La Principauté Novembre 2022

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; vers un Plan

Estrosi, Maire de Nice et Président de la Métropole Nice Côte d'Azur

trémie de Cap d'Ail se traite d’Etat à Etat"

Novembre 2022Le premier journal d'actualité de Monaco www.laprincipaute.net Photo © Olivier Huitel ☞ FINANCE • LES BANQUES CENTRALES SONT-ELLES ALLEES TROP LOIN DANS LA GESTION DES TAUX ? • PAGE 8 La Principauté € 2 Année XXIII • Numéro 221 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42 • Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html Dossier Spécial "La
Christian
Mobilité
National ?

Mobilité : les élus demandent

Les difficultés de circulation à Monaco renforcent le danger d’une baisse d’attractivité pour les pendulaires

Le dossier de ce journal concerne notam ment le projet de tunnel à une voie et l’aménagement du carrefour dit « de l’hôpital » à la sortie Ouest de Monaco sur la commune de Cap d’Ail. Un exemple concret dans la problématique de la mobilité. L’objectif récurrent est de fluidifier la circulation dans un contexte d’augmentation du trafic. C’est un symbole des difficultés de circulation à Monaco, à ses entrées et sorties avec une irritation croissante des résidents et le dan ger d’une baisse d’attractivité pour les pendulaires et les touristes, sans oublier un risque réel pour la sécurité des utilisateurs. Ce dernier argument d’ailleurs est monté en force dans les discussions et décisions à adopter. Ce type de chantiers, largement financé par la Principauté, est toujours complexe car un Etat indépendant doit travailler avec des com munes et une métropole régionale française. On constate des difficultés d’harmonisations réglementaires et parfois la nécessaire prise en compte de ressentis divergents des avan tages et des inconvénients. On perd donc du temps, trop de temps. C’est bien l’avis - en tout cas - des élus qui ont fait de la mobilité, après le logement, la priorité de la fin de la mandature et sans doute de l'mminente cam pagne électorale.

g Passer à la phase des réalisations

Le message du Conseil National est clair, il faut en finir avec la multiplication d’études mettant à jour d’autres études et passer aux décisions et réalisations. Sur ce dossier précis on constate l’opposition du Maire de Cap d’Ail, mais aussi la nécessité d’études complémentaires, alors que

dans le même temps - et pour au moins 18 mois - à l’Est de Monaco des travaux de maintenance des réseaux d’eaux sur la commune de Roquebrune-Cap Martin vont provoquer des per turbations importantes de circulation de et vers Menton. Les élus traduisent la montée des mécontentements de la population qui a l’impres sion de vivre entre deux chantiers dans un bou chon permanent. Pour le Gouvernement on ne peut demander de nouveaux chantiers, estimant qu’il y en a déjà trop…

g Différence d’approche Mais il y a surtout une différence d’approche pour la mobilité, tout comme pour le logement. Le poli tique se heurte à la technique. Le Gouvernement met en avant la difficulté de trouver des terrains et des projets techniquement réalisables. D’où la nécessité d’études et parfois l’obligation de renon cer, face a des difficultés inattendues. Les élus estiment que quand on veut on peut et mettent en avant une absence de volonté politique estimant parfois que la multiplication des études est un prétexte qui permet à l’Exécutif de tergiverser pour repousser les décisions ou ne pas en prendre. Une position bien exprimée par le Rapporteur du budget Balthazar Seydoux : « Il est essentiel de mettre en œuvre, aujourd’hui, des solutions de réelle transformation, en profon deur, de notre mobilité urbaine. Au terme de nos débats, je voterai ce Budget Rectificatif. Pour autant, j’attends des réponses claires, des déci sions qui ne consistent pas simplement dans le lancement d’études ou le lancement d’enquêtes, mais des projets concrets proposés à notre Assemblée et des projets rapidement réalisables notamment en ce qui concerne le logement.»

g L’inventaire de Guillaume Rose

Guillaume Rose - lors du vote du budget - a bien résumé la problématique : « Alors quand ce plan logement se retrouve raboté, doucement mais méthodiquement, quand on découvre soudaine

ment que le Bel Air est construit sur un terrain en pente et devant un hôpital et qu’on fait mine de s’en étonner, quand on se rend compte subite ment que l’opération Evos ne conviendrait plus, quand on bloque les opérations Nathalie et Grande Bretagne pour des raisons auxquelles on aurait pu penser avant, lorsque le Gouvernement nous dit qu’il n’y avait pas de chemin, les Monégasques ont-ils tort de penser qu’il n’y avait sans doute pas de volonté ? En termes de mobi

Circulation et logement sur fond de campagne électorale...

