FESTI’JEUNES
Pendant trois jours, la première édition du festival jeunesse de Vénissieux, le Festi’jeunes, a permis de mettre en lumière le potentiel des 1125 ans de la ville. Une soirée festive, des débats et des ateliers numériques — dont un tournoi e-sport très suivi — étaient notamment proposés.
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Du 17 au 23 juin, à l’occasion de la Semaine de la musique, l’école Jean-Wiener va investir plusieurs lieux de Vénissieux. PAGE 12
MISSION LOCALE
900 nouveaux inscrits en 2022
Le bilan annuel de la Mission locale s’avère, une nouvelle fois, solide. La structure, qui se concentre sur les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire, a accompagné plus de 2 000 jeunes en 2022, dont 861 pour la première fois. Elle affiche, par ailleurs, quelque 1 185 situations d’emplois, une donnée en hausse de +13,3 % en comparaison annuelle.
N° 759 du 14 au 27 juin 2023
www.expressions-venissieux.fr
URGENCES PORTES DU SUD Réunion publique
le 16 juin
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SOLIDARITÉ
Une petite fille opérée grâce à l’ASP
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GARE DE VÉNISSIEUX
L’ascenseur de la colère
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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Grande menace ou belle promesse ?
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Les technologies liées à l’intelligence artificielle (IA) semblent prendre leur envol. Faut-il les craindre ?
Entre 8 000 et 25 000 personnes ont défilé à Lyon pour la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Les opposants à la réforme des retraites étaient dans la rue, mardi 6 juin à Lyon, pour une 14e journée de mobilisation. Et parmi les manifestants, on croisait, comme souvent, de nombreux Vénissians : des syndicalistes comme Guillaume Dumoulin ou Gilles de Gea (CGT), des ouvriers des usines locales et des employés de la Ville, mais aussi des retraités, des jeunes, et une partie de l’équipe municipale, dont Michèle Picard, maire de Vénissieux. “La retraite à 60 ans, c’est possible, avait écrit l’élue sur les réseaux sociaux. Nous devons rester mobilisés contre une réforme qui créera plus d’inégalités et sera plus discriminante encore envers les femmes.”
La précédente mobilisation, le 1er mai, avait rassemblé entre 17 000 et 45 000 personnes à Lyon. Le 6 juin, ils étaient entre 8 000 selon la Préfecture et 25 000 selon les syndicats à défiler dans les rues.
“Peu importe la bataille des chiffres, commentait, en fin de cortège, Samira, syndicaliste FO. Il faut se rendre compte de ce qu’il se passe dans le pays. Depuis le début de l’année, nous en sommes au 14e jour de mobilisation, c’est énorme ! Même si certains peuvent être tentés de renoncer, il faut continuer à y croire.
C’est bien sûr historique d’être toujours autant dans la rue, plusieurs semaines après un passage en force par le gouvernement.”
“La colère ne retombera pas, estimait Jean (CFDT). On est au-delà du bras de fer : c’est une bataille au long cours, pour faire revenir le gouvernement sur une réforme injuste. Il ne pourra pas s’en sortir autrement : Emmanuel Macron pourra essayer de changer de sujet autant qu’il le souhaite, nous le ramènerons toujours à la question de la réforme des retraites.” g
G.M.La tarification des cantines au collège dans la métropole de Lyon va évoluer à la rentrée, afin d’éviter aux familles les plus modestes une augmentation des prix dans un contexte marqué par l’inflation. Dans un communiqué de presse diffusé mercredi 7 juin, la collectivité indique avoir “fait le choix d’une tarification protectrice des ménages les plus modestes pour les repas servis dans les collèges, tout en poursuivant l’objectif d’un service public de restauration scolaire de qualité”. Et de poursuivre : “Face à l’inflation, la collectivité adapte sa politique tarifaire dans une volonté de justice sociale, en maintenant les tarifs pour 72 % des familles.”
Un gel des tarifs est rendu possible par une participation financière supplémentaire de la Métropole de Lyon à hauteur de 2,9 millions d’euros, permettant une prise en charge de 36 %
contre 28 % actuellement sur le coût des repas.
“La progressivité de la tarification est renforcée, en passant de 4 à 8 tranches de quotient familial, pour une meilleure équité entre les familles, précise-t-on encore.
Le tarif minimum à un euro est conservé pour permettre aux familles les plus modestes de pouvoir bénéficier d’un repas de bonne qualité à un faible coût.” g
Depuis le 6 mars, les urgences de l’hôpital des Portes du Sud sont fermées de 22 à 8 heures du matin. Une fermeture prévue pour six mois, due à un manque de personnel : “Nous avons besoin de 13 médecins à temps plein pour faire tourner le service, et actuellement nous en avons 6,5 en CDI, expliquait alors Claire Ravier, directrice des Portes du Sud. Nous avons aussi une pénurie d’infirmiers. Il manque 30 % de l’effectif.”
Le comité de défense CGT Portes du Sud s’est mobilisé contre cette fermeture, notamment en rencontrant les maires des quatre communes concernées : Vénissieux, Corbas, Saint-Fons et Feyzin. Ensemble, ils ont décidé d’organiser une réunion publique, le vendredi 16 juin à 18 heures à l’hôtel de ville de Vénissieux. Objectif : réfléchir
et partager les actions à mener pour obtenir un engagement ferme sur la réouverture des urgences.
“Le droit universel à la santé n’est plus garanti et il y a aujourd’hui des inégalités intolérables entre ceux qui peuvent accéder aux soins et ceux qui ne le peuvent pas, estiment-ils dans un communiqué commun. La santé est notre bien commun, et elle est, à travers le régime de la Sécurité sociale, l’un des piliers de notre République, une et indivisible. L’urgence de la situation exige la mobilisation de toutes et tous.” Depuis le 6 mars, en cas d’urgence nocturne, les patients du Sud-Est lyonnais sont réorientés dans les différents hôpitaux de l’agglomération, avec toutes les contraintes et les difficultés que cela peut engendrer. g
“On espère faire évoluer les mentalités et vulgariser les choses”, affirme le président de la Métropole. Fin mai, Bruno Bernard et la vice-présidente en charge de la lutte contre les discriminations, Michèle Picard, ont dévoilé le programme du Mois des fiertés, qui se déroule jusqu’au 30 juin. Ils ont ainsi pu réaffirmer l’engagement de la collectivité à défendre les droits LGBTQI+ — Lesbienne, Gay, Bisexuel(le), Trans, Queer et Intersexe.
Cette série d’événements inédits et gratuits, concentrés à l’hôtel
de la Métropole, vise à célébrer les luttes pour les droits LGBTQI+ et prévenir les LGBTphobies. Ils sont placés sous le prisme des mémoires et de la transmission des luttes. Le programme comprend notamment l’exposition Sous les paillettes, l’archive, qui explore près d’un siècle et demi du mouvement LGBTQI+ en France, à partir de documents locaux et nationaux, collectés par l’association Mémoires minoritaires. Celle-ci organisera de nombreuses visites guidées. g
JENNA BOUDAOUD
Trois jours durant, la première édition du festival Festi’jeunes a mis en lumière l’énorme potentiel de la jeunesse vénissiane.
“Trois soirs, trois ambiances”, Festi’jeunes ne pouvait pas porter de meilleur slogan. Pour la première édition de cet événement dédié aux 11-25 ans, la Ville de Vénissieux a mis les petits plats dans les grands. Le festival a été lancé au cinéma Gérard-Philipe, le mercredi 31 mai, lors d’une soirée rythmée par des débats et des démonstrations d’éloquence. Plaidoiries et contre-plaidoiries ont mis en exergue les discriminations, difficultés et clichés dont sont victimes les Vénissians. L’énergie mobilisée par ces jeunes pour lutter contre les déterminismes a marqué les esprits, tout comme la richesse, la diversité et la singularité que leur apporte le fait d’habiter à Vénissieux.
Six invités aux parcours riches et variés ont ensuite participé à une table ronde intergénérationnelle animée par Julien Maniez, de Radio France Bleu, sur le thème “Vénissieux d’hier/Vénissieux d’aujourd’hui”. Le public a ainsi pu échanger autour de trois théma-
tiques : la culture, l’urbanisme et l’engagement. L’ébullition de la salle, qui oscillait entre rires, sérieux, nostalgie et questionnements, était retranscrite en temps réel par la jeune dessinatrice Lou.
Mettre à l’honneur les jeunes Vénissians Vendredi 2 juin, une soirée festive était proposée aux adolescents. Plus de cent personnes se sont réunies à la salle de concert Bizarre! pour assister à la présentation de douze portraits de jeunes et de collectifs de jeunes engagés. “Nous avons voulu mettre à l’honneur les jeunes Vénissians et leurs projets artistiques, sportifs, associatifs, soulignait Michèle Picard, maire de Vénissieux. Ce sont douze portraits avec des histoires inspirantes pour casser les préjugés et les idées reçues sur cette jeunesse trop souvent montrée du doigt. La jeunesse des quartiers populaires est un atout, elle est talentueuse et pleine de ressources.”
Illustration avec La pyramide du Succès, créée par Kaoula, jeune Vénissiane. Cette association a pour objectif d’accompagner les jeunes des quartiers dans leur parcours et de lutter contre le décrochage scolaire. On a aussi pu découvrir Aboubacry, bénévole entre la France et le Sénégal ; Moubarak, jeune reporter qui souhaite donner la parole aux habitants pour changer l’image des Minguettes ; ou encore Maïssa, qui a réalisé le documentaire C’est bientôt notre tour , pour évoquer le renouvellement urbain à Monmousseau.
le Festi’ en Mode robotique
Pour continuer la soirée, Farouk, Thomas Fernandez et Soso La Barbe se sont relayés sur scène avec l’association La Perche. Pendant près d’une heure, les trois humoristes ont partagé des anecdotes sur leur enfance et leur famille. Le DJ Greezly, du collectif La Fougue, a ensuite entraîné le public pour quelques pas de danse. Samedi, Festi’jeunes s’est déplacé salle
Joliot-Curie, transformée pour l’occasion en vaste espace d’expérimentation et d’animation numérique par des animateurs du centre associatif Boris-Vian, de la médiathèque, des intervenants des EPJ (Équipements polyvalents jeunessse) et des encadrants de l’association Fréquence Écoles Lyon.
Le tournoi e-sport suivi par des centaines d’internautes et programmé sur plusieurs étapes aura été l’incontestable temps fort de l’après-midi. Une dizaine d’ados ont tenté de s’imposer. Le streamer Amar Volte commentait la compétition en direct sur Twitch. Les vainqueurs ont reçu des récompenses de qualité : casque micro, clavier, batterie externe…
Fort de ce premier succès, Festi’jeunes sera de retour en 2025. Le festival sera organisé une année sur deux, en alternance avec la Fête du sport et de la jeunesse. g
La petite Hiba, Tunisienne de deux ans et demi, a pu être opérée en France grâce à la mobilisation de l’association vénissiane Aider son prochain.
C’était l’opération de la dernière chance pour Hiba.
À deux ans et demi, cette petite Tunisienne était atteinte de craniosténose, une maladie congénitale qui stoppe la croissance du crâne de l’enfant et empêche le développement normal du cerveau.
Le 16 mai dernier, elle a pu être opérée à l’hôpital Femme-MèreEnfant, à Bron, par le professeur Vinchon et ses équipes du service de neurologie pédiatrique. Une prise en charge qui a été faite en extrême limite d’après le spécialiste, le crâne avait en effet commencé à comprimer le cerveau.
À la naissance d’Hiba, les médecins ont diagnostiqué une maladie du cœur puis la craniosténose. “Ils ne pouvaient pas réaliser les deux opérations en même temps, car cela aurait été trop fatigant pour elle, témoigne Sawsen, la maman. Ils ont donc commencé par celle du cœur quand elle avait quatre mois.
En Tunisie, quand les enfants ont plus d’un an, les médecins ont peur de faire des opérations de la tête et aucun spécialiste n’a accepté d’opérer Hiba.”
14 000 euros récoltés
Un habitant de Graïba, petit village situé près de Sfax, a transmis le dossier d’Hiba à l’association vénissiane Aider son prochain (ASP). Depuis plus de dix ans, ASP vient en aide aux enfants malades en trouvant des financements pour qu’ils puissent se faire opérer en France.
En six mois, Sonia Lassoued, responsable du pôle médical-santé de l’association, a réussi à récolter près de 14 000 euros grâce à divers donateurs pour permettre la venue d’Hiba en France. À Vénissieux, la générosité a continué. Une personne âgée vivant aux Minguettes a accepté d’accueillir la petite et sa maman le temps que l’opération soit
réalisée. La petite fille est désormais en pleine forme. Une petite cicatrice sur le crâne vient témoigner de la lourde opération qu’elle vient de subir. “C’était une opération très complexe, rappelle Sonia Lassoued. Sans cette intervention, Hiba aurait été lourdement handicapée. Il y
a eu une jolie chaîne de solidarité pour récolter tout l’argent nécessaire.” D’ici quelques jours, Hiba et Sawsen vont retourner en Tunisie, vers leurs proches, et reviendront fin juillet pour un contrôle. “Nous sommes très reconnaissants envers Sonia et les bénévoles de l’association. Ils
les générations de Vénissians est irremplaçable. Nous avons tenu à poser des repères et la deuxième édition de notre forum santé en est un. L’ambition est de réunir les partenaires et les habitants aussi bien les jeunes, adultes et familles autour des problématiques qui les concernent.”
ont été très présents pour nous. Surtout celle que nous appelons maintenant ‘mamie’ et qui nous a accueillies. Nous avons hâte de retrouver notre famille en Tunisie, même si nous avons trouvé une famille ici aussi.” g
Inciter les Vénissians à prendre soin de leur santé : c’est l’objectif du forum “Rendez-vous avec ma santé”. Pour la deuxième année consécutive, la Ville organisait cette opération à destination du grand public afin
de lutter contre les difficultés d’accès aux soins.
