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Araldo Cossutta, l’architecte américain derrière la construction de la tour Part-Dieu

La tour Part-Dieu, c’est :

> 42 étages

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> 165 mètres de haut

> 18 ascenseurs

> Une surface d’environ 40 000 m2

> 2 800 panneaux vitraux

> 70 entreprises

> 1 500 salariés

> 400 lignes téléphoniques et 3 000 postes téléphoniques

Virginia Hall

Agent secret pour les services américains puis britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale, Virginia Hall était bien connue dans la région lyonnaise. D’opératrice radio à cheffe de réseau, l’Américaine, appelée « la dame qui boite » par les Allemands, a organisé nombre d’opérations dans la capitale des Gaules et aux alentours. La Gestapo de Lyon considérait Virginia Hall comme « l’agent allié le plus dangereux ». Elle a d’ailleurs été la première femme des services secrets britanniques à être envoyée en France pour une longue mission d’espionnage.

Joséphine Baker

L’artiste d’origine américaine, véritable icône en son temps, est venue à Lyon pour jouer au Palais d’hiver et au théâtre des Célestins en 1958. La meneuse de revue et résistante y a même rencontré le peintre lyonnais Jean Couty. La Ville de Lyon a dédié une rue dans le 7e arrondissement à celle qui fut la première femme noire à entrer au Panthéon.

Saviez-vous que la tour Part-Dieu, monument incontournable du 3e arrondissement, a été construite par un Américain ? C’est en 1972 que l’architecte newyorkais de renom Araldo Cossutta a été chargé de la construction du bâtiment, phare de l’économie lyonnaise.

42 étages, 165 mètres de haut, 18 ascenseurs. Voici quelques chiffres concernant la tour Part-Dieu. Surnommée « Le Crayon » en raison de forme cylindrique et de sa pointe pyramidale de 23 m2, la tour a été construite par un architecte américain de renom.

James Fenimore Cooper

James Fenimore Cooper est né à Burlington dans le New Jersey, est l’auteur du Dernier des Mohicans. Lors d’un voyage en Europe de sept ans, l’écrivain s’installe dans la capitale des Gaules en 1826 en tant que consul. À l’époque de James Fenimore

Cooper, le consulat se trouvait au 7 quai Général-Sarrail dans le 6e arrondissement.

Vicky LALEVÉE

Le New-Yorkais Araldo Cossutta est chargé en 1972, par la société des Centres commerciaux, de concevoir la future 13e plus haute tour de France, aux côtés de Stéphane du Château (pour la pyramide). Pour la petite anecdote, c’était leoh Ming Pei, un associé d’Araldo Cossutta, qui était initialement chargé du projet. Selon Charles Delfante, « penseur » de la Part-Dieu, leoh Ming Pei était « vexé par l’attitude des investisseurs à la Défense (il construisait alors la tour EDF à Paris, ndlr) et trop occupé, il nous délégua Araldo Cossutta, un de ses “partners” ».

Une révolution visuelle

Araldo Cossuta est une figure incontournable de l’architecture post-moderne. Pour la tour Part-Dieu, il imaginait un phare urbain, tourné vers les Lyonnais à 360 degrés. Pour Claude Kovatchevitch, guide urbain pour les promenades architecturales de Lyon, la tour PartDieu peut être considérée comme étant d’avant-garde pour l’époque. Araldo Cossutta est d’ailleurs le premier architecte étranger à signer un bâtiment à Lyon. Il tire son inspiration de sa formation, qu’il a d’abord effectuée à l’université de Belgrade en passant par les BeauxArts de Paris où il est diplômé en 1950, puis à la School of Design de Harvard.

En 1929, l’Américain travaille pour Charles-Edouard Jeanneret, aussi appelé Le Corbusier. Le Franco-Suisse a eu une grande influence sur plusieurs architectes dont l’Américain leoh Ming Pei, à qui l’on doit la pyramide de verre et d’acier du Louvre. Après avoir travaillé avec leoh Ming Pei sur plusieurs projets dont le Denver Hilton Hotel (1960), l’Université de Gardens Apart- ments à Chicago (1961) et le Centre chrétien à Boston (1973), Araldo Cossutta crée son propre cabinet Cossutta and Associates en 1973 à New York, puis ouvre une antenne à Paris.

Un ouvrage livré en 1977 Plusieurs groupes financiers, dont le Crédit lyonnais, sont à l’origine du projet de la tour Part-Dieu. Si la banque n’occupe plus les locaux aujourd’hui, elle fait toujours partie des six propriétaires bailleurs. Lors de sa livraison en 1977, la tour Part-Dieu a marqué l’essor du quartier de la Part-Dieu, qui s’est muni deux ans plus tard d’un centre commercial ainsi que d’une gare six ans après. Aujourd’hui le bâtiment, de son vrai nom tour Part-Dieu-LCL, accueille essentiellement des bureaux, un hôtel, le Radisson, et le Celest, un bar-restaurant avec vue panoramique qui occupe le 32e étage.