incontournable du monde du cinéma. Lyon est aussi réputée pour ses paysages à couper le souffle utilisés dans des films américains comme L’insoutenablelégèretéde l’être, de Philip Kaufman (1988) et Mandorla (2015), de Roberto Miller.

Inspiré du roman du Tchèque Milan Kundera, l’adaptation cinématographique de L’insoutenable légèreté de l’être, s’inspire de la ville de Prague sous l’invasion soviétique de 1968. Saint-Jean devient alors la capitale de la République tchèque, où des tanks et voitures militaires défilent. Les ponts sont revêtus de statues baroques et celui de la Feuillée évoque le pont Charles en ex-Tchécoslovaquie.

Le saviez-vous ? Philip Kaufman a saboté la première version de son film

Philip Kaufman a délibérément créé une version incompréhensible de L’insoutenable légèreté de l’être pour les producteurs, pour qu’ils valident son projet initial. Le cinéaste prévoyait de réaliser un film de 165 minutes, une version trop longue et qui se détachait trop de la forme des autres films de l’époque, risquant alors d’être refusé par les producteurs. Kaufman a donc réalisé une version de moins de 120 minutes, incompréhensible, ce qui a perturbé les financeurs. Ces derniers lui ont demandé d’ajouter des scènes et le lendemain Philip Kaufman leur a montré sa vraie version.

38 39
Philip Kaufman a utilisé trois chars russes T34 et T54 pour son film © Marcos Quinones, Archives municipales de Lyon
Tourisme
Mandorla est le premier long-métrage de Roberto Miller / © Capture d’écran extraite de la bande-annonce Le tournage du film a eu lieu après la visite du Pape Jean-Paul II / © Jacques Gastineau, Archives municipales de Lyon Vicky LALEVÉE

Saint-Louis, la petite sœur d’outre-Atlantique

La capitale des Gaules est liée aux États-Unis à différents niveaux : économique, technologique, politique… Et surtout amical, et cela depuis 1975 avec la cité de Saint-Louis (Missouri). Cela fait de Lyon la seule ville du Rhône à être jumelée avec les États-Unis.

Pour Saint-Louis, « petite ville » du Missouri de 300 000 habitants, Lyon a plusieurs atouts. Qualifiée de « centre scientifique et technologique par excellence » par Saint-Louis, les bouchons et leurs spécialités culinaires, les vignobles aux alentours… Un rêve pour les Américains. Ces qualités exceptionnelles pour une ville ont sûrement poussé Saint-Louis à se lier avec Lyon en 1975.

En 1978, Le Progrès et le Globe-Democrat, journal de Saint-Louis, ont collaboré

via satellite pour une édition spéciale sur le jumelage franco-américain. Une initiative saluée par Valéry Giscard d’Estaing.

Un moment historique

« Au moment même où sont réunis à Saint-Louis-du-Missouri les maires des deux grandes cités et où s’ouvre à Lyon le congrès “espace et civilisation”, je tiens à saluer, un demi-siècle après la traversée de l’Atlantique par le “Spirit of St. Louis”, avion de Lindbergh, l’initiative du Progrès qui fêtera bientôt ses 120 ans et de son confrère américain pour réaliser

Que faire à Lyon quand on vient de Saint-Louis ?

Le programme « St. Louis sisters cities » (villes sœurs en français, ndlr) de la ville américaine recense les informations à savoir sur Lyon : évènements incontournables, échanges et rencontres entre habitants de Saint-Louis venus dans la capitale des Gaules.

une première mondiale, en échangeant par satellite au-dessus de l’Atlantique leurs pages et les documents couleur qui les illustrent et qui scelleront le jumelage Lyon-Saint-Louis. Puisqu’ils sont porteurs d’espoir et de paix, je confie au Progrès comme au Globe-Democrat la mission d’être mes messagers auprès du président Carter et de la nation américaine pour leur dire l’amitié du peuple français et de son gouvernement. »

Ça vous dit de visiter Lyon aux États-Unis

?