“En matière de santé, les collectivités locales ont un rôle important à jouer, a rappelé Michèle Picard, maire de Vénissieux. Notre proximité avec les habitants et toutes
“Beaucoup de trouBles sont apparus chez les adolescents” Les thématiques abordées le 8 juin à la salle Joliot-Curie étaient larges : la prévention, les gestes citoyens, les addictions et la santé environnementale. Tout au long de la journée, des dépistages bucco-dentaires, de la vision ou du diabète étaient réalisés. Différents stands, des ateliers et des animations ont également été proposés.
L’association Avenir santé était présente sur le forum. Elle agit pour la prévention autour de quatre thématiques : les addictions, les risques auditifs, les accidents de la circulation et la vie affective. De nombreux visiteurs se sont tournés vers elle pour en savoir plus sur le protoxyde d’azote. “Ce n’est pas considéré comme illégal, mais c’est une drogue. Beaucoup de jeunes en consomment sur le territoire et une surdose peut provoquer des asphyxies, des paralysies, des troubles neurologiques ou cardiologiques. Nous avons eu aussi des questions sur l’alcool et le cannabis.”
Du côté des Ambassadeurs en santé mentale, une association co-créée par Unicité et la fondation ARHM, l’objectif de cette
journée était de libérer la parole autour de la santé mentale. “Beaucoup de troubles sont apparus chez les adolescents ces dernières années. Ils sont inquiets à cause du jugement des autres, des écrans, des réseaux sociaux ou bien de la pression scolaire.” D’autres partenaires étaient présents comme l’Atelier santé ville, les infirmières scolaires, la Ligue contre le cancer, la Fédération française de cardiologie ou encore Fréquence Écoles, qui aborde les problématiques numériques. Pour la Ville, ce rendez-vous a été un succès : “Ce deuxième forum a été encore plus efficace que le premier, estime Véronique Callut, adjointe au maire en charge de la santé. Il y a eu un flux de personnes tout au long de la journée.” g
Les lycées d’Hélène-Boucher et de Jacques-Brel ont travaillé ensemble sur l’élaboration d’une application destinée à la prise de commande dans la restauration.
La nouvelle offre commerciale du quartier est aujourd’hui complète avec une pharmacie, un tabac et une supérette.
C’est un travail collaboratif entre deux lycées vénissians. Les élèves d’une classe de bac pro Commercialisation et service en restauration du lycée Hélène-Boucher, et ceux du BTS Services informatiques aux organisations option SLAM (solutions logicielles et applications métiers) du lycée JacquesBrel ont élaboré en commun une application pour la prise de commandes.
Ils ont travaillé pendant près d’un an pour atteindre leur objectif. “Cette appli a beaucoup d’intérêt, de nombreux bars et restaurants utilisent des outils comme celui-ci”, souligne Élies, élève en bac pro à Hélène-Boucher. “C’est le premier projet que l’on construit de A à Z, ajoute Nfaly, étudiant en BTS. Nous avons échangé en permanence
avec nos partenaires pour faire évoluer l’application en fonction de leurs besoins concrets. Ça nous change de la théorie, on voit la finalité de notre travail et c’est très intéressant.”
un projet prévu pour Durer
Les élèves d’Hélène-Boucher peuvent désormais tester leur nouvel outil au restaurant La table d’Hélène, situé dans le lycée professionnel. Tablette à la main, ils déambulent entre les tables pour prendre les commandes. “Nous demandons aux clients ce qu’ils souhaitent et ensuite nous sélectionnons la commande sur la tablette, elle est envoyée directement au bar et en cuisine pour qu’ils commencent la préparation. C’est très pratique”, décrit Élies.
Face au succès de ce projet col-
laboratif et à l’engouement des participants, les enseignants réfléchissent à pérenniser l’expérience. “ À chaque début de cycle scolaire, l’objectif est que les BTS SIO viennent apporter un service et développent des outils additionnels imaginés par les classes de bac pro, pour faire de cette application quelque chose d’encore plus aboutie”, détaille Jean-Christophe Watelet, professeur au lycée Jacques-Brel. Pour cette opération conjointe, les deux établissements vénissians ont postulé à l’appel à projets “Notre école, faisons-la ensemble ” lancé par France Relance. Ils espèrent ainsi obtenir un soutien financier des autorités académiques et des crédits du Fonds d’innovation pédagogique. g
POUTCHIE GONZALESTout au long du mois de mai, chaque mardi à la pause déjeuner, les enseignants de la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux ont organisé des rassemblements de protestation devant les grilles de l’établissement. Ces “mardis noirs” visaient à obtenir plus de moyens humains et financiers. Le rectorat n’a apporté aucune réponse aux revendications des profs, mais
le mouvement ne s’essouffle pas. La cité scolaire SembatSeguin a d’abord été rejointe par le lycée Robert-Doisneau de Vaulx-en-Velin. Le mouvement touche désormais le lycée Jacques-Brel de Vénissieux et les établissements Frédéric-Faÿs de Villeurbanne et Albert-Camus de Rillieux-la-Pape. Un rassemblement était prévu devant le rectorat de Lyon ce mercredi
14 juin, à 14 h 30. “Tous ces établissements ont en commun de ne pas bénéficier des moyens de l’éducation prioritaire. Or, tous accueillent des élèves, issus de collèges REP ou REP +, qui rencontrent des difficultés sociales et scolaires spécifiques. L’égalité des chances réclame que ces difficultés soient prises en compte”, affirment-ils dans un communiqué commun. g
Au Charréard, l’ouverture du Vival au premier trimestre 2023 est venue reconstituer l’offre commerciale du quartier. Le pôle de la rue Saint-Exupéry, vétuste et enclavé, était en fin de course depuis quelques années. La pizzeria, la boucherie et la supérette avaient été les premiers à baisser le rideau. Aujourd’hui, le vieil immeuble d’un étage est rasé. Le promoteur Alila, qui avait acquis le foncier, y bâtira un bâtiment de trois niveaux qui abritera 17 logements locatifs intermédiaires. La relocalisation des locaux commerciaux a été réalisée avenue Jacques-Duclos, sur un emplacement plus vendeur. Les aménagements se sont étalés sur quatre ans. La pharmacie a montré la voie dès 2019, à l’angle du boulevard Coblod. La supérette, gérée par une nouvelle équipe, a suivi en 2021. Le tabac — sans presse — a saisi le dernier bail disponible dans le projet immobilier Novatio.
Deux Dépôts De pain, à Défaut D’une boulangerie
En revanche, aucune boulangerie ne prend part à l’aventure. Lors des dernières permanences du conseil de quartier, des habitants ont fait part de leurs regrets à ce sujet. “Le boulanger a refusé de s’installer, explique Yolande
Peytavin, première adjointe au maire, chargée du développement de la ville. Nous sommes conscients que l’absence d’une boulangerie puisse être perçue comme un manque mais la Ville ne peut pas forcer des porteurs de projet à s’installer.”
Nicolas Porret, adjoint aux commerces et président du conseil de quartier, révèle qu’une étude de marché réalisée dans la zone de chalandise “a conclu qu’il n’y aurait pas de clientèle suffisante pour faire fonctionner ce type d’activités”. Un accommodement a été trouvé : le tabac et la supérette disposent d’un dépôt de pain.
Une mère de famille, rencontrée sur place avec cinq baguettes sous le bras à la sortie du Vival, résume la situation des riverains : “On s’en contente, même si on aurait aimé une vraie boulangerie avec un vrai choix de pains, des viennoiseries et des gâteaux. Pour en trouver, on est obligés de se rendre au centre-ville.” Autre solution : un marchand de pains et de brioches est présent au marché du Charréard chaque vendredi.
“ Certains se plaignent de la qualité du pain vendu au dépôt, reconnaît Nicolas Porret. Nous avons recommandé à l’enseigne d’améliorer la qualité en changeant de partenaire. Le projet est en réflexion.” g
FABRICE DUFAUDEn 2022, près de 900 jeunes ont poussé pour la première fois les portes de la Mission locale de Vénissieux.
Un anniversaire et de solides résultats.
Alors que la Mission locale de Vénissieux a fêté ses 40 ans en 2022, Martial Guiguet, son directeur, se félicite d’avoir su, avec son équipe, “ mobiliser le réseau local, tant en termes d’accompagnement que de propositions concrètes ”.
Parmi eux, 861 ont poussé pour la première fois les portes de la Mission locale en 2022 (+7,2 %).
L’accompagnement dont ils ont bénéficié s’est concrétisé par 10 100 propositions d’acc ès à l’emploi, 3 600 propositions en lien avec le projet professionnel, 2 300 proposi tions liées à la citoyenneté, et 2 100 propositions de formation.
La structure, qui a ses locaux à Vénissy, accueille les jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire et ayant besoin d’aide pour définir ou concrétiser un projet professionnel. En 2022, ils sont 2 083 à avoir bénéficié d’un accompagnement actif sur l’année, un chiffre en hausse de +5,4 %. Plus de la moitié sont issus des QPV (Quartiers prioritaires de la politique de la ville) et ont entre 18 et 21 ans.
“ L’accompagnement que les conseillers de la Mission locale proposent repose sur différentes actions , explique Martial Guiguet. Tout commence par un diagnostic approfondi, puis différentes options sont étudiées : la mis e en place d’un PACEA (Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie), de la Garantie jeunes, d’un contrat d’engagement, ou encore d’un suivi délégué en lien avec Pôle emploi. ” Concernant plus spécifiquement le domaine du travail, la Mission locale affiche 1 185 situations d’emploi, une donnée en hausse de +13,3 %, avec 209 CDI signés (+17 %), 93 CDD de plus de six mois (+16 %) et 52 missions d’in-
térim de longue durée (+62 %). Le taux de mise à l’emploi pour 2022 ? 36,8 %, après 35,6 % en 2021. Au total, 345 jeunes se retrouvent en situation d’emploi durable.
“ Au-delà des chiffres et des résultats obtenus , observe Martial Guiguet, l’élément le plus appréciable pour nous, c’est que la Mission locale reste bien identifiée par les jeunes et se pose
Pour célébrer son 130e anniversaire, ce vendredi 9 juin, Peix a bâti un mur... de photos. Le spécialiste du gros œuvre du bâtiment, basé depuis 2003 route de Lyon, à Corbas, tenait à mettre en lumière ses collaborateurs dans l’exercice de leurs fonctions.
“Regardez cette photo du chef de chantier, a indiqué Éric Payen, président de l’entreprise, à ses invités et ses 60 salariés. Il porte deux seaux qui contiennent des blocs de béton. Notre métier, c’est faire de beaux ouvrages, mais aussi du marteau-piqueur. C’est un métier assez pénible.” L’ancien directeur général du groupe vénissian Serfim a également présenté quelques clichés de réalisations historiques.
À Lyon, la Bourse du Travail, la Manufacture des Tabacs, ou encore la piscine du Rhône font la fierté de cette entreprise indépendante. En 2012, elle réhabilitait le palais des vingt-quatre colonnes. Plus récemment et localement, Peix a remporté de nombreux marchés publics à Vénissieux. Citons, sans être exhaustifs, la construction du groupe scolaire Flora-Tristan (2016), de la nouvelle cuisine centrale (2019), ou encore des résidences Côté Sud, Le Louisiane et du très atypique Connect.
La réhabilitation de la Maison des services publics a été achevée en 2019. L’extension du groupe scolaire Jules-Guesde le sera pour la rentrée 2023. Ce fut
une première à Vénissieux : du béton bas carbone, fabriqué par une entreprise lyonnaise, a été utilisé sur ce chantier. “ Notre futur, c’est aussi l’innovation ”, a souligné Florent Payen, qui a pris la direction générale de Peix en 2020. g
F.D.
en acteur incontournable de l’insertion professionnelle. Les périodes de confinement liées au Covid-19 auraient pu remettre cela en question, mais l’enquête de satisfaction que nous avons réalisée démontre que cet attachement reste une réalité. Neuf jeunes sur dix se disent satisfaits de l’accueil reçu. Ils sont autant à l’être de la relation nouée avec leur conseiller, de la disponi -
bilité du personnel, et sept sur dix à vouloir garder le contact et revenir dans nos locaux. Ce n’est pas anodin, cela montre la pertinence de l’organisation mise en place depuis toutes ces années. ” g
GRÉGORY MORIS
Mission locale de Vénissieux : 21, rue Albert-Camus. Accueil tous les jours, sans rendez-vous et sans délai. Informations : 04 72 89 13 30.
“La Mission locale reste bien identifiée par les jeunes et se pose en acteur incontournable de l’insertion professionnelle.”
Martial Guiguet, directeur
Les récents travaux de modernisation de la gare ferroviaire de Vénissieux n’ont pas abouti à l’aménagement d’un ascenseur, pourtant indispensable pour les personnes à mobilité réduite (PMR). Des usagers, habitants, élus et associations exigent son installation par le biais d’une pétition.
Pour certains, les 36 marches menant aux quais de la gare ferroviaire de Vénissieux représentent un obstacle insurmontable. À ce jour, emprunter l’escalier est le seul moyen d’accéder aux trois voies situées quelques mètres en contrebas du bâtiment voyageurs.