DOSSIER

un peu plus de 2km2 de superficie qui – entre citoyens et résidents - hébergent près de 40.000 habitants, Monaco est de loin le pays avec la plus haute densité de population de la planète et ne cesse d’accroitre sa capacité d’accueil. Et cela - à partir surtout des années 60 - soit à la verticale, en bâtissant des immeubles de plus en plus hauts, soit à l’horizontal, en gagnant du territoire sur la mer, poussé par un prix de l’immobilier extrêmement élevé, à son tour boosté par une fiscalité très avantageuse capable d’attirer des résidents fortunés de toute la planète (exception faite pour les Français et les Américains). Sur ce petit territoire existent actuellement plus de 40 chantiers, tant publics que privés, qui forcément contribuent à perturber la circulation. Mais il suffit de se promener en ville pendant les week-end, hors saison et en l’absence d’évène ments majeurs, pour se rendre compte que - malgré sa haute densité - les problèmes de la circulation ont leur origine ailleurs. En fait, chaque jour ouvrable déferlent sur ce petit territoire environ 100 000 travailleurs pendulaires qui s’ajoutent à la population résidente et à l’ininterrompu flux touristique. Ainsi, avec une régularité qui risque de s’intensifier, la circulation à Monaco est souvent bloquée par des embouteillages inextricables. Malgré tous les efforts déployés, qui se sont multipliés au fil des années (covoiturage, vélos, trains, parkings de dissuasion, etc.) la question semble encore loin d’être résolue… Car le problème se présente notamment pendant les heures creuses de la journée, à l’entrée et à la sortie de la ville. Et la solution ne peut pas être – bien sûr – la réduction du nombre des salariés qui travaillent à Monaco, mais plutôt de réduire le nombre et la durée de leur trajet pour se rendre sur leur lieu de travail, ou au moins de le facili ter et de le rendre le plus rapide possible. Pour ce faire, on peut agir sur trois axes principaux. Le premier est la fluidification des voies d’accès et de sortie situés sur le territoire des communes limitrophes, à travers la réalisation d’infrastructures capables d’absorber et de dispatcher des volumes de trafic croissants. D’où l’indispensable nécessité de tisser des relations très étroites avec les autorités locales françaises, comme c’est le cas de la trémie de Cap d’Ail, sur laquelle se focalise ce mois-ci notre dossier. Deuxième axe : implanter davantage le télétravail, là où c’est faisable. Troisième axe : loger le plus grand nombre de pendulaires à peu de distance de Monaco, comme cela a déjà en partie été fait, en construisant des immeubles près de la frontière au frais de l’Etat monégasque, comme le demande depuis des années le Patronat local. Ce dernier pourrait – d’ailleurs - aussi encourager les entreprises à investir dans l’acquisition d’immeubles existants pour loger leurs salariés… La mobilité et le logement sont les sujets qui - comme volcans en sommeil peuvent se réveiller d’un moment à l’autre – émergent régulièrement et de façon récurrente dans les débats en séance publique entre les élus et le gouvernement, en créant souvent des frictions, comme manifestés clairement par le silence éloquent du Ministre d’Etat pendant le vote du dernier budget rectificatif. Ces questions reviendront sans doute en exergue lors du vote du prochain budget primitif, qui coïncidera avec une campagne électorale à son sommet et qui pour l’instant a été lancée seulement par une liste. Une liste qui se veut unitaire, née en raison de l’urgence sanitaire pandémique et conçue par l’ancien président du Conseil national. Là où la Covid semblerait ne plus faire trop peur et le régisseur de cette opération unitaire désormais transféré vers une autre mission, on s’interroge sur l’utilité d’un tel rassemblement unitaire. Avec seulement 24 candidats pour 24 sièges, pourquoi les Monégasques iraient-ils voter ? Seulement pour établir – à travers le panachage - qui obtiendra le plus de votes ? Et comment le Conseil de l’Europe réagira-t-il si devait s’avérer une telle hypothèse ? Toutefois, d’autres listes concurrentes semblent se profiler à l’horizon (pas par hasard). Dans ce cas là, la question demeure toujours la même : ces dernières vont-elles parvenir à recruter tous les candidats nécessaires ? Affaire à suivre.

Avec

2 N° 221 • Novembre 2022
DOSSIER SPECIAL
L'EDITORIAL
© Photo DR

demandent de passer à l’action

"C'est un sujet d'Etat à Etat qui doit répondre à des exigences de sécurité"

g Monsieur le maire, vous avez été le rappor teur - devant le conseil de la Métropole Nice Cote d’Azur - du projet des travaux à la sortie de Monaco sur le territoire de la commune de Cap d’Ail. Considérez-vous ces chantiers comme indispensables, et pourquoi ?

lité, si nous pouvons entendre que travailler avec la France est compliqué, pour la plus grande souffrance des pendulaires, qui vivent tous les jours un chemin de croix de plus en plus long, nous ne voyons cependant rien vraiment sortir même en Principauté. Ah si ! La gratuité des bus, accouchée au forceps par le Conseil National, dont le Gouvernement programme et proclame déjà la mort à peine née, en plein pic de circula tion. Nous ne vous lâcherons pas, Mesdames et Messieurs du Gouvernement, avec cette gratuité salutaire. Nous ne laisserons pas le seul acte bienfaisant du Gouvernement accessible à toute la population sans discrimination, et c‘est impor tant, rejoindre au panthéon des idées mort-nées ou agonisantes le téléphérique couplé au parking à l’entrée du jardin exotique, qui aurait dû voir le jour depuis des années, la navette maritime NiceMonaco, ou Nice-Cap d’Ail si vous préférez, le transport en site propre, si souhaité par les diffé rents Conseils Nationaux et élaboré depuis les années 2000, et maintenant le tout dernier projet, certainement destiné à être avorté avant même sa conception, le métro depuis la Brasca. »

g Renoncement impossible...

Il est vrai que les idées n’ont pas manqué depuis des années, certaines originales, d’autres sédui santes. Chaque fois, on s’est heurté à des obs tacles de faisabilité. Le Gouvernement le recon naît et assume les retards dans les décisions. Il faut éviter les mauvais choix irréparables, c’est compréhensible. Mais on peut être sûr que le Budget Primitif devra clarifier les choses, et que le temps des études devra céder la place à celui des décisions, peut-être différentes et innovantes. Personne - en effet - ne pourrait accepter - et surtout pas le Gouvernement - un renoncement sur la mobilité, qui mettrait en danger l’attractivité de Monaco et la qualité de vie des résidents.

