n198oct20

Page 1

LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XXI • Numéro 198 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

www.laprincipaute.net

Octobre 2020

• Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

Dossier Spécial

Photo © DdC / Manuel Vitali

La relance c'est... maintenant !

Fréderic Genta, Délégué Interministériel chargé de la Transition Numérique

La digitalisation, un atout pour Monaco N° 198 • Octobre 2020 1 9 ☞  FINANCE FINANCE • COMMENT IL FAUT REPENSER LA GESTION DE PORTEFEUILLE A L'HEURE DU CORONAVIRUS • PAGE


DOSSIER SPECIAL

Une relance nécessaire d Stimuler une reprise rapide de l'économie, tout en ciblant les secteurs et en tenant compte du

par Patrice Zehr

DOSSIER

L

a relance économique est indispensable, même prise entre l’enclume et le marteau. L’enclume du volontarisme politique et le marteau de la situation sanitaire. Mais rien ne serait pire que d’attendre, le principe de précaution, ce n’est pas l’inaction. Il faut donc maintenir un esprit offensif, mais en ciblant les secteurs et en tenant compte du climat international comme de l’évolution de la pandémie chez nous. Pour ce travail de précision chirurgicale, Monaco a un atout, sa transition numérique déclenchée en Avril dernier par le Prince souverain. Elle est toujours en phase dynamique. Elle est même devenue pour le gouvernement et pour le Conseil national, la priorité princière aux côtés de l’environnement. Elle a été utile pendant le confinement et a permis notamment la continuité des services et de la vie publique. Face à de nouveaux remous, elle va être encore plus indispensable. Ce sera une des clés de la relance à la monégasque, sa rampe de lancement. Dans le monde du travail, entreprises et salariés, restent plutôt sur le prolongement des soutiens que sur la relance. Cette prudence s’explique par un changement de climat. C’est en effet le rebond sinon de l’épidémie, au moins de l’inquiétude. Ce ressenti, car c’est un ressenti indiscutable au-delà des chiffres, est largement provoqué par le traitement médiatique du rebond de la Covid, notamment en France. Dans ce pays voisin avec lequel Monaco a une communauté de destin, les affrontements autour de l’interprétation des chiffres rendent la stratégie gouvernementale illisible et polémique. Il faut éviter cela à tout prix chez nous. Il n’y a pas de doute, il y a des augmentations des cas positifs.

g L'évidence des chiffres... Les chiffres des cas en ce début d'automne à Monaco sont comparables à ceux de la période de confinement. Toutefois, le nombre des hospitalisations, comme celui en réanimation, demeure toujours plutôt modeste. Il y a donc encore plus qu’en France un fossé entre les cas et les malades. Ce n’est pas la même chose et c’est ce qui explique bien des polémiques. Il est vrai que l’on n’est pas

L'EDITORIAL

C

par Roberto Volponi

en mars et que si les cas positifs remontent, pour le moment cela paraît moins grave. La tendance cependant n’est pas bonne et le principe de précaution en profite pour gagner du terrain et réduire les marges de liberté de mouvements, la fébrilité française, et parfois européenne, a de quoi pousser à l’inaction et a se dire, attendons, on va voir comment ça tourne. Ce n’est pas une solution et certainement pas pour Monaco. Nous devons continuer de contrôler l’évolution chez nous et mettre en place des moyens adaptés à notre identité de cité-Etat. Nous ne sommes ni Nice, ni Paris, ni Londres, ni Marseille. Nous sommes grâce à la sagesse de nos institutions, un petit pays avec de gros moyens. Notre système hospitalier ne semble pas risquer la saturation. C’est cet élément hospitalier qui est invoqué en France pour justifier des confinements partiels qui n’osent pas dire leur nom. Ce serait la raison d’un retour à un vrai confinement si la situation s’aggravait. Les problèmes de comportement sont résiduels à Monaco, même si on ne peut exclure des fêtes clandestines dont on ne parle jamais. g Une adaptation permanente Les autres gestes barrières s’améliorent. Au niveau des masques tout le monde en dispose. Il y a eu de nouvelles distributions gratuites, signe que l’on pense que leur utilité va durer. Le point faible concernait les tests, où un gros retard a été pris et a engendré des dysfonctionnements. Cela semble, grâce notamment aux demandes du Conseil national prises en compte par le gouvernement, en voie de solution. Nous avons aujourd’hui 4 cellules de dépistage dans le centre unique avec hiérarchisation. Sauf emballement de l’épidémie nous avons les moyens de vivre, mais avec prudence. Il ne faut donc pas céder à l’affolement. On voit bien qu’en France des décisions mal comprises entrainent une défiance qui débouche sur une insécurité dans tous les domaines. Il faut donc informer la population avec franchise, clarté mais aussi détermination. Dans la crise Monaco doit être le pays de toutes les sécurités et donc de l’attractivité maximale. Le retour en arrière n’est pas une option pour Monaco. g Tourisme : mieux que redouté La relance n’est pas possible immédiatement partout. Certains secteurs qui ont particulièrement souffert ont limité les dégâts, mais s’attendent à des jours encore difficile. Le bilan du tourisme est moins sombre que prévu. « Si les chiffres sont clairement à la baisse, dans

le contexte sanitaire que l’on connaît, les résultats sont supérieurs aux prévisions », constate Guy Antognelli, directeur du Tourisme et des Congrès. Les clients italiens sont restés fidèles à la Principauté, certes en nombre plus réduit, mais néanmoins présents parmi le Top 3 des pays, derrière la France et la Suisse. Concernant l’activité tourisme d’affaires, Guy Antognelli a clairement expliqué que « le Gouvernement n’avait en aucune façon annulé des événements professionnels. Il a mis en place des protocoles sanitaires dans le respect des mesures

Agir vite et sans hésitations dans la concertation…

2

N° 198 • Octobre 2020

© Photo DR

’était la rentrée des annonces et des grands projets pour l’avenir post-Covid : le plan de relance numérique Extended Monaco et celui - plus général - de relance économique du gouvernement qui comprend les principaux secteurs productifs à stimuler. Les pistes principales à suivre pour enclencher la relance sont bien déterminées et largement partagées : numérique en premier lieu, mais aussi environnement, aides sociales, bâtiment et soutien à la consommation locale. Ce sont, en gros, les mêmes pistes empruntées par l’Union Européenne et par la plupart des autres pays frappés par la crise sanitaire, estimées comme les plus adaptées pour sortir au mieux de la crise économique qui en est l’inévitable conséquence. Beaucoup a été fait – notamment sur le plan du soutien social et économique - mais beaucoup reste encore à faire sur le plan d’une relance vraiment efficace et surtout rapide. Maintenant, il faut agir sans hésitation, car - si la crise sanitaire n’est pas du tout derrière nous et menace chaque jour de s’aggraver - on ne peut plus se permettre ni de tergiverser, ni de rester en attente de voir comment la situation de la pandémie va évoluer… Miser en premier lieu sur le numérique est sans conteste un choix incontournable et parfaitement adapté à un pays comme Monaco, qui se veut de plus en plus moderne et entend confirmer son positionnement à l’avant-garde en matière de technologies de pointe. L’expansion du secteur numérique ne demande pas de grands espaces pour se développer, en particulier dans un pays au territoire extrêmement limité dont la vocation première est surtout d’accueillir des résidents étrangers à fort pouvoir d’achat. De surcroît, le développement du numérique n’est pas en conflit avec la protection de l’environnement, mais bien au contraire il en est un outil indispensable : il se concrétise dans des activités à très bas impact polluant, extrêmement résilientes à la crise pandémique et souvent susceptibles d’offrir des solutions innovantes pour le développement durable. Ses retombées – d’ailleurs - se répercutent positivement dans toutes les autres activités économiques. Monaco a les capacités et peut disposer de tous les moyens financiers nécessaires pour favoriser une croissance vertueuse et durable du numérique, comme nous l’a confirmé dans nos colonnes le Délégué interministériel chargé de la Transition numérique, Fréderic Genta. En se dotant rapidement des infrastructures appropriées – comme il est en train de le faire – Monaco peut aspirer à terme à devenir, au cœur de la vieille Europe, une petite « Silicon Valley ». Pour faire en sorte que tous ces plans soient mis en œuvre dans un délai raisonnable et que cette relance devienne bientôt réalité, une collaboration loyale et transparente entre le gouvernement et le Conseil national demeure aujourd’hui encore plus indispensable. L’arrivée du nouveau Ministre d’Etat pourrait permettre d’accomplir un grand pas vers une meilleure concertation entre les deux institutions, car la réaction jugée plutôt tardive face à la crise sanitaire de la part de son prédécesseur et de quelques membres du gouvernement, avait fait émerger des crispations dans les relations entre Exécutif et Parlement. Le plan de relance du gouvernement a été globalement bien accueilli par les élus du Conseil national. Néanmoins – selon ces élus – on peut faire davantage et surtout faire plus vite et plus concret. Sur le plan sanitaire, les élus se font justement porteurs des inquiétudes des Monégasques : ils ont déjà obtenu la création d’un centre unique de dépistage et une augmentation significative du nombre de tests effectués. Ils réclament aussi une meilleure gestion des chantiers - privés et publics - pour sauvegarder la qualité de vie des résidents. Et surtout, ils demandent à ce que le plan de relance en aucun cas n’affecte ou retarde la réalisation du Plan National du Logement (PNL), voulu par le Prince Souverain et attendu par les Monégasques.


LA RELANCE DANS L'ERE COVID

dans l'urgence et la prudence climat international et de l’évolution de la pandémie : rien ne serait pire que d’attendre passivement, sans rien faire... INTERVIEW

BENOÎTE DE SEVELINGES *

Le CHPG prêt à toute éventualité

prises en Principauté de Monaco pour limiter la propagation du virus. Malgré leurs efforts, les organisateurs de ces événements ont pris la décision d’annuler, soit par choix de rentabilité économique, soit par défaut d’exposants. Quant à ceux qui maintiennent, et qui continuent à faire confiance à la Principauté, la Direction du Tourisme et des Congrès les accompagne au quotidien, sur un plan logistique mais aussi financier, en prenant en charge notamment certains des surcoûts liés à l’application des mesures sanitaires. C’est une aide également pour nos partenaires, hôtels et Grimaldi Forum, dans ce contexte particulièrement difficile ». g A la SBM on accuse le coup... Le président Biamonti reconnaissait, le 25 septembre, que l’activité entre avril et juin avait diminué de 74 %. « Le chiffre d affaires est en baisse de 50 % dans les jeux, les machines automatiques, résistent bien (-37%) alors que les jeux de table sont bien plus impactés par l’absence de la clientèle internationale (Américains, Russes, ressortissants des pays du Moyen-Orient) ». Plutôt que de relance, on parle de redémarrage, avec l’espoir du retour de la clientèle. Mais quand et dans quel volume alors que de nombreux congrès automne et hiver sont annulés ou incertains ? La relance ce sera d’aller convaincre les gros clients de revenir dés que cela sera possible. Mais les dernières nouvelles ne sont pas bonnes. Pour la première fois la restructuration - pour une société qui emploie plus de 4.000 personnes - va déboucher sur des départs volontaires et même des licenciements, qui excluront toutefois les nationaux. Un choc pour les conseillers nationaux, qui - pendant plus de 3 heures d'echanges - se sont montrés solidaires mais déterminés à réduire au maximum la casse annoncée. Le président Valeri a pour sa part demandé au patronat de ne pas profiter de la crise pour imposer un recul social généralisé injustifié et au syndicat de salariés de ne pas refuser par idéologie tout effort et toute adaptation nécesssaries en temps de crise. Il faut limiter les dégâts, mais dégâts il y aura hélas. Le premier signe fort des conséquences économiques de la crise sanitaire a frappé et a frappé la plus prestigieuse entreprise de Monaco. Donc, il y a urgence mais dans la prudence et le plus vite possible, sans jamais baisser la garde sanitaire. A Monaco « Yes We Can »…

© Photo CHPG

g Comment le CHPG se prépare-t-il pour faire face à un accroissement possible des hospitalisations liées à la Covid-19 ? Benoîte de Sevelinges : "La situation est aujourd’hui très différente de celle du mois de mars. Nous devons désormais apprendre à vivre avec la Covid, et la considérer comme une maladie « ordinaire ». Ainsi, à l’hôpital, il n’y a plus d’unité dédiée à la Covid-19, les patients positifs sont désormais pris en charge dans le service de spécialité dont relèvent leurs pathologies. Dès le mois d’avril, chaque service de spécialité a travaillé sur l’organisation qu’il pourrait mettre en place s’il venait à devoir prendre en charge des patients Covid ; l’ensemble des agents travaillant en service de soins a été formé et re-formé, afin de pouvoir se protéger de toute contamination. Nous avons également monté des plans de crises, service par service, en anticipant un absentéisme important de nos personnels qui, comme tout un chacun, sont exposés au virus dans leur vie personnelle. En effet, désormais, le virus circule librement dans la population ; lorsque l’on évoque un nombre de patients Covid hospitalisés, il faut savoir qu’une partie d’entre eux peut être hospitalisée pour un tout autre motif que la Covid : par exemple, une fracture ou des calculs rénaux peuvent constituer la raison de leur hospitalisation, et ils sont aussi positifs à la Covid-19. Pour autant, l’établissement est prêt à accroître ses capacités d’hospitalisation en pneumologie et soins intensifs si cela s’avérait nécessaire ; les plans de déploiement mis en œuvre au printemps sont encore chauds."

