Paperjam juin 2023

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La tête dans les nuages les pieds sur terre

NUMÉRO 235 JUIN 2023
zu Lëtzebuerg 5€ 5 453000 074017 06 ENJEUX Bien transmettre son entreprise La voiture de société est à un tournant
Business
Felix Hemmerling

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COMPÉTITIVITÉ ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

Animée par la rédaction en chef de Paperjam, la table ronde du Paperjam + Delano Business Club sur la compétitivité et le développement durable se déroulera le 6 juin au Crystal Park de PwC, avec la participation de Franz Fayot (LSAP), Lex Delles (DP), François Benoy (déi Gréng), Gary Diderich (déi Lénk), Fred Keup (ADR), Tommy Klein (Piratepartei) et Claude Wiseler (CSV).

Inscrivez­vous sur club.paperjam.lu

Quelles entreprises attirer ?

Voilà une question qu’il faut avoir le courage de poser. L’attractivité et la compétitivité ne doivent plus se restreindre à être un sujet de discussion entre décideurs économiques. Au­delà des mots, il faut s’en emparer à bras­le­corps politiquement.

Le sujet n’est pas neuf, mais devient chaque jour une actualité de plus en plus brûlante. La problématique de la chasse aux talents et de leur rétention, couplée à l’urgence de disposer de logements accessibles et d’une mobilité fluide, a déjà porté un coup dur aux entreprises à la sortie de la pandémie. En 2023, le pays devrait connaître trois hausses de l’index… Autant de chocs qui pèsent sur les coûts et freinent l’optimisme des chefs d’entreprise.

Désormais, l’arrivée de l’IA générative s’accompagne de craintes quant à l’emploi et la productivité. Ce n’est toutefois qu’une partie de l’équation, car un manque d’investissements nous ferait rater le train vers une data-driven economy

La rédaction de Paperjam a ainsi invité le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), à exprimer, dans une carte blanche, sa vision pour l’économie en 2050.

Dans cette édition, nous avons en outre illustré le thème de l’attractivité en demandant à 10 personnalités des mondes entrepreneurial, économique et politique quelle serait l’entreprise idéale à attirer au Luxembourg, capable de renforcer le tissu économique national.

Le 6 juin, le Paperjam + Delano Business Club organisera sa table ronde « Économie – Compétitivité et développement durable : quelles entreprises pour le Luxembourg ? » avec la participation de représentants de sept partis politiques. L’événement sera accessible aux membres du Club et relayé en livestreaming

La fenêtre de tir pour aborder ces enjeux se referme jour après jour. Et il y va de la garantie du bien­être social. Le sujet mérite donc une place de choix dans nos différents canaux.

Rédacteur en chef BENOÎT THEUNISSEN Édito #Compétitivité JUIN 2023 3

Ristretto

08 #POLITIQUE

10 TAINA BOFFERDING

Juin

Quatre

communales présentent leurs priorités

12 #ENTREPRISES

14 ANNE DARIN-JAULIN

38 Élections communales 4 candidats face aux défis de la capitale  –

16 #PLACEFINANCIÈRE

18 CAMILLE THOMMES

20 CARTE BLANCHE FRANZ FAYOT

40 LYDIE POLFER

« Je ne fais pas de promesses que je sais ne pas pouvoir tenir »

44 SERGE WILMES « Il faut développer une ville multifonctionnelle »

48 FRANÇOIS BENOY « Affronter les défis est une question de priorité politique »

52 GABRIEL BOISANTE « La Ville doit devenir un des acteurs majeurs du logement »

26 FELIX HEMMERLING

« Nous avons l’obligation de faire vivre cette démocratie »
« Définir un concept pour l’avenue de la Gare »
« Nul n’est prophète en son pays ! »
p.  38 candidats aux élections pour la ville, dont Gabriel Boisante, entrepreneur et cotête de liste du LSAP. p.  26 Felix Hemmerling, jeune entrepreneur, sur le site du LOA à Belval, festival dont il est l’un des fondateurs. Photos Guy Wolff
Gouverner, c’est prévoir : pour une économie résiliente, inclusive et compétitive à l’horizon 2050
La tête dans les nuages, les pieds sur terre
JUIN 2023 5
2023

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LUXEMBOURG

56 THOMAS TOMSCHAK ET NADINE CLEMENS

62 Enjeux #Carfleet

64 L’écosystème du car fleet

66 Est-ce vraiment déjà l’heure de l’électrique ?

70 La car data, cette mine d’or sous-exploitée

72 Le Luxembourg va-t-il « défleeter » ?

74 Christophe Colacino : « C’est un secteur qui est devenu tendance »

Dix personnalités des milieux de l’entreprise, de l’économie et de la politique présentent les entreprises qu’il faudrait, selon elles, attirer au Luxembourg.

Comédienne, notamment connue pour son rôle dans la première saison de Capitani, Jil Devresse explique comment les styles des personnages qu’elle incarne influencent son style personnel.

p.  76 p.  94
76 Portfolio Des joyaux d’innovation à implanter à l’échelon national 88 Business Club Lifestyle 92 MON ARGENT 94 MON STYLE 96 MA RECETTE 98 MA MAISON 102 #UNDER50 Advertoriaux 24 SHELL FLEET SOLUTIONS Accompagner l’électrification de votre flotte
Photos Guy Wolff
« Qu’est-ce qu’être designer ?
La question n’a
jamais été tranchée au Luxembourg »
La voiture de société est à un tournant –
JUIN 2023 7 Juin 2023

1 REVENDICATIVE

Le 1er mai, Nora Back, présidente de l’OGBL, devant ses troupes réunies à l’abbaye de Neumünster.

2 CINGLANT

Pris à partie devant le Parlement européen, le 19 avril, par l’eurodéputée française Manon Aubry (LFI) qui l’accusait d’être à la tête d’un paradis fiscal, Xavier Bettel a répondu par une pirouette renvoyant dos à dos les extrêmes droite et gauche françaises.

3 RAVIS

4 DÉFIANT

Une déclaration au vitriol de Romain Wolff, président de la CGFP, qui confirme que le torchon continue de brûler entre le Statec et les syndicats.

5 SPIRITUEL

Échange entre Luc Frieden et Roy Grotz, rédacteur en chef de RTL Radio, le 24 avril, lors de l’émission Background am Gespréich

Sélectionné par MARC FASSONE

Photos Matic Zorman, Romain Gamba (archives)
« Aujourd’hui, l’Octave commence. Êtes-vous une personne religieuse ? » Luc Frieden : « Parfois ! »
« Au lieu de gaspiller l’argent public dans des études douteuses et coûteuses, le ministère de l’Économie et le Statec, qui lui est subordonné, feraient bien de s’en tenir aux faits. »
« La devinette, c’est : qui tient le même discours que madame Le Pen ? Depuis quatre ans, c’est madame Aubry ! »
« Nous avons besoin de l’augmentation de 10 % du salaire minimum réclamée par l’OGBL depuis 2015. C’est nécessaire, c’est juste, c’est attendu depuis longtemps. »
8 JUIN 2023 Ristretto #Politique

VOS PROJETS

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« Nous avons l’obligation de faire vivre cette démocratie »

La ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding (LSAP), se réjouit que davantage de résidents étrangers se soient inscrits aux élections communales. Mais des progrès restent à faire. Notamment pour la représentativité des femmes.

La nouveauté de ces élections communales est la possibilité, pour les résidents étrangers, de s’inscrire pour voter, sans condition de durée de résidence. Ils étaient moins de 35.000 en 2017, et ils sont un peu plus de 50.000 à s’être inscrits en 2023...

Il y a quand même une progression. C’est une bonne chose.

Le taux d’inscription reste toutefois faible, avec seulement 19,8 % d’étrangers inscrits. Suffisamment d’efforts ont-ils été faits ?

Il faudra tirer le bilan de la campagne « Je peux voter » pour voir où en faire davantage.

Même le taux d’inscription des résidents depuis plus de dix ans est inférieur à 30 %. Comment explique-t-on un tel désintérêt ?

Au Luxembourg, le droit de vote est obligatoire. Dans beaucoup de pays, ce n’est pas le cas. Donc les gens n’ont souvent pas la culture d’aller voter. Parfois, même dans leur pays, ils ne participaient pas.

Le droit de vote est effectivement obligatoire. Des sanctions existent-elles ? Sont-elles appliquées ?

Oui, il y a des sanctions prévues. Mais elles n’ont jamais été appliquées.

Êtes-vous favorable à cette obligation de vote ?

Je ne suis pas contre. Et la plupart des gens participent, donc c’est un succès. En tant que citoyens, nous avons une obligation de faire vivre cette démocratie. Nous ne pouvons pas laisser les décisions aux autres. C’est important pour mobiliser les jeunes.

Au niveau des candidatures, le taux de participation des étrangers est presque à 10 %. Est-ce satisfaisant ?

Il y a une augmentation. Plus de gens participent, et c’est positif. C’est un vrai avantage pour notre société d’avoir des jeunes, des femmes, des nonLuxembourgeois, donc une panoplie de profils différents et motivés qui s’investissent dans la vie politique locale.

Mais le taux reste faible pour un pays qui compte près de 50 % d’étrangers... Il ne faut pas oublier que beaucoup ont la double nationalité. Or, ils sont parfois enregistrés dans les listes en tant que Luxembourgeois. Il faut donc nuancer.

Vous êtes aussi ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Or, les femmes ne représentent actuellement qu’environ 16 % des élus locaux. Cela est-il dû à un manque de candidatures féminines ?

Nous sommes presque à 39 % de femmes qui ont posé leur candidature cette année. Avec 3 % de plus que lors des dernières élections, cela représente une petite amélioration.

PARTICIPATION

CITOYENNE

Le ministère de Taina Bofferding élabore un projet de loi pour renforcer la participation citoyenne. « J’ai prévu une panoplie d’instruments et d’initiatives qu’une commune pourra prendre », prévient la ministre.

Des quotas existent pour les élections législatives ou européennes. Pourquoi pas au niveau communal ?

Nous soutenons l’idée de trouver un instrument – soit un quota, soit autre chose. Mais il n’y avait pas une grande volonté politique. Pourtant, la participation des femmes n’est pas une question d’idéologie. Elles représentent la moitié de la société. Ce n’est donc pas un nice to have.

Journaliste PIERRE PAILLER Photo MATIC ZORMAN
10 JUIN 2023
Ristretto #Politique

Ristretto

1 DÉPOURVU

Jonathan Morand, directeur de l’Office Agency chez JLL Luxembourg, constate une demande des entreprises pour des bureaux proches des frontières, parfois dans des zones qui ne sont pas traditionnellement dédiées à cette activité.

2 PRÉVOYANT

Claude Seywert, CEO d’Encevo, a justifié devant la presse luxembourgeoise, le 11 mai, la raison qui a poussé l’énergéticien à renoncer au versement d’un dividende au terme de son exercice 2022. Avec un chiffre d’affaires dopé par la flambée du prix de l’énergie (+36 % à 3,4 milliards d’euros) et un bénéfice net de 107 millions d’euros (+34 %), le groupe joue la carte de la prudence face à un environnement incertain.

3 PRAGMATIQUE

Marc Jonckheere, CEO du groupe Willemen, commentait le rachat du groupe par Léon Grosse dans l’hebdomadaire économique et financier belge Trends-Tendances, le 19 avril.

4 PRESSÉ

Lors de la présentation du bilan 2022 de Post, son directeur général adjoint, Pierre Zimmer, a expliqué les facteurs de stabilisation du résultat d’exploitation du groupe, à savoir une diversification dans les services financiers et postaux, ainsi que dans les TIC. Sur les 891,6 millions d’euros de revenus, plus de la moitié provenait de la branche télécoms, 22 % des filiales et 18 % de la branche postale.

5 UNIFICATEUR

Marc Wengler, directeur général des CFL, a concrétisé, le 10 mai, le projet de coentreprise lancé fin 2022 avec Cactus. CFL Cactus Shoppi – c’est son nom – entend exploiter des magasins de convenance dans six autres gares au Luxembourg, après celle de la capitale qui a ouvert le bal.

Sélectionné par CATHERINE KURZAWA et THIERRY LABRO

Photos Matic Zorman
12 JUIN 2023
#Entreprises
« Nous avons des demandes pour des bureaux satellites, souvent où nous n’avons pas de bureaux. »
« C’est une mesure de prudence prise pour préserver nos liquidités. »
« Ce départ précipité du groupe Willemen est motivé par l’évolution rapide – et négative – du marché luxembourgeois, peu porteur sur le segment résidentiel. »
« C’est une course contre la montre. »
« Les CFL et Cactus partagent la même culture d’entreprise. »

Ristretto #Entreprises

« Définir un concept pour l’avenue de la Gare »

Le commerce reprend des couleurs après les sombres années de la pandémie. Pour la directrice de l’Union commerciale de la ville de Luxembourg (UCVL)

Anne Darin-Jaulin, les aménagements urbains et les animations priment.

Comment se porte le commerce en centre-ville aujourd’hui ?

Mieux. Nous sentons une dynamique positive après une année 2022 de transition. Nos données montrent que le taux de vacance commerciale a diminué de moitié dans la Ville Haute entre fin 2020 et début 2023, pour atteindre 7 %.

Les annonces d’ouvertures se multiplient. À l’automne, Uniqlo et Starbucks devraient ouvrir en ville. Considérez-vous ces marques comme des locomotives ?

Oui, clairement, parce que ce sont des enseignes inédites dans le centre-ville et même – pour Uniqlo – inédites en Grande Région, puisqu’il faut aller jusqu’à Bruxelles pour la trouver.

Certains critiquent ces enseignes internationales et les accusent d’uniformiser les tissus commerciaux. Que leur répondez-vous ?

Je pense qu’il faut se mettre à la place du client : il aime avoir un mix entre, d’une part, des enseignes de marque qui constituent un repère et, d’autre part, une offre originale nourrie par des commerçants indépendants. Nous avons la chance, à Luxembourg, d’avoir pas mal de nouvelles offres dans ce segment, mais il y a une réalité du terrain : celle des loyers, dont le niveau a tendance à écarter des petits indépendants au détriment des plus grandes enseignes. Celles-ci mènent une analyse plus poussée de l’environnement avant de s’installer ; ce qui prenait avant un an en prend deux.

Le quartier de la gare reprend peu à peu des couleurs avec l’ouverture d’enseignes principalement streetwear et fast-food. Cela vous satisfait-il ?

Nous sommes d’avis qu’il faudrait réunir toutes les parties prenantes, à savoir les propriétaires,

les commerçants et les habitants de l’avenue de la Gare pour définir un concept pour cet axe. Par exemple, l’UCVL propose de ne plus y faire circuler de bus. La mise en place d’une zone de rencontre avec la possibilité de piétonniser l’avenue de la Gare, en particulier les week-ends, pourrait rendre cet axe plus attractif et améliorer la qualité de l’environnement. De plus, cela faciliterait l’aménagement de belles terrasses et intéresserait sans doute les enseignes de restauration.

La Ville de Luxembourg a voté, fin mars, l’interdiction de la mendicité à certaines heures et certains axes de la capitale. Cette mesure vous satisfait-elle ?

Oui. L’UCVL est en faveur de cet arrêté, car nous avons constaté une montée de la mendicité organisée et agressive, et cela nous paraissait important de ne pas laisser faire et de risquer que le phénomène prenne davantage d’ampleur. Cela engendre des coûts de sécurité et de nettoyage parfois difficiles à supporter pour les plus petits commerces.

UNE ARTÈRE À REPENSER

Pour Anne Darin-Jaulin, l’avenir de l’avenue de la Gare passe par une concertation autour d’un nouveau concept de circulation et d’aménagement urbain.

À l’aube d’une double échéance électorale, quel message l’UCVL adresse-t-elle au monde politique ? Les commerçants sont confrontés à une hausse importante des charges qui pèse lourdement sur la rentabilité. Il faut, à nos yeux, veiller aux équilibres commerciaux pour que les fonctions habitat / commerce / emploi soient présentes dans chaque quartier et soigner la qualité du centre-ville. Cela passe par des aménagements urbains, des animations et des événements.

Journaliste CATHERINE KURZAWA
Photo MATIC ZORMAN
14 JUIN 2023
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1 PRUDENTE

Alors que la BCE vient – pour la septième fois d’affilée – de relever ses taux directeurs, la presse internationale reprenait, le 4 mai, les propos de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne. « Les perspectives d’inflation demeurent trop élevées sur une période trop longue », prévenait-elle. La BCE va donc poursuivre sa politique de resserrement monétaire.

PÉDAGOGUE

Le 27 avril, Guy Hoffmann, président du conseil d’administration de l’ABBL, rappelait que, même si les résultats 2022 du secteur bancaire étaient bons, le problème de la rentabilité des établissements bancaires demeure. L’ABBL estime que 20 % des établissements financiers ne sont pas rentables. Un chiffre stable d’une année sur l’autre.

4 ATTENTIF

Yves Biewer, membre du comité de direction et CEO de Banque Raiffeisen, constatait, le 20 avril, une baisse des demandes de prêts immobiliers. Cependant, il ne note pas encore de hausse des défauts de remboursement, ni de vulnérabilité accrue des emprunteurs.

5 MILITANTE

Julie Becker, dans les colonnes du journal L’Echo, qui publiait un portrait de la CEO de la Bourse de Luxembourg, le 2 mai.

Sélectionné par MARC FASSONE

2
« Pour assurer leur rôle important dans la société, il faut que les banques soient stables. Et pour qu’elles soient stables, il faut aussi qu’elles soient rentables. »
« Au début de ma carrière, je n’aimais pas vraiment que l’on mette en évidence le fait que j’étais une femme. Mais aujourd’hui, il en va de ma responsabilité. J’ai la chance d’être où je suis. Si je peux inspirer
d’autres femmes, c’est une vraie motivation pour moi. »
« Les clients sont en mode hésitation. »
« Nous avons encore du chemin à parcourir. »
3 FIÈRE
Ristretto #PlaceFinancière 16 JUIN 2023
Photos Guy Wolff, Bourse de Luxembourg et Shutterstock

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« Nul n’est prophète en son pays ! »

L’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) fête ses 35 ans. Son directeur général, Camille Thommes, s’est prêté à l’exercice du bilan prospectif. Et regrette notamment le peu de reconnaissance de la part des politiques locaux.

Quel bilan tirez-vous de ces 35 dernières années ?

Un bilan très positif, si je passe en revue le développement fulgurant qu’ont connu notre secteur et la gestion collective au cours des trois dernières décennies. Au fil des années, notre association est devenue la voix incontournable de notre industrie, représentant les classes d’actifs aussi bien traditionnelles qu’alternatives, et couvrant toute la chaîne de valeur.

Quels ont été les moments marquants depuis la création de l’association ?

Grâce à l’effort collectif des professionnels de la Place réunis au sein de notre association et au soutien d’acteurs publics comme le ministère des Finances et la CSSF, nous avons positionné le Luxembourg comme leader mondial en matière de distribution transfrontalière des fonds d’investissement. Nous sommes reconnus par les instances comme un acteur actif et sérieux dans les débats sur des propositions réglementaires européennes et nationales grâce à un travail de qualité. À côté de cela, je considère les décisions prises dans les années 2000 de faire activement la promotion de notre secteur à l’étranger et d’ouvrir un bureau de représentation à Bruxelles comme des événements marquants dans l’histoire de notre association.

Quels sont les développements de l’industrie qui vous ont le plus surpris ?

D’un côté, je citerais l’essor pris par la distribution transfrontalière durant les 20 dernières années, ainsi que la reconnaissance mondiale des fonds Ucits, mais aussi, plus récemment, des produits alternatifs « made in Luxembourg » auprès des régulateurs étrangers et des investisseurs internationaux. D’un autre côté, je note avec satisfaction la reconnaissance grandissante

du rôle élargi de la gestion collective globale pour son apport au financement des acteurs économiques, à la transition vers des économies durables et sa capacité de fournir des solutions adaptées aux investisseurs pour les épargnes sur le long terme.

