Expressions 757

Page 1

La Ville crée son Festi’Jeunes

Du débat, des projets valorisés, du numérique : le programme du tout premier festival dédié à la jeunesse de Vénissieux, baptisé Festi’Jeunes, vient d’être dévoilé. L’événement se déroulera sur trois dates : le 31 mai, ainsi que les 2 et 3 juin. Il a pour ambition de devenir “incontournable” pour les jeunes Vénissians.

SANTÉ

Comment lutter contre le moustique-tigre ?

Le moustique-tigre est potentiellement vecteur de la dengue ou du chikungunya. Présent à Vénissieux comme partout dans la métropole de Lyon, il fait l’objet d’une vigilance accrue de la part de l’Agence régionale de santé. Faute de pouvoir l’éradiquer, comment peut-on lutter contre ce nuisible ?

PAGES 9 À 11 PAGE 3

PHOTO D.R.

xpressionse

L

Découvrez le programme de cet événement populaire et gratuit ! PAGE 12

N° 757 du 17 au 30 mai 2023

www.expressions-venissieux.fr

ENFANCE

Inauguration de la maison Anne-Sylvestre

P. 4

RÉSIDENCE AULAGNE

De nouveaux logements en construction

P. 5

CULTURE

Jour du livre : rendez-vous le 20 mai

P. 13

SPORT

Elles ont couru pour elles

PHOTO D.Y.

édition de Courir pour elles a attiré plus de 14 000 personnes, dimanche 14 mai.

Un festival pour danser encore e s n o u v e l l e s d e V é n i s s i e u x
JEUNESSE
PHOTO JULIE CHERKI
Du 14 au 16 juillet, les Fêtes escales et le parc Dupic accueilleront de nombreux artistes, de Lujipeka à HK en passant par Jey Khemeya.
P. 16
Gyslain.N, “au confluent de la chanson, du hip-hop et du spoken word”

Le Réseau d’alerte demande à être reçu en Préfecture

Une soixantaine de militants se sont rassemblés en faveur du droit au logement. Le Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians a annoncé qu’il allait solliciter un rendez-vous en Préfecture.

MÉMOIRE Transmettre, encore et encore À

Àl’appel du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians, une soixantaine de personnes se sont rassemblées le jeudi 11 mai en fin de journée, sur l’esplanade Jean-Cagne, pour demander au gouvernement de “revoir sa politique en matière de droit au logement”. Ce rassemblement se tenait quelques jours après l’annulation par le tribunal administratif des arrêtés du maire interdisant sur le territoire de la commune les expulsions locatives sans solution de relogement, les coupures énergétiques et les saisies mobilières.

“L’expulsion est une pratique traumatisante, rappelait André Mazuir, porte-parole du Réseau d’alerte et de solidarité. C’est une procédure inhumaine qui n’apporte aucune solution et aggrave les difficultés.

(...) Nous sommes en faveur d’un vrai service public du logement, pour que des familles n’aient plus la crainte terrible de se retrouver à la rue, parfois avec des enfants.”

André Mazuir a annoncé qu’il allait solliciter un rendez-vous en Préfecture, afin de faire entendre ses arguments. D’autres militants, issus de la CNL ou encore de Jamais sans toit, ont précisé soutenir

cette démarche, “portant des propositions de bon sens dans une France marquée par une accentuation de la précarité”.

Et Vénissieux est bien sûr loin d’être épargnée par cette explosion de la précarité. Les programmations d’expulsions ont augmenté de 32 % en un an, et les recours à la force publique ont doublé. Cette année, 11 expulsions sont programmées, dont cinq sont déjà effectives.

“La précarité n’est pas une fatalité, mais la conséquence de choix politiques, a déclaré Michèle Picard lors du rassemblement. Tout augmente, sauf les salaires qui ne permettent plus de vivre dignement. (...) Face à l’urgence, l’État doit assumer ses responsabilités. Et ce, en créant un véritable service public du logement, en relançant une politique du logement ambitieuse pour les milliers de personnes à la rue, en augmentant l’offre de logements sociaux, des logements décents, accessibles et dignes. En accélérant la rénovation des logements pour lutter efficacement contre la précarité énergétique. En répondant aussi à l’insuffisance criante de places en hébergement d’urgence.” g

PLAN DE MOBILITÉ Lancement d’une concertation citoyenne

Depuis le 9 mai et jusqu’au 29 septembre prochain, Sytral Mobilités organise une concertation citoyenne pour l’élaboration du Plan de mobilité des territoires lyonnais.

Il s’agit de définir les nouvelles mesures et actions à engager dès 2025 et jusqu’à 2040 sur tous les modes de déplacements. Le périmètre concerné rassemble 263 communes et 1,9 mil lion

d’habitants, du cœur de la ville centre jusqu’aux territoires ruraux en passant par les villes de périphérie.

Sytral Mobilités met à disposition du public divers outils pour s’informer et contribuer au projet.

S’informer

• En consultant les documents en version numérique sur la plateforme www.mobiliteterritoireslyonnais.fr

• En consultant le cahier de concertation, aux horaires d’ouverture, à l’accueil de l’organisme, situé 21, boulevard Marius-VivierMerle, 69 003 Lyon.

S’exprimer

• Sur la plateforme collaborative www.mobiliteterritoireslyonnais.fr

• Par mail : concertationcitoyenne-pdm@sytral.fr

• Par voie postale : Sytral Mobilités - CS 63 815 - 69 487 Lyon cedex 03. g

Vénissieux, depuis maintenant quelques années, les cérémonies mémorielles sont systématiquement marquées par l’implication d’enfants et d’adolescents. Le 8 mai, pour le 78e anniversaire de la capitulation sans condition des armées nazies, les jeunes élus du CME ceints de leur écharpe tricolore étaient fidèles au rendez-vous. On notait également la présence des cadets de la Sécurité civile du collège Michelet. Sans oublier des élèves du collège Paul-Éluard qui, avec leurs professeurs, ont travaillé en amont sur la Seconde Guerre mondiale. Tour à tour, ils ont lu avec aplomb et gravité des textes de Paul Éluard, le grand poète de la Résistance, ou encore de Charlotte Delbo, rescapée d’Auschwitz-Birkenau, dont le livre Aucun de nous ne reviendra raconte une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l’ont pas vécue. En ouverture de cette cérémonie suivie par de nombreux habitants, Michèle Picard et sa première adjointe, Yolande Peytavin, ont procédé au traditionnel dépôt de gerbes de fleurs au pied du monument de la Libération. Pour symboliser la transmission de la mémoire, les deux

élues étaient accompagnées d’enfants et des représentants locaux de l’association nationale des anciens combattants (ANACR), Jacqueline Sanlaville et Roger Gay. Ce dernier, alertant sur le retour de la guerre en Europe, a lancé “un appel à poursuivre sans relâche le combat en faveur de la sécurité et de la paix”.

“ 39-45 est plus qu’une guerre mondiale, c’est un choc de civilisation, un gouffre, une rupture au cœur du XXe siècle, rappelait Michèle Picard dans son discours. (…) Si le régime de Vichy va commettre l’irréparable en acceptant de participer à la déportation des juifs étrangers vivant en France, il y a aussi l’autre France, celle qui dit non à la soumission. Aujourd’hui, il faut se souvenir de ces femmes et de ces hommes, héroïques dans l’anonymat, du Conseil national de la Résistance et de la République sociale qu’ils vont nous offrir. Nous avons une dette envers eux, et cette dette est de ne jamais les oublier. Il nous faut donc transmettre, encore et encore aux jeunes générations, et à ce sujet je tiens à saluer l’implication des collégiens de PaulÉluard et de Jules-Michelet.” g G.L.

Actus Mercredi 17 mai 2023 - n° 757/ EXPRESSIONS PHOTO G.M. 2
LOGEMENT
G.L.
Enfants et adolescents ont été au centre de la cérémonie de commémoration du 8 mai 1945.
PHOTO

La Ville crée un festival dédié à la jeunesse vénissiane

Le Festi’Jeunes, premier du nom, est né. L’agenda vient d’être dévoilé, l’événement s’étalera sur trois dates : le 31 mai et les 2 et 3 juin 2023.

Il y a un temps pour tout, a-t-on coutume de dire. Au Festi’Jeunes, il y en aura trois : un temps pour les débats, un temps pour la valorisation de projets et un temps pour le numérique. “ Trois journées, trois ambiances”, mentionne le dépliant dévoilé ce jeudi 11 mai lors de la conférence de presse de présentation de ce nouvel événement 100 % jeunes.

Le mercredi 31 mai, le vendredi 2 juin et le samedi 3 juin, ce festival mettant à l’honneur la jeunesse de Vénissieux sera ouvert aux 11-25 ans et à leurs parents.

Au cinéma Gérard-Philipe, à la salle de concerts Bizarre ! comme à la salle polyvalente Joliot-Cu-

rie, le programme est très varié. Il promet une douzaine d’heures d’échanges, de rires, de réflexions, de découvertes, de jeux et de danse. “Tout a été établi avec le soutien d’un collectif de douze jeunes”, précise Nacer Khamla, adjoint municipal aux sports, à la jeunesse et aux familles.

“Faire du Festi’Jeunes un rendez-vous incontournable”

Conçu par les jeunes et pour les jeunes, le festival illustre tout le potentiel et l’énergie qui caractérisent les nouvelles générations issues des banlieues. “Notre jeunesse est si variée, si diverse, que nous tenons à la valoriser, à lui donner les moyens de s’exprimer,

STORES ET VOLETS ROULANTS

- MIROITERIE

à mettre en avant ses réussites, ses réalisations, ses aspirations”, avance Michèle Picard. Le maire mise beaucoup sur la réussite du Festi’Jeunes : “Cette première édition n’est pas l’aboutissement de nos actions et missions pour les jeunes mais un moment fort qui leur appartient, estime Michèle Picard. Inscrit dans notre plan de mandat, ce premier Festi’Jeunes va prendre ses marques. Nous souhaitons qu’il devienne un rendez-vous incontournable, à l’image de notre festival Essenti’Elles ou, plus récemment, de notre forum Rendez-vous avec ma santé.” g

ALUMINIUM

g Mercredi 31 mai : “Place O débat”, au cinéma Gérard-Philipe (18 heures - 21 heures)

18 h 30 : joute verbale autour de l’éloquence.

19 h 30 : table ronde intergénérationnelle sur le thème “Vénissieux hier, Vénissieux aujourd’hui”. Animée par Julien Maniez, animateur radio France Bleu. Une synthèse graphique des échanges est réalisée en temps réel par Le Trait de Lou. Exposition : Mon quartier, ma ville : parlons-en ! g Vendredi 2 juin : “Valorisation de parcours et de projets” à Bizarre ! (19 heures - minuit)

19 heures : 12 portraits de jeunes et de collectifs de jeunes engagés dans leur ville.

20 h 45 : plateau d’humoristes avec Soso La Barbe, Farouk, Thomas Fernandez, en partenariat avec l’association La Perche. 22 heures : dancefloor de Bizarre! avec DJ Greezly du collectif La Fougue.

Collecte de fournitures scolaires pour l’association Terre des Lions. g Samedi 3 juin : Pratiques numériques à la salle Joliot-Curie (14 heures - 18 heures)

Découverte de pratiques numériques pédagogiques et ludiques : 10 ateliers de découverte et d’initiation (robotique, fablab, escape game, réalité virtuelle). Phases finales d’un tournoi du jeu vidéo Mario Kart. Commentaires en direct et diffusion sur Twitch avec le streamer vénissian Amar Volte.

Festi’Jeunes 2023 s’appuie sur huit partenaires : Fréquence école, Bus de l’orientation, Le Moutard, La Perche, Planète sciences, Autonabee, Park events, Collectif pourquoiPas ! ?.

EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 3 Actus
FESTI’JEUNES
FABRICE DUFAUD
Fabricant installateur - Produits verriers - Vitrage isolant 143 chemin du Charbonnier - 69800 Saint-Priest - Tél.: 0478008077 MENUISERIE
et PVC
VITRERIE
PHOTO F.D.
Le streamer Amar Volte et l’humoriste Farouk seront présents 3 journées, 12 heures d’activités CAPTURE D’ÉCRAN TWITCH AMAR VOLTE AFFICHE DROITS RÉSERVÉS

ENFANCE La maison Anne-Sylvestre inaugurée

L’équipement, d’un coût de 3,8 millions d’euros, peut accueillir de 170 à 180 enfants âgés de 6 à 11 ans.

Un espace pensé pour les petits Vénissians, où ils peuvent évoluer en autonomie et en sécurité. La nouvelle maison de l’enfance AnneSylvestre, placée au cœur du quartier Max-Barel, assure une continuité avec le groupe scolaire et la crèche, situées à seulement quelques pas du nouvel établissement.

“ Notre nouvel équipement va nous permettre de mieux absorber les évolutions démographiques , a déclaré Michèle Picard, maire de Vénissieux, lors de l’inauguration de la maison de l’enfance, ce vendredi 5 mai. Face à l’ensemble de ces défis et à la priorité que notre Ville accorde à l’enfance et la petite enfance, l’ambition devait être au rendez-vous.” Pari réussi. Cette maison de l’enfance est une très belle réalisation architecturale. De grands espaces de jeux, de découvertes et de repos, des volumes orignaux en forme de donjon ou de cabane, des fenêtres arrondies comme des longues-vues et surtout un espace extérieur de 900 m2 : “la salle d’activité principale” d’après l’architecte de la Ville, Denis Guillet.

E ntr E 170 E t 180 E nfants accu E illis

Les équipes ont réfléchi à un aménagement pensé pour les enfants, pour qu’ils puissent créer, exprimer et découvrir de nouvelles activités. Le rez-de-chaussée est pour les petits et l’étage pour les grands ”, décrit Claudine Urineux, responsable du service

enfance. Au total, 170 à 180 enfants entre 6 et 11 ans vont pouvoir profiter de cet espace pendant les temps périscolaires à Max-Barel, le midi et le soir et les temps extrascolaires pour Max-Barel, Charréard et Pasteur. Le coût total pour cette maison de l’enfance est de 3,8 millions d’euros, dont 1,3 million d’euros de participation de l’État au titre de la dotation politique de la Ville et 300 000 de la CAF. Ces deux partenaires étaient présents

CENTRE SOCIAL PARILLY Un nouvel espace de jeux

Une aire de jeux toute neuve pour les enfants du centre social de Parilly.

Mardi 9 mai, Michèle Picard, accompagnée de Véronique Forestier, élue en charge des centres sociaux et de Sylvianne N’Guyen, vice-présidente de la CAF du Rhône, a inauguré ce nouvel espace installé dans la cour.