g Il n’y a jamais eu saturation à Monaco : la redoutez-vous pour l’avenir ? BdS : "Je ne redoute actuellement pas davantage la saturation des services que la « perte de vue » d’une partie de nos patients chroniques qui ont interrompu leurs prises en charge contraints et forcés au Printemps, et ne l’ont pas reprise. Ou encore, que l’absence de diagnostic liée au fait que nous avons perdu 3 mois de dépistage cette année. Cela se voit désormais dans les chiffres de nos activités de cancérologie, une partie de la population n’a pas été dépistée (ndlr : le mois de mars est le mois de prévention du cancer du colon !), ni diagnostiquée, et n’est donc pas soignée." g Comment l’établissement participe-t-il aux prélèvements et aux analyses des tests ? Le centre unique a-t-il amélioré les choses ? Est-on au-delà des difficultés qui ont été reconnues ? BdS : "Le CHPG a été sollicité le 10 septembre pour concevoir et mettre en œuvre un circuit de prélèvement pour la population résidant et travaillant en Principauté ; celui-ci était prêt à ouvrir ses portes dès la semaine suivante. Il s’agissait en effet de proposer une solution cohérente médicalement, et de répartir les tâches entre les différentes parties prenantes, en tenant compte des capacités d’analyse et de traitement des deux institutions pivot du système, à savoir le CHPG et le CSM. Tout d’abord, il fallait revoir et prioriser les indications de prélèvement, en fonction des ressources humaines et matérielles disponibles pour garantir à ceux qui en ont un besoin médicalement justifié, un prélèvement rapide, et un résultat rendu dans un délai inférieur à 48h.Ainsi, après prise de contact par le patient (numéro Covid), le RDV est proposé dans un délai : Immédiat à J1 pour les patients symptomatiques ; De J5 à J7 du contact pour les personnes ayant été contact à risque élevé ou modéré, ce temps correspondant au délai moyen d’incubation du virus. Ces prélèvements étant réalisés pour des raisons médicales (s’assurer du bien être du patient) ou de santé publique (identifier et isoler les personnes contagieuses), il paraissait naturel qu’ils dépendent du service public, assuré par le Centre Scientifique et le CHPG. Mais le nombre de prélèvements doit pouvoir rester en adéquation avec un délai de rendu d’analyse inférieur à 48h, afin que l’utilité de chacun des prélèvements soit réelle. En l’occurrence, c’est actuellement le cas : on prélève le nombre de personnes qui en ont médicalement besoin, et le nombre de prélèvements réalisé ne dépasse pas la capacité d’analyse. S’agissant des indications non médicalement justifiées – notamment pour des voyages – le circuit libéral paraît parfaitement indiqué, et le laboratoire de Monte-Carlo a su s’organiser pour répondre de manière organisée à la demande. Il s’agit enfin de garder à l’esprit que, comme pour les masques, la planète entière est en situation de tension sur les approvisionnements, ce qui signifie que ces tests doivent être réservés à ceux qui en ont réellement besoin et ne pas être gaspillés." g Qui peut se rendre à l’hôpital, comment s’y prendre, quels sont les critères ? Le protocole a-til évolué ? BdS : "Le CHPG accueille les patients symptomatiques ayant besoin d’une prise en charge médicale urgente, ou dans les cas de sévérité de la maladie. La gêne respiratoire, par exemple, est un symptôme grave qui nécessite une consultation médicale pouvant déboucher sur une hospitalisation." g Y a-t-il des manques au niveau des lits, des équipements… Avez-vous le sentiment que l’on est maintenant dans le bon rythme ? Le nouvel automate annoncé, est-il une de vos priorités ? BdS : "Le CHPG est parfaitement doté s’agissant des techniques et équipements scientifiquement validés. C’est l’approvisionnement en réactif et consommables qui est difficile, depuis le mois d’avril, et qui nous préoccupe. Nous demeurons bien sûr en alerte et veillons à pouvoir nous approvisionner en tests salivaires et antigéniques, lorsque ceux-ci auront été validés par les autorités de santé, car il faut être particulièrement vigilants : si cette crise a révélé dans la douleur les difficultés d’approvisionnement dans une économie mondialisée, elle est aussi une extraordinaire opportunité pour les contrefaçons et arnaques en tout genre. S’agissant des capacités d’hospitalisation, une nouvelle unité de soins critiques a ouvert ses portes le 5 octobre, afin d’offrir davantage de souplesse encore." * Directeur du Centre Hospitalier Princesse Grace. (CHPG)

N° 198 • Octobre 2020

3


DOSSIER SPECIAL

"Il s’agit de se préparer au monde de demain"

DOSSIER

g Mr Julien, le projet Extended Monaco progresse-t-il de façon satisfaisante, et comment travaillez-vous avec le gouvernement ? Franck Julien * : "Le projet Extended Monaco traduit la volonté de la Principauté de faire du numérique une des priorités nationales et on ne peut que s’en réjouir. Les axes stratégiques choisis par le gouvernement vont dans le bon sens. Les récentes annonces sur le sujet du cloud souverain en sont l’illustration. Tout particulièrement dans le domaine du numérique, nos relations avec le gouvernement sont fluides et régulières. Le Conseil national a donné les moyens budgétaires et législatifs au gouvernement en matière numérique, a étudié et voté des lois très structurantes, notamment la loi pour une principauté numérique, celle relative à l’identité numérique et plus récemment celle sur les offres de jetons. Par ailleurs, nous travaillons activement et de concert avec les équipes en charge de cette thématique au gouvernement sur des sujets d’avenir très importants pour le développement économique à moyen et long terme de la Principauté, en particulier ceux de l’innovation et des actifs numériques. Sur ce dernier point, le gouvernement s’est engagé à déposer un projet de loi d’ici la fin de l’année. Il s’agit véritablement de se préparer au monde de demain. Cet été, aux Etats-Unis, les banques ont obtenu l’autorisation de détenir pour le compte de leurs clients des cryptoactifs. En Europe, il y a quelques jours, Christine Lagarde, Présidente de la BCE, déclarait : "Nous devons nous tenir prêts à émettre un euro numérique si cela s’avère nécessaire". Cette cryptomonnaie existerait "parallèlement aux espèces, sans les remplacer". La Chine a déjà lancé ce genre d’expérimentation. C’est une révolution qui s’annonce ! Il ne faut pas répéter les erreurs du passé. Nous avons été historiquement en retard dans l’adoption de nombreuses technologies numériques. Nos textes législatifs et règlementaires se sont souvent contentés de faire ce qui se faisait ailleurs mais avec parfois plus de 10 ans de retard. Le Conseil national a inversé cette tendance car il faut être en mesure d’anticiper et d’occuper une place de choix dans ce nouvel univers".

g Le numérique a-t-il déjà été utile pendant le confinement, pour les aides de l’Etat et la continuité du service public ? FJ : "C’est une évidence. La Fonction publique a été en mesure d’équiper très rapidement les fonctionnaires et agents de l’Etat avec des outils portables, afin de leur permettre de continuer leurs missions à distance et de répondre aux besoins de la population. Dans un contexte de confinement, je n’ose imaginer les situations inextricables si les employeurs n’avaient pas eu la possibilité de déposer les documents du CTTR en ligne et si les fonctionnaires et agents de l’Etat n’avaient pu assumer le traitement des dossiers en travail à distance par l’intermédiaire des téléservices mis en œuvre par la DITN. Dans le secteur privé, certains dirigeants de société ont tout simplement indiqué qu’il y a encore deux ou trois ans, dans des circonstances identiques, ils auraient dû fermer leurs activités. Grace au numérique et au travail à distance, cela n’a pas été le cas. Le secteur bancaire en est une illustration. Après le confinement, le numérique est devenu une évidence, y compris à Monaco". 3 QUESTIONS A :

g Face aux perspectives de relance au côté d’un rebond de l’épidémie, quelles doivent être les priorités du numérique ? FJ : "Il faut aider les entreprises existantes à se digitaliser intelligemment et de manière sécurisée de façon à ce qu’elles gagnent en compétitivité, il faut soutenir l’écosystème numérique local notamment par la commande publique et enfin, il faut que les efforts du gouvernement se traduisent très vite par de la création d’emplois, ce dernier point pourrait aussi se traduire par des mesures favorisant l’installation de nouvelles sociétés à Monaco dans ce secteur très prometteur". g La 5G, déjà déployée, sera sans doute un atout, mais êtes-vous maintenant rassuré sur les craintes sanitaires et environnementales ? FJ : "Le Conseil national a agi très en amont sur ce sujet. Dès 2018 nous avons sensibilisé le Gouvernement sur les inquiétudes d’une frange de la population sur le déploiement de la 5G. Le gouvernement et les dirigeants de Monaco Telecom nous ont assuré que la mise en œuvre de la 5G aurait lieu sur des gammes de fréquence similaires à celles de la 2G, 3G et 4G et que les niveaux de champs électromagnétiques demeureraient compatibles avec l’ordonnance 3020 du 26 novembre 2010 limitant l’exposition du public à des niveaux déjà très inférieurs aux normes françaises par exemple. A ce jour, la situation n’a pas changé. Le déploiement des nouvelles ondes millimétriques n’est pas d’actualité. En revanche, nous n’avons pas eu de communication sur la date d’arrêt de la 2G à Monaco. Cet arrêt permettrait mécaniquement de moins exposer la population. La 2G étant particulièrement inefficace en matière de gestion des puissances d’émission". * Président de la Commission pour le Développement du Numérique du Conseil national

CHRISTOPHE ROBINO *

"Il faut que tous participent à la lutte contre ce virus"

g Y a-t-il depuis une amélioration dans les attentes et les délais des résultats ? La visibilité sur la circulation du virus et son impact sanitaire est-elle maintenant satisfaisante à Monaco ? CR : "Il est encore un peu tôt pour dresser un premier bilan, mais je reste convaincu que la création de ce centre de dépistage permettra une meilleure lisibilité de la situation en centralisant la majorité

4

N° 198 • Octobre 2020

des données et en accélérant le traitement des tests. C’est, de plus, une opportunité de refaire des campagnes d’évaluation de la pénétration du virus dans la population sur la base, bien sûr, du volontariat, en utilisant les stocks de TROD dont dispose les autorités sanitaires. Il faut d’ailleurs rappeler que l’ensemble des élus, avec le Président Valeri, plaident, depuis le début de cette crise, pour une politique proactive visant à développer notre capacité à tester compte tenu du nombre de personnes qui chaque jour viennent travailler ou visiter notre pays, nombre, rappelons-le, bien supérieur aux résidents de la Principauté". g Il y a énormément d’informations anxiogènes et des rumeurs. Comment voyez-vous l’évolution de l’épidémie et avons-nous les moyens de vivre avec sans sacrifier notre vie sociale et menacer notre économie ? CR : "Encore une fois, il faut rester humble devant cette crise et ne pas se livrer à des exercices de prédiction qui jusqu’à présent ont été pris en défaut. Le virus est toujours présent, personne ne sait combien de temps cela va durer, mais ce qui est sûr, c’est qu’au fur et à mesure que le temps passe, nous en apprenons davantage sur cette épidémie, sur les mesures à prendre, mesures qui reposent avant tout sur les gestes barrières : port du masque dans tous les lieux publics, lavage des mains, distanciation physique, limitation des rassemblements importants, détection rapide et efficace des malades et des contacts pour prendre des mesures d’isolement ciblées et strictes, à l’exemple de la Suisse, qui devraient permettre d’éviter d’imposer à la population et aux acteurs économiques un nouveau confinement. Je crois que l’application stricte de la recommandation de l’OMS : « tester, tracer, isoler » est pour le moment la meilleure stratégie. Il faut s’en donner les moyens, il faut en appeler à la responsabilité de chacun, il faut que tous participent à la lutte contre ce virus. Si nous nous y mettons tous, nous pourrons ensemble sauver notre modèle économique et social". © Photo CN

g Mr Robino, le Conseil national a été à l’origine de la demande d’ouverture d’un centre unique pour les tests. S’agissait-il alors de reprendre en main un parcours ayant visiblement atteint ses limites ? Chritophe Robino : "Depuis la création, par le Souverain en mars dernier, du Comité Mixte de Suivi du COVID-19, les échanges avec le gouvernement ont permis au Conseil national de faire part de propositions concrètes et pragmatiques en matière sanitaire, économique et sociale, pour que les mesures les plus efficaces possibles soient décidées et mises en œuvre par le gouvernement, pour faire face à la pandémie et à ses conséquences. Depuis les premiers mois nous demandons que les capacités en tests soient de plus en plus importantes et que l’accès à ces tests soit le plus efficace possible. Devant la nécessité de continuer à augmenter notre capacité à prélever, et suite aux difficultés que les résidents, et nous-mêmes, avons pu constater, il nous est apparu que sur un territoire aussi contraint que celui de Monaco, plutôt que de disperser les moyens, il était important de regrouper en un seul lieu, facile d’accès, la majorité des tests ne relevant pas de l’hôpital (réservé aux plus malades) ou des laboratoires privés, dont il faut reconnaitre les efforts et dont il ne faudrait surtout pas sous évaluer le rôle et l’importance aux côtés des structures publiques. Cette gestion plus pertinente permet d’avoir ainsi une meilleure appréciation des besoins, de la situation réelle de l’épidémie et de gérer au mieux, en tout cas c’est un des objectifs, l’envoi des prélèvements vers les différents laboratoires, qui en effectueront l’analyse, et en premier lieu le Centre Scientifique de Monaco qui, et il est important de le souligner, depuis le début s’est mobilisé et réalise l’analyse de 80 à 100 PCR par jour et devrait encore monter en capacité dans les prochaines semaines".

