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Randonnée en contrée sauvage au Costa Rica

Par Mariellen Ward

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Le Costa Rica est l’endroit rêvé des mordus de plein air. Deux semaines suffisent pour y découvrir une variété de paysages en randonnée : un parc national isolé, une réserve biologique, une forêt de nuages et même un volcan actif.

Je marche en pleine nature sauvage dans le parc national le plus isolé du Costa Rica. Le sentier, glissant en raison de l’humidité de la forêt tropicale, sillonne une jungle étonnamment sombre. Les rayons de soleil qui traversent l’épaisse canopée criblent le sol verdoyant de taches de lumière. Notre guide réussit quand même à repérer un fer de lance, le serpent venimeux le plus dangereux du Costa Rica, endormi au bord de la piste. À notre soulagement, il est en train de digérer et nous ne sommes pas en danger pour l’instant.

Nous continuons à marcher jusqu’à une chute, où nous enlevons nos bottes pour patauger parmi les rochers noirs. Nous sommes au parc national du Corcovado, qui possède la plus grande richesse écologique au monde sur le plan de la biodiversité selon National Geographic. Il compte 13 grands écosystèmes, dont des mangroves, une forêt de nuages et la dernière forêt tropicale primaire sur la côte pacifique de l’Amérique centrale. Corcovado abrite certaines espèces costaricaines en voie de

disparition, dont le jaguar, le paresseux à gorge brune, le tapir de Baird et le saïmiri à dos roux. En arrivant sur la plage à la fin de notre randonnée, nous sommes accueillis par des aras macao au magnifique plumage écarlate descendant en piqué vers les palmiers. Un bateau nous ramène à notre petit hôtel loin des routes et du réseau électrique. L’embarcation s’arrête aussi près du rivage que possible, puis nous sautons dans l’eau. Non, il n’y a même pas de quai.

Le lendemain, nous parcourons 20 km sur l’océan vers la réserve biologique Isla del Caño. Cette mystérieuse île protégée contient encore des artefacts de l’ère précolombienne, bien que toutes les tombes indigènes aient depuis longtemps été pillées par des pirates en quête d’objets en or. Nous montons jusqu’au point le plus élevé de l’île pour admirer son relief vallonné et les eaux turquoise remplies de récifs de corail et d’animaux marins qui l’entourent. En route vers la plage pour aller faire de la plongée en apnée, nous apercevons des lézards surnommés Jésus-Christ glisser à la surface d’une rivière, donnant l’impression de marcher sur l’eau.

Après avoir nagé avec une myriade de poissons colorés, nous retournons à notre hôtel dans la baie de Drake. Nous voyons des poissons volants et un banc de dauphins, et j’attrape un thon jaune à la pêche. On le mangera pour souper, apprêté en sashimi. C’est le plus beau jour de ma vie! capitale San José. Le volcan, dont la dernière éruption remonte à 1968, est toujours actif, mais étroitement surveillé. L’activité géothermique de la région se manifeste par des sources thermales naturelles et même une rivière d’eau chaude.

En grimpant sur les flancs du volcan, notre guide aperçoit une vipère verte cachée parmi les arbres et de magnifiques papillons, dont le majestueux morpho bleu. Nous finissons par arriver aux champs de lave noire durcie et nous devons faire attention aux roches dentelées. Le volcan lui-même est dissimulé sous un couvert nuageux, donnant à la scène une atmosphère primitive digne de Parc jurassique.

L’étape finale de notre voyage est de faire de la randonnée dans la forêt de nuages de Monteverde, un lieu sublime enveloppé dans la brume. Plus de 13 km de sentiers jalonnent cet écosystème unique. Nous voyons un gros insecte ressemblant à une branche bien camouflé dans un arbre, des envolées de colibris et quelques-unes des splendides espèces d’orchidées qui abondent au pays.

Dernière matinée du voyage, j’ouvre les yeux et vois que des singes capucins à face blanche ont pris d’assaut les arbres à l’extérieur. Ils jouent, se balançant d’une branche à l’autre, et poussent des cris, ce qu’ils font souvent à l’aube. Je suis dans un paradis naturel, entourée par les paysages, les sons et les odeurs de la dense forêt tropicale. Ce voyage était une excellente initiation aux beautés sauvages du Costa Rica, que ce pays d’Amérique centrale s’est donné beaucoup de mal à protéger. Et voir ces singes est une merveilleuse façon de clore mon périple de rêve.