Le dernier chantier de rénovation, réalisé du printemps à l’automne 2022 dans le cadre du programme de l’Étoile ferroviaire lyonnaise, a permis d’aménager un second quai, de revoir les accès et donner un coup de jeune au bâtiment. Malgré 2 millions d’euros investis, le résultat n’est pourtant pas à la hauteur des attentes d’une partie des
BON À SAVOIR
Voyageurs handicapés, un service d’assistance d’ici à 2025
La gare de Vénissieux intégrera le Schéma directeur d’accessibilité programmé (SD’AP). Olivier Devaux, coordinateur régional du groupe SNCF, s’y est engagé par écrit en septembre 2022, via le courrier adressé à la Ville : “D’ici à 2025, 23 nouvelles gares de la Région AuvergneRhône-Alpes proposeront le service Accès TER, dont la gare de Vénissieux.”
Sur cette ligne, comme en atteste l’affiche placardée sur le panneau d’informations voyageur, les gares de Lyon Jean-Macé et de La Verpillière disposent d’un service d’assistance voyageurs handicapés. Cette assistance, disponible du lundi au samedi, se réserve 48 heures à l’avance. En attendant la mise en place du service, la gare de Jean-Macé, située à un arrêt de train et accessible par la ligne D du métro, reste la solution à privilégier. Accès TER : 08 01 01 02 02 (non surtaxé).
habitués de la ligne de TER Lyon-Grenoble. Sollicité par la rédaction, SNCF Gares & Connexions met en avant une étude de faisabilité “préalablement engagée afin de vérifier les conditions de mise en œuvre d’ascenseurs permettant l’accès aux quais, dans le respect des règles de sécurité”. Laquelle aurait “démontré une Impossibilité technique avérée (ITA) invalidant la possibilité d’intégrer des gabarits d’ascenseurs dans un environnement ferroviaire contraint”. Cette réponse technique ne devrait pas contenter tout le monde. Car la contestation prend de l’ampleur. Une pétition, rédigée à l’initiative d’habitants et d’usagers, et soutenue par le PCF, le centre associatif Boris-Vian et trois associations (Ami, Carpa et Fnath), a vu le jour le 30 mai 2023. Les pétitionnaires exigent l’installation d’un ascenseur et le retour du guichet physique, ce dernier ayant été supprimé en 2022. Le texte se réfère à la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 (article 45) qui impose de rendre accessible les réseaux de transports publics aux personnes handicapées et à mobilité réduite.
1 000 signatures en quatre jours Postée devant le guichet automatique plusieurs matinées par semaine, Marie-Denise recueille les signatures auprès des voyageurs. Canne à la main, feuille d’émargement dans l’autre, cette retraitée de la SNCF dévoile ses motivations : “Je suis handicapée d’un bras et j’ai des vertiges. Si je n’ai pas
mon mari pour m’accompagner, je ne peux pas descendre l’escalier. Mais il y a des situations pires que la mienne !” François Couturier, président de l’Ami (Association nationale de défense des malades, invalides et handicapés), dénonce cette absence d’ascenseur “incompréhensible” et va plus loin : “Même un ascenseur serait insuffisant. S’il n’y a plus d’humains dans les gares, personne ne peut bénéficier du service ‘Accès Plus’.”
La pétition devrait prochainement être mise en ligne. Dans sa version papier,
elle rencontre déjà un certain écho. “On a enregistré 1 000 signatures en quatre jours, s’enthousiasme Valérie Talbi, adjointe au maire chargée des conseils de quartier. Ici, l’ascenseur est indispensable. C’est un pôle multimodal. On pense aux personnes en fauteuil roulant mais aussi aux personnes âgées et à ceux qui doivent pousser une valise, une poussette ou un vélo. La gare est très fréquentée. Elle le sera encore plus lorsqu’il y aura le passage à quatre voies. Beaucoup viennent de l’Isère pour travailler ici.” g FABRICE DUFAUD
Les ouvriers et employés handicapés ne veulent plus être considérés uniquement comme des usagers du secteur médico-social.
Fin avril avait lieu la conférence nationale du handicap. Emmanuel Macron a fait à cette occasion plusieurs annonces qui n’ont guère convaincu les associations œuvrant dans ce domaine. Le président de la République s’est notamment engagé pour une modification du statut des travailleurs en Établissements et services d’aide par le travail
(Esat). Modification qui doit leur permettre de se syndiquer et de faire grève, sans pour autant leur donner la qualité de salarié. Or c’est la revendication centrale des travailleurs en Esat.
“ C’est une grosse bataille que l’on mène depuis plusieurs années, rappelle le Vénissian François Couturier, président de l’association nationale de
défense des malades, invalides et handicapés. Ils ont le statut d’usager du secteur médico-social, ils relèvent à ce titre du code de l’action sociale et des familles, et non du code du travail. ”
En moyenne, un travailleur en Esat touche 600 euros par mois, pour 34 heures de travail hebdomadaires. Bien loin du minimum légal pour les salariés en France. “ On nous place là où on est le plus rentable, on ne choisit pas le milieu où on travaille ”, dénonce Sylvie Pacheco, Vénissiane, aujourd’hui en pré-re -
traite, mais qui a longtemps été en Établissements et services d’aide par le travail. François Claude y a pour sa part travaillé pendant deux ans, en milieu dit “ordinaire” , c’est-à-dire dans une entreprise. Bien que paysagiste de formation, on l’a posté dans un fast-food, 34 heures par semaine. Victime de moqueries de la part d’autres salariés, il prévient l’Esat qui décide de réduire son temps de travail, qui passe de 34 à 10 heures. Avec un salaire qui lui aussi dégringole. Mais cela ne règle pas la ques-
tion du harcèlement qu’il subit au quotidien. “ J’ai dit stop, j’ai fait mon retour à l’Esat, mais je ne m’y sentais pas bien. J’avais l’impression de régresser. ” Aujourd’hui, il est passé en Service d’insertion professionnelle. Il travaille en milieu ordinaire avec un statut de salarié, une situation bien plus favorable. “ En Esat, on se donne à fond et on n’a pas grand-chose derrière. Le statut de salarié devrait être donné aux travailleurs handicapés. Ils le méritent. ” g
Au terme de six semaines de concertation publique, le projet de mise à quatre voies entre Saint-Fons et Grenay inspire toujours autant de défiance dans les rangs des associations de défense de riverains.
le préfet Besse. Il incitait à sortir le fret, non seulement de La PartDieu, mais plus largement de l’agglomération. Il faut que le CFAL sud démarre avant la fin des travaux de la mise à quatre voies. Or, sur votre agenda, il démarre un an après (en 2033, ndlr). Il ne se fera jamais !”
Les associations redoutent le passage du fret dans l’agglomération.
Le projet porté par SNCF Réseau (ex-RFF) consiste à élargir à quatre voies la section ferroviaire entre SaintFons et Grenay, aujourd’hui étroite et saturée. Le dossier est encore peu connu du grand public. Mais les membres de la fédération Fracture, qui regroupe dix associations actives dans 28 communes, le connaissent sur le bout des doigts.
La réunion de synthèse de la concertation publique, organisée jeudi 1er juin à Saint-Priest, a regroupé une soixantaine de participants. De nombreux adhérents ont tiré la sonnette d’alarme, si bien que l’événement a démarré avec quelques minutes de retard.
L’association du Sud lyonnais “Le Fer autrement” a manifesté son mécontentement sur le parvis de la salle Concorde, avant de boycotter la réunion. “En participant,
on leur sert de faire-valoir, nous a confié le président Gilbert Barnachon. Mieux vaut ça que de contribuer à un projet qui entérine le passage du fret sur nos territoires et qui, par conséquent, rajouterait des risques.”
“On n’en a rien à faire, du circuit bleu et du circuit rOuge !”
Si la méthode diffère, la position du responsable associatif rejoint celle de ses compagnons de lutte. Les associations sont favorables à l’élargissement de la section Saint-Fons-Grenay sur la ligne Lyon-Grenoble... Mais seulement pour le transport de passagers.
Or, SNCF Réseau compte sur cet aménagement pour attirer non seulement deux fois plus de trains de voyageurs, mais aussi pour multiplier le passage de fret par deux. Selon le décompte
du maître d’ouvrage, au premier trimestre 2023, la ligne Lyon-Grenoble voit circuler quotidiennement 180 trains de voyageurs et 20 trains de marchandises.
Du 24 avril au 4 juin, le public était invité à s’exprimer sur ce projet facturé à plus d’un milliard d’euros (lire plus haut). Tout au long de cette concertation, SNCF Réseau a détaillé les variantes d’implantation des voies à créer. Sur chacun des six tronçons qui composent les 19 km de la section, deux tracés sont étudiés : un “bleu” et un “rouge”
“On n’en a rien à faire, du circuit bleu et du circuit rouge, a balayé Gilles Renevier, président de Fracture. Ce qu’on veut, c’est qu’il n’y ait pas d’augmentation du fret.”
Marc Rea, ex-président de cette même fédération, a rappelé : “En 2001, nous avions rencontré
Le CFAL est l’acronyme de Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise. Scindé en deux fuseaux, Nord et Sud, ce contournement a pour objectif de fluidifier le trafic et éloigner les trains de fret des villes. Pour certains, sa réalisation serait une bonne solution... À condition que sa partie Sud passe très à l’est, loin des secteurs résidentiels et des zones industrielles à risques, et ne soit pas connectée à la gare de triage de Sibelin (Feyzin et Solaize). “À Sibelin, le jour où ça va faire ‘boum’, on ne sera peut-être plus là”, a averti Gérard
Le coût prévisionnel du projet est estimé à 1,06 milliard d’euros. Quatre financeurs se partagent la note : l’Union européenne (32 %), la Région AuvergneRhône-Alpes (28 %), l’État (26 %) et la Métropole de Lyon (14 %). 6,5 % millions d’euros ont été engagés pour financer la phase d’études préliminaires.
Laroze, président d’Apache. “Le CFAL Nord a fait l’objet d’une Déclaration d’utilité publique (DUP) et le tracé est officiellement connu,” a confirmé Jean-François Borella (SNCF Réseau). Avant de concéder : “Au Sud, il n’y a pas de DUP. À ce stade, le tracé ne peut pas être mentionné.” g
Le dossier complet est consultable en ligne sur le site de l’Étoile ferroviaire lyonnaise à
Du 24 avril au 31 mai 2023, 150 personnes ont participé aux permanences et ateliers organisés dans les cinq communes que traverse la section Saint-Fons/Grenay. À Vénissieux, la concertation publique n’a pas déplacé les foules, loin de là. Seules onze personnes se sont présentées à la Halle à grains, le 10 mai. Aucune n’a poussé les portes de la permanence, prévue le même jour. L’élargissement de la section concerne pourtant pleinement Vénissieux, dont la gare est l’un des principaux pôles d’échanges multimodaux de la Métropole de Lyon. Dans le projet, le tronçon de 2,4 km allant de la rue PierreSémard (ouest de la gare) au chemin du Charbonnier est directement touché. SNCF Réseau ajoutera
une voie nouvelle à cette portion, actuellement limitée à trois voies. Le franchissement de la gare ne fait pas débat : l’emprise, côté sud, avait été prévue lors de la construction de la gare. En revanche, dans le prolongement des quais, en direction de Grenay, deux variantes d’implantation sont étudiées. Un tracé “bleu” fait passer la quatrième voie au nord des trois existantes à l’aide d’une bascule de voies. Un autre tracé, “rouge”, avance en ligne droite, en créant cette voie au sud de la ligne historique. Cette option “rectiligne” ne serait pas sans conséquences : elle aboutirait à la démolitionreconstruction du Pont Berliet, sur lequel circulent quotidiennement 17 200 véhicules, et à une réduction de voirie chemin du Charbonnier.
TECHNOLOGIE
Avec l’arrivée des intelligences artificielles (IA) destinées au grand public que sont notamment ChatGPT ou Bing Image Creator, surgissent des questionnements sur la dangerosité de ces technologies récentes. Des voix reconnues s’élèvent même pour demander une pause dans leur développement. Et si l’avènement de l’IA amenait des bouleversements encore plus importants qu’Internet ou la révolution industrielle ?
TexTes : AlAin seveyrAT, FAbrice DuFAuD, JennA bouDAouD PhoTos : emmAnuel FouDroT, FAbrice DuFAuD, bing imAge creATor (iA)
Elle est partout, mais sait se faire discrète. C’est pourtant bien elle qui choisit votre itinéraire, décide quelles publications et quelles publicités vous voyez sur les réseaux sociaux. Utilisée pour traduire des textes, c’est encore elle qui vous emmène sauver le monde dans les arcanes d’un jeu vidéo, après avoir fixé le prix de votre véhicule d’occasion (lire page 12). Vous l’avez reconnue, nous parlons de l’intelligence artificielle (IA).
Soyons plus précis. L’intelligence artificielle est une technologie qui permet à des machines, (ordinateurs, robots, objets connectés) d’apprendre, d’analyser, de décider et de résoudre des problèmes comme le font les
humains. Dans leurs domaines de compétences, elles sont souvent plus performantes que ces derniers, car elles traitent plus d’informations et travaillent plus vite. Certaines IA sont ainsi déjà en mesure d’analyser l’ADN, de proposer des stratégies de communication, d’écrire un courrier administratif ou de conduire une voiture. On sait qu’à terme, elles se perfectionneront dans les diagnostics médicaux, la suggestion de solutions politiques, la détection des fraudes… Et, comme le disent les publicitaires, “bien plus encore”
“Depuis une dizaine d’années environ, on a recours aux IA pour l’examen des radios des poumons, et elles détectent plus de cancers que les médecins”, rap-
pelle Pierre-Alain Millet, adjoint au maire et ancien professeur d’informatique.