Joseph Segura : "Ces chantiers répondent à une volonté de globale d’amélioration de la sortie avec Monaco mais surtout à des exigences de sécurité instamment demandé par l’Etat Français et la Principauté de Monaco. Il y a chaque jour plus de 30 000 véhicules qui circulent sur cet axe, en majo rité des résidents métropolitains qui se rendent à Monaco pour travailler. C’est pourquoi, maintenant depuis 2013, plusieurs études ont été menées associant la Principauté de Monaco, le Conseil départemental des Alpes-Maritimes, la Métropole Nice-Côte d’Azur, la Communauté d’agglomération de la Riviera Française ou encore Escota. Ces études ont conduit à identifier des actions d’amélio ration. Premièrement, la création d’une nouvelle bretelle de sortie de l’A8 à hauteur de l’aire de Beausoleil. Cette bretelle avait été fortement récla mée par les élus de l’Est du territoire, notamment lors d’une manifestation le 1er juin 2015. Cette nou velle bretelle consiste à proposer un itinéraire alter natif de sortie vers Monaco et participe ainsi à décongestionner le tunnel de l’A500. Elle sera mise en service au début de l’année 2023. Deuxièmement, les études techniques ont identifié comme priorité l’amélioration de fonctionnement de deux carrefours de l’AM6007 entre le tunnel de l’A500 et la Principauté qui sont aujourd’hui des points noirs de congestion : le carrefour avec l’avenue Général de Gaulle et le giratoire de l’hôpital. Pour le carrefour avenue du Général de Gaulle, le principe est de créer un mini tunnel, une trémie à gabarit réduit pour les voitures uniquement et pour passer sous le carrefour et faci liter l’accès et la sortie de Monaco. Ensuite, le giratoire de l’hôpital situé au carrefour avec le giratoire du Jardin Exotique doit être agrandi pour lui donner plus de capacité. Le boulevard du Jardin Exotique sera élargi à trois voies avec deux voies dans le sens descendant pour faciliter le trafic entrant à Monaco."

g Le maire de Cap d'Ail s’y est fermement opposé à ces derniers projets. Comment comprenez-vous sa position ?

JS : "Nous entendons ces préoccupations. La Métropole a été au contact de la commune de Cap d’Ail pendant toutes les négociations avec des avancées importantes, notamment cette clause de revoyure après les études d’avant-projet mais aussi par l’engagement de la Principauté de Monaco à restituer les 30 places de stationnement qui seraient impactés par les travaux sur l’avenue du Jardin Exotique. Cependant, aujourd’hui, nous avons une responsabilité juridique et dans ce contexte juridique, M. le Préfet des Alpes-Maritimes a demandé par courrier à la Principauté de Monaco de réaliser ces travaux dans les plus brefs délais. C’est un dossier Français avec un Etat souverain, Monaco, qui veut aussi assurer la sécurité des usagers dans le passage de ce tunnel. Rappelez-vous la jurisprudence du Mont-Blanc. Demain s’il y a un feu dans ce tunnel, on va se retourner vers qui ?"

g Pensez-vous qu’un recours soit possible ? L’accord sur la gestion des désaccords a-t-il été respecté ?

JS : "Aujourd’hui, il s’agit donc non pas d’un sujet métropolitain ou communal mais d’un sujet d’Etat à Etat avec des impératifs de sécurité qui nous appartient désormais de traiter avec diligence. La Métropole ne peut pas être un obstacle à la sécurité de tous les usagers. Ces projets répondent à une volonté de globale d’amélioration de la sortie avec Monaco mais surtout à des exigences de sécurité et instamment demandé par l’Etat Français et la Principauté de Monaco."

g Comment peuvent-ils évoluer - pour plus d’efficacité - les rapports entre une métropole française et un Etat souverain ?

JS : "Au sujet des autres métropoles et Etats souverains, je ne pourrais pas vous répondre. Mais concernant la Métropole Nice Côte d’Azur et la Principauté, l’efficacité des rapports n’est plus à prouver, les relations entretenues entre Christian Estrosi, président de la Métropole et le Prince Albert II sont excellentes. La Principauté est un partenaire incontournable tant sur le plan économique que culturel ou sanitaire… Sans compter la solidarité que la Principauté témoigne à notre égard en toutes circons tances et tout récemment avec le drame que nous avons dû affronter avec la Tempête Alex." (P.Z.)

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pendulaires et les touristes et représentent une des priorités de cette fin de législature et sans doute de l'imminente campagne électorale... * Maire de Saint-Laurent-du-Var, vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur
© Photo Mairie de Saint-Laurent-du-Var CIRCULATION : LE CASSE-TETE ! INTERVIEW JOSEPH SEGURA *

"L’urgence sécuritaire n’est pas un argument recevable"

g Monsieur le Maire, pouvez-vous rappeler les raisons de votre opposition à la trémie envisagée sur votre commune, associée au réaménagement du giratoire de l’hôpital ?

Xavier Beck * : "La trémie n’apportera aucune amélioration notable pour ceux qui se ren dront à Monaco le matin. En revanche, elle aggravera considérablement pendant près de 18 mois les conditions de circulation sur la moyenne corniche. En ce qui concerne l’élar gissement de la route après le giratoire de l’hôpital, il s’agit d’une proposition que j’avais faite, mais qui supposait naturellement que la perte d’une trentaine de places de station nement, ainsi que les pertes de recettes des horodateurs correspondantes soient compen sées. Je veux tout simplement aujourd’hui que les engagements pris à cet égard soient respectés."

g Malgré votre position et le fait que vous êtes - avec Monaco - le premier concer né, le Conseil de la Métropole a voté largement pour le projet. Que pensez-vous des motivations de ce vote notamment sur l’urgence sécuritaire ?