Quelles ont été vos plus grandes déceptions ?

Je déplore l’attitude irresponsable, le manque de reconnaissance du secteur et de l’importance de son apport à l’économie luxembourgeoise par une partie de la classe politique nationale pour des raisons idéologiques et qui estime, de surcroît, que les recettes, notamment fiscales, générées par notre secteur ne sont jamais à risque. Nul n’est prophète en son pays !

Quels seront, pour l’industrie luxembourgeoise des fonds, les grands défis à venir dans les prochaines années ?

PARCOURS

Camille Thommes est devenu directeur général de l’Alfi en 2007, juste avant la crise des subprimes. Depuis, de crise en crise, l’industrie des fonds s’est imposée comme un partenaire crédible pour aider au financement des défis du développement durable.

Ils sont nombreux. Je citerais le maintien de la compétitivité, assurer le dialogue avec les parties prenantes, apporter des contributions utiles dans un environnement compétitif fortement impacté par une pression sur les marges et les coûts, l’attraction des talents, la digitalisation et l’éducation financière.

Et pour l’Alfi ?

Je dirais assurer la charge réglementaire qui ne cesse de peser lourd sur nos activités, agir proactivement face aux tendances du marché dans l’intérêt de nos membres, continuer à faire entendre notre voix et œuvrer pour une amélioration de la compétitivité de la Place. Et ne pas nous reposer sur nos lauriers.

18 JUIN 2023 Ristretto #PlaceFinancière
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Gouverner, c’est prévoir : pour une économie résiliente, inclusive et compétitive à l’horizon 2050

Photo ANDRÉS LEJONA (ARCHIVES) Texte FRANZ FAYOT
20 JUIN 2023
Carte blanche Franz Fayot

Le Luxembourg connaît une extraordinaire croissance économique et démographique depuis près de 70 ans. En termes de population, le pays a enregistré une croissance de 150.000 résidents, soit + 30 % entre 2010 et 2022, sans équivalent dans le monde. La conséquence logique est une pression accrue sur les différents systèmes et infrastructures du pays.

Le contexte actuel, marqué par une nouvelle donne géopolitique ainsi qu’une accélération de l’urgence climatique et du besoin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, nous invite à interroger notre modèle économique. Ce questionnement n’est pas nouveau : c’est une discussion qui est menée au Luxembourg depuis 15 ans au moins sous le terme de « croissance qualitative ». C’est aussi un débat qui n’est pas propre à notre pays, mais qui préoccupe tous les pays développés : comment combiner la prospérité économique, le bien-être social des humains et la préservation de la planète ?

Faire des choix

Il est évident que le modèle économique dominant au niveau global n’est pas soutenable. Intensif en utilisation de ressources et fortement polluant, il est construit sur l’utilisation d’énergies fossiles bon marché, avec des modes de production et de consommation linéaires. Ce constat est aujourd’hui partagé au niveau européen : la feuille de route Fitfor55, le Net Zero Industry Act et, déjà avant, NextGenerationEU visent une économie décarbonée et digitale dans une Europe maîtrisant sa souveraineté industrielle.

Le constat est aussi partagé au niveau national. Par une planification stratégique volontariste, le ministère de l’Économie avait pris les devants de cette transition économique : l’étude

stratégique menée avec le soutien de Jeremy Rifkin relative à la Troisième Révolution industrielle dessinait, dès 2016, une vision prospective de l’économie en 2050. La stratégie gouvernementale de 2021 pour une économie circulaire au Luxembourg vise encore à promouvoir, par la création, la conservation et la récupération de valeur ajoutée, une économie régénérative qui réduit sa dépendance par rapport à l’étranger, la pression environnementale, et qui améliore sa productivité.

La feuille de route Ons Wirtschaft vu muer (« Notre économie de demain »), conçue en 2021, vise à développer une économie compétitive et durable en mettant la digitalisation au profit de la société et du développement durable.

Le plan Energie- a Klimaplang fir Lëtzebuerg (Plan national intégré en matière d’énergie et de climat), en visant à réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles, constitue une réponse directe tant à la crise climatique qu’à la crise énergétique. Dans le cadre de l’actualisation de ce plan, le gouvernement a revu ses ambitions à la hausse en proposant des mesures renforcées et nouvelles pour la transition énergétique et l’action climat à l’horizon 2030.

Le contexte de polycrises met en lumière les vulnérabilités du système socioéconomique actuel et requiert de développer – au-delà des mesures déjà

JUIN 2023 21

prises – des visions alternatives, fondées sur des données concrètes, des résultats scientifiques et une approche systémique.

Mais il importera aussi de faire des choix. Tout d’abord, des choix quant aux secteurs sur lesquels on misera à l’avenir pour décarboner notre économie : j’ai récemment annoncé l’initiative d’une green valley , un projet d’infrastructures pour regrouper et développer nos entreprises dans le domaine des « éco-technologies » au sens large, c’est-à-dire de tout ce qui relève des énergies renouvelables, de l’adaptation climatique, de la construction circulaire et de la décarbonation. Bien évidemment, toutes les entreprises ont ici un rôle à jouer, qu’il s’agisse d’industriels, d’artisans ou de start-up.

D’autres secteurs de diversification choisis par le Luxembourg se développent de manière dynamique, qu’il s’agisse des technologies de la santé, de l’espace ou encore du numérique. Les investissements faits dans nos infrastructures numériques seront payants dans un monde où l’intelligence artificielle émerge comme une technologie incontournable dans tous les domaines.

Des choix aussi quant à nos instruments politiques : il faudra redéfinir nos aides pour les rendre plus incitatives à des investissements dans l’effort d’efficience énergétique, de réduction des émissions et de circularité. Le temps où des technologies du passé étaient soutenues au même titre que l’innovation en faveur du climat est révolu.

Préparer l’avenir

En tant que ministre de l’Économie qui a pris ses fonctions en février 2020, quelques semaines avant le déferlement du Covid-19, l’idée de créer, au sein du ministère, une direction Luxembourg Stratégie est née de la volonté de donner au gouvernement un outil de prospective et de réflexion pour assister ses décisions dans le développement d’une économie résiliente, compétitive et inclusive dans les décennies à venir.

En s’appuyant sur les différentes stratégies économiques existantes, Luxembourg Stratégie est en train d’éla-

borer une vision stratégique qui vise à préparer l’économie luxembourgeoise à faire face simultanément à plusieurs transitions, tout en garantissant le bienêtre social.

Cette vision s’articule autour de 10 axes stratégiques :

1. Améliorer l’autonomie stratégique ouverte pour renouveler la production nationale : une économie moins dépendante des importations et des chocs sur les marchés internationaux est un atout, quoi qu’il advienne ;

2. Appliquer la circularité et la sobriété à toute l’économie et à la société : la circularité et la sobriété contribuent à plus d’autonomie dans la production et la consommation, ainsi qu’à la décarbonation et à l’efficience de l’utilisation des ressources ;

3. Placer les jeunes et les savoirs au cœur de l’économie : l’innovation sociétale peut être un des leviers pour développer la création d’activité, l’emploi, la cohésion sociale et répondre aux nouveaux besoins sociaux ;

4. Concilier les transitions digitale, écologique et sociale : si les technologies digitales peuvent faciliter l’émergence d’un futur plus durable, elles ont également une empreinte environnementale qui n’est pas négligeable et façonnent nos relations sociales ;

5. Investir dans la redondance critique et les solutions vitales: pour que l’économie soit plus résiliente face aux chocs et se remette plus vite des perturbations, il y a lieu de créer des réserves et de protéger de manière renforcée les biens et services essentiels ;

6. Simplifier les procédures, raccourcir les chemins, faciliter les transmissions : améliorer l’environnement professionnel des entrepreneurs, investisseurs et chercheurs par un allègement des procédures, qui fera évoluer également la culture d’entreprise, permettant d’attirer les jeunes recrues et les talents ;

« Le contexte de polycrises met en lumière les vulnérabilités du système socio–économique actuel. »
22 JUIN 2023 Carte
blanche Franz Fayot

7. Adapter le système de santé aux nouveaux défis, une opportunité économique : il y a lieu de se préparer à de nouvelles pandémies et de nouveaux vecteurs de maladies et de profiter de la transition digitale pour réduire les coûts et augmenter la qualité des soins ;

8. Se doter d’une stratégie intégrée de diplomatie économique durable : forger des liens diplomatiques et commerciaux forts avec d’autres pays qui partagent les mêmes valeurs que nous, pour mieux réussir les multiples transitions ;

9. Assurer des finances publiques soutenables et solides : dans un contexte de transitions multiples (énergétique, sociétale, écologique) qui nécessitent des investissements importants, une programmation de / à long terme des finances publiques s’impose ;

10. Tourner l’anticipation en avantage économique comparatif : une planification à long terme et une alerte précoce permettent d’identifier en amont les vulnérabilités et les opportunités à un stade précoce. L’anticipation permettra aussi de réduire les coûts liés aux transitions.

Pour réussir les transitions multiples à l’horizon 2050, il est évident que l’innovation technologique a un rôle primordial à jouer. Il faudra changer notre système économique, afin qu’au niveau de la production, la circularité soit une priorité absolue. En tant que ministre de l’Économie, je me suis engagé à fournir un cadre pour accompagner les entreprises à suivre ce chemin.

Transition des industries

Mais il faudra aussi un changement de nos modes de consommation. Une réduction des émissions de CO2 ne se fera pas seulement via une production propre, mais également par une consommation raisonnable.

Ce changement n’est pas facile à gérer et il importe d’engager les citoyens dans la discussion. Il faut accompagner cette transition par une politique sociale qui protège les personnes les plus vulnérables et fragiles dans notre société, à

l’exemple du crédit d’impôt climat qui a été introduit afin de neutraliser la hausse des carburants due à la taxe CO2. Sans des mesures sociales adéquates, et sans expliquer le bien-fondé de ces politiques, nous risquons d’aller vers des conflits sociaux que certains de nos pays voisins connaissent à l’heure actuelle.

Je suis convaincu que les Luxembourgeois ont compris que l’avenir apportera des changements et bousculera certaines habitudes. Il n’en reste pas moins qu’il est de la responsabilité des politiques de l’expliquer et d’en discuter : ignorer les défis qui sont devant nous et pratiquer la politique de l’autruche n’est ni responsable ni crédible.

La vision stratégique que j’ai développée cherche à sécuriser les facteurs de production et à contribuer à la cohésion économique et sociale à long terme, dans la mesure du possible, en utilisant les ressources présentes sur le territoire national et dans ses environs, d’une meilleure manière.

Je suis intimement convaincu que nous pouvons gagner ce défi, à condition d’en discuter. C’est pour cela aussi que j’ai mis Luxembourg Stratégie sur les rails, afin de fournir un cadre, des réflexions, une expertise pour entamer un débat sur la meilleure façon de nous engager vers une économie durable à l’horizon 2050. Il faut, d’une part, s’engager auprès des entreprises pour les accompagner sur la voie de la double transition écologique et digitale afin de préserver notre tissu industriel, artisanal et commercial et, d’autre part, expliquer, et engager les citoyens vers une consommation plus durable et plus sobre.

Il s’agit de trouver un délicat équilibre entre innovation technologique et changement comportemental, entre efficience et sobriété, entre autosuffisance et échanges internationaux.

Le double cadre des limites planétaires à ne pas dépasser et des fondations socioéconomiques à garantir pour tous doit être au cœur d’une véritable politique économique résiliente, inclusive et compétitive.

« Trouver un délicat équilibre entre innovation technologique et changement compor–temental. »
JUIN 2023 23
L’auteur est ministre de l’Économie (LSAP)

Shell Fleet Solutions permet d’accéder à une large gamme de services, de la télématique jusqu’à la gestion complète de flotte, en passant par la mise à disposition de cartes carburant ou de recharge, ainsi que de bornes de recharges.

Accompagner l’électrification de votre flotte

Engagée dans la réduction de son empreinte carbone, Shell accompagne les entreprises dans l’électrification de leur flotte, en tirant profit de la data.

Contenu sponsorisé par SHELL FLEET SOLUTIONS
BRAND VOICE 24 JUIN 2023

Nos sociétés sont actuellement en pleine phase de transition. Après des décennies de recours massif aux énergies fossiles, la plupart des organisations se tournent à présent de façon prioritaire vers une électricité issue de sources renouvelables. Cette évolution majeure, indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique, a un impact sur la politique de mobilité des entreprises. Pour les gestionnaires de flotte et les employés bénéficiant d’une voiture de société, le choix de véhicules à moteur électrique est de plus en plus évident. Mais ce changement ne va pas sans soulever de nombreuses questions.

« Historiquement, Shell a été l’une des premières à proposer une carte carburant, dans les années 50, explique Wim Detobel, Head of Fleet Solutions BeLux chez Shell. Le business a évidemment beaucoup changé depuis lors et, désormais, nous souhaitons proposer une solution de mobilité adaptée aux défis actuels. »

Recharger à la maison, facturer à l’entreprise

Ce service, appelé « Shell Fleet Solutions », se décline en plusieurs éléments.

« Nous proposons tout d’abord une carte de recharge donnant accès à l’ensemble des 500.000 bornes du réseau européen et à 100 % des bornes luxembourgeoises, ce qui est unique sur le marché. Mais nous offrons aussi la possibilité de faire installer des bornes de recharge au bureau ou au domicile de l’employé. Sachant que 80 % des recharges sont effectuées au travail ou à la maison, cette offre permet de faciliter la transition vers l’électrique », détaille Wim Detobel. La solution est d’autant plus attractive qu’elle permet de comptabiliser les kilowatts utilisés pour la recharge du véhicule au domicile de l’employé, puis de les refacturer à l’entreprise.

Au-delà de la recharge, Shell Fleet Solutions intervient également en amont de l’adoption d’un véhicule électrique, pour analyser les déplacements de l’employé et proposer les modèles ou motorisations les mieux

adaptés à ses besoins. Pour ce faire, l’entreprise a recours à la télématique.

« Nous installons un boîtier dans le véhicule des collaborateurs pour une durée de 4 à 12 semaines. Les données récoltées nous permettent d’évaluer si la personne peut passer immédiatement à l’électrique ou si elle doit encore opter pour un modèle plug-in hybride, quelle puissance il faut privilégier pour le moteur électrique, etc. Au terme de l’analyse, nous pouvons aussi conseiller l’entreprise sur le nombre de bornes à installer dans ses locaux », précise Wim Detobel.

En développement au Luxembourg

Shell Fleet Solutions propose également d’installer vos bornes de recharge, au domicile de l’employé ou au bureau. Cette offre, qui s’avère encore assez inédite, est déjà disponible partout en Belgique, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en Angleterre. Elle est par contre encore en cours de développement au Luxembourg. « Nous pouvons déjà la proposer à tous les travailleurs frontaliers, poursuit Wim Detobel. Nous avons également la possibilité de placer nos produits au Luxembourg par le biais de partenaires locaux. » Avec Shell Fleet Solutions, Shell poursuit ses efforts pour réduire ses émissions de CO2. « Depuis 2016, nous les avons déjà réduites de 30 %, en agissant sur les émissions produites par l’entreprise elle-même. Grâce à Shell Fleet Solutions, nous souhaitons

CHIFFRES-CLÉS 64 ANS

Shell Fleet Solutions a vu le jour au Royaume-Uni en 1959, ce qui fait de ces services un partenaire de confiance et bien établi.

1 MIO CLIENTS

Shell Fleet Solutions opère dans plus de 57 pays, au service de plus de 1 million de clients utilisant 8 millions de cartes Shell actives dans le monde et réalisant 250 millions de transactions par an.

RÉSEAU #1

Les cartes Shell sont acceptées dans plus de 250.000 stations et 500.000 bornes de recharge en Europe. Donnant ainsi accès au réseau le plus large d’Europe !

8,2 MRDS $

En 2022, nous avons investi 8,2 milliards de dollars dans des produits énergétiques et non énergétiques à faibles émissions de carbone.

NET ZÉRO

Shell met fortement l’accent sur la durabilité et s’est fixé comme objectif de devenir une entreprise neutre au niveau énergétique et de ses émissions de CO2 d’ici 2050.

agir sur un autre axe, à savoir les émissions de nos clients », explique encore le Head of Fleet Solutions BeLux de Shell. L’objectif de l’entreprise est de parvenir à zéro émission de CO2 à l’horizon 2050.

« Depuis 2016, nous avons réduit nos émissions de 30 % sur les productions propres de l’entreprise. »
Wim Detobel
Head of Fleet Solutions BeLux Shell
JUIN 2023 25
«Nous installons un boîtier dans le véhicule des collaborateurs pour une durée de 4 à 12 semaines. »
Photo Shell
Pour en savoir plus, rendez-vous sur : shell.lu/ professionnels

La tête dans les nuages, les pieds sur terre

Kodehyve, Wagmi GP, LOA… Ce sont des noms d’entreprises et de projets qui font parler d’eux dans la proptech, la fintech et sur la scène culturelle. Derrière ceux-ci, une personne : Felix Hemmerling, un entrepreneur de 27 ans, polyvalent, déterminé, indépendant et visionnaire, avec six aventures entrepreneuriales au compteur.

Photos GUY WOLFF Journaliste BENOÎT THEUNISSEN
26 JUIN 2023 Portrait Felix Hemmerling
Felix Hemmerling, au-dessus des hauts fourneaux de Belval, où a eu lieu le LOA en mai.

Le premier rendez-vous était initialement fixé dans ses bureaux du quartier de la gare, mais c’est finalement à Belval, à Esch-sur-Alzette, que nous rencontrons pour la première fois Felix Hemmerling. Ce multi-entrepreneur de 27 ans est, entre autres, l’un des cofondateurs du Luxembourg Open Air (LOA), un festival de musique électronique désormais renommé du pays.

Ce jour-là, l’équipe du festival et ses partenaires s’affairent sur la place de l’Académie, à Belval, installant les infrastructures pour accueillir DJ et festivaliers. Les employés des entreprises avoisinantes et les étudiants de l’Université ont déserté les lieux, écartés par les chariots élévateurs, camions de régie et grues mobiles s’activant dans toutes les directions, sous la supervision des membres de l’équipe organisatrice qui se déplacent en trottinette électrique d’un coin à l’autre du site. Parmi eux, Felix Hemmerling est à peine distinguable, car lui aussi vêtu d’un t-shirt blanc estampillé « LOA » à l’avant et « crew » à l’arrière.

Nous le retrouvons au Snooze, quartier général du festival. À peine attablés, le talkie-walkie attaché à sa ceinture grésille encore. Il le coupe.

Malgré l’effervescence liée à l’organisation du LOA, la discussion porte sur Kodehyve, la start-up qu’il a cofondée en mai 2020 avec son associé Julien Casse. D’emblée, il évoque la prononciation du nom de l’entreprise. « Nous avons déjà tout entendu. C’est vrai que c’est difficile à prononcer, mais cela permet aux gens de se souvenir plus facilement de nous. »

Le cœur de métier de Kodehyve, quant à lui, ne prête à aucune confusion : « Nous sommes une proptech et une contech, et notre objectif est d’améliorer la gestion des projets de nouveaux développements immobiliers, notamment les ventes en état futur d’achèvement. » Pour ce faire, la jeune pousse a créé son produit phare, Kodehyve OS, un système d’exploitation qui a pour vocation d’accompagner les promoteurs et fonds immobiliers à chaque étape de leur projet, allant de l’acquisition du terrain à la remise des clés, en passant par les phases de commercialisation, d’études

de faisabilité et d’exécution du chantier. Mais ce n’est pas tout. «  Nous avons développé d’autres plateformes, comme une solution de signature électronique dédiée aux agences immobilières et une plateforme de conformité en partenariat avec l’étude d’avocats Kleyr Grasso  » , ajoute le cofondateur.

