Que dit vraiment le Coran

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ISBN 978-2-9531659-0-6 Copyright © Editions SRBS, 2008 Imprimé en Turquie juillet 2008 sebat ofset matbaacilik karatay konya 332 342 01 53


QUE DIT VRAIMENT LE CORAN

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"Si les musulmans et les non musulmans me prêtaient l'oreille Je ferai cesser leurs divergences. Ils deviendraient alors frères de l'intérieur et de l'extérieur." Emir Abdelkader. Amboise 1848.

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A mon maître Abû Ilyâs.

A celle qui…

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Que dit vraiment le Coran

Introduction

Les passions ont toujours déplacé le champ exact d'application de la raison. Preuve en est de la charia, étendard de l'Islam ou épouvantail médiatique, terme plus que galvaudé, cache-misère d'intellectuels en quête de légitimation, prétexte de tous les abus tout autant que dernier rempart de l'islamisme. Pour les uns, véhicule de toutes les peurs, elle projette à l'envi les ombres de l'obscurantisme, justifiant ainsi, paradoxalement, les mesures liberticides des dictateurs de l'esprit, aussi prompts que les faucons, ivres de pouvoirs, à réduire l'espace de nos steppes. Pour les autres, la charia est parée de toutes les vertus, elle représente la solution miracle, voire finale, qui d'un coup de baguette islamique fera chanter les lendemains de la pensée unique. L'Islam, bon gré, mal gré, est plus que jamais surmédiatisé, mais il semble, telles les nouvelles stars télévisées, plus exposé à l'éclairage des projecteurs qu'aux lumières de la connaissance, information et déformation sont alors confondues. Or, quand on sait qu'excès de passion fait toujours qu'amour devienne haine, l'on comprend aisément qu'un appel à la raison soit, plus que nécessaire, indispensable. C'est dans cette perspective que cet ouvrage aborde sans détours 40 questions d'actualités ayant toutes fait l'objet d'un débat public. Partisans ou adversaires, spécialistes de l'Islam ou journalistes, hommes politiques ou hommes de la rue, musulmans "modérés" ou "fondamentalistes", tous, à des degrés divers, ont divergé quant aux réponses. Sont ainsi analysés uniquement par le Coran des points aussi divers que : la Charia, la démocratie, la laïcité, la tolérance, le djihad, les attentats terroristes, les droits de l'homme, la polygamie, le voile islamique, la liberté, la lapidation, les mariages forcés, les mariages mixtes…Auxquels s'ajoutent quelques questions concernant les définitions essentielles de l'Islam afin de mieux appréhender le sujet dans sa globalité : Dieu, le bien et le mal, destin et fatalisme… Ce livre, conçu de façon claire et didactique, s'adresse à tous ceux qui veulent savoir ce que le Coran dit vraiment quant aux 1

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nombreuses questions qui agitent régulièrement l'opinion publique. Mettant en situation plus de 700 versets clef, il répond sans détours et avec précision, par une lecture minutieuse et critique du Coran, à l'ensemble de ces interrogations. L'objet de notre recherche, tout autant que notre méthode, repose sur un présupposé que nul ne peut contester : le Coran est le livre sacré des musulmans. Il paraissait donc absolument nécessaire de s'y référer strictement car, au-delà de l'aspect purement liturgique, il reste la référence écrite absolue des définitions primordiales de la foi, de la pratique, de la vie en société, de la philosophie…en un mot, il balise le projet de vie des musulmans. De fait, dès lors que l'on envisage de participer à ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue Orient-Occident, nul ne peut faire l'économie d'une approche objective et précise du Coran. Il nous a donc paru aussi capital qu'impératif de replacer textuellement le Coran au centre du débat. Paradoxalement, force est de constater qu'un tel travail n'a jamais été réalisé, alors même qu'il s'avère essentiel. Il y a à cela, semble t-il deux raisons principales : Premièrement, le climat passionnel qui entoure les débats -si tant est que débat il y ait- est plus favorable aux déclarations partisanes ou radicales, aux interventions médiatiques aussi brillantes que superficielles, qu'aux recherches rigoureuses et appliquées. Deuxièmement, le Coran ne se livre pas facilement, il est aux antipodes du prêt à consommer qui, outre nos tables, a aussi envahi l'espace intellectuel. Comprendre le Coran nécessite une grande pratique, une longue fréquentation d'un texte hors du commun à bien des titres et, quoiqu'il en soit, fort éloigné des standards occidentaux. En effet, le Coran, n'est pas d'une formulation simple ou directe, il ne s'agit pas d'un code de lois ou d'un recueil de règles rigides et définies. La plupart des versets sont de structure complexe, entremêlée, envisagent souvent plusieurs sujets conjointement. De plus, ils sont le plus souvent allusifs, voire sibyllins, imposant une lecture minutieuse, quasi chirurgicale, de chaque terme. Leur concision désespérante impose un effort d'analyse permanent supposant obligatoirement la maîtrise d'un système de références complexes englobant la totalité des domaines de l'Islam1. La composition même du 1 Ces spécificités entraînent des difficultés particulières de traduction du Coran. Pour plus de détails sur ce point et sur les spécificités de notre traduction voir en annexes : De la traduction.

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"Livre" est différente de la conception classique d'un ouvrage, il n'y a pas, à proprement parler, de chapitres traitant de sujets regroupés par ordre thématique ; l'ensemble est en entrelacs, les thèmes sont dispersés, repris en de nombreux versets, évoqués en telle sourate et précisés en telle autre. L'on perçoit ainsi plus aisément, que s'exprimer au nom du Coran, comprendre, assimiler, puis faire la synthèse de son message, relève bien plus d'un travail de longue haleine, d'ascèse, de probité morale et intellectuelle, que du besoin d'immédiateté de notre époque. Ceci dit, concernant la réalisation de cet ouvrage, nous avons personnellement voulu répondre à l'injonction d'un double impératif. En tant que croyant : respect du Livre Sacré et de notre religion, en tant que scientifique : obligation de rigueur et d'objectivité. Nous pensons, à l'appui du Coran, que jamais la foi ne doit faire l'économie de la raison, ainsi avons-nous appliqué au texte coranique les méthodes critiques modernes. Nous nous sommes attachés à rechercher le sens réel des versets que nous avons étudié, rigoureusement, scientifiquement, en ne prenant pas en compte la charge affective et historique dont tout texte de cette importance est obligatoirement empreint, en d'autres termes nous avons produit une lecture rationnelle. Pour chaque question envisagée, nous avons refusé tout commentaire spécieux, tout discours intellectuel pro ou anti-Islam, en ayant comme ligne de conduite permanente la volonté de nous situer dans la plus stricte neutralité et l'analyse la plus objective. De même, nous avons écarté les points de vue traditionnels, ou les théories des islamologues et autres spécialistes, non fondés sur des données sûres et établies. Naturellement, nous nous sommes astreints à ne pas reprendre les affirmations gratuites, les lieux communs et autres slogans qui dominent puis terrassent les débats. Au final, le Coran tel qu'en lui-même. Ce choix méthodologique, tout autant que technique, permettra, au lecteur de se faire une idée exacte de ce que dit vraiment le Coran. Pas d'a priori, pas de subtilités interprétatives, nous avons voulu rendre au Coran ce qui lui appartient, au-delà de tout point de vue idéologique et de tout amalgame. A cette fin, les versets du Coran euxmêmes représentent l'architecture principale de cet ouvrage, ils ne sont précédés que d'un court exergue destiné à les expliciter directement. La brièveté voulue des commentaires donne ainsi la parole au Coran tout en laissant au lecteur son propre champ de réflexion2. 2

C'est ainsi que par soucis de neutralité, nous avons, par exemple, privilégié l'expression : "le Coran dit", alors que les musulmans emploient : Dieu dit dans le Coran. Le présupposé théiste d'une telle formulation nous paraissait préjudiciable à l'objectivité de la lecture. Que nos amis musulmans nous pardonnent ce barbarisme. 3

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Conséquemment, une grande partie de notre travail a abouti à la mise en évidence des différences existant entre l'interprétation directe et littérale du Coran, c'est-à-dire la norme intangible de l'Islam, et les points de vue séculiers de l'exégèse classique, du Droit musulman et des us et coutumes. Parallèlement, sont aussi remis en question bon nombre de préjugés ayant cours en occident, liés tant à une ignorance réelle du Coran et de l'Islam, qu'à des partis pris tout aussi culturels que politiques. Le Coran, pourvu qu'on le lise avec objectivité n'a pas de camp, tout comme la vérité, il est le sien propre. L'Islam en Occident doit se définir et se positionner dans un monde nouveau où il est minoritaire. Or, cette situation est relativement inédite dans l'histoire du monde musulman et nécessite un effort tout particulier de réflexion, de remise en question. Il ne s'agit pas de notre point de vue de redéfinir ex nihilo une nouvelle identité musulmane, mais plutôt d'appeler les musulmans à se ressourcer par le Coran, en redécouvrant les définitions fondamentales de leur texte sacré enseveli sous la poussière des siècles et des traditions. Ces principes coraniques majeurs, intangibles, de par leur dimension universelle et humaniste, portent en eux les germes féconds d'une cohabitation harmonieuse et pérenne dans le respect et l'égalité. Le Coran de fait, n'a jamais eu pour mission de diviser les hommes mais, bien au contraire, d'unir les coeurs et les esprits. Au-delà des poncifs, il aura s'agit de fournir un bagage de base, clair et accessible, afin de permettre aux non musulmans comme aux musulmans de pouvoir communiquer ; car amour et respect naissent de la connaissance tout comme haine et violence de l'ignorance. Nous avons voulu que tous puissent distinguer le bon grain de l'ivraie et découvrir ainsi l'héritage commun des Gens de Dieu et des Gens de bien, qu'ils soient Juifs, Chrétiens, Musulmans, libres croyants ou libres penseurs. Nous espérons sincèrement que ce travail, à son niveau, permettra à tout un chacun d'être à l'écoute de son prochain qui a toujours été, en vérité, son semblable.