XB : "Les motivations des deux délibérations litigieuses ne sont nullement celles qui ont été présentées oralement au Conseil Métropolitain ou dans la presse. L’urgence sécuritaire qui est avancée pour soutenir ce projet n’est pas un argument recevable. Le préfet des Alpes-Maritimes avait lui-même indiqué lors d’une réunion en préfecture, que l’obligation de mise aux normes Mont-Blanc du tunnel Rainier III ne devait pas être conditionnée à la réalisation d’un autre ouvrage. Je conçois parfaitement que la trémie soit un équipement souhaité par Monaco pour fluidifier la circulation le soir, mais il n’y a pas de lien avec le tunnel Rainier III."

g Allez-vous vous incliner ou envisagez-vous un recours ? XB : "Les recours sont possibles. Nous étudions aujourd’hui la procédure la plus adaptée."

g Votre position a suscité quelques remous au sein du Conseil national de Monaco. Tous les élus ont évoqué les rapports excellents depuis des années entre votre commune et la Principauté et le fait que Cap d’Ail profite de certains investis sements monégasques. Craignez-vous un impact négatif de cette affaire ?

XB : : "J’ai l’habitude des mouvements d’humeur du Conseil National. J’ai connu ces mêmes mouvements d’humeur à l’automne 2015 et je peux les comprendre, dans la mesure où ces élus n’ont sans doute pas tous les éléments d’information à leur disposition. De plus, ils sont dans leur rôle et je suis dans le mien en défendant les intérêts de mes administrés. J’ai toujours reconnu la chance que nous avions d’être commune limitrophe de la Principauté, et j’ai bien conscience de l’intérêt que présentait pour Cap d’Ail certains projets financés par Monaco sur notre territoire. Toutefois, ces projets étaient aussi essen tiels pour la Principauté de Monaco. Il me semble aussi que les Cap d’Aillois qui travaillent aujourd’hui en Principauté apportent leur modeste contribution à son bon fonctionnement."

* Maire de Cap d'Ail

ENQUETE

DOSSIER

Satisfaits de la gratuite des bus ?

D ans le cadre du test de gra tuité des autobus mis en place jusqu’au 27 novembre 2022 par le Gouvernement Princier avec le concours de la Compagnie des Autobus de Monaco (CAM), une enquête va être menée pour éva luer l’impact de la gratuité sur la fréquentation des bus. Il s’agit de déterminer si cette mesure d’inci tation au changement d’habitude de déplacement des voyageurs est efficace et répond à l’objectif du Gouvernement de développer l’utilisation des transports en communs afin de fluidifier le tra fic, réduire les émissions de gaz effets de serre et augmenter la qualité de vie des Monégasques, résidents, pendulaires et visiteurs de la Principauté. Les voyageurs prenaient-ils déjà le bus avant la gratuité et, à défaut, quel était leur précédent mode de déplacement ? Quelles seraient leurs attentes ? Voici quelquesunes des questions proposées par le bureau d’études ALYCE, leader français des enquêtes de mobilité, mandaté par la Direction de la Prospective, de l’Urbanisme et de la Mobilité pour conduire cette enquête de deux manières : - Sur le terrain, le 8, le 22 et le 24 novembre, de 6h à 20h, les enquêteurs d’ALYCE seront présents à un arrêt de chacune des six lignes de bus, afin de disposer d’une bonne représentativité des usagers du réseau. Ils réaliseront leur enquête en face à face avec les voyageurs auxquels il sera proposé de répondre à un rapide questionnaire. - Sur le Web, un questionnaire plus complet, en français et en anglais, est dis ponible via le lien suivant : https://enquete-web.alyce.fr/index.php/983953?lang=fr

Vignettes prorogées

Comme il s’y était engagé, le Ministre d’Etat, Pierre Dartout, ac compagné des Conseil lers de Gouvernement –Ministres Jean Castellini et Patrice Cellario, a reçu vendredi 21 octobre der nier, les professionnels monégasques et français des activités du transport de personnes (Taxis, Grande remise, VTC), en présence du Préfet des Alpes-Mari times et du Premier Conseiller à l’Ambassade de France à Monaco. Lors de cette réunion, les participants ont tout d’abord évoqué le bilan de la saison estivale 2022, un bilan très positif et partagé par tous les acteurs éco nomiques. Ensuite, il s’est agi d’étudier les diverses possibilités d’adaptation du dispositif de prise en charge et de dépose des clients sur le territoire de la Principau té, en vue de la période hivernale à venir, en prenant en considération les différences existantes entre le métier de VTC et celui de taxi. Le Ministre d’Etat et le Préfet des Alpes-Maritimes ont tous deux, insisté sur la néces sité de mettre en place un dispositif équilibré, simple et durable, dans l’intérêt de tous. Pour mémoire, depuis 2014, le transport de personnes par des taxis étran gers et des véhicules de location étrangers avec chauf feur qui souhaitent charger en Principauté de Monaco, doivent solliciter en amont la délivrance d’une vignette, et que tout véhicule étranger peut déposer des passa gers à Monaco, sans acquérir de vignette. Le dispositif de vignettes qui arrive à échéance le 31 octobre pro chain, sera prorogé jusqu’au 31 décembre 2022, sans coût additionnel, et ce pour les détenteurs actuels, afin de leur laisser le temps d’adapter leur mode opératoire.

4 N° 221 • Novembre 2022
DOSSIER SPECIAL
TAXIS © Photo Mairie de Cap d'Ail © Photo DR

"Il serait impensable de prendre le risque d’attendre 10 ans de plus !"

g Monsieur le président, la Métropole Nice Côte d’Azur s’est largement prononcée en faveur de chantiers sur la commune de Cap d’Ail dont le but est de fluidifier entrées et sorties de Monaco notamment pour ceux qui y travaillent quotidiennement. Parmi l’argu mentation pour des travaux jugés indispensables, il a été mis en avant une urgence de sécurité des utilisateurs. Pouvez-vous préciser ?