A pplic Ations à tout fA ire L’IA du moment s’appelle ChatGPT. Depuis fin 2022, cet autoproclamé “robot conversationnel” s’est invité dans nos vies. Gratuitement, vous pouvez lui demander de répondre à votre bailleur, d’écrire un poème ou un article de presse, d’analyser une période de l’histoire, de coder un site web, de bâtir le programme de votre voyage en Italie ou de concocter une recette de cuisine à partir de du contenu de votre frigo. Son alter ego graphique, DALL-E, se fera quant à lui un plaisir de vous dessiner des images sur-mesure, d’un
réalisme et d’une qualité parfois éblouissants. À la manière d’Hergé, en mode “art numérique”, comme une “photo réaliste”, avec des couleurs apocalyptiques, pastels, dans une ambiance machiavélique, futuriste ou fleur bleue… Vous avez l’embarras du choix. L’image qui ouvre ce dossier est d’ailleurs produite par DALL-E.
Ne nous y trompons pas. Ces deux intelligences artificielles et leurs concurrents restent des prototypes aux résultats très inégaux. ChatGPT peut se tromper d’un siècle ou deux sur la date de parution d’un livre, tandis que DALL-E ajoute régulièrement quelques doigts à une main. Les IA et leurs créateurs le reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes.
Mais qui entraîne ces machines ?
D’abord leurs utilisateurs, qui les rendent chaque jour plus efficaces, tandis que les développeurs peaufinent leurs algorithmes. Dans quelque temps, ChatGPT et ses concurrents auront accès à Internet et pourront vérifier en direct, aussi vite qu’un moteur de recherche, toutes les données qu’ils produisent. Ils seront capables d’écrire sans répétitions ni lieux communs, ajoutant à leurs
orthographes déjà impeccables un style d’écriture sur mesure. La version payante de ChatGPT, à l’heure où nous écrivons ces lignes, a déjà accès à plus de 200 modules qui augment ses capacités. À quand le quatrième tome des Misérables, écrit en quelques minutes ?
D émocratie en D anger
Il en est des images comme des textes. La différence entre le travail d’un graphiste ou d’un photographe et celui d’une application sera de plus en plus indétectable. D’autres IA, plus techniques ou plus confidentielles, sont déjà capables de détourner totalement des photos ou des vidéos. De “photographier” des dirigeants dans des situations improbables, de faire dire à une star le contraire de ce qu’elle pense, d’utiliser des images de jeux vidéo pour faire croire à une attaque militaire réelle, ou encore de montrer au monde entier l’Arc de Triomphe recouvert d’une banderole qui n’a jamais existé. Comment les démocraties peuvent-elles résister à cela ? Et quid des millions de personnes qui perdront leurs emplois au profit des algorithmes ? “Il faut démystifier sans dévaloriser, relativise
Pierre-Alain Millet. L’IA apporte de nouvelles capacités à l’humanité, mais il faut aussi être capable d’apprécier ses limites et ses biais.” On peut toutefois s’interroger sur la puissance que l’IA pourrait conférer à des états autoritaires, à des groupes terroristes, à des lobbys , à des start-up ou à des multinationales. Car une intelligence artificielle obéit d’abord à ses créateurs, ensuite à ceux qui l’utilisent. On peut aussi, sans entrer dans un scénario de sciencefiction, se demander quelles seraient les conséquences d’un bug ou d’un acte de piraterie informatique visant une IA ayant en charge la santé ou les droits de citoyens.
Pour Brahim Hannaizi, gérant de la société vénissiane d’informatique HB EMTEC, “la société n’est pas prête. Et il ne faut pas que ces technologies tombent entre de mauvaises mains” “Les IA et leurs usages doivent être transparents et appartenir à l’humanité”, abonde Pierre-Alain Millet.
C’est que, même au pays de Google et d’Amazon, on s’inquiète de leur développement trop rapide. Certains, et pas des moindres, pointent les dangers qu’une IA
3 QUESTIONS À ChatGPT, intelligence artificielle créée par OpenAI
devenue totalement autonome, capable de se modifier elle-même, pourrait faire courir à la société.
Le 29 mars dernier, des centaines
de grands noms de la Silicon Valley ont signé une lettre ouverte qui demandait de suspendre pour six mois les recherches sur les systèmes
mations précédentes. ChatGPT peut aussi être influencé par des biais présents dans les données d’entraînement, ce qui peut entraîner des réponses inappropriées ou discriminatoires.
Quels sont, au quotidien, les principaux usages de ChatGPT ?
important de noter qu’il doit être utilisé avec prudence pour éviter les erreurs ou les abus potentiels.
À quoi pourrait ressembler
Les circuits les plus courts sont parfois les meilleurs. Nous avons donc interrogé l’intelligence artificielle (IA) aux plus de cent millions d’utilisateurs, en lui parlant exactement comme à un être humain.
Ses réponses n’ont pas été modifiées.
Quelles sont les limites actuelles de ChatGPT ?
ChatGPT : ChatGPT présente encore certaines limites. Il peut parfois générer des réponses qui semblent plausibles mais qui sont en réalité incorrectes ou trompeuses. Il peut également manquer de cohérence sur de longues conversations, et avoir tendance à oublier des infor-
ChatGPT est utilisé dans divers domaines, comme le service client, la génération de contenu, la traduction automatique et l’assistance virtuelle. Il peut aider à répondre aux questions des clients, à générer des descriptions de produits, à traduire des textes dans différentes langues, ou encore à fournir des informations générales sur une variété de sujets. ChatGPT a également un impact sur notre quotidien en permettant des interactions plus naturelles avec les machines, mais il est
ChatGPT d’ici un an ou deux ? Il devrait être plus cohérent et se souvenir des informations précédentes pour mieux suivre les conversations. Des efforts supplémentaires seront faits pour contrôler les biais indésirables et les réponses inappropriées. Il sera plus adaptable, en s’ajustant aux préférences des utilisateurs. Il pourrait intégrer des sources de connaissances externes et prendre en charge des formats combinant textes, images, vidéos et audios. Cependant, il est important de noter que ces prévisions sont basées sur les progrès récents et peuvent évoluer. g RECUEILLI PAR A.S.
Du côté de la Ville, on refuse de céder des nouvelles technologies ou de s’alarmer mesure. “Nous nous concentrons avant fracture numérique, dont les ravages indique Bayrem Braïki, adjoint à la développement numérique. La plupart savent se servir d’un portable, mais rivent pas à se servir d’un ordinateur. départ à la retraite relève alors du parcours battant”. La Ville a donc embauché
g L’intelligence artificielle (IA) est le domaine de l’informa tique qui cherche à rendre les machines intelligentes pour qu’elles puissent, comme les humains, apprendre, résoudre des problèmes et comprendre le langage.
g ChatGPT est une application, créé par la société OpenAI, qui peut parler et comprendre le langage humain. Il utilise une technologie appelée “réseau de neurones” pour générer des réponses aux questions et aux conversations. Ses connaissances sont principalement issues du web d’avant septembre 2021.
ChatGPT veut “contrôler les biais indésirables et les réponses inappropriées”
Valley qui six systèmes
L’intelligence artificielle graphique (traitement des images et des vidéos) est désormais accessible au grand public, pour le meilleur et pour le pire
Sur le parking de Carrefour Vénissieux, le scanner automobile ProovStation met l’intelligence artificielle au service de l’inspection automobile. Et permet à chaque utilisateur de connaître le prix exact de sa voiture.
chemin...
d’intelligence artificielle plus puissants que ChatGPT. Parmi eux, un certain Elon Musk, PDG de Tesla et de Twitter, par ailleurs cofondateur
... et choisit en partie ce que nous voyons sur Internet
d’OpenAi, le “papa” de ChatGPT. Il y côtoie l’un des pères de l’IA moderne, le canadien Yoshua Bengio, des chercheurs employés par Google ou des
céder aux sirènes s’alarmer outre avant tout sur la ravages sont connus, culture et au plupart des gens certains n’arordinateur. Préparer son parcours du comdeux conseil-
(IA)les pour les résoudre le application, qui le une “réseau des aux connaissances du
lers numériques, qui viennent en aide à ce qui en ressentent le besoin, souvent des personnes âgées de 35 à 60 ans. En 2022, ils ont effectué pas moins de 338 interventions. “Il faut informer et former”, insiste l’élu.
Mamaar Khemar, responsable adjoint de l’Équipement polyvalent jeunes Léo-Lagrange, s’intéresse aux moins âgés. Lesquels, on s’en doute, ne vivent pas dans le même monde. “À propos de l’intelligence artificielle, il y a un choc d’opinion intergéné-
g Un algorithme est une série d’étapes ou d’instructions qui expliquent à un ordinateur comment réaliser une tâche spécifique. Il est capable de choisir ses instructions selon certaines conditions pré-établies.
g On parle de biais de l’intelligence artificielle lorsque les systèmes d’IA montrent des préférences ou mettent en place des discriminations injustes en raison des données sur lesquelles ils ont été formés. Ces “raisonnements” peuvent entraîner des résultats inéquitables, discriminatoires ou simplement faux.
cofondateurs d’Apple, Pinterest ou Skype. Stratégie marketing ou prise de conscience ? g
Trois secondes : le scanner ProovStation n’a pas besoin de plus de temps pour inspecter une voiture. L’œil humain d’un expert, aussi affûté soit-il, mettrait plusieurs minutes à déceler les rayures et défauts de la carrosserie, des jantes et du vitrage. La machine, elle, s’acquitte de cette tâche quasi instantanément. Et en toute objectivité. Le gain de productivité qu’offre cet équipement, installé depuis un an sur le parking de Carrefour Vénissieux, est considérable. Pour le propriétaire du véhicule, un simple passage sous le portique permet de connaître le juste prix de son auto. L’évaluation, assortie d’une offre ferme de rachat, lui sera transmise dans l’heure par SMS.
Une analyse aUtomatiqUe et standardisée
rationnel. Les jeunes ont grandi avec la technologie, ils ont besoin d’elle, explique-t-il. Nous mettons donc en place des débats pour libérer la parole et les sensibiliser à la vérification de l’information, ainsi que des initiation à la programmation des robots.” Mais les jeunes sont-ils tentés de tricher en cours avec ChatGPT ? “Oui, convient l’animateur, ils sont tentés. Mais il y a tellement de surveillance qu’ils se découragent vite.” g
Pour réviser ses partiels de fin d’année, Sonia (prénom d’emprunt), étudiante à Science Po Lyon, a eu recours aux services de ChatGPT. “Enfait,c’étaitsupersimple,j’avais juste à écrire ‘explique ce concept comme si tu parlais à un enfant de cinq ans’ et d’un seul coup, j’arrivais à comprendre des choses compliquées, s’enthousiasme Sonia. Lorsque je comprenais mal ou que le résultat était incomplet, je lui disais ‘reformule-moi cette explication’ ou encore ‘expliquemoi autrement’ et le tour était joué. (...) Pour ce qui est des infor-
Lors du scan à 360°, une vingtaine de capteurs et caméras scrute le véhicule sous tous les angles. Fort de plus de 300 clichés haute définition, l’équipement identifie alors le moindre dommage au millimètre près.
C’est à cette étape que l’intelligence artificielle fait toute la différence. Grâce à ses algorithmes, l’IA ana-
lyse les photos du véhicule d’occasion et les compare à celles d’un modèle pour établir un diagnostic complet. Le rapport d’inspection calcule le montant des réparations. “Le système consulte une base publique des transactions et prix de vente constatés, explique Cédric Chevallier, directeur Marketing de la start-up lyonnaise. Cette base de données est énorme. L’offre est corrigée par l’analyse réalisée en direct. L’inspection est très fine. Elle est à la foi autonome et standardisée.”
des hUmains derrière l’ia
Derrière l’IA, on retrouve des humains. Des informaticiens gèrent, exploitent et analysent les données que compile l’entreprise.
“Sur notre cinquantaine de salariés, nous nous appuyons sur une équipe d’une dizaine de personnes, des profils ingénieurs, révèle Cédric Chevallier. Quant au scanner, il est produit et assemblé dans le Loiret. Nous avons le label Made in France.”
À Vénissieux, l’IA sera bientôt capable de contrôler l’usure des pneumatiques, grâce à une quinzaine de brevets déposés par Michelin. g
mations fournies, j’ai vraiment fait confiance à Chat GPT. Au final je ne crois pas qu’il m’ait dit quelque chose de faux.”
“L’avantage de cette technologie, c’est que l’application s’adapte à ma demande personnelle et réagit en temps réel, poursuit-elle. Je préfère échanger avec ChatGPT et lui poser des questions directement, comme à un être humain, plutôt que de taper des mots-clés sur un moteur de recherche pour n’obtenir finalement que des réponses incomplètes.”
J.B.
“J’ai utilisé Chat GPT pour réviser mes partiels”
Du 17 au 23 juin, l’école Jean-Wiener investit plusieurs lieux de la ville pour célébrer ce qu’elle connaît le mieux : la musique.
Le 23 juin, à 9 h 30 et à 10 h 15, l’école Jean-Wiener accueillera dans sa salle d’orchestre les élèves de CM2 de la classe de Manon Charlier, de l’école Paul-Langevin.
