Méditation selon le Bouddhisme Originel (La)

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Narada Théra

LA MEDITATION selon le BOUDDHISME ORIGINEL

traduit de l’anglais

suivi par

Le secret des douze nidanas

TERRE BLANCHE



Narada Théra

LA MEDITATION SELON LE BOUDDHISME ORIGINEL



Narada Théra LA MEDITATION SELON LE BOUDDHISME ORIGINEL traduit par Erik Sablé suivi par

Le secret des douze nidanas, clef du bouddhisme ésotérique

TERRE BLANCHE

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Ouvrages des éditions Terre Blanche : Han Shan, Le chemin de montagne froide Tilopa, Sans racines ni demeures Ravindra Kumar, La pratique des mantras Erik Sablé, Petit dictionnaire du détachement et de la sérénité Takpo Tashi Namgyal, Les six yogas de Naropa David Owen, Une société secrète à l’origine du nazisme

© Narada Théra, 1991 Pour la traduction française : © Terre Blanche 2010 terre.blanche@live.fr


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TABLE DES MATIERES Présentation, p.9 La méditation bouddhiste, p.11 La Voie de la Pureté p.15 Concentration et Investigation p.21 Le maître, p.26 Méditation sur la mort p.29 La voie de la concentration, p.35 A chacun sa voie, p.41 Le «signe», p.44 L’attention au souffle, p.47 Méditation sur les kasinas, p.56 Les quatre joyaux, p.65 Les états avec forme, p.73 Les états sans forme, p.80 Les pouvoirs, p.85 La voie de l’investigation, p.98 Les quatre attentions p.103 Les étapes, le nirvana, p.116 Le secret des douze nidanas, p.127


PRESENTATION Ce petit livre est la traduction d’un ouvrage anglais ((Buddhism méditation) parut en 1991 en Thaïlande. Il est une excellente introduction à la méditation bouddhiste. Il donne un panorama complet des différentes pratiques et des éclairages peu connus sur le sujet. Narada Théra connait bien le monde occidental puisqu’il à fait des études à Londres. Il a notamment étudié la psychologie et les neurosciences. Suffisamment pour en voir les limites. Il a rencontré très jeune des moines bouddhistes qui l’ont profondément marqués et il est retourné vivre au Shri Lanka dans un ermitage près de Kandy. Nous avons ajouté une petite étude sur les douze nidanas, un sujet essentiel qui est pourtant peu connu en Occident. L’éditeur

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précisément la méditation. La méditation, lorsqu’elle est pratiquée sérieusement, avec constance, amène naturellement un certain détachement, sans que l’on fasse d’efforts dans ce sens, sans que l’on tente de déraciner, de manière artificielle, les passions qui nous habitent. Lorsque nous ouvrons un volet, la lumière paraît dans la pièce et l’obscurité disparaît, sans qu’on l’ait combattue, rejetée. Il en est de même avec les passions. Lorsque la lumière amenée par la méditation paraît, elles tendent à se dissiper. Le disciple a trouvé un axe, un équilibre en lui-même. Il n’est plus aussi dépendant du monde, dans la mesure où il habite son intériorité. Il devient donc plus détaché de ses ambitions et de ses désirs. Progressivement, il prend une certaine distance avec ses emportements, ses vanités, son orgueil. Il est moins avide, moins dépendant de l’autre et des objets du monde. La méditation sur la mort accroît la conscience de l’impermanence et amène un abandon de la soif de possession. Dans une certaine mesure, la méditation sur la joie chasse la souffrance. La méditation

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sur la compassion rend naturellement généreux, car tout comportement trouve finalement sa source dans la pensée. Il est l’expression d’un certain état intérieur. Dans ce sens que on a pu dire que si le christianisme avait la théorie de l’amour, le bouddhisme en avait la pratique. En fait, il se produit une constante interaction entre la méditation et le comportement. Le détachement amenant une plus grande facilité, une plus grande aisance dans la méditation, et la méditation un comportement plus libre, moins investi dans le monde, plus sobre. Avec la méditation, le disciple s’aperçoit de l’état de profonde aliénation dans lequel il se trouve plongé sans le savoir vraiment. Ce qui lui semblait « normal », « naturel », lui apparaît maintenant comme une source de souffrance, de limitation. Car les passions limitent, enferment, rétrécissent le champ de la conscience. Grâce à la méditation, le disciple mesurera toutes les conséquences d’une attitude mesquine, d’un manque de géné-

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rosité, ou d’une irritation. Cela lui apparaitra avec clarté, car il aura peu à peu accès à l’aspect subtil du monde, à ce qui se joue derrière les apparences. Tout son être sera comme épuré, plus léger, plus sensible au côté caché des choses. Alors, il lui apparaitra clairement qu’un désir n’est pas simplement une pulsion anodine, mais un orage aux conséquences lointaines. La colère peut elle aussi froisser, contracter durablement l’être psychique et ses répercussions sont parfois incalculables. Par ailleurs, des comportements deviendront pour lui impossibles, non pas à cause d’un interdit social, d’une autorité extérieure, mais en vertu d’une sensibilité nouvelle. A ce propos, il réalisera d’ailleurs que des attitudes qui lui semblaient sans conséquence, ont de graves répercussions, alors que des comportements condamnés par la société, se révéleront tout à fait anodins. C’est ainsi qu’un geste mesquin peut avoir de bien plus graves conséquences qu’une passion amoureuse illégitime. Il comprendra aussi les règles de vie