Christian Estrosi * : "Depuis près de 10 ans, nous étudions avec l’ensemble des acteurs toutes les solutions possibles afin d’améliorer les conditions de circulation vers et depuis la Principauté de Monaco. Les flux routiers générés chaque jour sont très importants et ont des impacts directs sur les automobilistes, en termes de temps de parcours et de dégradation de la qualité de l’air. Ils engendrent des remontées de file de véhicules lorsque le carrefour de Gaulle est saturé. Aux heures de pointe, ces bouchons contraignent à fermer ponctuellement le tunnel Rainier III pour des raisons de sécurité, accentuant de fait la congestion routière. Je rappelle que ce tunnel exploité et géré par Monaco, est en partie sur le territoire français. Il est donc soumis à des obli gations de mise aux normes par l’Etat français, au titre des mesures prises depuis la catastrophe du Mont Blanc. A Nice, je suis en train de gérer exactement le même sujet sur le tunnel Liautaud et le tunnel Malraux, avec des travaux de grande envergure. Nous menons d’ailleurs actuellement les mêmes études sur le tunnel Cap Estel sur la basse Corniche. C’est pour ces motifs de sécu rité que le Préfet des Alpes-Maritimes a demandé par courrier à la Principauté de Monaco de réaliser ces travaux dans les plus brefs délais. De plus nous sommes ici sur la RM 6007, une Route à Grande Circulation donc soumise à un régime juridique particulier en matière de circula tion puisque le Maire exerce la compétence sous réserve de l’avis conforme du Préfet. Le sujet dépasse donc largement le cadre métropolitain ou communal. Notre rôle n’est pas de bloquer les travaux imposés par la France et entrepris par la Principauté de Monaco, mais de faciliter les choses. Pour nous, je le dis redis très clairement, il serait impensable de prendre le risque d’at tendre 10 ans de plus. Comment pourrais-je me défausser, et engager ainsi la responsabilité de toute la collectivité, alors qu’il y a cette injonction de l’Etat français, alors que nous avons connais sance des risques, alors que plus de 30 000 véhicules circulent quotidiennement sur cet axe, en majorité des résidents métropolitains qui se rendent à Monaco pour travailler ?"

g Membre de la Métropole, la commune de Cap-d’Ail a manifesté par son maire une opposition assez virulente au projet de trémie et d’élargissement du rond-point dit de l’hôpital. Comprenez-vous ses motivations ?

CE : "Depuis que je préside la Métropole, je recherche en permanence le consensus pour toutes les décisions que nous prenons en Conseil des Maires. Nous avons eu par exemple de longs débats sur le transfert, prévu par la loi, de la compétence « promotion du tourisme » que nous avons mis en œuvre tardivement après avoir répondu à toutes les interrogations des Maires. Ce sujet concernait directement les compétences communales. Ces aménagements répondront à une problématique qui dépasse la commune de Cap d’Ail et même un peu la Métropole. Nous avons proposé, avec Joseph Segura, le Président délégué à la voirie, à Xavier Beck d’être « pilote » de ces deux projets. Je ne désespère pas que notre collègue accepte cette main tendue et travaille avec tous les partenaires concernés à la concrétisation de ces projets d’intérêt général. Je pense d’ailleurs que le Département pourrait très bien par ticiper au financement de la part métropolitaine des études et des travaux qui sont d’intérêt départemental comme la future sortie de l’A8 à Beausoleil."

g Le maire de Cap d’Ail estime également qu’il y aurait eu rupture du pacte de gouver nance, il revendique semble-t-il un droit de véto en tant que commune directement concernée. Pensez-vous qu’il y ait motif à engager un recours judicaire ?

CE : "Ce sujet, je le répète, dépasse largement le cadre communal. Il se traite d’Etat à Etat la plupart du temps et sort donc du champ de notre pacte de gouvernance. J’observe qu’hormis le Maire de Cap d’Ail aucun autre maire n’a voté contre. Après, chacun est libre d’entamer les pro cédures qu’il souhaite…"

g La future trémie va améliorer les choses, mais pas résoudre le problème. On a tout envisagé pour désengorger les accès à Monaco - navette maritime – téléphérique- métro pour finalement se heurter à la faisabilité aux couts et aux délais. On a l’impression par fois que c’est insoluble, faut-il se résigner ?

CE : "Nous savons combien notre littoral urbanisé, entre mer et montagne, est soumis à des pres sions de toutes sortes. Cette géographie a beaucoup contraint les infrastructures de circulation en concentrant tous les flux sur quelques axes ouest-est. Mais si je me suis engagé pour ce territoire c’est pour améliorer la vie des gens, pour réorganiser partout où cela est possible, pas pour me résigner face aux difficultés. Ce sont des processus qui peuvent parfois paraître longs ; il y a les temps administratifs auxquels je dois sans cesse me confronter, le temps des travaux pour les quels je m’efforce de tenir les délais, malgré les aléas. Le trafic routier est très conséquent : plus de 30.000 véhicules transitent chaque jour de la Métropole vers Monaco. Compte tenu de l’attrac tivité toujours plus importante de la Principauté tant au niveau économique que touristique, ce flux de circulation est amené à s’accroitre encore davantage d’ici 2030 avec 1.600 habitants et 15.000 emploissupplémentaires. Noussavonsquenosinfrastructuresnesontpasadaptéesàcela.Nous avons donc conduit des études concertées avec l’Etat français, la Principauté, le Conseil Départemental,laCommunautéd’AgglomérationdelaRivieraFrançaiseetESCOTApouridentifier des solutions d’amélioration : 1. Créer une nouvelle bretelle de sortie de l’A8 à hauteur de l’aire de Beausoleil, pour proposer un itinéraire alternatif de sortie vers Monaco et ainsi décongestionner le tunnel de l’A500 : cet aménagement sera en service dès le début de l’année 2023 ; 2. Améliorer le fonctionnement de deux carrefours importants : le carrefour avec l’avenue du Général de Gaulle qui nécessite la création d’une trémie (« mini-tunnel ») ; le giratoire de l’Hôpital qui nécessite un agrandissement ; 3. Elargir le boulevard du Jardin Exotique à 3 voies de circulation, dont 2 dans le sens descendant pour faciliter le trafic rentrant à Monaco. Les études complémentaires que nous allons engager permettront d’affiner la réalisation de ces trois dernières phases de travaux. C’estaussitoutelapolitiquedemobilitédurablequelaMétropoleNiceCôted’Azurdéveloppeavec la décarbonation de l’ensemble de la flotte de bus d’ici 2025, le développement de l’autopartage, des mobilités électriques, et du covoiturage. Nous progressons très vite dans tous ces domaines.