* Président de la Commission des Intérêts Sociaux et des Affaires Diverses du Conseil national

© Photo CN

par Patrice Zehr


LA RELANCE DANS L'ERE COVID

Transition numérique : un atout maître pour Monaco par Patrice Zehr

L

a transition numérique est aujourd’hui devenue une priorité pour le Souverain tout comme l’écologie. A Monaco, l’innovation technologique marche en parallèle à la protection environnementale. Cet avenir en construction est déjà un acteur du présent, comme la crise sanitaire l’a démontré, et comme nous l’a confirmé le “Mr Transition Numérique de Monaco”, Fréderic Genta*, que nous avons rencontré.

g Un triple objectif « Les entreprises numérisées ou en numérisation s’en sont mieux sorties que les autres. Cette crise a démontré, à ceux qui en doutaient encore, l’importance économique vitale du numérique », souligne le Délégué Interministériel. Le but aujourd’hui paraît être triple pour le Gouvernement. En premier lieu renforcer le système en Principauté. Cela passe par la fibre d’ici la fin de l’année, par le Cloud souverain lancé par le Prince Albert II. Le Cloud souverain ce sont des serveurs qui permettent de stocker à Monaco toutes les données informatiques de manière totalement sécurisée. Ce sera fait avec le partenariat d’Amazon webservice. Il est pour les spécialistes plus facile d’avoir un logiciel performant accessible par internet qu’une dissémination des données dans de multiples entreprises. Le deuxième point est législatif. Il fallait rattraper le retard et c’est ce qui est réalisé par des lois adaptées et votées par le Conseil National. L’éco-système enfin doit être performant et rapide avec de bonnes connections, protégé et sécurisé au niveau des signatures électroniques. Des outils donc pour atteindre les objectifs dont en premier lieu l’aide aux entreprises, dont on voit bien qu’elles devront être prolongées. 20 millions du fonds bleu seront consacrés à la transition numérique. Les entreprises de leur côté ont besoin de faire le bilan sur leur niveau numérique, sur son utilité. Cela doit aider à l’augmentation des ventes et à la baisse des coûts. Cette mutation a un prix et l’Etat sera sollicité. Fréderic Genta de nous préciser : « L’Etat va mettre en ligne une plateforme qui permettra pour chaque entreprise un audit numérique. Des formations seront organisées pour les entreprises et les salariés qui seront accompagnés dans leurs questions et leurs évolutions. Il y aura des grandes conférences avec des leaders internationaux du numérique, des ateliers, d’énormes moyens pour la formation ». Les entreprises qui auront fait le choix de la transformation et qui voudront se doter de bons outils pourront compter sur une aide financière. Et il y a de quoi les motiver. Sur les 10 plus grandes entreprises mondiales 9 sont numériques, voilà qui est indiscutable. Monaco comme l’a souligné le Conseiller Ministre Jean Castellini veut donc attirer le maximum d’entreprises numériques. A l’heure ou le mot d’ordre est la recherche de nouvelles recettes la conviction de Fréderic Genta est claire : « La valeur économique est passée en grande partie dans le numérique ». Monaco malgré son petit territoire et sa faible population a l’ambition mainte fois soulignée par le Souverain de jouer dans la cour des grands. C’est possible. Peu d’industries sont aussi adaptées aux besoins et à l’excellence de Monaco que le numérique. Le pays a besoin de talents de capacités internationales, de financement, mais pas d’espace. Quand WhatsApp a été vendue à Facebook l’application comptait 22 salariés et la même valeur que PSA qui en comptait 200.000, un exemple cité par le délégué interministériel qui est très convaincant.

© PhotoDdC / M. Vitali

g Un test important pendant le confinement... Pour rappel, tout a concrètement commencé l’année dernière à l’initiative du Prince souverain avec le lancement d’Extended Monaco, le 30 avril dernier. Le confinement a démontré que cette évolution était non seulement utile, mais indispensable. Pendant la crise du Covid, les aides aux entreprises et aux salariés ont pu à 100 % être saisies et traitées en ligne. « Sans le numérique, nous n’aurions pas pu avoir ce soutien financier distribué aussi rapidement », précise Frédéric Genta. Cela a permis d’assurer la continuité. Celle éducative en ligne, a obtenu la satisfaction majoritaire des élèves et des parents. Les consultations médicales par télé-consultations ont dépassé les 5.000 entre l’hôpital et les médecins de ville. Le grand public a maintenu une communication de haut niveau avec plus de 100.000 questions sur le site dédié covid19.mc. L’économie en a également profité, grâce au télé-travail partout où cela était possible. Cela continue d’ailleurs à être privilégié dans certains secteurs avec le rebond épidémique actuel. « Notre administration a continué à fonctionner, ce qui aurait été impossible il y a deux ans ». C’est donc déjà un apport essentiel. Le numérique apparaît comme un instrument essentiel de la relance, car il a fait ses preuves pendant le confinement.

g Vers une génération numérique Le département de la transition énergétique travaille avec le Conseiller-Ministre Cellario et madame Isabelle Bonnal pour donner aux enfants les moyens de maitriser le numérique. Ce sera bientôt effectif dés l’âge de 4 ans, une heure par semaine. Il est vrai qu’aujourd’hui il faut toujours savoir lire et écrire, mais il faut aussi savoir coder. Le numérique devra cependant faire la preuve qu’il n’est pas un savoir cannibale qui exclu les autres, mais qu’il peut permettre d’améliorer l’éducation et même de faire monter le niveau dans tous les domaines. On se prend à voir chuter le poids des cartables et les petits enfants devenir les formateurs numériques des grands parents. Il y a des gens qui ont des difficultés avec le numérique et ce n’est pas forcément une question d’âge. Tout sera fait pour éviter des fractures numériques. Il y aura pour tous ceux qui le souhaitent une formation si nécessaire et une plateforme pour les personnes âgées. Ceux qui le désirent auront tous les moyens de vivre l’âge numérique. Pour le Délégué interministériel : « On a de bons moyens, un bon rythme, nous avons rattrapé le retard notamment au niveau législatif grâce au Conseil national. On peut maintenant prendre de l’avance. C’est la volonté du Prince Souverain qui incarne cette transition que j’ai l’honneur de piloter ». Aujourd’hui le but est clair, c’est de faire de Monaco un leader dans le monde numérique, un pays gagnant, comme il l’a été dans le monde précédent. C’est peut-être le meilleur des chemins pour de nouvelles prospérités, un atout pour sortir de la crise et un plus déterminant pour la relance. * Délégué Interministériel chargé de la Transition Numérique

g 5G : une longueur d’avance En France, reportées de plusieurs mois à cause du coronavirus, l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) a donné le mardi 29 septembre le coup d'envoi aux enchères pour l'attribution à Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free des fréquences permettant à cette technologie mobile de proposer de nouveaux services. Les reportages sur Monaco, déjà couvert par la 5G, se sont multipliés. Monaco est en pointe, malgré la persistance de certaines inquiétudes. Il y a en fait deux débats : un débat sanitaire et un débat écologique. Les ondes choisies pour opérer la 5G à Monaco ne sont pas des ondes millimétriques. Toutes les études publiées semblent montrer qu’en dehors de ces ondes, il n’y a aucun danger sanitaire avéré. Sur l’écologie, la 5G consomme pour la même utilisation 3 à 4 fois moins d’énergie par rapport à la 4G. Mais on stocke plus de données. Le débat écologique s’il se poursuit doit se faire sur des chiffres réels et pas sur du ressenti ou des aprioris. Pour Fréderic Genta, il n’y a aucune contradiction : « Nous sommes dans un choix totalement en accord avec les objectifs environnementaux du Souverain (…) Quand on explique, les gens comprennent (...) Notre numérique est un numérique responsable ». La 5G est objectivement un plus d’attractivité pour les entreprises, et pour les résidents un moyen de mieux vivre la ville. La réactivité devrait être totale sur la circulation et ses encombrements, sur le bruit, on pense aux chantiers et aux niveaux de pollution. N° 198 • Octobre 2020

5


POLITIQUE & SOCIETE

CN : optimisme et pragmatisme par Patrice Zehr

g Un soutien adapté et prolongé En ce qui concerne le soutien à l’économie, là aussi satisfaction de Stéphane Valeri : « Je dois dire que sur ce point, c’est une réussite collective, résultat de la concertation entre Gouvernement et Conseil national, avec la mise en place des moyens nécessaires pour faire de Monaco un modèle de soutien et de relance, notamment grâce aux dispositifs mis en place par le Conseiller-Ministre des Finances. Je tiens par ailleurs à demander la poursuite du CTTR aussi longtemps que la situation le justifiera, pour préserver les emplois, autant que possible ». Le gouvernement a annoncé sa poursuite jusqu'à fin octobre, le Conseil national veillera à ce qu’il soit maintenu aussi longtemps que nécessaire, mais toujours avec discerne-

6

N° 198 • Octobre 2020

g Chantiers : vers une loi de phasage Les chantiers sont considérés comme indispensables, mais la situation sanitaire ne les exonère pas de leurs obligations. Vigilance pour la qualité de la vie, pour Brigitte Boccone Pages, Monaco doit faire mieux : « Nous avons les moyens de mettre en place des chantiers modèles, et malgré les demandes répétées du Conseil national sur ce sujet, le résultat n’est pas encore à la hauteur des attentes de la population. … Il est nécessaire de mettre en place des protections anti-bruit sur tous les chantiers de la Principauté, mais aussi d‘utiliser des engins insonorisés et pourquoi pas électriques, de dernière génération… A ce titre nous vous informons que nous travaillons sur une proposition de loi sur le phasage des chantiers : pas de nouveau chantier dans un quartier déjà saturé par d’autres ». g Economie : relance et résultats budgétaires Béatrice Fresko-Rolfo pense que la reprise économique doit être maintenant la priorité et que la relance doit être soutenue pour être au rendez-vous et sauver la paix sociale. Même approche de Balthazar Seydoux, président de la Commission des finances et de l’économie. Il estime que le plan de soutien est à la hauteur, avec 75 millions pour structurer la relance. Mais il faut maintenant debloquer les fonds rapidement et adopter des mesures concrètes. Le fond rouge et blanc va stimuler les commandes publiques : « Il était important de profiter de cette période compliquée pour relancer la machine économique, en tenant compte des nouvelles priorités de notre temps en termes de transitions numérique et énergétique, mais aussi en matière de proximité avec nos entreprises et nos commerçants. Cet effort collectif, assorti d’objectifs clairs, permet à Monaco d’être positionné au mieux, en espérant que la situation internationale se stabilise et reparte à la hausse ». Cette espérance là s’est depuis fragilisée. Comme nous l’avions

© Photo CN

POLITIQUE

g Un rebond contrôlable Pour le président Valeri on est sur la bonne voie : « Un site unique, c’est un pas un important mais ce n’est pas suffisant : il faut également augmenter nos capacités de tester et d’analyser en Principauté. Il faut accélérer l’achat et la livraison des automates et des réactifs nécessaires, pour les tests PCR. Rappelons que nous avons voté 300 millions d’Euros dès le mois d’avril, pour que le Gouvernement ait tous les moyens nécessaires pour protéger notre population et notre économie contre cette crise ». Un rappel prémonitoire au regard de l’évolution de la situation. Le conseiller Robino, président de la Commission des intérêts sociaux et des affaires diverses, a complété cette approche en tant que médecin et référent sur l'épidémie du Conseil national. Il est allé dans le détail de l’évolution de l’épidémie à Monaco et de ses particularités au 15 septembre, en traçant les grandes lignes d’une stratégie adaptée à un petit territoire qui a de gros moyens. Nous devons faire dans la cohérence ce qui est évident : masques et gestes barrière, dépistage, mais en nous adaptant en tant que cité-Etat indépendant. Le point particulier de la rentrée scolaire a été évoqué par Marc Mourou. Le président de la Commission de l’éducation de la jeunesse et des sports a espéré que les 3 cas diagnostiqués dans les écoles ne seront pas suivis d’une multiplication après suivi des cas contacts. Les nouvelles dans ce domaine semblent rassurantes. On notera qu’aucune classe n’a été fermée, une approche qui est maintenant adoptée par la France, au regard du faible facteur contaminant des enfants. On peut cependant comme lui regretter que Monaco n’ait pas appliqué la méthode « Andorre » testant à la rentrée tous les enseignants et tous les élèves.

ment. « Je suis aussi satisfait - a continué le président Valeri - de la poursuite de l’intervention de la Commission d’Assistance pour la Relance Economique (la CARE) dans laquelle nous sommes représentés par notre président de la Commission des finances et de l’économie nationale. Il faut que les commerçants, les travailleurs indépendants, les PME impactées, sachent que certains de leurs frais fixes peuvent être pris en charge par l’Etat, notamment une partie de leur loyer. Là aussi, nous veillerons à ce que la CARE joue tout son rôle et soit poursuivie, aussi longtemps que nécessaire ». Le soutien prolongé est indispensable à la relance, mais ce n’est pas encore une relance dynamique, si on excepte les chantiers...

