Quand ton journal est ton seul ami

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Quand ton journal est ton seul ami… Projet des élèves de 1PAC année 2017- 2018



Gravé sur mon coeur... Journal D 'Eleanor Wizman Combien j'ai été vendu Nous ne jouerons plus à la guerre Mémoires d'une jeune fille Une enfance volée Une semaine de problèmes comme les autres ? Il était une fois au pays des Mille collines les Mille et une nuits de Najaf



GravĂŠs sur mon coeur


26 Août 1940 Ma mère ma toujours dit «Oliver tu devrais plus écrire, ton Anglais est catastrophique !». Elle a toujours insisté sur ce fait " Oliver l’école c’est très important ! ". Pourtant j’en fais des efforts, mais tant que je n’ai pas le maximum, ce n’est pas bien ; alors pour mon anniversaire, elle ma offert ce carnet avec une belle couverture en cuire rouge sur laquelle était marquée une phrase que je ne comprenais pas trop. Mon père, lui, il n’était pas là lors de mon anniversaire, d’ailleurs, il n’a jamais été là de l’année. Il est parti pour rendre justice et combattre les " nazis ". Je ne sais pas ce que c’est, ma maman a beaucoup pleuré. Depuis nous devons faire attention en fin de mois, même qu’il m’arrive de m’occuper de Julia à la place d’aller à l’école.

" Lire c'est voyagé, voyager c'est lire" Victor Hugo 2 septembre 1940 Des fois, quand maman allume le poste radio, j’entends des choses sur une certaine " guerre ", bien sûr quand elle se rend compte que j’écoute, elle change immédiatement de chaîne. Parfois, Béatrice, une amie de ma mère vient, toutes les deux,


elles parlent beaucoup de la vie, des enfants, des dépenses et toujours cette " guerre " . Elles croient toujours que dès qu’un enfant a un livre en main, il en devient sourd. Samedi, Béatrice a lancé à ma mère " dis, ça vous dirait toi et Julia de venir chez moi, Candice sera ravie " ma mère a répondu tout de suite oui et elles se sont mises d’accord pour partir du 6 au 8 septembre. Béatrice habite à Londres, il parait que c’est très joli. Pendant ce temps, je resterai chez Peter, mon meilleur ami.

6 septembre 1940 Peter sait beaucoup de choses sur cette " guerre ", je ne sais toujours pas ce que c’est mais en tout cas c’est horrible. Peter est souvent dans dans la ville où il travaille pour aider ses parents car leurs fin de mois sont très difficile aussi, depuis que son père a perdu son emploi pour une raison que Peter refuse de me dire.

25 décembre 1940 Désolé d'avoir été si distant mais depuis le bombardement de Londres tout est différent. Aujourd'hui je vis chez ma tante et ses deux fils... ma dernière famille. Peter m'a beaucoup soutenu, je lui doit une fière chandelle. JE PROMETS QUE J’EXTERMINERAI TOUT CES NAZIS


13 février 1941 Aujourd'hui, j'ai décidé d'aller aider Peter à son travail, il m'a ensuite annoncé qu'il avait une surprise pour moi, il m’a m'emmenée dans une arrière boutique et présentée un homme, celui-ci s’est levé et a dit un truc du genre " Alors c'est toi le petit nerveux qui veut tuer du nazis, bon ! Allons droit au but, je m'appelle Jones, je suis résistant, je pars dans 6 mois pour la zone libre en France où je ferais dérailler tout ces putains de train qui amènent des innocents dans des camps de concentration, veux-tu m'accompagner avec ton ami ? Je te laisse une semaine pour réfléchir. Même endroit. " 20 février 1941 J'ai beaucoup réfléchi et c'est décidé, je vengerai ceux que j'aimais et que j'ai perdus. Aujourd'hui, nous avons pu entendre toute les précisions du plan que nous avons dû apprendre par cœur pour effacer toute preuve si on se faisait arrêter. Pour cette raison, je préfère ne pas trop donner de précisions dans ce carnet ; tout se que je peux y écrire est que nous devons amasser 2 500 livres pour Peter et moi. A la fin de mon voyage, je pourrais enfin tout t'écrire. En attendant, la patience sera ta seule occupation. 13 Août 1941 Aujourd’hui c’est la fin de notre histoire en Angleterre mais le début la véritable histoire. la mienne...


13 septembre 1941 Nous sommes enfin arrivés, il pleut des cordes. Aujourd'hui Peter est parti voir s’ il y a du travail dans le coin. Nous avons rencontré Lucie, c'est elle qui nous héberge.

A 12ans j’avais une vision bien à moi des nazis.


13 octobre 1941 Je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là, mais nous avons parlé de ce qui nous avait poussés à faire de la résistance. Pendant cette discussion, j'ai appris beaucoup de choses. Lucie est la fille d'un couple juif qui a été tuée dans un de ces camps de concentration ; quant à elle, elle avait été recueillie par deux français avant le drame car les temps n'étaient pas faciles pour ses parents et ils avaient pressenti que ça n'allait pas s'améliorer pour eux. Jones,lui ,était né pendant le première guerre mondiale et depuis faisait la guerre. Mais ce qui me choqua le plus, c’ était Peter, Peter était mi Anglais mi... Allemand. De plus son père soutenait les "NAZIS". " Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau ou de ses origines, ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l'amour jaillit plus naturellement de l'humain que son opposé" Nelson Mandela 23 novembre 1941 Aujourd'hui ça devrait être l'anniversaire de Julia ,7ans, ça grandit à une vitesse ce truc, car même si tu n'es plus de ce monde, tu es encore dans ce cœur... le mien. Cela fait plus de deux mois que Peter et mois faisons de la résistance. Je livre


tous les matins le journal dans la ville, quant à Peter ,lui , il travaille dans une épicerie. Quand je livre les journaux, je peux les lire ; ce qui est assez pratique. 5 décembre 1942 Désolé de m'être encore absenté, mais les temps sont durs Jones s'est fait arrêté par des nazis lors d'une opération, nous avons de plus en plus de mal à faire dérailler ces maudits trains, mais nous survivons. 17 septembre 1950 Un jour en fouillant le grenier, ma fille, Julia, a trouvé un journal dont la page était d'un rouge déteint avec pour inscription sur la couverture "La mémoire se perd, mais l'écriture demeure." Je l'ai ouvert puis je lui est lu mot par mot les souvenirs qui me reviennent. Alors tout mes souffrances se dissipaient car je savait que je n'étais plus seul. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment été seul, je savais que sur mon cœur était gravés tous ceux que j'aimais et que j'aime toujours.


