GNOSE ( La ) Éditions Intégrale 1909-1912

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COLLECTION LE CHEMIN DU CINABRE

LA GNOSE ÉDITION INTÉGRALE 1909-1912

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© Editions de l’homme libre. 26, RUE DES RIGOLES 75020 PARIS CATALOGUE SUR DEMANDE DÉPÔT LÉGAL DÉCEMBRE 2009. ISBN : 978-2-912104-70-X

EAN:9782912104700.

INTERNET :

IMPRIMÉ AU LIBAN

www.éditions-hommelibre.com editionshl@yahoo.fr

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PRÉFACE DE PATRICK MARCELOT

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ombreux sont ceux de divers horizons qui ont exprimé le souhait d’une réédition intégrale des articles publiés dans La Gnose, revue fondée en France voici un siècle en novembre 1909 et interrompue dans sa troisième année en février 1912. Cette réédition est aujourd’hui chose faite, avec la présente reproduction en fac-similé d’une collection reliée des 26 fascicules de cette revue mensuelle. La collection se présente en deux parties : l’une couvre les 14 mois de la première année (de novembre 1909 à décembre 1910) avec 12 livraisons dont deux numéros doubles (n° 9 de juillet-août 1910 et n° 10 de septembreoctobre 1910) ; l’autre réunit les 12 livraisons de la deuxième année (1911) et les deux de la troisième (1912 ; n° 1 de janvier et n° 2 de février), chacune de ces trois années commençant par le numéro 1. La naissance de La Gnose résulte d’un faisceau de circonstances complexes, et « cristallise » en quelque sorte une confrontation entre deux conceptions radicalement différentes voire incompatibles : l’une récente, d’esprit occidental « moderne », est illustrée en l’occurrence par la mentalité de

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la « Belle Époque » consécutive à la Renaissance et au « Siècle des Lumières », où l’homme, niant tout principe supra-humain, exalte son individualité et se fait la mesure de toutes choses en tous domaines ; l’autre immémoriale, d’esprit oriental, placée dans l’ordre de l’intellectualité pure et dégagée de toutes les contingences individuelles, est animée par un retour au cœur de l’unique et même Vérité qui, au-delà des formes, fonde toute tradition authentique et où l’homme est mis à sa juste place. Le milieu effervescent de la « Belle Époque » se caractérise, outre que sur le plan artistique et littéraire, 1 par une prolifération de mouvements divers qui vont du spiritisme à l’occultisme en passant par le théosophisme, sans compter la multiplicité indéfinie des sectes religieuses ou pseudo-religieuses et autres systèmes visant à l’originalité. Ces mouvements dits « néo-spiritualistes » touchèrent – passage quasi obligé – la plupart des organisations à prétentions intellectuelles ou spirituelles, voire authentiquement traditionnelles et initiatiques comme la Franc-Maçonnerie : ils vont de l’Église Gnostique 2 de Papus (Dr Gérard Encausse) 3 ou 1.– La vie du « Paris occultiste » se confond avec celle du Paris de la Belle Époque ainsi qu’avec l’effervescence du symbolisme artistique et littéraire et des recherches esthétiques de Mallarmé et de Villiers de l’Isle-Adam. 2.– L’Église Gnostique a été fondée, en 1890, par Jules-Benoît Stanislas Doinel (né à Moulins, dans l’Allier, le 8 décembre 1842, décédé subitement dans la nuit du 16 au 17 mars 1902) ; il en fut le Patriarche sous le nom de Ŧ Valentin (Ŧ Ŧ signant le patriarcat gnostique). Reçu, comme Apprenti, au Grand Orient de France, il accédera à la Maîtrise en avril 1886 et deviendra membre du Conseil de l’Ordre de cette Obédience (cf. La Gnose, première année, n° 5 : Palingénius, « La Gnose et la Franc-Maçonnerie »). Il prendra ses distances avec la Franc-Maçonnerie au cours des années 1890. Il fut aussi membre de l’Ordre martiniste. Il s’adonna également au spiritisme. 3.– Gérard Encausse, dit Papus (né le 13 juillet 1865 à La Corogne en Espagne – décédé le 25 octobre 1916 à Paris) passa toute sa jeunesse à Paris où il fut reçu docteur en médecine en juillet 1894. Il se donna pour tâche, à partir de 1886, de lutter contre le scientisme de l’époque en développant une doctrine inspirée des « ésotéristes » occidentaux de l’époque dont Antoine Fabre d’Olivet et Alexandre Saint-Yves d’Alveydre. Il s’affilia à de nombreuses associations à prétention initiatique : le Martinisme de Henri Delaage (en commander --> www.ddpme.com


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de Fabre des Essarts, aux théosophistes de Mme Blavatsky, 4 aux alchimistes de Jollivet-Castelot, aux kabbalistes, aux Maçons de l’Ordre martiniste5 de Papus, etc.

