clutchfolio
Tilt & big addict :
Bulles d’air
Graffeur : Tilt | graffitilt.com cargocollective.com/bigaddict Photos : Big Addict |
Selon certains, le monde du graffiti se diviserait en deux catégories : les vandales et les artistes respectables. Deux options entre lesquelles Tilt refuse de choisir.
I
l prévient d’emblée. Ses fameuses « bubble letters » ? Déjà-vues, c’est tout de même grâce à ça qu’il est reconnu. Ses dernières œuvres destinées aux galeries d’art, alors ? Oui... Mais non. Ce qu’il veut, c’est montrer quelque-chose de plus cash. Du brut et du direct. Ok, Tilt, fonçons. Depuis ses premiers tags sur les rampes de skate, à la fin des années 80, Tilt a acquis une renommée internationale. Graffiti artist exposant à travers le monde, photographe, aujourd’hui directeur artistique du festival Rose Béton. Tout ça, c’est très bien. Mais ce n’est pas une raison pour s’enfermer dans son atelier du 50cinq. À 40 ans passés, il sillonne encore la ville sur son scooter, à la recherche de spots pour poser ses graffs. Accompagné du photographe Big Addict, dont les images sont tel un reportage sur
le vif, Tilt prend les bombes et s’évade à la nuit tombée. Le graffiti ne relève pas que d’une démarche artistique : ce serait plutôt un fil conducteur. Et un choix. Celui d’une existence, repoussée par la pression d’un modèle de société. « Pourquoi est-ce qu’un graffiti serait plus polluant qu’une publicité ? C’est plutôt cette dernière qui m’agresse ! » résume-t-il. L’illégalité ? C’est la liberté. « Le graffiti, c’est ça. Être dans la rue, prendre possession d’un quartier. Le but d’un tag ce n’est pas d’être joli, c’est une manière de déclarer au monde qu’on existe ! ». Peut-être qu’un jour ce besoin lui passera, mais il ne semble pas près d’arriver. « Pourquoi est-ce que j’arrêterais ? » demande-t-il. Ce qui est bien sûr tout, sauf une question. | Baptiste Ostré
Le graffiti doit rester un mot merdeux, une insulte aux constipés de l’esprit Dali