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Les travailleurs en Esat revendiquent le statut de salarié

Les ouvriers et employés handicapés ne veulent plus être considérés uniquement comme des usagers du secteur médico-social.

Fin avril avait lieu la conférence nationale du handicap. Emmanuel Macron a fait à cette occasion plusieurs annonces qui n’ont guère convaincu les associations œuvrant dans ce domaine. Le président de la République s’est notamment engagé pour une modification du statut des travailleurs en Établissements et services d’aide par le travail

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(Esat). Modification qui doit leur permettre de se syndiquer et de faire grève, sans pour autant leur donner la qualité de salarié. Or c’est la revendication centrale des travailleurs en Esat.

“ C’est une grosse bataille que l’on mène depuis plusieurs années, rappelle le Vénissian François Couturier, président de l’association nationale de défense des malades, invalides et handicapés. Ils ont le statut d’usager du secteur médico-social, ils relèvent à ce titre du code de l’action sociale et des familles, et non du code du travail. ”

En moyenne, un travailleur en Esat touche 600 euros par mois, pour 34 heures de travail hebdomadaires. Bien loin du minimum légal pour les salariés en France. “ On nous place là où on est le plus rentable, on ne choisit pas le milieu où on travaille ”, dénonce Sylvie Pacheco, Vénissiane, aujourd’hui en pré-re - traite, mais qui a longtemps été en Établissements et services d’aide par le travail. François Claude y a pour sa part travaillé pendant deux ans, en milieu dit “ordinaire” , c’est-à-dire dans une entreprise. Bien que paysagiste de formation, on l’a posté dans un fast-food, 34 heures par semaine. Victime de moqueries de la part d’autres salariés, il prévient l’Esat qui décide de réduire son temps de travail, qui passe de 34 à 10 heures. Avec un salaire qui lui aussi dégringole. Mais cela ne règle pas la ques- tion du harcèlement qu’il subit au quotidien. “ J’ai dit stop, j’ai fait mon retour à l’Esat, mais je ne m’y sentais pas bien. J’avais l’impression de régresser. ” Aujourd’hui, il est passé en Service d’insertion professionnelle. Il travaille en milieu ordinaire avec un statut de salarié, une situation bien plus favorable. “ En Esat, on se donne à fond et on n’a pas grand-chose derrière. Le statut de salarié devrait être donné aux travailleurs handicapés. Ils le méritent. ” g

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