Fin



Tout d’abord, j'aimerais rendre hommage à mon papa, Daniel Wizman, à ma maman, Rosa Wizman, à mon petit frère, Jean, ainsi qu' à Anne et son fils, Martin. Je m'adresse aussi à une grande amie, Émilie, que j'ai perdue depuis longtemps. J'espère que vous lirez ce livre avec autant de passion que j'en ai eu à l'écrire. 19 janvier 1941 : Chère Émilie, Je vais plutôt bien aujourd'hui, mis à part le fait que nous devons déménager car nous ne sommes plus en sécurité dans notre maison, avec tous les nazis, nous sommes obligés de rester cachés. Nous allons déménager, mon papa, ma maman, mon petit frère et moi chez les Vivelman. Nous irons nous cacher dans leurs grenier, inoccupé depuis plusieurs années, qui aura besoin d'un grand nettoyage que l'on commencera dans plus ou moins 1heure, ça nous prendra au moins une demi-journée, mais après ça, nous pourrons nous

installer et commencer à faire nos valises et à nous préparer sous le stress de papa, qui n’arrête pas de nous répéter qu'il faut mettre un minimum de choses dans la valise et le faire le plus rapidement possible. Je mets donc quelques vêtements et sous-vêtements, ma brosse à dents et mon dentifrice, ma brosse à cheveux, mon shampoing et mon


savon, mon pyjama, mes pantoufles, mes chaussures, quelques dessins et quelques livres. Ça y est, c'est l'heure du départ, nous prenons le plus discrètement possible un taxi pendant 20 minutes, et nous arrivons là-bas vers 8 heures. Nous déposons nos valises et commençons le nettoyage. Il y a une couche de poussière d'au moins 2 centimètres d'épaisseur et des toiles d'araignées à tous les coins. Après 7 longues heures de nettoyage, nous finissons enfin ! Nous montons les lits, les matelas, les oreillers, les couvertures, et nous faisons une petite visite des quelques pièces qui nous sont dédiées. Vers 17 heures, maman a eu l'idée de nous cuisiner une grande salade de riz à la tomate, aux maïs et au brocolis. Nous nous mettons tous au travail. Papa coupe les tomates, Jean ouvre la boite de mais, maman cuit le riz, et moi je coupe les brocolis. Après une grosse heure de préparation, nous nous installons à table et mangeons notre salade. Tous se passe bien, jusqu'au moment où jean se rend compte qu'il a perdu son doudou ! Il commence donc une énorme crise en plein milieu du repas. Nous quittons alors la table pour chercher son doudou, mais il n'était nulle part, maman décide de lui dire que son doudou jouait à cachecache, pour qu'il ne s’inquiète pas. Vers 21 heures, quand tous le monde se met au lit, jean cherche toujours son doudou. Désespéré, il décide de se coucher et en arrangeant son oreiller,il retrouve son doudou, tout le monde peut donc dormir en paix. Nous nous endormons tous très rapidement après cette grosse journée. Eleanor Wizman


20 janvier 1941 : Chère Émilie, Nous nous réveillons tous plus ou moins en même temps et allons manger notre petit déjeuner vers 9 heures. Nous prenons tous un grand verre de jus d'orange, et un bol de céréales. Enfin, nous terminons de déjeuner et maman commence à faire la vaisselle. Demain, nous accueillerons Anne et Martin Johnson, deux personnes qui sont dans le même cas que nous. Maman choisit parmi ses livres de recettes ce que nous allons manger ce soir, elle finit par opter pour une grande tajine. Papa pèle les patates et prépare les olives vertes, Jean pèle et coupe la carotte, maman prépare 3 morceaux de selle d'agneau, et moi je m'occupe de couper les tomates et les oignons. Maman ajoute ensuite safran jaune, poivre, sel, cumin, muscade, gingembre, coriandre, cannelle,... 1 verre d'huile d'olive vierge et un verre d'eau. Après avoir fini de cuisiner, nous faisons un peu de sport moi et mon petit frère. Ensuite, papa et maman prépare la table pendant que je travaille un peu. Maman, plongée dans sa lecture, ne voit pas le temps passer, et on commence à sentir une petite odeur de brûlé, nous retrouvons la tajine carbonisée. Du coup, papa nous cuisine chacun deux œufs, nous coupe une pomme et une poire, puis nous les mangeons rapidement avant d'aller au lit, le ventre plein. Eleanor Wizman 21 janvier 1941 : Chère Émilie, Vers 04h00 ce matin, nous avons accueilli les Johnson. On a commencé par leur servir de bons croissants, ensuite de la salade et après un grand verre d'eau avec du sirop de


menthe. Ensuite, nous les avons aidés à s'installer, nous avions deux lits superposés l'un à coté de l'autre, dans le lit n°1 en bas se trouvait Jean, et à coté de lui : Anne (car il n'osait pas dormir sans un adulte juste à coté de lui). Au dessus d'Anne se trouvait Martin, son fils, et je me dormais à coté de lui. Il est à peu près midi quand nous

commençons à préparer les sandwichs, maman prépare les tomates, papa le fromage, Anne la salade, martin les olives, Jean les œufs et moi les carottes. Ensuite nous préparons chacun notre sandwich avec les aliments qui nous font envie, et nous nous installons à table pour manger. Maman n’arrête pas de poser des questions à Anne : ce qu'elle fait dans la vie, ce qu'elle aime, pourquoi elle est arrivée ici,... Martin lui, ne parle pas de tout le repas... Je me demande à quoi il pense. Jean, contrairement à Martin, n’arrête pas de faire n'importe quoi ! Une fois le repas terminé, nous nous installons tous sur notre lit pour bien digérer. L'après midi est passé très vite, j'ai lu, dessiné, écrit... Pour le souper nous avons seulement manger une pomme chacun, nous n'avions pas très faim.


Eleanor Wizman 25 janvier 1941: Chère Émilie, Ils s'est passé tellement de choses ces derniers jours, Martin a commencé à parler, nous avons fait de plus en plus connaissance, sa maman et lui nous ont racontés comment ils sont arrivés ici, pourquoi, et leur vie avant aujourd'hui. Anne était institutrice dans une école primaire quand Martin avait 10 ans, après ils ont dû commencer à ce cacher des nazis, et ils sont passés de maison en maison, jusqu’à arriver ici. Ensuite, j'ai rapidement déjeuné et je suis allée me laver, quand j’ai eu fini, il était aux alentours de 11h30. Maman, papa et Anne ont longuement discuté ensemble, ils continuaient à raconter leurs vies d'avant et leurs exploits personnels... des trucs de grandes personnes. Après cette longue discussion, nous avons dîné avec des sandwichs, comme d'habitude, et un grand verre de jus d'orange. Après ce repas, je me suis rendue dans ma chambre avec jean et Martin, et nous aussi, nous avons eu une longue discussion, de trucs d'enfants bien évidemment. Ensuite je ne me souviens pas très bien, je crois que je me suis endormie. Eleanor Wizman