écrit dans notre précédent numéro il y a bien course contre la montre. La crise a des conséquences : fin aoùt on en était à 20 plans sociaux concernant 286 salariés. Des secteurs sont impactés particulièrement, comme le tourisme les congrès, l’hôtellerie et le Grimaldi Forum qui, de reports en annulations, va avoir besoin d’une aidé appropriée et prolongée. Cela sera possible grâce à une bonne nouvelle, bien soulignée par les élus. Le budget sera moins éloigné de l’équilibre que redouté, grâce essentiellement aux recettes immobilières. La place financière a - de son côté - tenu le coup et le Fonds de Reserve Constitutionnel n'a pas fondu, malgré les ressources précieuses qu'il a fourni pendant la confinement. Pour le Conseil national le mieux budgétaire n’est pas un but en soi, mais un moyen, parmi d’autres, de faire face aux conséquences économiques de la crise. Un budget en équilibre est attractif pour les investisseurs, il fait partie de nos « sécurités ». Il faut tout faire pour contrôler l’épidémie, accorder un soutien prolongé à ceux qui en ont besoin et profiter de finances à la hauteur d’une dynamique de vraie relance.

1er BILAN

Un chiffre d’affaires à -13%

n présentant à la presse le bulletin économique monéEle caractère gasque* , Sophie Vincent, Directeur de l’IMSEE, a indiqué exceptionnel de cette période avril-mai-juin 2020,

à cheval entre confinement et déconfinement, expliquant des chiffres inédits. Sur l’ensemble du premier semestre, comparé à la même période 2019, le chiffre d’affaires de la Principauté a plongé de 13 % perdant plus de 900 M€. «Seuls deux secteurs résistent : la Construction et les Activités Scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien. En revanche, l’hôtellerie-restauration perd 60 % de son chiffre d’affaires et l’on observe également un très net recul dans le Commerce de gros, mais aussi le Commerce de détail ». Le commerce extérieur est retombé au niveau des années 2016-2020.

© Photo DdC/ S.Danna

O

uverture du Centre unique de dépistage à l’espace Léo Ferré, première réunion du Comité mixte avec le nouveau Ministre d’’Etat, après une période de sommeil critiquée par le Conseil national, le travail en commun a repris et - semble-t-il - dans un nouvel état d’esprit. C’est dans une ambiance assez détendue que le 15 septembre s’est tenu le point presse de rentrée du Parlement monégasque. Le rebond de l’épidémie a été pris en compte, mais depuis les choses se sont aggravées, comme les menaces sur l’économie : le ton se voulait donc vigilant, mais optimiste. Ceci est dû, en premier lieu, au nouveau climat institutionnel. Le partenariat exécutiflégislatif, dans notre système institutionnel, est capital pour un fonctionnement réactif et efficace. On en a jamais eu autant besoin. Apparemment, le courant passe entre les élus et le nouveau Ministre d’Etat, mieux qu’avec son prédécesseur. C’est ce qui ressort des premières réunions de travail. Cela se traduit concrètement avec l’ouverture demandée par le Conseil national dés le 16 septembre d’un Centre unique de dépistage de la Covid. Ce centre va multiplier les tests pour un rendu plus rapide. Les élus ont demandé l’utilisation prochaine des nouveaux tests salivaires validés. Le public sera hiérarchisé : symptomatiques et cas contacts. Le personnel soignant, quant à lui, est testé au sein du CHPG. Il y a maintenant 4 espaces dédiés dans le centre.

g L’emploi également impacté A fin juin 2020, on dénombre 8 000 emplois de moins par rapport à juin 2019 (- 13,8%) dans le secteur privé, même si des rebonds mensuels ont été enregistrés dès la sortie du confinement (+13 % entre mai et juin, +74 % uniquement dans l’hôtellerie-restauration) avec une situation différente selon les secteurs d’activités. Ces chiffres statistiques sont bien sûr à mettre en relation avec le fait que le trimestre étudié a été marqué par un confinement total puis une reprise partielle d’activités. g Hôtellerie-restauration : en baisse mais… A l’heure du bilan touristique de la saison estivale présentée par le Directeur du Tourisme et des Congrès devant la presse, Guy Antognelli a livré une analyse mitigée : « Si les chiffres sont clairement à la baisse, dans le contexte sanitaire que l’on connaît, les résultats sont supérieurs aux prévisions ». En juillet le taux d’occupation des hôtels de la Principauté a été de 40 % (contre 79% en 2019). En août, il a atteint 56.5 % (contre 80 % en 2019) avec des journées exceptionnelles à plus de 95 % dans certains établissements. (P.Y.R.) * Disponible en ligne sur site web www.imsee.mc


Plan arc-en-ciel du gouvernement E

n ce temps de grisaille on a bien besoin de couleurs vives. 75 millions pour la relance, c’est le chiffre communiqué lors de la première conférence de presse du Ministre d’Etat Pierre Dartout le 10 septembre dernier. Depuis cependant, la grisaille s’est accrue ce qui nécessitera des adaptations. Cette somme en l’état est répartie en 4 secteurs, distingués par des couleurs. Cette palette est issue des crédits non dépensés, votés par le Parlement en avril 2020 pour un montant de 350 millions d’euros. Ce n’est donc pas un supplément, mais un mode d’emploi pour 5 % du budget actuel. g La symphonie des couleurs Le fonds bleu est destiné au numérique. C’est devenu la priorité des priorités, l’atout capital de la relance. Il est doté de 15 millions d’euros. Le fonds vert est dédie à l’environnement qui reste au cœur de la vision Princière de l’avenir de Monaco et de la planète. 25 millions d’euros pour une transition énergétique avec concrètement, la diminution de l’empreinte énergétique des bâtiments passant par un remplacement des fenêtres. Le fonds blanc de 20 millions d’euros porte également sur les bâtiments avec une priorité pour les entreprises monégasques dans leur effort de rénovation notamment dans le domanial. Priorité monégasque encore pour la consommation avec le fonds rouge et blanc pour le commerce. 10 millions d’euros pour mieux soutenir les achats à Monaco, des bonus quand on achète chez un commerçant de la Principauté, des bons d achats pour les fonctionnaires et des tickets restaurants pour les salariés.

g Du soutien à la relance Ce plan de relance ressemble à une continuité des plans de soutien qui sont prolongés avec un dynamisme plus fort. Pierre Dartout a parlé d’un plan « ciblé, pragmatique, et évolutif ». Dans certains secteurs, l’hôtellerie, le tourisme, les congrès, on en est pas encore à la relance qui semble toujours lointaine et on a impérieusement besoin de soutiens dans la durée. Le terme « évolutif » risque de prendre tout son sens dans les prochaines semaines car la conférence de presse du Ministre d’Etat remonte au 10 septembre soit avant les évolutions européennes inquié-

tantes de l’épidémie. C’est un plan de sortie du tunnel ; mais le tunnel s’annonce plus long et sombre que prévu début septembre. Le Conseil national l’a bien souligné. Les élus ont demandé lors d’une précédente réunion du Comité Mixte de Suivi, que les aides aux acteurs économiques et aux salariés ne soient pas arrêtées brutalement mais de manière dégressive, et se poursuivent avec discernement, aussi longtemps que nécessaire pour les secteurs les plus impactés. Plus que jamais, comme l’a précisé le Ministre d’Etat, il faudra naviguer entre « les contraintes d’ordre sanitaire et les mesures économiques indispensables pour accompagner cette relance ». g Nécessaires investissements publics De nombreux acteurs économiques attendent des investissements publics rendus possibles par les sommes votées et la perspective d’un budget moins dégradé, semble-t-il, que redouté. Il est certain que les récentes évolutions vont renforcer le camp des prudents par rapport à celui des audacieux. La satisfaction du Ministre devant les résultats économiques de ces dernières semaines permet d’envisager des initiatives pour des « effets immédiats et a long terme ». L’évolution de la situation va pousser le gouvernement à intensifier la recherche de nouvelles recettes. Des sujets sont sur la table. Mais pour le moment rien n’a été annoncé mais nécessité faisant loi il paraît évident qu’il faudra de façon pragmatique compléter et renforcer le plan de relance puisque le contexte ne cesse de changer. Contexte qui n’a pas été - ces dernières semaines - favorable aux espérances et aux espoirs de relance économique. g Le FCR : ultime recours ? « Il n’est pas envisagé d’avoir recours au Fonds de Réserve Constitutionnel pour quelle que raison que ce soit au titre de la relance économique ». C’est pour le

© Photo DdCM

par Patrice Zehr

moment, une fin de non recevoir de Jean Castellini à une demande de l’Union des Syndicats de Monaco, qui avait demandé son utilisation pour soutenir l’emploi et limiter les licenciements. Le syndicat parlant lui de « casse sociale ». Une fois de plus va se trouver posé le problème de l’utilisation du FRC. Pour le Ministre Conseiller aux Finances, c’est clair : « Il ne faut pas tout confondre. Le déficit qui sera constaté à l’issue de l’exercice 2020, comme c’est prévu par la Constitution, sera prélevé sur le Fonds de Réserve Constitutionnel. Le FRC est là pour encaisser les excédents des budgets passés et décaisser pour combler les déficits quand il y en a. Il n’y a pas de raison de faire appel au FRC par ailleurs ». Mais si au bout du compte- le budget, aidé par le FRC, vient en appoint au plan de relance, on restera bien dans un système de vases communicants dont l’ambigüité a été soulignée à plusieurs reprises au fil des exercices. Certains évoquent, quant à son utilisation, un budgetbis qui permet de présenter des excédents. L’exceptionnelle situation actuelle ne peut que relancer le débat et peut-être permettre de clarifier enfin l’utilisation d’un fond si précieux. Il a pour le moment remarquablement résisté, grâce a de bons investissements aux soubresauts financiers de la crise sanitaire. Tout le monde s’en félicite.

ENVIRONNEMENT

Gants et masques Risque pollution

Monaco Impact, en partenariat Lavec’association l’entreprise Diets-

mann Monte-Carlo, lance une campagne de sensibilisation sur la pollution des océans causée par les masques chirurgicaux et gants de protection, un phénomène actuel et alarmant** qui ne semble pas près de disparaître. Comme bien des déchets jetés dans la nature, nombre de masques et gants plastiques finissent dans nos rivières, fleuves et océans. Or, la décomposition d’un gant en plastique dans la nature prendrait 100 ans et jusqu’à 400 ans pour les masques. Sans parler du risque sanitaire ; gants et masques peuvent être contaminés. Les masques chirurgicaux et gants de protection représentent des macroplastiques que la faune marine peut ingérer, ce qui peut ultimement mener à la suffocation des êtres vivants. Les tortues par exemple. Les masques chirurgicaux sont confectionnés à partir de polypropylène, une matière thermoplastique très dense, non biodégradable et non recyclable, qui se fragmente rapidement et pollue ainsi l’eau avec des microplastiques. Concernant les gants, si ceux en latex sont produits à partir de caoutchouc naturel, une ressource renouvelable, la plupart de ceux fabriqués en nitrile ne sont pas biodégradables et posent le même problème. Du fait qu’ils peuvent être contaminés, les masques chirurgicaux et gants de protection ne peuvent être recyclés. Il faut donc placer son masque ou gant dans un sac poubelle dédié qui, lorsqu'il est rempli, doit être fermé et conservé 24havant d’être jeté dans le sac pour ordures ménagères. (P.Y.R.) * monaco-impact.org ** Selon la BBC, il est estimé qu’actuellement environ 129 milliards de masques et 65 milliards de gants en plastiques ont utilisés chaque mois

ACHAT D’OR, BIJOUX MONNAIES DE COLLECTION ventes aux enchères ACHAT ARGENTERIE ET MONNAIES ARGENT Estimation gratuite sans engagement Paiement immédiat Sans rendez-vous lundi vendredi 9h 12h et 14h 18h30 (et sur rendez-vous)

Allées Lumières - Park Palace 27 avenue de la Costa 98000 Monaco Monte-Carlo Tel. (00377) 93 25 00 42 i n f o @ m d c . m c

w w w. m d c . m c

N° 198 • Octobre 2020

7


8

N° 198 • Octobre 2020


ECONOMIE & FINANCE

Repenser la gestion de portefeuille par Thierry Crovetto *

L

g La situation actuelle L’année 2020 nous déjà a réservé beaucoup de surprises, et ce n’est peut-être pas fini avec notamment les élections US ! Tandis que l’économie mondiale a été frappée par la pandémie de Covid-19, nous avons assisté à la plus forte baisse du PIB américain depuis le troisième trimestre 1932 ainsi qu’à la plus grande récession depuis les années 1930. Malgré cela, les indices actions US le S&P 500 et surtout le Nasdaq ont fini dans le vert sur les 3 premiers trimestres de l’année 2020. Pour surmonter cette crise, il est assez clair qu’aujourd’hui plus que jamais les taux d’intérêt vont rester extrêmement bas pour une période prolongée, cela a été affirmé par les membres de la Fed, tandis que l’endettement des Etats n’a jamais été aussi élevé. Les obligations à rendement négatifs et ils cherchent à apporter de la performance grâce l’Alpha généré et à la flexibilité du Beta.

g Un nouveau monde ? En 1932, pendant la Grande dépression, Aldous Huxley publiait son célèbre roman ‘’Le meilleur des mondes’’ dans lequel il décrivait avec précision notre monde actuel. Sa vision reste tout à fait juste lorsqu’il dépeint une société consumériste, inégalitaire et technologiquement avancée dans laquelle les gouvernements interviennent dans le secteur privé et portent même atteinte aux libertés individuelles. Par exemple, qui aurait pu imaginer, il y a un an, que l’on imposerait aux gens des périodes de confinement ou de quarantaine ? Et que, par conséquent, on consommerait des contenus en ligne comme jamais auparavant ? Des transformations radicales de l’économie vont sans doute se poursuivre et même s’accélérer. Cette période de mutation que nous allons vivre s’accompagnera d’incertitude, et la volatilité sur les marchés restera sans doute élevée avec une grande dispersion des performances.