À contre-courant s’élèvent au début du XXe SIÈCLE quelques figures de premier plan : René Guénon, dont l’œuvre publique, commencée dès 1909 sous le nom de Palingénius dans les quatre premiers numéros de La Gnose avec « Le Démiurge », va contribuer à faire place nette des « néo-spiritualismes » en tous genres (cf. : Le Théosophisme, Histoire d’une 3.– (suite) 1882), la Hermetic Brotherhood of Luxor de Max Théon (vers 1885), la Société Théosophique de Helena Blavatsky (en 1887), l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix de Péladan et Guaita (en 1888), l’Église Gnostique de Jules Doinel (en 1892), le Hermetic Order of the Golden Down (en 1895), la Franc-Maçonnerie (vers 1900), le Rite Swedenborgien (en 1901), le Rite de Memphis-Misraïm (en 1908)… Il se défendait d’être un thaumaturge ou un inspiré mais se présentait comme un savant, un expérimentateur. 4.– Helena Petrowna von Hahn, plus connue sous le nom d’Helena Blavatsky (née le 30 juillet 1831 en Russie, décédée le 8 mai 1891 à Londres) est à l’origine de la Société Théosophique fondée le 7 septembre 1875 à New York (officiellement le 1er novembre 1875) et d’un courant à prétention ésotérique qu’elle appellera « Théosophie ». Grande voyageuse, elle prétend posséder des pouvoirs paranormaux. René Guénon considère le Théosophisme comme étant « une erreur des plus dangereuses pour la mentalité contemporaine » (cf. : Le Théosophisme, histoire d’une pseudo-religion, paru en 1921 aux Éditions Traditionnelles, seconde édition, page 374). 5.– Fondé par Papus en 1888-1891, l’Ordre martiniste se réclamait des écrits de Louis-Claude de Saint-Martin dit le « Philosophe inconnu », qui finira par abandonner les rites maçonniques auxquels il était rattaché pour se tourner vers le mysticisme, et de Martinès de Pasqually qui fonda au XVIIIe SIÈCLE une forme spéciale de hauts grades superposés à la Maçonnerie régulière : l’Ordre des Élus Coëns, basé sur « un ensemble d’enseignements traditionnels très précis » et auquel ne doit pas être attribué le nom de Martinisme (cf. R. Guénon, Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, Éditions Traditionnelles, tome I, 1975 : « Un nouveau livre sur l’Ordre des Élus Coëns » et « L’énigme de Martinès de Pasqually » ; ibid., tome II, 1976 : comptes rendus des ouvrages de G. de Chateaurhin – p. 81– et de L.-Cl. de Saint-Martin – p. 95 –, ainsi que « Quelques documents inédits sur l’Ordre des Élus Coëns », pp. 229-231). commander --> www.ddpme.com