L’idée de Kodehyve est née des défis personnels rencontrés par Felix Hemmerling et son associé. En 2018, lors de son premier achat immobilier, il affirme avoir été déçu par l’expérience utilisateur, loin des pratiques qu’il avait pu observer un peu plus tôt lorsqu’il résidait à Singapour. Plus tard, en lançant un projet immobilier familial, il constate de nouveau que les promoteurs manquent d’outils pour offrir une expérience optimale aux investisseurs.

Le pragmatisme du quotidien comme inspiration

Depuis sa création, Kodehyve s’inscrit dans une démarche d’amélioration des processus de l’industrie immobilière. Malgré tout, « il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine », note le CEO de la proptech, tant sur les aspects logiciels qu’en matière de matériel, à l’instar de l’internet des objets et des maisons intelligentes. « L’écoresponsabilité des bâtiments constitue un autre volet important à développer, complète-t-il. En ce sens, Kodehyve travaille également sur des solutions logicielles en matière de reporting ESG pour les acteurs de l’immobilier. En 2024, les promoteurs immobiliers devront être en mesure de fournir des rapports sur les émissions de CO2 et l’impact de leurs projets de construction. »

Incontestablement, Felix Hemmerling adopte une approche pragmatique dans ce qu’il entreprend. « Mes expériences personnelles guident ma vie professionnelle, indique-t-il, visant à trouver des solutions aux défis du quotidien. J’aurais pu créer une start-up dans un autre secteur si j’y avais rencontré des problèmes similaires ailleurs. »

Cette façon d’inspirer les aventures entrepreneuriales de ce jeune homme de 27 ans n’est toutefois pas nouvelle. En janvier 2017, c’est selon cette même approche qu’il crée sa première start-up,

DES ÉTAPES-CLÉS DE LA VIE DE FELIX HEMMERLING

Le sport de haut niveau

Dès le lycée et pendant 12 ans, Felix Hemmerling pratique le triathlon. Il suit régulièrement des semaines d’entraînement de 20 à 30 heures en parallèle de l’école, avec de la natation à 8 heures du matin. Aujourd’hui, il est adepte du tennis.

Le code

Alors qu’il était fintech / regtech product manager à la Banque de Luxembourg, il a remporté la 4e édition du hackaton Game of Code, en 2019. Avec trois autres collègues, il a développé un outil d’apprentissage automatique qui effectue des recherches historiques.

Le volontariat

Entre 2016 et 2021, le jeune entrepreneur s’est engagé dans le secteur associatif. Il a participé, en 2016, à une collecte de fonds Meal Pack pour Americares. En 2017, il a contribué à une étude pour le projet Water Quarter 2022 à Dublin. De 2020 à 2021, il a été membre du conseil d’administration de Woke Nation.

28 JUIN 2023 Portrait Felix Hemmerling
« Le succès est personnel et relatif. »

C’est le moment idéal pour construire la maison de vos rêves.

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Portrait Felix Hemmerling

TROIS DES MANDATS ENTREPRENEURIAUX ACTUELS DE FELIX HEMMERLING

Felix Hemmerling a déjà entrepris six aventures entrepreneuriales. Quatre sont actuellement en cours, dont un récent projet de société de conseil sur lequel il garde encore une certaine couche de secret. Ses deux premières aventures, Univize – une plateforme de mise en relation entre des lycées et des étudiants d’universités – et Zero25 – une société de conseil qui a notamment contribué à lancer un projet dans le cadre de Esch2022 –, sont achevées, mais continuent d’enrichir les suivantes.

SOCIÉTÉ OFFRE POSITION PARTENAIRES

KODEHYVE Développer un système d’exploitation axé sur les données pour les promoteurs immobiliers

Co-founder, CEO et chairman Julien Casse (co-founder, CTO), Laurent Schonckert (non-executive director, investor), John Li, Marc Thill, Jacquot Schwertzer, Michel Lempicki et Pit Reinert (board observers, investors). Un total de 19 investisseurs.

WAGMI GP Accompagner les investisseurs dans le Web3 et les guider à travers les méandres de la finance décentralisée

LOA (LUXEMBOURG OPEN AIR)

Organiser un festival de musique électronique (electronic dance music –EDM, techno, big room) à Belval (Esch­surAlzette) et au Kirchberg (Luxembourg­ville)

Partner et fund manager, en charge des relations avec les investisseurs et du fundraising

Pierre­Etienne Pourrat et Paul Mreches (managing partners), Tom Wecker, Ben Rieth et Conlaoch Wrede (partners)

Managing partner Sebastian Jacqué, Tom Wecker et Ivan Cardoso (managing partners)

Univize, une plateforme qui permet aux lycéens de se connecter avec des étudiants universitaires pour échanger des informations sur leurs expériences et les universités. Cette idée lui était venue lorsqu’il cherchait à s’informer sur la Singapore Management University (SMU), où il prévoyait de poursuivre son bachelor après un passage à l’University College Dublin (UCD). Il s’était alors rendu compte à quel point il aurait été plus simple de pouvoir discuter à distance avec des étudiants locaux.

Citoyen du monde, ancré au Luxembourg

Le parcours académique de Felix Hemmerling, composé d’expériences universitaires en Irlande et à Singapour, lui confère une aura internationale. Signe de cette caractéristique, il peut aisément passer du français au luxembourgeois, à l’anglais, ou encore à l’allemand, en fonction de l’origine de ses interlocuteurs. Pourtant, c’est au Luxembourg, son pays

natal, que Felix Hemmerling a cofondé Kodehyve. « Le Luxembourg constitue un marché idéal pour se lancer, car l’immobilier y occupe une place prépondérante. La culture immobilière du pays se distingue par l’accessibilité du marché à un grand nombre de personnes. Cette particularité engendre un dynamisme et des rendements financiers attrayants. » Et c’est sans compter que, « en tant que Luxembourgeois et connaisseur de l’écosystème local, cela facilite grandement la mise en place du réseau ».

Toutefois, Kodehyve ne renie pas son envergure internationale. Bien que basés au Luxembourg, la majorité de ses clients ont une forte présence à l’étranger, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Suisse et au Portugal. Pour l’instant, le CEO de Kodehyve déclare se concentrer principalement sur le développement commercial en Europe, tout en ayant « des discussions intéressantes » avec des acteurs à Hong Kong et à Singapour. « Étant une petite structure,

nous devons procéder étape par étape pour déterminer nos marchés cibles. »

La localisation au Luxembourg n’empêche pas l’équipe d’une vingtaine de personnes de collaborer depuis divers endroits. « Notre culture est ouverte, hybride, et nous adoptons un mode de travail semi-distant, semi-présentiel, ce qui me permet d’être souvent actif à l’international. »

Cette volonté d’ouverture sur le monde ne remet pas en cause l’ancrage luxembourgeois souhaité par les fondateurs de l’entreprise. « Notre structure est actuellement basée au Luxembourg et y restera, souligne à cet égard son CEO.

À ce stade, nous n’envisageons pas de changer cet aspect, mais nous ajouterons probablement d’autres entités et implantations géographiques à l’avenir. »

Le succès, un partage collectif En janvier 2023, à peine trois ans après sa création, Kodehyve est citée dans un article intitulé « Top 10 super-promising

30 JUIN 2023
Subscribe to our newsletters and magazines Discover the Paperjam+Delano Business Club programme www.paperjam.lu www.delano.lu Paperjam + Delano, un écosystème business bilingue

startups from Luxembourg to follow in 2023 » du média en ligne EU-Startups. Une reconnaissance pour la jeune entreprise, trois mois après la publication par Paperjam de son classement des 100 ambassadeurs de la tech au Luxembourg, incluant Felix Hemmerling dans la catégorie Start-upper. Une exposition qui ne le met pas très à l’aise. Il nous confie : « Je suis une personne très discrète dans ma vie privée et je ne cherche pas à me retrouver dans une liste à l’image de celle de Forbes, 30 Under 30. » Il admet toutefois l’utilité de telles distinctions. « Je trouve toujours agréable de voir qu’un écosystème reconnaît ce que je fais dans l’industrie, mais le plus grand plaisir est d’être reconnu pour ce que nous faisons ensemble dans nos différentes sociétés. »

Pour Felix Hemmerling, « le succès est personnel et relatif », et il prône une approche plus collective du concept. « Je suis conscient des sociétés que nous avons créées et des équipes que nous avons formées. Pour nous, c’est un énorme succès, visible lorsque nous sommes réunis en équipe. Chaque étape est un succès, car même face à des défis, des obstacles et des adversités, nous parvenons à produire quelque chose. C’est ainsi que nous considérons le succès. »

La croissance rapide de Kodehyve illustre cette vision du succès. En trois ans, la start-up est passée de deux personnes à 20. « C’est le résultat de nombreux efforts investis et de nombreuses demandes de clients pour s’abonner à notre plateforme, nécessitant encore plus de personnel pour soutenir cette croissance. »

En novembre 2022, Kodehyve révélait que son portefeuille de clients avait été multiplié par six depuis sa création. Ce phénomène a été catalysé notamment par les confinements successifs durant la pandémie de Covid-19, qui ont incité les promoteurs à utiliser des outils numériques pour coordonner leurs projets à distance. De la sorte, Kodehyve a bénéficié d’une première levée de fonds d’un million d’euros en juin 2021, ainsi que d’un financement de 150.000 euros du ministère de l’Économie, puis d’une seconde levée de fonds de 2,6 millions d’euros en novembre 2022, portant le

total de capital levé à près de 3,8 millions d’euros.

Le coût de l’indépendance

Bien que Kodehyve se développe rapidement, Felix Hemmerling envisage ses démarches entrepreneuriales sur le long terme. Parmi les participants à la première levée de fonds figure Frank Veyder, investisseur et entrepreneur. Felix Hemmerling l’a rencontré pour la première fois lors de ses études à Singapour. « Je l’ai rencontré avant de lancer Univize, ma première start-up, dont il a suivi le parcours sans jamais investir. Après avoir fermé cette entreprise, j’ai continué à partager mon parcours avec lui ; il est devenu mon mentor, avant de finalement investir. Effectivement, quelqu’un comme Frank amène d’autres investisseurs. »

Laurent Schonckert, CEO de Cactus, est également un investisseur de la première heure dans le capital de Kodehyve et a contribué à l’évolution de la société.

« Je ne connaissais pas Laurent au départ. Je savais qu’il connaissait d’autres investisseurs déjà confirmés. Je l’ai appelé et il m’a invité à le rencontrer. »

À l’heure actuelle, la start-up compte 19 investisseurs du Luxembourg, de France, de Belgique, de Singapour et du Japon. Aucun d’entre eux n’est client de l’entreprise. «  Il s’agit de préserver la confiance dans un marché immobilier basé sur les réseaux. Nous voulons être un acteur indépendant qui collabore étroitement avec ses clients sans conflits d’intérêts. » Cette rigueur entrepreneuriale est très importante pour Felix Hemmerling. «  C’est également lié au risque de privilégier des développements pour un certain promoteur pour des raisons financières ou de respect, ce qui pourrait ne pas mener plus loin dans notre développement. »

L’indépendance a un coût. Refuser une offre d’investissement est une situation que les fondateurs de Kodehyve ont déjà connue. « Lors de notre première levée de fonds, un groupe d’investisseurs était prêt à nous fournir un million d’euros. Cependant, ces derniers souhaitaient supprimer certains budgets dédiés au bien-être des employés et aux plantes, ainsi que réduire les salaires. À la suite de

TROIS LIVRES QUI ONT INSPIRÉ

FELIX HEMMERLING

« Ces livres m’ont appris à déterminer quand il faut continuer à foncer et quand il faut savoir arrêter quelque chose. »

The Dip de Seth Godin Publié en 2007, ce best-seller emblématique rappelle que tout nouveau projet commence par être amusant avant de rapidement devenir difficile.

Awaken the Giant Within de Tony Robbins Écrit en 1992, ce livre partage des stratégies pour maîtriser différents aspects de la vie, tels que les émotions, le corps, les relations et les finances.

Shoe Dog: A Memoir by the Creator of Nike de Phil Knight

Datée de 2016, cette autobiographie relate comment le fondateur de Nike a emprunté 50 dollars à son père en 1962 pour créer son projet d’entreprise.

32 JUIN 2023 Portrait Felix Hemmerling

cette réunion, nous avons décidé de ne pas travailler avec eux. »

La « loi de l’attraction », une approche saine dans les affaires

Cette approche saine des affaires se retrouve également dans la manière dont Felix Hemmerling choisit les membres de son équipe. Il recherche des personnes ayant des parcours et profils variés. « Je suis opposé à l’idée de simplement choisir des personnes qui te ressemblent. Il est fortement désavantageux d’avoir uniquement des personnes qui pensent comme toi, car cela ne fait pas évoluer ton esprit, tes opinions, et tu n’obtiens pas d’autre point de vue sur les problèmes et les défis », souligne-t-il. Les compétences des candidats sont importantes, mais la culture d’entreprise est primordiale. Il n’hésite pas à évoquer la « loi de l’attraction » : « Tu attires ce que tu reflètes. Par ce biais, tu attires des gens qui partagent la même passion que toi et qui veulent évoluer dans un environnement similaire au tien. » Pour identifier les profils correspondant à cet état d’esprit, il intervient lors d’un « culture check », un entretien ouvert pour évaluer les valeurs des candidats. « La plupart échouent à ce stade. » La mission d’une société peut évoluer dans le temps. « Des compétences, ça s’acquiert ; pas une culture. » C’est pourquoi il recrute principalement des candidats qui adhèrent à la culture de l’entreprise et qui sont capables d’acquérir des compétences en cours de route.

« Dans tout ce que j’entreprends, je porte une attention particulière à la qualité des relations. » Cela s’applique également à l’attraction des clients potentiels. « Si nous remarquons qu’une relation avec un client n’est pas adéquate, que ce soit parce qu’il est difficile ou parce qu’il ne s’aligne pas avec notre vision, nous n’hésitons pas à refuser une collaboration. » Cette approche vise à protéger les employés de l’entreprise et ses fondateurs.

Basé sur la « loi de l’attraction », ce principe dans les affaires, Felix Hemmerling l’a appris en pratiquant le triathlon pendant 12 ans. « Cela m’a appris à travailler à long terme pour atteindre un objectif. On se prépare pendant 9 ou 12 mois pour un triathlon.

Il y a beaucoup d’occasions où l’on doit pouvoir dire ‘non’. Par exemple, si l’on ne sort pas le vendredi soir en boîte parce que l’on a un entraînement à 7 h le samedi matin et une course le dimanche, on se démarque déjà de ses pairs. Avec tous ces choix, on attire un autre type de personnes dans sa vie. » Et, par conséquent, « cela implique une rigueur de vie ».

Être exigeant dans le choix de son entourage protège l’intégrité, « une question de plus en plus générationnelle », aux yeux du jeune entrepreneur. Cela englobe non seulement les actifs de l’entreprise, mais aussi sa philosophie, sa vision, et la protection de ses employés.

L’indépendance grâce à la finance décentralisée

La radicalité d’opinion et l’indépendance dont Felix Hemmerling fait preuve

34 JUIN 2023 Portrait Felix Hemmerling
Felix Hemmerling sur le terrain lors du LOA 2023, à Esch-sur-Alzette.

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DES INVESTISSEURS DE POIDS

Outre une aide de 150.000 euros du ministère de l’Économie, Kodehyve a levé 3,6 millions d’euros, en deux rounds, auprès de 19 investisseurs, dont 13 ont été rendus publics.

Laurent Schonckert

John Li

Frank Veyder

Eric van de Kerkhove

Benoit Schaus

Bruno Beernaerts

Robert Godart

Charles Sunnen

Jacquot Schwertzer

Serge Libens

Michel Lempicki

Pit Reinert

Ben Rieth

s’étendent également à la gestion de son patrimoine, essentiellement composé d’actifs numériques. « C’est mon argent et je le gère comme je le souhaite. » Il invite le public à s’interroger sur le rôle des banques et à faire davantage confiance à la finance décentralisée.

Il n’est donc pas surprenant de voir son nom associé au capital de Wagmi GP, un gestionnaire de fonds autodépositaire dont la mission est de guider les investisseurs à travers l’écosystème financier décentralisé. Wagmi GP investit dans des cryptoactifs tels qu’ethereum, des stablecoins et bien d’autres, avec très peu d’intermédiaires centralisés. « Nous gérons nous-mêmes nos actifs sur des cold wallets  »

L’aventure de Wagmi GP a démarré en février 2022, en ouvrant le capital au réseau familial et aux amis. Aujourd’hui, le véhicule d’investissement compte des investisseurs privés et des entreprises, tous investisseurs professionnels, avec un ticket d’entrée minimum de 225.000 euros. « Nous souhaitons aller plus loin avec des institutions telles que des family offices ou des compagnies d’assurances. »

Actuellement, Wagmi GP est en cours de certification pour obtenir une licence d’AIFM auprès de la CSSF. Aux côtés de ses six partenaires dans cette société, Felix Hemmerling joue le rôle de gestionnaire de fonds, gérant les investissements, les actifs, les entrées et sorties, et la communication. À cet égard, il présente un argument convaincant : « Au cours des six premiers mois, nous étions entre 20 % et 25 % de performance. »

Au-delà de sa vision, cet entrepreneur que des journées de 15 heures de travail n’effraient pas n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis. Cela saute aux yeux lorsqu’on l’observe en pleine action. Nous l’avons retrouvé lors de la soirée d’ouverture du LOA. Chargé de superviser la sécurité de l’événement, écouteurs aux oreilles, il prend le temps de parcourir chaque recoin du site, d’échanger avec les gens, tout en gardant un œil sur les chiffres.

« Encore beaucoup de billets ont été vendus ce vendredi matin ; entre 5.000 et 6.000 participants sont attendus dans la soirée et jusqu’à 7.000 demain », nous

confie-t-il en traversant la foule. Homme d’affaires avant tout, il sait précisément quand fermer le site, un peu après minuit, moment où les ventes de produits de consommation ne génèrent plus de chiffre d’affaires.

Féru « d’exploration de nouveaux domaines » et « fasciné par l’idée de créer quelque chose à partir de rien et d’en voir l’impact positif sur les gens », il a sans doute déjà quelques idées de fichiers Excel en tête, représentant des plans d’affaires potentiels. « J’ai beaucoup de fichiers Excel qui restent des fichiers Excel, admet-il, car je ne me lance pas dans un projet si je ne suis pas expert dans ce sujet ou n’ai aucun lien avec l’écosystème concerné. » La passion et le souci d’excellence… De quoi nourrir son prochain projet de société de consulting, sur lequel il préfère encore rester discret.

« Des compétences, ça s’acquiert ; pas une culture. »
36 JUIN 2023 Portrait Felix Hemmerling

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Élections communales 4 candidats face aux défis de la

Entre forte croissance démographique et concentration des emplois, la ville de Luxembourg représente un condensé des défis – crise du logement, mobilité, représentativité démocratique – auxquels le pays doit faire face. Mobilité douce, quartiers apaisés et conviviaux, logements abordables, ville climatiquement neutre : Lydie Polfer (DP), Serge Wilmes (CSV), François Benoy (déi Gréng) et Gabriel Boisante (LSAP), candidats aux élections communales du 11 juin, nous présentent leurs réponses à ces enjeux.

38 JUIN 2023

face la capitale

Serge Wilmes François Benoy
JUIN 2023 39
Gabriel Boisante

« Je ne fais pas de promesses que je sais ne pas pouvoir tenir »

Élections communales – en capitale : Lydie Polfer

Bourgmestre de Luxembourg-ville entre 1982 et 1999, puis depuis 2013, Lydie Polfer (DP) se présente à sa propre succession.

Sa priorité : améliorer la qualité de vie.