“ Le centre social de Parilly fait partie intégrante du quartier, observait Michèle Picard. Depuis 40 ans, il n’a cessé de se transformer pour répondre aux envies et

besoins des habitants. C’est aussi le sens de ce nouvel aménagement qui permettra d’améliorer l’accueil des enfants du centre de loisirs avec une aire de jeux spécifiquement dédiée aux 3-5 ans.” Le maire a aussi profité de ce moment pour rappeler le rôle essentiel des centres sociaux auprès des habitants pour les aider à retisser des liens, trouver aide, écoute et soutien, notamment dans ce difficile contexte économique et social. “Le centre social a toujours su répondre aux besoins de ce territoire en pleine expansion urbaine et démographique avec le soutien de la commune et de la CAF”, a souligné Sylvianne N’Guyen. Désormais, il ne manque plus que le soleil. Dès le retour de la douceur printanière, on ne doute pas que les enfants du centre social seront ravis de pouvoir profiter de cette nouvelle aire de jeux. g

pour l’inauguration. Édith Galland, présidente du conseil d’administration de la CAF du Rhône, a salué ce “beau projet avec une architecture novatrice, colorée et originale”. De son côté, l’État, représenté par Salwa Philibert, sous-préfète en charge de la politique de la ville, voit dans la maison de l’enfance “un espace important sur le plan local qui apportera un cadre de vie plus agréable pour les habitants et un lieu ressource au sein du quartier”. Pour clôturer l’inauguration, un temps musical a été proposé par l’école de musique. Avec Christophe Waldner au piano, Lina a interprété avec émotion la chanson Une sorcière comme les autres, écrite et composée par Anne Sylvestre. Une artiste que la Ville a souhaité mettre à l’honneur. “Après Flora Tristan, Simone Veil ou encore Lise London, cette dénomination féminise un peu plus nos rues et espaces publics, a souligné Michèle Picard. Une représentation et une présence bien trop souvent réservées aux hommes dans la très grande majorité de villes fran-

çaises.” Un hommage salué par les filles d’Anne Sylvestre, “émues et touchées de cette initiative”. g

Des espaces pensés pour les enfants

g Rez-de-chaussée : pour les plus petits, deux salles d’activités de 60 m2 et une salle d’arts-plastiques de 40 m2 composent le bas de la maison de l’enfance avec une cuisine, un bloc sanitaire et le bureau des animateurs.

g Premier étage : quatre salles d’activités de 60 m2 sont disponibles à cet étage. Elles peuvent être modulées par les animateurs afin de créer deux grandes salles de 120 m2 chacune pour varier les usages. Un bloc sanitaire est aussi présent.

g Cour extérieure : une cour aménagée de 900 m2 vient compléter l’équipement. Elle est en lien direct avec la Halle à grains.

Actus 4 Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS
POUTCHIE GONZALES
P.G.
PHOTO P.G. PHOTO P.G. PHOTO EMMANUEL FOUDROT PHOTO JEAN VIVIAN DRC VILLE DE VÉNISSIEUX

La résidence Aulagne poursuit sa mue

Nouvelle étape importante dans la transformation de la résidence Aulagne : 70 logements sociaux sont construits, côté est, en lieu et place des cinq bâtiments détruits. Et côté nord, un programme d’accession de taille équivalente est en projet.

où ils ont leurs habitudes, leurs attaches, leur voisinage. Les opérations de reconstruction obligent bien souvent les familles les plus modestes à chercher un nouveau logement en 3e ou 4e couronne.”

À Aulagne, les trois bâtiments neufs s’élèveront sur cinq niveaux. Ils abriteront des appartements allant du deux au cinq pièces. Chaque foyer pourra profiter d’un espace extérieur : balcon ou rez-de-jardin. Le programme comprend 14 logements destinés aux séniors.

Réhabilitation thermique : 36 logements rénovés

Les cinq immeubles d’habitation, bâtis dans les années trente, donnaient sur la partie est du square Aulagne. Ils ont été détruits entre novembre 2018 et m ai 2019, après avoir montré d’inquiétants signes de faiblesse. L’urbanisme ayant peur du vide et les besoins en logement étant croissants, le trou laissé par la démolition de ces vieux HLM est en passe d’être comblé.

Sur ce ténement où vivaient

126 familles, Lyon Métropole Habitat (LMH) produira 70 nouveaux logements locatifs sociaux. Leur livraison est attendue fin 2024. L’offre sociale restante est répartie sur

deux autres sites à Vénissieux : 12 logements intègrent déjà le nouveau bâtiment de la résidence Ambroise-Croizat, 44 autres seront créés dans le nouveau quartier du Grand Parilly.

71 logements en accession côté République

“ Dans les grands programmes d’aménagement urbain ou de rénovation, nous avons toujours veillé à maintenir le tissu social en place, a déclaré le maire Michèle Picard après avoir symboliquement posé la première pierre, mercredi 3 mai. Nous faisons en sorte que les résidents qui le souhaitent restent dans le quartier

RENOUVELLEMENT URBAIN

Un second volet concerne la partie nord. Côté avenue de la République, 71 appartements en accession libre seront commercialisés. L’aménagement nécessitera le déclassement de la rue Aulagne du domaine public. L’immeuble disposera de locaux commerciaux au rez-de-chaussée.

“Nous avons travaillé avec la mairie pour la rétrocession du foncier vers un opérateur privé, précise Bénedicte Chaillot, directrice de la maîtrise d’ouvrage chez LMH. Le lauréat sera déterminé dans quelques semaines.” g

FABRICE DUFAUD

Coût du projet de reconstruction : 11,6 millions d’euros. Subventions : 100 000 euros d’Action Logement, 64 000 euros de la Métropole de Lyon et 49 000 euros de la Ville de Vénissieux.

Côté impair, un seul bâtiment a échappé à la démolition : celui situé à proximité de la rue Gabriel-Péri, qui date des années cinquante. Les 36 logements qui le composent ont bénéficié d’une importante réhabilitation thermique. L’intervention sur site occupé aura duré 15 mois. Les dernières finitions devraient intervenir en septembre.

Cette cure de jouvence est similaire à celle dont ont bénéficié les trois bâtiments (116 logements) à l’ouest de la place entre 2013 et 2016. La rénovation avait fait passer l’étiquette énergétique de D à B. Ici, l’opération consistait principalement à réaliser des travaux d’isolation en façade et dans les combles, remplacer les équipements thermiques, raccorder les logements à une nouvelle sous-station de chauffage urbain, installer des volets roulants et des VMC et rénover les pièces humides.

“Il s’agit avant tout d’apporter du confort aux locataires, précise Karen Loyer responsable d’opérations immobilières chez LMH Jusqu’ici, ils étaient chauffés par des chaudières à gaz individuelles.”

La résidence sera bientôt clôturée et chaque appartement disposera d’une place de stationnement. Le montant global de l’opération s’élève à 2,1 millions d’euros, soit 58 000 euros par logement. “Il y a vraiment du changement, apprécie la famille Midoun. C’est tout propre. Pour le chauffage, on verra bien ce que ça donne sur la facture!”

Coût du projet de réhabilitation : 2,1 millions d’euros. Subventions : 126 000 euros d’Écoréno’v (Métropole de Lyon). LMH récupérera 66 500 euros de primes CEE (Certificats d’économie d’énergie).

Le projet Minguettes-Clochettes devient “quartier résilient”

Le projet de renouvellement urbain des Minguettes-Clochettes à Vénissieux et Saint-Fons a remporté, a-t-on appris le 4 mai, l’appel à projets “quartiers résilients” lancé par l’ANRU. Il va ainsi faire partie des 25 premiers quartiers pilotes du dispositif du même nom, porté par le Ministère de la Ville, qui bénéficieront de subventions d’ingénierie, de dépenses de personnel et d’investissements pour sortir des énergies fossiles et anticiper le changement climatique.

“ Pour compléter les actions déjà engagées dans le cadre du NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement

urbain), explique-t-on à la Métropole, les opérations suivantes ont été plus particulièrement fléchées par la Métropole de Lyon et les Villes de Saint-Fons et Vénissieux dans le cadre de l’appel à projets ‘quartiers résilients’ : le soutien à la démarche ‘Anneau des parcs’, qui a pour but de relier le parc des Minguettes au parc Victor-Basch en favorisant les modes actifs, l’accompagnement en ingénierie pour coordonner l’intervention des acteurs locaux, le renforcement de l’ambition environnementale du projet du gymnase (performance énergétique, origine des matériaux, impact carbone).”

“Depuis de nombreuses années, Vénissieux

développe une politique ambitieuse de développement humain et durable, a commenté le maire, Michèle Picard. Avec 40 % de surfaces vertes, dont 20 % publiques, et quelque 164 hectares gérés par la Ville, l’empreinte verte de Vénissieux est une réalité au quotidien. La sélection du QPV MinguettesClochettes parmi les 25 premiers quartiers résilients retenus par l’ANRU est une très bonne nouvelle. Cet accompagnement supplémentaire permettra de renforcer les actions engagées face aux enjeux climatiques et énergétiques, dans le cadre de la rénovation urbaine de nos quartiers.” g G.M.

Actus EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 5 PHOTO F.D.
LOGEMENT
PHOTO ARHIVES EXPRESSIONS RAPHAËL BERT
La pose de la première pierre a eu lieu mercredi 3 mai 2023
PHOTO D.R.

MÉMOIRES DE LA GUERRE D’ALGÉRIE

Avancer ensemble

Des classes de troisième des collèges Triolet et Michelet travaillent sur la guerre d’Algérie avec des témoins, des associations et le cinéaste Ferhat Mouhali.

Dans le cadre des programmes d’histoire de 3e sur la décolonisation, des enseignants des collèges Triolet et Michelet ont décidé de travailler ensemble sur les mémoires de la guerre d’Algérie. “Nous avons déposé notre projet à la Métropole, explique Julie Guignard, enseignante à Triolet, et nous nous sommes rapprochés de l’ONaCVG (Office national des combattants et victimes de guerre), qui nous ont proposé une expo sur la guerre d’Algérie. Les élèves de Michelet ont été aux Archives départementales du Rhône et à la prison Montluc et les nôtres, grâce à l’association Coup de soleil, ont pu voir au cinéma Gérard-Philipe le film Ne nous racontez plus d’histoires de Ferhat Mouhali. Ils ont ensuite discuté avec lui. Nous avons également reçu dans nos classes quatre témoins, venus nous dire qu’il fallait concilier les mémoires.”

Depuis 15 ans qu’elle travaille sur le plateau des Minguettes, Julie

Guignard a bien compris que la guerre d’Algérie était un sujet familial et qu’il fallait en parler en classe. “Nos élèves ont découvert qu’il existait un autre mouvement que le FLN, le MNA. Que des violences avaient été commises par tous les camps. Ils ont fait également un travail sur les harkis, les porteurs de valises et tous ces Français qui ont pris position pour la libération de l’Algérie, tels Sartre et Beauvoir. Je remercie Marine

Sans, la nouvelle directrice du cinéma, qui nous a donné un sacré coup de main pour la rencontre avec le réalisateur, la mairie qui a financé son hôtel et la Métropole qui nous a aussi beaucoup aidés.”

“Il n’exIste pas une seule hIstoIre”

Ce 12 mai, les élèves de Triolet avaient donc l’occasion de rencontrer Ferhat Mouhali. “Je suis né et j’ai grandi en Algérie et je suis arrivé en France en 2014.

Carole Filiu Mouhali, ma femme,

qui est journaliste, est née et a grandi en France. Par rapport à cette guerre, chacun a reçu son histoire séparée. J’ai ainsi appris que tous les Algériens s’étaient levés d’un coup et avaient sorti tous les Français. Le monde était en noir et blanc, avec les bons et les méchants. Fille de pieds-noirs, Carole a entendu parler d’un para-

LYCÉE MARCEL-SEMBAT Des “mardis noirs” de revendications

Tous les mardis du mois de mai, des enseignants du lycée Marcel-Sembat se réunissent pour dénoncer les conditions d’enseignement.

demandes, justifiant que l’établissement “dispose de moyens suffisants : les mêmes que les autres lycées publics de même taille et même profil”.

dis perdu. Il n’existe pas une seule histoire !”

Décidé à s’ouvrir au dialogue, Ferhat savait dès le début qu’il s’attaquait à “des questions très complexes, avec des bons et des méchants dans chaque camp”. Il a expliqué aux collégiens qu’il fallait “avancer ensemble” et, surtout, “ne pas rester dans la haine”.

S’appuyant également sur l’association Devoir de mémoires et réconciliation, Julie Guignard aimerait poursuivre ce travail, l’étendre au lycée Jacques-Brel et faire venir un auteur de bédé pour qu’il dessine et écrive avec les jeunes une histoire sur ce sujet. g

Le mardi 16 mai, les professeurs mécontents, tout de noir vêtus, ont effectué un “die-in” devant le lycée

Ils ne lâchent rien. Les enseignants du lycée MarcelSembat continuent leur lutte malgré la non-réponse du rec -

torat. Leur dernière mobilisation, le 3 avril dernier, a été un échec puisque l’académie n’a p as souhaité répondre à leurs

un manque de mIxIté socIale Ils ont donc décidé de changer de stratégie. Depuis le 9 mai , et tous les mardis jusqu’à la fin du mois, les profs se réunissent devant l’établissement, de 12 heures à 12 h 30 pour les “mardis noirs” . Tous vêtus de noirs, ils souhaitent interpeller les parents et les élèves pour qu’ils rejoignent le mouvement et qu’ensemble, ils montrent leur colère face “au mépris du rectorat et du ministère” Ce mardi 16 mai, ils se sont réunis

pour réaliser un die-in. Couchés au sol, ils ont souhaité dénoncer le manque de moyens financiers, humains et leurs conditions de travail qu’ils jugent “délétères”

“Cette mobilisation est unitaire et nous souhaitons rassembler toutes les composantes de l’établissement , précise Patrick Samzun, délégué Sud éducation au lycée Marcel-Sembat. Le lycée professionnel Marc-Seguin devrait aussi rejoindre le mouvement. Notre indice de positionnement social (IPS) s’écroule, il nous faut une baisse des effectifs en classe et suffisamment de personnel.” Une situation qui mène à une baisse des résultats pour les élèves, dénonce une professeure présente : “C’est de la mal-

traitance et on ne les entend pas”. Véronique Forestier, adjointe au maire de Vénissieux en charge de l’Éducation, est venue apporter son soutien : “Avec Michèle Picard, nous sommes attentives aux revendications des enseignants qui sont légitimes, affirmet-elle. On nous parle beaucoup de mixité sociale mais on ne met pas les moyens dans les quartiers populaires pour véritablement l’atteindre.” Farouk Ababsa, conseiller régional du groupe Insoumis et communistes, ainsi que Thomas Dossu, sénateur du Rhône du groupe Écologiste, solidarité et territoires, étaient également présents. g

Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS 6 Actus PHOTO P.G.
JEAN-CHARLES LEMEUNIER
PHOTO D.R.
POUTCHIE GONZALES
L’association Coup de soleil est intervenue du 15 au 17 mai dans les deux collèges auprès des classes de troisième, ici à Elsa-Triolet le 15 mai

PLATEFORME MULTIMODALE Plus de trafic…... et moins de nuisances ?