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pseudo-religion, 1921, et L’Erreur spirite, 1925), puis à restaurer les idées d’intellectualité vraie et d’ésotérisme à partir du point de vue métaphysique ; en 1906, il était entré à l’« École des Sciences hermétiques » de Papus, devenant membre de l’Ordre martiniste et appartenant à la Hermetic Brotherhood of Luxor (H. B. of L.), société secrète dépositaire de certaines connaissances effectives, mais toutefois limitée et rentrée « en sommeil » assez rapidement ; puis il était entré à la Loge symbolique Humanidad, du Rite National Espagnol dont le Vénérable était Teder, 6 ainsi qu’au Chapitre et Temple I.N.R.I, du Rite Primitif et Originel Swedenborgien de John Yarker ; en 1908, il recevait le cordon de Kadosh du Rite Ecossais de Memphis-Misraïm ; John Gustav Aguéli 7 – Ivan de son nom d’artiste –, initié au Soufisme sous le nom d’Abdul-Hâdi (« Serviteur du Guide ») par le Shaykh Elîsh el-Kébir, haute figure de l’Islam sur les plans exotérique et ésotérique, juridique et politique, à qui René Guénon dédiera Le Symbolisme de la Croix ; Aguéli et le Shaykh publièrent tous deux, à partir de 1907, diverses contributions dans la revue arabo-italienne An-Nadî / Il Convinto, dont celle du Shaykh Elîsh sur Ibn ‘Arabî (« Le Prince de la Religion, le Grand Pôle spirituel, l’Étoile brillante dans tous les siècles ») ; Albert de Pouvourville, initié au taoïsme en 1910 sous le nom de Matgioi (« œil du jour » ou « soleil » en chinois) et qui fit connaître en Europe la métaphysique chinoise ; il publia notamment dans la revue La Voie deux études capitales pour l’époque et intitulées « La Voie métaphysique » et « La Voie rationnelle » ; 6.– Henri-Charles Détré dit Téder (né à Vincennes le 27 mai 1855, décédé à Clermont-Ferrand le 26 septembre 1918) participe activement au développement de l’Ordre martiniste, dont il est élu Grand-Maître le 26 novembre 1916, en succession de Papus. Il en maintient les faibles activités au cours de la Grande Guerre et le rapproche de l’Église Gnostique Universelle de Jean Bricaud. 7.– John Gustav Agelii dit Ivan Aguéli (né le 2 mai 1869, décédé le 1er octobre 1917) fut un peintre et un auteur traditionnel suédois. Après avoir vécu à Stockholm, il s’installe à Paris dans les années 1890 et vivra également au Caire et à Colombo, capitale de Ceylan (devenu Sri Lanka en 1972). Son œuvre de peintre s’apparente à l’école impressionniste et exerça une influence importante sur l’art contemporain suédois. commander --> www.ddpme.com


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Léon Champrenaud, mêlé tout jeune à l’occultisme de Papus dont il s’écartera, fonda avec Pouvourville-Matgioi la revue La Voie qui parut de 1904 à 1907 et s’occupa ensuite de La Gnose (cf. la notice nécrologique que R. Guénon rédigera dans Le Voile d’Isis en mai 1926, reprise dans Articles et comptes rendus, Éditions Traditionnelles 2002) ; il entra en Islam sous le nom d’Abdul-Haqq (« Serviteur de la Vérité »), et écrivit en collaboration avec Pouvourville-Matgioi Les Enseignements secrets de la Gnose sous la signature gnostique comT Théophane pour L. Champrenaud, T mune de Simon-Théophane (T Simon pour A. Pouvourville, le « T » ou tau étant le signe de l’épiscopat gnostique). Début 1908, les membres de l’Ordre martiniste reçoivent, lors d’une séance de « communication » par « écriture directe », l’injonction de constituer un « Ordre du Temple » ayant pour chef René Guénon, qui accepte ; le rituel de l’« Ordre du Temple rénové » (O.T.R.) sera du 23 février 1908 ; l’O.T.R. n’eut qu’une brève existence. C’est lors du Congrès spiritualiste et maçonnique qui se tient quelque mois après, du 7 au 10 juin 1908, à l’initiative de Papus et qui réunit les représentants de diverses branches de l’occultisme et de l’Ordre martiniste, que R. Guénon rencontre Fabre des Essarts, devenu Patriarche de l’Église Gnostique en 1896 sous le nom de Ŧ Synésius après la défection du fondateur, Jules Doinel, et accepte sa proposition de participer à la fondation de la revue La Gnose. Des propos « réincarnationnistes » étant tenus par Papus lors de ce congrès, René Guénon se désolidarise immédiatement. Au commencement de l’année suivante 1909, René Guénon est intronisé évêque gnostique sous le nom de « Palingénius », évêque d’Alexandrie. À l’été 1909, Téder, furieux de la constitution de l’O.T.R., monte contre R. Guénon une campagne qui entraînera sa radiation de l’Ordre martiniste et des Loges affiliées. L’incident du Congrès avec Papus joint aux violentes attaques de Téder consommera la rupture de René Guénon avec les milieux papusiens. La Gnose est fondée à la fin de cette même année 1909. * ** Si l’on s’arrête ici sur la période qui va de 1906 à 1909, on est frappé par la succession et la puissance des événements survenus en commander --> www.ddpme.com