Quelle sera votre priorité pour la Ville si vous êtes réélue bourgmestre à l’issue des élections communales ? La qualité de vie de nos habitants est essentielle, et ce dans tous les quartiers. Or, c’est un défi énorme, car la Ville a connu une croissance extraordinaire au cours des 10 ou 15 dernières années. Je veux donc qu’elle conserve une atmosphère agréable et conviviale pour ses habitants, tout en leur permettant de profiter de l’ensemble des services que la commune peut leur offrir.

Avez-vous quelques chiffres pour illustrer et bien comprendre l’étendue de ce défi ?

La Ville de Luxembourg représente 2 % du territoire national, dont la moitié est constituée de forêts, de parcs, de champs. Donc, sur 1 % du territoire vit 20 % de la population du pays et, surtout, se situent plus de 40 % des emplois. Nous sommes aujourd’hui 133.000 habitants, avec une croissance entre 2,5 % et 3 % chaque année. Et, pendant la journée, nous sommes même le double –plus de 250.000.

Dans ces conditions, comment comptezvous préserver, et même améliorer la qualité de vie des habitants ?

En jouant sur de nombreux tableaux, que ce soit au niveau du logement, de la mobilité, de l’aménagement urbain, des espaces verts, des crèches, des écoles, des aires de jeux… En essayant également de créer cette atmosphère de convivialité dans les centres des quartiers, notamment en plantant des arbres. Mais aussi en veillant à ce que les habitants puissent s’approvisionner dans les commerces situés le plus près possible des habitations. Car c’est cela, la qualité de vie : pouvoir vivre dans son quartier avec des commerces de première nécessité ainsi qu’une école et des crèches pour ses enfants.

La crise du logement n’est pas liée qu’à la capitale, mais elle y est particulièrement prégnante. Quelle solution proposez-vous ? Le premier plan d’urbanisme, le plan Vago – qui date des années 60 –,

prévoyait que la Ville pouvait atteindre 167.000 habitants. Donc il y a encore de nombreuses possibilités de construire. Et nous avons de grands projets. Il y a notamment la porte de Hollerich, où 50 % des terrains nous appartiennent. Ainsi que le grand projet Paul Wurthvan Landewyck qui a été adopté, et où il y aura plus de 2.000 habitations. Nous avons le site Villeroy & Boch où, là aussi, près de la moitié des terrains nous appartiennent et où nous allons commencer à bâtir. Et puis l’énorme projet route d’Arlon, qui accueillera plus de 1.000 habitations.

Ces logements auront-ils vocation à être abordables ? La Ville n’en compte pour l’instant que 2,5 %…

Ces logements devront rester aux mains de la Ville, pour les louer, et de préférence en logements abordables. Car un de nos grands problèmes, ce sont ces gens qui travaillent mais qui n’ont pas les revenus leur permettant de vivre en ville. Je veux vraiment les aider et leur permettre de vivre dans un logement digne.

Plus de logements, cela signifie plus d’habitants, et donc un vrai défi au niveau de la mobilité. Comment y répondre ?

Tout d’abord, le problème vient des 40 % d’emplois concentrés dans la ville, donc de l’extérieur. Il serait beaucoup plus simple d’avoir de la mobilité douce si ces 120.000 personnes n’avaient pas à faire ces trajets chaque jour. Les transports publics sont bien sûr très importants pour résoudre ce problème, mais la compétence de la Ville se limite au territoire de la commune. Donc les efforts au niveau national sont très importants afin que les gens puissent venir par le biais des transports publics et non pas avec leur voiture individuelle. Dans cette perspective, il faut continuer à créer des P+R autour de la ville, puis amener les gens dans le centre-ville grâce au tram ou au bus.

Mais comment organiser la mobilité douce au cœur de la ville ?

Tout d’abord, nous voulons prendre des mesures pour réduire, voire empêcher le

Lydie Polfer a choisi le lieu qui, pour elle, représente la capitale : le Cercle Cité. Photo GUY WOLFF Journaliste PIERRE PAILLER
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Élections communales – en capitale : Lydie Polfer

trafic de transit – même si, évidemment, les résidents doivent toujours pouvoir avoir accès à leurs habitations. Puis les quartiers doivent être organisés de manière à ce que chacun puisse faire ses achats de première nécessité dans un rayon abordable, ce qui encouragera les gens à recourir à la mobilité douce. Et quand je parle de mobilité douce, je parle surtout des piétons. Ou alors du vélo, et pour encourager le recours à celui-ci, il faut des projets concrets pour améliorer la sécurité ainsi que la connectivité. Par contre, il n’est pas possible de parler de mobilité seulement en parlant du vélo. Il faut aussi recourir au bus, au tram ou au train. Mais aussi à la voiture, car on ne pourra pas avoir une ville sans voitures. Celle-ci aura donc toujours sa place.

Comment fait-on pour attirer de nouveaux commerces dans les quartiers ?

Le commerce a changé. Aujourd’hui, les jeunes commandent énormément de choses sur internet et ne vont plus dans les magasins. Avec le ministère de l’Économie, nous avons donc mis en place une plateforme sur laquelle les magasins peuvent s’inscrire afin que les gens puissent voir ce qu’ils ont à offrir – avec l’objectif de les inciter à venir en magasin. Mais le commerce doit aussi s’adapter aux besoins et aux goûts de la clientèle. Il y a un an et demi, alors que plusieurs magasins étaient vides, nous avons créé les pop-up stores : nous payons un certain loyer et nous souslouons pour de petites périodes, souvent à de jeunes entrepreneurs qui testent le marché – et cela fonctionne très bien. Mais ce n’est pas une fin en soi, car cela montre qu’il y a un problème.

Peut-on parler d’un véritable problème d’insécurité à Luxembourgville, ou s’agit-il davantage d’un sentiment d’insécurité ?

Ce n’est pas un sentiment d’insécurité, c’est un fait d’insécurité. Quand, d’une année à l’autre, les infractions augmentent de 25 %, ce n’est pas un sentiment. Or, quand on se soucie de la sécurité des gens, ce n’est pas le « tout sécuritaire », ce n’est pas liberté contre sécurité, car la sécurité,

c’est aussi la base de la liberté. Quand on entend ce qui se passe… Chaque jour, dans les parcs, des jeunes attaquent des gens au couteau – il faut réagir !

C’est un thème que vous portez depuis longtemps, mais la situation ne semble pas s’améliorer… Nous faisons énormément en matière de prévention sociale. Mais, malgré cela, la criminalité a augmenté… Il faut donc d’autres moyens pour la justice et pour la police, notamment en ressources humaines, ou en leur donnant les moyens d’être plus efficaces.

Vous portez, tout comme le CSV, l’idée d’avoir à nouveau une police municipale…

Le bourgmestre n’est pas le chef de la police, donc nous ne pouvons pas fixer les priorités, car ce n’est pas de notre ressort. Or, cette situation n’est plus possible. Bien sûr, il faut travailler ensemble avec la police nationale et au niveau de l’instruction judiciaire. Mais il faut aussi une présence policière qui puisse être gérée par la Ville.

Vous avez été bourgmestre de Luxembourg-ville durant de nombreuses années. Qu’est-ce qui peut convaincre les électeurs de vous élire à nouveau à la tête de la capitale ?

En politique, la confiance est essentielle. Elle se construit et ne se décrète pas. Or, au cours des longues années où j’ai exercé des responsabilités, les gens m’ont fait confiance et m’ont confié des responsabilités. Je peux être fière de beaucoup de projets que j’ai initiés et menés à leur terme. Et j’ai toujours eu comme ligne de conduite de ne pas faire de promesses que je sais ne pas pouvoir tenir. Ce sentiment de confiance est aussi très important au sein de l’administration de la Ville. Nous sommes près de 4.000. Le respect vis-à-vis de tous est, pour moi, essentiel, car vous ne faites rien toute seule.

PARCOURS

Engagement précoce Née en 1952, Lydie Polfer (DP) est élue à la Chambre des députés en 1979. Elle y siège lors de différents mandats jusqu’en 1999, et de manière continue depuis 2009.

Ministre et eurodéputée

Elle est vice-Première ministre du gouvernement Juncker de 1999 à 2004. En parallèle, elle siège à trois reprises au Parlement européen entre 1985 et 2009.

Long règne à la Ville Elle connaît une longévité exceptionnelle à la Ville de Luxembourg : bourgmestre de 1982 à 1999, elle occupe le poste d’échevin de 2008 à 2013 et est bourgmestre depuis 2013.

« En politique, la confiance est essentielle. Elle se construit et ne se décrète pas. »
42 JUIN 2023

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« Il faut développer une ville multifonctionnelle »

Serge Wilmes a choisi le lieu qui, pour lui, représente la capitale : Charly’s Gare.

Si vous êtes bourgmestre à l’issue des communales, quelle sera votre priorité pour la ville ? Faire de cette ville le meilleur endroit où vivre. Elle a déjà une bonne qualité de vie, mais cette dernière peut encore être améliorée. Dans cette perspective, il faut développer une ville multifonctionnelle, polycentrique, où tous les aspects de notre vie ont leur place. Ce sera une ambition à réaliser au-delà de six ans – il faut être réaliste, mais c’est le but déclaré.

Comment comptez-vous obtenir cette ville multifonctionnelle ? Les 24 quartiers existants sont très différents les uns des autres. Certains sont densément peuplés, comme la Gare, Bonnevoie ou le Limpertsberg. Il est presque possible d’y vivre sans utiliser la voiture au quotidien, car il y a une offre en services et en infrastructures de proximité. Or, c’est cela qu’il faudra obtenir dans les autres quartiers. Avec ce principe : dans nos quartiers, je peux trouver tout ce dont j’ai besoin au quotidien.

Votre refondation des quartiers repose en grande partie sur le concept de centralité… Oui, il est nécessaire de réaménager l’espace public, qui est le cœur et l’identité d’un quartier. Le principe est que, dans chaque quartier, il existe au moins une centralité ou une place centrale. C’est là où les habitants se rencontrent, déambulent et peuvent en profiter. Or, il existe un énorme potentiel pour augmenter la qualité des espaces publics, avec plus d’espace accordé aux piétons, aux cyclistes, en ajoutant des arbres ou en installant par exemple des kiosques. Grâce à cela, nous allons attirer plus de monde et développer une nouvelle vie dans les quartiers, ce qui profitera aussi aux commerces existants et permettra d’en attirer de nouveaux. Le sentiment de sécurité en sera donc également renforcé.

La transformation des quartiers peut fortement impacter les habitants. Comment comptez-vous les intégrer dans la prise de décision ?

Si je deviens bourgmestre, j’organiserai, quartier par quartier, de larges consultations citoyennes où tous les habitants seront invités à se réunir avec les services de la Ville et des bureaux d’études afin de réaliser une analyse des forces et faiblesses de chaque quartier. Tous les aspects de la vie seront traités et analysés, aussi bien la mobilité que le commerce, les écoles, les crèches ou les espaces verts.

Vous parlez de densifier le logement. Comment comptez-vous procéder ?

Le plan d’aménagement du territoire (PAG) définit la densité de la ville. Or, d’après le PAG actuellement en vigueur, il est possible d’augmenter la population jusqu’à 180.000 habitants, donc d’accueillir 50.000 habitants en plus sans le modifier. Cela ne veut pas dire que, dans les années à venir, le PAG ne pourra pas être discuté. Mais la priorité est de se concentrer sur le développement des quartiers, pas de le modifier. Donc, d’un côté, il s’agit de viabiliser les terrains nous appartenant déjà. Et, de l’autre, d’en acheter de nouveaux pour que la Ville devienne un des acteurs principaux de la création de logements. Nous avons d’ailleurs acheté 160 millions d’euros de terrains sur cinq ans, six fois plus que le dernier collège échevinal. Il faudra continuer avec cette politique proactive.

Il s’agit donc de densifier une ville qui est déjà saturée en termes de mobilité. Quelle est votre stratégie pour qu’elle reste praticable ?

Le développement des quartiers et le réaménagement des espaces publics qui correspond vont augmenter les déplacements à pied et à vélo. Et il faudra continuer de développer massivement le bus et le tram pour que les gens qui viennent de l’extérieur délaissent leur voiture au profit des transports publics.

Comment convainc-t-on les gens d’abandonner leur voiture dans un pays où ils y sont si attachés ?

Cela viendra naturellement. Si, quand je sors de ma maison, j’ai près de chez moi mon boucher ou mon kiosque pour acheter mon journal, je vais y aller à pied. Et, dans ce cas, je ne veux pas utiliser la

Photo GUY WOLFF Journaliste PIERRE PAILLER
Premier échevin de la Ville, Serge Wilmes porte les couleurs du CSV dans la capitale, avec un programme axé sur la réalisation de quartiers compacts et multifonctionnels.
JUIN 2023 45
Élections communales – en capitale : Serge Wilmes

voiture. C’est comme cela que nous créerons une ville durable, de courte distance, qui incitera de nombreuses personnes à se déplacer à pied et à vélo et permettra une meilleure qualité de vie.

Comment attirer de nouveaux commerces de proximité dans les quartiers ?

Un premier moyen est le réaménagement des espaces publics : en les rendant plus attirants, cela va drainer plus de monde vers les places publiques et dans les commerces. En outre, la Ville doit devenir un vrai acteur, en louant ou bien en achetant des cellules commerciales qu’elle va alors louer ou souslouer à un commerce dont le quartier a besoin. Mais il faudra développer une vraie politique d’acquisition ou de location de cellules commerciales au niveau des quartiers.

Dans votre programme, comment intègre-t-on l’adaptation de la Ville aux enjeux climatiques ?

Avec mon équipe, notre but est de rendre la ville climatiquement neutre d’ici 2040. Or, la plupart des émissions de CO2 sont dues aux transports et aux bâtiments. Mais, à la base de tout, même pour le climat, il faut cette ville compacte, de courte distance, multifonctionnelle, polycentrique, qui sera propice à la réduction du nombre de déplacements en voiture. Concernant la mobilité, à l’heure actuelle, environ 60 % des déplacements en ville se font en voiture et 40 % à pied, à vélo, en tram et en bus. Dans les 10 ou 15 années à venir, il faudra inverser cette tendance, avec 60 % de déplacements à pied, à vélo, en tram et en bus, et 40 % en voiture.

Et concernant les bâtiments ?

Il faut déjà rénover les bâtiments existants qui appartiennent à la Ville, afin de mieux les isoler et de les mettre à niveau énergétiquement. Il faudra aussi développer massivement les énergies renouvelables, ajouter du photovoltaïque ou de la géothermie pour le chauffage, afin de ne plus recourir aux énergies fossiles. Quant aux nouveaux bâtiments, ils seront d’office énergiquement optimisés, ou même neutres.

Comment agir sur les bâtiments privés ?

Avec beaucoup plus de conseils, de subsides et d’aides financières, aussi bien de la part de la Ville que du gouvernement. D’autres acteurs doivent aussi participer, comme la Place – qui est de plus en plus verte – ou la Banque européenne d’investissement, qui a son siège ici. L’effort doit être collectif.

La Ville de Luxembourg est, en elle-même, une ville avec beaucoup d’espaces verts. Comment les mettre à profit ?

Nous avons en effet la chance d’avoir une ville très végétalisée, ce qu’il faut préserver, voire renforcer, avec de nouveaux parcs, la renaturation des cours d’eau, plus d’arbres et plus de perméabilité des surfaces dans les espaces publics. Et il faut s’occuper des forêts –ce sont les plus grands capteurs de CO2 et producteurs d’oxygène qui existent. Or, la ville a la chance d’en posséder 1.100 hectares. Elles sont toutefois dans un état assez alarmant : seulement 15 % des forêts sont en bonne santé. Il faut donc les préserver. Il faudra continuer à replanter d’autres essences adaptées au changement climatique.

Un autre thème s’est imposé ces dernières années : l’insécurité. Est-ce un problème majeur dans la capitale ?

Cela devient de plus en plus un problème. Par rapport à l’année dernière, il y a eu une augmentation des délits de 25 %, selon les chiffres de la police. Donc la Ville doit disposer elle-même des moyens pour faire respecter sa mission. C’est pourquoi, au niveau national, mon parti veut réintroduire pour les grandes villes une police municipale qui sera placée sous l’autorité du bourgmestre et du collège échevinal afin d’obtenir plus de moyens et davantage de présence sur le terrain.

PARCOURS

Historien

Né en 1982, Serge Wilmes commence sa carrière en 2007 aux Archives nationales, après un master en histoire européenne à l’Université du Luxembourg.

Politicien

Il se tourne très vite vers la politique : élu en 2008 président des CSJ (les jeunes du CSV), il est aussi conseiller auprès du groupe parlementaire du CSV de 2008 à 2011.

À la Chambre et à la Ville Il entre à la Chambre en 2011, puis est réélu député lors des législatives de 2013 et de 2018. Au niveau communal, il devient président du CSV Stad en 2016, puis premier échevin de la capitale en 2017.

« Notre but est de rendre la ville climatiquement neutre d’ici 2040. »
46 JUIN 2023
Élections communales – en capitale : Serge Wilmes

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« Affronter les défis est une question de priorité politique »

François Benoy a choisi le lieu qui, pour lui, représente la capitale : une des statues – vertes –  de lion devant l’hôtel de ville.

Quelle sera votre priorité si vous êtes élu bourgmestre ?

La ville connaît un développement rapide mais, en parallèle, nous sommes confrontés à différents défis : le climat, le transport, le logement… Il est donc essentiel de s’y attaquer, tout de suite et de manière proactive, pour garantir la qualité de vie des habitants. Ces dernières années, cela n’a pas été le cas. Je veux mettre la priorité là-dessus, en commençant par la question de la mobilité, qui est centrale.

En quoi la mobilité est-elle cruciale ? D’ici 2035, nous aurons 40 % de déplacements en plus. Donc, si nous ne mettons pas en place une autre politique de mobilité, nous ne pourrons pas garantir une qualité de vie dans notre ville et dans nos quartiers. Aujourd’hui, encore un tiers des déplacements de moins d’un kilomètre se font en voiture, ainsi que deux tiers des déplacements de un à cinq kilomètres. Or, en milieu urbain, le potentiel est énorme pour se déplacer à pied ou à vélo. Mais les gens ne peuvent pas le faire sans infrastructure.

Les infrastructures cyclables se sont tout de même améliorées ces dernières années…

La coalition DP-CSV n’en a pas fait une priorité. Elle souhaite faire un peu pour le vélo – ainsi, des rues cyclables ont été créées. En réalité, c’est un panneau, avec des réglementations, notamment l’interdiction pour une voiture de dépasser les cyclistes. Mais, sur le terrain, rien n’a changé, parce que les voitures dépassent tout de même. Il n’y a donc pas davantage de sécurité.

Que proposez-vous ?

Par exemple, de créer des filtres modaux afin d’empêcher le trafic de transit. Une telle mesure permet de réduire le trafic automobile et, par conséquent, d’augmenter la sécurité des cyclistes. En outre, sans ce trafic de transit, on obtient plus d’espace pour des pistes cyclables mieux sécurisées, mais aussi, de manière plus générale, des centres de quartier apaisés, des lieux de rencontre, de la verdure, plus de place pour les terrasses et la

convivialité. Cela fait partie des mesures qu’on peut mettre en œuvre tout de suite. Dans un second temps, il faudra mettre en place des mesures d’ici quelques années afin d’obtenir un réseau structuré où il est possible de sortir à pied ou à vélo dans un quartier apaisé et de rejoindre une connexion avec un itinéraire central sécurisé.

Un de vos projets phares est que Luxembourg-ville devienne climatiquement neutre d’ici 2035. Comment y parvient-on ?

C’est un défi énorme. Une clé pour le réaliser est la mobilité, puisque c’est le secteur qui émet le plus d’émissions. Mais il y a aussi les bâtiments. Or, la Ville n’a rien fait ces dernières années avec les 800 bâtiments qui lui appartiennent. Il faut les assainir énergétiquement et installer du photovoltaïque.