26 janvier 1941: Chère Émilie, Ce matin, je me suis levée très tôt, j'ai déjeuné et me suis installée dans le fauteuil près de la radio. Ce que j'ai entendu est à glacer le sang... Des milliers de juifs, tués pour je ne sais quelle raison, tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes et toutes les secondes, à la chaîne, sans aucune pitié. il y a les résistants, qu'on tue parfois directement, puis les juifs, qu'on emmène dans les camps de concentrations et où ils souffrent comme s'ils n'était rien, ils meurent de faim, de soif ou simplement de fatigue. Je suis restée tellement longtemps là à écouter ces horreurs que je n'ai pas vu passer le temps, il était à peu près 13h quand je réussis à me lever du fauteuil, encore toute chamboulée. Nous allions commencer à manger les sandwichs quand, soudain, nous entendons du bruit en bas, plus fort que d'habitude, des paroles, des voix que nous n'avions jamais entendues auparavant... je n'ai pas mis beaucoup de temps à comprendre ce qui ce passait... j'étais morte de peur, presque pétrifiée, jusqu'à ce que mon père nous disent à tous «ça ne


sert à rien d'avoir peur, il faut se cacher au plus vite, et n'oubliez pas que si quelqu'un y reste aujourd'hui, on ne cessera jamais de l'aimer, et on sera fier de lui!. Sur ces mots, j'ai pris Jean et Martin par la main et j'ai couru me cacher dans les armoires de la cuisine, en compagnie des casseroles, de Martin et de Jean. Nous sommes restés pendant au moins 3 à 4 minutes là, sans faire de bruits. Nous avons d'abord entendu qu'ils montaient, qu'ils entraient, qu'ils fouillaient, puis, ils sont descendus, mais les pas étaient plus nombreux que quand ils sont montés. Quand il n'y a plus eu aucun bruit, nous sommes sortis, Jean, Martin et moi, et avons crié après les parents, nous les avons cherchés partout, nous avons tout retournés, mais en vain, aucun trace d'eux, juste les dernières paroles de mon père, qui tournaient dans ma tête… Jean ne comprends pas tout de suite ce qui venait de se passer, les seuls mots qui sortent de sa bouche sont «maman? Papa?». Je le regarde droit dans les yeux et le prends dans mes bras, il se met à pleurer, mais pas comme ses petites crises habituelles, il pleure vraiment, et même si il se rend pas exactement compte de ce qui c'est passé, il sait qu'il ne les reverra plus. Martin, lui, a les larmes aux yeux, il se retient de pleurer et il regarde mon frère ; ensuite, il le prend dans ses bras sans rien dire.Que dire...les mots ne viennent pas ... Cependant, on sait qu'il ne faut pas baisser les bras. Nous n'avons rien mangé depuis notre déjeuner, il est maintenant 19h30, Jean décide de quand même manger une pomme, mais Martin et moi n'en avons pas envie . Nous avons mis Jean au lit vers 20h30, et nous nous sommes installés à la table. Nous avons beaucoup discuté du fonctionnement de la famille, maintenant que les parents ne sont plus avec nous... nous en sommes arrivés à cette conclusion: nous allons devenir une sorte de «nouveaux


parents» pour Jean, on s'occupera de la cachette comme de vrais adultes responsables, en laissant nos anciennes vies d'enfants de cotés. Il est à peu près 23h30 , nous avons fini de discuter, nous prenons un paquet de céréales et nous allons dormir. Eleanor Wizman 27 janvier 1941: Chère Émilie, Nous nous sommes tous réveillés vers 10h ce matin, nous avons pris un grand verre de lait et une tranche de pain avec de la confiture de fraise. Après ça, je suis allée laver les vêtements sales dans une bassine. Quand j'ai eu fini, Martin et moi avons nettoyer la cuisine, la salle à manger, la chambre puis nous avons fait les lits. Pendant ce temps, Jean lit dans sa chambre. Puis, quand nous avons enfin terminé de nettoyer, nous nous sommes un peu reposés dans notre chambre. Nous nous sommes réveillés vers 13h et nous avons mangé des sandwichs, sauf qu'aujourd'hui, la garniture est beaucoup moins variée, vu que nous sommes 2 fois moins pour la préparer. Notre sandwich se constitue donc seulement de fromage, de tomate et de salade. Jean n’arrête pas de pleurer, Martin fait de son mieux pour le consoler pendant que je regarde le livre de recette de maman pour le souper de ce soir. Martin à proposé à Jean de jouer à un jeu de société pour lui changer les idées, sauf que Jean a un peu trop apprécié cette idée, donc nous avons joué pendant plus de 3h de suite, jusqu'à ce que je m'éclipse pour préparer la soupe de ce soir. Une demi-heure plus tard, ils me rejoignent pour me proposer de l'aide, en 15 minutes, la soupe est finie. Vers 18h30 nous allons manger, le repas s'est passé sans aucun


problème, et nous sommes tous allés dormir juste après le souper. Qu'est-ce que c'est fatiguant le travail de parent ! Eleanor Wizman 1 février 1941 : Chère Émilie, Jean va beaucoup mieux ce matin, sauf qu'il a une grosse toux. Martin et moi prenons très à cœur notre rôle de parents! D’ailleurs nous commençons à nous rapprocher de plus en plus. Chaque jour, j’apprends de nouvelles choses sur lui, sa manière d'être, de penser, d'agir,... nous savons que maintenant nous ne savons compter que sur nous même donc nous n'avons pas vraiment le choix, il faut se faire confiance et rester soudés ! J'ai passé mon après midi à chercher une recette d'une boisson contre la toux, qui n'était pas vraiment délicieuse, mais plutôt efficace ! Je n'ai plus beaucoup de temps pour écrire ce livre maintenant que nous ne sommes plus que 3 enfants pour tout gérer, mais j'essaye quand même d'y penser le soir, quand tout le monde dors, même si la plupart du temps, je m'endors tellement vite que je n'ai pas le temps d'y penser ! Eleanor Wizman


19 janvier 1945: Chère Émilie, Je viens de retrouver ce journal, et je l'ai relu en entier! Tellement de souvenirs me reviennent, maintenant que la guerre est finie, Martin, Jean et moi avons trouvé un petit appartement avec l'argent qu'il restait de nos parents. Nous aimerions tellement qu'ils soient encore avec nous! Nous sommes retournés à l'école et commençons les petits jobs d'étudiants, on gagne assez pour survivre et même pour se faire de petits plaisirs ! Apparemment, Hitler se serait suicidé par balle après le suicide d'Eva Braun, son épouse, qui s'est empoisonnée au cyanure. Je pense peut-être à faire publier ce livre, dans le but de dénoncer l'horreur qui s'est produite. Eleanor Wizman Merci d'avoir lu ce livre ! Tülin et Sarah.