Le réaménagement de la plateforme de transport combiné de Vénissieux/Saint-Priest prend forme. Les travaux devraient s’achever courant 2024. À terme, le site accueillera plus de camions et de trains, mais devrait être moins bruyant pour les riverains, assure SNCF Réseau.

Le projet de SNCF Réseau promet de joindre l’utile à l’agréable : absorber un flux croissant de marchandises tout en diminuant le bruit, la pollution et les encombrements routiers dus au passage des camions. Le maître d’ouvrage a obtenu le feu vert de l’Autorité environnementale en février 2022. Les travaux ont commencé en septembre 2022. Ils devraient s’achever au premier semestre 2024.

Cette opération d’optimisation, l’association Halte au bruit l’espère depuis 1998. En effet, les riverains, côté Charréard à Vénissieux, et Berliet-Gare à Saint-Priest, pâtissent des allées et venues des camions. Chaque jour, du lundi au samedi, 200 poids lourds arrivent, puis repartent. Ce ballet quasi incessant se déroule chemin du Charbonnier, en bordure des habitations.

REPÈRES

Un investissement de 16 millions d’euros

Le projet est pris en charge financièrement par plusieurs partenaires. Principalement par l’État dans le cadre du Plan de relance gouvernemental (7 millions d’euros), puis par la Région Auvergne-Rhône-Alpes (5 millions) et la Métropole de Lyon (2 millions). L’Union européenne, au titre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), devrait subventionner à hauteur de 20 %.

INFO COMMERCE

Le retour au calme, tant attendu, est imminent assure SNCF Réseau. Sous peu, les camions n’emprunteront plus le chemin du Charbonnier, où l’accès à la plateforme sera supprimé. Les véhicules seront détournés un peu plus au sud-est : au niveau du 66, rue du Beaujolais, à Saint-Priest, une entrée et une sortie uniques sont en train d’être aménagées. Ce portail, situé en pleine zone industrielle et à proximité du Boulevard urbain est (BUE) paraît plus adapté et sécurisé. “Il sera pleinement opérationnel d’ici fin 2023, avance SNCF Réseau. Il y aura alors un report à 100 % du flux routier rue du Beaujolais. L’entrée du chemin du Charbonnier est réservée aux véhicules légers de service et des employés.”

80 camions retirés du chemin du charbonnier

Une première amélioration est déjà notable. En avril 2021, Naviland Cargo, l’exploitant historique, a mis en place rue du Beaujolais un point de contrôle des poids lourds venant livrer ou charger les conteneurs vides. Cette solution transitoire a permis de réduire de 20 % le passage des camions chemin du Charbonnier. Cela représente 80 camions en moins par jour.

“Depuis la mise en service de ce passage, la situation s’est apaisée, remarque PierreYves Guérin, directeur régional de Naviland Cargo (filiale de Rail Logistics Europe, groupe SNCF). Avant tout, c’est le passage des camions qui circulent à vide qui horripile le

Amanéo, la vie en verre

“Le travail du verre, c’est captivant, s’enthousiasme Jean-Michel Roche. C’est une activité qui demande de la précision, du calme et de l’attention”. L’ancien ingénieur, devenu miroitier-vitrier il y a six ans, est depuis à la tête d’Amanéo, une entreprise qu’il a rachetée sous le nom de Miroiterie du 8ème et qui bénéficie du savoir-faire de trois générations de miroitiers.

“Chaque jour, je quitte mon domicile de Sathonay-Camp, au nord de Lyon, pour m’installer dans mon atelier de Vénissieux, détaille-t-il. Le matin, je m’occupe des tâches

administratives mais l’après-midi, je me rends sur les chantiers pour assister mes deux employés dans la pose et l’application du verre.”

Et de préciser que l’atelier comprend une table de découpe, une machine de polissage, un site de recyclage du verre, ainsi qu’un stock de miroirs et de verre feuilleté, martelé ou armé. L’entreprise fait par ailleurs régulièrement travailler des apprentis du CFA de Dardilly.

Jean-Michel Roche a pu conserver la clientèle historique d’Amanéo.

“La localisation de Vénissieux me

plus les riverains. Ce sont les plus bruyants, surtout sur une chaussée dégradée comportant des nids-de-poule.”

La montée en puissance de la plateforme passe par le prolongement et la création de voies ferrées internes, pour pouvoir gérer trois trains en plus par jour. Cela devrait aboutir à une hausse d’activité de l’ordre de 30 %. La réalisation des aménagements des trois cours “sud”, “centrale” et “ouest” représenterait également un afflux d’environ 150 camions supplémentaires.

Concrètement, l’activité trépidante de Naviland Cargo est amenée à migrer de l’ouest vers le sud-est, loin des maisons, et plus près de Novatrans, l’autre occupant des lieux. À deux pas de l’entrée de la rue du Beaujolais,

un parking poids lourds, un nouveau bâtiment administratif et un guichet de contrôle sont en cours de réalisation. Un ancien terrain en friche accueille aujourd’hui un parking à conteneurs vides. Le long de la rue du Beaujolais, une vieille voie ferrée est en cours de réhabilitation sur 300 mètres.

“Faire circuler plus de trains simplifie les manœuvres, illustre Pierre-Yves Guérin. La manutention sera moins bruyante pour les gens parce qu’elle sera plus proche de la gare de triage.” En 2024, l’exploitant compte également installer deux nouveaux portiques de levage sur rail qui remplaceront les grues sur pneus, dont les moteurs thermiques sont jugés trop bruyants. g

“Cette noria de camions ne passera plus par le chemin du Charbonnier, c’est une très bonne chose, se réjouit Roger Rivat, de l’association Halte au bruit. On attendait ça depuis longtemps. Nous sommes en lutte depuis 25 ans. Le projet avait été reporté maintes fois. Pour l’instant, avec ces 80 camions en moins sur 400, la différence ne nous paraît pas significative. Aujourd’hui, on souffre aussi de la présence de la zone d’activités qui s’est installée à la place de l’ancien centre de groupage, à côté de la plateforme. De nombreux camions y accèdent et transitent par le chemin du Charbonnier.”

permet de rester connecté aux grands axes du sud de la métropole, précise le gérant. Je travaille avec les régies et les bailleurs sociaux, mais aussi en sous-traitance avec les professionnels du bâtiment ou pour des particuliers.” Une variété de clients appréciable. “Je peux passer des grands ensembles des Minguettes aux appartements cossus du boulevard des Belges à Lyon, c’est très enrichissant.” g

R.B.

Amanéo, 4, rue Roger-Planchon, Parc illiade lot A2 www.miroiteriedu8eme.com - 06 22 27 18 33 contact@miroiteriedu8eme.com

FABRICE DUFAUD EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 7 Actus
PHOTO F.D. PHOTO R.B.
“On attendait ça depuis longtemps”
Les portiques électriques génèrent moins de bruit que les grues mobiles. Jean-Michel Roche

Les nettoyants naturels font bon ménage

La Maison de quartier a proposé des ateliers autour des produits ménagers naturels afin de sensibiliser les habitants à leurs atouts écologiques, économiques et sur la santé.

Avertir les habitants sur les effets nocifs de certains produits ménagers.

C’était l’objectif de la journée Santé air intérieur, organisée par la Maison de quartier Darnaise, l’Atelier santé ville et les Hospices civils de Lyon. Le 3 mai dernier, sur le parvis de l’équipement municipal, de nombreux habitants étaient réunis pour découvrir les ateliers et jeux proposés par les partenaires.

“Nous ne souhaitons pas être donneurs de leçons, mais aider les personnes à agir différemment, pas à pas, affirme Sabrina Sghaier, animatrice socioculturelle à la Maison de quartier Darnaise. On réfléchit ensemble à modifier nos pratiques et à déconstruire les idées sur la propreté que nous pouvons avoir.” Parmi les stands présents, l’association Conscience & impact écologique a répondu à l’appel et a proposé aux habitants de créer leur propre pain de vaisselle ou de la lessive. Chaque participant est ensuite reparti avec son petit échantillon de produit ménager pour le tester et voir les résultats.

Hania Vicogne, habitante du quartier, est convaincue depuis maintenant plusieurs années et n’utilise plus que des produits ménagers naturels et faits mai-

PRÉVENTION

de soude et des huiles essentielles.

son. “Cela fait six ans que je les fabrique moi-même. J’essaie de transmettre ces notions à mes enfants, c’est important et bon pour leur santé et ils trouvent ça amusant. Avec l’augmentation des prix, ça réduit mon budget et en plus, c’est écologique, il n’y a que du bon là-dedans et on les fait avec trois fois rien.”

En effet, quatre ingrédients suffisent pour réaliser, par exemple, sa propre lessive : de l’eau, du savon de Marseille en copeaux, du

ENFANTS ET ÉCRANS

Comment les protéger ?

Le docteur Anne-Lise Ducanda a donné une conférence sur les dangers d’une surexposition aux écrans.

Ces chiffres donnent le tournis : “8,4 milliards d’écrans connectés dans le monde, 10 écrans par foyer en moyenne.”

Un vrai “tsunami numérique”, comme le décrit Anne-Lise Ducanda, médecin de protection maternelle et infantile (PMI), spécialisée dans la problématique des écrans et des enfants.

Le mardi 9 mai, elle donnait une conférence salle JeanneLabourbe à Parilly, à l’invitation de l’association Sourire des gones. Une quarantaine de personnes étaient présentes : des instituteurs alertés par des signaux chez leurs élèves, mais aussi des parents cherchant conseils, comme Nadia Selmani, venu avec son fils de six ans. “Je veux qu’il comprenne les dangers qu’il peut y avoir à trop rester devant les écrans. Je suis sévère, je limite sa consommation et je la surveille.

bicarbonate de soude et des huiles essentielles pour parfumer la lessive. Du côté des Hospices civils de Lyon, la sensibilisation s’est faite par le jeu. Avec “Depollu’air”, un jeu de plateau, les enfants ont pu partir à la recherche des polluants intérieurs et extérieurs à la maison et essayer de trouver des alternatives pour le quotidien. Une activité appréciée par un des joueurs : “Ça fait peur et ça donne envie de changer ses habitudes.” g

Lancement d’une campagne contre les papillomavirus humains

La Région Auvergne Rhône-Alpes lance une campagne pour inciter les habitants à se faire vacciner contre les papillomavirus humains, grande cause de son Plan régional de santé. Sur le territoire du Rhône, d’après des chiffres de l’Inserm publiés fin avril, seulement 13,7 % des garçons et 46 % des filles nés en 2007 ont initié leur schéma vaccinal. Pour faire passer le message auprès des jeunes, la collectivité communiquera via l’espace numérique de travail des lycéens et le Pass’Région, tout en élargissant la diffusion de kits de sensibilisation. Une campagne d’influence sur les réseaux sociaux et la mise en circulation d’un Bus prévention santé sont également prévues. L’infection par les papillomavirus humains (ou HPV) est extrêmement courante puisque 80 % des adultes vont l’avoir

au cours de leur vie. Le corps peut alors soigner le virus spontanément, mais ce dernier peut également être la cause de cancers génitaux ou de la sphère ORL. Chaque année près de 6 000 nouveaux cas de cancers sont répertoriés, aussi bien chez les femmes et les hommes. Ce vaccin est donc essentiel afin de se protéger contre ce virus sexuellement transmissible. Il permet de prévenir les infections les plus fréquentes du papillomavirus humain. La vaccination est recommandée pour toutes les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans. Un rattrapage est également possible pour les jeunes de 15 à 19 ans. Pour se faire vacciner, il suffit de se renseigner auprès de son médecin traitant, d’une sage-femme, d’un gynécologue ou d’une infirmière. g

Je préfère qu’il lise, qu’il fasse du sport. En général, je le laisse utiliser sur des temps de dix ou quinze minutes, pas plus.”

Le docteur Anne-Lise Ducanda préconise zéro écran jusqu’à 2 ou 3 ans, seulement 15 à 30 minutes par jour jusqu’à six ans, et 30 minutes à une heure pour les plus de six ans. Elle conseille également d’adopter les “4 pas” de la psychologue Sabine Duflo : pas le matin, pas pendant les repas, pas dans la chambre et pas au moment du coucher. Pour la spécialiste, une surexposition entraîne des difficultés au niveau du langage, de la motricité fine (tenir un crayon), globale (marcher, sauter), du développement intellectuel ou de la gestion des émotions. Les enfants s’isolent de plus en plus, ne s’intéressent pas aux autres et ne jouent pas. Cela peut aussi impacter le sommeil, l’alimentation, l’attention. Pour les plus grands, les risques sanitaires sont également présents avec entre autres de l’obésité, des troubles de la vision et cardiovasculaires. g

POUTCHIE GONZALES

VERNIS SEMI-PERMANENT L’Académie de médecine alerte sur les dangers

Avoir de beaux ongles, mais à quel prix ? Dans un communiqué, l’Académie de médecine a alerté sur les dangers d’une utilisation récurrente des vernis semi-permanents. Les lampes utilisées à la maison ou dans les ongleries pour sécher les couches de vernis, augmenteraient en effet les risques de cancer de la peau.

“Ces lampes émettent des rayons ultraviolets (UV) qui pénètrent profondément et sont connus pour favoriser le vieillissement,

mais surtout, le développement de cancers”, affirme l’Académie. Les risques seraient avant tout dus à l’âge des utilisatrices qui sont de plus en plus jeunes, à la fréquence et à la récurrence de l’opération sur plusieurs années. Pour réduire les dangers, il est conseillé aux utilisatrices de ces vernis d’appliquer une crème solaire sur leurs mains, 20 à 30 minutes avant l’exposition aux lampes UV. g

Mercredi 17 mai 2023 - n° 757/ EXPRESSIONS 8 Actus À
LA DARNAISE
PHOTO P.G.
P.G.
Pour fabriquer sa lessive, il suffit d’avoir de l’eau, du savon de Marseille, du bicarbonate
PHOTO P.G.
P.G.

MOUSTIQUE-TIGRE

Une lutte sans fin ?

Présent sur le territoire de la métropole de Lyon depuis 2012, le moustique-tigre peut être vecteur de maladies comme la dengue, le zika ou le chikungunya.

Comment lutter contre cet insecte ?

Comment éviter sa prolifération ?

A-t-on encore une chance de l’éradiquer ?