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rigoureuses adoptées par certains moines bouddhistes, qui s’engageaient à se vêtir de morceaux d’étoffes trouvés, cousus ensemble, à se nourrir exclusivement de ce qu’on lui donnait sans jamais choisir, à manger une seule fois par jour, à demeurer dans la forêt, au pied d’un arbre, à ne jamais se coucher, même la nuit pour dormir. Cette vie austère, de contentement, de solitude, de détachement de tous les plaisirs des sens, peut correspondre à une nécessité intérieure, à une volonté de ne plus se compromettre avec le monde. Même si le Bouddha accompli, définitivement libre de l’attachement au monde des formes, peut vivre n’importe où, avec n’importe qui, sans être « pollué », cette vie d’austérité peut correspondre à une étape sur le chemin.

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LE MAITRE

Dans le bouddhisme des origines, il n’existe pas de maître au sens où l’entend l’hindouisme, c’est-à-dire un individu omniscient et omnipotent. Il est parlé plutôt « d’ami spirituel », « d’ami du bien », que l’on respecte, mais qui n’est pas adoré comme un dieu. On le respecte car il a parcouru le chemin et il est donc susceptible de nous guider. Il connaît le processus qui mène à la libération, à l’illumination, les pièges qui sont nombreux, et il est nécessaire de suivre les enseignements qu’il nous donne mais il n’est pas une divinité. Le moine qui enseigne doit être pur, libéré, ou du moins, un homme « entré dans le courant », c’est-à-dire entré dans le chemin qui mène au nirvana. Sinon, il faut qu’il ait maîtrisé au moins un jhana, un état d’absorption intérieur. S’il n’existe pas un tel moine dans notre entourage, nous pouvons apprendre d’une personne humble qui est familière des textes sacrés du bouddhisme.

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A CHACUN SA VOIE

Ce qui frappe dans le Visuddhimagga est que l’enseignement est très individualisé. Le texte distingue un certain nombre de tempéraments et à chaque tempérament correspond un chemin particulier. Parmi les quarante pratiques de concentration, il est conseillé de choisir celles qui nous correspondent. Le texte distingue six tempéraments qui fondent notre comportement : sensuel, colérique, apathique, détaché, sage et lucide. Il est évident que ces tempéraments de base se combinent à l’infini, pour donner la multitude des individus qui peuplent l’humanité, mais il y a toujours une dominante. D’après notre texte, ce sont des causes karmiques qui seraient à l’origine de ces différences de tempérament, selon que dans une vie antérieure aient dominé l’attachement, l’aversion, l’inertie,

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MEDITATION SUR LES QUATRE JOYAUX

Les quatre joyaux ou quatre sentiments infinis sont metta, l’amour bienveillant, karuna, la compassion, mudita, la joie, upekkha, la sérénité. Ces méditations sont importantes dans la mesure où elles compensent le caractère desséchant, aride, des autres formes de concentration. Elles amènent une tonalité émotionnelle qui dilate l’être, l’ouvre à l’autre et au monde, alors que les exercices de concentration le resserrent, le ferment sur lui-même. Elles sont une mise en pratique de l’enseignement du Bouddha sur la compassion universelle, la recherche du bonheur et de la délivrance pour tous les êtres. Nous savons qu’en ressassant une pensée de haine, elle finit par s’imposer et à générer un acte de violence. Selon un processus équivalent, en cultivant une pensée de joie ou de sérénité, en se la remémorant souvent, elle finit par s’inscrire

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dans les couches les plus profondes de la psyché. Les pensées d’amour, de compassion, de joie, de sérénité tracent comme des sillons dans la terre de l’âme. Elles arrivent à faire partie de notre être, à devenir des composantes de notre caractère et à modifier notre comportement. Par ailleurs, en vertu de la loi du karma, l’univers nous renvoie l’amour, la compassion que nous répandons sur les autres et le monde. Ces méditations ont donc un réel pouvoir de transfiguration. Toute personne qui pratique sérieusement ces exercices pourra en faire l’expérience, car pour le bouddhisme, c’est toujours l’expérience qui prévaut. Mais, avant d’aborder ce cycle de méditation, le disciple devra avoir suffisamment cultivé la concentration. Son esprit devra être « ferme et stable », c’està-dire qu’il devra avoir acquis l’aptitude à la méditation. Le disciple qui désire méditer sur metta, l’amour bienveillant, commencera par cultiver cette bienveillance en luimême. Il la fera naître et la développera dans le secret de son être, car, comment

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LES POUVOIRS

Le disciple qui a suivi la voie de la concentration jusqu’à son accomplissement et qui a réalisé les huit jhanas, possède de nombreux pouvoirs tous plus merveilleux les uns que les autres. Il peut connaître les pensées de n’importe quel individu, il se souvient de ses vies antérieures et perçoit celles des autres, le futur n’a plus de secret pour lui. Il a aussi le pouvoir d’être présent dans plusieurs endroits à la fois, de se métamorphoser pour prendre une autre apparence. Il peut léviter, se rendre invisible, traverser un mur, toucher avec la main la lune et le soleil, etc… L’homme contemporain peut se demander comment de tels pouvoirs sont possibles. Il se pose la question car il considère l’univers comme une réalité en soi. Il croit en l’existence d’une matière en dehors de lui. Mais le « noble disciple » sait que le monde n’a pas plus de réalité qu’une pensée, qu’il est illusion.