Qu’en est-il des bâtiments privés ? Des gens sont prêts aujourd’hui à isoler leur logement ou à installer du photovoltaïque, mais ils ont beaucoup de difficultés à obtenir des autorisations. Il est donc nécessaire d’adapter la réglementation. D’autant plus que, d’après nos calculs, nous sommes loin du potentiel de production d’énergie renouvelable. D’où la nécessité de favoriser les coopératives d’énergie et d’utiliser les toits de la ville pour le photovoltaïque. D’autre part, la ville est principalement chauffée au gaz. Or, il faut parvenir à chauffer sans les énergies fossiles. Le conseil communal n’a aucune idée de la manière d’y parvenir. Dans quelques quartiers, nous avons un chauffage urbain, c’est donc assez simple. Mais toute la ville n’y est pas branchée. Donc il faut une stratégie pour sortir du gaz.

Une de vos batailles est aussi la participation des citoyens, ce qui peut se comprendre dans une commune composée à 70 % de non-Luxembourgeois et où la participation des étrangers aux élections – 15,9 % dans la ville – reste faible…

Nous avons fait un énorme effort avec ma liste pour inciter les gens à s’inscrire. Envoyer une lettre aux personnes,

Photo GUY WOLFF Journaliste PIERRE PAILLER
Ville climatiquement neutre en 2035, quartiers apaisés, mobilité axée sur les cyclistes et les piétons : François Benoy (déi Gréng) veut garantir la qualité de vie.
JUIN 2023 49
Élections communales – en capitale : François Benoy

comme madame Polfer l’a fait, cela ne suffit pas. Pourtant, en parlant avec les gens, je remarque qu’ils ont envie de participer. Mais il faut créer une toute nouvelle culture d’accueil et de participation citoyenne. Ainsi, au moment de l’arrivée au Bierger-Center, il s’agit de présenter les possibilités d’intégration dans le quartier, comme la participation à la vie associative. Pour maintenir cette participation citoyenne, nous voulons aussi créer un coordinateur de quartier – une personne à qui tout le monde peut s’adresser et qui fasse office d’interlocuteur entre l’Administration et les citoyens. Toujours dans cette perspective, nous voulons aussi créer un conseil citoyen ainsi qu’un budget participatif.

Le logement est évidemment un défi majeur à Luxembourg-ville. Pour quelle stratégie plaidez-vous ? Dans le périmètre du plan d’aménagement général (PAG) actuel, beaucoup de parcelles ne sont pas mobilisées : il est possible de créer des logements pour 10.000 personnes. La Ville a elle-même des parcelles qui ne sont pas utilisées. Or, nous n’avons toujours pas de plan d’aménagement particulier (PAP) sur les grands projets de la route d’Arlon ou de la porte de Hollerich. Il n’y a, en fait, pas grandchose qui a été réalisé ces six dernières années. En outre, nous avions fait différentes propositions : augmenter l’impôt foncier, travailler davantage avec l’agence immobilière sociale, utiliser les possibilités du Pacte logement 2.0, etc. Mais la majorité actuelle n’a pas utilisé les moyens qu’elle détient pour mobiliser ses surfaces.

L’insécurité à Luxembourg provoque beaucoup de débats. Le problème est-il si prégnant à vos yeux ?

L’insécurité est un problème qu’il faut prendre très au sérieux. La réponse principale est que nous avons besoin de plus de police – ce qui a d’ailleurs été fait : ces dernières années, le ministre de la Sécurité intérieure a déployé plus de policiers en ville. Il a aussi réorganisé la police de manière à ce qu’elle soit davantage sur le terrain et a adapté la législation pour qu’elle puisse mieux travailler.

En outre, une loi sur la vidéosurveillance – il n’y avait pas de base légale – a été adoptée. Cela dit, une polémique basée sur la peur, avec des réponses qui ne vont pas nous aider, ne sert à rien. La proposition d’une police municipale n’est pas honnête. Comment organiser cela alors que nous n’avons déjà pas assez de policiers dans le pays ? Surtout, le processus législatif pour la mettre en place prendra des années. Donc quelqu’un qui prétend que la police municipale est la solution propose quelque chose qu’il ne pourra pas réaliser. De même avec cette interdiction de la mendicité, qui n’a pas de base légale. Elle n’offre aucune solution mais permet seulement à la majorité de prétendre qu’elle a fait quelque chose…

Que proposez-vous de votre côté ? Une nécessité est de décentraliser les structures d’aide pour les toxicomanes. Actuellement, tout est concentré sur un site, l’Abrigado, ce qui est toxique. Les experts nous disent très clairement qu’il faut plusieurs petits sites. Nous proposons cela depuis longtemps, mais la Ville n’a pas le courage politique de créer plusieurs endroits dédiés dans la ville. Ensuite, comme les experts nous le disent aussi, nous avons un manque de structures housing first. Nous avons 25 places, pour un peu plus de 200 demandes. Il faut d’urgence en créer davantage.

La Ville de Luxembourg a 1 milliard d’euros de réserve. Seriez-vous favorable à davantage mobiliser ce budget pour faire face aux différents défis auxquels la capitale est confrontée ?

Faire face à ces défis – logement, climat, mobilité – n’est, à Luxembourg-ville, pas une question de budget, mais avant tout une question de priorité politique. Veut-on affronter ces défis ou non ? Pour nous, c’est clair, nous le voulons. C’est tout simplement la seule solution si nous voulons, dans le futur, garantir la qualité de vie dans notre ville.

PARCOURS

Études en politique

Titulaire d’une maîtrise en sciences politiques et en sociologie, François Benoy, né en 1985, débute sa carrière chez RTL en 2005, et devient, en 2011, coordinateur chez Natur&Ëmwelt.

Élu aux communales...

2011 est l’année où il s’engage auprès de déi Gréng. Il entre au conseil communal de la capitale en 2013, et est élu à nouveau en 2017.

... puis aux législatives

En 2018, il est élu à la Chambre des députés, où il préside la commission de l’environnement, du climat, de l’énergie et de l’aménagement du territoire.

« La proposition d’une police municipale n’est pas honnête. »
50 JUIN 2023 Élections communales – en capitale : François Benoy
Denise Voss, Luxflag

« La Ville doit devenir un des acteurs majeurs du logement »

Entrepreneur de gauche. L’étiquette colle à la peau de Gabriel Boisante, co-tête de liste du LSAP, sans le déranger. Dans une ville de jeunes actifs, son profil peut faire mouche.

Quand on jette un coup d’œil à votre programme, on se dit que votre mesure phare est cet objectif chiffré de 100 millions d’euros par an que vous voulez investir dans le développement du logement abordable. On se trompe ?

Le logement, c’est la priorité ! Tout simplement parce que c’est le problème premier de la population qui habite la ville, des familles qui y grandissent et doivent changer d’habitation, de ceux qui voudraient y vivre ou y travailler, des employeurs à la recherche de nouveaux talents, etc. Un sondage réalisé voici quelques mois et relayé par l’Observatoire de l’habitat avait exprimé que 81 % des Luxembourgeois le placent comme leur préoccupation numéro 1. Une autre statistique révélait que 49 % des revenus du ménage sont consacrés uniquement au logement. C’est ahurissant, avec les moyens qui sont les nôtres, de ne pas se fixer comme objectif de faire mieux. Si nous entrons dans une coalition communale, nous planifions donc d’investir annuellement 100 millions d’euros.

À quoi doit servir cette somme, exactement ?

À augmenter le nombre d’objets immobiliers abordables publics et disponibles sur les marchés de l’achat emphytéotique et de la location. La Ville doit devenir un des acteurs majeurs du logement sur son territoire ! Je le rappelle, elle est un de premiers, voire le tout premier propriétaire foncier dans la capitale. Donc, si cette somme peut être en partie utilisée pour racheter des bâtiments, elle doit surtout avoir pour but premier d’investir dans la construction. Ou, plus précisément, de participer à des projets qui allieraient les secteurs public et privé. Afin de pouvoir accroître le parc immobilier.

Dans la capitale, on évalue actuellement le logement abordable entre 2 et 3 % du parc immobilier… Les dépenses en la matière de la coalition DP-CSV ne dépassent pas les 20 millions d’euros par an. Nous proposons donc de faire cinq fois plus ! En puisant notamment dans la somme de 1,1 milliard d’euros que la Ville possède en réserve,

tout en n’oubliant pas de réfléchir à d’autres sources de financement. Le logement abordable n’est pas dans l’ADN de la coalition actuelle. Pas plus que dans l’ADN de la politique libérale menée en ville ces 50 dernières années. Cette politique libérale avance que le marché se régulera de lui-même, que la Ville n’a pas à trop à intervenir. On en voit le résultat aujourd’hui. Elle a mené à une disproportionnalité complète entre la courbe d’évolution du prix du logement au mètre carré et celle des revenus. C’est, à nos yeux, un grave danger pour la cohésion sociale.

Un taux d’inscription dans la capitale de 15,9 % chez les électeurs étrangers est­il un succès ?

Évidemment que non. Il est compréhensible que ceux qui ont piloté cette campagne ne disent pas qu’ils ont mal travaillé. Mais la vérité, c’est qu’on se retrouve dans une situation où il n’y a pas une personne sur deux capable de voter qui se rendra aux urnes…

Un bourgmestre élu avec une si faible participation a­t­il une légitimité démocratique suffisante ?

Non. D’ailleurs, si nous accédions à la majorité, nous assumerions ce défaut démocratique. En prenant en compte les idées de l’opposition. Contrairement à la situation actuelle, nous ne voterions pas contre ses propositions, juste par principe. Si on excepte certains extrêmes avec lesquels nous ne partageons aucune valeur sociétale et humaine, nous travaillerions avec tout le monde. Aujourd’hui encore, j’ai toujours du mal à comprendre certains passages en force observés ces derniers mois. Un thème comme la sécurité dans l’espace public, par exemple…

Peut­on dire que la ville de Luxembourg connaît des problèmes d’insécurité majeurs ?

Il existe de l’insécurité, comme dans toute capitale. Mais de là à dire qu’elle est majeure… J’ai vécu à Paris, y travaillant – à côté de mes études – la nuit. On n’y a pas vraiment la même définition du mot ‘insécurité’. Quelqu’un qui vous tend

Gabriel Boisante a choisi le lieu qui, pour lui, représente la capitale : la Place de Paris. Photo GUY WOLFF
JUIN 2023 53
Élections communales – en capitale : Gabriel Boisante

Élections communales – en capitale : Gabriel Boisante

un gobelet pour vous demander une pièce en centre-ville, ce n’est pas de l’insécurité. Ce qui n’enlève rien au fait qu’elle est présente à Luxembourg. La question est : comment en est-on arrivé là ? De mauvais choix ont forcément dû être faits, en matière d’urbanisme, de dialogue social, d’animation des quartiers, etc. Prenez le chantier du tram. Pendant deux ans, on a laissé à l’agonie tout le quartier de la gare. Il n’y avait plus d’éclairage public, plus de voitures dans les deux artères principales. Comment pouvait-on imaginer que l’insécurité et les trafics n’allaient pas monter en flèche ?

Mais comment s’y attaque-t-on, concrètement ?

Ce problème d’insécurité se limite globalement à ce quartier de la gare et, par capillarité, à Hollerich et à Bonnevoie. Il faut donc s’attaquer à la criminalité liée au trafic de drogue et au problème de toxicomanie. On a besoin de davantage de lieux où les gens peuvent être accueillis, histoire que l’Abrigado, qui est surchargé, ne soit plus le seul. Des structures plus petites, plus sûres.

Et pour combattre le trafic de stupéfiants ?

Il faut davantage d’effectifs de police. On n’est pas dans un quartier où celle-ci peut agir de manière dissuasive en ne passant que toutes les 15 ou 30 minutes. Cependant, mettre un policier à chaque carrefour ne fera que repousser le problème un peu plus loin. Ce dont nous avons donc surtout besoin, c’est de la présence sur le terrain d’agents communaux et de travailleurs sociaux. De manière qu’il y ait un accompagnement plus important. Il faut un club de sport aussi. S’il y a plus de vie, plus de lumière, etc., il y aura moins de trafic.

Comment redynamise-t-on une ville comme Luxembourg ?

Pour le quartier de la gare, il faut une sorte de plan Marshall. Près de 28 % des cellules commerciales y sont vides. Il faut entamer des négociations avec les propriétaires, fixer des incitations positives ou contraignantes afin que ces surfaces

soient louées. La Ville peut y installer, par exemple, du shared space pour de jeunes entrepreneurs, une salle de sport, des associations ou des pop-up. Tout en laissant à ces derniers davantage de temps pour se développer.

Et à plus grande échelle ?

Il serait bon qu’à Luxembourg, le commerce redevienne un métier. Et pas juste une occupation de rentier ou d’héritier. Il a considérablement changé, et sa mue va se poursuivre en raison de l’évolution des modes de consommation. Il faut défendre ces jeunes entrepreneurs – jeunes en âge ou en expérience – qui veulent apporter de la nouveauté, de la fraîcheur, sur le territoire de la Ville.

Le LSAP n’était que le quatrième parti dans la capitale en 2017, assez loin des trois premiers. Vous-même, vous n’étiez que cinquième en termes de voix de préférence dans votre camp. Un sacré challenge vous attend… J’en suis conscient. Cela démontre que je ne suis pas là simplement pour être élu. Il aurait été bien plus simple de me servir de ma petite notoriété pour rejoindre un parti mieux placé qui aurait pu m’apporter des facilités dans mes affaires. J’ai toujours été de gauche et je veux rester fidèle à mes idées. Celle d’une société plus juste, où le mot ‘solidarité’ a une vraie signification.

En vous rasant le matin, vous vous imaginez bourgmestre dans quelques semaines ?

Le risque zéro n’existe pas. Mais ma motivation première est de changer ma ville, la nôtre.

Au-delà de ces communales, quelles sont vos ambitions politiques ?

Je serai probablement candidat aux législatives. Mais, je ne le cache pas, le rôle de bourgmestre est de loin le plus beau qu’on puisse obtenir à Luxembourg. Comme l’avait sous-entendu en son temps Xavier Bettel. La comparaison entre nous s’arrête là. Je n’ai pas les mêmes ambitions que lui ni la même trajectoire. Et puis, je n’ai rien d’un politicien professionnel.

PARCOURS

Franco-Luxembourgeois

Né le 8 octobre 1977 à Paris, Gabriel Boisante est arrivé au Luxembourg à l’âge de 4 ans. Par la suite, il a à nouveau vécu une dizaine d’années en terre parisienne, après son bac. Avant d’obtenir la nationalité luxembourgeoise en 2018.

Entrepreneur

Il possède neuf établissements, dont quelques noms célèbres de la capitale (Paname, Bazaar, etc.).

Les derniers-nés : Kantin, un « brewpub » couplé avec la micro-brasserie Twisted Cat, à Dudelange, et un nouvel Urban Bar, à Mertert (après Luxembourg et Belval).

Ses deuxièmes communales

Il s’est lancé en politique en 2017, quelques semaines avant le scrutin communal. Il a passé ces trois dernières années à siéger au conseil communal de Luxembourg, après avoir remplacé Marc Angel en 2020.

« Pour le quartier de la gare, il faut un plan Marshall. »
54 JUIN 2023
En partenariat avec : Let the sunshine in. www.klima-agence.lu Les subventions pour l’énergie solaire n’ont jamais été aussi intéressantes. Le changement peut être plus rapide que vous ne le pensez Nous vous aidons à accélérer et faciliter la transition durable de votre entreprise. Rejoignez-nous pour découvrir comment intégrer la sustainability au coeur de votre stratégie. sustainability.lu En partenariat avec l’Institut National pour le Développement durable et la RSE (INDR)

La question n’a

au

Luxembourg sera le centre du design

européen le temps de l’European Design Festival, au cours duquel seront remis, entre autres, les European Design Awards.

Thomas Tomschak, président de Design

Luxembourg, et Nadine Clemens, coordinatrice générale du festival, nous en disent plus sur cet événement.

Photo MATIC ZORMAN
« Qu’est-ce qu’être designer ?
jamais été tranchée
Luxembourg »
56 JUIN 2023
Conversation Nadine Clemens et Thomas Tomschak Thomas Tomschak et Nadine Clemens visent à mettre le métier de designer en avant et à lui faire gagner en reconnaissance.

Depuis la dernière édition de la biennale Design City, qui s’est déroulée en 2016, Luxembourg n’avait plus connu de grand événement fédérateur autour du design. Était-ce important de renouer avec ce type de format ?

THOMAS TOMSCHAK (T. T.) En 2017 et 2019, nous avons tout de même eu encore l’organisation des Luxembourg Design Awards. L’édition de 2021 a dû être supprimée à cause de la crise sanitaire. Design Luxembourg a voulu profiter de l’occasion offerte par l’organisation des European Design Awards pour préparer un grand événement autour du design, un festival dont un des points centraux sera cette cérémonie de remise des prix. Avec la crise du Covid, nous nous sommes aperçus qu’il fallait remettre la question du métier de designer au cœur de la discussion. Lors de la crise sanitaire, au moment de demander les aides par exemple, nous ne savions pas vers qui nous tourner : vers le ministère de l’Économie, vers le ministère de la Culture ? Vers la Chambre de métiers ou la Chambre de commerce ? La question n’a jamais été tranchée au Luxembourg et la situation est très différente d’un cas à un autre, sans que nous ne sachions bien pourquoi. Sommes-nous artisans, artistes, marchands… ? Il faut rouvrir ce dossier pour trouver une réponse et le festival doit nous y aider.

À travers ce festival, vous souhaitez donc aussi mieux faire comprendre votre métier, faire un peu de pédagogie auprès de nos décideurs ?

T. T. Nous souhaitons mettre le métier de designer en avant et essayer d’avoir plus de reconnaissance. C’est une approche effectivement un peu pédagogique, mais pour tout le monde, nous y compris. Nous avons aussi construit le festival pour révéler les points forts et les points faibles du design au Luxembourg.

Quelle est la taille de la scène du design au Luxembourg ?

T. T. Tout dépend justement de ce qu’on appelle « design »… Beaucoup de personnes se réclament du design, mais n’en font pas. Elles font du graphisme, ce qui est un peu différent. Le design

implique d’être concepteur, d’inventer de nouvelles propositions face à une question, de proposer une réponse formulée grâce à sa créativité, ses connaissances, sa technique. Dans le comité de Design Luxembourg, nous venons d’horizons très variés et avons donc des points de vue différents. Pour vous donner un ordre de grandeur, actuellement, nous avons 65 membres dans notre association et nous avons reçu 270 candidatures pour les Luxembourg Design Awards. Le festival va nous aider à avoir une vision d’ensemble et à réfléchir à comment construire demain avec les enjeux d’aujourd’hui.

Quels sont justement ces enjeux en design actuellement ?

T. T. Ils reflètent les enjeux de notre civilisation, à savoir les enjeux climatiques, sociaux, économiques, la question des ressources, de la biodiversité… Nous avons besoin de réinventer notre civilisation et je pense que les designers sont fondamentaux dans cette reconstruction. Le Luxembourg, parce que c’est un petit territoire, a à la fois des limites et la possibilité d’expérimenter beaucoup plus. Mais encore faut-il pouvoir trouver les clients qui permettent aux designers de développer cette approche. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’aides pour le marketing ou la finance, mais pas pour le design, la créativité et l’innovation intelligente.

Ce sont des thématiques qui seront reprises lors du festival ?

NADINE CLEMENS (N. C.) Bien entendu, à la fois à travers les conférences, mais aussi les tables rondes, les workshops ou les expositions.

Comment ce festival a-t-il pu voir le jour ?