TexTes : GréGory Moris

PhoTos : eiD, D.r

Plus petit qu’une pièce d’un centime d’euros (il mesure de 5 à 7 mm), recouvert d’une multitude d’écailles de couleurs blanches et noires, le moustique-tigre (de son vrai nom, Aedes albopictus ) ne fait pas partie des insectes volants les plus effrayants, a priori . Même s’il ne semble pas aussi menaçant qu’un frelon asiatique ou qu’une guêpe, les pouvoirs publics ne cessent pourtant de mettre en garde la population contre les risques engendrés par sa prolifération. Et pour cause : il est un vecteur potenti el de maladies virales comme le chikungunya, le zika ou la dengue. En effet, le moustique-tigre se contamine en piquant une personne malade, de retour d’un séjour dans un

pays où ces maladies sont présentes. Ces dernières vont se développer dans le corps du moustique et être ensuite stockées dans les glandes salivaires. Le moustique devient ainsi capable, dans les jours suivants et durant toute sa vie (soit environ un mois), de transmettre ces infections aux personnes qu’il piquera ensuite, lorsqu’il injecte sa salive infectée.

800 communes colonisées

“En 2022, 152 nouvelles communes ont été colonisées en Auvergne-Rhône-Alpes, indique l’Agence régionale de santé (ARS). Au total, 800 communes sont aujourd’hui colonisées, représentant 66 % des habitants directement impactés. Malgré la levée des restrictions de voyages

après deux ans de pandémie de Covid 19, un nombre limité de cas importés d’arboviroses (maladies transmises par les moustiques) a été signalé dans la région pendant la période de surveillance renforcée (du 1 er mai au 30 novembre), avec 38 cas de dengue, trois cas de chikungunya et un cas de zika. Cependant, d’autres régions comme PACA ont fait face en 2022 à une très forte augmentation des cas.” Si l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes tire la sonnette d’alarme, c’est qu’inéluctablement, le nombre de cas remonte dans notre région. Les restrictions de circulation liées au Covid-19 étant de l’histoire ancienne, ou presque, les chiffres de 2019 pourraient vite redevenir d’actualité. On dénombrait, alors, 178 cas signa-

EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 9 Dossier
PHOTO D.R.

lés, dont 91 de dengue importés, et 10 de chikungunya. Pour lutter contre la prolifération du moustique-tigre, l’ARS et la Métropole de Lyon s’appuient sur un établissement public, l’Entente interdépartementale de démoustication (EID) Rhône-Alpes. Cette structure, qui emploie près de cinquante agents, est notamment chargée de l’éradication des larves grâce à un traitement larvicide “biologique, rapide et écologique” , répandu dans l’eau, et de la lutte contre les moustiques adultes par l’épandage aérien de produits phytosanitaires. Elle doit aussi mener des actions de prévention en direction des particuliers, des collectivités et des professionnels.

Notamment à Vénissieux, qui est loin d’être épargnée par la présence du moustique-tigre. “Sur mon balcon, l’an passé, j’ai eu un nid de ces insectes, témoigne Riad, habitant du centre. Ils s’étaient installés dans un bac à fleurs vide : toute l’eau ne s’écou-

BON À SAVOIR

lait pas par le trou dans le fond, et les larves s’y sont développées. Ma fille et moi avons été piqués, ce n’était pas très agréable. J’ai détruit le nid, enlevé l’eau stagnante, mais il m’est arrivé d’en croiser d’autres. Ils s’étaient sans doute installés sur les balcons de mes voisins... Alors, cet hiver, le gestionnaire de notre immeuble a communiqué sur le sujet, en donnant des conseils, dans le hall, par courrier et par mail. J’espère que cela sera suffisant pour cet été...”

Des conDitions favorables aux moustiques

La menace est d’autant plus à prendre au sérieux que les derniers mois ont été propices au développement de cet insecte.

L’hiver n’a pas été particulièrement froid, ce qui a permis aux œufs pondus avant cette saison de survivre jusqu’au printemps, et des pluies abondantes se sont produites au printemps, générant suffisamment d’eaux stagnantes pour que les œufs

pondus puissent y poursuivre leur processus complet d’évolution. Dernier ingrédient pour qu’il se sente partout comme chez lui ? Environ dix jours de chaleur suffisante (23 °C le jour et 15 °C la nuit), pour permettre aux œufs de moustiques de devenir larves puis moustiques adultes. Des conditions qu’il serait surprenant de ne pas constater dans les semaines à venir.

“Chez moi, j’ai installé des pièges à moustiques, explique Lucie, qui habite rue Maxime-Gorki, sur le plateau des Minguettes. Je me prépare à son retour. Comme l’an passé, mes enfants ne passeront pas une nuit sans porter de répulsif à moustique — mon plus jeune est allergique, les piqûres lui provoquent de grosses réactions, ça lui fait des cloques. Mais je ne me fais pas d’illusion : je vais forcément en voir devant nos fenêtres.” Car, à défaut d’éradiquer le moustique-tigre, l’enjeu est désormais d’apprendre à vivre avec... g

10 conseils pour lutter efficacement contre le moustique-tigre

Pour lutter contre la prolifération du moustique-tigre, il faut supprimer ses lieux de ponte et de repos. Quelques gestes simples sont à adopter tout au long de l’année — et donc pas uniquement en période de vigilance.

Voici dix conseils à avoir l’esprit :

g Les produits anti-moustiques (insecticides, répulsifs) ne suffisent pas. Ils ne permettent pas d’éliminer durablement les moustiques. Il ne faut donc pas se contenter de limiter les risques de piqûres.

g Veillez bien à ce que tous les objets laissés dehors (matériel de jardin, jouets d’enfants) ne puissent devenir des gîtes potentiels. Videz-les, retournez-les ou rangez-les.

g Emmenez rapidement à la déchetterie tous les déchets (par exemple, ceux de chantier) pouvant retenir de l’eau.

g Vous jardinez ? Videz le plus souvent vos arrosoirs, vos seaux et vos soucoupes, au moins une fois par semaine. Ils peuvent en effet devenir un lieu adoré des moustiques-tigres pour la ponte.

g Vous avez une piscine ou un petit bassin ?

Veillez à son entretien régulier et évacuez l’eau retenue sur les bâches après une pluie.

g Curez régulièrement, pour faciliter le bon écoulement des eaux, vos gouttières et rigoles.

g Couvrez hermétiquement, en apposant un voilage moustiquaire fin ou autre tissu, vos récupérateurs et réserves d’eau.

g Débroussaillez, taillez les herbes hautes et les haies, élaguez les arbres, pour réduire les zones sur lesquelles un moustique-tigre pourrait se reposer. De même, ramassez les fruits tombés, ainsi que les débris végétaux.

g Ne tuez pas systématiquement les araignées ! Le moustique est l’un de ses mets préférés, en particulier lorsqu’il est gorgé de sang. Mieux vaut donc une toile d’araignée qu’un nid de moustiques-tigres

g Si vous constatez la présence d’un moustiquetigre, vous pouvez le signaler aux autorités via le site signalement-moustique.anses.fr. Attention, pour que votre alerte soit prise en compte, il faut que vous disposiez d’une photo de l’insecte, ou d’un spécimen dans un état permettant son identification. Si besoin, l’EID prendra alors le relais.

3 QUESTIONS À Valérie Formisyn, ingénieure en santé-environnement

Expressions : Est-il seulement possible de se débarrasser du moustique-tigre dans la région ?

C’est la somme des actions individuelles qui constitue le meilleur rempart contre le moustique-tigre. Mais pour Valérie Formisyn, ingénieure en santé-environnement à l’Agence régionale de santé (ARS), les collectivités et les entreprises doivent également s’impliquer.

Valérie Formisyn : Il faut être clair : aujourd’hui, il n’est pas possible d’espérer éradiquer totalement le moustique-tigre. On ne peut plus qu’en limiter les nuisances. Pour cela, on compte notamment sur la somme des actions individuelles : le moustique-tigre est un insecte qui vole peu, sur 100 ou 150 mètres tout au plus. Cela signifie que si vous en voyez un chez vous, alors c’est qu’il est né près de votre domicile, et donc que vous pouvez probablement mettre des choses en œuvre pour lutter contre lui ! Or, ce qui peut être assez décourageant, c’est que même si on détruit un gîte larvaire, il faudra un mois — la durée de vie du moustique adulte — pour constater un effet. Et cela, si et seulement si, à côté, le voisin a aussi mis en place des choses pour

Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS 10 Dossier
PHOTO EID
PHOTO D.R.
“Aujourd’hui, Il n’est pas possible d’espérer
L’Entente interdépartementale de démoustication (EID) mène régulièrement des opérations de sensibilisation

santé-environnement

lutter contre le moustique-tigre. Dans le cas contraire, il continuera à proliférer !

Quant à l’idée d’épandre des quantités astronomiques de produits phytosanitaires pour espérer tuer tous les moustiques-tigres, il faut l’oublier tout de suite. Ces produits ne sont pas spécifiques au moustique-tigre, ils tueraient donc tous les insectes volants d’une zone.

Est-il plus difficile de lutter contre le moustique-tigre dans l’espace public, ou chez les particuliers ?

Cela dépend. La présence du moustique-tigre dans l’espace public relève de la responsabilité des collectivités territoriales notamment. Si nous pouvons, à l’ARS, les accompagner, et si certaines sont très mobilisées, d’autres le sont moins, par exemple par manque d’information sur les gîtes larvaires. Elles vont alors moins agir qu’il ne le faudrait sur des équipements pro-

Départements où le moustique-tigre est installé au 1er janvier 2023

PORTRAIT D’UN NUISIBLE Tout savoir sur le moustique-tigre

Apparu en France en 2004, il devrait être présent dans tout l’Hexagone d’ici 2030. Qu’est-ce qui rend le moustique-tigre si conquérant ?

Le moustique-tigre tire son nom de ses rayures blanches sur fond noir qui lui donnent une allure tigrée. Dans la plupart des cas, il est plus petit que ses homologues, avec une taille inférieure à 1 cm. En plus de ses rayures blanches sur le corps, il porte une ligne blanche le long du thorax, et des anneaux blancs sur les pattes. Ses ailes sont également noires, et il n’a qu’une paire d’ailes fonctionnelles. En vol, il est plus lent que les autres moustiques, il vole bas — d’ailleurs, il monte rarement dans les étages des habitations, leur préférant largement les rez-de-chaussée — et semble plutôt “balourd”. Il fait l’objet d’une surveillance renforcée pendant sa période d’activité en métropole, de mai à novembre.

ducteurs de moustiques, comme les collecteurs d’eau pluviale. Rappelons, aussi, que l’espace public n’est pas uniquement du ressort des collectivités : on y trouve des coffrets techniques, comme ceux des opérateurs télécoms — privés donc —, qui peuvent devenir de vrais producteurs de moustiques.

Dans l’idéal, il faudrait pouvoir revoir la conception de ces coffrets, mais on n’a pas la main en tant que pouvoir public. Tout ce que l’on peut faire, c’est intervenir auprès des opérateurs pour comprendre leurs contraintes techniques et proposer des solutions. On voit donc bien toute la complexité qu’il existe lorsqu’il s’agit de lutter contre cet insecte volant. Et la nécessité, par conséquent, d’impliquer tous les habitants dans ce combat, mais aussi les collectivités et les entreprises.

La dangerosité du moutique-tigre est directement liée aux voyages que l’on effectue. Quels sont les

bons réflexes à avoir quand on revient de pays où l’on peut être contaminé par la dengue ou le zika ?

Il faut tout faire pour ne pas devenir l’initiateur d’un cycle autochtone. Si l’on se sent malade, si l’on présente des symptômes évocateurs de la grippe, il faut consulter rapidement un médecin. Il faut aussi se protéger des piqûres si l’on se sent bien : il est possible d’être porteur des virus évoqués, et d’être asymptomatique. Cela passe par l’utilisation de vêtements amples, de répulsif...

Bref, il ne faut surtout pas oublier que ce sont les voyageurs qui sont porteurs des virus, et vont les transmettre aux moustiques, lesquels vont ensuite contaminer d’autres personnes. Ces insectes ne naissent pas porteurs de ces maladies, elles ne sont pas transmises dans les œufs.

Là encore, tout est une question de responsabilité individuelle et de comportement. g

Le moustique-tigre peut piquer à travers un vêtement Le moustique-tigre a la particularité de piquer plutôt en journée, contrairement à l’anophèle, qui transmet le paludisme. Ses piqûres sont assez douloureuses... et il peut piquer à travers un vêtement ! Les démangeaisons sont instantanées, avec une rougeur de 2 à 3 cm de diamètre et, en son centre, une cloque de 5 mm environ. Pour transmettre des maladies tropicales comme la dengue, le zika ou le chikungunya, il doit au préalable avoir piqué une personne infectée et piquer ensuite une personne saine.

Apparu pour la première fois en France en 2004 près de Nice, il est plutôt urbain et anthropophile,

c’est-à-dire lié à l’humain. Ainsi, il loge principalement près des zones d’eaux stagnantes où il déposera ses larves. Sa venue dans l’Hexagone s’est, a priori, faite par avion ou par bateau, grâce au transport de marchandises où pouvaient se trouver des œufs. C’est un insecte très adaptable et il n’a pas mis longtemps à faire de la France son nouveau terrain de chasse — il faut dire qu’une femelle pond la bagatelle de 74 œufs tous les 3 à 4 jours. On considère aujourd’hui que bien plus de la moitié de nos départements (71 sur 96) sont colonisés par le moustique-tigre. Aedes Albopictus, de son vrai nom, s’étend chaque année un peu plus sur notre territoire en doublant le sien. Les scientifiques estiment qu’il sera présent sur l’ensemble de l’hexagone d’ici 2030. Néanmoins, si la solution insecticide et celle de la prévention sont inefficaces dans la durée, une nouvelle piste est explorée depuis quelques années : la stérilisation des mâles par irradiation. Des élevages sont ainsi créés afin de produire des mâles stériles. Ensuite, ils seront relâchés, afin qu’ils s’accouplent avec des femelles. Ces dernières pouvant être fécondées par plusieurs mâles, 50 % des œufs qu’elles produiraient pourraient être stériles. Reste que, pour que cette méthode soit efficace, les scientifiques ont calculé qu’il faudrait cinq fois plus de mâles stériles que de mâles féconds sur une zone spécifique. Ce qui correspond à... 7 500 moustiques stériles par hectare. g

EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 11 Dossier
PHOTO D.R. CARTE MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DE LA PRÉVENTIONDIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ
PHOTO D.R.
d’espérer une éradication”
sensibilisation et de démoustication auprès des particuliers

Danser encore avec les Fêtes escales

La programmation des Fêtes escales a été dévoilée. Du 14 au 16 juillet, le parc Dupic accueillera notamment HK et Lujipeka.

Arrivé en novembre, le nouveau coordinateur et programmateur des Fêtes escales, Nicolas Gonthier, vient d’annoncer le contenu des prochaines Fêtes escales, qui se dérouleront dans le parc Louis-Dupic du 14 au 16 juillet. À ses côtés, Bayrem Braiki, adjoint au maire en charge de la culture, des finances, de l’innovation et du développement numérique, saluait “ ce rendez-vous incontournable de l’été à Vénissieux, entièrement gratuit et ouvert à tous, à la dimension locale, métropolitaine et nationale, rythmé par le pique-nique républicain”. Tout commencera donc par celui-ci, le 14 juillet à partir de 12 h 30. Un moment convivial au cours duquel on entendra la fanfare La Cacophonie et on s’essaiera à la dictée de Thierry Renard (Espace Pandora), avant l’apéro républicain (vers 18 h 30) offert par la municipalité. Il sera suivi par les prestations de Jey Khemeya, jeune artiste lyonnaise accompagnée par Bizarre ! (voir ci-contre), et de

Kaynixe, qu’on a déjà pu apprécier l’an dernier à ces mêmes Fêtes escales et il y a peu au Théâtre de Vénissieux, lors de l’événement Shake It !