Dr. Abou Nahla al Ajamî. 4

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Présentation

La méthode de travail ayant présidé à l'élaboration de cet ouvrage repose entièrement sur l'analyse exclusive du texte coranique. Que le Coran soit prépondérant pour quiconque souhaite savoir ce que dit vraiment l'Islam, est en soi une quasi évidence, mais il faudra tenir compte de la donnée suivante : Les musulmans, quant à l'élaboration de toute pensée islamique, qu'il s'agisse de théologie, de culte, d'éthique ou de jurisprudence, fondent leur effort de réflexion à partir des références suivantes : le Coran, la Sunna et le Droit islamique. Nous avons, de ce fait, du les envisager en fonction de leur degré d'importance. Afin de mieux expliciter la conception de notre recherche ainsi que sa présentation, il convient d'établir les définitions et la hiérarchie de ces trois systèmes fondamentaux, tous n'ayant pas, ni la même valeur ni la même portée.

LE CORAN. Il s'agit de la référence absolue, la source première. En un peu plus de 6000 versets, ce texte majeur, coeur véritable de l'Islam, embrasse d'un large regard un grand nombre de thèmes essentiels. L'objectif premier du Coran, si ce n'est l'unique, est de définir la relation de l'homme avec Dieu en tous ses aspects. A cette fin, il donnera un ensemble de définitions primordiales relatives à la foi et à l'adoration due à Dieu. Ce faisant, il aborde ces sujets toujours selon un angle éthique ; morale et foi, et ne fournit malgré tout que de larges cadres de réflexion, les détails n'y sont qu'exceptionnellement envisagés. Sont ainsi dégagés de vastes espaces laissant libre cours au nécessaire travail de réflexion à responsabilité de l'être humain. L'ensemble de la recherche menée en notre ouvrage procède en permanence de cet état de fait. Un des thèmes majeurs du Coran est la définition du fait religieux. Dieu est unique, mais les voies d'adoration sont plurielles. Le chapitre des questions religieuses donnera des exemples appliqués de la 5

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préoccupation coranique principale, le salut des âmes. L'universalisme en est la marque. Concernant la relation de l'homme avec ses semblables, le Coran ne conçoit la gestion de la Cité que secondairement. La vie en société est, à ses yeux, inhérente à la nature humaine, un simple prolongement naturel. Son seul objectif est donc de jeter les bases d'une société équilibrée et vivante devant contribuer à l'épanouissement des hommes. Le chapitre relatif aux questions de société illustrera au mieux cette hauteur de vue du Coran. Plus avant, quelques dizaines de versets traitent de points juridiques. Néanmoins, là encore, le Coran ne se départit pas de sa position intemporelle. Il ne propose pas un code de loi ou un catalogue de sanctions1 et, conformément à son approche éthique, il envisage non le délit, mais le péché. En d'autres termes, il souligne les conséquences de tels comportements répréhensibles sur le devenir de la conscience et de l'âme. Le chapitre premier consacré aux questions dites "juridiques" mettra parfaitement en évidence cette singularité coranique. Ainsi donc, le Coran en sa diversité, sa complexité, a une valeur déterminante pour les musulmans. Rien qui ne puisse être prétendu au nom de l'Islam qui ne doive être en référence directe et prioritaire avec "Le Texte". Il était donc tout autant indispensable qu'obligatoire, mais point nécessairement aisé, que nous ayons conçu et argumenté la quasi totalité de cet ouvrage uniquement par les versets coraniques. Ce faisant, nous espérons avoir rendu accessible le message du Coran. LA SUNNA2. Deuxième source de l'Islam, la moins connue du grand public. Il s'agit des propos et des faits et gestes attribués au Prophète Muhammad. Ces éléments ont été recueillis par ses proches puis transmis aux générations suivantes. Mis par écrit et classifiés, ils constituent ce que l'on appelle les hadîths. Par une méthode sévère de sélection l'on considéra comme authentifiés quelques milliers de récits, généralement de brèves citations. Le travail de validation de ce vaste corpus est 1

Ces points importants sont envisagés en : Charia & Loi révélée. D'aucuns traduisent par tradition. Expression incorrecte à moins que de dire Tradition prophétique avec l'emploi d'une majuscule. 2

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toujours au demeurant en cours. Les hadîths sont d'emploi difficile, la principale limite étant le risque de se référer à un propos indûment attribué au Prophète Muhammad. L'intérêt de ces documents est d'apporter des informations complémentaires. Une des fonctions principales de Muhammad était d'expliciter ou de préciser ce que le Coran ne faisait qu'évoquer. Ainsi, si le Coran a ordonné de prier ou de jeûner, c'est le Prophète qui eut à charge de donner le détail de ces rites. La Sunna revêt donc une grande importance pratique et, en conséquence, elle fut amplement employée pour l'élaboration du Droit musulman. Nous ne pouvions la passer sous silence, mais c'eut été alourdir considérablement la démonstration que de s'y référer constamment. Toutefois, principe essentiel, un enseignement du Prophète Muhammad se doit d'être en conformité avec le sens premier du Coran dont il ne constitue par définition qu'une explicitation. Par conséquent, il ne peut jamais être en opposition avec le message du Coran. C'est donc à titre d'exemple, et pour valider en quelque sorte par la parole même du Prophète les résultats de notre lecture coranique, que nous avons conclu chaque question par un propos prophétique parfaitement authentifié, un hadîth, unanimement admis par les musulmans3.

LE DROIT MUSULMAN. A la différence du Coran et de la Sunna, le Droit musulman n'est pas à proprement parler une source mais une référence incontournable. L'Islam n'a eu cesse de se "juridiciser" et le Droit musulman, dénommé Fiqh, élaboré sur plusieurs siècles, s'est en pratique bien souvent substitué à l'autorité du Coran et de la Sunna tout en s'en réclamant. L'histoire de la civilisation musulmane est indissociable des développements de ce Droit et, afin de comprendre l'importance qu'il revêt encore aujourd'hui, il est nécessaire d'en discerner les caractéristiques principales : Cette contribution volumineuse -et c'est là son originalité principale- envisage aussi bien les prescriptions relatives au culte que celles organisant le domaine social, économique ou juridique. Le "fiqh" 3

En annexes nous avons apporté quelques informations complémentaires quant à la Sunna. Cf. Sources islamiques. 7

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envisage tout à la fois le statut personnel, le droit civil, le droit pénal, le droit constitutionnel, le droit commercial et le droit international. Le Droit musulman n'est donc pas exactement superposable aux modèles de droit de type occidentaux. En effet, le volet cultuel, qui en constitue la part la plus connue et la plus usitée en pratique par les musulmans, ne relève en rien du législatif. Afin d'élaborer ce Droit, les premiers jurisconsultes se sont fondés initialement sur le Coran. L'ensemble de ces thèmes y est effectivement abordé quoique réparti de façon inégale sur le texte coranique. Excepté ceux relatifs au culte, ils ne disposèrent que de quelques dizaines de versets, le Coran n'est pas un code de loi. Pour compléter ces quelques éléments, l'on se référa à la Sunna afin de tirer parti des attitudes du Prophète Muhammad ; il eut effectivement à gérer la première communauté musulmane, embryon et modèle de base de la future société islamique. Les indications fournies par le Coran sont bien plus éthiques que légalistes et la plupart de ces notions coraniques, sont communes à toutes les sociétés civilisées : l'honnêteté, l'entraide, la compassion, la justice, l'équité dans les transactions et dans les relations internationales, la protection et l'égalité des citoyens, etc. Pour l'ensemble des ces aspects, le Coran ne légifère pas mais apporte des indications générales. Ceci définît un espace plus conceptuel que pratique, et il fallut nécessairement que les jurisconsultes le développent en adéquation avec les besoins concrets des musulmans. Le Coran tout comme la Sunna, à son image, n'eurent jamais comme objectif principal de dicter la Loi, mais bien d'éduquer les consciences et de guider les âmes. Concrètement, il fut donc adopté nombre de points issus des droits coutumiers, mais aussi des différents systèmes juridiques préexistants dans les territoires que l'Islam eut à administrer au fur et à mesure de son extension. Si le Droit musulman recrute ses textes fondateurs dans le Coran et la Sunna, il est ainsi de structure composite ; aux apports que nous avons cités, s'ajoutent les résultats de l'effort personnel de réflexion des jurisconsultes qui, face aux situations auxquelles le Monde Musulman grandissant fût confronté, durent adapter sans cesse la législation. Conséquemment, lors des questions dites "juridiques" tout particulièrement, mais aussi en celles concernant les problèmes de société, ou les relations avec les autres religions, nous citerons le point de vue du Droit musulman et, force sera de le constater, seront ainsi 8

