littérature
Riot Grrrls :
révolution(s) punk féministe [Signature & afterwork] Gibert Joseph | ven. 20 mai | 18h | grat. GibertJosephToulouse, editionsladecouverte.fr
Le féminisme, le rock, les fanzines... À l’orée des années 90, des groupes de musique féminins lancent le mouvement contestataire et protéiforme Riot Grrrls. La Toulousaine Manon Labry retrace une partie de leur histoire dans un livre à l’écriture électrique. Rencontre. | Propos recueillis par Baptiste Ostré
Comment avez-vous connu le mouvement Riot Grrrls ? Je suis tombée dessus vers 2004, je recherchais des groupes de musique, en naviguant de liens en liens sur Internet. Ça coïncidait avec mes premiers cours d’études féministes. J’ai fait une thèse dont le sujet était les relations qu’entretiennent les cultures contestataires et la culture mainstream, en prenant pour thème les cultures féministes. Les éditions La Découverte sont venues vers moi pour publier ce travail. Au final, ça a évolué vers une forme beaucoup moins académique ! C’est le moins qu’on puisse dire : l’écriture est très rock, avec de l’argot contemporain, des paroles de chanson traduites... C’est une écriture rythmique, disons ! L’académisme a ses qualités, mais j’ai l’impression qu’on se cache aussi derrière des mots qui ont été dévitalisés. Je voulais revenir à la matière première, vers l’élan, la force motrice de départ des Riot Grrrls, en jouant beaucoup sur les impressions, l’impact que cela a eu sur moi. J’ai écouté beaucoup de musique en écrivant le livre, je voulais qu’on sente ces productions musicales parfois oubliées. Injecter des paroles était aussi une manière de montrer le contenu de ce mouvement. À l’époque, c’était important et nouveau, mais aujourd’hui il garde une charge politique et féministe nécessaire. 38 •