“C’est un projet scolaire, reprend Martin Bouveresse, que nous avons mené avec l’école et trois de nos enseignants. Il s’agissait de monter un orchestre en un semestre. Pendant tout ce temps, nous avons prêté des instruments à l’école.” Les enfants ont travaillé avec passion et le résultat sera ouvert à tous les publics.
n 17 juin, 15 heures, école de musique : concert des DPO
n 20 juin, 20 heures, Théâtre de Vénissieux : soirée des orchestres
n 21 juin, de 10 à 16 heures : portes ouvertes à l’école de musique
n 21 juin, de 16 h 30 à 21 h 30, école de musique : fête de la musique
n 22 juin, 14 h 15, cinéma
Décidément prolifique, l’école de musique Jean-Wiener est sur tous les fronts. Après avoir accueilli, le 24 mai dernier, dans le cadre du festival UtoPistes et en partenariat avec le Théâtre de Vénissieux, le réjouissant spectacle de Basile Forest, Car() men (Car tous les chemins y mènent), la voici qui entraîne dans une joyeuse sarabande sa Semaine de la musique jusqu’au cinéma Gérard-Philipe et au Théâtre de Vénissieux. Tout commencera donc le samedi 17 juin à 15 heures, à l’école, par un concert des DPO, c’est-à-dire des débutants par l’orchestre. “Ce sont des élèves qui ont 7 à 8 ans, explique Martin Bouveresse, le directeur de la structure, qui sont en première ou deuxième année et qui commencent la musique par l’orchestre. Nous aurons six groupes dans six salles différentes et le public ira de l’une à l’autre.”
Les orchestres seront encore à l’honneur le mardi 20 juin à 20 heures, au Théâtre de Vénissieux, avec la soirée instrumentale qui leur est consacrée. Vont se succéder sur scène Pizz n’ Co (composé d’élèves du premier cycle), l’orchestre Jean-Wiener (deuxième cycle) et la fanfare BumTchak. “Une pièce commune sera jouée par les deux premières formations, précise Martin, ce qui amènera plus de soixante musiciens sur scène. Les interstices, les transitions seront meublées par BumTchak qui, justement, jouera les musiques d’ameublement d’Érik Satie, écrites pour être interprétées lors des moments d’attente.”
Le 21 juin, jour de la fête de la musique, sera une grosse journée pour l’institution vénissiane. De 10 à 16 heures, les portes ouvertes permettront d’assister à des cours et de prendre des renseignements pour les inscriptions. Celles-ci sont ouvertes depuis le 1er juin pour les nouveaux élèves. À 16 h 30, la musique sera en fête à la fois à l’intérieur (scènes acoustiques) et à l’extérieur de l’école de musique (scène amplifiée). Jusqu’à 21 h 30, on alternera de l’un à l’autre espace en écoutant du rock, de la pop, du classique, du traditionnel ou des musiques du monde. Avec, c’est un engagement de l’école, “quelque chose de nouveau toutes les demi-heures”.
Un orchestre avec les cM2 de PaUl-langevin
Le 22 juin à 14 h 15, le rendez-vous est fixé au cinéma Gérard-Philipe pour une projection du film Autour de minuit (1986) de Bertrand Tavernier. Une belle occasion de revoir le saxophoniste de jazz Dexter Gordon dans le rôle principal, entouré de François Cluzet et, dans des apparitions clins d’œil, d’Eddy Mitchell, Philippe Noiret et Martin Scorsese. On y croise aussi plusieurs jazzmen (Herbie Hancock, Wayne Shorter, Bobby McFerrin, John McLaughlin, Chet Baker, etc.) et l’on y voit un concert filmé pendant les Nuits de Fourvière. Ce même jour à 18 h 30, à l’école de musique, on pourra assister à l’audition de la classe de cordes.
Enfin, à 20 heures ce même jour, retour au théâtre pour une soirée vocale au cours de laquelle on entendra le grand chœur Mistral de l’école et le jeune ensemble vocal — ces deux formations sont composées d’élèves âgés de 11 à 20 ans. Seront également sur scène les enfants de la Maîtrise de l’Opéra de Lyon et la classe CHAM voix du collège Michelet. La deuxième partie de la soirée sera assurée par l’atelier vocal (lire ci-dessous) composé de quatre élèves dirigées par Lou Rivaille. De l’émotion en perspective. g
JEAN-CHARLES LEMEUNIER
Du 17 au 23 juin à l’école de musique Jean-Wiener, au cinéma Gérard-Philipe et au Théâtre de Vénissieux.
Celles et ceux qui étaient présents à la médiathèque Lucie-Aubrac lors des deux dernières éditions du festival Essenti’Elles se souviennent de l’émotion créée par leurs voix. Et de la déception de les voir limiter leur prestation à seulement quelques titres. Accompagnées par leur enseignante de chant, Lou Rivaille (à droite sur la photo), et par le prof de piano, Christophe Waldner, les quatre jeunes chanteuses de l’atelier vocal de l’école de musique avaient fait forte impres-
Gérard-Philipe : projection du film de Bertrand Tavernier, Autour de minuit
n 22 juin, 18 h 30, école de musique : audition de la classe de cordes
n 23 juin, 9 h 30 et 10 h 15, école de musique : orchestre des élèves de CM2 de l’école Paul-Langevin
n 23 juin, 20 heures, Théâtre de Vénissieux : soirée vocale
Tous les rendez-vous sont gratuits, sauf la projection du film au cinéma Gérard-Philipe, aux tarifs habituels. Plus d’infos au 04 37 25 02 77 ou sur culture.venissieux.fr/
sion avec des reprises de Nina Simone, Kate Bush, Joni Mitchell et Jacques Brel. Léa Manegli, Mona Foukia, Alicia Baran et Lîna Djelida seront donc de retour le 23 juin, à partir de 20 heures, pour la soirée vocale de la Semaine de la musique qui se déroule au Théâtre de Vénissieux. Elles reprendront ici leur répertoire piano-voix qu’elles pourront développer un peu plus, pour la plus grande joie de toutes et tous. g
Enseignante de classes allophones, la Vénissiane Sonia Viel écrit, chante et crée des collages. Son dernier spectacle, avec le musicien Heiko Wilhelm, a été joué le 20 mai pendant le Jour du livre, à la médiathèque Lucie-Aubrac.
On pourrait dire de Sonia Viel, enseignante de classes allophones dans les écoles Paul-Langevin et Anatole-France, qu’elle possède plusieurs cordes à son arc. Une Diane chasseresse dont les terrains de jeu s’approprieraient la musique, les arts plastiques, la photographie, le cinéma… Ainsi, cette Vénissiane a pratiqué le chant balkanique avec le groupe Djaman. Elle crée des collages dont plusieurs ont illustré des livres et dit des textes poétiques d’auteurs régionaux au théâtre des Marronniers à Lyon, dans le cadre des Voix du jeudi. Citons Charles Juliet, Paola Pigani, Patrick Laupin, Geneviève Metge, Mohammed El Amraoui, Sylvie Fabre G. et Samantha Barendson. Sa prochaine prestation se déroulera le 29 juin à 19 heures puis à 21 heures (deux représentations) avec son compagnon, le poète et éditeur vénissian Thierry Renard.
Toujours en quête d’expériences nouvelles, Sonia vient de concevoir, avec le musicien Heiko Wilhelm, le spectacle Bang Bang etc qu’ils ont déjà joué trois fois : lors du Printemps des poètes, à la médiathèque Lucie-Aubrac pendant le Jour du livre, le 20 mai dernier, et, plus récemment, dans un jardin, devant une trentaine de personnes.
“Je connais Heiko depuis 25 ans. Il joue du piano, du tuba, du soubassophone et de l’accordéon. Dans le spectacle, on n’entend que le piano et l’accordéon. Je l’ai rencontré alors que j’étais dans le groupe Djaman et que lui-même travaillait au sein de Spercada.”
Les deux formations avaient un musicien en commun, le violoniste roumain Florin Dra-
UN TOURNAGE À VÉNISSIEUX
gomir, qui fit se rencontrer Sonia et Heiko. “En parallèle, j’écris depuis longtemps de la poésie, que j’ai déjà publiée dans deux revues, Verso et Rumeurs. Les dire en public est un stress, une émotion plus importante que lorsque je lis d’autres poètes. C’est la première fois que je fais des choses aussi personnelles.”
StandardS de jazz et traditionnel napolitain
Dans Bang Bang etc. — le nom vient de la chanson de Nancy Sinatra, que Sonia chante pendant le spectacle —, les poésies se marient aux mélodies. “Un bout d’Italie sur les trottoirs de Chicago”, annonce le flyer qui accompagne cette lecture musicale. On entend ainsi un traditionnel napolitain (Maruzzella) et quelques standards de jazz tels que My Funny Valen-
tine ou Miss Celie’s Blues “Celui-ci fait partie de la bande originale de La Couleur pourpre qui était notre film fétiche, avec ma sœur. Il accompagne justement un texte sur elle. J’aime qu’écriture et chansons se répondent par des mots, des souvenirs, des références. Ce sont des atmosphères, des ambiances. Je me rends compte que je fonctionne de la même manière que lorsque je pratique le collage. Au feeling !”
Grâce à un stage avec le slameur Mehdi Krüger — “Le plus grand” —, Sonia s’est initiée aux rimes et aux rythmes. Quant aux chansons, elle remarque qu’elle préfère ne pas chanter dans sa langue. “Trop de mots tuent les mots. Pour que les lectures en français restent agréables à écouter, j’ai fait le choix de ne chanter qu’en anglais et en napolitain.”
Ses textes, justement, viennent d’un “besoin
de prendre du recul par rapport à des émotions”. Elle cite ainsi celles vécues avec les enfants dont elle s’occupe ou avec sa fille. Cherchant le mot adéquat, elle trouve “sensitivité”
“Si souvent, écrit-elle dans Je voudrais qu’il pleuve, je me sens à la fois en suspens et à la marge, à la marge de la cohue et du bruit des autres, des questionnements du monde…”
C’est vrai, Sonia se compare à une dilettante — “Je fais plein de trucs” — mais qu’elle nous permette d’y ajouter un qualificatif, celui de talentueuse. g
JEAN-CHARLES LEMEUNIER
Prochaine Voix du jeudi : “Après papa” le 29 juin à 19 heures et à 21 heures au théâtre des Marronniers (7, rue des Marronniers, Lyon 2e). Tarif unique : 8 euros. Réservation conseillée : theatre-des-marronniers.com ou 04 78 37 98 17.
“Moi ? Non, je n’ai rien d’intéressant à dire !”
Combien de fois
Delo n’a-t-il pas entendu cette phrase ? Nous en avons déjà parlé dans notre précédente édition : l’humoriste, comédien et vidéaste vénissian, installé depuis à Paris, est revenu dans sa ville pour s’intéresser aux années quatre-vingt-dix, celles de son adolescence. Avec sa caméra, il a demandé à une trentaine de personnes de raconter leurs souvenirs de cette époque.
Et, très souvent, Delo s’est trouvé confronté à cette réponse : “Je n’ai rien d’intéressant à dire !”
Et pourtant… Une fois dégrippée la mémoire, tout revient, le bon et
le mauvais. Certains se sont même laissés aller à quelques confidences et Delo a été surpris d’apprendre combien quelques-uns cachaient bien leur jeu.
“Chacun est unique, assure-t-il, et a quelque chose d’intéressant à raconter. Du fond du cœur ! Il faut laisser parler, tendre la perche.”
Sur cette période qui amorce les grands changements, avec les débuts d’Internet et des téléphones portables, trois mots sont souvent revenus : “Insouciance, respect et vivre ensemble.”
Alors que Delo a décidé d’interroger deux membres de l’équipe d’Expressions, lui-même se confie : “Quand on était gamins, existait le
respect d’autrui, le respect envers l’autre. Si on jouait en bas des immeubles, il suffisait qu’un papa, n’importe lequel, tapote son poignet pour montrer l’heure et tous, nous remontions chez nous.”
Pourquoi Delo a-t-il voulu revenir filmer sa ville ? La raison est simple : “Je suis natif d’ici et dès que je parle de Vénissieux à des amis parisiens, ils ne connaissent que l’aspect négatif. C’est pas ça, Vénissieux ! Bien sûr que tout n’est pas rose. Mais, quand on tape sur Google “Vénissieux Minguettes”, il n’affiche que de vieux reportages qui ne donnent pas envie de venir. Je voudrais positiver l’image de ma ville.”
Quant au choix de la période, Delo
pensait tout d’abord aux années 2000-2010 (“On changeait de siècle, c’était symbolique”) avant de s’apercevoir que la décennie précédente parlait plus aux gens. “Évoquez le billet de 50 francs… C’est incroyable ! Les gens disent qu’ils étaient riches quand ils en possédaient un.”
Pendant une semaine, fin mai, le vidéaste, humoriste et comédien Delo est revenu à Vénissieux, sa ville natale, pour interroger les gens sur leurs souvenirs des années quatre-vingt dix. À “Expressions” aussi, les souvenis foisonnent
selon le format d’un documentaire télévisuel, notre ami s’est rendu compte qu’il serait obligé de trop couper son métrage. “Chaque personne interviewée parle pendant quarante minutes. Je vais peut-être en faire une série et la proposer à Netflix.” g
Gérard
Médiathèque Lucie-Aubrac...
Les cinéphiles ont désormais leur rendez-vous à la médiathèque. La prochaine Première séance, occasion d’échanger et de rencontrer des professionnels, se déroulera le 17 juin à 14 h 30. Elle s’adresse aux plus de 16 ans. Le 24 juin, entre 10 et 18 heures, des ateliers animés par Fréquence école et des équipes de la Ville proposeront un grand rendez-vous numérique familial, SuperDemainàVénissieux. L’occasion de s’amuser et d’échanger en famille autour du numérique. Les amateurs d’expériences numériques ludiques (dès 10 ans) auront encore l’occasion, le 28 juin à 14 h 30, de participer à Geek&Co
Renseignements : 04 72 21 45 54.