Où retrouver un petit bout de la capitale des Gaules aux États-Unis ? Dans le comté de Cahoma au nord-ouest du Mississippi, une petite ville de 300 habitants se prénomme Lyon. Il y a très peu d’informations sur l’origine de Lyon, fondée en 1897. Alors si cela vous tente, vous n’avez qu’à peine 7 700 km à faire pour visiter la ville.

Lyon est la 5e ville la plus visitée par les Américains

La capitale des Gaules, chouchou des Américains ? Eh oui, Lyon a un palmarès bien chargé du côté outre-Atlantique. Et malgré le passage du Covid-19, les Américains répondent toujours présents.

Lyon est la 5e ville la plus visitée en 2022 par les Américains, selon une étude de Trainline de 2022. La société anglaise de vente en ligne de

billets de train s’est basée sur les tickets vendus aux Américains, pour les périodes de mars à juin 2022, 2021, et 2019. Cette ruée peut s’expliquer aussi par la renommée de la capitale des Gaules. En octobre 2022, Lyon figure à la 19e position du classement des meilleures villes du monde, selon le magazine britannique Time Out. La capitale des Gaules était alors la première ville française devant Paris (32e). Et ce n’est pas la première fois qu’elle explose les records. En 2020, le magazine américain de voyage The Conde Nast Traveler, sacrait

Lyon comme la deuxième plus belle grande ville du monde. Les 715 000 répondants au sondage ont surclassé la seule ville française du classement, devant Sydney, Tokyo ou encore Helsinki.

En 2019, Lyon charmait déjà les Américains au point d’être la 36 destination incontournable selon le classement du New York Times, sur les 52 lieux retenus. Là aussi, la capitale des Gaules était la seule ville française à figurer.

40 41 Tourisme
Le 12 octobre 1987, le maire de Lyon Francisque Collomb a accueilli Vincent C. Schoemehl, édile de Saint-Louis / © Jacques Gastineau, archives municipales de Lyon
© Nastasya Sorribes

Plus de 40 000 salariés américains dans la région

Selon une étude de la Région AuvergneRhône-Alpes qui date de 2018, entre 40 000 et 50 000 salariés étaient Américains. La plupart d’entre eux travaillaient dans l’industrie. Les ÉtatsUnis sont aujourd’hui le premier investisseur en Auvergne-RhôneAlpes, avec près de 900 établissements à capitaux américains implantés dans la région.

18. C’est le pourcentage d’entreprises à capitaux étrangers implantées dans la Métropole de Lyon. Selon un rapport de 2019 de l’Aderly (Agence pour le développement économique de la région lyonnaise), les États-Unis se placent en deuxième position dans le top 3 des entreprises de Lyon, derrière l’Allemagne (17 %) et devant l’Italie (9 %). Sont concernées par

cette étude les entreprises en activité entre janvier 2010 et décembre 2019.

900 établissements à capitaux américains

À Lyon, 3 nouvelles sociétés américaines se sont implantées en 2019, aidées par l’Aderly : RTI Health solutions (pharmaceutique), Jaggaer (maîtrise des dépenses en entreprise) et Eaton-Martek Power (conversion d’énergie électrique), localisée à Montrottier dans les Monts du Lyonnais. Cette entreprise de 200 salariés a été rachetée par la société américaine Eaton en 2012. Elle développe et fabrique une large gamme de systèmes de conversion d’énergie électrique. Notons aussi que le siège d’Electronic Arts Publishing, se situe dans le 9e arrondissement lyonnais depuis 1993.

Il s’agit de la filiale française du groupe américain Electronic Arts, leader mondial dans l’édition de jeux vidéo. Elle est spécialisée dans le commerce interentreprises d’équipements informatiques et de logiciels.

Selon une étude de la Région Auvergne-Rhône-Alpes publiée en 2018, les États-Unis sont le premier pays investisseur, avec près de 900 établissements à capitaux américains implantés sur l’ensemble du territoire. En 2020, la région comptait entre 40 000 et 50 000 salariés de nationalité américaine, dont la plupart (58 %) travaillaient dans l’industrie.