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mises en avant les convergences mais aussi les nombreuses différences, si ce n'est divergences, d'avec le Coran. Ceci n'est pas sans poser problème aux musulmans euxmêmes. Le Coran est pour eux tous, répétons-le, "La Référence". Néanmoins, il convient de rappeler, à corps défendant, que les grands juristes musulmans, unanimement, ont toujours affirmé sans aucune ambiguïté que le Droit musulman était d'élaboration humaine. Il était donc possible, et même souhaitable, d'en remettre en cause les conclusions ; la loi des hommes est relative, le Droit musulman ne revêt aucun caractère sacré et intangible, il n'est en aucune façon une forme quelconque de Loi révélée. La cohabitation au sein du Droit musulman du cultuel et du légal est cause principale de confusion pour la plupart des musulmans. Bon nombre, faute d'être des spécialistes, pensent sincèrement que l'ensemble du Droit musulman, qu'il soit pénal ou sociétal, relève de l'autorité de la Révélation coranique. A ce titre, ils ne peuvent y déroger pas plus qu'il ne leur semble possible que l'on puisse envisager d'en modifier le contenu ou la forme. Cette erreur manifeste a pour catalyseur l'apparition récente d'un pseudo concept, la charia4. Il s'avérait de ce fait nécessaire, dans une perspective positive et constructive, de pointer les écarts entre le Coran et le Droit musulman afin que tout un chacun puisse prendre mesure.

Conclusion. Il était donc cohérent que nous analysions l'ensemble des questions composant cet ouvrage à la lecture quasi exclusive du Coran. La mention de certaines paroles authentifiées du Prophète Muhammad ne saura que conforter la lettre coranique. Les différences de jugement propres au Droit musulman permettront de percevoir le décalage entre les points de vue de bon nombre de musulmans et l'esprit éthique du Coran. En cela nous aurons été conformes au consensus des musulmans : le Coran, demeure l'unique source à laquelle tous sont invités à puiser une eau jamais altérée et sans cesse renouvelée. 4

Cette remarque appelle à préciser avec fermeté que le Droit musulman ne doit pas être confondu avec la charia. Cette dernière est une notion récemment forgée, un amalgame instrumentalisé aux conséquences inquiétantes. La charia telle qu'on l'entend à l'heure actuelle n'a aucun fondement en Islam, ni par le Coran, ni par la Sunna. Ceci sera explicité et justifié en : Charia & Loi révélée. 9

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QUESTIONS JURIDIQUES

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Hommes & femmes

HOMMES & FEMMES

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Hommes & femmes

Hommes & femmes

Les relations homme femme sont un des points d'achoppement récurrents dans ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue Occident Monde musulman. De fait, ces deux sphères culturelles n'ont pas évolué selon des schémas identiques, et leurs différences se cristallisent souvent autour de ce sujet. Face à l'importance et à la complexité de cette problématique, l'on ne peut se contenter de généralités et de clichés, ni se limiter à une interprétation culturelle et traditionnelle de l'Islam, sans que cela ne soit le plus souvent aux dépens du texte coranique.

DU POINT DE VUE DU CORAN. Vu l'état archaïque de la société bédouine préislamique, le Coran a légiféré progressivement1. Dans un premier temps, il définira des principes éthiques généraux, afin de normaliser les relations entre les hommes et les femmes. Ces dernières étaient, en résumé, biens de consommation, razziables ou héritables, comme l'étaient les chameaux ou les tentes. Parallèlement, on notera aisément l'ampleur de la réforme coranique en constatant que nombre des principes édictés par le Coran en la matière ne furent appliqués en Occident qu'au XXème siècle. Communauté d'origine. En premier lieu le Coran rappelle l'égalité fondamentale entre l'homme et la femme, tirant argument du fait qu'ils sont issus du même être, oppresser l'un c'est oppresser l'autre. De façon caractéristique, nous allons citer l'introduction de la sourate IV dite : "Les femmes", ainsi nommée car traitant de nombreux aspects du statut juridique de ces dernières.

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Nous aurons fréquemment l'occasion de souligner cette particularité de la méthode coranique : plus la réforme touche aux habites profondes de la société et plus le Coran fera évoluer les mentalités progressivement, en procédant par palier. Voir notamment : le voile islamique, l'esclavage, la polygamie, l'adultère. 12

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Hommes & femmes

S4.V1. "Ô hommes, craignez votre Seigneur, Il vous a crée d'un être unique dont il créa son épouse2. D'eux, Il suscita de nombreux hommes et femmes. Respectez ce lien utérin..." Communauté de foi. Le Coran enseigne que la nouvelle foi doit devenir la base de l'égalité. S9.V71." Les croyants et les croyantes sont un soutien les uns pour les autres..." L'égalité intrinsèque devant Dieu implique nécessairement l'égalité entre les hommes et les femmes.

donc

S4.V124." Et quiconque agit vertueusement, homme ou femme, en étant croyant, entrera au Paradis…" Le Coran précise qu'aucun des deux n'est plus prédisposé que l'autre à agir en bien ou en mal. S40.V40." Qui agit mal sera rétribué en fonction et qui agit vertueusement, homme ou femme, en étant croyant entrera au Paradis..." Communauté de valeur. En complément de ce qui précède, il faut préciser que le Coran n'attribue pas à Eve le "péché originel". Il mentionne explicitement que Adam et Eve "fautèrent" en transgressant l'interdit originel, symbolisé par "le fruit de l'arbre interdit du Paradis". S7.V22-23."...Puis, lorsque tous deux eurent goûté aux fruits de l'arbre…Leur Seigneur les interpella : "Ne vous avais-je pas tous deux interdit cet arbre...Tous deux dirent : "Nous avons été injustes envers nous-mêmes et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde nous serons très certainement perdants." Il convient de préciser que les récits coraniques concernant ce célèbre épisode ne suivent qu'en apparence la trame biblique. En effet, 2

Son épouse, de l'arabe zawj qui signifie aussi paire. Nous traduirons ailleurs : "sa moitié". 13

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Hommes & femmes

l'Islam ne peut concevoir qu'une faute originelle puisse entacher l'humanité et que, conséquemment, la seule solution à cette injustice de principe soit de sacrifier un être3. En résumé, pour le Coran il s'agit en ces versets d'évoquer symboliquement l'apparition d'une conscience humaine indépendante. Pour ce faire, il était indispensable qu'il y ait eu rupture d'avec le Créateur. La désobéissance, la faute, sont donc conçues comme un passage obligé, un surgissement de la conscience, afin que la créature puisse distinguer tout à la fois son existence et celle de son Créateur4. Pas de sexisme dans le Coran. Cette égalité, non dans la faute, mais dans l'ambivalence de l'être humain, implique logiquement l'absence de sexisme dans le Coran. Cette conception égalitaire, rappelons-le était en opposition totale avec la mentalité bédouine, tout comme avec l'ensemble des cultures de cette époque. Le Coran réfuta donc le mépris de la femme de façon générale et permanente. S42.V49." A Dieu la royauté des cieux et de la Terre, Il crée ce qu'Il veut. Il fait don de fille ou de garçon à qui bon lui semble." Il fustigea cette conception inique : S16.V58-59." Lorsqu'on annonce à l'un deux la naissance d'une fille, son visage s'assombrit, se noircit même, et il suffoque... l'enterrerait-il vivante5 ? Leur jugement est vraiment une infamie." De même, il interdit toute forme de calomnie à l'égard des femmes. S24.V4."En vérité ceux qui calomnient les Dames... sont maudits icibas et dans l'au-delà." 3

A ce sujet voir chapitre : Jésus, l'Evangile - Crucifixion. Dans nombre de versets concernés, cette notion est symboliquement évoquée de la façon suivante : "…lorsqu'ils eurent goûté de l'arbre, leur nudité leur apparut…" Les psychanalystes apprécieront… 5 Il s'agissait d'une pratique assez courante dans l'Arabie préislamique : l'homme enterrait les nouveau-nés filles, tant par peur du déshonneur que pour éliminer une bouche inutile et un vecteur de surpopulation. Signalons que de même, les Arabes sacrifiaient souvent à la naissance les femelles des animaux afin d'éviter le surpâturage. 4