Le 15 juillet, la soirée débutera à 19 heures avec Da Break, quintet lyonnais aux sources d’inspiration éclectiques. À 20 h 30, le Pockemon Crew mettra en scène le battle 6.9.2. Puis, à 22 h 30, le rappeur rennais Lujipeka, dont le morceau Putain d’époque servit un temps de générique à l’émission Quotidien , nous fera grimper sur les montagnes russes de son univers ouvert aussi bien au rap qu’au reggae ou au rock.

Le 16 juillet, dès 18 h 30, l’ensemble Afrotronic, issu de l’école de musique Jean-Wiener et qui réunit enfants, ados et adultes, ouvrira les festivités. À 20 heures, lui succèdera Gyslain.N qu’on nous présente comme étant “au confluent de la chanson, du hiphop et du spoken word”.

À partir de 21 h 30, H K (à ne pas confondre avec Alexis HK) est, selon Nicolas Gonthier, “un

saltimbanque impertinent aux musiques joyeuses ”. Avec On lâche rien et Danser encore, il a conquis ses titres de noblesse.

L’ aspect socia L du festiva L C’est l’un des points importants des Fêtes escales. Grâce à des buvettes, des associations pourront financer leurs projets. Et des chantiers jeunes accompagneront le festival, accueillant par exemple les personnes à mobilité réduite ou accomplissant d’autres missions. “ Vu les horaires tardifs, explique Rafik Chergui, qui s’occupe de ces chantiers jeunes, ce sont douze jeunes majeurs vénissians qui ont des projets de formation. Ils feront 20 heures sur trois jours et, en échange, la Ville leur donnera des chèques vacances.” Des chantiers citoyens, ajoute Bayrem Braiki, “ qui sont qualifiants, aident à une prise de conscience et montrent aux jeunes qu’ils servent à quelque chose.” Ces chantiers concernent cinquante personnes par an. g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

Jey Khemeya, une artiste accompagnée par Bizarre !

Programmée sur la grande scène des Fêtes escales le 14 juillet à 18 h 30, Jey Khemeya était présente à la conférence de presse du 4 mai, occasion pour elle de se présenter.

“Je fais de la musique depuis toute petite. J’ai ainsi appris la clarinette en CHAM (classe musicale à horaires aménagés) pendant onze ans. Et je me suis mise au chant en 2018.”

Jey (pour Justine) sort d’une année d’accompagnement par Bizarre! la scène vénissiane dédiée aux cultures urbaines, dans le cadre du Plan B. “Une opportunité super!”, re-

marque la jeune musicienne qui a bénéficié d’une première résidence en février 2022 et une autre en juillet de la même année.

“Le 16 septembre, j’ai sorti un premier EP, Perceptions, dans une vibe neo-soul, hip-hop, avec des influences blues. Je travaille avec quatre musiciens, je compose et j’écris.”

Elle se réjouit d’avoir pu, le 7 avril dernier, assurer la première partie de la chanteuse Brö sur la scène de Bizarre! Et attend avec impatience son passage aux Fêtes escales.

Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS 12 Culture
FESTIVAL ESTIVAL PHOTO JEREMY SOMA AFFICHE M.MORICE
PHOTO BENOÎT POIX PHOTO GAËTAN LACK Lujipeka HK

Les plaisirs de l’âme

Le 20 mai se tiendra la dixième édition du Jour du livre, organisé par la Ville et l’Espace Pandora. Rendez-vous dès 10 heures sur le marché des Minguettes et à la médiathèque.

C’est déjà la dixième édition de cette manifestation, née de la volonté de Michèle Picard et de son équipe municipale. La dixième fois que l’Espace Pandora et la Ville rendent hommage à la littérature, en présence d’auteurs et d’éditeurs. Ce nouveau Jour du livre se tiendra le 20 mai, de 10 à 18 heures, en deux lieux : le matin sur le marché des Minguettes et à la médiathèque Lucie-Aubrac. L’après-midi à la médiathèque. Sur le marché des Minguettes, de 10 heures à midi, deux auteurs animeront des ateliers express d’écriture : Katia Bouchoueva et Thierry Renard. Si l’on connaît bien le second, poète, éditeur et directeur de l’Espace Pandora, les Vénissians ont pu découvrir la première, une poète russe installée aujourd’hui à Grenoble, lors du récent Magnifique printemps, le 12 mars à la Maison des associations Boris-Vian. Un dimanche après-midi au programme copieux qui avait réuni 120 personnes ! Du côté de la médiathèque, dès 10 heures, on retrouvera un grand nombre de stands d’éditeurs et d’associations : La Rumeur Libre, Le Clos Jouve, Bluedot, Les Lisières, L’association Lire et faire lire, La Maison de la poésie Rhône-Alpes, Phloème, Folazil...

MAHAMOUD M’SAIDIE

La journée sera rythmée notamment par des ateliers d’arts plastiques et des lectures à voix haute. À partir de 14 heures, des ateliers d’écriture seront animés par les auteurs Mathieu Tulissi Gabard — qui vient d’achever sa résidence littéraire dans notre ville — et Camille Elaraki. Cette journaliste a publié un premier roman, Alegría !, autour de la tuerie du Bataclan.

À 15 heures, on pourra assister à la lecture musicale Bang Bang etc, donné par l’artiste vénissiane Sonia Viel (à partir de ses propres textes) et le musicien Heiko Wilhelm. Le Jour du livre s’achèvera sur une scène ouverte, dès 17 heures, sur laquelle chacun pourra venir partager une poésie ou une chanson. Qui a écrit que la poésie était utile aux

Sauvegarder la culture comorienne

Dans son dernier ouvrage, publié chez KomEdit le 2 avril, l’auteur vénissian répertorie plus de 600 noms comoriens et donne leurs significations.

“Ça m’a pris beaucoup de temps !” Quand on parcourt Les Noms comoriens, que l’auteur vénissian Mahamoud M’Saidie a publié le mois dernier chez KomEdit, on comprend cette phrase lâchée avec un sourire. En effet, plus de 600 noms sont répertoriés, avec leurs significations et leurs origines : ceux qui sont en rapport avec des métiers, avec la guerre ou la paix, avec la gentillesse, la famille, le mariage, la loi, les lieux ou la beauté.

Mahamoud n’est pas le premier à se lancer dans cette aventure qui semble sans limite : “Beaucoup ont voulu le faire avant moi mais se sont arrêtés en chemin. Ce projet est arrivé par hasard. Anibwé, l’éditeur avec lequel je travaillais et qui est Ivoirien, remarque un jour que les Comoriens ne portent que des noms arabes. ‘Vous n’avez pas

Défi des mots à La Darnaise

L’Espace Pandora n’en finit plus de faire jongler les mots pour notre plus grand plaisir. Ainsi, le 24 mai de 14 à 17 heures, lance-t-il le Défi des mots avec la maison de quartier Darnaise et la maison de l’enfance AnatoleFrance.

Le rendez-vous est fixé devant la maison de quartier, avec des ateliers d’écriture, des lectures et de la calligraphie. Et, à 16 heures, une grande dictée et un concours pour petits et grands, au cours duquel il s’agira d’épeler des mots. De nombreux lots sont à gagner.

plaisirs de l’âme ? Quelqu’un qui s’y connaissait, sans doute. Après la réussite du Magnifique printemps dans toute la métropole, l’Espace Pandora espère que cette nouvelle étape vénissiane portera une fois de plus au premier plan le livre et le poème, à une époque où l’on en a tant besoin. g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER

de noms comoriens ?’ , demandet-il. ‘Tu peux faire un livre sur ce sujet ?’, ajoute-t-il.”

Mahamoud commence à réunir des noms dès 2015. “ Un jour, mon voisin à Paris, Mohamed Ahmed-Chamanga, qui est linguiste et enseignant à l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), voit mon manuscrit, s’y intéresse et me propose de le publier. Mon premier éditeur, qui n’est pas rancunier, a retravaillé avec moi depuis.

Chamanga était en mesure de m’aider et de traduire les noms.

Il m’a même communiqué l’article sur ce même sujet d’une linguiste comorienne, Moinaécha Cheikh Yahaya.”

Aujourd’hui, Mahamoud est satisfait d’avoir achevé ce travail de Titan. “Son but est d’aider à sauvegarder ce que nous possédons. C’est pour cela que j’écris des livres sur

les Comores.” Mahamoud explique que le pays étant musulman, beaucoup de Comoriens pensent qu’ils doivent choisir pour leurs enfants des noms d’origine arabe. Or, rien n’est obligatoire, les noms comoriens existent et son livre en est la preuve.

Contes, superstitions, devinettes et proverbes

“Ces noms étaient déjà là depuis longtemps et beaucoup m’ont dit qu’ils n’en connaissaient pas l’existence. Il ne s’agit pas d’abandonner les noms arabes mais de montrer ce qui existe. La culture comorienne doit être sauvegardée, sinon elle disparaîtra. C’est sans doute plus important pour la diaspora comorienne qui vit en Europe et en Amérique que pour ceux qui vivent aux Comores. C’est comme les contes, les superstitions, les devinettes et les proverbes sur les-

quels j’ai déjà publié des livres. Le pays s’européanise et l’on oublie tout ce qui faisait le lien culturel.

Aujourd’hui, les gens s’enferment chez eux devant leur télé, pour regarder des séries américaines ou françaises.”

Le social et la solidarité, déploret-il encore, ont disparu. D’où l’importance de ses ouvrages. g

“Les Noms comoriens” de Mahamoud M’Saidie, KomEdit, 12 euros.

J-C.L.
EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 1315
JOUR DU LIVRE Culture
Mathieu Gabard et Katia Bouchoueva seront parmi les auteurs présents ce 20 mai
PHOTO
PHOTO J-C.L.
PHOTO J-C.L.
EMMANUEL FOUDROT
Informations : 04 78 74 21 08 ou 04 72 89 77 40.

Tirages uniques

L’artiste vénissiane Renée Bony expose ses gravures à Bron du 20 au 27 mai, dans le cadre d’un hommage au grand graveur croix-roussien René Bord.

Renée Bony se passionne pour tout ce qu’elle fait et vous embarque facilement dans son monde composé de voyages, de rencontres et d’art. Elle dessine, peint et grave et l’on reconnaît dans son travail des paysages d’Amérique centrale, un marché asiatique ou des scènes africaines croquées sur le vif. Et puisque sa prochaine exposition concerne ses gravures — elle est invitée du 20 au 27 mai à la Maison des arts de Bron, pour un hommage à René Bord —, Renée va vous décrire les différentes méthodes qu’elle utilise, des séries de petites entailles sur du cuivre à l’aquatinte, “inventée en 1760 par un Français et un Suédois”, ou au lino, surtout utilisé au début du XXe siècle. “En Europe, les premières gravures sur bois se développent dans les Flandres, tandis que le cuivre prend de l’importance avec Jacques Callot.”

Renée évoque encore le perchlorure de fer, très salissant, et les kitchen lithos , sur des feuilles d’aluminium. “ On dessine, on verse du Coca ou du vinaigre dessus, on nettoie, on passe à plusieurs reprises avec un rouleau… Pour ma part, je me sers de l’intérieur des tétrapacks de lait ou de jus de fruits. On trouve de l’aluminium que l’on peut graver. J’utilise ensuite une petite presse à pâtes alimentaires. On peut jouer avec les techniques. Ainsi, j’utilise parfois du cuivre et des dentelles ou des plumes ou des feuilles de fougères.”

Aux Ateliers Henri-MAtisse

Sa sœur Élyane, qui lui a offert une belle presse imposante, donne elle aussi quantité de renseignements. “La gravure, insistet-elle, était politique et c’est ainsi que Louis XV a célébré ses grandes victoires par des gravures qu’il a

ensuite envoyées, par les jésuites, à l’empereur de Chine.”

Renée s’est formée à la gravure dans les ateliers Henri-Matisse, à Vénissieux. “Dans les années quatre-vingt, le cours était assuré par Brigitte Savy. Il n’attirait pas grand monde à l’époque mais Brigitte était soutenue par Madeleine Lambert et nous avions l’une des meilleures presses de la région. René Bord a, pour sa part, commencé à travailler le cuivre également dans les années quatre-vingt, alors que la gravure était oubliée. Il n’a jamais voulu avoir d’élèves, pour ne pas qu’ils gravent de la même façon que lui. Chacun, disait-il, doit avoir son style et sa façon de faire.”

EXPOSITION

Une collection toujours renouvelée

Renée expose tous les dimanches au marché de la Création, à Lyon, et elle a remarqué que “depuis cinq-six ans, de plus en plus de graveurs viennent”. Elle a connu trois enseignants de gravure aux ateliers Henri-Matisse et tous étaient d’accord pour que les élèves trouvent leur propre style. À Bron, à côté des gravures de René Bord, Renée Bony va donc présenter des séries de marionnettes, de fleurs et de scènes de voyages. Et, également, des livres d’artistes.

“Comme René Bord, qui est mort en octobre 2020, faisait partie de l’APA, l’Association pour la promotion de l’art, je leur ai proposé de lui rendre hommage. Une façon de le remercier, puisque c’est lui qui

m’a mis le pied à l’étrier.” L’expo présentera donc une vingtaine de gravures de René Bord et une soixantaine de Renée Bony. Et elle est ravie que la mairie de Bron ait offert les affiches.

“Brigitte Savy considérait qu’on devait être capable de reproduire soixante fois la même gravure. Quant à moi, je préfère une gravure chaque fois différente et jouer avec les couleurs et l’essuyage. Ainsi, on peut laisser une partie de son travail dans la grisaille ou la faire ressortir. Les tirages uniques m’intéressent.” g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER Du 20 au 27 mai à la Maison des arts (25, rue de l’Humanité à Bron). Vernissage le 20 mai à 18 heures.

Les collections de la Ville ne cessent de s’enrichir. On s’en rendra compte avec la nouvelle l’exposition, “Joue-la encore, Sam”, qui sera visible au centre d’art Madeleine-Lambert du 13 mai au 8 juillet.

