LA TRILOGIE D'UN CROYANT CONVAINCU

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LA TRILOGIE D'UN CROYANT CONVAINCU

Toujours, vous la voyiez courir, sans s'énerver, la paix dans l'âme, s'offrant à servir les uns et les autres, sans murmure ni regret. Elle donnait tout : son être, son avoir ; il n'y avait pas de superflu chez elle. Sa vie, pour qui savait la voir, était une leçon de tendresse et de simplicité. À présent que ses enfants étaient tous élevés, elle ne se privait plus de la messe. Chaque dimanche, de noir vêtue, elle se rendait à l'église où elle prenait place parmi les riches et ceux qui l'étaient moins. Anonyme mais fervente, elle était à l'aise partout et en toute compagnie. Comme tout le monde Et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un être qui m'est cher. Je comprends les réactions de ceux qui, comme moi, ont une mère, et qui disent, avec la chanson, qu'elle est « la plus belle du monde ». Mais croyezle : Jeanne était, de cœur, autrement plus jolie que toutes les mamans qui peuplent nos chansons. Elle était comme tout le monde, elle avait ses défauts ; entre autres, les bavards, les exaltés et les sans scrupules avaient le don de l'exaspérer. Mais je ne mentirais pas si je disais qu'elle en avait peu, très peu; et ceux qu'elle avait n'étaient dus, pour la plu74


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