Nous ne jouerons plus à la guerre …


Vendredi 10/10/16 Cher journal, aujourd'hui rien de spécial, je suis allée à la piscine comme tous les vendredis. Je vais aller dormir chez Marie, une amie, afin de lui dire au revoir. Nous allons manger de la semoule et des beignets de banane. Le matin, je me régalerai de la compote des mangues de la parcelle. Puis, vendredi prochain, après l’école, elle et mon grand frère me conduiront à l’aéroport où je rejoindrai mes parents. Nous nous rendons en Belgique voir de la famille qui s’est installée là-bas. La vie est dure en République Démocratique Du Congo. Samedi 18/10/16 Tout s'était si bien passé avec Marie. Mais vendredi, en allant à l’aéroport, on s’est fait enlever par des soldats. Je ne sais pas lesquels exactement. Maintenant nous sommes dans un camp militaire. J ‘ai pu conserver mon carnet car il était dans ma poche. J ‘ai vu des enfants s’entrainer avec des armes à leur taille . Nous sommes devenus des enfants soldats. On croit toujours que cela n’arrive qu’aux autres, mais ici dans le Kasaï , c’est fréquent. Des tas de milices se battent pour le coltan, si précieux pour la fabrication de nos smartphones, ou pour le diamant. Je me demande si mes parents sont partis en Belgique sans nous et s’ils nous cherchent. Signaler une disparition à qui ? Personne ne contrôle vraiment de Kananga à Mbujimay . Nous allons d’ailleurs commencer les entraînements , la peur au ventre, l ‘esprit égaré, tout est allé si vite. Il est21h30, Marie est embarquée dans la chambre, J'imagine qu'il vont lui poser des questions . Je suis rentrée dans le dortoir. Je ne sais pas où se trouve mon frère . Je n'arrive pas dormir car ça fait 3 heures que Marie est partie. Un peu plus tard, elle revient épuisée et en pleurant. Après que je ne’aie rassurée, elle m’explique tout et en détails, elle s'est fait …..VIOLER.


C est vraiment odieux . Elle a dû souffrir, je ne sais comment elle s'en est remise. J'ai peur… Mardi 21/10/16 Nous avons tous les jours entraînement. Je n'en peux plus, Je suis épuisée et déprimée .Je veux rentrer, retrouver ma famille et mes amis. Heureusement que Marie est là. J'ai remarqué que tous les jours une fille soldat part dans la chambre. Et aujourd'hui, c'était mon tour… Mardi 28/10/16 Je suis revenue en pleurant vers 3 heures du matin, Marie m'attendait. Elle me rassurait, nous n'avons pas dormi de la nuit. Je n’ai pas dit un mot ! On était en train de faire notre entraînement et à ce moment-là , on a vu des garçons en première ligne, ce qui se signifie qu'ils sont destinés à exploser sur les mines ou à se faire tirer dessus. La vie d’un enfant vaut moins que celle d’un adulte, meilleur guerrier. C’est la troisième fois que je vais à la chambre. Je n'en peux plus, chaque nuit, je pleure , de peur que ça ne recommence. Mais mes bourreaux sont insensibles. Ils n’ont plus de cœur. C'est décidé, je pars, demain je m'en vais. Je veux rejoindre ma famille. Après le repas comme ça je me mettrai en route le ventre plein. Bon au revoir, je vais faire un petit sac que je dissimulerai sous ma veste militaire trop grande et expliquer mon plan à Marie. Elle n’est pas convaincue et décide de rester. Mercredi 29/10/16 Devine où je suis allée. Et non,je ne suis pas hors du camp. J’ai été convoquée dans le bureau du commandant qui vérifie mon intérêt pour la soi-disant armée. C ‘est un genre de lavage de cerveau et une menace à la fois. Je ne dois pas décourager les troupes par mes


pleurs incessants. Tout va bien, je vais suivre mon plan. Allons donc manger. Jusque là ça va. Le repas terminé, j’ai couru dans le dortoir prendre mes affaires puis je suis sortie , je marchais tout doucement. Je suis arrivée à la porte, émerveillée, je me suis arrêtée deux secondes. Mais je n'avais pas pensé à tout, j’ai alors remarqué qu'il y avait plus de gardes que prévu. L’un d’eux m'a attrapée et m’a ramenée au bâtiment des filles. J'attends depuis 10 minutes, je pense être fusillée …j ‘écris mes derniers mots…C ‘est alors qu’il me réprimande pour que je ne parte plus et que je me sente bien. Après les 10 minutes de blabla, je suis remontée dans le dortoir. Marie était réveillée, quand elle m’a vue apparaître, on pouvait voir sur son visage de la joie comme de la tristesse , comme si elle était contente que je sois revenue et triste que je ne sois pas partie de cet endroit horrible . Je n’ai pas perdu espoir de recommencer une autre tentative de fuite. Je finirai bien par trouver une occasion. Mais on vient… Vendredi 10/11/17 Ca fait un an que je ne pouvais plus t'écrire. Un soldat m ‘a pris mon journal ce soir-là, dans le dortoir. Il me l’a rendu, j ‘ai obéi. J'ai plein de choses a te dire, je n'ai qu'une bonne nouvelle: 1) La pire des nouvelles: Marie a été mariée de force avec un soldat ; 2) Ca continue tous les deux jours ; 3) De plus en plus d'enfants se font capturer et ne reviennent pas ; 4) Je n'ai pas de nouvelles de mes parents ni de ma famille ; 5) Une autre milice est venue attaquer le camp et la moitié des personnes sont mortes ; 6) Je porte les mêmes vêtements depuis 3 mois ; 7) Je suis toujours dans le camp, donc une vraie torture ; 8) Nous ne sommes pas bien nourris et la nourriture est toujours aussi mauvaise ; 9) Nous ne dormons pas beaucoup ; 11) j'ai revu mon frère. Je ne vais pas tout expliquer, Ce serait trop long et je n’ai pas le temps. Je l’ai retrouvé car il avait été enrôlé de force comme soldat


lors de notre enlèvement. Etant plus âgé, il est dans un autre camp. Je rentrais de entraînements et là je l’ai vu apparaître dans le stand de tir. J’ai senti une larme couler sur ma joue. Nos regards se sont croisés ; nous étions surpris autant l'un que l'autre et 5 secondes de silence, à ce moment, ça parait très long. Je lui ai raconté ce que j'ai vécu depuis mon enlèvement et ce qui est arrivé à Marie. samedi 11/11/17 J'ai revu mon frère depuis la dernière fois et il m’a expliqué pourquoi il était resté : l’argent. Les soldats ne sont pas payés mais ont le droit de voler… Il a pris gout à ce pouvoir médiocre. Je lui ai dit que c’était mon tour : on va me marier à un soldat qui prend sa retraite, il a 50 ans. D’un coup, mon frère me dit «on va te sortir d'ici». J’écoute attentivement son plan: nous nous évaderons dans 4 jours, en faisant semblant d'aller à ce mariage forcé. Ensuite, nous courrons le plus possible afin de trouver une voiture. Mercredi 15/11/2017 Comme prévu nous partons vers 14 heures. Une fois arrivé à la porte, mon frère explique au garde que nous devons nous marier et qu’il est venu chercher son épouse. Et donc, il a besoin d’un véhicule tout terrain pour se rendre à la mission dont « notre » armée a pris possession. Après un moment d’hésitation, il nous donne une paire de clés. Il faut dire que deux bouteilles de bière Simba sont à ses pieds. Maintenant, nous sommes à l’aéroport (Kananga aéroport).Beaucoup plus facile que prévu, ce n'est pas pour ça que j'y retournerai ! Une fois arrivée en Belgique, je raconterai tout à des représentants du gouvernement et je sauverai Marie . Nous prenons l'avion jusque Kinshasa, survolant la savane de l’enfer, les mines de Coltan extrait par des enfants ou des


travailleurs sous-payés. Quand L ‘avion décole de Kinshasa-Ndjili, je ne peux retenir mes larmes . La souffrance et le bonheur se mêlent dans ma tête. Il n’y a plus de place dans ce journal, donc au revoir. Une nouvelle vie commence. Il ne me reste plus qu'à aller chercher Marie ! Marie, ce sera le nom de mon nouveau journal.