© Photo sea-finance.com

ECONOMIE

’objectif de la gestion de portefeuille est double : la préservation du capital en terme réel (c’est-à-dire au-dessus de l’inflation), et l’optimisation du couple rendement / risque. La diversification est un bon moyen pour réaliser ces objectifs. En fonction du profil de risque de l’investisseur et de son horizon d’investissement l’allocation en actifs dynamiques (actions en général) sera plus ou moins importante, le solde étant investi en actifs défensifs (obligations en général).

rentes classes d’actifs, la performance des portefeuilles devra venir de plus en plus de la flexibilité du Beta et de l’Alpha… g Conclusion Emmanuel Kant a dit « On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est

capable de supporter. » Il va donc falloir faire preuve de beaucoup d’intelligence dans les prochaines années pour gérer des portefeuilles et accepter de remettre en cause ses habitudes et ses convictions… * Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

g Rendements à attendre de la gestion traditionnelle Comme chaque année Robeco publie ses prévisions de performances pour les 5 prochaines années. Dans leur scénario de base pour 2021-2025, on constate que pour un investisseur en euro, le rendement réel des obligations devrait être en moyenne négatif à l’exception de la dette émergente et du High Yield (obligations à haut rendement). Pour les actions, ils s’attendent à une performance réelle moyenne de 3% pour les actions des pays développés et de 5% pour les actions émergentes. En se basant sur la valorisation des marchés et sur l’environnement macroéconomique, Blackrock Investment Institute et Goldman Sachs font des prévisions assez proches…

g Quelles évolutions pour la gestion de portefeuille ? La gestion de portefeuille doit donc se réinventer ! De plus en plus les rendements sans risque des liquidités et des obligations se transforment en risques sans rendement. L’actif sans risque ne peut donc plus être l’obligataire… L’introduction de stratégies alternatives (de performance absolue) dans les portefeuilles semble une réelle nécessité de même qu’une grande flexibilité des allocations d’actifs se basant sur la gestion du risque. Il faut également inclure des stratégies de couverture innovantes dans les portefeuilles car cette fonction ne peut plus être assurée par l’obligataire. Compte tenu des espérances de rendement des diffé-

ON NE SPÉCULE PAS SUR L’AVENIR. ON LE CONSTRUIT. EDMOND DE ROTHSCHILD, L’AUDACE DE BÂTIR L’AVENIR. MAISON D’INVESTISSEMENT | edmond-de-rothschild.com Tout investissement comporte des risques. Chaque investisseur doit analyser son risque en recueillant l’avis de tous les conseils spécialisés afin de s’assurer de l’adéquation de cet investissement à sa situation personnelle. Edmond de Rothschild (Monaco) - 2, avenue de Monte-Carlo - Les Terrasses - BP 317 - 98006 Monaco

EdR_PUB_HYBRIDE_CH.indd 4

23.04.18 16:55

N° 198 • Octobre 2020

9


L'ACTUALITE

ACTUALITE

Ducati se lance dans la trottinette...!

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Cagnes sur Mer : Quels sont les radars qui ont le plus flashé l’an dernier ? Le grand gagnant, sur la plus haute marche du Top 10 se trouve dans les Alpes-Maritimes ! Placé sur l’autoroute A8 dans le sens Nice-Cannes, avant la sortie 48 “Cagnes-sur-Mer”, il s’est déclenché à 205.510 reprises l’an dernier, soit 563 fois chaque jour et donc plus de 23 fois par heure. Un podium dont on se passerait bien. ☞ Menton : PhotoMenton expose ses lauréats 2019 sur la thématique du voyage. Près d’une centaine de clichés seront présentés ; quatre regards autour du voyage, ceux de Patricia Bobillon, Jean Michel Bockler, Nicolas Landra et Anthony Turpaud à la Galerie du Palais de l’Europe du 10 octobre au 7 novembre 2020. La Galerie est ouverte du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h.

par Pascale Marcaggi

☞ Monaco : La pandémie Covid19 continue. Et les annulations se multiplient. A Monaco comme ailleurs. On savait déjà que le festival international du cirque 2021 était annulé. C’est maintenant la foire attraction de Monaco, qui devait comme chaque année se tenir sur le quai qui est annulée. Elle était prévue du 16 octobre au 19 novembre.

D

ucati, c’est de la moto, et pas n’importe lesquelles. Aujourd’hui, Ducati se lance dans la micro-mobilité. Avec la même intention de faire la différence. Si William Wyler tournait Vacances romaines aujourd’hui, allez savoir si Audrey Hepburn et Gregory Peck ne feraient pas le tour de Rome à trottinette. Mais pas n’importe laquelle : choisiraient-ils une Ducati ? Tout aussi visionnaire que son génial fondateur Fabio Taglioni, l’équipe de design de Ducati (société désormais dans le giron de Lamborghini) respecte les critères de la marque : design et excellence.

☞ Monaco : Véhicules électriques : « MONACO ON » vous facilite la charge. Le Gouvernement remplace progressivement, au sein des parkings publics et en voirie, les prises en libreservice par des stations-service électriques regroupant plusieurs bornes. L’objectif : répondre à une demande de recharge plus puissante, plus rapide et disponible pour le plus grand nombre. Les parkings du Casino, du Grimaldi Forum et du Portier sont déjà équipés ; celui du Centre Commercial de Fontvieille le sera prochainement. Au total, 91 bornes de charge rapide sont installées ou en cours d’installation (71 bornes 7kva et 20 bornes 22 kva). En voirie 9 sites offrent : 11 bornes de recharge rapide, 7 bornes de recharge semi-rapide et 4 bornes de recharge lente.

© Photo DR

g Environnement et compétence Car ça y est, les trottinettes outre-alpines ont pu franchir la frontière pour s’essayer sur les rives de la Seine. Et là, la trottinette Ducati n’est pas le « non-objet » que l’on empreinte tel un briquet ou un Bic, pour le rendre dans l’état où il se retrouve, après utilisation à la hussarde en ville. Non, ce qui fait la différence est que tout, dans le moindre détail, a été pensé : « Ducati a eu la volonté d’allier environnement et compétences industrielles, pour se lancer dans la micro-mobilité », explique Pierig Bouret, responsable France de Ducati Urban Mobility. g 5 modèles pour toute la famille Dont acte : il n’y a pas une, mais cinq trottinettes : «une gamme complète, selon le modèle familial ». Légère, la trottinette « Pro 1 » est typiquement le modèle pour l’intermodalité : pliante, elle s’emporte dans le métro ou l’autobus. Avantage, «elle a des freins puissants». En haut de la gamme, la « Cross 1 » est la trottinette tout terrain : très stable avec ses gros pneus de surcroît « tubeless », elle offre une bonne adhérence des pieds, que l’on peut bien caler l’un devant l’autre, pour rouler «sur bitume ou sur des chemins abîmés». Là, plus besoin du métro ou de l’autobus, vous avez une autonomie de 40 kms. Tous les modèles sont «stables et confortables », ce qui n’est pas le moindre pour des trottinettes. Si conformément à la législation, la vitesse est bridée (25 kms/h), l’autonomie varie ainsi de 25 à 40 kms, et le temps de charge de trois à six heures. Si vous habitez en côte ? «Pour Monaco, la Cross-e supporte des côtes à 5-6%.» Et dans tous les cas, tous les modèles ont un système de freinage avant et arrière, avec un frein à disque à l’arrière.

g Des tarifs abordables Reste le prix : d’environ 400 euros pour la Pro 1 à un peu plus de 1000 euros pour la Cross-e, ce qui est plus abordable qu’un vélo électrique. Mais en la matière non plus, Ducati n’est pas en reste. La marque italienne avait choisi de se lancer dans la micromobilité : « c’est un marché en développement, que le contexte sanitaire a littéralement fait exploser ». Les accessoires suivent déjà : le sac à dos adapté, le casque et les gants, au sigle rouge et blanc que tout le monde connaît. Ducati Urban Mobility reste fidèle à la tradition de la marque : ces trottinettes évoquent le Cucciolo, vous savez ? En italien, le « chiot », le fameux surnom donné au petit moteur à ses débuts, mis au point par la marque.

SALON DU LIVRE

C'est à Monaco que la culture renaît © Photo DR

g Comment avez-vous réussi à maintenir cette manifestation ? Cela n’a pas dû être facile... Yvette Gazza-Cellario : "Nous avions promis le report de la 9ème édition du Salon du Livre de Monaco, alors que tous les événements s’annulaient autour de nous comme dans un chaos fantasmagorique, nous nous sommes accrochés et avons continué à travailler « comme si... » Bien entendu, dans le respect des consignes sanitaires drastiques. Comme nous n’avons pu bénéficier de la Salle Antoine 1er dorénavant au service seul d’«expositions » (dixit les Affaires Culturelles), nous nous sommes tournés vers ce qui nous semblait tout à la fois le mieux approprié et le plus original. Sans attendre, par l’entremise de Stefano Lorenzi (Directeur technique de Monaco Boat Service), Mme Lia Riva a mis son magnifique tunnel de 1000 m2 à notre disposition. Ainsi se fera, le samedi 10 octobre prochain un Salon dit automnal, inédit, repensé et réduit à une seule journée par mesure de précaution, un salon que, néanmoins, nous désirons rendre inoubliable par l’effet miroir de l’écriture, la peinture et la musique... Ainsi, autour des 75 auteurs (chacun seul à une table avec son gel hydro alcoolique que nous rechargerons la journée durant et prévenu des nombreuses consignes à respecter pour sa sécurité et celle des autres), seront exposées les plus belles œuvres de 15 artistes monégasques. Quatre tables rondes sont prévues avec Emmanuel Pierrat, Antoine Lieris, Bernard Werber et Laurent Stefanini (Ambassadeur de France à Monaco et auteur de l’ouvrage : « A la table des diplomates ». A l’issue, la jeune et talentueuse pianiste monégasque Stella Almondo donnera un mini récital. Pour terminer, je voudrais rappeler que le 10 octobre prochain, l’inauguration officielle du Salon se fera en présence de nombreuses personnalités et débutera par le traditionnel palmarès des jeunes lycéens suivi par celui du concours organisé pendant le confinement, conjointement par Les Rencontres Littéraires Fabian Boisson et l’Atelier d’écriture « Jeter l’encre » sur le thème « Je prends ma plume pour t’écrire des mots bleus » en hommage au chanteur-compositeur Christophe. Autre bonheur qui n’a pas de prix, SAS le Prince Albert II de Monaco nous fera l’honneur de Sa présence en cours de journée..." (P.Z.)