+600 emplois américains en 2020

Parmi les plus grandes entreprises de la région, on retrouve FedEx Express (transport international de marchandises), Owens-Illinois (emballage verrier à l’échelle mondiale) et Caterpillar Inc., qui fabrique des machines dans les domaines de la construction et des mines. Grâce aux investissements des ÉtatsUnis, la région Auvergne-Rhône-Alpes se place dans le top 4 des régions créatrices d’emplois américains en 2020. La même année, pas moins de 600 emplois américains ont vu le jour.

Coralie BERTIN-DUC

Un Américain à la tête de l’OL

« Je ne suis pas là pour maximiser ma fortune avant de mourir. Pour moi, le football n’est pas un business, je me vois plutôt comme une ressource. »

C’est en décembre 2022 que le multi-millionnaire John Textor, 57 ans, est officiellement devenu l’actionnaire majoritaire de l’Olympique lyonnais (OL).

Né dans le Missouri, l’entrepreneur investit pour la quatrième fois dans un club de football. Cet ancien skateur professionnel et programmateur informatique s’est fait connaître dans le monde virtuel, des effets spéciaux au cinéma à la création d’intelligences artificielles,

jusqu’au streaming d’évènements sportifs en direct. En 2016, le magazine Forbes le dépeint en « gourou de la réalité virtuelle à Hollywood ».

Aulas reste dans la course

À l’heure actuelle, Jean-Michel Aulas, 73 ans et à la tête du club depuis 1987, détient « un peu moins de 9 % du capital ». Selon un accord passé avec l’Américain, il devrait continuer à gérer le club et rejoindre la direction d’Eagle Football. Alors que Tony Parker a quitté le conseil d’administration, Jean-Michel Aulas a quant à lui affirmé qu’il resterait « au moins trois ans PDG d’OL Groupe ».

42 43
Tourisme
Le concessionnaire de Caterpillar, Bergerat Monnoyeur, se situe à Vénissieux / © Rico S., via Pixabay

Le saviez-vous ? La célèbre Joséphine Baker s’est rendue à Lyon, et ce n’est pas la seule personnalité américaine à avoir foulé les terres lyonnaises ! Entre guerre et architecture, découvrez l’Histoire que Lyon a en commun avec les États-Unis.

H I S T O I R E
© Bibliothèque municipale de Lyon

Le quartier des États-Unis, quand Lyon rend hommage aux Américains

chants religieux des paroissiens, eux étant moins nombreux. Puis arrive la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation. La solidarité et l’entraide des habitants sont de mise pour faire face aux Allemands. Le quartier est d’ailleurs touché par des bombardements comme celui de juin 1944 qui fit 94 victimes. Mais les États-Unis sont relativement préservés comparé à d’autres quartiers comme celui de la Guillotière, quasi détruit par une frappe aérienne du 26 mai 1944.

Le déclin d’un quartier en plein urbanisation

Les années 1950 voient des projets sortir de terre : construction de nouveaux HLM (Audbert-Lavirotte, Cazeneuve, Viviani…), construction du centre social en 1952… Puis en 1960, c’est la Maison des jeunes et de la culture, la plus grande d’Europe, qui voit le jour. Mais celle-ci ferme ses portes entre 1970 et 1980. Ces années sont décisives dans l’histoire du quartier car elles marquent

son déclin, avec entre autres la fermeture de plusieurs infrastructures. Le quartier souffre d’une mauvaise réputation à cause de bandes de blousons noires (tendance de mode issue de l’influence américaine et du rock’n’roll, ndlr) dans les années 70. Mais la Ville ne prend aucune décision car le taux de délinquance reste relativement bas selon elle.

En 1986, le quartier est classé DSQ (le développement social des quartiers est un plan d’urbanisation, ndlr). Plusieurs améliorations du paysage immobilier vont avoir lieu, à la demande des habitants. À travers des comités, les locataires demandent que les murs des HLM (habitation à loyer modéré) deviennent le support de fresques. Aujourd’hui on peut en observer 25 différentes de 230 m2, réalisées de 1989 à 1997. La totalité de ces œuvres constitue le musée urbain Tony Garnier.