T. T. Le cœur du festival est la cérémonie de remise des European Design Awards, qui se déroule tous les ans dans une ville différente en Europe. Pour accueillir cet événement, les organisateurs invitent chaque année deux ou trois villes à poser une candidature. Luxembourg avait été approchée il y a déjà plusieurs années via Business

EUROPEAN DESIGN FESTIVAL

Du 31 mai au 4 juin www.europeandesignfestival.lu

À ne pas rater

Luxembourg Design Awards, le 1er juin à 18 h 30 aux Rotondes

European Design Awards, le 3 juin à 19 h aux Rotondes

Conférence de Marc Engenhart, le 2 juin à 13 h 30 au Casino Luxembourg

Conférence de Mellie

La Roque, le 3 juin à 11 h aux Rotondes

Conférence d’Alice Rawsthorn, le 3 juin à 16 h aux Rotondes

Table ronde « Design et intelligence artificielle », le 2 juin à 14 h au Casino

Exposition What the Flag?! dans l’espace public et au Cercle Cité

58 JUIN 2023
« Il faut avant tout régler cette question de la reconnaissance du métier de designer. »
Conversation Nadine Clemens et Thomas Tomschak

Conversation Nadine Clemens et Thomas Tomschak

Events et un groupe de travail avait été mis en place. Il y avait alors la volonté de le combiner avec Esch2022. Mais le Covid est passé par là et les organisateurs des awards sont revenus vers nous à l’automne 2021. Nous étions toujours intéressés de le faire.

N. C. Nous ne disposons pas de lieux véritablement dédiés au design au Luxembourg, mais nous avons des salles qui peuvent accueillir plus de 400 personnes, ce qui était un des critères. Nous avons aussi pris contact avec les institutions culturelles pour connaître leur intérêt autour du design et beaucoup se sont montrées enthousiastes, ce qui nous a un peu surpris, sincèrement, car le design est très peu présent dans leur programmation. Certaines institutions sont même venues spontanément avec leurs propres propositions de programmation et pas seulement une mise à disposition d’espace. En plus de la remise des prix, on pourra donc découvrir une programmation spécifique pour Luxembourg. C’est indéniablement ce qui a joué en notre faveur pour remporter l’appel à candidatures, ainsi que la question de la reconnaissance du métier de designer, qui est une problématique très intéressante pour l’association European Design Festival.

Luxembourg, c’est aussi un peu la ville surprise, non ?

N. C. Oui, c’est sûr. Nous ne sommes pas Anvers, ni Lausanne ou Zurich… On bénéficie certainement un peu de cet effet d’exotisme.

Quel est le rôle de Design

Luxembourg dans cette aventure ?

T. T. C’est l’élément fédérateur. Il a fallu rapidement se mettre ensemble, apprendre à se connaître pour travailler main dans la main. On se connaissait, mais de loin. Design Luxembourg a joué ce rôle de moteur et, par la suite, d’accompagnateur pour monter le festival.

Et vous, madame Clemens, comment avez-vous travaillé ?

N. C. Mon rôle n’est pas celui d’être commissaire du festival, mais coordinatrice. La programmation a été décidée

de manière collégiale au sein du comité et mon intervention est de la rendre réelle. Certains sujets sont sensibles et ont été le fruit d’intenses discussions entre nous, comme le sujet de l’éthique dans le design, l’éco-conception dans le numérique ou le rôle de l’intelligence artificielle dans la création. Nous avons recherché des intervenants qui ont un profil précis, avec des points de vue très affirmés. Nous avons aussi la chance d’accueillir de grands noms parmi nos intervenants, comme Alice Rawsthorn, critique et auteure reconnue, qui donnera la conférence de conclusion du festival.

Avez-vous prévu de laisser une trace, d’une manière ou d’une autre, de ce qui se sera dit pendant le festival ?

N. C. Nous aimerions effectivement faire un compte rendu pour donner notre sentiment, notre analyse de la situation. La forme de cette analyse n’est pas encore déterminée. Nous allons la réaliser après le festival de toute manière.

T. T. Nous souhaitons aussi avoir des discussions avec les politiques. C’est important en cette période électorale, pour attirer l’attention sur nos besoins et notre situation. Le but du festival est vraiment de faire avancer la discussion.

Est-ce que l’organisation de ce festival n’est pas une première étape vers un événement qui pourrait se pérenniser par la suite ?

T. T. Nous pourrions y réfléchir évidemment, pour un événement biennal par exemple, mais il faut avant tout régler cette question de la reconnaissance du métier de designer. Le cœur de l’activité de Design Luxembourg est avant tout de défendre la profession, de fédérer les designers et de répondre à leurs attentes. Notre but n’est pas de faire de l’événementiel et de la programmation culturelle. C’est plutôt aux institutions culturelles de prendre ce rôle et de lui donner l’ampleur que ce festival mériterait.

DESIGN LUXEMBOURG

Cette association fondée en 1995 par Tom Gloesener joue le rôle de fédération pour les designers au Luxembourg. Elle soutient ses membres dans leurs activités professionnelles, accroît la conscience de l’importance de leurs professions auprès des autorités publiques et promeut les réalisations locales à travers des expositions, des débats ou la remise de prix.

Les membres du conseil d’administration sont : Thomas Tomschak (président –cofondateur de Bunker Palace), Fabien Rodrigues (vice-président), Sébastien Steffes (fondateur de Molotov Design), Annick Kieffer (cofondatrice de Studio Polenta), Julie Conrad (Julie Conrad Design Studio), Sébastien Vécrin (content creator chez Binsfeld), Rick Tonizzo (photographe), Lisa Keiffer (directrice artistique), Paulo Tomas (cofondateur de l’agence Lola), Jeff Poitiers (directeur artistique chez Cropmark), Nicolas Felten (directeur créatif et associé chez Cropmark) et Raoul Gross (Raoul Gross Design Studio). L’association compte 65 structures adhérentes.

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est à un La voiture de société

Au Luxembourg, pratiquement une voiture en circulation sur quatre est aujourd’hui un véhicule immatriculé au nom d’une personne morale. Dans un contexte de marché de l’emploi sous tension, elle reste un facteur d’attraction qui compte. L’État luxembourgeois l’a d’ailleurs bien compris et n’hésite pas à appuyer sur ce levier pour tenter de convertir les salariés à la voiture électrique. Notamment grâce

à certains avantages fiscaux qui évolueront encore dans les prochaines années. Cette nouvelle réglementation ne sera toutefois pas le seul facteur de mutation à venir dans le secteur du fleet management. En effet, le traitement de la car data, un marché dont les analystes avancent qu’il pourrait peser 400 milliards de dollars à l’horizon 2030, offre un nouveau pipeline de développement aux acteurs de l’industrie.

62 JUIN 2023

tournant société

64 VUE SECTORIELLE L’écosystème du car fleet

ÉLECTROMOBILITÉ

Est-ce vraiment déjà l’heure de l’électrique ?

70 SYSTÈMES EMBARQUÉS

La car data, cette mine d’or sous-exploitée

72 FISCALITÉ

Le Luxembourg va-t-il « défleeter » ?

74 CHRISTOPHE COLACINO

« C’est un secteur qui est devenu tendance »

66
JUIN 2023 63 Enjeux

L’écosystème du car fleet

Véritable marché à part entière au sein de celui – plus vaste –de l’automobile, le véhicule d’entreprise possède son propre microcosme au cœur duquel se situent les sociétés de leasing, autrement appelées leasers. Plongeons-nous dans cet écosystème.

Parlez-vous « car fleet » ?

Véhicule de société : immatriculé au nom d’une personne morale, il est prêté dans le cadre des activités professionnelles. Il existe trois moyens d’acquisition : l’achat, le leasing financier et le leasing opérationnel.

Véhicule de fonction : immatriculé aussi au nom d’une personne morale, il peut être utilisé en dehors du travail, dans un cadre privé. Le ministère de la Mobilité évalue leur nombre entre 40.000 et 50.000. Acquis par l’achat, le leasing financier ou le leasing opérationnel.

Leasing financier : il s’agit d’un contrat de crédit-bail pour un véhicule, prévoyant une durée déterminée et irrévocable de location au terme de laquelle le preneur de leasing peut acquérir le véhicule en levant l’option d’achat.

Leasing opérationnel : c’est la formule all inclusive. La gestion des services (entretiens, assurances, etc.) est à la charge de la société de leasing, en contrepartie d’un loyer forfaitaire mensuel établi pour un nombre de mois prédéfini, en fonction d’un kilométrage annuel fixe.

Car fleet management : cette pratique consiste à gérer –  de la commande à l’utilisation –un parc automobile pour assurer les besoins d’une entreprise.

Le poids du véhicule d’entreprise dans le parc automobile luxembourgeois

Les voitures immatriculées au nom d’une personne morale représentaient, au 31 mars 2023, un peu plus de 22 % du parc automobile luxembourgeois (catégorie M1, véhicules nécessitant un permis B). Soit une augmentation de plus ou moins 5.000 véhicules en un an.

100.834

Voitures immatriculées au nom d’une personne morale

451.670 voitures immatriculées (catégorie M1)

350.836

Véhicules privés

61,5 %

des immatriculations de l’année 2022

Si les voitures immatriculées au nom d’une personne morale ne représentent que moins d’un quart du parc automobile luxembourgeois, elles constituent aussi plus de 61 % des immatriculations constatées en 2022. Ce qui s’explique facilement. Un particulier va garder sa voiture privée bien plus longtemps qu’un leasing dont le prêt est défini généralement pour une période de trois ou quatre ans. Il en découle, par conséquent, un taux de roulement plus important.

VUE SECTORIELLE
Sources SNCA / Ministère de
Mobilité
Journaliste JULIEN CARETTE
la
64 JUIN 2023

Leaser-banque, un mariage de raison

Une société offrant des services de leasing est appelée un leaser. Il en existe plusieurs formes. À commencer par les grands acteurs internationaux que sont ALD, Arval, LeasePlan, KBC Autolease et Athlon. Alphabet a, lui, quitté le marché – tout en gardant une flotte résiduelle –, tandis que Car Trust est un spécialiste luxembourgeois. À côté, on retrouve également des « captives », c’est-à-dire des filiales liées à de grands constructeurs et constituées afin de soutenir la production en offrant aux clients une autre forme de financement. En ce qui les concerne, les leasers internationaux sont souvent associés à des institutions financières de premier plan (ALD avec Société Générale, Arval avec BNP Paribas, etc.). Un mariage de raison entre un secteur nécessitant des capacités importantes de financement et des groupes bancaires en recherche de diversification de leurs sources de revenus.

La taille des flottes des principaux leasers sur le marché luxembourgeois

En nombre de véhicules.

S’il y a peu de communication en la matière, une petite enquête menée par Paperjam a permis d’évaluer la taille des flottes des principales sociétés de leasing actives au sein du marché luxembourgeois. Des chiffres valables au 31 décembre 2022. Ainsi, ALD Automotive était, à cette date, le leader avec près de 18.000 véhicules.

Le top 10 des constructeurs les plus immatriculés par les entreprises en 2022

Mercedes et Peugeot sont les marques qui ont vendu le plus de voitures aux entreprises luxembourgeoises. La première citée a écoulé trois fois plus de véhicules de société que de voitures vendues aux particuliers.

ALD et LeasePlan, un mariage impossible

En janvier 2022, ALD confirmait un protocole d’accord en vue du rachat complet de son concurrent LeasePlan – pour un montant évalué à 4,9 milliards d’euros. L’annonce de la transaction, devant donner naissance à un nouveau géant mondial du leasing, a attiré l’œil de la Commission européenne et de sa direction générale Concurrence. Cette dernière a accepté la fusion sous réserve de certains engagements. Parmi ceux-ci, il était demandé de trouver une solution pour le Luxembourg. En effet, sur le marché luxembourgeois, ce nouvel acteur aurait représenté près de 45 %. De quoi largement réduire la mise en concurrence. Il a donc été décidé de céder les activités luxembourgeoises de LeasePlan à une « captive », derrière laquelle se niche le groupe automobile Stellantis et Crédit Agricole Consumer Finance.

Source SNCA
Volkswagen BMW Audi Opel Fiat Skoda Citroën Renault
Mercedes Peugeot
2.983 2.718 2.716 2.530 2.511 1.365 1.155 993 904 778
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.
ALD Automotive 18.000 Arval 13.600 LeasePlan 6.000 VW Losch Financial Services 5.200 KBC Autolease 4.500 MB Financial Services 2.800 Car Trust 1.700 Alphabet 1.500 Van Mossel Autolease 600 Athlon 1.900 JUIN 2023 65
10.
Enjeux Car fleet

Est-ce vraiment déjà l’heure de l’électrique ?

Acteurs majeurs pour faciliter le passage à l’électromobilité, les sociétés de leasing encouragent l’adoption du véhicule électrique au sein des entreprises et auprès de leurs salariés. Ce qui n’empêche pas certains décideurs de rester réfractaires.

« Sur les trois premiers mois de 2023, nos commandes de modèles 100 % électriques s’élèvent à 20 % du total et celles de plug-in hybrides à 15 %  », constate Adrien Reuter, responsable des ventes aux entreprises chez Bilia-Emond, un concessionnaire BMW qui représente 18 % des ventes automobiles annuelles au Luxembourg.

Des chiffres qui se situent au-dessus des standards observés ces derniers mois. En effet, selon les données fournies par la Société nationale de circulation automobile (SNCA), les véhicules 100 % électriques (BEV) et les plug-in hybrides (PHEV) représentaient, respectivement, 15,1 % et 9,1 % des immatriculations sur l’année 2022.

Le « véhicule électrifié » – qui, outre les BEV et les PHEV, comprend aussi les HEV, c’est-à-dire les hybrides classiques – correspondait, lui, à 43,4 % des immatriculations. Voire 45 % en se limitant uniquement aux véhicules appartenant à des entreprises.

45 % de véhicules électrifiés, c’est aussi le pourcentage que revendique pour son entreprise Dominique Roger, managing director chez ALD Automotive, le leader du marché du leasing au Luxembourg. Certains de ses concurrents avancent quant à eux un indice encore supérieur,

à l’image de Vincent Henneaux, administrateur délégué chez KBC Autolease, qui évoque de son côté « 60 %, à parts plus ou moins égales, entre les véhicules électriques et hybrides ». Ces chiffres tendent à confirmer que l’État ne se trompe pas en considérant les leasers comme des acteurs majeurs dans son ambition d’un parc automobile électrique à hauteur de 49 % d’ici 2030.

Les exemples de PwC et d’Arŋs Il est vrai que les sociétés de leasing sont parfois aussi bien aidées par leurs clients, certaines grandes entreprises ayant mis en place un plan de mobilité afin d’optimiser les déplacements de leurs employés et de réduire leurs émissions polluantes. L’exemple le plus parlant est sans doute celui de PwC. Avec son objectif d’atteindre le « net zéro » à l’horizon 2030, le Big Four ambitionne de détenir une flotte entièrement électrique. « En 2023, nos nouveaux contrats de leasing n’autoriseront plus que des véhicules plug-in hybrides ou 100 % électriques », expliquait à Paperjam, en janvier 2023, Anne-Sophie Preud’homme, CFO et COO de PwC Luxembourg. Elle évoquait également « une stratégie progressive » devant mener à cette flotte « 100 % électrique ». Malgré tout, chaque décideur économique ne

Le budget leasing au défi des indexations

Avril 2022, février 2023, avril 2023. En l’espace d’un an, le Statec a constaté trois indexations au Luxembourg. Si les salaires ont été indexés suite à cette évolution afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, il en a rarement été de même pour les budgets alloués au leasing dans bon nombre d’entreprises. Et ce alors que le prix d’achat des véhicules a, lui, forcément épousé chez les différents constructeurs une courbe plus ou moins similaire à celle de l’indice des prix à la consommation.

Un impact pour les salariés

Ainsi, des salariés ont connu la désagréable expérience d’être « déclassés » – comprenez qu’ils ont dû opter pour un véhicule de moindre catégorie par rapport à ce qu’ils connaissaient précédemment. « Mais il semble y avoir eu une certaine prise de conscience ces dernières semaines. La voiture de société reste un élément important en matière de recrutement. Certaines entreprises ont donc logiquement évolué sur ce sujet », a pu constater Adrien Reuter, responsable des ventes aux entreprises chez Bilia-Emond.

ÉLECTROMOBILITÉ
66 JUIN 2023

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Les immatriculations au Luxembourg en 2022

Le gouvernement compte sur les immatriculations de leasing pour atteindre son objectif d’un parc automobile électrique à hauteur de 49 % d’ici 2030.

réfléchit pas ainsi. « Beaucoup d’influences s’entrechoquent dans une telle prise de décision, explique Dominique Roger. Certaines entreprises sont ainsi tenues par des engagements en matière de corporate social responsibility ou de normes ESG », détaille-t-il, avant d’évoquer un « levier politique dont l’impact est, lui aussi, indéniable » Il songe à l’orientation prise au niveau européen d’interdire, après 2035, les moteurs thermiques ne fonctionnant pas exclusivement aux carburants neutres en émissions. Mais aussi aux décisions étatiques luxembourgeoises en termes de primes offertes – qui peuvent atteindre 8.000 euros par véhicule électrique – et de fiscalité, via l’avantage octroyé aux modèles électrifiés.

« L’incidence des infrastructures publiques et privées liées au chargement des véhicules pèse aussi fortement dans l'équation, celles-ci restant un frein incontestable à l’adoption de l’électromobilité », martèle-t-il encore, tout en ajoutant que « le style de management que les dirigeants veulent insuffler n’est pas à négliger non plus ».

De nouveaux packages

Difficile de lui donner tort. Le groupe Arŋs, spécialiste de la gestion de systèmes et de projets informatiques, en est un exemple. Il avance une politique liée à la voiture de société où « l’outil le plus valorisant et le plus efficace » est proposé aux employés. « C’est pour cela que nous présentons uniquement des marques premium et que notre proposition actuelle

est quasi exclusivement axée sur une motorisation thermique à essence, explique son CEO, Jourdan Serderidis. Nous ne sommes pas influencés par les tendances ou les avantages fiscaux / légaux artificiels destinés à favoriser une politique spécifique. Les véhicules électriques sont chers, polluent tout autant la planète – principalement dans les pays où la matière première est extraite –, ont une faible autonomie, ne sont pas pratiques –spécifiquement en recharge – et ne procurent pas un plaisir de conduire. »

Si cet argumentaire peut paraître musclé, voire un peu extrême, il est aussi loin d’être isolé. Ce qui n’empêche cependant pas les sociétés de leasing de continuer à proposer des offres attrayantes, tentant d’atténuer les incertitudes liées au véhicule électrique. Ainsi, les récents packages de leasing proposés peuvent intégrer l’installation au domicile et le financement de la borne de recharge, voire également le suivi des recharges et le remboursement aux conducteurs. Autre (nouvelle) formule, celle proposant un changement sur un véhicule thermique / hybride pour un nombre de jours défini par an. De quoi partir sereinement en vacances, par exemple. « Histoire d’offrir un passage en douceur vers l’électrique à nos clients », conclut Dominique Roger.

Enjeux Car fleet

Source Société nationale de circulation automobile (SNCA)
VÉHICULES PRIVÉS VÉHICULES DE SOCIÉTÉS MOTORISATION VOLUME % % du Total des immatriculations VOLUME % % du Total des immatriculations ESSENCE 7.454 46,2 % 17,7 % 7.093 27,3 % 16,9 % DIESEL 2.096 13,0 % 5,0 % 7.133 27,5 % 16,9 % PLUG-IN HYBRIDE 801 5,0 % 1,9 % 3.043 11,7 % 7,2 % HYBRIDE CLASSIQUE 3.765 23,3 % 8,9 % 4.258 16,4 % 10,1 % 100 % ÉLECTRIQUE 1.995 12,4 % 4,7 % 4.392 16,9 % 10,4 % 68 JUIN 2023

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Kirchberg
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: 17,5 -
15,3
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/100 km. Émissions CO2 : 0 g / km.

SYSTÈMES EMBARQUÉS

La car data, cette mine d’or sous-exploitée

De plus en plus connectés, les véhicules génèrent des milliards de données dont les acteurs du secteur n’exploitent pas (encore) entièrement tout le potentiel. Pourtant, les applications semblent multiples, à en croire German Castignani, chercheur au List, qui fourmille d’idées en ce sens.