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

Photos

Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard

Projet graphique

GMA Studio Design

Relations Publiques Mary Coles

Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

N° 198 • Octobre 2020

☞ Monaco : Un nouveau Directeur pour l’Académie Rainier III et une rentrée différée pour cause de travaux. L’Académie de Musique et de Théâtre est dirigée depuis le 1er septembre 2020 par Jade Sapolin, 1er prix de Violoncelle de la Ville de Paris en 2000, 1er prix de Musique de Chambre en 2002 puis 1er prix de Violoncelle en 2003 au Conservatoire National de Région (CNR) d’Aubervilliers - Les Classes à Horaires Aménagés débuteront le 5 octobre 2020. Les classes traditionnelles dans les plus brefs délais. L’administration est temporairement déplacée à la Maison des Associations, 2 bis Promenade Honoré II. ☞ Monaco : A la Muse Gallery, au 15 rue des Roses, la Présidente de Monaco Aide et Présence, Donatella Campioni, a souhaité rapprocher le monde de la culture et l’action humanitaire en présentant six toiles réalisées par Alessandra Bettòlo. L’artiste qui a adopté deux enfants et vécu en Afrique du Sud a puisé son inspiration à la source. Ses portraits racontent une histoire de vie quotidienne, d’héritage, de justice et injustice envers les personnes d’ascendance africaine. 20% sur les ventes seront reversés au Centre Edimar-Princess Grace de Yaoundé. Illustration : Sudafrique so chic Oil and acrylic, 150x120 cm, 2019 - Visites sur RDV : Tél. : 06 40 61 14 31 (Jusqu’au 30 novembre inclus)

☞ Monaco : La Fédération des Groupements Français de Monaco expose, à la Maison de France, les clichés insolites d’Olivier Jude qui incitent, à une profonde réflexion sur la protection de notre environnement marin. Avec sa partenaire Sylvie Laurent, plongeuse et modèle, Olivier Jude explore aussi une série de photos sur la limite terre-mer et l’imbrication entre l’architecture humaine et la structure naturelle de la Mer Méditerranée. Ces captations uniques, sans retouche, dévoilent une richesse sous-marine insoupçonnée et un dialogue très particulier entre l’homme, la faune et la flore sous-marine. , empreint d’un profond respect. (A découvrir du 16 octobre au 6 novembre 2020)

La photographie du mois

Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608

Copyright © 2020 Global Media Associates Sas - Piazza Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome

10

☞ Monaco : Le Comité d'organisation du Festival du cirque, via la Princesse Stéphanie, a annoncé l'annulation du Festival 2021 : "La 45e édition du Festival ne pourra malheureusement pas avoir lieu en janvier 2021 ele est reportée d'une année et se tiendra donc du 20 au 30 janvier 2022, ainsi que la 10e compétition pour jeunes artistes New Generation, reportée également d'une année aux 5 et 6 février 2022". La logistique "du plus grand évènement de cirque dans le monde" nécessite des mois de préparation pour accueillir 200 artistes en provenance de 20 pays et un public international.

☞ Monaco : Réouverture de la piscine Saint-Charles et reprise des activités et cours avec des mesures adaptées à la situation sanitaire. Le nombre maximum de personnes autorisées à être dans le bassin en même temps est fixé à 30 (natation libre). Les cours aquatiques (aquabike, aquagym, aqua trampo fitness, aquados) sont limités à 16 personnes. Les cours de natation prénatale à 8 personnes. L'activité bébés nageurs est également de retour mais avec uniquement un parent au lieu de deux habituellement. Enfin, la salle de musculation généralement en libre accès pendant les heures d'ouverture au public reste fermée. Horaires et tarifs consultables sur www.mairie.mc

es rencontres littéraires Fabien Boisson auront enfin lieu : c’est une victoire pour la culture. Le festival du livre de Monaco est maintenu le 10 octobre prochain, Laprès changement de date imposé par la Covid. Yvette Gazza-Cellario se dépense

sans compter depuis toujours - aux côtés du président Jacques Boisson et du comité exécutif - pour installer ce salon comme un grand événement culturel de la Côte d’Azur. Alors que - de Nice à Mouans-Sartoux en passant par Roquebrune - un certain nombre de salons s’annulent, le maintien de celui de Monaco est donc à signaler et à ne pas manquer. Une lumière dans la nuit. Dans le respect des gestes barrières, le 9ème Salon du livre de Monaco devrait attirer les fidèles et un aussi nouveau public. D’autres salons vont suivre. Mais, c’est à Monaco que tout recommence...

☞ Monaco : Le Chef d’Orchestre, Maître Kazuki Yamada, reconduit à la baguette du Philharmonique jusqu’en 2024. Le Conseil d’Administration de l’Orchestre Philharmonique, placé sous la Présidence de S.A.R La Princesse de Hanovre, réuni le vendredi 18 septembre 2020, a prolongé de trois ans le contrat de Maître Kazuki Yamada dans ses fonctions de Directeur Artistique et Musical de l’OPMC. Une reconduction qui renforce le lancement de la saison 2020-2021 qui a débuté le 20 septembre par 4 concerts dédiés à Ludwig van Beethoven. Programme complet sur www.opmc.mc

Le Prince Albert II, accompagné du Prince héréditaire Jacques et de la Princesse Gabriella, a participé, dans les ruelles de Monaco-Ville, à la 2e édition du World Clean Up Day en Principauté. Objectifs: ramasser des déchets et sensibiliser la population. Photo © Eric Mathon – Palais princier


2020 : nouvelle alerte du WWF par Pierre-Yves Reichenecker

g L’Homme à l’origine du déclin de 68% des populations d'animaux sauvages en 50 ans Les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles auraient chuté de 68% entre 1970 et 2016. C’est sur ce nouveau constat alarmant que s’ouvre l’édition 2020 du rapport Planète Vivante, analyse scientifique réalisée tous les deux ans par le WWF concernant la santé de notre planète et l'impact de l'activité humaine.Dans son rapport, le WWF s’appuie sur l’Indice Planète Vivante qui est calculé par la Société zoologique de Londres à partir de données scientifiques collectées sur 21 000 populations de plus de 4 000 espèces de vertébrés. Les conclusions sont édifiantes et dépassent même les prévisions : entre 1970 et 2016, le déclin moyen des populations de vertébrés est de 68%. Ce chiffre était de 60% en 2018 et de 58% en 2016. g Les activités humaines, principale cause de destruction de la biodiversité « Le Rapport planète vivante 2020 souligne que la destruction croissante de la nature par l’humanité a des effets catastrophiques non seulement sur les populations d’espèces sauvages, mais aussi sur la santé humaine et sur tous les aspects de notre vie », a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF International. « Ces graves déclins des populations d’espèces sauvages sont un indicateur que la nature se dégrade et que notre planète envoie des messages d’alarme, signes avant-coureurs d’un effondrement systémique. Des poissons de nos océans et de nos rivières aux abeilles qui jouent un rôle crucial dans notre production agricole, le déclin des espèces sauvages affecte directement la nutrition, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de milliards de personnes ». g Des risques de zoonoses Alors que l’épidémie de la Covid-19 se poursuit, le rapport alerte également sur les

risques sanitaires liés à l’érosion de la biodiversité. « La destruction de l’environnement contribue à l’émergence de zoonoses, ces maladies transmises de l’animal à l’homme », précise le rapport. La destruction des habitats, notamment des forêts, rapproche les animaux et les humains et facilitent la transmission des maladies. « La pandémie de Covid-19 doit être le signal d’alarme : changeons notre rapport au vivant et exigeons des décideurs une réelle protection de la biodiversité, maintenant », appelle Arnaud Gauffier, directeur des programmes du WWF France. Pour inverser la tendance, le document liste plusieurs leviers, notamment la réduction de moitié de la consommation de viande, la lutte contre le gaspillage alimentaire ou encore privilégier les aliments issus de production sans pesticides.

© Photo DR

C

omme tous les deux ans depuis 1998, le WWF publie son rapport Planète Vivante pour suivre l'état de nos écosystèmes. Cette année, l'ONG alerte sur l'érosion de la nature ainsi que sur les activités humaines, principale cause de destruction de la biodiversité.

g Transitions vers une planète plus saine Réagissant au rapport, le chef des Nations Unies, António Guterres, a déclaré que les transitions représentent une occasion sans précédent de « reconstruire en mieux », alors que le monde émerge des impacts immédiats de la pandémie de Covid-19. « Une partie de ce nouveau programme doit consister à relever le double défi mondial du changement climatique et de la perte de biodiversité de manière plus coordonnée, en comprenant à la fois que le changement climatique menace de saper tous les autres efforts de conservation de la biodiversité et que la nature elle-même offre certaines des solutions les plus efficaces pour éviter les pires impacts d'une planète en réchauffement », a fait valoir le Secrétaire général .

LE TRI EST UTILE Ce n’est pas bébé qui dira le contraire

LE RECYCLAGE DE SIX BOUTEILLES EN PLASTIQUE PERMET DE FABRIQUER UNE PELUCHE

*

6x * Les bouteilles en plastique se jettent dans le bac jaune

= Source de la conversion :

Pouvez-vous imaginer un monde sans doudou ?

N° 198 • Octobre 2020

11


ART & CULTURE

Le Théâtre c’est la Vie au TPG...

© Photo TPG

CULTURE

» du maître du Boulevard : Sacha Guitry… Si la vie est un théâtre, le théâtre c’est la vie !

par Viviane Le Ray

"L

e théâtre continue, les artistes sont prêts, les contrats sont signés » ont été les premiers mots de la présentation de la saison 2020-2021 à la presse par Françoise Gamerdinger, directeur des Affaires culturelles, en charge de la programmation de la saison qui propose 28 spectacles* et une constellation de têtes d’Affiche : de Michel Fau à Michel Sardou et Nicole Croisille dans « N’écoutez pas Mesdames S O U S

L A

P R É S I D E N C E

D E

g Une constellation d’étoiles en scène Niels Arestrup, Edouard Baer, Laetitia Casta, Richard Berry, Sylvie Testud, Éric Elmosnino, Guillaume Galienne, Sociétaire de la Comédie Française, François Berléand, Nicole Croisille, Michel Sardou, Vincent Dedienne et quelques autres non moins connus. Le 29 octobre, l’immense comédien et metteur en scène Michel Fau sera Georges Dandin, sur la scène du Grimaldi Forum, et pour notre bonheur reviendra en Principauté en clôture de saison, le 18 mai, dans Trahisons d’Harold Pinter, face à lui Roschdy Zem, pour la première fois à Monaco. L’Institut Audiovisuel proposera dans le cadre Théâtre et cinéma : Le Carrosse d’or de Jean Renoir. A signaler, le lundi 7 décembre, une première au TPG : Une pièce jouée en langue anglaise « How to become a Parisian in one hour », conçue et interprétée par Olivier Giraud. g Lever de rideau de la saison 2020-2021 sur Monica Bellucci… « Un jour, j’écrirai mon autobiographie, je voudrais l’écrire moi-même afin de mettre les choses au clair. Il y a eu tellement de mensonges dits sur moi… » (Maria Callas). En lever de rideau, le jeudi 15 octobre, le public découvrira pour la première fois sur les planches monégasques, la star italienne Monica Bellucci, seule en scène dans le rôle de Maria Callas, évoquant Lettres et Mémoires, textes et mise en scène : Tom Wolf. « De

S . A . S .

jeudi 15 octobre - 20h30

L A

P R I N C E S S E

S T É P H A N I E

SAISON 2020/2021 SPECTACLE AU GRIMALDI FORUM

N° 198 • Octobre 2020

g « La Souricière » : d’après Agata Christie Londres. Un meurtre vient d’être commis... L’émotive Mollie et l’ordinaire Giles Ralston ouvrent une pension de famille quand une tempête de neige les immobilise avec leurs cinq pensionnaires : la détestable Madame Boyle, l’espiègle Christopher, le rigoureux Major Metcalf, l’étrange Mademoiselle Casewell et le fantasque Monsieur Paravicini, quand le méticuleux inspecteur Trotter vient leur annoncer que le meurtrier est l’un d’eux. La Souricière est à l’affiche à Londres depuis 1952… Le mot du metteur en scène, Ladislas Chollat « J’aime faire le grand écart entre les univers, les écritures. Un exercice excitant et périlleux tenté avec la complicité d’Alain Leleu qui signe l’adaptation, réveille l’histoire en en faisant ressortir l’humour ! » (Jeudi 22 octobre) g Molière, Lully et « George Dandin », alias Michel Fau, sur la scène du Grimaldi George Dandin ou le mari confondu, est un des trois spectacles donnés sur la scène de la salle des Princes. La mise en scène est l’œuvre de Michel Fau (on ne présente pas !). Le jeudi 29 octobre le comédien et metteur en scène sera entouré de 4 chanteurs et 8 musiciens. Direction musicale Gaëtan Jarry. Costumes griffés Christian Lacroix. «… Molière nous conte que le mariage est un marché dans lequel l’amour n’a pas de part puisque Dandin en épousant Angélique de Sotenville, a échangé un titre contre sa fortune - et pourtant le marié s’acharne à revendiquer l’amour et la fidélité de sa femme. Dandin représente la bourgeoisie commerçante ridiculisée par la noblesse ruinée, mais aussi par ses valets grotesques et avant tout par lui-même ! » (Michel Fau). * La capacité d’accueil est actuellement réduite à 168 places, afin de respecter les règles de distanciation sociale recommandées par le Gouvernement Princier. La direction espère élargir cette jauge au fil de la saison, afin de se rapprocher des 378 places habituelles. Les abonnements ne seront disponibles qu’en janvier, le temps de voir l’évolution de la situation sanitaire.

☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27 LIVRE

L'histoire d'une marque unique commence au Salon de Paris 1984 Tavecout la présentation d’une

jeudi 29 octobre - 20h30

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE - TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

12

son enfance modeste à New-York aux années de guerre à Athènes, de ses discrets débuts à l’opéra au sommet d’une carrière planétaire jalonnée de scandales et d’épreuves personnelles, de l’amour idéalisé pour son mari à sa passion enflammée pour Onassis, ce récit est l’histoire vraie derrière la légende Maria Callas… »

petite voiture de sport à moteur de Golf GTI, la Venturi.Conçue et réalisée par deux passionnés, Claude Poiraud, le technicien, et Gérard Godfroy, le designer, la voiture plaît immédiatement. Venturi GT à la française raconte l'histoire hors du commun de cette marque française, née au milieu des années 1980, et dont les voitures se hissèrent d'entrée au niveau des meilleures GT et se mesurèrent ensuite en circuit aux marques les plus prestigieuses.Au-delà de cette magnifique histoire de machines, l'auteur Pierre Daubrosse fait revivre, au jour le jour, une passionnante aventure humaine, ponctuée de drames et de coups de cœur jusqu’ au début de l’an 2000. Fin de la première existence de Venturi. Début 2000, la marque est rachetée par Gildo Pallanca Pastor. Et c’est donc en Principauté que s’écrit depuis le développement quotidien de Venturi, sous les coups de crayon de Sacha Lakic… à qui l’on doit aussi l’étonnante Voxan Wattman…. De quoi écrire un autre livre sur la seconde vie du groupe Venturi. (P.Y.R.) g "Venturi, GT à la française. Pierre Daubrosse. Editions ETAI. 176 pages. 280 illustrations. Prix 49,00 €


64 œuvres de Joan Mirò à Villa Paloma

Effeuillage littéraire...

ernière minute : Adieu à Denis Tillinac, un écrivain qui avait la France chevillée au cœur et ne mettait pas sa plume dans sa poche pour la défendre… Denis Tillinac a écrit de beaux romans teintés de mélancolie, mais toujours forts de « Maisons de Famille » à « Rue Corneille » _________________

C

aroline Pigozzi, écrivain et grand reporter à Paris Match suit l'activité de l'Eglise de Rome depuis plus de vingt-cinq ans. Depuis l’élection du Pape François en 2013, Caroline Pigozzi l’a accompagné dans 28 pays…Prix de la Fondation de la presse écrite, auteur de nombreux ouvrages sur la religion catholique, elle a préfacé l'ouvrage du Saint-Père Paroles en liberté (Plon- Renaissance), écrit avec le Jésuite Henri Madelin Ainsi fait-il (Plon). Ces 222 pages de paroles de Jorge Mario Bergoglio, sont celle d’un pape venu d’Amérique Latine, un pape peu conformiste qui exprime ses pensées avec une grande liberté de ton… _____________________________________ « François en poche – Les pensées du Pape » - Carole Pigozzi (Cherche Midi)

L

© Photo DdC / Manuel Vitali

E

g Une visite commentée par Joan Punyet Miró, petit-fils de Joan Miró C’est un petit-fils, visiblement ému, qui dans sa jeunesse a bien connu l’artiste, l’a observé, l’a écouté, puis partagé sa passion, qui en amont de la visite rappelait à la presse : l’amour de la liberté de l’homme Mirό, sa lutte pour la défendre «Pendant la première guerre mondiale, la guerre civile en Espagne, même sous les bombes nazies il n’a jamais cessé de peindre. Aujourd’hui, face à ce coronavirus, on annule, reporte des événements artistiques partout dans le monde, aussi je crois qu’il faut faire comme Mirό, aller au-delà de nos limites. C’est pourquoi j’ai tenu à ce que cette exposition ait lieu ». A la fois sensible et rebelle, ces forces qui pourraient paraître contradictoires ont conduit le peintre à créer un langage très personnel qui a fait de lui, pour ses admirateurs comme pour ses détracteurs, un des artistes le plus influents du XXème siècle. g « Un tableau que mon grand-père a peint ici, revient ici : 90 ans plus tard ! » C’était en 1932 : Le parcours met particulièrement en lumière la création du Ballet Jeux d’enfants, dont Joan Miró conçut décors et costumes en 1932 pour la compagnie des Ballets Russes de Monte-Carlo, à travers un petit film d’époque où l’on voit l’emplacement du tableau sur la scène de l’Opéra Garnier… Mais cette exposition va bien-au-delà, on découvre les oeuvres radicales et moins connues des années 1960-70. Miró, La peinture au défi raconte l'inlassable persistance de l'artiste à se renouveler jusqu’à la fin de sa vie, à Palma de Majorque, le 25 décembre 1983. g Une huile sur bois de 1973, mise aux enchères au profit de la Fondation Albert II « Cet arbre est aussi vivant que les animaux. Il a une âme, un esprit. Ce n’est pas un tronc et des feuilles. J'ai l'impression d'être une plante, mes racines sont dans cette terre. La terre, la terre, rien d'autre que la terre. Quelque chose qui est plus fort que moi. » (Joan Miró dans Raillard Conversaciones con, 1993). Cette citation, à elle seule nous éclaire sur l’attachement réel de Joan Miró, à la terre, à la nature. C’est une des raisons qui on motivé son petit-fils à faire un acte concret au nom de son grand-père en faveur de la protection de l’environnement. g Exposition « Mirό, La Peinture au défi ». A la Villa Paloma, jusqu’au 25 octobre. Tous les jours de 10 heures à 18 heures. (Entrée 6 Euros. Chaque mardi, entre 12h30 et 14h, entrée gratuite et visites guidées) BEAU LIVRE

Viva Pedro : Los hermanos Rodriguez

F

in de la série écrite par Serge Dubois pour rendre hommage à l’ancien circuit de Spa-Francorchamps et aux vainqueurs des Grand Prix de Belgique qui s’y illustrèrent. C’est en 1970 en effet qu’eut lieu le dernier Grand Prix disputé sur l’ancien circuit de 14,100 km. Il vit la victoire du flamboyant pilote mexicain Pedro Rodriguez. L’occasion de se remémorer des étoiles filantes du sport automobile des années 60 ; Les frères Rodriguez. Deux gamins qui damaient le pion aux Ferrari d’usine aux 24h du Mans. Ils s’appelaient Pedro et Ricardo* Rodriguez de la Vega ; Rien à voir avec Don Diego de La Vega, mythique justicier sorti de l’imagination de Johnston McCulley. Plus connu sous le nom de Zorro !A travers ces pages nous revivons les plus beaux succès de Pedro. Notamment sur la mythique piste de Spa. Laissez vous emporter par le bruit des moteurs, l’héroïsme des pilotes et les superbes clichés des meilleurs photographes de l’époque. L’auteur passe en revue tous les Grand Prix de la saison ’70 et la plupart des épreuves d’endurance, dont les 24 heures du Mans qui virent la première victoire de la marque Porsche. Superbe livre, préfacé par l’ancien pilote de F1 Jackie Oliver. Vainqueur également des 24h du Mans.

Le Ray

D

par Viviane Le Ray

’exposition Mirό, La Peinture au défi, réunit à la Villa Paloma, une soixantaine d’ oeuvres importantes de l’artiste Catalan, parmi lesquelles 3 sculptures, des collages, des dessins. Une exposition réalisée à l’initiative de la Fondation Albert II, dans le cadre de la 4ème édition de l’événement Planetary Health, dédié cette année à l’Océan, mais aussi à la Terre et l’Humanité… Cette présentation véritablement exceptionnelle a été possible grâce l’Estate Joan Mirό, Joan Punyet Mirό (photo), petit-fils de l’artiste, et la Galerie Gmurzynska en collaboration avec la Successiό Mirό et la Fundaciόn Mapfre, sans oublier la direction de la Villa Paloma : non prévue au calendrier du NMNM, elle a été montée en un temps record.

par Viviane

n 1944, le célèbre photographe de mode et portraitiste Cecil Beaton pendant son séjour parisien, fréquente tout un cercle du monde de l’art. La guerre terminée, il travaille pour le cinéma. En 1946, il s’envole pour New York où il croise une femme qu’il avait rencontrée une seule fois, dix ans auparavant : Greta Garbo, il en tombe éperdument amoureux. La Divine, se livre sans mystère à son adorateur qui nous révèle son vrai visage. Défilent dans le journal très intime de ce dandy so british: de Gaulle, Churchill, Colette, Cocteau, Picasso, Gide, Gertrude Stein, Chaplin, etc. Un ouvrage enrichissant du début à la fin… _____________________________________ « Les Années heureuses » - Cecil Beaton - (Les Belles Lettres)

L

’oeuvre de Robert Doisneau (19121994), 450 000 négatifs, ne cesse d’être redécouverte. On connaît ses images d’écoliers aux doigts tachés d’encre, ses amoureux de l’Hôtel de Ville, son Paris éternel. On connaît moins ses portraits d’artistes. Pourtant Doisneau a arpenté les ateliers d’artistes pour livrer des portraits, commandés par divers journaux et revues. Utrillo, Picasso, Braque, Léger, Dubuffet, Niki de Saint-Phalle, Duchamp voisinent au gré de 90 clichés. Certains joueurs, d’autres volontiers poseurs, ou plus distants. L’ouvrage est présenté par le critique de cinéma, historien, Antoine de Baecque. (Sortie le 14 octobre) _____________________________________ « Robert Doisneau, un artiste chez les artistes » (Flammarion)

P

ierre Mourange, 52 ans, docteur et directeur d’une maison de retraite près de Paris, père et mari lointain, tombe un jour sur un revolver dans le cabinet de leur thérapeute familial. Par curiosité, il le prend et y laisse ses empreintes. Le soir même, le psychanalyste s’en sert pour se suicider, faisant de son patient un coupable tout trouvé. C’est du moins ce que va vouloir prouver l’inspecteur Guise, petit homme limité mais hélas pugnace ! Pierre Mourange devrait s’inquiéter, mais après tout, entre la l’EPAHD et la Santé, la différence est-elle si évidente ? OUI car dans la vie, il y a Camille, le frère de cœur, écrivain flamboyant, célibataire amoureux de l’existence qu’aucune injonction à manger bio, faire du sport et honnir le whisky ne pourrait arrêter, il y a « les hiboux », un ancien juge discret, et ingénieur spécialisé dans le piratage des réseaux d’Etat. L’affaire loin d’abattre le héros, lui rappellera qu’il peut aimer encore. Emotion, style, et humour… _____________________________________ « Que sont nos amis devenus ? » - Antoine Sénanque (Grasset)

C

(P.Y.R.)

* Ricardo a trouvé la mort en piste très jeune, fin 1962. Pedro en juillet 1971

g "Viva Pedro". Serge Dubois. Editions Sergio Leone. Reliure souple. 240 pages. Plus de 500 photos. Prix 40 euros

e livre va bien au-delà d’un roman, il révèle au grand jour la sensibilité de l’homme secret à des années lumière de l’homme public qui arpente les plateaux de télévision (pas toujours les meilleurs !) mais toujours un grand sourire aux lèvres… Franz-Olivier Giesbert, à peine caché derrière Diane la narratrice, dénonce l'évolution (vraiment une évolution ?) de notre société. L'action se déroule dans une dizaine d'années, c’est l’histoire de Diane, et Antoine Bradsock, écrivain octogénaire, atteint d'un cancer qui rêve de « finir en beauté ». Au fil de cet amour (33 jours) on découvre des sectes de toutes sortes, des règlementations qui limitent toujours plus la liberté d'expression, pendant que, dans les rues, les esprits s'échauffent et les manifestations se multiplient. S'il faut à tout prix une morale à ce roman (Mais, est-ce bien un roman ?) c'est celle de la citation de Boileau en exergue : « Il faut rire avant d'être heureux, de peur de mourir avant d'avoir ri ». _____________________________________ « Dernier été » - Franz-Olivier Giesbert – (Gallimard) N° 198 • Octobre 2020

13


SPORT & LOISIRS VOILE • La 9ème édition partira des Sables d'Olonne le 8 novembre : Alexia Barrier sera sur la ligne de départ, avec tout son enthousiasme...