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un aussi bref laps de temps et ce autour d’un jeune homme d’à peine 20 ans qui allait devenir Directeur de La Gnose à 23 ans. Nul n’a manqué de s’interroger sur sa « traversée » – que certains ont comparée à une « descente aux enfers » – des organisations occultistes, antimaçonniques, pseudo-initiatiques ou contre-initiatiques comme celles évoquées, sur sa maîtrise doctrinale, sur ses « sources », etc., envisageant tout cela d’un point de vue « extérieur ». René Guénon s’exprimera lui-même plus tard à ces divers propos, coupant court à toutes les gloses : « […] nous n’avons pas à […] rendre compte des raisons spéciales pour lesquelles nous avons dû, à une certaine époque, voir par nous-même ce qu’il en était réellement de diverses organisations se qualifiant plus ou moins justement d’“initiatiques” » (Comptes Rendus, Éditions Traditionnelles 1973, pp. 120-121). « Des investigations que nous avons dû faire à ce sujet, en un temps déjà lointain, nous ont conduit à une conclusion formelle et indubitable que nous devons exprimer ici nettement, sans nous préoccuper des fureurs qu’elle peut risquer de susciter de divers côtés : si l’on met à part le cas de la survivance possible de quelques rares groupements d’hermétisme chrétien du Moyen Âge, d’ailleurs extrêmement restreints en tout état de cause, c’est un fait que, de toutes les organisations à prétentions initiatiques qui sont répandues actuellement dans le monde occidental, il n’en est que deux qui, si déchues qu’elles soient l’une et l’autre par suite de l’ignorance et de l’incompréhension de l’immense majorité de leurs membres, peuvent revendiquer une origine traditionnelle authentique et une commander --> www.ddpme.com


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transmission initiatique réelle : ces deux organisations, qui d’ailleurs, à vrai dire, n’en furent primitivement qu’une seule, bien qu’à branches multiples, sont le Compagnonnage et la Maçonnerie. Tout le reste n’est que fantaisie ou charlatanisme, même quand il ne sert pas à dissimuler quelque chose de pire » (Aperçus sur l’Initiation, Éditions Traditionnelles, ch. V, p. 41, note 1). « […] Si nous avons dû, à une certaine époque, pénétrer dans tel ou tel milieu, c’est pour des raisons qui ne regardent que nous seul » (Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome I, op. sit., p. 197). « […] aucune tradition n’est “venue à notre connaissance” par des “écrivains” surtout occidentaux et modernes, ce qui serait plutôt dérisoire ; leurs ouvrages ont pu seulement nous fournir une occasion commode de l’exposer, ce qui est tout différent, et cela parce que nous n’avons point à informer le public de nos véritables “sources”, et que d’ailleurs celles-ci ne comportent point de “références” ; […] en tout cela, il s’agit essentiellement pour nous de connaissances qui ne se trouvent point dans les livres » (Comptes Rendus, op. sit., p. 130). * * * Le premier numéro de La Gnose paraît en novembre 1909. Son Directeur est donc René Guénon, qui publie sous son nom gnostique de Palingénius ; il est alors en même temps Secrétaire général de l’Église Gnostique. (Notons, à propos du nom de « Palingénius » et de ceux qu’utilisera R. Guénon comme « Le Sphinx », qu’il précisera commander --> www.ddpme.com