Comme le temps passe. Dans l’ambiance feutrée d’un bar marocain, une jeune femme est assise auprès d’un pianiste et lui demande de jouer As Time Goes By. “Joue-la, Sam, supplie-t-elle, joue-la encore.” Les cinéphiles auront reconnu l’un des moments-clefs du film

Casablanca (1942), avec Ingrid Bergman et Dooley Wilson, un échange qui va être rapidement interrompu par Humphrey Bogart. Pour Xavier Jullien, directeur du centre d’art Madeleine-Lambert, les œuvres d’art peuvent être vues, revues et réinterprétées, et il est ravi de son clin d’œil à Casablanca Joue-la encore,

Sam va en effet permettre à des tableaux ou des sculptures, associées à d’autres pièces, de gagner un nouvel éclairage.

“Le titre, explique-t-il, évoque à la fois le temps qui s’écoule, l’impermanence et les incertitudes qui font l’expérience de l’existence (d’une vie ou d’une collection) et il donne aussi un indice concernant une approche musicale des œuvres.”

Sur les 730 pièces, signées de quelque 350 artistes, qui appartiennent à cette collection créée il y a une quarantaine d’années, une trentaine seront montrées dans l’exposition. Xavier cite les dernières acquisitions,

“notamment des céramiques de Myriam Méchita, des dessins de Laurent Pernel et de Frédéric Khodja, qui dialoguent avec des œuvres entrées dans la collection au fil des décennies précédentes : celles de Suzanne Husky, René Roche, Niek Van de Steeg, Cécile Dupaquier, Katharina Ziemke, Camille Llobet, Louise Hornung ou encore Karim Ghelloussi”.

À noter encore que la Ville va prochainement faire entrer ses œuvres dans le réseau Vidéomuseum, qui regroupe des musées et organismes gérant des collections d’art moderne et contemporain. g

Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS 14 Culture
GRAVURES
PHOTO J-C.L.
J.-C.L.
PHOTO J-C.L.
PHOTO J-C.L.

Médiathèque Lucie-Aubrac...…

Le 27 mai à 10 h 30, les toutpetits (jusqu’à 3 ans) se feront un plaisir de retrouver le moment câlin de Bébé bouquine. Le 31 mai à 10 heures, les plus grands (dès 6 ans) profiteront d’un atelier sur les arts du cirque. À 14 heures, c’est encore le cirque qui offrira sa thématique pour réaliser des cartes pop-up avec l’association Lutèce (à partir de 6 ans).

Réservation sur place ou au 04 72 21 45 54.

...et bibliothèques de quartier

Le 24 mai à 10 h 30 à RobertDesnos et à 14 heures à AnatoleFrance, Num & Rik fera découvrir aux plus de 6 ans la création numérique.

Réservation sur place ou par téléphone : 04 78 76 64 15 (R.-Desnos) ; 04 72 89 40 46 (A.-France).

École de musique Jean-Wiener

Le 31 mai à 19 heures, les élèves des écoles de musique de

Vénissieux, Saint-Fons et Feyzin démontreront leurs talents en clavecin, flûtes à bec et violoncelles au cours d’un concert de musiques anciennes.

Entrée libre. Informations au 04 37 25 02 77.

Exposition À partir du 25 mai et durant un mois, l’artiste vénissian Josselin Pietri expose son travail, tout autant inspiré par Bruce Lee que par Van Gogh, au bar fédératif Les Clameurs (23, rue d’Aguesseau, Lyon 7e). Avant d’autres projets qui se précisent et dont on reparlera.

Arts d’écho Orchestrés par l’école de musique Jean-Wiener en partenariat avec Bizarre !, la médiathèque Lucie-Aubrac et les Équipements polyvalents jeunes, les Arts d’écho se tiendront le 27 mai à Bizarre !

Tout commencera par la Fanfare éphémère : après un atelier, à 11 heures, avec trois

Cinéma Gérard-Philipe

enseignants de l’école de musique, ce big band ouvrira les festivités à 14 h 30. Tout au long de l’après-midi, DJ Kwilu proposera différents mix pour danser. On découvrira aussi les compositions personnelles des jeunes de l’EPJ Pyramide, accompagnés par la Tribu Hérisson et Anne Godefert (15 h 10). Puis celles des élèves de BPM (15 h 20) et du Labo soul (15 h 35). Après un blind test rap organisé par la médiathèque (16 h 15), on entendra encore l’ensemble amateur Afrotronic (16 h 45). Tout finira avec le Labo rap (17 h 30) et un DJ set

FESTIVAL UTOPISTES

Du cirque contemporain

Pour sa sixième édition, le festival de cirque(s) UtoPistes fera plusieurs escales à Vénissieux. À commencer par l’école de musique Jean-Wiener qui propose le 24 mai à 18 heures, en partenariat avec le Théâtre de Vénissieux, Car tous les chemins y mènent - Car()Men, exploration de l’opéra de Bizet par l’acrobate Basile Forest et son violon. Entrée libre (à partir de 6 ans). Les 30 et 31 mai et du 2 au 4 juin, il faudra prendre la direction du parc de Parilly pour partir à la rencontre de Terces, un spectacle de Johann Le Guillerm. Figure majeure du cirque contemporain, ce dernier désire “agir sur les désordres du monde pour déceler d’autres agencements et créer un nouvel ordre poétique”. Et rien de tel pour cela que

de “perturber nos certitudes, résister aux prêts-à-penser et ouvrir de nouvelles alternatives”. C’est ainsi que Johann Le Guillerm se présente sur son site et l’on se dit que Terces — qui se lit Secret à l’envers — sera une expérience inoubliable. Ce sera encore au parc de Parilly qu’avec Balestra (le 10 juin à 20 h 30 et le 11 juin à 18 h 30), quatorze jeunes artistes du Centre national des arts du cirque présenteront leur spectacle de fin d’études sous le regard de Marie Molliens (compagnie Rasposo).

Enfin, le 15 juin à 20 heures, Anahi de Las Cuevas et Lola Étiève seront au Théâtre de Vénissieux pour Le Corps sans organes (entrée libre). On a hâte ! g

Umami

La séance du 30 mai à 14 h 30 sera suivie d’un café offert en partenariat avec l’association Loisirs et solidarité des retraités (LSR).

Festi’Jeunes : Place o débat

Dans le cadre du nouveau festival mis en place par la municipalité, une soirée se tiendra au cinéma le 31 mai à 18 heures, animée par Julien Maniez (de France Bleu).

Après une joute verbale autour de l’éloquence (à 18 h 30), on assistera à une table ronde sur le Vénissieux d’hier et d’aujourd’hui, en présence d’habitants et de professionnels du territoire (à 19 h 30).

Festival Hanabi

C’est également le 31 mai, et jusqu’au 3 juin, que le cinéma japonais sera mis à l’honneur. Au programme : une avant-première par jour avec Love Life de Kôji Fukada (31 mai), Rendez-vous à Tokyo de Daigo Matsui (1er juin), La Beauté du gestede Sho Miyake (2 juin), Coming Soon de Takayuki Hirao (3 juin), A Mande Kei Ishikawa (4 juin), Comme un lundi de Ryo Takebayashi (5 juin) et La Comédie humaine de Kôji Fukada (6 juin). Un projet ambitieux et réjouissant avec sept films projetés en version originale sous-titrée.

COUP DE PROJECTEUR Le Petit Hérisson dans la brume et autres merveilles

Voici un joli programme de quatre films russes d’animation, destinés aux tout-petits (dès 3 ans) : La Moufle (1967) de Roman Kachanov, Il était une fois un chien (1982) d’Édouard Nazarov, Comment le lionceau et la tortue ont chanté une chanson (1974) d’Inessa Kovalevskaya et Le Petit Hérisson dans la brume (1976) de Youri Norstein. Les styles sont différents, les techniques le sont tout autant et chacune des histoires prend pour personnage principal un animal (ou plusieurs), de quoi ravir petits et grands.

Citons ainsi cette petite fille qui, faute d’un animal de compagnie, transforme sa moufle en petit chien. Ou ce vieux toutou

ayant fait son temps dans la ferme et qui, grâce à un loup, va pouvoir conserver sa place. Il y a encore une tortue et un lionceau qui s’en donnent à cœur joie pour chanter. Enfin, finissons avec le plus poétique de ces courts récits, celui d’un petit hérisson qui, avec son copain ours, aime regarder les étoiles et va se perdre dans la brume.

C’est beau comme tout et, assurément, les adultes trouveront à ce programme autant de plaisir que leurs (petits) enfants, d’autant qu’ils y verront d’autres sujets qui affleurent, tel celui de la vieillesse ou de la prise de risque. g

“Love Life”

La Ballade des gens qui sont nés quelque part Le 6e épisode de 7 mn de la web série de Traction Avant sera projeté du 17 au 23 mai avant le film Hokusai

Classé Art et Essai 12, avenue Jean Cagne - 04 78 70 40 47 cinemagerard.philipe@ville-venissieux.fr www.ville-venissieux.fr/cinema/
J.-C.L.
MAR 15 16:00 20:00 18:00 20:15 20:3020:3016:0020:3016:3014:15 16:15 14:15 18:3016:15 18:30 18:0020:3020:1516:1516:0014:0018:00 20:1520:15 16:1516:00 20:15 18:00 20:15 14:30 ciné-café 18:1517:00 MAR 22 14:00 14:30 20:30 18:3016:3020:0018:1518:3020:3017:00 14:0018:0020:00 16:30 18:30 18:15 20:15 DU 23 AU 29 NOVEMBRE MER 23 JEU 24 VEN 25 SAM 26 DIM 27 LUN 28 MAR 29 RIPOSTE FÉMINISTE 1h27 16:1516:3014:3018:00 14:3018:30 LES ENGAGÉS 1h38 16:00 18:15 18:30 vfst 20:30 16:00 18:00 16:00 20:15 16:0018:00 20:00 14:00 Sortie nationale LES MIENS 1h25 14:30 2015 14:30 18:15 16:15 20:30 14:15 20:30 14:15 18:30 16:30 18:15 14:30 20:30 EXTRA : ALLAN, BRITNEY ET LE VAISSEAU SPATIAL 1h25 10:00 14:30 14:30 16:00 14:30 COULEURS DE L'INCENDIE 2h14 20:0016:0018:0018:00 16:0016:00 20:00 ARMAGEDDON TIME (vost/vf) 1h55 18:00 20:00 vost 14:00 16:00 vost 16:0018:0014:00 14:00 vost MASCARADE 2h14 20:0016:0018:0020:0016:0020:0016:00 LES FEMMES DU SQUARE 1h45 14:00 16:00 18:30 20:15 14:00 20:00 18:1514:00 16:00 18:15 20:15 16:00 18:00 20:15 CLOSE 1h45 18:0014:0020:1514:0018:0016:0018:30 DU 30 NOV. AU 6 DÉC. MER 30 JEU 1ER VEN 2 SAM 3 DIM 4 LUN 5 MAR 6 Sortie nationale FUMER FAIT TOUSSER 1h20 14:30 20:15 14:30 18:15 17:30 20:15 14:30 20:15 14:30 16:00 16:30 18:00 18:00 20:15 BLACK PANTHER 2, WAKANDA FOR EVER (vf) 2h41 14:30 17:30 20:0020:0014:30 20:00 17:3020:0014:30 17:30 LES MIENS 1h25 20:3014:30 14:30 18:15 16:30 18:0020:1520:0018:0016:3020:1514:30 18:0016:0016:00 MAURICE LE CHAT FABULEUX 14:30 18:3018:1514:00 16:0016:15 LES AMANDIERS 2h06 16:15 20:00 14:15 20:15 vfst 14:3017:3018:0018:00 20:15 RESTE UN PEU 1h30 16:1516:30 18:15 14:30 18:00 14:3014:3014:3018:15 20:30 PANIQUE 1h30 14:00 Audiodescription pour les non-voyants Gérard Philipe 12, avenue Jean Cagne 69200 Vénissieux 04 78 70 40 47 cinemagerard.philipe@ville-venissieux.fr et découverte,
J.-C.L.
À
VENIR
PHOTO D.R.
PHOTO J-C.L.
EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 15 Culture
PHOTO D.R. Fumino Kimura dans La Moufle (1967) de Roman Kachanov La fanfare éphémère

COURIR POUR ELLES

14 000 participantes pour la 14e édition

Sophie Moreau, présidente de l’association Courir pour elles, avait bien du mal à contenir ses émotions après la vague rose qui a déferlé sur le parc de Parilly : “Malgré un temps maussade, malgré le vol dont on a été victime –ndlr, huit enceintes dérobées la veille –, je suis admirative. Vous êtes 14 000 à avoir pris une inscription pour cette 14e édition se déroulant un 14 mai. Bravo et merci.” En ouverture de cette journée exceptionnelle, plusieurs femmes ont témoigné de l’importance de l’association dans leur combat contre la maladie. “Transpirer n’était pas trop mon truc, on m’a décelé un cancer en 2023, racontait une dynamique quinquagénaire. Courir pour elles est passée me voir le premier jour de ma

TAEKWONDO VÉNISSIEUX

chimio. Et j’ai compris que le repos n’était pas mon meilleur allié, qu’il me fallait au contraire bouger.

C’est pour ces raisons que je suis là aujourd’hui.” Béatrice témoignait à son tour : “Nous sommes

Affluence record aux Interclubs

toutes différentes, avec des traitements adaptés. Mais pour ce qui me concerne, mon médicament c’est Courir pour elles.” Si seules les femmes pouvaient prendre part aux différentes épreuves sportives, les hommes n’étaient pas oubliés. Appelé à se produire sur la tribune lors de l’échauffement collectif, puis pendant la “waka”, le chef Olivier Couvin, (restaurant Paul-Bocuse), parrain de la 14e édition, a avoué être meilleur devant les fourneaux

CMO-V GYM

que sur une piste de danse. Il avait préparé avec sa brigade les repas pour les bénévoles. Beaucoup d’enfants et d’adolescents venus avec leurs parents étaient également présents, arborant T-shirts roses, ballons colorés et sourires. Depuis 2010, année de création de Courir pour elles, deux millions d’euros ont été dédiés à des missions de prévention des cancers par l’activité physique et de soutien des femmes en soin. g

Du bronze pour Romain Houël au France universitaire

Impossible de faire entrer une personne de plus à l’intérieur du gymnase Elsa-Triolet, les 13 et 14 mai, à l’occasion des Interclubs organisés par Djamel Maaloum, responsable du club de taekwondo de Vénissieux. “On a accueilli 437 compétiteurs, précise-t-il. La journée du samedi, réservée aux catégories masculines, en a enregistré 263, et le lendemain, 174 pour les catégories féminines. En décembre dernier, lors d’un Interclubs similaire, nous n’étions que 300.” Et c’est sans compter les parents venus encourager ou photographier leurs “champions”. “En matière d’organisation, on n’a pas chômé, poursuit Maaloum. Un responsable de plusieurs clubs du Rhône a inscrit ses élèves au compte-gouttes : une trentaine le lundi, une quarantaine le mardi… Il a même intégré 80 jeunes, en urgence, samedi matin, le jour des Interclubs.” Pas

de quoi perturber le responsable vénissian, toujours prêt à rendre service. “Après 35 années de pratique et d’organisation, on est rôdé, on sait arrondir les angles et offrir du bon temps aux enfants. Mais il est vrai qu’il me manque des personnes au club qui s’investissent pleinement, comme Youssef qui nous a quittés il y a quelques années, hélas.”