La fresque de la cité idéale de l’Inde est inspirée du dessin de l’artiste indien Shantaram Tumbda © Vicky Lalevée

Le saviez-vous ? Les États-Unis sont dessinés au quartier… des États-Unis

Parmi les fresques du musée urbain Tony Garnier, la peinture n° 24 évoque l’Amérique. L’Américain Matt Mullican a voulu représenter la Cité idéale des États-Unis. Dans son livre Lyon et ses murs peints, la Lyonnaise Corinne Poirieux y livre une description : « Les symboles utilisés dans les villes passionnent l’artiste, qui cherche un langage universel fait de signes, rouges pour représenter l’esprit, l’irrationnel, les croyances, bleus pour la science et les progrès technologiques, jaunes pour les arts et la culture, verts pour la nature [et] noirs pour le langage. »

Le quartier des ÉtatsUnis tel que l’on connaît aujourd’hui résulte de plusieurs projets d’urbanisation. La zone initialement quasi déserte, tire son nom du moment où les ÉtatsUnis ont rejoint les Alliés pendant la Première Guerre mondiale. Entre fresques et bâtiments post-industriels, le quartier témoigne de la richesse de l’histoire lyonnaise.

Les États-Unis est un quartier du 8e arrondissement de Lyon. Entre la fin du XIXe et le début du XXe, il se nommait le « pays des allongés » en raison du cimetière de la «

Guille ». Avant d’être urbanisé vers les années 30, l’actuel quartier des ÉtatsUnis n’était qu’une vaste plaine avec des champs, quelques fermes, des implantations industrielles isolées ainsi qu’un bidonville appelé le « village Nègre ». Le quartier tel que l’on connaît aujourd’hui n’existait pas, et seul le boulevard (l’axe central du secteur) se nommait États-Unis. Cette dénomination s’applique à tout le quartier un peu plus tard, en 1917, lorsque les États-Unis entrent en guerre. À Lyon, pas moins de 10 000 G.I.’s (soldats américains, ndlr) se sont installés dans le quartier des États-Unis.

La Cité des États-Unis pose les bases du futur quartier Vient l’ère industrielle vers les années 30. Les usines s’installent en grand nombre et qui dit usines dit main-d’œuvre. De 1927 à 1933, plus de 1 500 logements

appelés « les États » voient le jour. La construction de la Cité des États-Unis par l’architecte lyonnais Tony Garnier a permis de poser les premières pierres pour l’urbanisation du quartier. Les premiers locataires s’installent en 1933 dans les HBM (habitations à bon marché). La vie commerçante est rythmée par 14 épiceries. Les habitants créent par la suite plusieurs associations dont le Comité d’intérêt local et L’Étoile rouge, bastion de la vie militante. Un marché vient même s’installer sur le terre-plein central du boulevard un peu plus tard.

Pendant la Seconde

Guerre mondiale

En 1937, l’inauguration de l’église Saint-Jacques marqua l’histoire du quartier. Les habitants communistes chantent L’Internationale pour l’arrivée du cardinal Maurin, couvrant les

Sur la fresque du stade de Gerland figure le vélodrome, détruit au début des années 60 / © Vicky Lalevée

Certaines fresques sont des plans de l’architecte Tony Garnier. Certains de ses projets n’ont jamais vu le jour / © Vicky Lalevée

46 47 Histoire
Près de 10 000 soldats américains ont vécu dans le quartier des États-Unis / © Bibliothèque municipale de Lyon

Un pont et des bombes, quand les Alliés ont attaqué Lyon

Les Américains de passage, notamment les soldats pendant la Seconde Guerre mondiale, ont laissé quelques traces dans l’Histoire mais aussi dans le paysage lyonnais.