Je compte aussi sur le train pour nous aider à améliorer la situation. C’est tout le sens du projet porté par la Région Sud et Renaud Muselier, avec le soutien de l’Etat pour aug menter la régularité et la fiabilité des TER grâce au projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur. Enfin nous n’avons pas abandonné l’idée de mettre en service une navette maritime pour relier Nice à Monaco en longeant nos côtes. Cependant nous cher chons la solution la plus vertueuse possible, qui soit à la fois écologique et très rapide, de manière à assurer le confort des pas sagers, la régularité de la ligne et de s’affranchir des conditions de mer parfois difficiles. A ce stade, les solutions technologiques existantes ne nous per mettent pas une mise en service immédiate qui réu nisse tous ces critères. Plusieurs opérateurs m’as surentquecelaseralecas après 2026. D’ici là, j’ai demandé que nous tes tions un certain nombre d’engins innovants, avec des expérimentations que nous proposerions à nos usagers des transports en commun."

g Sur un plan plus général Monaco est un partenaire économique et social majeur du département, de la ville de Nice dont vous êtes le maire et de la métropole que vous présidez. Comment vont les relations avec la Principauté ? Des projets communs sont-ils en préparation ? CE : "Il existe entre la Métropole Nice Côte d’Azur et Monaco une réelle synergie et j’y suis très attaché. En tant que maire de Nice, j’ai confié une délégation spécifique à François Daure pour les relations avec la Principauté. Nous sommes d’ailleurs la seule ville française à avoir un élu dédié aux relations avec un autre pays. En application de la loi MAPTAM, la Métropole dispose d’un schéma de coopération transfrontalière allant de Cannes à Imperia afin d’échanger entre acteurs locaux de proximité. Cela ouvre de nouvelles perspectives de collaboration entre la Métropole et la Principauté, qui ont déjà engagé des échanges sous la forme de groupes de travail. La collaboration avec la Principauté est réelle : nos écosystèmes de start-up coopèrent activement, nos centres hospitaliers fonctionnent en bonne intelligence et nos préoccupations environnementales nous amènent à œuvrer en synergie sur le traitement des déchets, la lutte contre les pollutions marines ou les énergies vertes. La Métropole fournit également une partie de l’eau potable consommée en Principauté. Nous partageons la même volonté de construire un espace territorial durable, qui soit un « hot spot » de la transition écologique et énergétique. Il y a le projet de navette maritime que j’ai déjà évoqué, la création d’une liaison cyclable sans discon tinuité entre Nice et Monaco, le premier tronçon jusqu’à Villefranche a d’ailleurs déjà été réalisé, le projet de centrale photovoltaïque avec la société monégasque de l’énergie et du gaz sur 11 hectares à Levens. Mais aussi la création de stations d’avitaillement en hydrogène pour les poidslourds et les bus. Pour la biodiversité, nous avons mis en place un programme transfrontalier de protection des mammifères marins avec le sanctuaire Pelagos, et nous travaillons ensemble sur la future aire marine protégée de Nice notamment grâce à nos actions de lutte commune sur la pollution plastique. Nous avons initié un groupe de travail franco-italo-monégasque pour répondre au besoin de connaissance de nos territoires grâce à la mise en place d’une observation com mune sur le bassin de vie transfrontalier comprenant notamment un socle de données interopé rables et des cartographies mises à jour. Je souhaite aller encore plus loin avec une véritable structuration de la gouvernance transfrontalière franco-italo-monégasque au bénéfice des citoyens et des politiques publiques. Les élus de territoire sont les mieux placés pour porter cette politique transfrontalière, pour agir et réagir de façon rapide comme nous l’avons fait juste après le passage de la tempête Alex. Les crises sanitaires ou climatiques ne se préoccupent pas de savoir de quel côté de la frontière elles se trouvent et si elles ont besoin d’un document adminis tratif pour faire quelques kilomètres de plus, c’est donc collectivement que nos territoires fronta liers pourront faire face. La mise en œuvre du prochain Comité de Concertation Transfrontalier du traité du Quirinal, au sein duquel la Principauté de Monaco participera sera l’occasion d’aborder toutes ces thématiques et problématiques."

Nice,

5N° 221 • Novembre 2022
* Maire de
président de la Métropole Nice Côte d'Azur
CIRCULATION : LE CASSE-TETE ! © Photo Le Point

La liste Union Nationale est née

LaPrésidente du Conseil National, Brigitte BocconePagès, a présenté officiellement la liste qu’elle va conduire aux prochaines élections législatives de 2023. Elle était encadrée par Béatrice Fresko-Rolfo et JeanLouis Grinda. C’est une liste qui sera conduite par des élus issus de tous les partis représentés actuellement au Parlement, mais pas une liste de partis. Cette liste d’Union Nationale - donc - ne veut pas dire uniformité, ni liste forcé ment unique. C’est l’enfant naturel de l’actuelle législature, dans la continuité des actions du président Valeri.

g Une union née pendant la pandémie...