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Hommes & femmes

Ainsi, afin de souligner l'égalité princeps et le respect qui en découle, le Coran fait-il, à titre de réflexion, en de très nombreux versets, l'éloge de Marie6 qu'il donne en exemple et qu'il élève à un haut rang de dignité. S66.V12."Dieu donne en exemple aux croyants, Marie fille de Imran, restée vierge, à laquelle Nous insufflâmes de Notre esprit. Elle fut véridique quant aux propos de son Seigneur et grande était sa piété." Que la référence à la virginité n'égare pas, le Coran cite aussi Assyya la femme de Pharaon, le persécuteur du peuple de Moïse, comme étant l'exemple d'une femme vertueuse sous l'emprise d'un tyran. S66.V11." Dieu donne en exemple aux croyants la femme de Pharaon. Elle disait : "Seigneur élève-moi une demeure au Paradis, délivre-moi de Pharaon et de ses actes, ainsi que de l'injustice de son peuple…" Le couple. Le Coran initie alors une réforme essentielle : structurer la notion de couple, alors que la société bédouine concevait la relation homme femme, soit sous l'angle de la jouissance physique, soit sous l'aspect du service rendu. La femme, rappelons le, était le plus souvent assimilée à un objet utile totalement au service de l'homme ou de sa tribu. L'amour et le respect vont définir ce nouveau couple. S30.V21."C'est un signe de Dieu d'avoir créé de vous-même votre moitié afin que vous demeuriez en harmonie auprès d'elle. Il a voulu entre vous amour et miséricorde...". Le Coran stipule que, de même, l'intimité doit être basée sur le respect et la réciprocité. S2.V187. "Il vous est permis7…le rapprochement avec votre épouse afin qu'il y ait entre vous intimité protectrice et réciproque. Dieu sait comment vous vous lésiez... Faites leur bonne annonce". 6

Cf. Chapitre : Marie. Dans le contexte, il s'agit de l'autorisation donnée d'avoir des rapports sexuels durant les nuits de Ramadan. La question ayant été posée, le Coran saisit l'occasion, et rappelle l'objectif noble de l'acte d'amour.

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Il invite donc à construire le couple sur des valeurs essentielles, mais la réalité du quotidien suppose qu'il faille aussi savoir supporter les inconvénients de la cohabitation. L'équivalent du "pour le meilleur et pour le pire", en un verset très contemporain par sa psychologie. S4.V19." Ô croyants... ayez un comportement correct envers votre épouse8. Il se peut que parfois, vous ayez du ressentiment envers elles, alors qu'en réalité Dieu a placé un grand bien en cela." Vibrant plaidoyer pour le savoir-vivre en couple, accepter les différences, les divergences, établir des concessions et toujours rechercher le bon terrain d'entente. Construire, et non jouir ou détruire. Conséquemment, le Coran insiste sur la préséance du contrat moral par rapport au contrat matériel, notion moderne inconnue à cette époque. S4.V21."Comment briseriez vous à la légère ce contrat, alors même que vous vous êtes intimement connus, et qu'elles ont reçu de vous un engagement solennel." En Islam, le principe de base du fonctionnement de la société est la consultation.9 Ce principe doit donc s'appliquer au couple, considéré comme l'unité de base de la société. S42.V38."Ceux qui répondent à leur Seigneur, prient, et se consultent mutuellement en tous points de décision…" Egalité de droits. Conformément à sa démarche pédagogique progressive, le Coran, après avoir défini la nouvelle conception des relations entre les hommes et les femmes va logiquement entreprendre un important train de réforme créant l'égalité en droit. Nous allons brièvement en rappeler l'essentiel, de nombreux aspects de cette révolution étant par ailleurs envisagés en différents chapitres10. 8

Tout comme au verset précédent il est dit en arabe : "vos épouses". La grammaire arabe impose dans ce cas l'usage du pluriel sans que cela sous entende la moindre notion de polygamie. L'emploi possible en français du singulier permet d'éviter toute confusion. 9 Cf. Chapitre : Démocratie. 10 Cf. Egalité. Droits de l’homme. Polygamie. Mariage. Divorce. 16

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Frapper les femmes

Frapper les femmes

Le débat sur la condition féminine après avoir fait rage en Occident, semble s'être déporté au coeur de ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue Islamo-Chrétien. Plus précisément, il conviendrait de parler de rencontre entre les cultures occidentales et les cultures Arabes, Africaines ou Indiennes. En effet, en la matière, les religions correspondantes sont plus des prête-noms, des alibis culturels, que des causes réelles et profondes. De même, il nous parait utile de rappeler qu'évoquer une confrontation entre les occidentaux et les musulmans n'a pas de sens puisque cela sous entendrait que l'on ne puisse pas être musulman et occidental. Pis encore, il faudrait alors admettre que tout occidental soit, de fait, un digne représentant de l'éthique de respect et de dignité due aux femmes. Les mythes déforment la réalité et de par leur intangibilité suppriment toute possibilité de dialogue. Mais, à bien observer, les réalités brisent les mythes ; force est de constater que les violences faites aux femmes concernent l'ensemble du monde et que bien du chemin reste à parcourir afin que paroles et actes soient en harmonie. Quoiqu'il en soit, l'on entend souvent dire qu'il y a dans le Coran un verset autorisant le mari à frapper son épouse, voire donnant le droit aux hommes de frapper les femmes. Qu'en est-il exactement ?

DU POINT DE VUE DU CORAN. Nous avons déjà vu en de précédents chapitres que le Coran définit un cadre général déterminant le respect absolu de la personne humaine, l'égalité fondamentale entre les êtres, et plus particulièrement entre les hommes et les femmes. Concernant le mariage, le Coran prône le respect mutuel, l'amour, la compassion, l'entraide. Il paraît difficilement envisageable que dans ce contexte qu'il ait pu prescrire, d'une façon ou d'une autre, de frapper les femmes. Nous rappellerons quelques versets, déjà cités par ailleurs, qui démontrent sans ambiguïté la conception équilibrée de la vie de couple exposée par le Coran. 36

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Frapper les femmes

S9.V71." Les croyants et les croyantes sont un soutien les uns pour les autres..." S30.V21."C'est un signe de Dieu d'avoir créé de vous-mêmes votre moitié afin que vous demeuriez en harmonie auprès d'elle. Il a voulu entre vous amour et miséricorde..." S4.V19."Ô croyants... ayez un comportement correct envers votre épouse. Il se peut que parfois, elle vous soit désagréable, mais en réalité Dieu a placé un grand bien en cela." S2.V187. "Il vous est permis… le rapprochement avec vos épouses afin qu'il y ait entre vous intimité protectrice et réciproque. Dieu sait comment vous vous lésiez... Faites leur bonne annonce".1 Sources coraniques. Il n'existe dans le Coran qu'un seul verset concernant ce sujet, ou plus exactement, il s'agit d'un corps de phrase, du verset 34 de la sourate IV, dont nous avons d'ailleurs étudié la partie introductive au chapitre "Statuts des hommes et des femmes."Contrairement à notre objectif de présentation directe du Coran, il sera en ce cas précis nécessaire de recourir en partie à la méthode exégétique classique. Nous nous excusons par avance des difficultés qui lui sont inhérentes. Nous allons tout d'abord présenter une traduction classique du verset selon l'interprétation traditionnelle. Puis, dans un deuxième temps, nous montrerons qu'effectivement, selon le sens que l'on veut bien donner aux mots, l'on peut aboutir à des résultats contradictoires, non seulement entre eux, mais surtout, et c'est bien plus grave, avec le message du Coran lui-même. S4.V34."... Quant à celles dont vous craignez l'infidélité2, exhortez-les, faites lit à part, et frappez-les…"

1

Ces versets sont cités et commentés aux chapitres : Statuts des hommes et des femmes. Mariage. 2 Nous avons traduit par infidélité le terme arabe nuchuz traduit généralement par adultère. En réalité, nuchuz signifie aussi révolte insoumission etc. Le terme infidélité nous semble rendre assez bien la polyvalence du terme arabe. Voir note page suivante pour le sens et la traduction exacte de "celles dont vous craignez". 37

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Adultère & lapidation

ADULTERE & LAPIDATION

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Adultère & lapidation

Adultère & lapidation

L'Islam, tout comme le Judaïsme et le Christianisme ne conçoit de rapport sexuel que dans le cadre légal du mariage et, par conséquent, condamne l'adultère. Corollairement, la sexualité dans le couple est déculpabilisée. Il convient de préciser que l'approche libre du sujet, bien différente du "tabou sexuel" judéo-chrétien, est à l'origine probable de l'imagerie érotisante issue du "romantisme oriental" du XIXème siècle. Il est curieux de constater que l'on puisse encore reprocher, à l'heure actuelle, à l'Islam sa pudeur tout en projetant nombre de fantasmes dans le harem imaginaire de l'Orient. Approche directe de la sexualité ne signifie pas grivoiserie ou grossièreté. Bien au contraire, le Coran, tout comme les musulmans, aborde le sujet de façon toujours très euphémique. Ex : S2.V223."Vos épouses sont à l'image d'une terre fertile, allez aux champs comme bon vous semble … Mais craignez Dieu..." S2.V187."… Rapprochez vous de vos épouses afin qu'il y ait entre vous intimité protectrice et réciproque…"1 Précisons d'emblée qu'il n'existe pas dans le Coran de verset ordonnant la lapidation. Nous pouvons donc affirmer sans difficulté que la lapidation n'est pas un principe coranique. Mais, de plus, le Coran l'a interdit. Il n'en demeure pas moins que cette pratique a été temporairement appliquée, comme nous allons l'expliciter, et que ces séquelles sont restées inscrites dans le Droit musulman.