... et bibliothèques de quartier
Le 20 juin à 16 heures, les bibliothécaires de Robert-Desnos et le centre social du Moulin-à-Vent proposent un Lisonsaujardin, lec-
tures en plein air au choix à partir de 3 ans, au square Joliot-Curie (quartier du Moulin-à-Vent). Et, le 27 juin à 16 heures, les lectures se dérouleront place Ennemond-Romand. Ces deux animations s’inscrivent dans le cadre de la 9e édition de Partir en livre Renseignements : 04 78 76 64 15.
La Machinerie
La présentation de la prochaine saison théâtrale et du premier semestre de Bizarre ! démarrera au Théâtre de Vénissieux le 15 juin à 18 h 30. Elle sera suivie d’un spectacle acrobatique, LeCorps sans organes, d’une playlist et d’un pot avec l’équipe. Les abonnements seront en vente dès cette soirée.
Renseignements : 04 72 90 86 68 - lamachinerie-venissieux.fr
Hercule
Le héros mythologique grec sera au cœur du spectacle proposé par l’association Bab Dance au
12, avenue Jean Cagne 69200
Théâtre de Vénissieux le 17 juin à 20 h 30. Hercule est adapté du célèbre dessin animé de Disney et interprété par une quarantaine d’acteurs, danseurs et chanteurs.
Une deuxième séance aura lieu le 1er juillet à 19 h 30 à la salle Deslyres (route du Stade) à SaintPierre-de-Chandieu.
10 euros. Gratuit avant 7 ans. Réservations : asso.bab.dance@gmail.com ou 06 38 04 72 20.
École louis-Pergaud
C’est encore au Théâtre de Vénissieux, le 29 juin, que les élèves de Louis-Pergaud interprèteront un spectacle sur la mythologie grecque, décidément à l’honneur en cette fin d’année scolaire.
Ateliers Henri-Matisse
Le vernissage de l’expo de fin d’année des ateliers municipaux d’arts plastiques se tiendra le 14 juin dès 18 heures, salle Irène-Joliot-Curie. Renseignements : 04 37 25 02 77.
Malin, le spectacle joué ce 9 juin à la salle Érik-Satie, était intégralement écrit, interprété, décoré, chorégraphié et mis en musiques par la classe de CE1 de Mesdames Cagnin et Niel, de l’école GabrielPéri. Une énergie qui s’est étalée sur plusieurs mois, et que les éco-
liers ont dû encore puiser en eux au cours de trois représentations le même jour , pour les maternelles, les autres classes élémentaires et les familles. g J.-C.L. Article complet et photos à retrouver sur www.expressions-venissieux.fr
Autour de minuit
Le 22 juin à 14 h 15, la projection du film de Bertrand Tavernier s’inscrit dans le cadre de la Semaine de la musique (voir page 12) et de Ciné Collection Tarifs habituels du cinéma.
La B nés queLque part de sLimane Bounia
Cinéma classé Art et Essai, jeune public, recherche et découverte, patrimoine et répertoire
L’Énergie positive des dieux Traitant de quatre jeunes autistes qui, avec l’aide de leur éducateur, ont monté le groupe de rock Astéréotypie, le documentaire de Laetitia Møller sera projeté le 4 juillet à 19 h 30, dans une soirée organisée avec le CABV, les associations Atelier Antirouille, Arc-en-ciel de la différence et le soutien de la Fondation Caisse d’Épargne et du fonds de dotation La Passerelle, dans le cadre de l’action Changer le regard La séance sera suivie d’un débat avec l’équipe du film. Jusqu’au 2 juillet, le tarif pré-vente sera de 2 euros. Tarif de 4 euros sur place.
12, avenue Jean Cagne 69200 Vénissieux 04 78 70 40 47 cinemagerard.philipe@ville-venissieux.fr
Ce n’est pas la première fois que Slimane Bounia, réalisateur et directeur artistique de la compagnie Traction Avant, transforme un rêve en réalité. Il a déjà à son actif plusieurs courts-métrages réussis et une web série construite avec des jeunes de l’Ouest lyonnais. Le voici qui récidive avec La Ballade des gens qui sont nés quelque part. Au départ, il réunit quelques jeunes Vénissians, dont beaucoup de lycéens de Jacques-Brel, et leur demande de travailler avec le comédien et metteur en scène Vincent Villemagne à l’écriture d’une web série qui serait entièrement tournée à Vénissieux. Si quelques-uns doutent, il suffit de passer le pont, comme le chante Brassens. Tout le monde se met au boulot et, en quelques mois, le scénario est bouclé et le tournage démarre. Au final, on découvre une histoire chorale qui se boucle en sept épisodes de sept minutes chacun.
Les jeunes y racontent leurs tourments, leurs espoirs et déceptions, leur confrontation à la dureté de notre société, leurs amusements aussi et leurs engagements. Une grande fraîcheur baigne tout cela, accompagnée par le professionna-
lisme sans faille de la réalisation et de l’équipe technique. Depuis plusieurs semaines, chaque épisode est projeté au cinéma Gérard-Philipe avant un film. Le 28 juin à 20 heures, c’est l’intégralité de la série que le cinéma programme, en présence des acteurs, scénaristes et techniciens. Et avec le musicien vénissian Jean Sangally, qui chante la bande-son de La Ballade et qui nous régalera sur place de quelques-unes de ses chansons empruntées au répertoire de Georges Brassens.
Cette soirée permettra également de découvrir les courts-métrages des élèves du collège Michelet, projetés à 18 heures. g
JEAN-CHARLES LEMEUNIER
Créée par d’anciens footballeurs et proches de l’AS Minguettes, l’association Mémoire Minguettes Vénissieux veut transmettre son vécu, aider et offrir du lien social. Avec un temps fort prévu en octobre prochain pour le quarantième anniversaire de la Marche pour l’égalité.
L’association Mémoire Minguettes Vénissieux (AMMV), c’est d’abord l’aboutissement de discussions entre amis retraités ou proches de l’être : Mohamed Belamri, Lakdhar Maarif, Émile Marcon, Kader Guechi, Antoine Zambelli, Alain Réale, tous joueurs ou supporters des clubs de l’AS Minguettes ou de l’US Vénissieux.
Sur les bancs de la place Sublet, où ils avaient coutume de se retrouver, leurs échanges tournaient, souvent, autour du ballon rond. “Tu te souviens de notre titre de champion régional ? Et du match amical avec le Variétés FC venu sur le plateau avec les Platini, Rocheteau, Fernandez ? Et des joueurs qui sont passés pros ?”
Se succédaient alors les anecdotes. Sur les quatre cents coups des uns et des autres, aussi rebelles qu’Antoine Doisnel dans le film éponyme de François Truffaut. Mais également sur un phénomène alors à la mode, l’attribution de surnoms en fonction des attitudes ou du physique : The Boy, Bel Henri, Crapaud, Catcheur, Tortue, Smaloche… Une pratique davantage empreinte d’affection que de moquerie. Les Minguettes, aussi, tenaient une place centrale dans ces rencontres entre potes de quartier. “Sans tenir des discours d’anciens combattants, nous revisitions souvent l’histoire de la ZUP, racontent-ils. Assez rapidement, on a tous ressenti le besoin de passer à autre chose, d’aller plus loin. C’est comme ça qu’est née l’idée de créer l’AMMV.”
Aider et trAnsmettre
“Grignoter un petit bout ensemble, jouer aux cartes, aux boules ou parfois au foot, ce n’était en somme qu’une forme d’égoïsme, observe avec du recul Mohamed Belamri, vice-président de l’association. On vou-
lait également transmettre, aider, pas se contenter d’enjoliver nos belles années. Au fil des discussions, on a dressé un état des lieux de ce que nos métiers, dans différents domaines (artisanat, BTP, informatique, nettoyage…), nous avaient apporté. Et de ce que l’on pouvait à notre tour apporter aux autres. Nous avons réfléchi à des actions concrètes à mener, comme assister les personnes qui ont du mal à remplir leurs papiers administratifs, donner un coup de main à celles qui veulent entreprendre de petits travaux de rafraîchissement de leur intérieur, proposer des accompagnements informatiques pour lutter contre la fracture
numérique… Tout cela sans empiéter sur les services de l’État habilités à le faire, mais qui sont souvent débordés.” Un exemple ?
“On a pu apporter notre aide à une vingtaine de personnes qui avaient du mal à remplir leurs dossiers de retraite.”
“Pour nous, l’idée de transmission est essentielle, développe Jihade Belamri, ancien milieu de terrain de l’ASM, aujourd’hui chef d’entreprise. C’est la base de ce groupe d’amis de longue date désireux de renforcer les liens sociaux et soucieux de préserver l’identité des quartiers dans lesquels ils ont grandi : La Pyre, Monmousseau, Debussy qui deviendra Léo, la Démo…”
L’Histoire est en mArcHe
L’association Mémoire Minguettes Vénissieux a vu le jour il y a un an, et la question des locaux est vite devenue urgente. Émile Marcon explique : “La cohérence de notre projet n’a pas échappé à la municipalité et à quelques adjoints. Ils nous ont soutenus et suivis, et on a finalement trouvé ce qu’il nous fallait : un local pour notre association, place de la Paix, au-dessus de la Poste. On s’est équipé en ordinateurs, bureaux,
tables. On a installé un coin cuisine, et un point accueil, on bénéficie d’un bout de terrasse… L’AMMV est bel et bien lancée, des proches comme Djamel Djebara, Aldo Mattioli, Roger Napoletano, Marc Buisson se sont joints à nous.”
Déterminés à être efficaces, les plus assidus de la quarantaine d’adhérents ont déjà bien œuvré. Un temps fort est prévu en octobre prochain autour du quarantième anniversaire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme. “Le projet est bien avancé, révèlent les dirigeants. Il y aura une soirée mémoire de l’AS Minguettes, un match de foot entre célébrités, un documentaire, un forum et une soirée débat sur l’inclusion par le sport. On prépare aussi une expo sur la vie aux Minguettes depuis la création du quartier. Et il y aura un spectacle de danse produit par Azdine Benyoucef, qui avait déjà proposé une étonnante chorégraphie à l’occasion du trentième anniversaire de la Marche.” g
DJAMEL YOUNSI Association Mémoire Minguettes Vénissieux https://ammv69200.wordpress.comVénissieux alignait deux équipes, les 10 et 11 juin, lors du challenge Zlatko-Portner réservé aux jeunes.
Rebeh, l’incontournable entraîneur. Il nous manquait un joueur cadre, absent une matinée en raison de sa convocation au permis de conduire, deux autres étaient blessés ou en reprise… Malgré tout, on a pu proposer la participation de deux équipes, un mixage entre joueurs U17 et U18, une bonne manière de voir si certains vont pouvoir passer à un niveau supérieur, à la rentrée.”
En nationalE 3 la saison prochainE
jeunes s’achève sur ce challenge. “Nous allons tous les trois être intégrés en équipe fanion qui évolue en Nationale 3. Un passage chez les seniors qui nous ravit.” Sans tirer de plan sur la comète, sachant que cette équipe de Nationale 3 a terminé 2e de son championnat, il y a un peu plus d’un mois, pourquoi ne pas envisager de la voir jouer les trouble-fête, dès septembre, avec un groupe certes rajeuni mais probablement prometteur ?
Étiré sur deux jours dans trois gymnases (Tola-Vologe, Jacques-Anquetil et Jean-Guimier), le challenge ZlatkoPortner ouvert aux U17 et U18 a été rem-
porté par Montélimar. Le VHB alignait deux équipes inédites. Elles ont pris les 6e et 9e places. “On a dû faire face à quelques aléas de dernière minute, précisait Nacim
Lancés dans le programme Let’s JO depuis novembre 2022, avec notamment la découverte des métiers de l’audiovisuel et de l’univers des JO, les collégiens de quatrième de Jules-Michelet poursuivent leurs interviews pour la réalisation d’une websérie à épisodes.
Après avoir rencontré Amel Majri (football), Amaury Lépine (para-natation adaptée), Amine Souabni (foot fauteuil handicap), ils ont accueilli au gymnase AlainColas, fin avril, Thomas Numitor, vice-champion de France de para-badminton.
g Athlétisme
Les athlètes de l’AFA Feyzin/Vénissieux ont remporté quatre titres à l’occasion des championnats de Zone Vallée, programmés au stade du Rhône de Parilly, dimanche 11 juin : le senior Clément Peyrad (lancer du poids), les vétérans Marc Ozier (200 m), Christophe Guerret (100 m) et Jean-Marc Nouck (triple saut). Sept autres compétiteurs ont obtenu une seconde place. Palme pour la cadette
L’occasion d’apprendre les bases d’une discipline exigeante par un athlète de 29 ans qui leur a confié qu’être handicapé “était une force supplémentaire”
Thomas compte bien représenter la France aux JO de 2024 (même si “ce sera financièrement difficile”) ou dans le pire des cas, se qualifier pour ceux de Los Angeles en 2028…
Appréciation de Cyril Collot, journaliste-coordinateur de Let’s JO : “Les collégiens sont dans le bon tempo et travaillent à grande vitesse.” g
D.Y.
Pas vraiment de déception chez les Vénissians, notamment pour l’équipe la plus expérimentée qui a dû subir la loi de Bourgoin, pour la place de 5e Interrogé sur le parcours de son équipe, le capitaine Matias Schaeffer expliquait que “tout s’était joué le premier jour, Vénissieux ayant souffert de plusieurs absences”. Pour lui, comme pour Emirhan Ozcan et Adrien Di Sotto, le parcours chez les
Résidant à côté du gymnase Tola-Vologe (nouvelle base de l’équipe fanion du VHB), Matias n’aura aucune excuse à faire valoir en cas de retard aux entraînements ou aux matches à domicile. g
DJAMEL YOUNSI
Le groupe vénissian arrivé 6e (notre photo) : Florian Picaud (gard.), Anselme Bernagaud, Thibault Baloi, Colin Nativel, Adrien Di Sotto, Emirhan Ozcan, Matias Schaeffer, Corry Billard, Wassim Mekkideche, Raphaël Dumortier, Célien Ponde, Ethan Luemba.