Pauline, Achille, Armel


Mémoires d’une jeune fille


O1.O9.16 Cher toi, Aujourd'hui c'est la rentrée ... et plus que jamais, je suis déterminée à me métamorphoser devant tout le lycée : un jean levis,une brassière de sport pour aplatir mes boob's,des converses noires,une chemise à carreaux ouverte sur un t-shirt,des cheveux courts coupés à la garçonne et une casquette sur la tête, c'est une des premières fois que je ne me maquille pas. Je suis dans le bus pour me rendre à l'école.Je reçois un message de Vincent (mon copain depuis deux ans). 01/09/16 – mardi:7h15 écoute Mia,nous deux ça ne va plus... Pendant les vacances on ne s'est même pas revus. A ce qu'il parait tu as changé de look ?

Comment ça ? Qui te l'a dit ? Oui je sais,j'en suis désolée ...

une photo de toi,dans le bus transformée en garçon tourne sur snapchat. Je préfère en rester là


La journée commence bien... Un nouveau look? Plus de petit copain, un trajet en bus qui n'en finit pas... Devant l'école,le stress monte, bizarrement mes amies ne sont pas là où on s'attend habituellement..Je n'ose même pas franchir la porte. Je me décide. Mon coeur bat à 100 à l'heure. Tout le monde me regarde de travers,je ne sais pas comment réagir. O2.O9.16 Cher toi, Finalement hier, j'ai préféré rester dans mon coin afin de voir qui allait venir vers moi, résultat : personne. Je suis même passée dans le couloir, j'ai reconnu mes amies, j'ai voulu aller vers elles mais elles m'ont fait signe pour me dire de faire demi tour. Sur leur visage, j’ai vu un certain dégout envers moi. Même si j'essaie de passer au-de -là... ça me met hors de moi, par contre je n'ai pas croisé Vincent, il m'a surement évitée. Je réalise à quel points ces amitiés étaient fausses et superficielles. Je ne suis plus la jeune fille sexy et branchée à qui tout le monde voulait parler . J ‘étais dans un rôle et je ne le savais pas. Aujourd'hui, je me sens bizarre. Je m'attendais à ce que les garçons ne me regardent plus, ne me remarquent plus, mais pas à ce qu'on me dévisage. Mon but premier était qu'on me voie comme je suis et pas comme un morceau de viande. Je vais t'expliquer pourquoi: J'étais très féminine, cheveux longs, peau très mate et tout le monde voulait me croquer! Même trop !!!!! J'en ai eu marre de tous ces regards, de toutes ces remarques... La seule solution que j'ai trouvée, c'est de me métamorphoser ; ce qui m'a fait prendre la désision de changer, c'est l'accumulation. La dernière semaine de Juin, j'ai Pété LES PLOMBS,J'AI QUITTE L'ECOLE,SI SEULEMENT TU SAVAIS TOUT LE MAL QUE JE GARDE, C'EST MA DIRECTION.* *parole de la chanson ma direction de Maitre Gims


08 septembre 2016 Cher toi, Nous sommes une semaine après la rentrée, désolée de ne pas t'avoir donné de nouvelles. Comme tu le sais, prendre des décisions d'une aussi grande ampleur parait un peu léger à 16 ans, les gens peuvent penser que je ne suis pas crédible... Mais la dernière semaine de Juin, j'ai tilté que ce n'était plus possible. Je te présente diverses raisons pour lesquelles mon changement est définitif. La dernière semaine de Juin de l'année passée s'est déroulée comme ça : Lundi : « Trop bonne, Mia ! On sort ensemble ? » Mardi : « T'es trop belle, tu me fais un bisou ? » Mercredi : Un garçon m'a mis la main aux fesses dans le bus » Jeudi : Un garçon que je ne connais pas a menacé Vincent parce qu'il est mon copain ... ETAIT .. Vendredi : « T'es à moi poupée ! » ET ce n'est pas la seule semaine de ce genre 13 septembre 2016 Cher toi, Nous sommes samedi. Je commence tout doucement à tomber en dépression, la semaine a été pesante, mots violents par messages,


remarques désobligeantes et agressivité verbale ( t’es devenue lesbienne, t ‘es moche comment tu oses nous regarder, pour toi plus qu’une solution : tues-toi…) En ce moment je ne veux plus trop sortir de chez moi... De plus je n'arrête pas de me prendre la tête avec mes parents. Ma chambre est le seul endroit où je me sens bien, en sécurité.. ET ENCORE… En fait pour dire la vérité mes parents doivent m'obliger à aller à l'école... Je ne me sens clairement pas encore prête à affronter le regard des autres, leurs remarques, leurs messages. Je pense que je vais finir par trouver une excuse pour rester tout le temps chez moi si ça continue ! 14.O9.16 Cher toi, Hier soir j'ai reçu de nombreuses insultes, toujours les mêmes, sur les réseaux sociaux principalement et aussi par messages, j'ai donc décidé de supprimer tous mes comptes pour ne plus avoir ce poids sur la conscience. Je me dirige vers l'école et là je croise mes anciennes meilleures amies, insultes, croches pieds et j'en passe des détails. D ‘après ce qu'elles ont dit, à la sortie j'allais ramasser.. J'essaye de sortir avant la sonnerie pour que rien ne se produise et là, je croise cette jeune fille.. Aussi perdue que moi, qui m'en empêche ! Elle connaissait mon prénom, pourtant moi pas le sien. De là, j'entends un homme crier mon nom : « Abdessatar Mia revenez par ici tout de suite »


Et merde.. c'était le directeur. Il veut me voir immédiatement! Je rentre dans son bureau en me demandant ce qu'il se passe, il commence à me dire que j'aurais soi-disant martyrisé des élèves et qu'ensuite j'aurai tenté de lui échapper. Oh les s* ! Evidemment je ne savais rien dire dans une telle circonstance, résultat : un jour de renvoi ! Je comprends pourquoi cette jeune fille perdue m'a empêchée de m'enfuir. Il commence à se faire tard je décide donc de rentrer à la maison. Arrivée chez moi, je regarde par la fenêtre et vois cette jeune fille perdue de toute à l'heure, se nommant Anna. J'ai ouvert la fenêtre et elle a crié en choeur avec moi : #VieDeMerde !!! O1.1O.16 Cher toi, Désolée pour mon absence.. Mais tu as raté de très long épisodes, J'ai appris à connaître cette fille dont j'avais parlé. Et franchement, elle est géniale. Elle a déjà vécu ce que je vis, tu te rends compte ? Je me sens bien à ses côtés, mais la peine me submerge toujours, j'ai une sale idée en tête en ce moment. En fille sexy, j’étais l ‘objet de toutes les attentions, un changement de look soi-disant pas top , et on me déteste . 17.10.16 Cher toi, Ce soir.. est le grand soir ! Je passe à l'action, la vie là haut doit être bien meilleure, je n'enchaine que les drames, j'en peux plus, même si Anna est là pour moi, le soutien est trop faible. Voilà je laisse mon carnet sur le rebord de la fenêtre, on verra qui le trouvera et me comprendra enfin .