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que ces signatures ne sont pas seulement des « pseudonymes » à la manière « littéraire », mais représentent, « si l’on peut dire », des « entités » réellement distinctes, « entités diverses, dont les activités plus ou moins extérieures n’eurent jamais aucun rapport entre elles, et dont certaines ont d’ailleurs cessé d’exister depuis fort longtemps » in Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome I, compte rendu de mars 1932, p. 192). Le Rédacteur en chef de La Gnose est Alexandre Thomas, dit « Marnès », membre de l’Église Gnostique et de l’O.T.R. ; le Secrétaire de rédaction : Patrice Genty (« Mercuranus »), y appartenant également. Comme on le constate à travers les modifications successives de sa présentation, la revue échappe progressivement à l’Église Gnostique : elle se présente tout d’abord (nos 1 et 2 de novembre et décembre 1909) comme « Organe officiel de l’Église Gnostique Universelle » en la « 20e année de Restitution de la Gnose » ; à partir du numéro 4 de février 1910 s’opère un changement de direction éditoriale : ces mentions sont remplacées par celle de « Revue mensuelle consacrée à l’étude des Sciences ésotériques » ; dans la deuxième année, à partir du numéro 4 d’avril 1911, le titre de la revue, maintenant « consacrée aux études ésotériques », est surmonté d’une inscription en quatre langues, sanscrite, chinoise, arabe et hébraïque, respectivement : jnâna = connaissance, tao = Tao ou « voie », ishrâq = Illumination, da’ath = Connaissance ; enfin, à partir de septembre 1911 et jusqu’au dernier numéro de février 1912, elle se déclare « Revue mensuelle consacrée aux études ésotériques et métaphysiques ». Sous l’impulsion de son Directeur, La Gnose est ainsi amenée, avec la collaboration de rédacteurs de haute qualité, à infléchir, autant qu’il est possible, son orientation dans un sens véritablement traditionnel, et ceci par un apport doctrinal essentiel. Ce changement de cap se traduit dès mars 1910 (1re année, n° 5) dans le texte signé de la Direction et intitulé « À nos lecteurs » qui fait siennes les idées antérieurement exprimées dans feu la revue La Voie, puis, en janvier 1911 (2e année, n° 1), par une déclaration sur « Ce que nous ne sommes pas ». Les contributions sont significatives en ce sens. Ainsi, les articles de Ŧ Synésius (Fabre des Essarts) dont la « tâche patriarcale » devient « un peu lourde » à ses « vieilles épaules » (ditcommander --> www.ddpme.com


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il dans le premier fascicule de La Gnose), s’arrêteront en 1910, sa contribution ne se poursuivant qu’en sa qualité de co-traducteur, aux côtés de Palingénius, des Philosophumena, publiées entre 1909 et 1911. Les articles de J. Doinel, d’Henry, Rouxel, Valentin et Esclarmonde (Marie Chauvel de Chauvigny, « Sophia » – équivalent féminin des évêques – de l’Église Gnostique, à la mémoire de qui R. Guénon rédigera une notice dans le Voile d’Isis de mai 1927) cessent de même en 1910. Les contributions fondamentales de La Gnose sont d’abord celles signées de Palingénius qui, du « Démiurge » aux « Conditions de l’existence corporelle », c’est-à-dire du premier au dernier numéro de la revue, va présenter au grand jour ce que l’on peut considérer comme le germe synthétique de toute son œuvre postérieure signée de son patronyme, celle-ci étant dès lors « fixée ». Ce n’est du reste pas sans raison qu’il insistera à de nombreuses reprises sur la constance des idées qu’il exposera tout au long de sa vie : « […] quelles que soient les publications où aient paru des articles de nous, que ce soit “en même temps” ou non, nous y avons toujours exposé les mêmes idées, sur lesquelles nous n’avons jamais varié ; […] nos articles […] ont toujours été conçus exactement dans le même sens […] » (Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, tome I, pp. 197, 156). « […] nous avons si peu varié qu’il [Paul Le Cour] pourra trouver […] des articles dont le contenu est reproduit intégralement, avec d’autres développements, dans quelques-uns de nos livres plus récents […] » (Comptes Rendus, pp. 120-121). Ainsi trouve-t-on dans ses articles de La Gnose l’essentiel de l’Homme et son devenir selon la Védânta, du Symbolisme de la Croix, ainsi que de très nombreux textes qui, bien que plusieurs d’entre eux n’aient pas été réédités jusqu’à la présente publication, commander --> www.ddpme.com