CORAN ET LAPIDATION. Comme nous l'avons à plusieurs reprises signalé, lorsque le Coran veut réformer un fait de société, il s'inscrit dans une démarche globale et éducative, étape par étape, verset par verset. Il évoque d'abord 1

Pour la traduction de ce verset voir question précédente. 44

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le sujet afin de faire prendre conscience de la nécessité de la réforme. Ensuite, il légifère, puis conclut toujours par une ouverture spirituelle caractérisée par le pardon et la miséricorde. Le cas de la lapidation, du talion2, tout comme l'interdiction progressive des boissons alcoolisées, sont des modèles parfaits de cette pédagogie. Première étape. Tout d'abord exhortation à prendre conscience de la gravité de l'adultère. La société Arabe préislamique était connue pour ses moeurs dissolues incompatibles aux yeux du Coran avec la foi et une pratique pieuse. S17.V32."N'approchez3 pas l'adultère, c'est une immoralité, un mauvais chemin." Deuxième étape. Le Coran insiste sur la menace du châtiment divin après la mort afin que ce soit la foi et la crainte pieuse qui poussent hommes et femmes à se réformer. S25.V63 à 68."Les vrais serviteurs du très Miséricordieux marchent humblement sur terre...Passent leurs nuits en prière… Cherchent à éviter le châtiment de la Géhenne... Et ne commettent pas l'adultère, car quiconque commettra l'adultère sera précipité dans le péché." S23.V1 et 6."Bienheureux les croyants… Qui pratiquent la chasteté sauf à l'égard de leur épouse…" Troisième étape. Temps important, édiction d'un train de mesures secondaires qui doivent concourir, par une nouvelle éducation, à la protection des

2

Voir au chapitre : Talion et peine de mort. "N'approchez pas…" Expression typiquement coranique souvent traduite par ne "commettez pas"... En réalité ce type d'ordre insiste plus sur la nécessité première de prendre conscience moralement et intellectuellement de la gravité de la faute plus que sur le fait de ne pas la commettre. Autrement dit, l'interdit n'atteint sa pleine signification que s'il est bien compris : l'éducation doit primer sur la répression. Concernant notre sujet sur la lapidation, nous pourrons constater qu'à l'étape à suivre le Coran dira : " et ne commettent pas l'adultère" ce qui constitue bien un deuxième niveau de réalisation.

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individus et à une autre conception de la société. Ainsi, définition d'une norme morale vestimentaire. Ex : S33.V59."Ô Prophète, dis à tes épouses et à tes filles ainsi qu'aux femmes des croyants de rabattre sur elles leurs amples vêtements…" Pour le Coran, la pudeur est le principe de base, une société érotisée ne peut prétendre à la foi et à la morale. Ex : S24.V30."Ô Prophète, dis aux croyants qu'ils détournent certains de leurs regards et restent chastes. Cela est plus à même de les purifier…" La mixité permettra l"épanouissement de chacun à condition de respecter les règles morales communes. Ex : S24.V31." Ô Prophète, dis aux croyantes qu'elles détournent certains de leurs regards et restent chastes et qu'elles ne se parent point au-delà de ce qui est convenable…"4 Le sens tribal et familial élargi des bédouins favorisait la promiscuité, le Coran va donc structurer la famille et lui donner de l'autonomie. Ex : S24.V27."Ô croyants, n'entrez dans les demeures des autres qu'après y avoir été expressément conviés…" La société Arabe avait généralisé la prostitution, le Coran va bien évidemment l'interdire. S24.V33."…Ne contraignez prostitution5…"

pas

vos

jeunes

esclaves

à

la

Quatrième étape. Après avoir sensibilisé sur le sujet et édicté des règles morales générales, le Coran aborde le volet juridique par ce que l'on pourrait appeler une non mesure : l'assignation à domicile des femmes adultères.

4

Ces trois versets cités sont analysés en détail aux chapitres : Le voile islamique. Mixité ou non mixité. 5 A l'époque, seules les esclaves étaient prostituées par leurs maîtres. Cependant, l'interdiction a toujours été comprise comme étant de portée générale. 46

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S4.V15."Quant à celles qui ont commis l'adultère, fournissez quatre témoins oculaires. S'ils témoignent, alors retenez à vie ces dernières en leur demeure, à moins que Dieu ne décrète un autre ordre6…" Cette mesure drastique n'est pas, contrairement aux apparences, une répression s'exerçant uniquement à l'encontre des femmes mais, au contraire, une protection des femmes adultères. En effet, c'est à ce moment-là qu'eurent lieu des lapidations pour adultère en application de la loi mosaïque7. De plus, cette mesure ne fut jamais appliquée au sens propre, la fin du verset laissant entendre que le Coran allait légiférer de nouveau. C'est donc l'esprit de la loi qui prédomina : il fallait protéger de la vindicte populaire les éléments les plus fragilisés, c'est-à-dire les femmes, en attendant une nouvelle législation. Enfin, remarquons que, l'obligation de fournir quatre témoins oculaires rend de facto toute accusation improbable. Mais, fait essentiel, l'adultère par cette mesure relève du pénal afin de mettre un terme aux règlements de comptes et aux dénonciations qui avaient cours dans une ambiance sociale tendue. La société médinoise était à l'origine ravagée par le libertinage et l'adultère, et son islamisation ne fut pas, on l'imagine, sans poser problème. De plus, les tensions entre musulmans et non musulmans se cristallisèrent parfois sur la mise en œuvre de la réforme des mœurs et les accusations les plus insidieuses circulaient. Le quadruple témoignage faisant l'objet d'une enquête et le faux témoignage étant sévèrement puni, cette mesure mit un frein à l'activité de certains délateurs8. Cinquième étape. Le verset précédent conclut donc une longue série de mesures édictées sur plus de dix ans, laissant en suspens la loi, la priorité étant à l'éducation. Cet intervalle de temps permit à la société musulmane de se débarrasser en partie de ses tares. Malgré tout, face au vide juridique 6

Littéralement : "que Dieu ne dégage une sortie" mais cette expression avait dès l'origine été comprise comme signifiant : "que Dieu décrète un autre ordre". 7 Vivait à Médine une importante communauté Juive. Deux juifs ayant commis l'adultère voulurent échapper à la dureté de la loi mosaïque en demandant à être jugé par Muhammad. Ce dernier ne put, sous la pression populaire et le vide juridique laissé par le Coran, qu'appliquer leur loi c'est-à-dire la lapidation. Par la suite, ce précédent fâcheux fut étendu, sous la pression des musulmans les plus rigoristes, à la communauté musulmane de Médine. 8 Signalons que le Droit musulman a parfaitement saisi les limites du procédé et a spécifié, que ne pourrait être retenu le témoignage de membres de la famille ou même d'amis, ceci afin d'écarter la possibilité d'un complot accusateur. 47

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QUESTIONS DE SOCIETE

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Le "voile islamique"

LE "VOILE ISLAMIQUE"

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Le "voile islamique"

Le "voile islamique"

Il s'agit d'un sujet curieusement émotionnel, tel la muleta du torero embrasant l'arène, le "problème du voile" agite régulièrement l'opinion publique et le monde politique. De fait, ce réel débat de société est dominé essentiellement par la polémique, et la passion l'emporte régulièrement sur la raison. Conformément à la démarche générale de cet ouvrage, nous proposons donc une approche rationnelle et dépassionnée de la problématique à travers l'étude objective des sources coraniques. Il sera alors aisé de constater que les résultats de cette démarche rigoureuse mettent clairement en évidence tout autant les carences des partisans que des adversaires du "voile".

DEFINITIONS. Hautement symbolique, le discours autour du "voile" se caractérise, entre autres, par l'emploi d'un vocabulaire aussi riche qu'imprécis. Soucieux d'éviter toute fantasmagorie nous apporterons quelques précisions : - Le foulard islamique : il s'agit d'un néologisme français qui suppose que le port d'un foulard puisse avoir un lien avec une forme d'activisme religieux. Il nous semble donc qu'il conviendrait d'employer seulement l'expression "le port du foulard". - Le "voile" : terme le plus souvent à connotation négative car sous-entendant l'occultation de la femme. Notons que son équivalent en arabe "le hijab", implique la même notion d'occultation. Ce terme ainsi employé est incorrect, mais est, à l'heure actuelle, très utilisé par les musulmans pour désigner ce qui recouvre la tête et laisse apparaître le visage. Cette particularité justifie que nous aurons à revenir plus en détail sur ce mot clef qui, comme nous allons le constater, est dévoyé de son sens coranique, d’où l'emploi de guillemets dans notre texte. - Le tchador : image médiatique qui déplace le sujet vers les peurs et fantasmes engendrés par la révolution iranienne. Le tchador est 88

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Le "voile islamique"

une seule pièce de tissu recouvrant la tête et le corps tout en laissant apparaître tout ou partie du visage. - La burqua : encore plus inquiétant car renvoie directement à l'obscurantisme attribué aux talibans. La burqua recouvre la tête, le visage et le corps. Il existe de nombreux autres termes employés par les musulmans tel que lithan, nasif, etc. désignant des variantes vestimentaires aux définitions flottantes selon les parlers arabes, mais aucun d'eux n'est d'origine coranique. Signalons l'usage fréquent de khimar, dont la définition est elle aussi très variable selon les pays et les catégories sociales. Ce dernier terme présente un intérêt tout particulier sur lequel nous reviendrons, puisque il est un des termes clef des versets que nous allons étudier.