Depuis 2018, on a assisté à de nombreuses convergences entre les adversaires d’hier. Le plus marquant - bien sûr - l’a été autour de la pandémie. Le besoin de s’unir pour travailler ensemble a été révélé par la cellule de crise commune avec le Gouvernement. Les élus ont été plus forts en parlant d’une seule voix et ont pu moduler certaines mesures contrai gnantes en prenant en compte, comme c’est leur rôle le res senti des résidents. Une spécificité de la gestion de la Covid a été maintenue tant que c’était possible par rapport à un principe général admis par tous de précaution. L’union des élus ne débouchera pas cependant sur la pensée unique. Béatrice Fresko- Rolfo l’a bien affirmé, elle va conserver sa sensibilité, et Jean-Louis Grinda continuera à faire entendre ses différences et originalités.

g Des anciens élus et des nouveaux arrivés

L’Union est renforcée par l’arrivée de nouveaux candidats dont un nouveau possible doyen du prochain Parlement, Bernard Pasquier, boîte à idées très apprécié. L’actuel doyen - qui avait quitté le parti Primo! - n’est pas sur la liste. Daniel Boeri entend semble-t-il en présenter une autre tournée vers les défis d’ave nir dont l’environnement (voir page 7). Une liste d’union ne veut pas dire, donc - comme on peut le voir - liste unique… Il est vrai que l’espace politique d’éventuels adversaires paraît réduit. Il est d’autre part peu motivant d’aller au combat politique dans un pays où tout le monde se connaît pour être sévèrement battu. La liste « Union » paraît cependant souhaiter une concurrence ne serait-ce que pour ne pas, en périodes de négociations délicates avec l’Union Européenne, se trouver sous le feu de critiques d’une élection sans diversité et donc ne répondant pas aux normes de la démocratie parlementaire. Le code électoral monégasque a été d’ailleurs modifié pour permettre la représentation des minorités.

POLITIQUE

g Les incertitudes sur Nouvion, Mourou et Boeri

Un mail reçu par certains donne à penser qu’Horizon - qui avait disparu ou qui était en hibernation - désapprouve l’en gagement de son ancien chef de parti. Voilà qui a relancé l’hypothèse d’un retour de Laurent Nouvion qui fut Président du Conseil National et qui a représenté un courant conserva teur bien implanté à Monaco depuis toujours. Intéressant aussi de regarder ceux qui élus ne se représentent ou n’ont pas été sollicités. Ils sont - à l’exception notable de Daniel Boeri - de la même génération ou presque. Y aurait-il tenta tion d’une liste générationnelle plus progressiste sur l’avorte ment, le mariage gay et une liste plus verte ? Ce sont des clivages réels, mais relatifs à Monaco et même entre certains élus de l’actuelle assemblée. Mais cette génération et cette sensibilité est bien présente sur la liste « Union Nationale Monégasque ». Reste que l’absence de Marc Mourou est assez surprenante. On le voit mal en pleine ascension de responsabilités et de popularité renoncer à la politique. Rien n’a été dit sur son cas qui interpelle… envisage t-il de nou veaux horizons ? Ou a-t-il été trop pressé et a-t-il décidé de

g Retour vers les Monégasques

Comme le fut Primo! - avec le succès que l’on sait - l’Union Nationale Monégasque va aller à la rencontre des électeurs dans des formes un peu différentes. Tous les grands sujets seront sur la table pour un programme choisi en fonction des préoccupations des Monégasques. On sait que le logement et la circulation se sont imposés lors du Rectificatif et seront - en pleine campagne électorale - au cœur du Primitif de décembre. Le Gouvernement répondra aux questions et attentes des élus, mais dans un contexte différent. Un nou veau parti va-t-il remplacer Primo! ou alors aura-t-on une sorte de Nupes monégasque ? On saura bientôt si la liste UNM sera la seule en lice et sous quelle forme politique, ou si une autre ou d’autres candidatures se seront manifestées sur des lignes différentes. Mais - à l'heure actuelle - l'hypo thèse d'une course en solitaire (qui apparit la plus probable il y a un mois) ne semblerait plus d'actualité...

valeurs"

g Monsieur Boeri, vous ne serez pas de la nouvelle aventure UNM. Vous avez décidé de quitter le parti majoritaire du Conseil National pour créer l’associa tion politique des non-inscrits Monégasques. Pourquoi avoir quitté Primo! ? Daniel Boeri : "La décision de quitter Primo! était une évidence ; les méthodes ap pliquées étaient, d’un point de vue éthique, inacceptables. J’ai d’ailleurs qualifié le pseudo comité d’investiture de comité « théodule ». Il tenait compte du pourcentage de participations aux commissions, de reposts sur les réseaux sociaux, d’âge, de genre… et sans doute d’autres indicateurs masqués ! Sans jamais faire connaître ces indicateurs. A aucun moment, l’avenir de Monaco n’a été discuté, aucune action à entreprendre n’a été évoquée pour offrir aux enfants qui ont 10 ans aujourd’hui un Monaco encore meilleur dans les 10 prochaines années. Cette situation est d’autant plus préoccupante que trop souvent, sinon toujours, ce sont les communiqués de presse qui font l’opinion et non pas la recherche d’information, ce qui conduit à une certaine anesthésie et à vivre sur nos lauriers. Il m’a paru clair que Monaco avait besoin de raisonner autrement face aux mutations que nous sommes en train de vivre sans nous en rendre compte."