Le 14 juillet 1918, Lyon était en liesse. Jour incontournable dans l’Histoire de France, c’était aussi l’occasion d’inaugurer le nouveau pont de l’Hôtel-Dieu, renommé pont Wilson. Pourquoi Wilson ? Le maire Édouard Herriot et les Lyonnais tenaient à rendre hommage au président Woodrow Wilson et aux soldats américains. La topographie lyonnaise a aussi joué dans la dénomination du pont. Se trouvant à proximité du pont Lafayette, le pont Wilson rappelle les liens et les services loyaux de la France pendant l’indépendance des États-Unis. La consécration de l’amitié franco-américaine, scellée par la construction d’un pont, s’avère être aussi un devoir de mémoire. L’ouvrage de 200 mètres de long et 20 mètres de large est achevé en 1916. Il succède à l’ancien pont construit entre 1837 et 1839 par l’entrepreneur Clauzel pour la compagnie des ponts du Rhône. Mais les autorités jugent son état « alarmant » et décident de le détruire entre avril et octobre 1912.

Le bombardement du 26 mai 1944

Le 26 mai 1944, un bombardement allié détruit une partie de Lyon. L’aviation américaine s’est trompée de zone

de bombardement, détruisant les quartiers du Moulin-à-Vent, du Grand Trou, de Gerland, la place Jean-Macé jusqu’à l’avenue Berthelot et une partie du quartier de la Guillotière.

Le cimetière en garde encore les marques. La centaine de bombardiers B24 venue d’Italie a largué 247 tonnes de bombes de 250 kg, visant deux points stratégiques : les dépôts de Lyon Mouche et la gare de Vaise. Cette erreur des Alliés a coûté la vie à 717 personnes et fait 1 100 blessés et 20 000 sinistrés.

Le consulat des États-Unis

Créé en 1826, c’est l’un des plus anciens au monde. Le consulat, anciennement au 7 quai Général-Sarail dans le 6e arrondissement, ferme entre 1992 et 1998 pour des raisons budgétaires. Les services consulaires sont désormais assurés par Marseille, Bordeaux et Paris.

Le consulat des États-Unis ouvre de nou veau ses portes en 1999, avec un service plus restreint, dans le 2e arrondissement. Sa responsabilité consulaire couvre les régions Rhône-Alpes, Auvergne (aujourd’hui Auvergne-Rhône-Alpes) et Bourgogne.

Le Moniteur de la Californie

En mars 1849, Le Moniteur de la Californie, journal de Lyon et des colonies, voit le jour. La situation économique étant inquiétante en France, le périodique invite les Lyonnais à se tourner vers l’Ouest américain.

À l’époque de la ruée vers l’or y figu-

rait une publicité très attrayante : « Les découvertes minéralogiques faites en Californie ne peuvent plus être mises en doute aujourd’hui que des documents officiels ont constaté eux-mêmes, dans la partie à peu près inconnue de cette grande contrée, l’existence de gisements d’une richesse inouïe. » Mais l’aventure s’arrête au bout de deux mois, faute de moyens et de candidats.

48 49
Histoire
Vicky LALEVÉE Les troupes américaines défilent sur le pont Wilson le 14 juillet 1918 / © Fonds du service municipal de la Voirie, Archives municipales de Lyon Marius Vivier-Merle, figure de la réunification de la CGT, a perdu la vie pendant le bombardement du 26 mai 1944 © Archives municipales de Lyon

Ces personnalités venues à Lyon

Quel est le lien commun entre Martin Luther King, Virginia Hall, Joséphine Baker et James Fenimore Cooper ? Ces Américains sont venus à Lyon et ont marqué l’histoire locale.

Martin Luther King

Le pasteur d’Atlanta, venu à Lyon le 29 mars 1966, a répondu à l’invitation de 27 associations. En marge de son discours pacifiste, le prix Nobel de la paix de 1964 a parlé aux 5 000 Lyonnais de sa marche pour la paix depuis la Bourse du travail. La capitale des Gaules est la seule ville d’Europe où le pasteur s’est arrêté. Un choix loin d’être anodin. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lyon était la figure de la résistance et de la rébellion, jusqu’à devenir la capitale même de la Résistance.