POINT DE VUE DU CORAN. Terminologie coranique. L'on trouve par six fois dans le Coran le terme hijab, voile, employé au sens figuré. Ex : S42.V51."Dieu ne s'adresse aux êtres humains que par révélation, ou de derrière un voile, ou par l'intermédiaire d'un Ange…" Il est employé une seule fois au sens propre, c'est-à-dire désignant un pan de tissu, en l'occurrence un rideau de porte, dans un verset que nous étudierons ultérieurement dans son intégralité. S33.V53."... Et si vous aviez quelque chose d'utile à demander à ses épouses1, alors faites-le de derrière un rideau de porte…" Ceci étant, concernant notre sujet, le Coran emploie deux termes différents dont la définition précise revêt une importance capitale. -Djilbab : N'a de commun avec la fameuse djellaba d'Afrique du Nord que l'ampleur. Ce terme désigne à l'époque du Coran tout vêtement ample, ouvert sur le devant, habit de sortie que l'on laisse flotter sur la chemise de corps. Cela correspond en français à ce que l'on 1

C'est-à-dire les épouses de Muhammad. 89

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Science profane & science sacrée

SCIENCE PROFANE & SCIENCE SACREE

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Science profane & science sacrée

Science profane & science sacrée

Le Coran n'est pas un livre de science, mais un écrit d'édification, de sagesses, et de guidée spirituelle, caractéristique qu'il partage avec tous les Livres Sacrés. Mais il se démarque des autres Saintes Ecritures par l'appel clair et réitéré à la rationalité, la recherche objective, le progrès. Comme nous allons pouvoir aisément le constater, le Coran invite en permanence à l'effort scientifique afin d'éclairer la foi par la raison, mais aussi, et c'est là toute la subtilité de son propos, la raison par la foi. De façon étonnante, on relève dans le Coran de nombreuses assertions scientifiques, phénomène en total décalage d'avec les connaissances de son temps, dont nous donnerons quelques exemples en ce chapitre. Précisons dès à présent, que l'objectif du Coran en la matière n'est pas de présenter un catalogue scientifique à la Prévert, mais essentiellement d'engager raison et foi à communiquer, voire communier, en la reconnaissance de l'unicité de l'entité divine. Principe. Etonnante attitude, le Coran dès l'origine appelle à l'étude, alors même qu'il s'adresse initialement à un peuple de bédouins totalement illettrés. Les cinq premiers versets de la sourate XCVI, considérée comme étant la première à avoir été révélée, mettent d'emblée l'accent sur l'importance de la pensée et de la science pour l'homme, sans qu'il y ait en cela d'antinomie ou d'opposition à la foi. S96.V1 à 5. "Au nom de Dieu le Très Miséricordieux le Tout Miséricordieux. Lis, au nom de ton Seigneur le Créateur. Qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis, par ton Seigneur noble et généreux, Qui a instruit l'homme par le calame1 Et lui a ainsi enseigné ce qu'il ignorait."

1

Le terme employé en arabe est Qalam : qui semble-t-il dérive directement du grec "Kalamos". L'allusion coranique ne semble pas anodine. 177

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Le message semble parfaitement avoir été interprété. Il fut toujours considéré comme l'acte fondateur du formidable essor intellectuel des musulmans qui passèrent de l'Age de sable à l'Age d'or. Effectivement, en quelques siècles la civilisation musulmane atteignit des sommets culturels et scientifiques sans aucun équivalent. Cette période est connue sous le nom "d'Age d'or des Abbassides"2. Incitation à l'acquisition des sciences. Partant de cet énoncé majeur, le Coran va multiplier les appels à la connaissance, laquelle est, nous le verrons, indifféremment profane ou sacrée. Ainsi enseigne-t-il cette invocation : S20.V114."…Dis : "Seigneur accrois mes connaissances." A celui qui contemple avec émerveillement l'univers, le Coran suggère cette ouverture positive : S3.V191."… Seigneur tu n'as point créé cela en vain…" Foi et science doivent cohabiter et participer l'une de l'autre, ainsi l'étude de la création en sa diversité est-elle conçue comme une cause d'élévation spirituelle et d'affermissement de la foi. S35.V28."De même, la diversité des hommes, des animaux et des bêtes, la multitude de leurs couleurs... Seuls les savants3 parmi les serviteurs de Dieu, le craignent pieusement…" Le monde en tous ses aspects, est donc conçu comme un vaste terrain d'exploration, de recherche, incitant l'homme à découvrir les réalités profondes qui le justifient. Sous cet angle les découvertes scientifiques mènent donc à la glorification de Dieu. S2.V164."En vérité, en la création des cieux et de la Terre, en l'alternance des nuits et des jours, dans les vaisseaux lourdement 2

La célèbre civilisation de l'Andalousie musulmane en fut le pôle occidental. Est-il nécessaire de rappeler que c'est à partir de tels centres que se fit le transfert des connaissances vers le monde occidental, impulsion essentielle de ce qu'il est convenu d'appeler "les siècles de lumières". 3 En arabe, le terme ulama, traduit ici par savants, désigne tout aussi bien les scientifiques que les théologiens. 178

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chargés, par l'eau que Dieu fait descendre du ciel et dont Il vivifie la Terre morte, en toute espèce animale qui ainsi se meut à sa surface, dans les variations des vents et des nuages contraints entre ciel et terre, en tout cela, il y a des Signes indicateurs pour ceux qui réfléchissent." Il est intéressant de remarquer qu'en arabe le terme âyât, traduit par Signe indicateur avec une majuscule pour signe, désigne : l'endroit où l'on marque une pause, un élément indicateur, un indice, un miracle, un verset du Coran. Un verset du Coran pour le lecteur musulman revêt donc tout à la fois l'ensemble de ses significations. Par ailleurs, de très nombreux versets, Signes eux-mêmes, déploient avec lyrisme les Signes de Dieu qui sont donc tout à la fois indications rationnelles et miracles de Dieu. Ex : S30.V22."En la création des cieux et de la Terre, la diversité de vos idiomes et de vos couleurs, résident, en vérité, des Signes indicateurs pour ceux qui cherchent à acquérir la connaissance." Profane et sacré. Il découle de ce qui précède qu'il n'y a jamais eu en Islam d'opposition entre la science et la religion, ni de distinguo entre profane et sacré tout, en réalité, est sacré mais rien de sacré qui ne soit interdit à la raison. Du point de vue de la culture occidentale, cette globalisation de la réalité dans le sacré reste étrange tant le clivage entre fait scientifique et fait religieux est profondément ancré dans l'histoire, dans le subconscient collectif. A l'inverse, la civilisation Islamique a puisé sa force et son originalité dans une permanente cohabitation entre foi et raison. S3.V7."… Et ceux qui sont enracinés dans la science disent : "Nous y croyons -au Coran- tout provient de notre Seigneur. Et seules les intelligences profondes se remémorent cela en permanence." Cette union du sacré et du profane est parfaitement illustrée dans le Coran où les énoncés scientifiques sont toujours en rapport avec une réflexion morale, philosophique, métaphysique, spirituelle. Ex : Approche morale : la nature biologique, animale, de l'homme devrait l'inciter à être modeste et respectueux. S16.V4."Dieu a créé l'homme d'une goutte de sperme, qu'a t-il donc à être ainsi querelleur avéré." 179

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Approche philosophique : le Coran fait une allusion au système orbital et à la précision du mouvement des planètes afin de rappeler à l'homme sa finitude. S21.V33 à 35."C'est Dieu qui a créé le jour, la nuit, le soleil et la lune. Chacun se déplace sur son orbite. Nous n'avons jamais donné l'immortalité à aucun être humain... Toute âme goûtera la mort… Vous serez éprouvés tant par le mal que par le bien puis à Nous vous retournerez." Approche métaphysique : le Coran, d'un même jet, fait une allusion célèbre à la non moins célèbre théorie du big-bang ainsi qu'à la soupe originelle des débuts de la vie terrestre mais, appelle par là, à croire en Dieu plutôt que d'y mécroire. Ce débat reste d'une extraordinaire actualité. S21.V30."Ceux qui mécroient n'ont-ils pas considéré que les cieux, tout comme la Terre, étaient condensés4, puis, que Nous les avons expansés5, et qu'ensuite Nous avons suscité toute vie à partir de l'eau...Seront-ils croyants!" Signalons que ce verset est complété, du point de vue scientifique, par un autre verset faisant clairement allusion à l'expansion de l'univers, conformément aux avancées issues de la théorie de la relativité d'Einstein, la conclusion est toujours aussi métaphysique. S51.V47 et 49."Nous avons conçu le ciel dans l'amplitude et, en vérité, Nous en maintenons l'expansion…Ceci vous est révélé afin que vous y méditiez." Approche spirituelle : le fait que les planètes doivent leur clarté à la lumière du soleil est évoqué dans le plus célèbre verset mystique du Coran dit "Verset de la lumière"ayant donné lieu au demeurant à d'innombrables commentaires ésotériques. 4