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Tout aussi illusoire qu’un rêve. Il n’est donc pas étonné qu’un être suffisamment avancé sur le chemin puisse le manipuler à volonté, comme on peut agir sur la substance des rêves. Mais pour réaliser ces pouvoirs, le yogi devra acquérir une maîtrise totale des jhanas. C’est-à-dire qu’il devra tout d’abord réaliser les huit états d’absorption, avec les huit premiers kasinas, depuis celui de la terre jusqu’à celui de la couleur blanche. C’est-à-dire les kasinas des éléments et ceux des couleurs. La maîtrise des éléments est nécessaire pour acquérir des pouvoirs, car toutes les choses de l’univers sont composées par eux : le ciel, les arbres, les animaux, les humains sont des combinaisons des quatre éléments. Le disciple « travaillera » les différents états d’absorption comme un musicien travaille ses gammes pour pouvoir jouer d’un instrument. Le texte affirme qu’il doit se rendre malléable, souple, « comme le potier pétrit l’argile » avant de fabriquer un vase. Pour commencer, il réalisera un

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courant, au flux des pensées errantes. Finalement elle meurt, elle disparaît et une autre naît. Ainsi, à chaque instant, la totalité du processus de la manifestation se déploie et dans le cycle minuscule d’une seule pensée, nous pouvons connaître la loi qui régit toute vie. Mais les douze nidanas possèdent aussi un sens secret qui ne se trouve pas dans les textes exotériques des différentes écoles bouddhistes. Un sens qui était réservé à l’enseignement oral à l’intérieur de certaines fraternités occultes. Pour que ce sens se révèle, il ne faut plus lire la chaîne des nidanas selon une ligne horizontale ou verticale, mais les disposer en cercle, comme les lames du tarot qui peuvent, elles aussi, s’interpréter différemment selon la manière dont nous les agençons. Ainsi, nous nous apercevons que les nidanas coïncident très exactement avec les douze signes du zodiaque. Le zodiaque est un symbole qui embrasse la totalité du vivant. Il est la mesure du

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monde, le produit de la conjonction du ciel et de la terre, du trois et du quatre, le trois représentant le ciel et le quatre, la terre (3 fois 4 = 12). Le zodiaque est un symbole universel que l’on retrouve partout, en Inde, en Chaldée, dans l’ancienne Egypte, en Chine, au Tibet, en Perse, en Scandinavie, en Amérique du sud etc… Comme le dit Marcelle Sénard, « Le cercle du zodiaque représente non seulement le shéma de l’évolution générale du cosmos, de la descente de l’Energie-conscience à sa limitation dans la matière et de son retour à l’état illimité, mais il s’applique à toute période de manifestation, d’une entité particulière, étincelle de l’énergie conscience, à la vie d’un minéral aussi bien qu’à celle d’un être humain, ou même au processus d’une transmutation chimique ou à l’évolution d’une maladie ou d’un état social. » ((Le zodiaque, p.16) Chaque nidana, chaque étape dans la génèse de notre conditionnement, se trouve lié à une influence zodiacale particulière qui est aussi une « chaîne », un facteur karmique qu’il faudra

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La méditation se trouve présente dans les textes les plus anciens du bouddhisme. Ce petit ouvrage est fondé sur le Visuddhimagga qui synthétise toutes les pratiques du bouddhisme originel. Il constitue une excellente introduction à la méditation, mais surtout, il offre de nombreux enseignements peu connus en Occident et beaucoup de détails sur les différentes pratiques. Il décrit avec précision le rôle du maître, les objets qui servent de support aux exercices de concentration, les étapes, l’apparition du «signe» (nimitta), les états spirituels «avec forme» et «sans formes», les pièges qu’il faut savoir éviter. Il donne aussi de précieuses indications sur la voie de l’investigation (vipassana) qui permet de connaître le fonctionnnement de notre esprit et d’atteindre le nirvana, l’ultime illumination. Il sera utile à toute personne qui veut pratiquer une forme ou une autre de la méditation bouddhiste. L’ouvrage est suivi par une étude sur les douze nidanas, une notion centrale du bouddhisme, qui peut être interprétée de manière classique, mais aussi d’une façon plus ésotérique. Narada Théra à longtemps vécu en Occident, où il à fait des études de sciences, avant de retourner vivre au Shri-Lanka, dans un ermitage près de Kandy.

978-2-912094-97-1

prix : 11 €


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