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Ruchi Anand : l’histoire d’une vie entre la France et les États-Unis

Intervenante dans des universités aux États-Unis, directrice des professeurs et intervenante au Cefam (école internationale de management) à Lyon, Ruchi Anand baigne entre les cultures américaines et françaises depuis de nombreuses années.

Née en Inde en 1974, Ruchi Anand a une histoire très singulière. Elle quitte l’Inde après le baccalauréat pour faire ses études supérieures aux États-Unis. Elle y obtient son bachelor puis son doctorat. Sa vie aux États-Unis dure douze ans, jusqu’à ce qu’elle rencontre le père de ses enfants. Cette rencontre l’amène en France en 2002. À son arrivée dans l’Hexagone, la native de Delhi ne parlait pas français. Elle s’est donc tournée vers un métier où pratiquer couramment la langue de Molière n’était pas une obligation.

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Enseigner pour s’intégrer

Passionnée par l’enseignement, Ruchi a commencé à intervenir dans des écoles où les cours se font en anglais et où des échanges avec les États-Unis sont proposés aux étudiants. N’ayant pas peur de se déplacer à travers la France, elle enseigne à l’American Graduate School à Paris mais aussi au Cefam (école internationale de management) à Lyon, tout en étant domiciliée à Valence.

Spécialisée dans les relations internationales, sujet sur lequel elle a écrit plusieurs livres, la directrice des professeurs du Cefam enseigne plusieurs matières comme la politique et les relations internationales. En plus de cela, elle donne des cours aux États-Unis lors de la « Summer School » (cours facultatifs pour les élèves américains motivés pendant l’été).

La langue, un frein à l’intégration Venant des États-Unis, Ruchi a rapidement senti une différence vis-à-vis des personnes venant de l’étranger : « Aux États-Unis, les gens parlent beaucoup plus aux étrangers qu’en France. » L’Indienne de naissance se sentait même parfois un peu seule : « Il m’est arrivé de me sentir vraiment différente, j’ai mis beaucoup plus de temps à me faire des amis qu’aux États-Unis. »

Ruchi reconnaît quand même que cette tendance s’améliore de nos jours avec le mélange de plus de cultures en France.

Même si elle parle aujourd’hui bien le français, la barrière de la langue a été un frein dans son intégration : « La non-maîtrise m’a déjà mis dans des situations difficiles, j’ai par exemple refusé une invitation de France 5 sur Donald Trump parce que l’interview était en français. »

De la culture américaine à la culture lyonnaise

Autre aspect intéressant du témoignage de Ruchi Anand, les différences de cultures entre Lyon et les États-Unis. Tout d’abord le côté culinaire. Lyon et les États-Unis ont des identités fortes en termes de gastronomie. Ruchi a été très surprise et rapidement conquise par la cuisine lyonnaise, même si elle déplore le fait que tout s’américanise : « On retrouve des McDonald’s et des chaînes américaines de partout, c’est dommage. »

Autre impression de cette globe-trotteuse, et elle est plutôt amusante, la fidélité et l’engagement liés au mariage : « Aux États-Unis, le mariage c’est pour la vie alors qu’en France le divorce est fréquent. Le père de mes enfants est d’ailleurs parti avec une plus jeune, j’ai été victime du “French Twist” », s’amuse-t-elle.

Tom VIGNALS

Les adhérents du club se retrouvent chaque semaine pour des activités comme les cours de musique © Photo fournie par l’American Club of Lyon

Créée en 1987, l’American Club of Lyon est une association présidée par Mark Gallops. Le club agit en organisant des activités qui mettent en relation des Américains et des Français.

160. C’est le nombre de membres américains que compte l’association sur ses 200 adhérents. L’American Club of Lyon a été créé il y a plus de 25 ans et aide les expatriés américains à s’intégrer à Lyon. « Ce n’est jamais facile d’arriver dans un pays où l’on ne connaît personne, alors j’ai immédiatement voulu prendre la présidence du club. Cela me tenait à cœur de faire en sorte que les expatriés se sentent à l’aise » précise Mark Gallops, président du club.

Pour intégrer au mieux les expatriés, l’association organise des évènements. Un calendrier est d’ailleurs disponible sur le site. Parmi les activités proposées, on re- trouve des sessions de lecture, des cours de fitness ou de simples discussions autour d’un café. « Lors des sessions de lecture, nous lisons des livres américains. Nous adorons la culture lyonnaise et on surnomme d’ailleurs la ville le petit New York, mais nous gardons notre cœur américain », souligne Mark Gallops.

De Dallas à Lyon

Parmi les expatriés que l’association a accompagnés, Jacob Gafford. Cet Américain de 43 ans est né à Dallas en 1980 et est membre du club depuis 5 ans maintenant. À son arrivée en France en 2017, l’intégration n’était pas plus facile : « Une opportunité professionnelle s’est présentée, alors j’ai foncé mais les débuts ont été difficiles. Même si j’aime rencontrer des nouvelles personnes, je reste quelqu’un de timide donc je ne vais pas naturellement vers les gens. »

C’est pour cette raison qu’il décide, seulement 4 mois après avoir débarqué dans la capitale des Gaules, d’adhérer au club. Jacob Gafford a immédiatement été charmé par le concept : « Dès mon arrivée, le président de l’époque a été chaleureux avec moi et m’a présenté toute l’équipe. »

L’American Club of Lyon n’est pas la seule association pour les expatriés américains !

En effet, le groupe France-USA propose également ses services pour l’intégration sociale des États-uniens. En partenariat avec la ville de Saint-Louis, France-USA propose des cours linguistiques et de ultiples activités. À la différence de l’American Club, l’association propose aux Lyonnais intéressés de venir lors de ces moments pour aider les expatriés américains à s’intégrer à de nouveaux groupes sociaux.

Quand deux réalisateurs américains viennent filmer à Lyon, quand les entreprises américaines s’implantent dans cette ville qui est jumelée avec Saint-Louis (Missouri) depuis les années 70… Pas de doute, les États-Unis font partie intégrante du paysage lyonnais !

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