Vendée Globe, la veille d'un rêve par Pierre-Yves Reichenecker

L

SPORT

e 9ème Vendée Globe de l’histoire partira des Sables d’Olonne, traditionnel port de départ depuis la première édition en 1989, le dimanche 8 novembre. Le coup de canon sera donné à 13h02 par Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France. Le vainqueur du Tour du monde en solitaire et ses premiers poursuivants seront attendus de retour en Vendée à partir de la mi-janvier 2021. Entre 70 et 100 jours de mer. Seul, sans escale, sans assistance ! Ils seront 33 skippers cette année à prendre le départ du tour du monde. Il n’y en a jamais eu autant. 37 marins avaient déposé une candidature. Absentes de la dernière édition, les femmes reviennent en force en 2020 avec 6 participantes, un record. 18 skippers s’attaqueront au tour du monde en solo pour la première fois. Les plus expérimentés sont Alex Thomson et Jean Le Cam, au départ de leur 5e Vendée Globe.

g Femme et débutante, Alexia Barrier à la barre de TSE – 4myPlanet Alexia nous vous en parlons depuis plus de 10 ans dans La Principauté. Nous la suivons d’un bout à l’autre de la planète. Depuis le 11 janvier 2010. Ce jour-là tous les enfants de la Principauté étaient sur les digues de port Hercule, venus pour l’encourager. Sa prochaine escale allait être Cape Town en Afrique du Sud… « Depuis j’ai couru 17 courses Transatlantiques, et navigué avec les skippers les plus connus: Poupon, Peyron, Arthaud… Peut-être que vous ne les connaissez pas mais dans mon monde ce sont les Di Caprio, ou Angelina Joly… Ce sont des personnalités dans mon univers !» «J’ai pu acquérir le mythique Pingouin grâce à l’aide d’amis courageux. Ce bateau à 20 ans, il a été construit en 1998 pour une femme. Il a fait 6 tours du monde, dont 4 Vendée Globe. Le Pingouin s’appelle maintenant 4myplanet, le nom de mon association pour la préservation des Océans créée en 2010. Alors, ce n’est peut-être pas le bateau le plus rapide, ni le plus moderne, par contre il est robuste et connaît la route… ». C’était en mars 2018. Depuis Alexia a écumé les océans, gagnant de course en course le droit d’être au départ du Vendée Globe. Il faut faire ses preuves pour être admis au départ. Se qualifier. C’est fait. Haut la main. g Le partenaire de la dernière minute Participer au tour du monde à la voile, ça coûte cher. Son talent et sa volonté ont convaincu les dirigeants d’une grande société installée à Sophia Antipolis. Il y a un peu plus de deux mois. TSE, un des principaux acteurs indépendants français de l’énergie solaire en France, devient le partenaire majeur du projet de notre navigatrice pour le Vendée Globe 2020-21. L’Imoca 4myplanet devient ainsi TSE – 4myplanet. C’est la Méditerranée qui se lance dans l’aventure. Alexia est d’ici. TSE à Sophia Antipolis. La société Biotronik et le Département des Alpes Maritimes sont partenaires depuis un moment déjà. Le 06 s’affiche fièrement sur la coque. Une quarantaine d’autres entreprises font partie du Club 4myplanet. Ce Business Club réunit des TPE, PME, particuliers, écoles et institutions avec un ticket d’entrée à 3000€. Ainsi, le Vendée Globe devient accessible au plus grand nombre d’entrepreneurs, d’aventuriers et de personnes respectueuses de l’environnement et des océans. Les partenaires techniques sont fidèles depuis le premier jour, notamment La Cambuse, Gréement Courant ou Catalano shipping.

g Vivre seule en mer n’est pas du tout pareil que vivre confinée à terre ! « Je passe des jours voire des semaines, seule à bord de mon voilier de course. Il mesure 60 pieds (18 mètres 24) c’est un monocoque, comme tous les bateaux du Vendée Globe. Il fait partie de la classe IMOCA. » La taille de mon appartement est bien plus grande que celle de mon espace de vie dans le bateau. Soit 35m2 pour le premier (sans terrasse ni balcon) et 8m2 pour le second avec un extérieur avec vue imprenable. » « Quand j'étais en route le 31 mai (2010) pour retrouver Monaco, j’ai vécu une expérience unique lors de mes derniers moment en mer de ce voyage. Alors que je dormais, soudain j’entends un grattement à l’étrave de mon bateau. Deux globicéphales étaient en train de se frotter à mon bateau, ils voulaient me dire quelque chose. J’étais proche des îles Baléares, une maman globicéphale était en train de donner naissance, 100 mètres à l’avant de mon bateau. Les autres mammifères de cette tribu nageaient autour d’elle pour la protéger. C'est la dernière image que j’ai gardé dans mon cœur avant de rejoindre la Principauté ».

14

N° 198 • Octobre 2020

© Photos DR

g Navigatrice pour la science... « Maintenant je suis certaine de quelque chose, je ne suis pas seulement une navigatrice, je suis une navigatrice et un outil pour la science. » Un jour de juin, « j’arrive en Europe, au départ des Etats-Unis, à la voile… pour la première fois je ne me suis pas rendu compte que j’approchais des côtes de part ce phénomène vraiment spécial, la magnifique odeur de la terre. J’ai su que j’approchais de la terre à cause de la tonne de déchets, d’ordures et de plastiques qui flottaient à la surface de l’eau !!! Je ne pouvais plus être seulement une navigatrice. Il fallait que j’agisse. ».« Je prends la décision de collecter des données in situ en surface. Je vais prendre des données de température et salinité. J’ai finalement eu des supports incroyables pour cette aventure, S.A.S. le Prince Albert II de Monaco et sa Fondation, l’Institut Océanographique, le Ministère de la recherché en France, le Ministère de l’Education à Monaco… Jean-Victor Pastor et le Yacht Club de Monaco. Plus d’1 millier d’enfants de Monaco et de Menton me suivaient dans ce challenge! » « L’Agence Internationale des Energies Atomiques de Monaco, m’a demandé de rapporter des échantillons d’eau de mer… pour comparer la concentration de cette substance radioactive que l’on trouve à l’état naturel à la surface de la mer ».

g Aller au bout d’un rêve « Quand j’étais jeune, j’étais basketteuse professionnelle. Ou presque… en fait, je jouais en équipe régionale… j’avais 12 ans. Un jour quelqu’un m’a dit « Alexia tu es trop petite pour jouer au basket ball… » Mon rêve alors s’effondre. Heureusement j’en avais un autre, un rêve que je gardais alors secret… Cette fois-ci je garde ce rêve pour moi. Personne n’aura l’opportunité de pouvoir détruire celui-là » !


FORMULE 1 • Face à cette période difficile de la mythique Scuderia, le pilote monégasque demeure toujours optimiste pour l'avenir

Charles Leclerc et la crise Ferrari par Alan Parker-Jones

Q

g Le pilote monégasque reste confiant à la veille du Nurburgring Malgré cela, Leclerc - après avoir terminé une sixième prometteuse à Sotchi - demeure toutefois optimiste pour l'avenir. Le résultat est venu après que Ferrari ait procédé à une mise à jour aérodynamique pour le GP de Russie, soulignée par une nouvelle aile avant et des plaques d'extrémité d'aile arrière modifiées. Leclerc a déclaré que ce n'était pas une augmentation directe du temps portable, mais que cela rendait la voiture plus stable. "Cela m'a aidé à en tirer davantage", a-t-il déclaré. Le patron de l'équipe Mattia Binotto a ajouté: "C'est tellement serré au milieu de terrain que ces petits pas peuvent faire une grande différence." Selon Leclerc, une "mise à jour plus importante" est désormais prévue au Nurburgring, et des sources rapportent que le développement du titre cette fois sera un nouveau plancher. Si cela fonctionne également, les modifications apportées au diffuseur seront les suivantes à être experimentés. Lorsqu'on lui a demandé si la mise à jour de Sotchi était efficace, Leclerc a répondu : "Certainement. Nous avons

© Photo le10sport.com

u'est-ce qui se passe chez Ferrari ? Charles Leclerc est le premier à se poser la question. Débarquer à Maranello c'était le rêve de sa vie. L'année dernière, grâce à une voiture assez compétitive, il avait confirmé toute sa valeur par ses résultats. Mais tout d’un coup, cette année, la Ferrari est précipitée dans la pire crise de sa longue et glorieuse histoire. On n'imagine même pas Ferrari gagner cette saison. L'année dernière, Ferrari remportait 3 courses de suite : Spa, Monza et Singapour, mais en ce début d'année 2020 leur moteur a été jugé illégal. Retour en arrière pour Ferrari qui a eu un impact négatif aussi pour Alfa Romeo et Haas toutes deux équipées du moteur Ferrari - mais ça reste un des seuls points faibles de ces écuries, qui pourraient s'en sortir avec les budgets plafonnés. L'équipe dirigeante doit-elle être entièrement remplacée ? Beaucoup semblent le penser. Et en effet, Mattia Binotto minimise les problèmes en disant tout miser sur 2022. Faut-il pour autant sacrifier à ce point 2 saisons ? Hormis les pilotes, tout est à revoir et on peine à croire que cette équipe pourra construire une voiture compétitive en 2022... apporté plusieurs nouvelles pièces ici et nous préparons une mise à jour plus importante pour la course en Allemagne. Donc, c'est mieux." g Mick Schumacher dans le viseur de l'écurie de Maranello Afin d'évaluer leur potentiel en vue d'une éventuelle titularisation la saison prochaine en F1, chez Alfa Romeo ou Haas, Ferrari va tester d'ici la fin de la saison trois pilotes membres de son académie, et notamment Mick Schumacher fils du mythique Michael. Il est actuellement leader du Championnat de F2 avec 191 points. L'Allemand sera au volant dès le prochain Grand Prix, celui de l'Eifel, au Nürburgring (11 octobre), lors de la première séance d'essais libres le vendredi. Il pilotera l'Alfa Romeo d'Antonio Giovinazzi. "Nous croyons beaucoup en notre académie, qui a déjà prouvé sa valeur avec Charles Leclerc, un pilote sur qui la Scuderia va bâtir son avenir à long terme", a commenté Laurent Mekies, directeur sportif Ferrari et directeur de la Ferrari Driver Academy.

WILLIAMS

La dernière écurie familiale passe la main

© Photo DR

FORMULAIRE D’ABONNEMENT Je souhaite souscrire un abonnement à La Principauté pendant :

1 an (soit 11 numéros)

€ 40* 40*

5 ans (soit 55 numéros)

€ 100* 100*

3 ans (soit 33 numéros)

€ 20* 20*

2 ans (soit 22 numéros)

€ 60* 60*

ABONNEMENT

I

l était le dernier des Mohicans : Frank Williams dans son fauteuil à roulette depuis un accident sur une route du Var en 1986. Elle était Pocahontas : Claire Williams – la fille de Frank- La seule femme qui dirigeait le team. Ils étaient les derniers des « garagisti ». Frank Williams a appartenu fièrement – et l’a revendiqué – à cette catégorie de « garagistes », ces artisans anglo-saxons de la F1 comme les nommait avec un certain dédain Enzo Ferrari. Brabham, Tyrrell, McLaren, Lotus, March, Jordan, Surtees…les équipes anglo-saxonnes représentaient déjà la majorité du plateau de la F1 à la fin des années 60 et au début des années 70, mais si elles construisaient leurs propres châssis, avec des méthodes encore très artisanales, elles devaient se fournir auprès d’autres motoristes pour propulser leurs monoplaces, moyennant de nombreux bricolages pour adapter les machines. Repco, Matra, et surtout Cosworth à partir de 1967 motorisent ces artisans. 1969, les débuts en F1 et la galère ! Pendant de nombreuses années. Une première victoire en 1979. Et puis des titres (9) constructeurs et pilotes et des drames aussi, avec les accidents mortels de Piers Courage et Ayrton Senna. Avec le retrait de la famille Williams, qui a vendu l’équipe au fonds américain Dorilton Capital, c’est une page qui se tourne définitivement dans l’histoire de la Formule 1. Père et fille ont quitté le paddock à la fin du Grand-Prix d’Italie en septembre. ( P.Y.R.)

* pour l’étranger (dehors Monaco et France) ajouter +50% ; Dehors Europe : + 100%

Prénom Nom Adresse

Ville Date Signature

Bon a retourner, accompagné du chèque à l’ordre de Global Media Associates Sas à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “Le Beausoleil de Monaco” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

N° 198 • Octobre 2020

15


ÉTAPE DE RÊVE À JULIÉNAS!

Calme et gourmandise au cœur du Beaujolais

Alain BLETON

La Rose Juliénas

Ancienne Place du Marché F - 69840 Juliénas

+33 4 74 04 41 20

www.chez-la-rose.fr info@chez-la-rose.fr Christine et Alain Bleton et leur équipe vous accueillent dans le pittoresque village viticole de Juliénas. Tombés sous le charme il y a quelques années, c'est finalement en 2017 qu'ils achètent l'Hôtel-Restaurant “Chez La Rose” et concrétisent ainsi leur rêve de mise au vert. Désormais rebaptisé “La Rose”, l'HôtelRestaurant propose 11 belles chambres aussi apaisantes que confortables où vous prendrez plaisir à vous reposer.

16

N° 198 • Octobre 2020

Après un passage à l'Hôtel du Rhône à Genève, la Poularde Bressane à Grenoble où il obtient une Etoile au Guide Michelin, il fut ensuite le Chef Exécutif de l'Hôtel Richemond à Genève. Il devient en 1990 Responsable du restaurant gastronomique de l'Ecole des Arts Culinaires et de l'Hôtellerie à Ecully, créé et géré par son Maître, Paul Bocuse. En 1993, son parcours se poursuit ensuite à Monte-Carlo au Métropole Palace Hôtel, pour le plus grand plaisir des gourmets de la Riviera. Puis de retour à Genève en 2001, il accède au poste de Chef des cuisines pour un palace genevois avant de s’installer à Juliénas.

La Table d’Alain Bleton et La Petite Rose vous offrent des menus inspirés des produits de la région en harmonie avec les saisons. Tous deux professionnels de l'hôtellerie-restauration de luxe, Christine et Alain Bleton mettent tout en œuvre pour que votre séjour reste un inoubliable souvenir avec un excellent rapport qualité/prix. Ne cherchez plus, vous avez trouvé la bonne adresse ! En saison estivale, terrasse intérieure et piscine.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.