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« Les Alpes me font penser à l’Utah »

Richard Johns est le consul des États-Unis à Lyon depuis août 2022. Par le biais de ses activités, il est donc le référent pour tous les États-Uniens qui vivent à Lyon. Entretien.

À quoi ressemblent vos journées ?

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« Pour commencer, mes journées ne sont jamais identiques et c’est d’ailleurs pour cela que j’aime mon métier. Par exemple, la semaine dernière j’ai accompagné l’ambassadrice pour soutenir un festival de jazz. Il y a un mois j’allais soutenir une femme qui créé son propre vin pour promouvoir l’entreprenariat des femmes dans l’industrie du vin. Le mois prochain je participerai à des commémorations pour la Seconde Guerre mondiale. »

Quel est votre objectif à Lyon ?

« L’idée est toujours de promouvoir la culture, l’entreprenariat et le commerce américain. Aux États-Unis les entrepreneurs sont nombreux et beaucoup réussissent mais nous sommes en France, il faut que nous réussissions à donner un coup de pouce à tous ces gens qui viennent lancer un business dans la région. L’idée est aussi de renforcer le lien entre Lyon et les États-Unis par le biais de réunions avec les étudiants américains qui font leurs études ici notamment. Les gens confondent souvent un consulat avec une ambassade alors que l’ambassade est chargée des relations bilatérales avec le gouvernement. C’est elle qui s’occupe des visas et elle se situe automatiquement dans la capitale du pays. »

Pourquoi Lyon plaît tant aux Américains selon vous ?

« De tous les échos américains que j’ai, Lyon est une ville absolument géniale. Pour les retraités qui ont déjà sillonné l’Europe en cherchant une ville paisible, Lyon a été le lieu idéal. La qualité de vie ici plaît beaucoup aux Américains à qui j’ai parlé. La pluralité de la culture lyonnaise permet vraiment de pouvoir apprécier tout type de nourriture ou d’activités. »

Qu’est-il mis en place pour favoriser l’intégration des expatriés ?

« Il existe plusieurs associations. J’ai été en lien avec l’American Club of Lyon par exemple pour Thanksgiving. Nous avions dîné et j’avais retrouvé environ 150 Américains. Je pense que c’est déjà un très bon moyen pour accueillir les gens et qu’ils ne se sentent pas à l’écart. Il y a environ 10 000 citoyens américains à Lyon, il est donc important de faire en sorte que chacun d’entre eux se sente à l’aise. »

Que manque-t-il selon vous pour améliorer l’intégration des Américains ?

« J’aimerais que le côté sportif soit légèrement plus développé pour les Américains ainsi que toute la communication autour de cela. Les clubs de baseball ou football américain s’agrandissent peu à peu mais c’est encore assez faible. Après, il ne faut pas non plus que les expatriés ne restent qu’entre eux sans venir découvrir la culture lyonnaise et les gens ici. Là est toute la nuance qu’il faut apporter et ce n’est pas facile. Il faut garder l’objectif d’acclimatation à une nouvelle manière de vivre. C’est d’ailleurs pour cette raison que les associations qui proposent des rencontres entre Américains et Lyonnais font un super travail. »

À titre personnel, quelles différences et similitudes voyez-vous entre Lyon et les États-Unis ?

« Je suis venu à Lyon grâce à mes souvenirs d’un séjour à Annecy où j’avais trouvé la région magnifique. Je suis originaire de l’Utah aux États-Unis et quand j’ai découvert les Alpes, j’avais l’impression d’être à la maison ! On retrouve une influence américaine à Lyon que ça soit dans l’alimentation avec les restaurants de bagels et de hot-dog ou encore dans la manière de s’habiller. Lorsque j’étais en Espagne ou à Annecy il y a 30 ans, j’avais été surpris de voir que le style vestimentaire américain ne s’était pas du tout exporté. On ne voyait personne en sneakers ou en sweat et c’était plutôt mal vu. Quand je suis revenu il y a 6 mois, ici à Lyon, j’ai compris qu’il y avait eu une grosse américanisation dans la ville d’un point de vue vestimentaire. Les gens s’habillent exactement comme aux États-Unis. »

Lucas RICHET