Littéralement de l'arabe rataqa qui signifie coudre ensemble des morceaux, assembler, souder, etc., traduit le plus souvent par : lier mais que nous pouvons actuellement comprendre comme signifiant condenser. 5 L'arabe fataqa signifie découdre, déchirer, délier, qui dans le contexte est logiquement rendu par : expansé. Ces traductions sont conformes au point de vue des exégètes musulmans modernes et diffèrent, bien évidemment, de l'interprétation des premiers siècles. On comprend aisément, que dans ce domaine, les interprétations évoluent en fonction des possibilités offertes par les découvertes scientifiques. 180

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JĂŠsus, l'Evangile

JESUS, L'EVANGILE

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Jésus, l'Evangile

Jésus, l'Evangile

Au cœur du long dialogue que le Coran établit avec les autres religions, Jésus, l'Evangile et le Christianisme occupent une place prépondérante. L'amour de Jésus y transparaît tout comme de lui l'amour irradiait. Ainsi, le discours coranique à l'égard de la troisième branche maîtresse de l'arbre du monothéisme sera d'une particulière subtilité, alliant à la critique positive le respect et la considération.

DE JESUS. Jésus est nominalement mentionné plus de 25 fois dans le Coran mais, alors que les récits coraniques concernant Moïse suivent généralement le cursus historique du peuple d'Israël, le Coran évoquera la vie de Jésus par touches et allusions. L'effet produit est semblable à l'image de Jésus dans le monde Chrétien, et le mystère, les ombres, projetées par une telle lumière, subsistent. Le Coran, plus qu'à son habitude encore, néglige volontairement les faits historiques afin de mettre en évidence la dimension spirituelle de ce grand Prophète de Dieu, sa mission universelle et sa fonction eschatologique. Toutefois, il est possible de dégager du texte coranique cinq points clef de la vie de Jésus : sa conception, les miracles, sa prédication, la crucifixion, l'ascension et son retour sur Terre à la fin des temps. Jésus Prophète de Dieu. Le Coran, bien évidemment, atteste de la fonction prophétique de Jésus en même temps qu'il appelle les Musulmans à en témoigner. S3.V84."… Nous croyons en Dieu, en ce qu'Il nous a révélé... Tout comme en ce qu'Il a conféré à Moïse et à Jésus…"

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Jésus, l'Evangile

Dans le Coran son nom exact est : le Messie Jésus fils de Marie1 et il semble d'après le verset suivant avoir été ainsi nommé par Dieu2. S3.V45."Puis les Anges dirent : "Ô Marie, Dieu te fait l'annonce d'un Verbe émanant de Lui, son nom est le Messie Jésus fils de Marie. Il sera illustre en ce bas monde comme dans l'autre, et il sera au nombre des proches de Dieu." Conception de Jésus. Le Coran fait état de la conception miraculeuse de Jésus. Parmi d'autres, citons un bref passage où le dialogue entre l'archange Gabriel (nommé ici l'Esprit) et Marie rend particulièrement vivante "l'annonciation". S19.V17 à 21."…Puis nous lui envoyâmes notre Esprit qui lui parut avoir forme humaine accomplie. Elle dit alors : "Je prends protection en Dieu le Miséricordieux contre toi, puisses-tu le craindre." Il répondit : "Je suis le Messager de ton Seigneur venu t'annoncer un enfant pur." Elle s'exclama : "Comment pourrai-je donc avoir un enfant, je suis vierge, je ne suis pas une dévergondée !" Il répondit : "Il en est ainsi car ton Seigneur a dit : "Cela m'est aisé, il sera un signe miraculeux3 pour l'humanité et une Miséricorde de Notre part ; c'est déjà ordre accompli. »" Nature de Jésus. Le Coran aborde sans faux-fuyant un certain nombre de points essentiels du dogme Chrétien, tant conceptuellement qu'historiquement. L'objectif avoué de cette démarche est de recentrer l'objet du christianisme sur l'adoration du Dieu unique en soulignant rationnellement les incohérences de certaines positions dogmatiques.

1

En arabe AI Massih 'Issâ ibn Maryam, appellation que l'on retrouve dans l'évangile de Marc (6,3). Al Massih signifie exactement l'Oint, ce qui traduit de l'araméen a donné, Messie, tandis que le même sens traduit du grec est Christ. 2 Idem en Luc 2/21. 3 En arabe Âyât signifie tout à la fois, merveille, miracle, modèle, signe. Âyât désigne aussi les versets du Coran car ils sont considérés comme étant Signes, références et miracles. 259

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Jésus, l'Evangile

Corporalité. Parallèlement à l'affirmation sans ambiguïté de la conception miraculeuse de Jésus, le Coran atteste de sa nature humaine tout comme de celle de Marie. S5.V75."Le Christ est bel et bien un Prophète identique à tous ceux qui l'ont précédé, sa mère était une femme véridique et tous deux prenaient leur repas…" Afin de mieux concilier logiquement la naissance miraculeuse d'un enfant sans père biologique par ordonnance divine et sa nature humaine, le Coran établit une comparaison entre la création d'Adam et celle de Jésus. En effet, Adam fut lui aussi créé ex nihilo par l'ordre de Dieu sans que cela n'altère en rien sa réalité biologique. S3.V59."Au regard de Dieu il en est de Jésus comme de Adam qu'il créa de terre disant : "Sois, et il fut." Nous verrons au sujet de la crucifixion que, malgré tout, audelà de la cohérence de ce point de vue, le Coran laisse entrevoir des perspectives différentes. Les miracles. Quoiqu'il en soit, cette nature humaine a de toute évidence une dimension surnaturelle, au sens étymologique du terme. Jésus est à la fois miracle lui-même, auteur de miracles et "Parole de Dieu". Le Coran évoque quelques miracles accomplis par Jésus : S3.V49."…En vérité, je suis venu à vous avec des signes de la part de votre Seigneur. Il suffit que je façonne d'argile un oiseau, puis qu'en lui j'insuffle, il prend alors son vol de par la permission de Dieu. De même, je guéris l'aveugle, le lépreux et ressuscite les morts de par la permission de Dieu..."4 On remarquera que ce verset, par la même occasion, donne une définition coranique du miracle : il s'agit d'un fait en rupture avec la normalité, pouvant être réalisé en apparence par un homme, mais voulu 4

Les trois derniers miracles sont mentionnés dans les Evangiles canoniques, le premier concernant les oiseaux l'est dans l'évangile déclaré apocryphe dit : Evangile de l'enfance. 260

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Jésus, l'Evangile

et exécuté par Dieu. On notera la claire détermination à vouloir éviter toute divinisation de Jésus à travers son activité miraculeuse. Le verbe de Dieu. Ce qualificatif, tant dans le Coran que dans le Christianisme, est spécifique à Jésus. S4.V171."… En vérité, le Christ Jésus fils de Marie est Prophète de Dieu, Son verbe5 projeté en Marie, un Esprit6 émanant de Dieu..." Le parallèle avec les formulations chrétiennes s'arrête là, car ce même verset affirme conjointement que ces trois "natures"7 sont distinctes de Dieu : S4.V171."… Ne dites pas : "Il est trois." Cessez de tenir de pareils propos, cela est préférable ! Dieu est dieu unique. De par sa transcendance il ne peut avoir de fils !..." Nous reviendrons sur la portée théologique importante de ce verset, mais notons, dès à présent, que l'expression employée : verbe projeté en Marie, induisant distance et séparation, n'est pas l'équivalent exact de : il est le verbe de Dieu, c'est-à-dire le Verbe fait chair. Cette formulation coranique précise clairement l'impossibilité de divinisation par hypostase. Toutefois, cette aptitude particulière à exprimer "la Parole de Dieu" n'a rien de commun avec les capacités humaines. Ainsi, le Coran rapporte que Jésus parlait dès sa naissance8. S5.V110."Lorsque Dieu dira : "Ô Jésus fils de Marie, rappelle les grâces que Je répandis sur toi et ta mère, quand Je t'assistai de l'Esprit Saint et que tu parlas aux hommes dès le berceau, puis à l'âge mûr…" 5

Verbe : littéralement Sa parole, c'est-à-dire la parole de Dieu, mais le parallèle avec ce concept majeur du christianisme est tel que l'on peut sans forcer la traduction employer Verbe de Dieu. L'exégèse musulmane classique élude la question en supposant que cette parole est en réalité l'expression d'existenciation : "Sois" comme au V59 S3 précédemment cité. 6 Un Esprit. La traduction ne peut être qu'équivoque car le thème arabe Ruh, ainsi rendu, signifie tout à la fois souffle, esprit et âme. Toutefois, il est aisé de constater que ce verset résume la terminologie spécifique de la Trinité, ce qui permet logiquement de choisir Esprit pour l'emploi de Ruh. 7 Ce verset envisage effectivement trois dimensions liées à Jésus ; la personne humaine (le Prophète), le Verbe, l'Esprit 8 Cet épisode ne figure pas dans les Evangiles. 261

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Du bien & du mal

DU BIEN & DU MAL

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Du bien & du mal

Du bien et du mal

De tout temps, semble-t-il, le bien et le mal, leurs réalités ou leurs concepts, ont été au coeur du débat philosophique ou religieux. L'homme se distingue essentiellement du règne animal du fait qu'il a conscience de ses actes ou pensées, puis de par la nécessité de les hiérarchiser selon des critères absolus ou relatifs. Le Coran se fait amplement l'écho de cette préoccupation de "l'âme". Il est possible, à des fins didactiques, de regrouper ces centaines de références coraniques selon trois niveaux correspondant à autant d'éclairages différents de ce même sujet.

