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Avoir le sens du rythme pour faire le show à l’américaine » Soul Brothers, un bar comme à la Nouvelle-Orléans

Yannick Pacard est président de l’association Welcome Gospel Paradise qu’il a fondé il y a 13 ans, mais il joue aussi le rôle de manager et de producteur de la troupe. Sa structure varie de dix à vingt chanteurs et se produit pour des évènements variés. Rencontre.

Comment avez-vous intégré l’univers du gospel ?

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Yannick Pacard : « Pour moi l’aventure gospel a commencé il y a 20 ans. Je dirigeais une chorale camerounaise dans laquelle chantait mon ami d’enfance. Je m’occupais notamment de recruter des choristes, puis à force de côtoyer des chanteurs et de baigner dans cet univers, c’est devenu une véritable passion. Ensuite j’ai fondé mon association Welcome Gospel Paradise. Mon but n’a jamais été de faire de l’argent, ce n’est pas ce qui motive mon travail. Au départ je recrutais des amateurs passionnés par le chant, aujourd’hui tous mes chanteurs sont semi-professionnels. […] Le lien humain est extrêmement important pour le bon fonctionnement d’une troupe, le but c’est de se retrouver autour d’une passion commune et d’être très soudé. Le plus important c’est de chanter avec le cœur. »

Quelle est l’organisation de l’association ?

« Ma troupe se compose uniquement de personnes d’origine africaine. Le timbre de voix des Africains est le plus adapté pour chanter du gospel puisqu’il est plus grave. Dans l’équipe il y a deux chefs de chœur. Leur rôle est primordial parce qu’ils mènent la troupe et effectuent un travail de réécriture des chansons, pour se les réapproprier. La troupe compte également huit solistes, des altos, des sopranos et des ténors, qui sont essentiellement des femmes. Nous ne faisons pas de répétitions ponctuelles, nous nous entraînons seulement quand une représentation est prévue. Je n’organise plus de concerts, je manque de budget et c’est un trop gros risque de couler l’association. Ma troupe se produit seulement à la demande de clients pour des concerts “clé en main”. De plus, ma troupe n’est pas rattachée à une église et ne fait pas de propagande religieuse. Toutefois mon association véhicule les valeurs propres au gospel : des messages de paix et d’amour. »

Pouvez-vous nous dire un mot sur les représentations ?

« Nous nous produisons lors de diverses manifestations : mariages, vins d’honneur, cocktails, arbres de noël, concerts, anniversaires, galas. Le gospel c’est bien évidemment du chant mais aussi de la danse. Cela nécessite d’avoir le sens du rythme. Il y a aussi toute une partie apprentissage des chorégraphies et les chanteurs utilisent un micro-main, pour faire le show à l’américaine, le plus souvent le micro est sur pieds pour pouvoir taper dans leurs mains. Les musiciens ont également un rôle crucial à jouer, notamment le clavier qui est indispensable. Concernant les tenues traditionnelles gospel, la toge s’accompagne d’une écharpe de couleur, le coloris peut varier selon l’évènement et la demande du client. Les chanteurs peuvent aussi performer avec des toges inspirées des tenues traditionnelles d’Afrique du Sud. »

Emma OLMO

Dirigé par deux frères, Alexandre et Mickaël Marnat, le bar Soul Brothers propose une ambiance jazz et soul ainsi que des évènements et concerts.

Si vous êtes amateurs de musique jazz et soul, c’est au bar Soul Brothers qu’il faut vous rendre. Situé au 5 rue Neuve, dans le 1er arrondissement de Lyon, ce bar d’ambiance propose des cocktails, des tapas et des concerts de musique soul. Ouvert il y a trois ans par Alexandre et Mickaël Marnat, le bar ne cesse de se renouveler, avec des évènements et des concerts variés.

Pour recréer une ambiance jazz et soul, les deux frères ont soigné la décoration de leur établissement, en ne laissant aucun détail de côté. De la musique soul aux clichés de musiciens en noir et blanc accrochés aux murs, du piano à queue en passant par des tableaux évoquant la musique ou représentant des instruments, tout nous transporte dans l’univers jazz de la NouvelleOrléans. De plus, les lumières tamisées rendent le lieu intimiste et chaleureux.

« On baigne dans la musique soul depuis notre enfance » Alexandre Marnat, co-gérant de l’établissement Soul Brothers raconte comment il a imaginé un bar porté sur la musique soul avec son frère : « Avec Mickaël, on baigne dans la musique soul depuis notre enfance. Nos parents écoutaient des musiciens comme Louis Armstrong et Sidney Bechet et ils nous ont transmis leur passion. C’est comme ça qu’on a décidé d’ouvrir un bar et de recréer l’ambiance jazz de la Nouvelle-Orléans. »

Ce que les clients recherchent en pas-

D’où vient la soul ?

C’est à la fin du XIXe siècle que le jazz a fait son apparition dans les rues de la Nouvelle-Orléans. La musique jazz est née d’un mélange de musiques d’origines variées, dont les work songs sant la porte du Soul Brothers c’est une atmosphère et toute l’esthétique autour du jazz et de ses influences. « Ce que j’aime surtout ici c’est l’ambiance, bien sûr leur carte des vins et leur choix de cocktails sont aussi un atout mais je viens vraiment parce que je sais que je vais passer un bon moment en écoutant de la bonne musique », explique Nathalie, 25 ans, habituée du bar. À la carte on retrouve un large choix de vins et de cocktails imaginés par Mickaël et Alexandre. Côté restauration, pas de burgers ou de spécialités américaines mais des tapas à partager comme des planches de charcuterie et fromage et des bruschettas.

(chants de travail, ndlr), inspirés de la tradition musicale tribale d’Afrique de l’Ouest. Quant à la musique soul, elle a émergé aux États-Unis à la fin des années 50. Ce genre populaire afro-américain est un dérivé du gospel et du rhythm and blues.