Araldo Cossutta, l’architecte américain

derrière la construction de la tour Part-Dieu

La tour Part-Dieu, c’est :

> 42 étages

> 165 mètres de haut

> 18 ascenseurs

> Une surface d’environ 40 000 m2

> 2 800 panneaux vitraux

> 70 entreprises

> 1 500 salariés

> 400 lignes téléphoniques et 3 000 postes téléphoniques

Virginia Hall

Agent secret pour les services américains puis britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, Virginia Hall était bien connue dans la région lyonnaise. D’opératrice radio à cheffe de réseau, l’Américaine, appelée « la dame qui boite » par les Allemands, a organisé nombre d’opérations dans la capitale des Gaules et aux alentours. La Gestapo de Lyon considérait Virginia Hall comme « l’agent allié le plus dangereux ». Elle a d’ailleurs été la première femme des services secrets britanniques à être envoyée en France pour une longue mission d’espionnage.

Joséphine Baker

L’artiste d’origine américaine, véritable icône en son temps, est venue à Lyon pour jouer au Palais d’hiver et au théâtre des Célestins en 1958. La meneuse de revue et résistante y a même rencontré le peintre lyonnais Jean Couty. La Ville de Lyon a dédié une rue dans le 7e arrondissement à celle qui fut la première femme noire à entrer au Panthéon.

Saviez-vous que la tour Part-Dieu, monument incontournable du 3e arrondissement, a été construite par un Américain ? C’est en 1972 que l’architecte newyorkais de renom Araldo Cossutta a été chargé de la construction du bâtiment, phare de l’économie lyonnaise.

42 étages, 165 mètres de haut, 18 ascenseurs. Voici quelques chiffres concernant la tour Part-Dieu. Surnommée « Le Crayon » en raison de forme cylindrique et de sa pointe pyramidale de 23 m2, la tour a été construite par un architecte américain de renom.

James Fenimore Cooper

James Fenimore Cooper est né à Burlington dans le New Jersey, est l’auteur du Dernier des Mohicans. Lors d’un voyage en Europe de sept ans, l’écrivain s’installe dans la capitale des Gaules en 1826 en tant que consul. À l’époque de James Fenimore

Cooper, le consulat se trouvait au 7 quai Général-Sarrail dans le 6e arrondissement.

Le New-Yorkais Araldo Cossutta est chargé en 1972, par la société des Centres commerciaux, de concevoir la future 13e plus haute tour de France, aux côtés de Stéphane du Château (pour la pyramide). Pour la petite anecdote, c’était leoh Ming Pei, un associé d’Araldo Cossutta, qui était initialement chargé du projet. Selon Charles Delfante, « penseur » de la Part-Dieu, leoh Ming Pei était « vexé par

l’attitude des investisseurs à la Défense (il construisait alors la tour EDF à Paris, ndlr) et trop occupé, il nous délégua Araldo Cossutta, un de ses “partners” ».

Une révolution visuelle

Araldo Cossuta est une figure incontournable de l’architecture post-moderne. Pour la tour Part-Dieu, il imaginait un phare urbain, tourné vers les Lyonnais à 360 degrés. Pour Claude Kovatchevitch, guide urbain pour les promenades architecturales de Lyon, la tour PartDieu peut être considérée comme étant d’avant-garde pour l’époque. Araldo Cossutta est d’ailleurs le premier architecte étranger à signer un bâtiment à Lyon. Il tire son inspiration de sa formation, qu’il a d’abord effectuée à l’université de Belgrade en passant par les BeauxArts de Paris où il est diplômé en 1950, puis à la School of Design de Harvard.