Certes, il n’y a plus de champions au club vénissian, à l’image de la famille Aziez qui avait fait les beaux jours du TKD. Qu’importe, le club s’appuie de plus en plus sur ses jeunes. “Nous avions un peu moins de 200 licenciés l’an dernier, on va déborder sur les 210 en fin d’exercice, et atteindre les 230-240 à la rentrée. Beaucoup de parents veulent réinscrire leurs enfants après des passages au foot ou autre discipline. Le taekwondo a encore de beaux jours devant lui.” g

Les dirigeants, entraîneurs et éducateurs du CMO-V ont frôlé l’hyperactivité, du 10 au 14 mai, à l’occasion de multiples compétitions dans lesquelles une quinzaine de Vénissians étaient engagés. La plus belle performance porte la signature de Romain Houël. Engagé en individuel et par équipes à Seyssinet, il a obtenu la médaille de bronze au championnat de France universitaire de 1re division, et une quatrième place en individuel en Team Gym. Manon Douezy

d’Ollandon a pris la 6e place par équipes. Lors du 3e tour des Forma gym FFG, programmés à Sain-Bel, le 13 mai, trois compétitrices se sont imposées en niveau 2 et 3. Et l’équipe minime a pris la 17e place en coupe du Rhône. Le lendemain, à Montmélian (74), l’équipe de National 3, toutes catégories, est montée sur la 2e marche du podium, lui ouvrant les portes des championnats de France prévus à Fontenay-le-Fleury (78). g

RÉSULTATS

g Badminton - Succès de l’équipe des badistes du BVSE, le 7 mai à Voiron, face au BC de l’Hermitage 5-4, en demi-finale d’accession en Pré-nationale. Victoires en individuel de Florentin Duverger et de Nabil Najib, et en doubles de Sadek Jahafar-Duverger, Najib-Mélissa Attal, et Duverger-Coulon. Mais défaite en finale face à Annecy Badminton Club (8-0).

g Basket-ball – Grosse désillusion pour les basketteuses de l’ALVP qui rétrogradent en Régionale 2. Pourtant vaillantes, elles se sont le plus souvent inclinées de peu : 52-49 à Chambéry, 47-41 face à Artas, 70-62 face aux Vallons de la Tour. Avant-dernières de leur poule de maintien en Pré-Nationale, elles joueront en Régionale 2 à la rentrée.

- Dans leur match d’accession à la Régionale 2, après un revers au gymnase Alain-Colas, le 7 mai, devant Annecy Seynod (88-80), les basketteurs du CLAM-V ont concédé une large défaite à Saint-Amour (114-87), le 13 mai.

– Leurs homologues de l’ALVP, qui sont engagés en poule de maintien en Régionale 2, ont d’abord subi la loi de l’AL Gerland-Mouche, le 6 mai à Anquetil (74-60) avant de s’incliner de nouveau, face au Cercle sportif de l’Ozon, le 13 mai (77-59). Classés 3e, les Vénissians sont maintenus.

g Football - L’équipe fanion du Vénissieux FC a résisté en vain face au leader de la poule R1, Chassieu Décines (3-2). Derniers, les Vénissians seront reversés en Régional 2.

g Futsal - 3e défaite successive des Vénissians du VFC. Après Vaulxen-Velin (6-1), l’OL (4-2), c’est au tour de Condrieu de prendre le meilleur sur eux, s’imposant le 13 mai au gymnase MichelineOstermeyer 6-5. Le VFC reste coincé en 6e place.

g Athlétisme

- Aux Interclubs de National 3, le 7 mai à Parilly, l’AFA Feyzin-Vénissieux a pris la 3e place de l’épreuve en inscrivant 30 973 points (12 succès), ce qui lui ouvre les portes de la finale nationale prévue à Moirans.

g Samedi 20 mai

- Finale des Interclubs d’athlétisme de National 3 au stade Colette-Besson de Moirans.

g samedi 27 mai

- Tournoi d’épée et de fleuret organisé par Vénissieux Escrime au gymnase JacquesBrel, de 9 heures à 18 heures. Le lendemain, suite et fin du tournoi, de 9 heures à 18 heures.

Les chances vénissianes : Nayla Belmiloud (9 ans), Léonie Perier (11 ans), Lana Recchia (11). Chez les garçons, les frères Gaspard et Martin Vernet ainsi que Noah Lelièvre (11 ans). Chez les ados, Loïc Detot et Arthur Odent (13 ans).

16 SportS Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS
D.Y.
PHOTO D.Y. AGENDA
D.Y. PHOTO D.Y. PHOTO D.Y.

Elles sont vice-championnes de France !

À Jacques-Brel, la section rugby féminin fait des merveilles. Début avril, à Meaux, elle est devenue vice-championne de France UNSS 2023. La meilleure performance depuis la création de la section en 2012.

Sans faire injure à l’équipe masculine du XV de l’USV, qui “ fait en fonction de ses moyens ” comme aime à le dire le président Giuliani, le rugby vénissian retrouve un second souffle… grâce à la progression des filles. Et plus précisément des lycéennes de Jacques-Brel, intégrées à la section sportive rugby de l’établissement. On a encore en mémoire le prodigieux parcours de Chloé Jacquet, une ancienne lycéenne qui fait désormais partie des titulaires de l’équipe de France. Les élèves actuelles, intégrées à la section d’excellence sportive créée en 2012*, ne sont pas en reste. “ On poursuit avec détermination le travail effectué depuis une dizaine d’années , explique Audrey Tissot, la nouvelle responsable. On a de quoi être satisfait, l’équipe qui a participé aux championnats de l’Union nationale sportive et scolaire (UNSS) a fait fort. Elle est d’abord devenue en février championne académique en s’imposant face à la section du lycée de Bichat (Nantua), en marquant

VIOLENCES DANS LE SPORT

une quinzaine d’essais, puis elle a été de nouveau titrée en finale inter-académique face à l’équipe de Bonnefont (Brioude). ”

Une performance qUi rejaillit sUr toUt le lycée Ce qui a valu aux Vénissianes une qualification pour le championnat de France UNSS disputé à Meaux, en avril, une épreuve regroupant sur deux jours les douze meilleures sections sportives nationales. Audrey Tissot

raconte : “ Les filles étaient très motivées, avec l’envie de monter sur le podium pour réussir ce qu’aucune équipe de la section n’avait jamais fait jusqu’à présent. La gestion du physique, du mental, la persévérance ont été de rigueur et leur ont permis de se qualifier lors des phases de poule. Et ce, même si Nina Correlino, par ailleurs coach du groupe, était absente, en raison d’une opération du genou. Après avoir battu les Nordistes de Lille

en demi-finale, elles sont tombées, en finale, sur des lycéennes de Bellevue (Toulouse) au jeu plus précis, s’inclinant 20-5. ” Le brillant parcours des compétitrices aura une suite. “ On veut profiter de cette performance pour valoriser l’établissement, explique Damien Coursodon, le proviseur du lycée JacquesBrel. On veut créer une émulation, jeter des passerelles entre ces sportives et l’ensemble des autres lycéens en nous appuyant

sur d’autres talents locaux impliqués par exemple en musique, en écriture, en section théâtrale…

Le lycée Jacques-Brel est riche dans sa diversité. Nous le montrerons lors de la Fête des talents prévue le 1er juin prochain .” g

* Dans le cadre d’une convention de partenariat élargie entre le lycée, le comité départemental, la ligue AURA, l’US Vénissieux, le LOU, l’OMS et la Ville.

Jeudi 11 mai, l’OMS a organisé un débat sur les violences dans le sport, notamment les cas de violences sexuelles. Un sujet encore tabou.

Avant de lancer une vaste opération de sensibilisation des clubs aux violences à l’école ou dans le sport, l’OMS, par le biais de sa nouvelle commission mixité (présidée par Ghislaine Barbin, responsable du Sen No Sen), a organisé une soirée à thème sur ce sujet, jeudi 11 mai. “Nous avons invité Jean-Christophe Vincent, président du club de foot duchérois, et Amandine Boulay, par visioconférence, la responsable de l’association ‘Les Papillons’, explique Ghislaine Barbin. Cette association mène des actions qui pourraient nous inspirer, comme l’installation de boîtes aux lettres dans les écoles et structures sportives pour aider les enfants à parler des maltraitances dont ils sont victimes. Cette soirée qui constituait une première approche a été appréciée par les dirigeants des clubs de natation, d’athlétisme, de tennis, de basket, d’escrime, du CRESS, venus s’informer. Certains étaient même désireux de témoigner.”

S’il a été d’abord question des violences verbales,

constatées hélas un peu partout, le débat s’est ensuite concentré sur la question encore taboue des violences sexuelles. “Même en cas de doute sur la véracité des faits, il faut être ferme, et exclure un éducateur ou entraîneur soupçonné de tels actes, a expliqué Jean-Christophe Vincent. J’ai eu un cas analogue, il y a quelques années au club, je n’ai pas hésité, je me suis séparé de lui. Dans plus de 90 % des cas, les faits sont avérés. Souvent, des présidents hésitent à agir, ils craignent pour la réputation de leur club, ne veulent pas faire de vagues. C’est une grave erreur. Il faut former les éducateurs en s’appuyant sur des associations reconnues. Il faut libérer la parole dans les clubs.”

Conclusion de Francis Rambeau, président de l’OMS : “À nous maintenant de travailler, d’échanger, de pousser la réflexion avec un maximum de dirigeants d’associations pour faciliter la détection de victimes de violences au sein des clubs.” g

EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 17 SportS
De g. à d. : Francis Rambeau, Ghislaine Barbin et Jean-Christophe Vincent.
“Il faut libérer la parole dans les clubs”
D.Y.
RUGBY FÉMININ
PHOTO D.Y. PHOTO D.Y.
PHOTO PASCAL ON

Le tennis, c’est populaire

Plus d’une soixantaine d’enfants issus des quartiers prioritaires étaient réunis les 6 et 7 mai à la Ligue régionale de tennis pour un tournoi intersites. Les Vénissians se sont illustrés.

des courts couverts, de prendre du plaisir et de montrer leur détermination à chaque match. Ils n’ont pas l’habitude d’affronter des adversaires d’autres sites, et ils avaient à cœur de défendre les couleurs de Vénissieux.”

On a ainsi pu apprécier le talent déjà reconnu de la toute jeune Rosalinda Okorong, 6 ans, licenciée au MVT, le club de tennis du Moulinà-Vent. Elle a brillamment matché face à des adversaires de 11 et 12 ans pour s’imposer en format orange, un niveau intermédiaire entre rouge et vert (les couleurs étant adaptées à l’âge et au niveau de chacun). Ce n’est pas pour rien que la prometteuse Vénissiane a déjà été intégrée au comité du Lyonnais de repérage et de formation.

Outre la découverte de la compétition, ce week-end était d’abord l’occasion pour les jeunes participants de progresser en s’amusant, de sortir de leur quartier et d’aller à la rencontre d’autres sphères sociales. Avec l’aide de la Ligue et de quelques sponsors, et une participation des familles, la plupart des compétiteurs ont prolongé le plaisir le lendemain par une journée détente au parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes. g

Lancée en 1996 par Yannick Noah, Fête le Mur est une association qui vise à démocratiser l’accès au tennis dans les quartiers prioritaires de la Politique de la Ville. Les 6 et 7 mai, la Ligue régionale de tennis, dont les installations sont situées à Bron, a ainsi accueilli plus d’une soixantaine d’enfants âgés de 8 à 14 ans, issus de Gerland, La Duchère, Chambéry, Le Puy-en-Velay, Vaulx-en-Ve-

lin et Vénissieux, pour un tournoi intersites.“La délégation vénissiane comptait une quinzaine de joueurs, des habitués de la structure Fête le Mur basée dans le quartier du Charréard, détaille Florian Carpentier, éducateur territorial à la Ville de Vénissieux. Ils n’ont pas tous le même niveau, bien évidemment, et ce ne sont pas forcément de futurs espoirs nationaux. L’intérêt d’une telle opération est de leur permettre de jouer, en grande partie, sur

MEETING DE NATATION DU CMO-V

Un trio masculin pas loin du brio

Le meeting du CMO-V, qui se tenait les 6 et 7 mai au Centre nautique intercommu nal, a offert deux jours de natation non-stop animés par les meilleurs espoirs régionaux. Parmi les 350 compétiteurs présents, les leaders vénissians s’étaient préparés à un menu plutôt copieux : du 50 m ou 100 m en entrée, du demi-fond en plat de résistance, et les “4 nages” en dessert. Interrogés lors de leur échauffement, juste avant les courses, Hatem El Guerfi, Celyan Guennouni et Anis Kharchoufi Triki n’ont pu s’empêcher de se lancer quelques défis avant leur parcours de marathoniens des eaux, six à sept courses prévues durant le week-end.

“Il serait bon que je réalise 27’’080 sur 50 mètres papillon, anticipait Hatem, je m’en sens capable .” Quelques longueurs plus tard,

la sentence tombait, mais pas le chrono : 27”620. Heureusement, il se rachetait sur 100 m papillon en terminant premier en 1’ 03”. Au petit je u des pronostics, Celyan était plus mesuré après avoir raté sa qualification aux championnats de France il y a une quinzaine de jours. “ Pourquoi pas un 4’20 sur 400 m nage libre et un 2’18 sur 200 ?” Lecture des résultats : 4’ 21” et 2’ 20”.

Raté de peu, mais trois succès s’il vous plaît sur 200 m dos (avec 5 sec ondes d’avance), 200 m 4 nages et 400 m nage libre.

Enfin le plus jeune du trio, Anis, a été fin pronostiqueur : 34” et des poussières annoncées, et 34”650 à l’arrivée.

Globalement, sur les 30 courses au programme, même si Bron chez les féminines et Lyon Natation chez les masculins ont été les plus en vue, le CMO-V a su

Progresser en s’amusant Mais il ne serait pas juste de braquer les projecteurs sur la seule Rosalinda. D’autres Vénissians ont été en vue, affichant leur progression et leur envie. Quatre d’entre eux ont même remporté le titre “intersites” dans leur catégorie. En format rouge, chez les 9-10 ans, Aaliyah Diallo s’est imposée chez les filles, et Yani Hallaf chez les garçons. En format orange, chez les 11-12 ans, Rosalinda mais également le dynamique Jessim Loucif chez les garçons ont fait la loi. Enfin en format vert, Charlie Ratte, également du MVT, s’est imposé face à Tayeb Ayari.

répondre présent. Outre les quatre succès d’Hatem et Celyan, Ambre Quaquin a dominé ses adversaires en brasse et sur 400 m 4 nages. Et Lucie Fournier a régné sur 200 m dos, devant sa partenaire d’entraînement Loïs Ballereau, qui n’a pas été titrée mais s’est régulièrement classée parmi les meilleures sur plusieurs distances. g

18 SportS Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 / EXPRESSIONS
FÊTE LE MUR
DJAMEL YOUNSI
D.Y.
PHOTO D.Y.
Anis Kharchoufi Triki, Celyan Guennouni et Hatem El Guerfi
PHOTO D.Y. PHOTO D.Y.
Six structures ont participé au tournoi

MENUS DES RESTAURANTS SCOLAIRES

Beau succès pour la journée portes ouvertes

Il y avait foule, mercredi 10 mai, pour la journée portes ouvertes organisée par les serres municipales. Plus d’une centaine de personnes se sont rendues avenue Jean-Moulin, où se trouve cet équipement qui contribue à faire de Vénissieux une ville fleurie, labellisée 4 fleurs par le Conseil national des villes et villages fleuris.