18.10.16 Cher Anna, Hier soir tu m'as sauvé la vie, tu as trouvé ce carnet et l’a lu, mais surtout , tu m’as empêchée de sauter … Merci de m'avoir empêcher de m'enlever la vie, tu es la plus belle chose qui me soit arrivée, tu es même plus présente que mes parents ! Je t'aime. O3.O1.17 Chère Anna, Voilà ! Bienvenue en 2017, une nouvelle année commence, j'ai changé d’école à tes côtés, pour tout reprendre à zéro, j'ai déjà fait de merveilleuses rencontres car c’est une école qui permet la communication . Le look ne compte pas ici, chouette Athénée ! je ne t'en remercierai jamais ! A NOTRE NOUVELLE VIE !

Lena, Kyra, Ariola


Une enfance volĂŠe


06/03/2012 J' ai été gentille avec lui, alors j’ai demandé à Xavier , le monstre qui me séquestre, un journal pour écrire parce que j'ai besoin de me confier. Je l’ai reçu aujourd’hui ! Comme je n' ai personne à qui parler alors je parlerai à mon journal . Je m'appelle Marine, j'ai 14 ans. Le 19 février, Je revenais de la danse ,il était plus ou moins 15h30, il n'y avait personne dans la rue et j' étais à 5 minutes de chez moi .Lorsque j' ai entendu le bruit d'un moteur qui se dirigeait vers chez moi, je n'ai même pas pensé à regarder derrière moi et j'ai continué à marcher normalement . C ‘est alors que j ‘ai entendu une porte claquer puis, rien, je me suis endormie d'un coup .Je me suis réveillée dans un endroit humide et sombre. Je me souviens avoir vu quelqu’un s’approcher de moi,je lui ai violemment répondu que ça ne le regardait pas et je l'ai fusillé du regard. Ensuite, il m'a attrappée et a commencé à me frapper . J ‘ai perdu connaissance. Ca, c’était mon premier jour. Je ne savais pas ce qui m’attendait. Les coups sont devenus mon quotidien et d’autres choses aussi . Mais j’ai du mal à les écrire . Comment raconter cela. Plus tard peut-être. J ‘entends des pas, quelqu’un vient… 10/03/2012 J ‘ai mis du temps à te raconter : je me suis fait violer plus d'une fois. Cet homme me dégoute . Je veux retrouver mes parents, mes frères et soeur et surtout ma meilleure amie . Mais il m'a dit que ma famille ne me cherchait pas et qu'il me protège mais de quoi ? J'avais l'impression d'être oubliée . Et que personne ne me cherchait . 24/02/2012 Ca fait 2 semaines que je n'ai plus vu Xavier . J'ai très faim . Je me sens oubliée et seule . Je me pose plein de questions : où sont mes parents ? Me cherchent - ils ? Mais surtout, j’ai faim et soif .


27/03/2012 Aujourd'hui quelqu'un d’inhabituel est venu me nourrir . D' habitude c' est Xavier qui posait la nourriture devant la porte, mais cet individu l ‘a posée sur la table . Et donc j'en ai profité pour m'échapper . Je n'avais qu'une idée en tête,retrouver mes parents et mes amis . J’ai couru les pieds nus, en pyjama short, jusqu'à ce que je trouve un commissariat . En entrant, j'ai commencé à pleurer . Un policier est venu vers moi et m'a demandé ce qu’il se passait. Il m’a appelée petite . j ‘étais redevenue une enfant . Je lui ai tout raconté . Ca m’a fait du bien de parler à quelqu'un même si je ressentais un sentiment de honte inexplicable. Ils ont directement téléphoné à mes parents et se sont rendu au domicile de Xavier . Ils l'ont arrêté pour viol et enlèvement . Le jour-même, j'ai retrouvé mes parents et ma famille . Mais je ne les reconnaissais plus. J ‘avais presqu’oublié leur visage, le son de leur voix. Comment vais-je faire pour redevenir une enfant comme les autres ? 28/02/2018 Aujourd'hui j'ai 22 ans, je suis heureuse . Mais malgré ça, cette histoire m’a traumatisée à vie . Je ne serai jamais comme les autres . cependant, je me dis que j’ai eu de la chance, j ‘ai survécu. Qu’aurait-il fait de moi plus tard , en grandissant , je n’aurais sans doute plus convenu. Je pense aux autres qui n ‘ont pas survécu, victimes d’un autre monstre. Je me dois d’être heureuse pour elles… Alix, julie, Hafsa En hommage à


Il ĂŠtait une fois, au pays des mille collines


Cher journal, Je m'appelle Sonia Murrel,j'avais 9 ans lorsque le génocide a commencé du 6 avril au 4 juillet 1994 au Rwanda, qui est un pays de l'est de l'Afrique. Sais-tu que c'est le plus gros génocide en terme de nombre de morts en 3 mois : environ 800 000 Tutsis ont été assassinés. Le génocide a commencé après que le président dictateur du Rwanda Juvénal Habyarimana fut assassiné dans un attentat contre son avion personnel. Les Hutus ont alors soupçonné les Tutsis d'avoir tué leur président. En avril 1994, avant même l'attentat de l'avion, les habitants de Kibeho étaient tous envahis par la peur.Les écoles étaient fermées depuis quelques semaines, les étudiants hutus menaçaient leurs camarades tutsis, les voisins qui habituellement étaient nos amis, ont brusquement commencé à menacer mon père et ma mère en leur disant que leurs enfants allaient être tués sous leurs yeux et que nos vaches allaient bientôt être mangées. Nous les enfants, on n’ y croyait pas.. Le 15 avril 1994 le matin, j'ai croisé mon père dans le couloir de notre maison et il ne semblait pas avoir dormi.Il avait les yeux rouges,comme quand il était fâché. Il est allé faire un tour derrière la maison puis il est revenu en nous disant : «Venez voir ce qui se passe sur la colline en face ». Nous vîmes de hautes flammes se propager très vite. Nous nous demandions qui était capable de brûler ces maisons en même temps car elles étaient quand même nombreuses. Nous avons quitté la maison pour nous réfugier à L ‘Eglise. Arrivés sur place, nous avons été traumatisés par des milliers et des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants venant de toutes les régions voisines. Tous des Tutsis. Nous sommes rentrés chez nous .