En 1929, l’Américain travaille pour Charles-Edouard Jeanneret, aussi appelé Le Corbusier. Le Franco-Suisse a eu une grande influence sur plusieurs architectes dont l’Américain leoh Ming Pei, à qui l’on doit la pyramide de verre et d’acier du Louvre. Après avoir travaillé avec leoh Ming Pei sur plusieurs projets dont le Denver Hilton Hotel (1960), l’Université de Gardens Apart-

ments à Chicago (1961) et le Centre chrétien à Boston (1973), Araldo Cossutta crée son propre cabinet Cossutta and Associates en 1973 à New York, puis ouvre une antenne à Paris.

Un ouvrage livré en 1977 Plusieurs groupes financiers, dont le Crédit lyonnais, sont à l’origine du projet de la tour Part-Dieu. Si la banque n’occupe plus les locaux aujourd’hui, elle fait toujours partie des six propriétaires bailleurs. Lors de sa livraison en 1977, la tour Part-Dieu a marqué l’essor du quartier de la Part-Dieu, qui s’est muni deux ans plus tard d’un centre commercial ainsi que d’une gare six ans après. Aujourd’hui le bâtiment, de son vrai nom tour Part-Dieu-LCL, accueille essentiellement des bureaux, un hôtel, le Radisson, et le Celest, un bar-restaurant avec vue panoramique qui occupe le 32e étage.

50 51 Histoire
Daniel Atger, président de région de l’Église réformée de France, le pasteur Jacques Martin et l’archevêque de Lyon Jean-Marie Villot étaient présents lors du discours de Martin Luther King / © Georges Vermard, Bibliothèque municipale de Lyon Virginia Hall était installée à Lyon en tant que reporter américaine / © Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher Joséphine Baker était aussi l’un des agents du contre-espionnage français pendant l’Occupation / © Photo d’archives Le Progrès La pyramide de la tour Part-Dieu permet à la lumière naturelle d’illuminer le centre du bâtiment / © Bibliothèque municipale de Lyon Araldo Cossuta a financé un prix à son nom pour les étudiants en architecture d’Harvard © D. Rodriguez Coralie BERTIN-DUC / Vicky LALEVÉE James Fenimore Cooper a aussi été consul à Paris pendant son voyage en Europe / © Ambassades et consulats des États-Unis d’Amérique

The places to be

Articles inside

Araldo Cossutta, l’architecte américain derrière la construction de la tour Part-Dieu

3min
page 26

Ces personnalités venues à Lyon

1min
page 26

Un pont et des bombes, quand les Alliés ont attaqué Lyon

2min
page 25

Le quartier des États-Unis, quand Lyon rend hommage aux Américains

3min
page 24

Plus de 40 000 salariés américains dans la région

2min
pages 22-23

Lyon est la 5e ville la plus visitée par les Américains

1min
page 21

Saint-Louis, la petite sœur d’outre-Atlantique

1min
page 21

Once Upon a Time… in Lyon

1min
page 20

Ruchi Anand : l’histoire d’une vie entre la France et les États-Unis

4min
pages 18-19

« Les Alpes me font penser à l’Utah »

2min
page 17

Les caisses à savon, de l’Ohio au Rhône Un festival à la conquête de l’Ouest lyonnais

4min
pages 15-16

American Stock, la référence de la mode depuis 1948 American Stock, la référence de la mode américaine depuis 1948

3min
page 14

Avoir le sens du rythme pour faire le show à l’américaine » Soul Brothers, un bar comme à la Nouvelle-Orléans

4min
page 13

Le gospel, bien plus qu’un chant, une philosophie

3min
page 12

La Tony Parker Academy, le rêve américain pour les jeunes basketteurs

4min
pages 10-12

Football américain, baseball : deux stars sportives qui peinent à briller à Lyon

3min
page 9

Brooklyn Fizz, une tranche d’Amérique à Lyon Au Baroudeur du Vin, la Californie s’invite dans vos verres

3min
pages 7-8

PNY, le bling bling à l’américaine

1min
page 6

Cuisiner philadelphien avec des produits locaux, c’est le pari de Philly Soul

3min
page 5

Le top 3 des meilleurs fast-foods américains à Lyon

2min
page 4

Edito La ruée vers Lyon

3min
pages 2-3
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.