“Je suis venue faire découvrir à ma fille, le travail effectué avec les fleurs et les techniques de jardinage, explique une maman. Je vis en appartement mais nous avons un balcon, nous voulons installer un petit potager pour faire pousser quelques plants. Nous avons pu apprendre quelques techniques qui vont nous aider.”

Car il s’agissait bien là de l’objectif affiché lors de ces portes ouvertes : mettre en lumière le travail des jardiniers municipaux, et transmettre leur savoir-

faire aux habitants. Pour cela, de nombreuses animations ont été proposées : plantation de jardinières, taille d’arbustes et de rosiers, décoration florale…

“ C’est très intéressant parce que l’on ne se rend pas forcément compte de tout ce que cela implique, de fleurir une ville de la taille de Vénissieux, constate une

habitante. Je ne m’attendais pas à des serres de cette taille, avec les milliers de plants qui n’attendent que d’être mis en terre.” Tous les visiteurs sont repartis avec un petit cadeau, quelques plants à rempoter chez eux. Et avec la main, sans doute, un peu plus verte. g

G.M.

EXPRESS FORUM DES ASSOCIATIONS

Les inscriptions sont ouvertes

Maisons, jardins et balcons fleuris

Les inscriptions pour le concours 2 023 sont ouvertes jusqu’au 30 juin. Ce concours s’adresse aux particuliers, aux organismes gestionnaires de logements collectifs et aux associations de résidents. Renseignements au 04 72 21 44 23.

La seconde édition du Forum des associations, organisé conjointement par la Ville, la Maison des associations Boris-Vian et l’Office municipal du sport, se tiendra le 9 septemb re prochain, salle Joliot-Curie. Il est déjà temps de s’inscrire. La date limite est fixée au 26 mai. Les inscriptions se font sur le site venissieux.fr

La première édition en septembre 2022 avait été un vrai

succès populaire avec quelque 2 000 visiteurs. Cet événement permet aux associations de donner à voir leurs actions, leurs projets, mais aussi de mieux se connaître entre elles et de créer des liens susceptibles de générer de nouvelles initiatives. À noter que le dépôt de candidature ne vaut pas inscription. Toute association candidate recevra une réponse par mail avant le 3 juillet. g

Portes ouvertes à la Maison de justice le 24 mai À l’occasion de la Journée nationale de l’accès au droit, la Maison de justice et du droit de Vénissieux (18, rue Jules-Ferry) vous accueillera le mercredi 24 mai, de 9 heures à midi et de 13 h 30 à 17 h 30. Présence annoncée d’un juriste, d’un avocat, d’un délégué du défenseur des droits, d’un notaire, d’une association d’aide aux victimes et d’un conciliateur de justice. Certains intervenants ne seront présents que sur une demi-journée. Plus de renseignements auprès de la Maison de justice : 04 72 90 18 20.

Menus du 17 au 30 Mai

Mercredi 17 : concombres/ vinaigrette maison, sauté végétal Marengo (blé, pois chiches, champignons, tomate), épinards hachés béchamel*, fromage, muffin aux pépites de chocolat, pain*.

Jeudi 18 : ferié

Vendredi 19 : pont de l’Ascension

Lundi 22 : avocat mayonnaise/citron, pané de blé / ketchup maison, pommes duchesse, fromage, compote de pommes*, pain complet Mardi 23 : betteraves râpées / dés de fromage / vinaigrette maison, filet de poisson sauce citron, gratin de courgettes, tarte aux cerises, pain au maïs.

Mercredi 24 : salade coleslaw* sauce rémoulade, ravioli* emmental basilic, fromage, œufs au lait, pain de seigle.

Jeudi 25 : tarte à la compotée de courgettes et chèvre*, émincé de volaille sauce suprême ou émincé végétal sauce curry (blé, pois chiches), haricots verts à l’ail*, brunoise de fruits exotiques, pain aux céréales.

Vendredi 26 : salade verte*/vinaigrette maison, soufflé de brochet sauce Nantua*, boulgour *, fromage*, fruit de saison*, pain de campagne.

Lundi 29 : férié

Mardi 30 : œufs durs/sauce mayonnaise, filet de poisson pané/ citron, riz créole, fromage, pêches au sirop, pain*.

(*) Produits Bio.

La Ville peut être amenée à modifier ces menus, consultables sur www.venissieux.fr.

CONSEILS DE QUARTIER Les prochaines permanences

● Charréard/Max-Barel

Jeudi 25 mai à 18 heures. Foyer Max-Barel (1, rue Max-Barel).

Président : Nicolas Porret

● Léo-Lagrange/Louis-Pergaud

Jeudi 25 mai à 18 heures. Foyer Claude-Debussy (1, rue Claude-Debussy).

Président : Karim Seghier

● Parilly

Jeudi 25 mai à 18 h 30. Foyer Marcel-Sembat (11, bd Marcel-Sembat).

Président : Murat Yazar

Bientôt la saison des fêtes !

● Charles-Perrault, Vendredi 2 juin, de 17 heures à 19 heures, sur l’espace du kiosque Monmousseau.

● Anatole-France/Paul-Langevin, le samedi 10 juin, de 15 à 19 heures, sur l’esplanade Jean-Cagne,

● Jean-Moulin/Henri-Wallon, le samedi 17 juin, de 14 à 18 heures, au niveau du belvédère Michelet,

● Centre/Gabriel-Péri, le samedi 24 juin, de 14 à 18 heures, sur la place Léon-Sublet. g

PRATIQUE

NUMÉROS RAPIDES D’URGENCE

Samu : 15

Police secours : 17

Pompiers : 18

Sourds et malentendants : 114

Violences conjugales, victime ou témoin : 39 19

SOS Médecins : 04 78 83 51 51

PHARMACIE DE GARDE

3237 Résogardes (0,35 €/minutes)

MAISON MÉDICALE DE GARDE 17, place de la Paix - 04 72 33 00 33

EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757 19 Au quotidien
: 9 rue Aristide-Bruant 69 200 Vénissieux. Téléphone : 04 72 51 18 12.
: redaction@expressions-venissieux.fr Site du journal : www.expressions-venissieux.fr Paraît un mercredi sur deux sur papier recyclé. Directrice de publication : Delphine Peyre. Rédacteur en chef : Gilles Lulla & 04 72 51 18 12. Rédacteur en chef adjoint : Grégory Moris & 04 72 51 76 65. Secrétaire de rédaction : Alain Seveyrat & 04 72 51 76 84. Journalistes : Poutchie Gonzales & 04 72 51 04 78. Jean-Charles Lemeunier & 04 72 51 76 85. Djamel Younsi & 04 72 51 76 62. Fabrice Dufaud & 04 72 51 76 64. Assistante de gestion : Krisztina Papp. Chargé de publicité : Rémi Berthelot & 04 72 90 95 98. Éditeur : Régie autonome personnalisée du journal Expressions. Fabrication : CIRA - 01 150 Saint-Vulbas & 02 28 02 23 60. Distribution : Codice - 69 200 Vénissieux & 04 72 33 04 30. Abonnement : 45 euros par an. Prix au numéro : 1 euro. Tirage 33 500 exemplaires. ISSN : 1151-0935 xpressionse L e s n o u v e l e s d e V é n i s s i e u x SERRES
Rédaction
Mail
MUNICIPALES
- 365 J./an - 04 72 51 52 53.
TOP MUNICIPAL Médiation - prévention. 24 heures/24
ARCHIVES EMMANUEL FOUDROT
PHOTO G.M.

Delo, du stand-up au théâtre

Que retiendra-t-on des années quatre-vingtdix à Vénissieux ? Le tramway ne traverse pas encore la ville mais la ligne D du métro arrive à la gare fin 1992. Les uns se souviendront des transports, d’autres des boutiques qui ont disparu, d’autres encore des grands festivals d’été, de la Nuit métisse au démarrage des Fêtes escales. Et, sans doute aussi, des balbutiements des téléphones portables et de l’Internet. Connu aujourd’hui sous le pseudo de Delo, Hamed Delo était ado à l’époque. “ C’était une période assez spéciale, avec l’an 2000 à l’horizon. J’étais alors influencé par Traction Avant, la Nuit métisse, le terrain d’aventures… Il y avait le cinéma en plein air, qui était fantastique pour nous, et Gérard-Philipe, bien sûr. J’ai vu là-bas Terminator 2 et j’en garde un souvenir de malade ! ”

St and-upper , comédien et vidéaste, Delo a voulu revenir dans sa ville — il vit à présent à Paris — pour interroger les Vénissians sur leurs souvenirs des années quatre-vingt-dix. Le tournage se déroulera du 23 au 28 mai.

“J’ai grandi à Vénissieux, d’abord rue Parmentier, près du Charréard, où j’ai fait ma scolarité à l’école Pasteur puis au collège Aragon. Nous avons ensuite déménagé à Armstrong et j’ai été au lycée Jacques-Brel. ”

Ses souvenirs sont beaucoup liés à la télé : “ Je regardais les stand-uppers américains : Eddie Murph y, Bill Cosby, Richard Pryor, Lenny Bruce… Eddie Murphy m’a marqué et donné envie, inconsciemment, de faire du stand-up . Côté Français, il y avait Louis de Funès et les Inconnus. À l’école, on ressortait leurs vannes cultes. J’étais un trublion, pas très sérieux je l’avoue, mais j’avais le talent de fédérer. ” Delo se retrouve à Paris en 1997. “ Je voulais aller à New York mais mon anglais, qui n’était pas terrible, m’a freiné. Je me suis inscrit en fac de lettres, puis de droit des affaires et des familles.

Installé aujourd’hui à Paris, ce stand-upper, comédien et vidéaste vénissian revient fin mai dans sa ville pour tourner un documentaire sur les années quatre-vingt-dix.

J’étais à Créteil mais j’ai vite lâché l’affaire .”

Le rêve d’un festivaL théâtraL à vénissieux

Pour se faire un peu d’argent — le public était alors payé —, Délo est dans l’assistance des émissions de Jean-Luc Delarue ou de Kad et O (sur Comédie). Le métier le tente et il se décide pour présenter de petits sketches sur les scènes ouvertes. “J’ai pris le virus. Dans l’élan, j’ai monté un groupe, les Sans-Amis, avec Booder. Nous étions énergiques, inconscients aussi. Je faisais aussi des sketches tout seul. On m’a conseillé alors de faire du théâtre et je suis resté six mois au cours Florent. Le prof, Patrick Mille, était un acolyte d’Édouard Baer qui venait souvent

nous voir et qui m’a invité dans ses émissions.” Delo lâche les cours parce qu’il n’était “ pas dans le dur ”, préférant le stand-up : “Dans la classe, si on n’est pas trop voyant, on vous oublie. C’est plus jouissif d’être confronté au public avec ses propres textes.” Mais ce qu’il a en tête, c’est de monter un plateau de stand-up comme il en existe aux ÉtatsUnis, pour “un nouveau courant d’air frais, un autre style d’humour”. Pour son premier spectacle, On dit quoi ?, “de l’humour urbain pas facile”, Delo tape à la porte du théâtre de La Main d’or, chez Dieudonné. “Il m’a accueilli et j’ai rencontré Thomas Nginjol, Fabrice Éboué… Nos spectacles se succédaient et nous voulions lancer en France le phénomène

on connaît la suite. Jamel, c’était Canal et les humoristes nous ont filés entre les mains, c’est normal. Quelques mois après, il lançait le Jamel Comedy Club ” Delo crée Standupologie qui passe sur Télésud, une chaîne panafricaine. Avec une autre émission, il s’implique alors dans le montage, la réalisation. “Le stand-up continuait et, un jour, je croise un monsieur qui me dit que le statut d’humoriste n’est pas bon pour moi et que je serais meilleur comme comédien. En vrai Minguettien, je l’ai mal pris. Il dirige un théâtre parisien et me tend sa carte. Je la mets dans la poche et… ciao ! Plus tard, alors que je vide les poches de mon pantalon pour le mettre à la machine, je vois la carte qui tombe comme au ralenti. C’était un message. Je me rends dans son théâtre, l’Espace Saint-Honoré dans le 1er arrondissement, et j’assiste à deux pièces : Goldoni et Feydeau. Le coup de foudre ! La claque !”

stand-up. Puis Dieudonné a fait un sketch chez Fogiel et ça a été pour lui le début de la fin. Nous-mêmes, on a compris qu’il fallait prendre de la distance.”

Dans la classe, si on n’est pas trop voyant, on vous oublie. C’est plus jouissif d’être confronté au public avec ses propres textes.

En 2004, Delo crée les Jokes Sessions à la Scène Bastille. “J’avais Claudia Tagbo, Yassine Belattar, Fabrice Éboué… Les salles étaient pleines sans vraiment de pub. Kader Aoun vient voir une session et il se passe quelque chose. À mon avis, il a appelé Jamel Debbouze et

Si le stand-up développe le charisme et le talent d’improvisateur, Delo se rend compte que le théâtre permet de s’insérer dans un personnage. “ Pascal de Pindray, le type de la carte de visite, m’a proposé une formation pour moi tout seul, ce qui était très différent des cours de théâtre habituels. Pendant six mois, il m’a appris la discipline, à parler autrement, à être à l’écoute de mes partenaires. Puis il m’a lancé sur scène dans des pièces de Molière, Brecht, Feydeau, Courteline… J’avais un pied dans le théâtre. Pascal nous a quittés aujourd’hui et je ne le remercierai jamais assez. Suite à la demande de sa femme, j’ai repris sa troupe, composée d’une dizaine de comédiens. J’ai même pu écrire des pièces, six à mon compteur.”

Du 1er au 3 juin, à Écouché-les-Vallées, dans l’Orne, Delo relève un nouveau défi : créer son festival de théâtre. “J’ai deux rêves : monter un festival de théâtre à Vénissieux et aussi y tourner un film. Une façon de rendre hommage à la commune qui m’a formé.” g

JEAN-CHARLES LEMEUNIER 20 Portrait
QUAIS DE SCÈNE
EXPRESSIONS / Mercredi 17 mai 2023 - n° 757
PHOTO D.R.
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.