L’UFOLEP, une fédération multisport qui permet avec une seule licence de pratiquer plusieurs activités sportives, réussit plutôt
bien aux gymnastes du CMO-V. Engagées aux championnats de France de Nationale 3, toutes catégories, à Fontenay-le-Fleury
(78), ces dernières ont été très en vue, samedi 10 juin, puisqu’elles ont pris la 3e place au général. “Il manquait une athlète, Elsa Quintelas, opérée des ligaments croisés la semaine dernière, remplacée avec efficacité par Héloïse Bernard, révèle Nicolas Houël, le président du club. Quelques erreurs en poutre ne nous ont pas permis d’aller chercher une médaille d’argent ou d’or. Mais l’assiduité aux entraînements, avec les conseils d’Isabelle Cantaluppi, a été récompensée. L’esprit de groupe est total au club.” g D.Y.
L’équipe du CMO-V : Manon Douezy d’Ollandon, Clémentine Cantaluppi, Justine Maigrot, Clara Laporte, Marion Assouvie, Héloïse Bernard.
Djelika Diarra qui, avec un saut à 1,60 m, a battu le record du club, toutes catégories.
g Judo Après avoir franchi sans encombre le tour de poule qualificatif, arrivant première et accédant aux 8e de finale des championnats de France de 3e division (- 52 kg), Lisa Jacquin, judokate de ALVP, a été sortie dès son premier combat par Emma Moulin.
g Basket-ball
L’équipe masculine des U13 (ci-dessous) de l’ALVP de D1 s’est imposée en finale départementale à Jonage face à Genas sur le score de 64 à 44.
g Vendredi 16 juin
- Gala de fin d’année du CMO-V GR organisé au gymnase AlainColas, de 18 h 30 à 21 heures.
g dimanche 18 juin
- Les quarante ans du Tennis club de Vénissieux organisé sur les courts Auguste-Delaune, de 14 heures à 20 heures.
g jeudi 22 juin
- Tournoi de convivialité de l’Office municipal du sport organi-
sé par l’OMS au stade LaurentGérin, de 18 h 30 à 22 h 30.
g vendredi 23 juin
- Soirée des Champions organisée par le Sen No Sen Karaté au gymnase Jacques-Anquetil, de 18 à 22 heures.
g dimanche 25 juin
- Compétition des écoles de sport du CMO-V gym organisée au gymnase Tola-Vologe, de 9 à 18 heures.
L’ancien boxeur pro Nordine Metri propose des ateliers de découverte de la boxe à la résidence Aralis Joannes-Vallet. Une autre manière de lutter contre l’isolement social.
Sa présence a de quoi surprendre. Que vient faire au foyer Aralis
Joannès-Vallet, tous les jeudis à dix heures, Nordine Metri, ancien boxeur professionnel vaudais, vainqueur du Tournoi de France en 1998, passé ensuite entraîneur et encadrant ? “Ma présence ici, c’est avant tout pour améliorer le bien-être des personnes intéressées. Il ne s’agit pas uniquement de boxe, mais plutôt d’ateliers de remise en forme. Une demi-douzaine d’adultes du foyer y participent depuis près de trois mois. J’assure une séance par semaine ou par quinzaine, cela dépend de la disponibilité de chacun.” Amira Abdelouahab, la directrice de la pension de famille, poursuit : “ J’avais eu l’occasion d’assister à des interventions de Nordine Metri, à Vaulx-en-Velin,
face à un public de jeunes. Sa manière de s’adapter, d’intervenir et de les faire participer était convaincante, efficace. J’ai pensé qu’on pouvait en faire de même, ici, à au foyer, avec un tout autre public. La Fondation Aralis ne propose pas seulement des solutions de logement, elle essaie d’accompagner les résidents pour qu’ils trouvent leur place dans la société. Grâce à une équipe de correspondants, d’intervenantes sociales, d’agents de proximité et à notre réseau de partenaires locaux, on propose des actions, individuelles et collectives, afin de créer des liens et prévenir la perte d’autonomie. Certains résidants ont eu droit à du Reiki, forme de relaxation méditative. D’autres voulaient se bouger un peu plus. La venue de Nordine Metri répond à cette demande. Et
le sport, c’est fédérateur et bon pour la santé.”
OpératiOn recOnduite ?
Illustration le 8 juin, pour une séance à laquelle ont participé Medina, Mickaël, Didier et Kamel, âgés de 33 à 66 ans. S’ils ont enfilé les gants, ils ont surtout effectué du boxing-shadow. “C’est la séance
d’échauffement, juste avant, qui a été la plus importante, explique Nordine, même si la boxe, sport complet, permet de se concentrer sur le souffle, les gestes, l’équilibre. La boxe est un prétexte, c’est bon pour la forme, la gestion du stress et pour le plaisir. Tout le monde peut progresser à son rythme.”
Amira Abdelouahab a même
invité les sportifs du jeudi à un repas créole, proposé par une restauratrice de Green Island (Lyon 6e). Juste réconfort après de louables efforts durant les interventions de Nordine, lesquelles se poursuivent jusqu’à la fin du mois de juin, et pourraient être reconduites à la rentrée. g
DJAMEL YOUNSI
la deuxième place pour l’équipe senior de twirling qui a viré en tête après le tour de qualification.”
Fin mai, les Vénissianes du club de twirling-bâton n’ont pas fait le long déplacement jusqu’à Boulogne-sur-Mer (750 km) pour faire du tourisme. “On veut montrer la qualité de nos licenciées à l’occasion des championnats de France FFSTB, pratique NBTA”, assurait Valérie Girodon, présidente du club. Mission accomplie. Dans une compétition de longue haleine car étirée sur trois jours, le club du Charréard — qui
affrontait quelque 1 500 autres concurrents issus de 76 clubs
— s’est mis en évidence. Certes, pas de titre au bout, mais tout de même trois places de dauphines et de vice-championne de France.
Encourageant pour l’avenir.
“ Félicitations aux juniors, complimente la responsable. D’abord pour le duo de débutantes, Emma Errachdi et Amélie Billard Rojon, ainsi que l’équipe de danse twirl (catégorie junior B). Sans oublier
Évoquons, aussi, les autres places sur le podium arrachées avec détermination par l’indispensable junior Laura Demesy (3e aux 2 bâtons intermédiaires) et l’expérimentée Alexandra Ségéral qui, en catégorie adulte, offrait une dernière médaille de bronze, en 2 bâtons intermédiaires. Pas très loin du Top 5, Lyna Bouzit et une nouvelle fois Amélie Billard Rojon, ont confirmé que le twirling était toujours aussi performant à Vénissieux. “Les inscriptions pour la prochaine saison ont démarré en début de mois”, glisse malicieusement Valérie Girodon. g
D.Y. Les inscriptions pour la saison prochaine ont déjà commencé.
Renseignements : vgalctb@yahoo.fr et 04 72 50 02 77 de 8 à 20 heures.
Au Lyon Métropole Danse Sportive, Christophe Rey, entraîneur, ne sait plus où donner de la tête pour ranger les trophées. Après des titres individuels obtenus à la pelle par Lou Charasson et Aëwen Puillet, c’est au tour d’un groupe, une équipe de solo team, de briller lors des championnats de France qui se sont tenus à Montélimar, le 4 juin. “Avec 17,39 points, l’équipe vénissiane a enfin pris le meilleur sur les Corses d’Ajac-
cio, champions en titre, apprécie celui qui est aussi juge arbitre. Deux places consécutives de dauphin nous ont motivés comme jamais, la ‘Furious Team’ (le nom de l’équipe) est enfin couronnée.”
Les champions : Lou Charasson, Doïska et Aëwen Puillet, Juliette Rey, Julie Helle, Cylia Blanchin, Ludivine Yenoussi, Lucy Becel, Lisa Amorim, Melody Michel. g
Craignant que le 74e ParisColmar, une course mythique réservée aux marcheurs, soit rayée des calendriers l’an prochain, Azzouz Seffari s’y est inscrit il y a près d’un an. “Trois parcours étaient proposés : le 432 km, le 320 km et le 216 km, explique l’athlète de l’AFA Feyzin/ Vénissieux, par ailleurs artiste aux ateliers municipaux HenriMatisse. Pour moi, il s’agissait d’une découverte, j’ai donc opté pour le dernier”.
Au menu de sa préparation de longue haleine programmée sur neuf mois : du fond avec quatre séances d’entraînements hebdomadaires à Parilly, les 100 km de Millau, les 8 heures de Charly ainsi que les 100 km du
championnat de France. Après avoir satisfait au cahier des charges — trouver un conducteur et un ravitailleur, une centaine d’euros d’inscription —, Azzouz a pris le départ de son périple, le 30 mai, de Château-Thierry.
“ On avait planifié une journée type avec mes accompagnateurs, détaille-t-il. En termes de distance à parcourir (une cinquantaine de kilomètres par jour), de règles alimentaires à respecter (par exemple 30 g de glucides et de 40 à 80 cl d’eau par heure) ainsi que le lieu d’hébergement de la soirée, réservé très tôt…”
Et on peut dire que le programme a été suivi à la lettre. “Je n’ai eu aucun souci, aucun bobo, j’ai souvent été classé entre la 3e et la 6e place lors des cinq étapes.
Pour vous, le sport doit nécessairement s’accompagner de compétitions, de rivalité, de tensions, voire d’excès ? L’Olympique de Vénissieux ne sera pas forcément votre tasse de thé. Depuis trente ans, ce club de football installé rue Roger-Salengro, au stade Pierre-Albalate, cultive un art précieux, celui du “jouer et du vivre ensemble”, axé essentiellement sur la convivialité.
“Ce qui n’empêche pas nos deux équipes de vouloir gagner ses matchs de foot à 7 en ‘compète’ ou en loisir, modère Robert Squillace, le président. Beaufrère de David Bettoni, ancien adjoint de Zidane au Real de Madrid, il reste avant tout un passionné du ballon rond. “Je suis passé un temps au Surville Olympique, en FSGT, avec quelques membres de mon club. Durant les années quatre-vingt jusqu’à fin
J’ai même franchi en tête le col du Calvaire. Sur le 216 km, il y a eu cinq abandons sur la quinzaine de participants. J’ai des souvenirs plein la tête, comme le passage près des vignes vers Châlons-en-Champagne. Décor sublime.”
Les marcheurs ont traversé trois régions, huit départements et cent cinquante communes. Azzouz a fini 6e au général et 5e masculin. “Pendant quinze jours, repos total. Mais je vais m’empresser d’aller remercier Abdel, à J’aime Chaud, avenue Jules-Guesde, qui m’a donné un coup de main.” Bonne nouvelle, le Paris-Colmar rebaptisé Paris-Alsace est reconduit l’an prochain. L’artiste va se lancer sur le 432 km. Il va devoir mettre les bouchées doubles. g
DJAMEL YOUNSI
quatre-vingt-dix, nous étions tous à l’apogée de nos carrières. En 1995, Surville a remporté la coupe de France de la fédération sportive et gymnique du travail, et nous, avec quelques renforts tout de même, nous avons réussi à remporter plusieurs titres de champion du Rhône, deux coupes… Mais toujours avec cet esprit collectif et chaleureux.”
En 2023, l’Olympique Vénissieux compte une trentaine de licenciés, s’entraîne toujours au stade Pierre-Albalate, invariablement au foot à 7 (en semaine)... et privilégie la camaraderie, comme lors de ce tournoi de pétanque qui a réuni 18 doublettes au stade Jean-Guimier, le 3 juin dernier, et qui s’est conclu par la pause réconfort obligatoire. Avec modération. g
Au moment où cette édition du journal Expressions était en cours d’impression, Ermanno Di Miceli, originaire de Castres, achevait son incroyable défi : traverser la France en pratiquant le “swinrun” (courir et nager), sur 1 450 km, en partant de Bray-Dunes. Située à 12 km de Dunkerque, cette commune possède la particularité d’être la plus septentrionale de France.
En courant entre 30 à 40 km par jour, à allure modérée, et en nageant de 3 à 4 km en piscine ou en eau libre, Ermanno s’est lancé, le 15 mai, dans une sacrée aventure. Il a fait une étape sportive à Vénissieux le 30 mai, où il a nagé quelques kilomètres au centre nautique intercommunal. Accueilli par les responsables de l’équipement nautique ainsi que par deux élus (Véronique Forestier et Jean-Maurice Gautin, respectivement adjointe à l’Éducation et adjoint à la Sécurité), ce triathlète de 43 ans, natif de Chartres, s’est livré à quelques confidences.
“Je suis d’origine franco-italienne. J’ai pensé qu’il serait intéressant de trouver un moyen de faire vivre
cette histoire franco-italienne, et c’est ainsi que j’ai découvert les voies romaines ancestrales, en particulier l’une des Via Agrippa qui relie plus ou moins la France à l’Italie… J’ai souhaité allier l’utile à l’agréable en soutenant deux causes qui me tiennent à cœur : la fondation “Imagine For Margo”, engagée dans la lutte contre le cancer infantile, et l’association “Une bouteille à la mer”, qui sensibilise aux menaces environnementales.” Un pari sur lui-même également, comme il l’a expliqué avant de se rendre aux Chères, son lieu d’hébergement du jour : “J’avais envie de me découvrir et de repousser mes limites lors de ce défi solidaire et solitaire.” g
Le Lien organise son vide-greniers L’association Le Lien organise son vide-greniers à Parilly le dimanche 18 juin, de 6 à 18 heures, avenue Marius-Berliet (à côté d’Emmaüs). Emplacement : 20 euros, 4 euros le mètre. Entrée gratuite pour les visiteurs. Renseignements et réservations au 06 26 90 00 54.