DU POINT DE VUE DE L'HOMME. Le Coran atteste que l'homme est un vecteur essentiel du mal tout comme du bien. S2.V30."Lorsque ton Seigneur dit aux Anges : "Je vais instituer un représentant sur Terre1. » Les Anges alors dirent : "Mettras-tu sur Terre quelqu'un qui sèmera le désordre et fera couler le sang ? Dieu répondit : "Je sais ce dont vous n'avez science aucune.2 " Pour cela l'âme est structurellement capable de discerner en elle-même et par elle même deux versants opposés. S91.V7-8."Par l'âme en son équilibre, du fait qu'Il lui inspira le mal et le bien intrinsèquement."

1

Il s'agit de Adam qui représente symboliquement l'humanité. Cette remarque fait allusion in fine au fait que l'homme est le seul parmi les créatures à pouvoir discerner le bien du mal, et donc à les accomplir consciemment. Ce qui le situe dans la cosmologie coranique au dessus de toutes les autres créatures.

2

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Du bien & du mal

Relativité de la norme. Cette capacité discriminante est toutefois limitée. Bien et mal sont malgré tout des notions relatives liées aux cultures, aux croyances, aux lois. En réalité, c'est le respect ou la transgression de la norme qui délimite ce qui est bien de ce qui est mal. A cet égard, le Coran utilise très fréquemment un concept spécifique dont nous avons vu par ailleurs d'autres applications : inciter au convenable et interdire le blâmable. Convenable ou blâmable ne sont pas exactement synonymes de bien et mal, pas plus qu'il ne peuvent en valeur s'y superposer. Les premiers sont relatifs, les seconds absolus. Il s'agit donc d'indiquer une norme variable, issue d'un consensus de société, dont le respect ou la transgression définira en quoi réside le bien ou mal pour l'homme. S3.V104."Qu'il soit parmi vous une communauté qui appelle au bien, incite à ce qui est convenable et interdise ce qui est blâmable3…" Relativité du jugement. Comme autre facteur de limitation, de discernement, entre le bien et le mal, le Coran mentionne le fait que l'âme, les passions, les limites intellectuelles imposent à l'homme, le plus souvent, une vision du bien et du mal limitée à sa propre interprétation. S2.V216."… Il se peut que vous ayez de l'aversion pour ce qui est en réalité un bien pour vous. De même il se peut que vous désiriez ce qui vous est en fait nuisible…" A cela s'ajoute, qu'en dehors de la perception immédiate, selon des critères variables et selon la subjectivité ou l'objectivité de chacun, le bien ou le mal devraient pouvoir se mesurer en fonction de l'ensemble des conséquences que les actes en question induiraient à court, moyen, et long terme, ce qui dépasse les capacités humaines. S17.V11." L'homme est créé d'impatience. Il appelle avec la même intensité ce qui lui est profitable tout comme ce qui lui nuit."

3

Pour d'autres développements de ce concept, voir au chapitre : Civisme et éducation. 336

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Du bien & du mal

DU POINT DE VUE DE DIEU. Bien et mal absolu. Autant la relation de l'homme à ce qu'il désigne lui-même comme étant bien ou mal est marquée de relativité, autant la question sous l'angle du divin est toute d'absoluité. Dieu dans le Coran apparaît essentiellement comme étant Dieu de Miséricorde. S2.V143."… Dieu est certes Compatissant et Miséricordieux à l'égard des hommes." Il est en conséquence paré de nombreux attributs de bonté. Ex : S22.V63."... Dieu est certes, Bon et Doux…" S85.V14."Il est le Pardonneur, l'Aimant." Ce bien absolu ne peut qu'échapper aux moyens d'analyse et de perception de la réalité par l'homme, nécessairement contingents. S16.V18."Si vous cherchiez à dénombrer les bienfaits de Dieu, vous ne pourriez les comptabiliser tous…" Sous cet aspect, Dieu est donc d'essence positive et le bien en découle. S16.V90."Dieu n'ordonne que la justice et la bienfaisance… Tout comme il a interdit la turpitude, le mal et la transgression…" Dieu est donc à la fois source et justification de tout bien. S28.V77."… Soit bienfaisant comme Dieu l'est à ton égard…" De plus, le Coran stipule que le mal, en tant que réalité, ne vient pas de Dieu mais qu'il s'agit d'un acte humain. S42.V30."Tout malheur qui vous atteint n'est que le fruit de vos actes, et pourtant Dieu pardonne abondamment."

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Du bien & du mal

Conséquemment, les responsabilités semblent réparties ainsi : à Dieu le bien et à l'homme le mal. S30.V36."Lorsque les hommes goûtent de Notre Miséricorde, ils s'en réjouissent. Mais lorsque un mal les atteint, conséquence de leurs actes, les voilà désespérés." Maux et malheur. Toutefois, Dieu dans le Coran est aussi maintes fois décrit comme étant le maître de toute chose. Rien n'échappe à son emprise et rien ne se produit qui ne soit déjà destiné4. De ce point de vue là, il en serait donc de même tant pour le bien que pour le mal. S4.V78."Où que vous soyez la mort vous atteindra, fussiez-vous réfugiés dans la plus inexpugnable des forteresses. Qu'un bien leur parvienne, ils disent : "Cela vient de Dieu." Qu'un mal les atteigne, ils disent : "Cela vient de toi5." Réponds : "Tout vient de Dieu.". Qu'ontils donc à ne rien comprendre correctement !" Il y aurait donc contradiction entre les attributs de bonté de Dieu et l'affirmation que tout acte, toute réalité, y compris le mal émane de la volonté de Dieu seul. Pour lever ce paradoxe entre bienveillance essentielle de Dieu et existence dans le destin humain de difficultés, de souffrances, le Coran établit un subtil distinguo entre les termes "mal" et "malheur". Ainsi le mal est effectivement attribué à l'homme : S4.V79."… Tout mal qui t'atteint vient de toi6…" S12.V53."Je ne peux m'innocenter, car l'âme, en vérité, pousse au mal, sauf miséricorde de mon Seigneur. Mon Seigneur est prompt au pardon et à la clémence." Tandis que le malheur est attribué à Dieu : 4

L'absoluité de Dieu et sa compatibilité avec la perception humaine de la réalité sont largement débattues au chapitre : Destin et fatalisme. 5 Ceci fait référence en l'occurrence, aux accusations portées par les plus tièdes de ses partisans contre Muhammad, accusé de pousser les musulmans au combat au péril de leur vie. 6 Remarque : min nafsik en arabe signifie tout aussi bien, qui vient de toi, que, qui vient de ton âme. 338

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Table des matières

TABLE DES MATIERES Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1

Questions juridiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

10

Hommes et femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mariage et mariage mixte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Polygamie, répudiation et divorce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Frapper les femmes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adultère et lapidation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Voleur et main coupée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Talion et peine de mort. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Statuts des minorités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Charia et Loi révélée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

11

Questions de société. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

86

Le voile islamique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jihad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Terrorisme et kamikazes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Violence - non violence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guerre et paix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Liberté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Egalité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fraternité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Droits de l'homme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Démocratie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Laïcité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Civisme et éducation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Science profane et science sacrée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

87 99 109 115 121 128 133 141 148 152 162 169 176

Coutumes et traditions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

185

Préambule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Circoncision et excision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mariage forcé ou arrangé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mixité ou non mixité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

186 192 197 202

21 29 35 43 52 57 64 73

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Table des matières Questions religieuses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

210

Tolérance et prosélytisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Relations avec les autres religions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fonction d'Abraham. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Moïse, la Torah. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Jésus, l'Evangile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Marie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Des autres religions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

211 219 232 244 257 277 284

Questions cultuelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

299

Préambule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La prière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le jeûne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L'aumône. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

300 303 311 318

Questions dogmatiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

325

De Dieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Du bien et du mal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Paradis et enfer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Destin et fatalisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Du Coran et de Muhammad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

326 334 344 356 367

Annexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

385

Du Coran. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sources islamiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Traductions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Biographie résumée du Prophète Muhammad. . . . . . . . . . . . . . . . . . . De l'Islam. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

386 390 393 398 407

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