L’époque où la data liée aux véhicules se limitait à la localisation géographique de ceux-ci est révolue. Désormais, la car data représente des milliards de données enregistrées grâce aux nombreux capteurs, caméras et autres outils des véhicules connectés. De la big data qui fait saliver les constructeurs automobiles. Car si ce marché n’en est qu’à ses balbutiements, les analystes de la Commission européenne prévoient déjà un potentiel évalué à 400 milliards de dollars à l’horizon 2030.

Une performance rendue possible grâce aux plateformes que les constructeurs ont mises en ligne.

«

On situe la naissance de la voiture connectée vers 2016 ou 2017. Depuis, celle-ci s’est fortement généralisée et, aujourd’hui, toutes les grandes marques sont connectées », rappelle German Castignani, cofondateur de la société d’analytics sur la mobilité Motion-S et actuellement en poste au sein de l’institut de recherche public du Luxembourg Institute of Science and Technology (List).

Désormais, la data est pleinement intégrée aux systèmes embarqués des véhicules. « Le conducteur peut y avoir accès sur son tableau de bord, mais aussi en externe. Et tout cela en temps réel. »

Pour l’heure, tous les constructeurs ne fournissent pas (encore ?) les mêmes solutions, chaque groupe automobile possédant son propre catalogue de data, certains étant plus avancés que d’autres en la matière. Stellantis – pour rappel, né de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler en janvier 2021 –, par exemple, donne le ton. L’annonce, début 2023, de la création de Mobilisights, sa nouvelle business unit destinée à offrir des services innovants liés à la data, en est une belle preuve.

Les jumeaux numériques « L’utilisation de toute cette data reste, pour l’instant, une démarche avant tout occidentale. Tout simplement parce qu’on décèle, chez nous, un marché potentiel important lié à la valeur ajoutée apportée par ces données. Et la gestion de flotte automobile en est, à mon sens, un bon exemple », continue German Castignani.

Depuis le mois de mars 2023, ce dernier occupe les fonctions de digital twin innovation centre manager au List.

Journaliste JULIEN CARETTE
70 JUIN 2023

Sa spécialité consiste donc à mettre en place des jumeaux numériques, c’est-àdire des répliques virtuelles d’objets physiques pouvant être utilisées à des fins de simulation, de surveillance et d’optimisation. Un concept qui s’avère très utile dans le secteur automobile, où, depuis des décennies, on conçoit et évalue ainsi virtuellement les prototypes, avant de les lancer en fabrication. Mais la multiplication des volumes de data permet aujourd’hui d’envisager bien d’autres utilisations.

« Des données comme la localisation, l’état des composants, l’état d’activité des voyants du tableau de bord, la lecture de capteurs, la pression et la température des pneus, la détection de pluie, etc., permettent en effet, désormais, de créer de véritables digital twins automobiles très précis des véhicules. L’instantanéité de cette data permettant même d’adapter ces jumeaux en temps réel  » , avance le chercheur au List.

Les usages concrets de cette nouvelle technologie pourraient s’avérer nombreux dans le cadre de la gestion de flotte ou du leasing automobile. German Castignani s’est d’ailleurs déjà penché sur la question.

Une évaluation continue du véhicule « Un leaser est un acteur qui investit dans un véhicule avant de le céder à un particulier (ou à un conducteur de flotte) en échange d’une mensualité, explique-t-il. Cette dernière est généralement déterminée en fonction de l’écart existant entre le prix d’achat de la voiture et l’estimation de la valeur résiduelle de celle-ci au terme du leasing. Or, toute cette data peut aider à anticiper cette valeur résiduelle avec plus de précision. » Et donc permettre d’ajuster le prix du leasing. « Détenir une évaluation précise et continue de ses actifs favoriserait de meilleures prises de décisions. Et contribuerait à rendre l’entreprise plus compétitive  » , poursuit German Castignani.

Ce dernier voit d’autres utilisations possibles pour cette technologie. Par exemple, en matière d’optimisation dans le choix d’un véhicule pour un client ou de compréhension des schémas de charge des véhicules électriques.

Une maintenance prédictive Parmi l’ensemble des applications possibles, celle qui semble la plus évidente se situe au niveau des gains en termes de maintenance prédictive et automatisée. «  Disposer des informations du jumeau numérique peut permettre d’optimiser la planification des entretiens, mais aussi d’aider à identifier les composants qui risquent de tomber en panne prochainement. Ce serait un appui crucial pour un gestionnaire de flotte, détaille German Castignani. Et puis, ce suivi en temps réel des données ouvre également la porte à la création de nouveaux contrats de location, entièrement flexibles. Avec, par exemple, une tarification mensuelle basée sur votre distance parcourue réellement, l’impact de votre conduite sur l’usure des composants ou même les risques que votre manière de conduire induit. »

Un domaine qui intéresse le List Une manière de réfléchir qui peut également s’appliquer au secteur de l’assurance. À ce niveau-là, on note d’ailleurs que le constructeur Tesla n’a pas hésité à déjà franchir le pas, sa division Assurance offrant certaines polices basées sur les données du conducteur en temps réel. Ce qui amène forcément à se poser des questions quant à l’accès aux données, mais aussi au niveau du consentement que doit accorder le conducteur. Autant de questions actuellement débattues au Parlement européen dans la foulée de la loi sur les données, qui a été adoptée mi-mars.

« Il ne faut pas s’imaginer une telle utilisation de la data comme étant une nouvelle sorte de Big Brother. Le but n’est certainement pas d’être trop intrusif dans la vie des citoyens ou de ‘blacklister’ certaines personnes, mais plutôt de réussir à affiner certains modèles aidant à la prise de décisions », tempère German Castignani. En attendant, ce dernier ne peut le cacher, il lui tarde de travailler sur ce genre de modèle et d’implémenter les idées qu’il a à l’esprit. « D’ailleurs, si certains acteurs liés au secteur du car fleet sont, eux aussi, tentés, ils sont les bienvenus au List… », conclut-il. Le message est passé.

Deux

apps qui utilisent la car data

TRONITY

Tronity est une solution spécialisée pour les véhicules électriques, permettant d’accéder à leurs données et de les gérer via un simple logiciel, sans aucune autre intervention. Elle offre une transparence totale en donnant la possibilité aux utilisateurs de consulter des informations détaillées sur leurs frais courants ou sur l’état de la batterie de leur véhicule. À noter que Tronity a récemment intégré l’écosystème de mobilité du groupe Baloise.

ABRP

ABRP, pour « A Better Routeplanner », est une app spécialisée pour les voitures électriques. Elle permet de planifier son itinéraire, indiquant les bornes de recharge électrique sur votre trajet en fonction de votre consommation. Elle permet même d’estimer le prix de chaque recharge, en se basant sur le tarif de la borne en question et la quantité d’énergie qui sera nécessaire. Avant son départ, le conducteur peut ainsi avoir une idée du prix de chaque arrêt.

Enjeux Car fleet JUIN 2023 71

Le Luxembourg va-t-il « défleeter » ?

Une double réforme fiscale touchant à la voiture de fonction se profile à l’horizon et fait craindre au secteur du leasing de voir le parc automobile locatif décroître à moyen terme.

« Défleeter ». Un mot qui n’existe pas dans le dictionnaire, mais qui fait pleinement partie du vocabulaire du secteur de la location de véhicules, en référence à un parc de voitures de société qui décroît. Une conjoncture que les acteurs du secteur craignent de voir devenir réalité à moyen terme. Et cela, en raison de deux évolutions fiscales à venir applicables aux voitures de fonction (utilisées en partie pour un usage privé) : d’une part, une modification du calcul de l’avantage en nature et, d’autre part, un nouveau projet de loi touchant à la TVA.

L’avantage en nature automobile (ATN) est un impôt dont l’employé qui dispose d’une voiture de fonction doit s’acquitter. Au Luxembourg, il est généralement déterminé en fonction du prix d’achat du véhicule, du type de motorisation et de ses émissions en CO2. En janvier 2022, une réforme des taux applicables (voir tableau) a été annoncée, visant à ne favoriser, à terme, que les véhicules 100 % électriques. Ainsi, en 2025, toutes les autres motorisations se verront appliquer un taux bien moins favorable.

À plus brève échéance, un projet de loi est prévu afin d’introduire une décision de la Cour de justice européenne (CJUE) relative au traitement TVA des voitures de leasing. Celui-ci doit s’assurer que la mise à disposition d’une voiture de société par un employeur à ses employés,

à des fins privées et avec contrepartie financière, constitue une prestation de service soumise à la TVA dans le pays de résidence de l’employé (et non plus systématiquement au Luxembourg).

Le véhicule de fonction restera attractif

Ce (double) poids fiscal supplémentaire peut-il amener certains salariés à ne plus opter pour une voiture de fonction ? « Le risque est de voir les salariés frontaliers choisir le cash, tout en décidant d’acquérir une voiture par eux-mêmes dans leur pays de résidence. Cela engendrerait une perte pour le marché automobile luxembourgeois

Valeur fiscale de la voiture

au sens large (pneus, entretien, etc.), mais aussi fiscale », explique Dominique Roger, managing director d’ALD et président de Mobiz.

Pour sa part, le ministère de la Mobilité ne semble pas croire à un tel scénario. « Après 2025, le leasing d’une voiture thermique deviendra, effectivement, désavantageux. Mais les taxes de mise en circulation chez nos voisins restent bien plus élevées. Le véhicule de fonction luxembourgeois gardera son attractivité, davantage encore si vous optez pour l’électrique. »

Ce qui permettrait aussi à l’État de se rapprocher de son objectif : un parc automobile électrifié à 49% d’ici 2030…

En % du prix d’achat neuf (TTC, options comprises) à partir de 2023 à partir de 2025

Source SNCA
Journaliste JULIEN CARETTE
FISCALITÉ Catégories d’émissions de CO 2 Motorisation thermique non diesel Motorisation thermique diesel Motorisation électrique pure 1 – 50 g / km 0,8 2 1 2 0,5 Si > 18 kWh /  100 km : 0,6 1 Si > 18 kWh /  100 km : 1,2 51 – 80 g/ km 1 1,2 81 – 110 g / km 1,2 1,4 111 – 130 g / km 1,5 1,6 > 130 g / km 1,8 1,8
72 JUIN 2023
Enjeux Car fleet

« C’est un secteur qui est devenu tendance »

Peu connu du grand public, le fleet management est en train de changer de dimension. Explication avec Christophe Colacino, fondateur et fleet & mobility manager chez Fleetability, gestionnaire de 1.300 véhicules pour des clients comme Proximus Luxembourg, la Banque de Luxembourg ou encore Compass.

Quelle évolution majeure observez-vous dans le domaine du fleet management ?

C’est un domaine en pleine mutation. Avant, un salarié allait voir son gestionnaire de flotte pour un conseil après avoir récolté deux ou trois offres pour un véhicule. Il y avait globalement peu de questions ; tout le monde voulait un diesel. Et l’interaction s’arrêtait souvent là. Désormais, cela va bien plus loin. Lorsque le véhicule hybride est venu timidement titiller le marché vers 2016, les questions sont devenues plus nombreuses. Mais ce n’était rien comparé à aujourd’hui, si le salarié envisage d’opter pour l’électrique.

C’est donc l’électrification, et plus généralement la source d’énergie du véhicule, qui chamboule votre métier ?

Cela a considérablement complexifié les choses, notamment dans le sillage de l’objectif gouvernemental d’atteindre un parc automobile électrique à 49 % d’ici 2030. Mais ce n’est pas la seule raison.

Quels sont les autres facteurs auxquels fait face votre métier ?

Tout d’abord, le fait que le concept de mobilité a changé. Pour la jeune génération, la voiture n’est plus forcément une

priorité. Avant, celle-ci était un symbole de liberté. On faisait le plein et on pouvait faire le tour du monde ! Aujourd’hui, la jeunesse veut autre chose. Les leasers l’ont flairé et tentent de s’adapter, en réfléchissant à offrir d’autres options. Mais l’État, lui, a plus de mal. Il est en retard en ce qui concerne l’encadreent en entreprise de cette nouvelle forme de mobilité.

Nos voisins font-ils mieux ?

Au Luxembourg, votre budget de leasing, s’il n’est pas investi dans une voiture, ne peut l’être que pour un vélo ou une trottinette. Les Belges, eux, ont un concept fabuleux : le budget de mobilité. Il permet d’allouer son budget leasing à d’autres projets de mobilité. On peut se faire rembourser des billets de train, de bus ou même… d’avion ! Ses frais personnels d’essence aussi. Mais cela va encore plus loin. Si vous vous engagez à déménager dans un rayon de 10 km autour de votre lieu de travail, vous pouvez même vous en servir pour rembourser votre emprunt immobilier ou payer votre loyer.

La fiscalité liée au leasing a également pas mal évolué ces dernières années… C’est le troisième pilier que j’identifie comme ayant influencé le métier de fleet manager. Au Luxembourg, il existe une

pression fiscale mise par le gouvernement. Tout d’abord, avec la réforme sur l’avantage en nature, qui a déjà changé et va encore évoluer. C’est clairement un frein au choix d’un véhicule thermique. Tout comme les primes accordées par le gouvernement. Celles-ci sont telles qu’il arrive qu’un salarié paie désormais la même mensualité pour un modèle électrique d’une valeur de 65.000 euros que pour un modèle thermique à 45.000 euros. Et puis, il y a la nouvelle législation sur la TVA qui arrivera prochainement. Elle est liée à l’arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne et impactera les budgets de leasing.

Les petites entreprises rencontrent-elles des difficultés face à tant de complexité ?

Oui. Avant, il arrivait que la flotte soit gérée par un(e) assistant(e) RH ou même un(e) secrétaire de direction avec un bon tableur. Aujourd’hui, ce n’est clairement plus possible. Il faut passer par des professionnels. D’ailleurs, si pendant longtemps nous nous sommes sentis assez seuls sur ce marché, ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est un secteur qui est devenu tendance. Même certaines grandes structures ont décidé d’y investir. Apparemment, elles y voient une source de diversification intéressante.

Journaliste JULIEN CARETTE
74 JUIN 2023
Corinne Lamesch, Alfi

Portfolio

Gwladys Costant

Partner chez GoToFreedom, founding member et co-chair de la FR2S (Federation for Recruitment, Search & Selection)

« Workhelix est une société américaine qui analyse en quoi l’intelligence artificielle transforme les jobs et surtout comment faire évoluer au sein des entreprises les compétences existantes en compétences utilisables demain. Attirer cette société permettrait une détente sur le front de la guerre des talents en aidant les entreprises à créer les jobs ‘qualitatifs’ qui attirent les gens. Cela permettrait aussi d’amorcer un cluster AI au Luxembourg. »

76 JUIN 2023

Des joyaux d’innovation à implanter à l’échelon national

Le succès appelle le succès… Le tissu économique luxembourgeois repose pour une bonne partie sur le développement d’écosystèmes vertueux qui, une fois lancés, attirent entreprises et talents. Paperjam a demandé à 10 personnalités issues des milieux de l’entreprise, de l’économie et de la politique de citer, en toute indépendance d’esprit, l’entreprise idéale, selon eux, à attirer au Luxembourg, susceptible d’initier de nouveaux écosystèmes ou de renforcer ceux existants.

Journaliste MARC FASSONE
Photos GUY WOLFF
JUIN 2023 77

Michèle Detaille

Présidente de la Fedil et administratrice déléguée de No-Nail Boxes

« Riber est le leader mondial des équipements d’épitaxie par jets moléculaires (molecular-beam epitaxy, MBE) pour l’industrie des semi-conducteurs, utilisés dans le secteur spatial notamment, et dont le département R & D collabore avec l’Université. Une entreprise qui s’inscrit dans la politique d’autonomie stratégique prônée par l’UE. Riber, c’est 120 collaborateurs qualifiés, 40 % de croissance et un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros prévu en 2023. »

78 JUIN 2023

« Le Financial Times. Avoir un correspondant local d’un média international aiderait grandement à améliorer l’insertion du Luxembourg dans la couverture des grands sujets financiers, ainsi que dans la compréhension du rôle que joue le Grand-Duché dans l’architecture financière européenne. Par ailleurs, un tel correspondant contribuerait aussi à faire connaître le pays sur ses aspects non financiers. »

Nicolas Mackel CEO de Luxembourg for Finance (LFF)
JUIN 2023 79

«

Nuro est une société californienne de voitures autonomes de livraison. Elle combine l’intelligence artificielle à travers la conduite autonome et la transition écologique grâce à ses voitures électriques, et répond aux nouveaux modes de vie. Je souhaite une telle société au Luxembourg pour accélérer la transition écologique, soutenir le développement industriel ainsi que la recherche dans l’IA, qui va révolutionner nos sociétés. »

Luc Frieden Spëtzekandidat du CSV
80 JUIN 2023
JUIN 2023 81

« En termes de connectivité, de qualité des infrastructures et de localisation géostratégique, le Luxembourg n’est positionné comme aucun autre pays en Europe pour attirer des entreprises du secteur technologique. Une présence physique de la filiale Google Cloud aurait un effet accélérateur énorme pour développer l’écosystème et pour mener à d’autres opportunités liées au traitement de données à grande échelle. »

82 JUIN 2023

Isabelle Faber

Directrice Ressources humaines, relations publiques & RSE chez Post Luxembourg

« Je pense à Relieve Furniture, une entreprise belge qui récupère mobiliers et fournitures de bureau, en assure le reconditionnement, pour enfin les proposer à des entrepreneurs qui s’installent. Au-delà de l’enseigne, c’est la finalité sociale et environnementale qui est importante. Ici, la réduction des déchets, le recours à une main-d’œuvre locale en difficulté et le caractère circulaire de l’activité. »

JUIN 2023 83

« Il y a une très belle opportunité dans les medtech : Neko Health, une société cofondée en 2018 par Daniel Ek, le fondateur de Spotify, et qui cherche à s’établir à l’étranger. Neko Health, c’est un système de scan du corps humain qui, en un quart d’heure, récolte 50 millions de données, les traite via l’IA et les transmet au médecin, qui pourra faire de la prévention.

Le tout pour 200 euros. Une solution économique au service des patients. »

CEO de la Fondation de Luxembourg
84 JUIN 2023

« L’entreprise dont je souhaiterais la venue est Google, et plus particulièrement les activités de data center. Cela permettrait de développer l’écosystème existant et d’attirer de nouveaux talents. Mais faire venir de nouvelles entreprises ne doit pas faire oublier l’importance de bien soigner les relations avec les entreprises internationales déjà implantées et de leur donner le cadre propice à leur développement. »

JUIN 2023 85

Nathalie Oberweis

Députée déi Lénk

« La terre en commun est un fonds de dotation qui s’engage pour la protection et le développement des territoires ruraux et périurbains en tant que zones vivantes et habitées. L’idée est de favoriser la protection de la biodiversité, de promouvoir l’agriculture paysanne et les projets solidaires et d’utilité sociale. Face au modèle individualiste et libéral, un tel projet permettrait un meilleur accès à la terre pour les jeunes entrepreneurs. »

86 JUIN 2023

« En regardant le top 5 des entreprises innovantes, une seule manque au Luxembourg : Tesla. Attirer au Grand-Duché ses centres d’innovation, de lancement de prototypes et de R & D pourrait idéalement compléter nos écosystèmes automobiles, start-up et sustainability. Tesla pourrait très bien s’intégrer dans l’Automotive Campus sur le site de Bissen et dans la Green Valley que promeut le ministère de l’Économie. »

JUIN 2023 87

Bienvenue au Club !