Jardins et balcons fleuris
Menus du 14 au 27 juin
Mercredi 14 : taboulé à la grecque, gratin de quenelles et chèvre, brocolis à l’échalote*, fromage, fruit de saison, pain*.
Jeudi 15 : betteraves vinaigrette maison, escalope de poulet panée aux cornflakes ou croustillant fromager*, coquillettes* (+fromage râpé), crème dessert chocolat, pain*
Vendredi 16 : salade de pois chiches, filet de poisson à l’oseille, carottes* à la coriandre, fromage, fruit de saison, pain*
Lundi 19 : salade verte* / vinaigrette maison / croûtons à l’ail, salade de pommes de terre / dés de fromage / œuf / sauce rémoulade, fromage, fruit de saison*, pain*
Goût Tagada, mangue, barbe à papa, bonbon licorne ou encore marshmallow, les “puffs” sont des petits tubes colorés que l’on peut inhaler et dont raffolent les adolescents. Avec des saveurs qui attisent la curiosité, ces cigarettes électroniques peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des consommateurs. Vendues dans les bureaux de tabac entre 8 et 12 euros, les “puffs” (bouffées en anglais) sont sous le feu des projecteurs depuis quelques mois.
D’après l’Alliance contre le tabac, 13 % des adolescents ont déjà consommé ces cigarettes électroniques jetables, alors qu’elles sont interdites à la vente pour les mineurs et qu’elles présentent de nombreux dangers pour leur santé. La “puff” peut déjà être une porte d’entrée vers le tabagisme, puisqu’elle contient de la nicotine.
La composition et la toxicité des arômes fantaisistes proposés ne sont pas encore connues. D’après des études américaines, certains vapoteurs seraient atteints de bronchites asthmatiformes. Ces tubes, faits de plastiques et avec une batterie au lithium, sont également un danger pour l’environnement. De nombreux pays ont commencé à les interdire comme l’Allemagne, la Belgique, l’Irlande et plus récemment la NouvelleZélande. Dans Le Monde, un collectif de plus de vingt médecins, tabacologues et défenseurs de l’environnement a rédigé une tribune pour demander leur interdiction en France. Une proposition de loi a été déposée par une députée écologiste des Hautsde-Seine, elle devrait être examinée à la fin de l’été. g P.G.
Les inscriptions pour le concours annuel des maisons, jardins et balcons fleuris seront closes le 30 juin. Le concours s’adresse aux particuliers et aux organismes gestionnaires de logements collectifs et aux associations représentatives de résidents. Six catégories sont ouvertes : maison avec jardin visible de la rue ; balcon, terrasse ou fenêtres visibles de la rue ; immeuble collectif ; établissements commerciaux ; jardin potager fleuri ; jardin pédagogique. Plus de renseignements au 04 72 21 44 33.
Étude sur l’électrohypersensibilité
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) lance une étude sur l’électrohypersensibilité en Auvergne-RhôneAlpes. Face aux connaissances scientifiques actuelles, aucun lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant électrohypersensibles (EHS) et leur exposition aux ondes électromagnétiques n’a pu être prouvé. Pour continuer la recherche, l’Anses est à la recherche de volontaires qui pensent être EHS. Informations : ehs.sepia@ gmail.com ou par téléphone au 07 88 49 70 73.
Depuis le 9 mai et jusqu’au 29 septembre prochain, Sytral Mobilités organise une concertation citoyenne pour l’élaboration du Plan de mobilité des territoires lyonnais. Il s’agit de définir les nouvelles mesures et actions à engager dès 2025 et jusqu’à 2040 sur tous les modes de déplacements. Le périmètre concerné rassemble 263 communes et 1,9 milli on d’habi -
tants, du cœur de la ville centre jusqu’aux territoires ruraux en passant par les villes de périphérie.
Sytral Mobilités met à disposition du public divers outils pour s’informer et contribuer au projet.
S’informer :
• En consultant les documents en version numérique sur la plateforme à l’adresse suivante : mobiliteterritoireslyonnais.fr
• En consultant le cahier de concertation, aux horaires d’ouverture, à l’accueil de l’organisme, situé au 21, boulevard Marius-Vivier-Merle, 69 003 Lyon.
S’exprimer :
• mobiliteterritoireslyonnais.fr
• concertation-citoyenne-pdm@ sytral.fr
• Par voie postale : Sytral Mobilités - CS 63 815 69 487 Lyon CEDEX 03. g
Mardi 20 : courgettes râpées / vinaigrette à l’ail maison, suprême de poisson grillé / citron, ratatouille, fromage, tarte au citron meringuée, pain*.
Mercredi 21 : salade de tomates / maïs / vinaigrette maison, gratin de quinoa aux petits légumes, fromage, île flottante et crème anglaise, pain*
Jeudi 22 : crêpe au fromage, goulash de boeuf * ou cake aux haricots blancs, purée de céleri, fruit de saison, pain*
Vendredi 23 : cubes de poisson pané aux céréales / ketchup maison / citron, frites, fromage, fruit de saison, pain*
Lundi 26 : salade de lentilles / vinaigrette maison, nuggets de légumineuses*, haricots verts à l’échalote, fromage blanc nature*, fruit de saison*, pain*
Mardi 27 : salade de fonds d’artichauts / vinaigrette maison, filet de poisson à la bahianaise, semoule*, fromage*, fruit de saison, pain*. (*) Produits Bio.
La Ville peut être amenée à modifier ces menus, consultables sur www.venissieux.fr.
● Charles-Perrault
Permanence jeudi 15 juin à 18 heures. Centre social EugénieCotton (23, rue Georges-Lyvet).
Président : Jeff Ariagno.
● Parilly
Permanence jeudi 15 juin à 18 h 30.
Foyer Marcel-Sembat (11, bd MarcelSembat). Président : Murat Yazar.
● Gabriel-Péri
Mercredi 21 juin à 18 heures. Restaurant scolaire primaire GabrielPéri (1, rue Prosper-Alfaric).
Président : Yannick Bustos
● Saint-Exupéry
Mercredi 21 juin à 18 heures. Maison de quartier Darnaise, salle festive (45, boulevard Lénine).
Président : Saïd Hamidou Allaoui
● Charréard/Max-Barel
Jeudi 22 juin à 18 heures. Foyer
NUMÉROS RAPIDES D’URGENCE
Samu : 15
Police secours : 17
Pompiers : 18
Sourds et malentendants : 114
Max-Barel (1, rue Max-Barel).
Président : Nicolas Porret
● Anatole-France/Paul-Langevin
Mardi 27 juin à 18 h 30. Maison des fêtes et des familles (20, avenue de la Division-Leclerc).
Présidente : Amel Khammassi
● Léo-Lagrange/Louis-Pergaud
Jeudi 6 juillet à 18 h 15. Foyer
Claude-Debussy (1, rue ClaudeDebussy).
Président : Karim Seghier
Fêtes de quartier
● Jean-Moulin/Henri-Wallon
Samedi 17 juin, de 14 heures à 18 heures, au belvédère qui surplombe le collège Jules-Michelet.
● Centre/Gabriel-Péri
Samedi 24 juin, de 14 heures à 18 heures, place Léon-Sublet. g
Violences conjugales, victime ou témoin : 39 19
SOS Médecins : 04 78 83 51 51
MAISON MÉDICALE DE GARDE : 17, place de la Paix 04 72 33 00 33.
Ouverte tous les soirs de 20 heures à minuit ; les samedis de midi à minuit ; les dimanches et jours fériés 10 heures à minuit.
Conseiller numérique au Manu’Village de l’Afpa jusqu’en mai dernier, Florent Salem publie chez Books on Demand “Vicissitudes”, un recueil de contes illustré par Vanille Hurel.
S’il fallait présenter en quelques mots Florent Salem, on dirait qu’il est conseiller numérique mais qu’il a également un pied dans la correction de manuscrits et la création de contenus rédactionnels pour le web. Sa première fonction, il l’a récemment exercée au Manu’Village de l’Afpa, à Vénissieux. “De novembre 2021 à début mai 2023, je me suis occupé des ateliers numériques. Après la crise des Gilets jaunes, on a constaté un manque de services publics et une fracture numérique qui touchait plus ou moins 13 milli ons de personnes dans le pays. Des conseillers ont été recrutés et formés à cette occasion. J’aidais les gens à faire leur CV mais aussi dans tout ce qui concernait les thématiques liées à l’insertion, répondre aux urgences administratives ou contrôler ses données personnelles.”
Mes nouvelles peuvent être très directes, punchy Il ne faut pas que l’écriture perde sa spontanéité.”
Parallèlement à cette activité, Florent travaille en freelance depuis 2019 comme lecteur et correcteur. “J’écris depuis gamin. J’ai été formé aux métiers du livre et de l’édition et je n’ai jamais cessé d’écrire et de corriger des textes.”
Les sorcières ont-elles bercé l’enfance du petit Salem ? On trouve en effet dans Vici ssitudes une petite fille à la langue de serpent ou un jeune homme laid qui se retrouve, suite à une malédiction ancestrale, transformé en éphèbe.
Publié en janvier chez Books on Demand, une plateforme d’auto-édition, cet ouvrage est illustré par Vanille Hurel. “Un livre , s’amuse Florent, écrit
sans Chat GPT.” Il précise : “Ce sont des récits qui reprennent la structure du conte traditionnel. Ces grosses nouvelles, qui font de vingt à quarante pages, sont des fictions pur jus qui partent d’histoires merveilleuses ou fantastiques. Elles jouent sur la symbolique, ce que permet le conte. Un texte parle ainsi d’une relation avec un pervers narcissique et le parallèle est fait avec la figure de l’Ogre.”
D es contes à l ’ ancienne Chaque aventure est intemporelle et nous plonge dans un univers de “conte à l’ancienne”, ainsi que le résume Florent. “On ne trouvera pas de smartphones ni de villes développées ni de lieux identifiables.”
Au sujet de la plateforme ellemême, il ajoute que le livre est publié à la demande — ce qui résout le problème des invendus — et est produit en Europe. Florent était encore étudiant lorsqu’il a publié son premier texte dans un webzine “On se corrigeait les uns les autres. Puis, j’ai écrit deux romans. L’un est resté au fond des cartons, l’autre est disponible sur la plupart des plateformes et s’intitule Crépusculaire. C’est un thriller sur une nouvelle drogue de synthèse qui contient un vieux bacille remontant à la préhistoire. Lorsque j’écris, je laisse les personnages vivre leur vie sur un canevas de base. Je peux ainsi réajuster l’histoire au fur et à mesure. C’est un mauvais réflexe…”
Il sourit et explique : “Je suis en effet comédien amateur dans une association lyonnaise, le C.L.A.P., où je fais de l’impro depuis quatre ans. On a dix à vingt secondes pour poser les choses devant le public. Pour cela, mes nouvelles peuvent être très directes, punchy. Il ne faut pas que l’écriture perde sa spontanéité.”
Pour Vicissitudes, il revient sur la structure des contes classiques qui, dit-il, “invitent à développer
une vision, une perspective sur un point particulier”. Il poursuit : “J’aime leur approche : distraire le lecteur et édifier le public. Plutôt qu’une morale, les contes donnent une perspective. Et puis, ils ont un format universel et viser l’universel permet de réfléchir sur l’hu-
manité et la vision qu’on en a.”
Florent mûrit déjà d’autres projets : un recueil de textes de science-fiction cyberpunks , un thriller , lui aussi flirtant avec la SF, et un manuel technique sur les randonnées et les treks.
“Plus d’autres encore, sourit-il,
“La littérature qui n’a pas d’impact est un peu triste”, assure Florent Salem. Aussi, le recueil Vicissitudes fait-il vibrer, selon son auteur, “quelques cordes sensibles”, tant plusieurs de ses lecteurs se sont sentis touchés. “Je suissurprisdelaréceptiondecertainstextes”, expliquet-il. Bien que lui paraissant plus personnels, ils ont été très appréciés. Florent donne un exemple : “Dans un récit, une famille en cours de dislocation est enfermée dans l’œil d’un cyclone. Ce genre de trajectoire familiale parle aux lecteurs.”
Florent a classé ses contes par ordre chronologique d’écriture, “du plus vieux au plus récent, à un ou deux échanges près”. En outre, ajoute-t-il, on trouvera égale-
comme une bédé, mais je vais déjà essayer de finaliser ceux qui sont en cours.” g
JEAN-CHARLES LEMEUNIER “Vicissitudes” de Florent Salem, Books on Demand, 18 euros (9, 99 euros en e-book). Disponible sur les plateformes : Fnac , Amazon, Decitre, Cultura…
ment un poème. Lequel, avec une des nouvelles, avait déjà été publié dans une revue et une anthologie. “Le reste est inédit !”
Parmi tous les personnages qui peuplent les histoires de Vicissitudes, on en trouvera un proche du Dorian Gray d’Oscar Wilde que Florent résume par cette question : “Si la beauté intérieure était malmenée par la vie ?”
Bref, des textes “relativement sombres, qui ne s’adressent pas forcément à un public adulte et qui peuvent ouvrir des discussions entre parents et enfants. Certains traitent de sujets que les parents ne vont pas aborder. Le mieux est bien sûr qu’ils lisent d’abord le livre pour savoir s’il convient à leurs enfants”
