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COMMERCES Le Charréard termine sa mue

La nouvelle offre commerciale du quartier est aujourd’hui complète avec une pharmacie, un tabac et une supérette.

C’est un travail collaboratif entre deux lycées vénissians. Les élèves d’une classe de bac pro Commercialisation et service en restauration du lycée Hélène-Boucher, et ceux du BTS Services informatiques aux organisations option SLAM (solutions logicielles et applications métiers) du lycée JacquesBrel ont élaboré en commun une application pour la prise de commandes.

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Ils ont travaillé pendant près d’un an pour atteindre leur objectif. “Cette appli a beaucoup d’intérêt, de nombreux bars et restaurants utilisent des outils comme celui-ci”, souligne Élies, élève en bac pro à Hélène-Boucher. “C’est le premier projet que l’on construit de A à Z, ajoute Nfaly, étudiant en BTS. Nous avons échangé en permanence

Lyc Es

avec nos partenaires pour faire évoluer l’application en fonction de leurs besoins concrets. Ça nous change de la théorie, on voit la finalité de notre travail et c’est très intéressant.” un projet prévu pour Durer

Les élèves d’Hélène-Boucher peuvent désormais tester leur nouvel outil au restaurant La table d’Hélène, situé dans le lycée professionnel. Tablette à la main, ils déambulent entre les tables pour prendre les commandes. “Nous demandons aux clients ce qu’ils souhaitent et ensuite nous sélectionnons la commande sur la tablette, elle est envoyée directement au bar et en cuisine pour qu’ils commencent la préparation. C’est très pratique”, décrit Élies.

Face au succès de ce projet col- laboratif et à l’engouement des participants, les enseignants réfléchissent à pérenniser l’expérience. “ À chaque début de cycle scolaire, l’objectif est que les BTS SIO viennent apporter un service et développent des outils additionnels imaginés par les classes de bac pro, pour faire de cette application quelque chose d’encore plus aboutie”, détaille Jean-Christophe Watelet, professeur au lycée Jacques-Brel. Pour cette opération conjointe, les deux établissements vénissians ont postulé à l’appel à projets “Notre école, faisons-la ensemble ” lancé par France Relance. Ils espèrent ainsi obtenir un soutien financier des autorités académiques et des crédits du Fonds d’innovation pédagogique. g

POUTCHIE GONZALES

Après les “mardis noirs”, la contestation s’étend

Tout au long du mois de mai, chaque mardi à la pause déjeuner, les enseignants de la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux ont organisé des rassemblements de protestation devant les grilles de l’établissement. Ces “mardis noirs” visaient à obtenir plus de moyens humains et financiers. Le rectorat n’a apporté aucune réponse aux revendications des profs, mais le mouvement ne s’essouffle pas. La cité scolaire SembatSeguin a d’abord été rejointe par le lycée Robert-Doisneau de Vaulx-en-Velin. Le mouvement touche désormais le lycée Jacques-Brel de Vénissieux et les établissements Frédéric-Faÿs de Villeurbanne et Albert-Camus de Rillieux-la-Pape. Un rassemblement était prévu devant le rectorat de Lyon ce mercredi

14 juin, à 14 h 30. “Tous ces établissements ont en commun de ne pas bénéficier des moyens de l’éducation prioritaire. Or, tous accueillent des élèves, issus de collèges REP ou REP +, qui rencontrent des difficultés sociales et scolaires spécifiques. L’égalité des chances réclame que ces difficultés soient prises en compte”, affirment-ils dans un communiqué commun. g

Au Charréard, l’ouverture du Vival au premier trimestre 2023 est venue reconstituer l’offre commerciale du quartier. Le pôle de la rue Saint-Exupéry, vétuste et enclavé, était en fin de course depuis quelques années. La pizzeria, la boucherie et la supérette avaient été les premiers à baisser le rideau. Aujourd’hui, le vieil immeuble d’un étage est rasé. Le promoteur Alila, qui avait acquis le foncier, y bâtira un bâtiment de trois niveaux qui abritera 17 logements locatifs intermédiaires. La relocalisation des locaux commerciaux a été réalisée avenue Jacques-Duclos, sur un emplacement plus vendeur. Les aménagements se sont étalés sur quatre ans. La pharmacie a montré la voie dès 2019, à l’angle du boulevard Coblod. La supérette, gérée par une nouvelle équipe, a suivi en 2021. Le tabac — sans presse — a saisi le dernier bail disponible dans le projet immobilier Novatio.

Deux Dépôts De pain, à Défaut D’une boulangerie

En revanche, aucune boulangerie ne prend part à l’aventure. Lors des dernières permanences du conseil de quartier, des habitants ont fait part de leurs regrets à ce sujet. “Le boulanger a refusé de s’installer, explique Yolande

Peytavin, première adjointe au maire, chargée du développement de la ville. Nous sommes conscients que l’absence d’une boulangerie puisse être perçue comme un manque mais la Ville ne peut pas forcer des porteurs de projet à s’installer.”

Nicolas Porret, adjoint aux commerces et président du conseil de quartier, révèle qu’une étude de marché réalisée dans la zone de chalandise “a conclu qu’il n’y aurait pas de clientèle suffisante pour faire fonctionner ce type d’activités”. Un accommodement a été trouvé : le tabac et la supérette disposent d’un dépôt de pain.

Une mère de famille, rencontrée sur place avec cinq baguettes sous le bras à la sortie du Vival, résume la situation des riverains : “On s’en contente, même si on aurait aimé une vraie boulangerie avec un vrai choix de pains, des viennoiseries et des gâteaux. Pour en trouver, on est obligés de se rendre au centre-ville.” Autre solution : un marchand de pains et de brioches est présent au marché du Charréard chaque vendredi.

“ Certains se plaignent de la qualité du pain vendu au dépôt, reconnaît Nicolas Porret. Nous avons recommandé à l’enseigne d’améliorer la qualité en changeant de partenaire. Le projet est en réflexion.” g

FABRICE DUFAUD

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