L'église était pleine, l'école primaire aussi, et les gens commençaient à s'installer dans une école secondaire voisine.Mon père était parmi les tutsis les plus recherchés de la région et il avait très peur, moi je l'ai vu.Il est venu nous trouver à la maison et il nous a demandé de partir, et d'aller dans une famille à Runyinya, une des communes de Butare . Mon père est resté avec sa mère qui est très âgée et qui ne savait plus marcher.Il nous disait que si la situation devenait trop grave,il allait prendre son vélo et nous rejoindre. On devait partir à pied,et de préférence pas par les routes principales.Nous avons pris le chemin de la forêt et nous avons longé la rivière.Après quelques kilomètres avec mes sœurs ,ma mère et mon petit frère dans son dos , quelques Hutus nous ont vus en train de traverser la vallée. Parmi eux, il y avait les enseignants collègues de mes parents , l'inspecteur d'arrondissement , il y avait aussi l'agronome de la commune.Ils étaient assis sur les collines autour de nous,je crois qu'ils attendaient un signal pour aller tuer les gens dans l’Église.Ils nous avaient repérés et ils sont descendus des collines en criant«ce sont les riches,ils ne doivent pas nous échapper»,et nous,nous avons couru dans différentes directions.Ma maman et mon petit frère se sont cachés dans un trou, à coté de la rivière . J ‘ai cru que tout le monde était mort car j ‘avais entendu des cris , le son des machettes et les sifflets des interahamwé, les génocidaires persuadés de tuer des cafards . Radio Mille colline avait diffusé cette insulte envers notre communauté depuis des semaines. J’avais cru que cela n’était pas grave même si cela me blessait . Enfin, j'ai rencontré mes sœurs, une à une, après avoir parcouru quelques kilomètres dans la foret.A un certain moment nous avons cru que ma mère avait été tuée. Ma mère a passé en effet le reste de la journée dans ce trou,et la nuit aussi.Le lendemain,elle nous a rejoints à Butare,et nous avons pleuré ensemble.Elle nous raconté que les personnes qui nous poursuivaient ont traîné tout prêt de ce trou en fouillant partout. Quelques heures après son arrivée,nous avons vu l’Église de Kibeho


en train de brûler,et nous entendions de loin les coups de feu. C’était la première fois que nous avons entendu le bruit d'un fusil,et nous nous demandions ce que devenait papa au milieu de tout cela. Ils nous avait dit que si la situation s'aggravait,il allait prendre son vélo et nous rejoindre à Butare. Nous avons passé toute la nuit à guetter le moindre son, la moindre silhouette .On attendait papa avec son vélo. Vers 10h du matin, nous avons entendu des cris dans le quartier où on logeait. Après quelques minutes, c'était les coups de feu. Le bruit des fusils était tellement proche de la maison qu'on croyait l'entendre dans nos cœurs. Tout le monde tremblait. Maman nous demanda à tous de prier, mais on n'y arrivait pas. Personne ne pouvait se concentrer. On prenait les chapelets en mains, mais on en faisait rien.On a décidé de quitter la maison en courant.Moi j'ai pris la radio, mes soeurs les habits, les autres la vaisselle,et tout ce qui pouvait être transportable, mais je te jure que personne n'a couru plus de 500 mètres avec. Il y avait une très longue file de Hutus qui nous demandaient de l'argent. Si on ne leur donnait pas ce qu'ils voulaient, ils allaient nous tuer. Une dizaine de Tutsis sont morts parce qu'il n'avait rien avec eux. Après quelques heures, nous avons trouvé un centre de réfugiés. 22 Ans après, j'ai décidé d'écrire ce journal pour que les personnes qui ont vécu un drame comme ceci ne se sentent pas les seules et surtout, pour se rappeler la souffrance de ces 800.000 êtres humains assassinés par balles ou tombés sous les coups de machettes. Ariane, Hafsa


Une semaine de problèmes comme les autres ?


Dimanche 08 décembre : Je m’appelle Lucas et j’ai 12 ans, je suis en 6e dans le collège Thomas Man’s. J’habite dans le 13e arrondissement de Paris .Je viens d'acheter ce carnet au Carrefour du coin, car je ne sais pas à qui me confier, vous l’aurez deviné je n’ai pas d’amis. Je suis soi-disant différent des autres. Je suis toujours le dernier que l’on choisi au foot. Mais ma mère m'appelle, Je dois aller manger, je continuerai à écrire demain. Elle regarde tout ce que je fais, vérifie mes devoirs. Elle est intentionnée cependant, elle ne m'entend pas ! Lundi 09 décembre : Aujourd'hui, je suis obligé d’aller à l’école, un lieu que je déteste. Le problème ne vient pas des cours mais des élèves. Dans la cour de récréation, Ils me disent que je suis différent. Je ne comprends pas … et ça me rend triste. Je les regarde jouer au foot, draguer les filles qui leur sourient. Je suis un paria. En plus, souvent, ils me frappent, m'insultent et me font plein de remarques humiliantes. L'autre jour, Rachid, Mattéo et Hugo m'ont dit :"Tu as un corps de dieu mais dommage que ce soit celui de Bouddha!".En plus d'être débile, cette remarque est insultante envers le Bouddhisme. Je l'ai traité de con et je suis parti aux toilettes. A la sortie, ils m'ont pris et m'ont frappé. En partant Mattéo m'a dit :"Si tu balances ptit' gros, je te tue!". En rentrant, ma mère a vu mon coup bleu au visage et m'a dit :"Qu'est-ce qui t'est arrivé?". Je lui ai répondu que je m’ étais pris un poteau. Banale excuse, cependant, ça marche... On est lundi, Et demain je vais prendre mon courage à deux mains afin d’aller voir le directeur. Ce soir, je me suis encore mutilé, ça fait mal, je me suis promis de ne jamais recommencer!


Mardi 10 décembre: Aujourd'hui, c'est mardi. Et je compte bien aller raconter ce que j’ai subi au directeur ! 14h24: J'ai voulu aller le dire mais je me suis souvenu de la phrase de Mattéo : "Si tu balances, je te tue !". Donc, j’ai changé d’avis, mais Hugo m'avait vu me diriger vers le bureau du directeur et l'a dit à ses potes. Alors, ils m'ont encore frappé. Je me suis senti humilié et impuissant. En rentrant chez moi, ma mère a vu mon œil au beurre noir. Et j'ai dû lui dire que je suis tombé dans les escaliers de l'école.Elle a l'air d'y croire. Elle me demande tout de suite de faire mes devoirs. Elle a du travail aussi ... 4 jours plus tard. Samedi 14 décembre : Aujourd'hui, c'est mon anniversaire ; je vais le passer avec ma famille. Aucun ami ne viendra. J 'ai dit à ma mère qu'ils étaient tous partis en weekend et que je n'avais pas eu de chance, c'est tout. Je n'ai pas écrit depuis mercredi . Je ne sais plus quoi écrire, que penser, penser tout court ! Il faut dire qu’ à part vendredi, je n'avais rien à raconter . Omar est allé au "toilette" en plein milieu du cours et a mis mes vêtements sous la douche. Ils étaient trempé, du coup, j'ai dû attendre plus d'une heure pour rentrer chez moi! :'( Maintenant, je vais aller chercher le gâteau avec ma maman.