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ont trouvé place dans les Principes du calcul infinitésimal, les Études sur la Franc-Maçonnerie et le Compagnonnage, Mélanges et autres ouvrages, certains reproduits intégralement, d’autres avec des variations ou modifications dues tantôt à René Guénon lui-même, tantôt aux circonstances éditoriales de ses ouvrages posthumes. Viennent également les textes d’Abdul-Hâdi (Aguéli), figure sur laquelle on s’est beaucoup mépris. Son attitude en apparence désordonnée, qui ne répond guère aux habitudes mentales rationalisantes des Occidentaux ni aux « critères » profanes très éloignés de la spiritualité orientale – et même de la spiritualité tout court –, l’a classé dans une catégorie mystique quelque peu déconcertante, toutes choses qui, n’étant que l’écorce, ne pourront jamais rendre compte de la qualité de celui qui s’exprime dans les articles et traductions parus dans La Gnose après ceux qu’il publia en Égypte dans la revue AnNâdi / Il Convinto auprès du Shaykh Elîsh, dont il était le moqqadem. Entre autres, son « incroyable » faculté de s’assimiler les langues (hébreu, arabe classique, arabe vulgaire, hindoustani, sanscrit…) a « provoqué », comme l’explique la Direction dans le numéro 12 de décembre 1910, le « Projet d’explication des termes techniques des différentes doctrines traditionnelles » paru dans cette même livraison. Autres écrits de haute importance : l’« Archéomètre », publié sous la signature « T » en douze livraisons, de juillet-août 1910 jusqu’au dernier numéro de février 1912. Cette longue étude prend appui sur les travaux de Saint-Yves d’Alveydre présentés par F.- Ch. Barlet8, qui appartient aux divers courants évoqués et est le rédacteur d’une biographie de Saint-Yves, décédé le 6 février 1909 (F.-Ch. Barlet est l’auteur dans La Gnose d’articles sur « La Synarchie » et les « Présages 8.– F.-Ch Barlet : Albert Faucheux (1838-1921) de son patronyme, fut un des premiers fondateurs de la branche française de la Société théosophique, membre du Martinisme papusien, représentant officiel de la H. B. of L. en France, successeur de Stanislas de Guaita en tant que Grand Maître de l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix ; il rompit avec les milieux occultistes après avoir mesuré la différence qui sépare l’initiation réelle de ses innombrables contrefaçons (Cf. R. Guénon, « F.-Ch. Barlet et les sociétés initiatiques », paru dans le Voile d’Isis d’avril 1925 et repris dans Articles et comptes rendus). commander --> www.ddpme.com


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astrologiques »). Cette étude se base également sur les travaux de Marnès, Rédacteur en chef de la revue, qui recense les sources de l’« Archéomètre ». Cet ensemble demeurant confus et peu intelligible, la « clé » de ce surprenant « instrument intelligent » sera dégagée sous la signature « T », à l’issue d’un travail collectif auquel Palingénius prit une part non négligeable, notamment dans les notes, puis sous forme de simples renvois à ses articles ou à ceux de Matgioi. De nombreux échos de cette « clé » se trouvent dans La Grande Triade, dernier ouvrage de René Guénon, paru en 1946. Par ailleurs, R. Guénon parlera dans Le Roi du Monde (1927) de l’ouvrage posthume de Saint-Yves intitulé Mission de l’Inde et publié en 1910. Sont à noter les contributions de Matgioi sur « L’erreur métaphysique des religions à forme sentimentale » (parues en deux livraisons de juillet-août 1910 et mars 1911) ; celle d’Oswald Wirth (FrancMaçon au Grand Orient de France et quelque peu théoricien du symbolisme, fondateur de la revue Le Symbolisme qu’il dirigea de 1912 à 1940) sur « L’Islamisme devant la raison contemporaine », parue en décembre 1911 ; celle de Fabre d’Olivet : « Dissertation sur le rythme et la prosodie des anciens et des modernes », à qui l’on doit en particulier La Langue hébraïque restituée, ouvrage cité dans « L’Archéomètre » de La Gnose de novembre 1911 (n° 11), ainsi qu’une traduction des Vers dorés de Pythagore ; celles de Mercuranus (P. Genty, Secrétaire de Rédaction) sur le gnosticisme ; sans oublier la traduction partielle (jusqu’en février 1911) par Palingénius et Synésius des Philosophumena, « œuvre attribuée à Origène », dont l’intérêt doctrinal est mis en relief par les explications données en notes. * ** L’activité traditionnelle très intense de Palingénius à cette période traduit une volonté d’« assainissement » de certains milieux à tous égards défavorables à une restauration des mentalités dans une perspective authentiquement traditionnelle. L’œuvre que René Guénon développera ensuite, à partir de ces indispensables prémices et avec l’incontestable autorité qu’on lui reconnaît, représente sans aucun doute l’événement spirituel capital de notre époque en Occident.. commander --> www.ddpme.com


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En ces temps toujours plus confus, où la marche descendante du cycle s’accélère et où les Signes de la fin des temps annoncée par toutes les traditions authentiques se font de plus en plus manifestes pour ceux qui ont encore « des yeux pour voir et des oreilles pour entendre », on comprendra aisément tout l’intérêt de la réédition des écrits de La Gnose, intérêt qui n’est pas exclusivement historique, voire documentaire. En effet, leur lecture, hinc et nunc, est de nature à donner les points de repères indispensables à tous ceux qui font, aujourd’hui, effort de discrimination, dans une perspective authentiquement traditionnelle.

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