Cher membre, Le Paperjam+Delano Business Club aura 15 ans le 14 juin 2023. Afin de célébrer cet événement, nous avons décidé de ne pas ajouter de rendez-vous supplémentaire à vos agendas professionnels. Vous êtes donc invités à profiter de cet anniversaire en compagnie de votre famille, de vos amis et de vos proches. Le 20 juin prochain, notre 10×6 sera sous le signe de l’architecture. À cette occasion, dix bureaux d’architectes présenteront leur sélection de projets d’espaces de travail. Découvrez de nouveaux usages et autres innovations dans la conception, le développement et l’aménagement de bureaux ou de sites de production industrielle. Dans la continuité de cette saison politique, vous retrouverez une nouvelle table ronde axée sur la place financière le 27 juin. Véritable moteur de croissance du Grand-Duché, comment les partis politiques envisagent-ils le développement de la place financière face à une concurrence internationale ? À quoi devra ressembler la place financière en 2030 et au-delà pour continuer à jouer son rôle stratégique pour le pays et ses finances publiques ?

Au plaisir de vous rencontrer lors de ces événements,

Business Club
« Ne pas tomber amoureux de ses idées et rester pragmatique. »
88 JUIN 2023 1 2 4
Clémentine Venck Cocottes
Business club

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM+DELANO BUSINESS CLUB ?

Vous êtes déjà membre

Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Business Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre

Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam+Delano Business Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

1 Gosia Kramer (The Office)

2 Laurent Maack (Energolux)

3 Elisabeth Zimmer (ministère de la Santé)

4 Kristel Wiliquet (List)

5 Emilie Scheidt (Savile Law)

6 Nicoleta Puscasu (JLL)

7 Krisztina Benczik (CNFPC)

8 Claude Betzen (ministère de l’Économie)

9 Laurence Klopp (Blue Wire)

10 Lex Delles (ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme)

11 Alex Matoso (European Investment Fund)

12 Francesca Colla (Institut luxembourgeois des administrateurs)

« Notre métier exige souvent de la créativité. »
Régis Claudel Blue Wire
Photos Eva Krins, Marie Russillo
JUIN 2023 89 3 5 6 7 10 11 12 8 9

TALKS & SHOWS

Mercredi 14 juin

Paperjam+Delano Business Club turns 15

Le business club décide de ne pas ajouter un rendez-vous supplémentaire aux agendas professionnels. En effet, au lieu d’être conviés à une grande fête, les membres sont invités à passer la soirée du 14 juin − jour de l’anniversaire du business club − en compagnie de leur famille et / ou de leurs amis proches.

Mardi 20 juin (18:30-22:30)

Athénée de Luxembourg

SOCIAL EVENTS

26.05

Déjeuner Carrousel

26.05

Thank-God-It’s-Friday: HR lunch

08.06

ACADEMY

31.05

WEBINAR

Scale up Entrepreneur –Réalisez votre potentiel de croissance, sans drame, sans s’épuiser

05.06

ADVANCED TRAINING

Boostez votre middle management (6/6)

Le10×6 Architecture + Workspace

Avec la participation de Tom Beiler (Beiler François Fritsch), Jil Bentz (studio jil bentz), Edouard François (Maison Edouard François), Diane Heirend (Heirend Diane Architectes), Tobiasz Lebkowski (Georges Reuter Architectes), Marie Lucas (M3 architectes), Stefano Moreno (Architectes Moreno), Amber Valdenaire (EL’LE interior stories) et Anna Valentiny (Valentiny Hvp Architects).

PARTENAIRES GOLD CBRE, iko

Mardi 27 juin (18:30-21:30)

PwC – Crystal Park

Fiscalité, finances publiques et place financière

Table ronde avec la participation de la ministre des Finances

Yuriko Backes (DP), du vice-Premier ministre François Bausch (déi Gréng), d’Yves Cruchten (LSAP), de Fernand Kartheiser (ADR), de Gilles Roth (CSV), de David Wagner (déi Lénk) et de Jerry Weyer (Piratepartei).

09.06

Thank-God-It’s-Friday: Marketing lunch

16.06

Thank-God-It’s-Friday: Under 50 lunch

30.06

Déjeuner Carrousel

30.06

Thank-God-It’s-Friday: Leadership lunch

06.06

Journée de workshops – juin

08.06

Scale up Masterclass

09.06

ADVANCED TRAINING

Public speaking (3/3)

14.06

ADVANCED TRAINING

Développez votre stratégie commerciale (4/4)

14.06

WEBINAR

Gérer vos relations presse

15.06

Off the Record: Tech

21.06

WEBINAR

Anti-money laundering

22.06

ADVANCED TRAINING

Renforcer le développement durable au sein de votre organisation (3/5)

05.07

Scale up Masterclass

Retrouvez le programme complet

Business club Mai / Juin
programme Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam+Delano Business Club : club.paperjam.lu
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SOLD OUT LET’S TASTE Gin
SOLD OUT
90 JUIN 2023

TABLE RONDE 3/4 Élections législatives 2023

FISCALITÉ, FINANCES PUBLIQUES ET PLACE FINANCIÈRE

Comment développer la place financière qui est le principal contributeur au budget de l’État ?

L’État-providence luxembourgeois est l’un des plus généreux au monde. Pour maintenir une qualité de vie élevée, voire continuer à moderniser la Société, l’État a besoin d’un budget durable. Les investissements publics prévus pour 2023 s’élèvent à près de 3,5 milliards, et les transferts sociaux constituaient 47 % du budget 2022 de l’État. Comment les financer ?

Une croissance forte est-elle le seul moyen, ou peuton optimiser les rentrées fiscales ? Doit-on imposer plus le capital ou les revenus du travail ?

Est-ce que les partis politiques veulent imposer une limite de l’endettement public ? Faut-il différencier un endettement pour des raisons d’investissements stratégiques et un endettement pour financer les dépenses courantes, dont le paiement des retraites ?

Faut-il réformer le modèle des retraites dans les cinq ans à venir (l’âge réel du départ à la retraite, montant des retraites, rapprocher le traitement du public et du privé) ?

S’il faut, d’un côté, s’intéresser aux dépenses (immédiates et futures), il faut aussi, de l’autre, s’intéresser aux revenus.

Inscriptions sur paperjam.lu/club REAL-TIME TRANSLATION
27 juin 2023 18:30 21:30
- Crystal Park 2, rue Gerhard Mercator L-2182 Luxembourg  A  D  E  F  G  B  C
PwC
E GILLES ROTH (CSV) C FRANÇOIS BAUSCH (déi Gréng) A YVES CRUCHTEN (LSAP) B YURIKO BACKES (DP) F DAVID WAGNER (déi Lénk) G JERRY WEYER (Piratepartei) D FERNAND KARTHEISER (ADR)

L’administratrice de sociétés –dont SES – Fabienne Bozet maîtrise ses dépenses, mais s’octroie des randonnées équestres inédites à travers le monde.

Vous êtes plutôt cigale ou fourmi ? Certainement pas cigale ! Mais je ne dirais pas fourmi non plus…

Vous n’êtes pas une flambeuse, donc ?

Avec mon métier, cela serait difficile ! En ayant été CFO pendant 20 ans puis CEO pendant 7 ans, cela serait antinomique. Mais je pense qu’il faut avoir une part de rêve en soi.

Pour quels plaisirs êtes-vous prête à ne pas regarder à la dépense ?

Les voyages : cela permet de découvrir le monde et d’autres cultures. Quand il s’agit de gâter ma famille, je ne regarde pas non plus à la dépense.

Avez-vous une passion particulière ?

J’aime découvrir le monde à cheval. Ma dernière randonnée équestre, je l’ai faite en Tanzanie. Mais avant cela, j’ai découvert le Rajasthan, l’Utah, le Pérou, le Sénégal ou encore le Botswana.

Qu’aimez-vous dans ce mode de voyage ?

C’est une façon de découvrir le monde qui me plaît, car elle est bien plus lente. On avance au rythme des chevaux –tantôt au trot, parfois au galop [sourire] –et la rencontre avec les populations locales est généralement plus chaleureuse. Un lien particulier se crée et l’on sort clairement des sentiers battus.

D’où vous vient cette passion pour l’équitation ?

J’ai accompagné mon fils à l’équitation lorsqu’il avait 5 ans et je me suis laissé tenter à l’âge de 32 ans. Mon deuxième mari étant cavalier, il m’a invitée à une randonnée équestre en Corse. Et je peux vous dire que c’était corsé ! Nous avons voyagé de refuge en refuge. Depuis lors, je réalise une randonnée équestre par an.

Avez-vous des chevaux ?

Oui, j’en ai deux. Mais je ne les prends pas en randonnée autour du monde ou lors de voyages organisés par des agences spécialisées.

Y a-t-il un projet qui vous tient à cœur, mais que vous ne pouvez actuellement pas concrétiser ?

Faire la route de Saint-Jacques-deCompostelle. J’ai déjà fait une étape à cheval, mais l’idée serait ici

de parcourir l’ensemble de la route, à pied ou à cheval...

Vous souvenez-vous de votre premier salaire et de ce que vous en avez fait ? Lorsque j’étais étudiante, j’aidais ma maman dans sa petite épicerie. Et elle m’a très tôt initiée aux marges à réaliser sur les produits à plus haute valeur ajoutée. Je me suis mise à confectionner des salades préparées et, avec les profits engendrés, je suis partie en voyage au ski avec mes camarades d’université.

Qu’est-ce que l’argent ne peut pas acheter ?

L’amour et l’amitié.

Au trot ou au galop

La passion de Fabienne Bozet pour l’équitation se poursuit dans son quotidien avec ses deux chevaux. Journaliste CATHERINE KURZAWA Photo ANTHONY DEHEZ
92 JUIN 2023

ARCHITECTURE + WORKSPACE

FR Dix bureaux d’architectes au Luxembourg présentent leur sélection de projets d’espace de travail. L’occasion d’appréhender, par exemple, les nouveaux usages et les innovations dans la conception, le développement et l’aménagement de bureaux ou de sites de production industrielle.

EN Ten architectural offices in Luxembourg present their selection of workspace projects. This is an opportunity to learn about new uses and innovations in the design, development and layout of offices and industrial production sites.

20 June 2023

Athénée de Luxembourg

24, bd Pierre Dupong

18:30 22:30

L-1430 Luxembourg

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Jil Devresse Comédienne

Comment définiriez-vous votre style ?

Diversifié. Il peut être très décontracté, mais aussi plus chic ou streetwear

C’est assez instinctif : je choisis des pièces qui me plaisent et je fais un mix.

Vous voyagez beaucoup pour votre travail, comment décidez-vous quoi mettre dans votre valise ?

Je suis surtout experte pour mettre un maximum de choses dans ma petite valise, car j’ai souvent du mal à me décider !

Est-ce que le style des personnages que vous avez incarnés a pu influencer votre style personnel ?

On me fait parfois porter des tenues que je ne mettrais pas dans ma vie de tous les jours et qui, au final, me plaisent. Ça influence indirectement mon style. Justement, j’aime quand les costumiers et costumières pensent et proposent des choses différentes de ce que j’aurais imaginé, ça me permet de faire des découvertes.

Quelle est votre pièce fétiche ?

Mes Dr. Martens blanches achetées en seconde main, que j’ai quasiment tout le temps aux pieds. Elles sont confortables et vont avec tout.

94 JUIN 2023

Julien Frighetto CEO Talent Resourcing

Quel est votre rapport à la mode ?

Le style est une seconde peau grâce à laquelle on peut s’exprimer et se différencier. Le mien est très versatile, ce qui correspond bien à ma personnalité.

Je fais le grand écart entre business et casual.

Vous êtes donc toujours en costume au bureau ?

Non, mais je reste dans la sobriété. Mais, même en costume, je peux être original, en jouant sur la couleur des chaussettes, par exemple.

Et dans votre vie privée ?

J’aime les looks dans lesquels je suis à l’aise. Pour l’été, mon go-to, c’est : chemise oversize, peut-être à motifs ou de couleur, jean coupe droite retroussé et sneakers. J’ai notamment une paire de Nike Air Max 1 Concepts Mellow, une édition limitée colorée, parfaite pour l’été.

Que pensez-vous des codes vestimentaires dans le monde professionnel ?

En tant que recruteur dans le monde de la finance, je constate que les sociétés sont de plus en plus tolérantes. L’abandon progressif de la cravate est un exemple de cette évolution. Elle est de plus en plus réservée à des occasions bien particulières, alors qu’elle pouvait être obligatoire au quotidien auparavant.

Interview LÉNA FERNANDES Photos GUY WOLFF
JUIN 2023 95

Grégory Schmit, toiletteur professionnel et propriétaire de The Dog Company à Strassen, pré­

sente ses vegan fresh rice paper summer rolls.

Pour 8 rolls

Préparation : 45 minutes

Cuisson : 5 minutes

POUR LES ROLLS

60 g de vermicelles de riz

8 feuilles de riz (20 cm de diamètre)

150 g de tofu

250 g de concombre

2 feuilles de laitue hachées

3 càs de feuilles de menthe fraîche hachées

3 càs de coriandre fraîche hachée

1 càs de basilic thaïlandais frais haché

POUR LES SAUCES

5 cl d’eau

2 càs de jus de citron vert frais

1 càs de sucre blanc

4 càc de sauce de poisson

1 gousse d’ail émincée

½ càc de sauce chili à l’ail

3 càs de sauce hoisin

1 càc de cacahuètes

finement hachées

Vegan fresh rice paper summer rolls

Remplir une grande casserole d’eau légèrement salée et porter à ébullition. Incorporer les vermicelles et ramener à ébullition. Les cuire à découvert, en remuant de temps en temps, pendant 3 à 5 minutes jusqu’à ce que les vermicelles soient tendres mais fermes sous la dent.

Remplir un grand bol d’eau chaude. Plonger une feuille de riz dans l’eau chaude pendant une seconde pour la ramollir. Poser la feuille à plat et ajouter de la laitue, du vermicelle, de la menthe, de la coriandre et du basilic, en laissant environ 5 cm de chaque côté à découvert. Replier les côtés non couverts vers l’intérieur, puis rouler fermement la feuille de riz en commençant par l’extrémité avec la laitue. Répéter l’opération avec le reste des ingrédients.

Pour les sauces : mélanger l’eau, le jus de citron vert, le sucre, la sauce de poisson, l’ail et la sauce chili dans un petit bol jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène. Mélanger la sauce hoisin et les cacahuètes dans un autre petit bol. Servir les rouleaux de printemps avec les mélanges de sauce de poisson et de sauce hoisin.

Texte SARAH MACRI Photos MATIC ZORMAN
96 JUIN 2023

Être en ville tout en restant proche de la nature : des atouts qui ont séduit Astrid et son mari.

« Au départ, il s’agissait de trois vieilles petites maisons mitoyennes », explique Astrid à propos de sa maison. Pour transformer et rassembler ces habitats vétustes avec peu de lumière et de toutes petites pièces, Astrid et son époux ont fait appel à Cialux pour créer une maison tout autre, avec de beaux volumes intérieurs et de grandes

ouvertures sur la nature.

« Nous avons tout cassé et repensé complètement les volumes », précise-t-elle. Aujourd’hui, la maison se développe sur trois étages, avec un grand espace de vie à l’étage central. En dessous se trouve l’espace des parents, avec un salon pour le piano et la suite parentale. À l’étage, il y a les chambres des enfants. La proximité de la forêt est un véritable atout : « Il n’est pas rare de voir des biches qui explorent notre jardin, et nous pouvons nous promener quotidiennement dans le bois avec notre chien. C’est mon oxygène », confie Astrid.

VIVRE À L’ORÉE

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98 JUIN 2023

1 Sous la maison, la belle cave voûtée est le lieu idéal pour installer une cave à vin, ce qui n’a pas échappé aux propriétaires des lieux.

2 Parce qu’Astrid aime promener son chien en forêt, cette maison est idéale pour elle.

3 Astrid a choisi des meubles de couleurs neutres pour que l’espace reste reposant à l’œil. Seules les œuvres d’art apportent des touches de couleurs.

4 Le mur de soutènement a été restauré et les pierres mises à nu pour créer une impressionnante galerie intérieure, éclairée par la lumière traversant un plafond de verre.

5 Les alentours de la maison ont été aménagés pour profiter au maximum de la proximité du bois.

DE LA FORÊT

5 4
JUIN 2023 99

ÉDITION JUIN 2023

Rédaction

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RÉDACTEUR EN CHEF WEB

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SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

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POLITIQUE ET INSTITUTIONS

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ENTREPRISES ET STRATÉGIES

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Jérémy Zabatta (-106)

PLACE FINANCIÈRE ET MARCHÉS

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LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE

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RÉSEAUX SOCIAUX

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PAPERJAM + DELANO GUIDE BIOGRAPHIES ET DATA

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Jezabel Scolastici (-183)

RELECTURE ET FACT-CHECKING

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JUIN 2023 101

Atelier 46 : 10 ans au service des têtes luxembourgeoises

Discrètement situé rue Goethe, Atelier 46 fête cette année ses dix ans d’existence. Sa patronne, Daniela Kevric, 37 ans, y exerce son métier de coiffeuse avec passion, créativité et humanité.

Avec 22 ans d’expérience, Daniela Kevric a coiffé des têtes en France et en Australie avant de s’établir au Luxembourg pour y ouvrir son propre salon. Rue Goethe, dans le petit salon intimiste d’Atelier 46 à la décoration sobre, on vient pour changer de coiffure… Mais pas seulement ! Un  salon de coiffure, c’est aussi un lieu de vie, de rencontres, d’échanges…

À quel âge avez-vous su que la coiffure serait votre métier ?

Tôt dans ma vie, j’aimais les magazines de mode, j’étais fascinée par les couleurs et formes de cheveux, et la manière dont cela pouvait mettre en valeur une personne. Lors de mes premiers stages, j’ai réalisé que la coiffure, en plus d’être une profession de service et créative, était aussi un métier de communication.

Votre quotidien correspond-il à ce à quoi vous vous attendiez ?

Mes journées sont intenses et bien remplies. Lorsqu’elles se terminent, je ressens la satisfaction d’avoir accompli quelque chose de concret.

La mesure de la satisfaction client est instantanée dans ma discipline. Il est agréable

de recevoir des témoignages de confiance et d’encouragement. Et de rencontrer des gens de milieux différents et d’origines diverses.

Quels sont les plus grands challenges auxquels vous faites face ?

Pouvoir constituer une équipe de professionnels compétents, engagés et motivés. C’est un gros défi dans de nombreuses professions artisanales.

Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans ?

J’espère qu’elle deviendra une plateforme pour des coiffeurs indépendants qui aiment leur métier, désireux de se constituer une clientèle et de s’autogérer.

Quel serait votre message pour les décideurs politiques du pays ?

Il faut continuer à promouvoir l’artisanat pour susciter des vocations, rendre plus rapides les mises à niveau pour la reconnaissance des diplômes étrangers de professions artisanales, prendre en compte le changement démographique, et enfin encourager l’entrepreneuriat et la prise de risque !

ATELIER 46

Collaborateurs

1 – Daniela Kevric travaille seule.

Actionnaires

Daniela Kevric

Fondateur

Daniela Kevric

Le salon a ouvert ses portes au printemps 2013 et fête donc ses dix ans d’existence. Daniela, qui s’est formée au métier via un apprentissage à l’âge de 15 ans, y fait vivre la vision de son métier :

« Un petit espace dans lequel on trouve des conseils sur mesure, et dans le calme. »

Journaliste MAËLLE HAMMA Photos MATIC ZORMAN
« La mesure de la satisfaction client est instantanée. »
102 JUIN 2023
#Under50

JE SUIS CHASSEUSE DE COURANTS D'AIR

CHEZ BNP PARIBAS.

Je suis Nélia, scrum master crédits immobiliers, spécialisée dans les questions de rénovation énergétique.

Mon métier ? Accompagner nos clients dans toutes les étapes de leurs travaux de rénovation : diagnostic de performance énergétique, estimation des coûts, recherche d’aides financières et bien sûr propositions de solutions de financement.

Les métiers de banquiers réservent bien des surprises…

Découvrez-les sur

bgl.lu/fr/unexpectedjobs

BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing avril 2023
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