16h37 : J'y suis allé comme prévu avec ma mère. Au magasin, elle ma demandé d'aller chercher les boissons. Dans le rayons des boissons, ils m'ont vu, j'ai voulu prendre du coca puis ils m'ont dit "le coca, c'est pas pour les ptit' gros, prends plus tôt de l'eau". Et ils m'ont frappé. J’en peux plus, je veux partir pout toujours ! Ma mère les as vus donc ils sont partis. Elle a réagi tout de suite mais elle ne sait que c'est habituel . On est rentré, ensuite, elle appelé la police afin de porter plainte Quelle honte, je ne sais même pas me défendre seul , J'en ai marre! Et puis, quelle sera la suite, ils vont me détester encore plus. Les représailles seront terribles. Je suis terrifié. Maman me dit que tout va s'arranger, qu'ils seront remis à leur place. Je n'y crois pas d'autant plus qu'elle ne connaît pas la vérité et que personne ne doit la découvrir. J 'ai trop la honte. Je suis un déchet , ils ont raison. Et mon corps me dégoute. C'est décidé, je vais mettre un terme à tout ça! Plus aucune insulte, plus aucune blessure. "LA FIN!" Je vais aller à la falaise. Et sauter, un bond vers la fin! Ma famille, Maman, papa, Je VOUS AIME . Pourtant , j'aimerais rester avec vous mais je n'ai pas ma place ici! On se retrouve au ciel s'il existe! ADIEU!... Journal écrit par Bader et Théo


D’après l’UNESCO, entre "2010 et 2014, la proportion d’enfants et d’adolescents âgés de 9 à 16 ans ayant été exposés au cyber-harcèlement était passé de 8 à 12%, en particulier chez les filles et les enfants les plus jeunes." Tandis qu’une enquête de Child Focus révèle que "1 jeune Belge sur 3 (34,3 %) a déjà été victime de cyber-harcèlement, 1 sur 5 (21,2 %) reconnaît avoir été cyber-harceleur, et 76 % des 12-18 ans ont été témoins d'une situation de cyber-harcèlement sans y être impliqués activement" rapporte Le Vif en 2014. Quand le harcèlement se poursuit jusqu’à la maison… Si le phénomène de harcèlement à l’école est connu de longue date, le cyber-harcèlement explose ces dernières années avec l’avènement des réseaux sociaux et prend une tout autre ampleur pour la victime. Avec Facebook, Instagram, Snapchat et autres, le harcèlement ne se limite au cadre scolaire mais suit l’élève jusqu’à son domicile ne lui laissant plus aucun répit, pouvant conduire jusqu'au suicide. https://www.rtbf.be/tv/emission/detail_elegal/actualites/article_cyberharcelement-


Les Mille et une nuits de Najaf


10 novembre 2004 Cher journal, Salut, ,je me presente je m'appelle Ali et je suis sunnite,j'habite à Najaf.Mon père est marchand. Je l’aide souvent même si je n’ai que 10 ans. Depuis que les USA nous ont sauvés, enfin, envahis, nous n'arrivons plus à vendre car il y a des soldats partout . Nous n ‘avons plus de quoi nous nourrir tous les jours. Je n'ai plus le courage d'ecrire, je te laisse. 18 decembre 2004 ; Cher journal, ça fais longtemps que je n’écris plus,je suis triste car mon oncle a été suspecté d’avoir travaillé avec Saddam Hussein, il a donc été arreté et on ne l’a plus vu depuis.il a peut-être été enfermé à la prison d'abou Ghraiblà où les prisonniers sont humilié ou torturé. Des gardes prennent en photo les prisonniers nus et en laisse comme des animaux. Je me demande où tout cela va nous mener...En plus, il y a des attentats presque tous les jours contre les Américains mais les civils sont présents aussi, c’est un carnage. On vit dans le bruit des armes , des explosions et les cris des soldats américains. Je suis un simple vendeur de fruits . 3 janvier 2005 Mon père a dû arrêter de vendre ses fruits car il y a beaucoup d'attentats et de violence entre les sunnites,les chiites,les kurdes et l'armée americaine. En plus, au nord il y a le pétrole. Je suis a la fois triste, perdu et en colère.Que vais-je devenir ?


2 avril 2005 Aujourd'hui j'ai rencontré un ancien prisonnier et il m’a parlé d'un monde meilleur où règnent la paix et l'égalité, il m’a dit aussi que je gangnerai beaucoup d'argent. Il m’explique que je suis mécréant et me parle du véritable islam. Je le suis. Mon devoir est de combattre, pour ce monde meilleur même si le sang des mécréants doit couler.j'ai enfin trouvé ma place. Un camp d ‘entrainement m ‘accueille. 29 JUIN 2014 J ‘ai combattu sur tous les fronts , repoussé les populations de mécréants et j’ai appris à égorger nos ennemis. Je suis prêt à mourir pour mon idéal . 9 ans d’attente. Al-baghdadi crée enfin l'état islamique . Nous allons vivre en paix, au risque de devoir tuer encore, mais c’est au nom de dieu ! Allah akbar ! 6 juin 2014 Je me prépare à faire un atentat je commence à reflechir,je ne sais plus si c'est cela la vraie religion. 20 septambre 2014 Ca y est, j'ai fait l'attentat, celui-là n'etait pas comme les autres, j'ai tué beaucoup plus de personnes en une fois, j'étais accompagné d’ un ami qui a rejoint l'état islamique en même temps que moi. Après l'attentat, les corps des enfants, des femmes et des hommes déchiquetés jonchaient le sol éventré, mon ami m'a demandé -Penses- tu que c'est cela la vrai religion ? 14 Novembrre 2014 je viens d'arriver à Jlsseke,mon meilleur ami est mort en protégeant ma fuite. Je suis une des cibles principales de Daesh maintenant. j'ai


été accueilli par les kurdes.Enfin, je vais enfin combattre pour une cause en laquelle je crois, pour la survie de musulmans ou d’autres êtres humains de confessions différentes. L ‘islam , ce n’est pas la terreur.

Fait divers dans la presse de propagande de Daesh Deux mécréants originaires de Najaf nous ont trahis, il étaient dans nos rangs depuis l’enfance mais ils n’ont pa pu rester dans le chemin de Dieu, ils ont abandonné leur poste à Raqqa, mais personne ne nous quitte , l’un a été exécuté par balles dans sa fuite, l’autre est condamné à être égorgé dès que nous l ‘attraperons ! Bastien, Marouane



Au cours de français, nous avons constaté que nous étions particulièrement sensibles aux injustices et aux souffrances de l’être humain que ce soit dans le passé ou le présent. Nous avons voulu informer et conscientiser d’autres jeunes ; c’est pourquoi nous avons choisi le journal intime. Notre projet a toutefois nécessité de nombreuses recherches d’informations. S informer c’est déjà faire le premier pas pour dénoncer ! Des victimes de la seconde guerre mondiale, de séquestrations, de harcèlement, de militaires en RDC, d’endoctrinement et même d’esclavage parlent à leur seul ami : leur journal !


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