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Les caisses à savon, de l’Ohio au Rhône Un festival à la conquête de l’Ouest lyonnais

Nées aux États-Unis en 1933, les caisses à savon sont arrivées en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Direction Vénissieux, à la rencontre de David Maurin, président du premier club de caisses à savon de France.

Des véhicules non motorisés qui concourent lors de courses organisées. C’est ce qu’on appelle des caisses à savon.

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Cette activité, très répandue dans les années 30 outre-Atlantique, a émergé en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La première fédération européenne de caisses à savon naît en 1983, en Autriche. En France, le plus gros club de caisses à savon est à Vénissieux. Il est présidé par David Maurin.

C’est son père qui lui a transmis cette passion : « C’est en voyant mon père construire des caisses que j’ai commencé à y prendre goût. Par contre, lui a découvert les caisses à savon lors d’un voyage professionnel dans l’Ohio. » À l’issue de ce voyage, le père de David Maurin a donc commencé la confection de véhicules dans son garage.

C’est en 1982 que David Maurin devient le fondateur du premier club de caisses à savon en France : « Après avoir vu mon père, j’ai voulu que la pratique se démo- cratise. Créer un club était le meilleur moyen pour moi de réunir les passionnés pour que l’on fabrique les véhicules ensemble. L’idée était, avant tout, de passer un moment convivial entre adhérents. »

« On reste sur une base américaine »

Si la pratique des caisses à savon est aujourd’hui en plein essor et bien développée en France et à Lyon, David Maurin précise que la manière de fabriquer les caisses est inspirée des méthodes étatsuniennes : « Bien sûr, on développe peu à peu nos façons de travailler mais l’héritage américain reste bien présent, confie-t-il. Que ce soit dans l’assemblage des pièces ou dans les manières de couper le bois qui constitue la coque, on reste encore aujourd’hui sur des bases américaines. »

Outre la conception des véhicules, le modèle des compétitions est également ancré sur le modèle mis en place par les

Américains dans les années 1930. « À la manière de la Formule 1, une course se déroule en plusieurs étapes. Parmi elles, on compte les “essais”, dans lesquels on fait du repérage de piste. Ensuite, il y a les qualifications et enfin la course en ellemême. Comme pour la fabrication, le modèle de course est resté identique à ce qu’il était lorsque mon père a découvert la pratique. » Le club de caisse à savon de Vénissieux, aujourd’hui plus gros club de France, est donc l’un des pionniers de l’essor de la pratique. De l’Ohio au Rhône, les caisses à savon ont ainsi fait un voyage à travers l’Atlantique depuis 1933.

Lucas RICHET

C’est à La Tour-deSalvagny, en banlieue lyonnaise, que se déroule chaque année le Festival Farwest lyonnais. Le thème est chaque fois différent avec un seul point commun pour chaque édition : les ÉtatsUnis. Rencontre avec Dominique Plâtre, 58 ans, président de l’évènement.

En quoi consiste votre festival ?

Dominique Plâtre : « À l’origine, le festival était uniquement basé sur la danse country mais au fil du temps il a dérivé sur d’autres thèmes comme le rock ou même Las Vegas. Pour chaque édition le thème est décidé en réunion par un comité directeur. Le jour J, des concerts ont lieu avec des artistes américains. Des animations sont également prévues pour tous les âges. Les personnes qui viennent peuvent également retrouver des stands liés aux États-Unis, des chapeaux, des plaques américaines… »

Combien de bénévoles requiert l’organisation de l’évènement ?

« Le comité directeur du festival se compose de 5 à 8 personnes volontaires. Mais les bénévoles qui participent au bon fonctionnement le jour même sont entre 60 et 80. Ils nous aident à la buvette et aussi pour tout ce qui concerne la logistique. »

Comment est née l’idée de ce festival ?

En septembre aura lieu la 18e édition. Le Festival Farwest n’est donc pas un évènement récent. Les créateurs de l’évènement étaient deux copains qui pratiquaient la danse country dans un club et qui ont eu l’idée de réunir tous les adeptes de la pratique. L’évènement avait à la base une renommée départementale puis il s’est rapidement développé pour devenir un véritable évènement national.

Quel public visez-vous ?

« Nous attirons tous les publics entre 10 et 77 ans. Le festival est adapté à tous.

Des animations sont à disposition pour les enfants comme des jeux gonflables, des trampolines ou même des balades en poneys. Le public vient d’un peu partout. Nous recevons des Alsaciens, des Basques mais également un bon nombre de visiteurs venus d’Espagne. Nos artistes étant américains, une grosse communauté américaine est également présente. »

Que pensez-vous de la place de la culture américaine à Lyon ?

« Pour moi, c’est plutôt triste. Au sein de la ville, il n’y a pas grand-chose en lien avec les États-Unis. Je regrette l’absence de festivals, de concerts, d’évènements. Il n’y a que les petits villages qui organisent des choses de ce type en France. Mon rêve serait par exemple de faire un festival country place Bellecour. La culture américaine est trop décentralisée et trop peu connue. La plupart des gens pensent que la country est simplement « une musique de cow-boy ». Je trouve ça dommage. Nous travaillons pourtant dans le but de développer cette culture. »

Tom VIGNALS

Savez-vous quel est le point commun entre le consulat américain et l’American Club of Lyon? Hormis le fait que l’un soit une institution et que l’autre soit une association, tous deux ont vocation à intégrer les expatriés américains. L’objectif : les faire se sentir comme chez eux.