g Non-inscrits donc dans les partis politiques existants à Monaco, mais avec un but politique déclaré. Que manque-t-il - selon vous - au débat à Monaco ? DB : "L’association des Non-Inscrits Monégasques pose une question centrale, de Monaco demain : quel Monaco pour les générations futures ? Nous nous trouvons dans monde où nous avons l’exigence d’offrir à nos compatriotes l’accès aux loge ments et garantir leur pouvoir d’achat ; et ce monde est, en même temps, en mutation profonde. Nous devons en tenir compte. Le défi climatique, le bouleversement tech nologique ou encore l’arrivée de nouveaux acteurs sur la scène internationale font que nous ne pouvons plus nous contenter de vivre en vase clos et sur les acquis des choix stratégiques passés. Le monde change, les cartes sont rebattues et nous obligent à changer brutalement de mode de vie ; ce n’est pas facile pour tout le monde. Le dérèglement climatique s’accélère et implique une sobriété énergétique qui exige un changement du mode de vie ; l’abondance est remise en cause. La révolution technologique, le télétravail notamment, transforme la nature du travail et de l’entreprise. La recherche du sens et du bonheur dans le travail se retrouvent sur le même plan que celui de la productivité ou du salaire. Le travail à distance a amplifié le phénomène que nous connaissions depuis longtemps déjà dans la sphère de l’organisation de l’entreprise. De plus, l’autonomie dans le travail testée pendant le confinement devient la règle ; le travail à distance chamboule tout l’immobilier de bureau. Enfin, l’arrivée de nouveaux acteurs devient cruciale, couplée au

bouleversement technologique : la concurrence est presque partout et les emplois futurs sont interpelés. Cette mutation ouvre la voie à un changement capital pour l’avenir : l’éducation. Aujourd’hui, nous pouvons être satisfaits des taux de réussite au baccalauréat de nos lycéens et de l’excellence du système scolaire. Mais nous ne pouvons ignorer que le modèle d’éducation à la française, que nous avons tous suivi, est en déclin, comme le montrent les différents classements PISA de l’OCDE pour les enfants de 15 ans ou le classement de Shanghai pour les universités. Le système d’éducation français recule dans les classements. Cet indicateur fragilise notre futur. Ces mutations nous invitent à réfléchir : comment « agiter » notre modèle monégasque et faire des propositions pour développer notre attractivité."

g On peut donc penser à un club de réflexion et de propositions mais aussi à une présence aux prochaines élections. Envisagez-vous de présenter une liste et si oui avec qui ?

DB : "L’association NIM est d’ores et déjà au travail pour proposer de Nouvelles Idées pour Monaco ; nous avons avec nous force et compétence. Cela est indis pensable et nous envisageons de créer une liste pour les défendre, ouverte à toute personne qui partage nos valeurs. C’est l’avenir qui nous l’impose. La diversité d’opinions est au cœur de notre vie démocratique. Nous ne pouvons pas nous contenter d’un Conseil national sans tandem majorité/minorité, et d’élections sans débat. La singularité de notre pays a fait qu’effectivement, nous avons su travailler ensemble pendant la crise du COVID ; l’Union nationale était nécessaire dans des périodes troubles qui menaçaient le tissu économique et social du pays. Est-elle justifiée aujourd’hui ? La situation a clairement changé. Le risque d’une union natio nale verrouillée, telle qu’elle se présente, est qu’on se contente, comme ce fut souvent le cas, de viser les seuls électeurs monégasques. Or, je le rappelle : Monaco, c’est 9 600 monégasques, 39 000 résidents, 7 400 entreprises et 58 000 travailleurs. Notre pays est un tout : Monégasques, résidents, salariés. D’ailleurs, le NIM est ouvert aux monégasques bien sûr, et aussi aux résidents ; les idées doivent foisonner ! Monaco a besoin de réfléchir dans ce qui fait son ensemble, même si une seule partie, essentielle, vote. Cela n’empêche pas de défendre les priorités, notamment le logement des Monégasques et de leur famille, le maintien du pouvoir d’achat ou encore la mobilité. Mais dès que l’on parle de pouvoir d’achat, le limiter à la fonction publique et au personnel hospitalier est strictement insuffisant. Monaco ne peut plus vivre en seul vase clos, comme on aurait parfois tendance à le croire lorsqu’on entend certaines séances publiques." (P.Z.)

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prendre du recul pour mieux revenir ? Seulement les pro chaines semaines nous le dirons.
POLITIQUE & SOCIETE
© Photo CN
* Président de la Commission de la Culture et du Patrimoine du Conseil National de Monaco "Une association ouverte à ceux qui partagent nos
INTERVIEW © Photo CN
BOERI *

Tensions renvoyées au Primitif

C’était

le premier budget de Brigitte Boccone-Pagès, première femme pré sidente du Conseil National. Avec un budget en excédent, une économie en forme et même performante, le bilan présenté par le Gouvernement au Conseil National est incontestablement positif. Le climat à cependant parfois été lour - au-delà des 4 voix contre - lors de la séance du vote, à cause d’un silence inhabituel du Ministre d’Etat. Comme ci le Gouvernement était un peu lassé des critiques et se réservait pour le Primitif. Jean-Louis Grinda a été choqué, et il l’a dit dans son style sobre et percutant par le fait « que le gouvernement ne se soit pas levé comme tous les élus pour saluer une élection si symbolique à l’unanimité ».

La Présidente Brigitte Boccone-Pagès a pourtant tout fait pour détendre l’atmos phère. « Alors je comprends, Monsieur le Ministre, qu’il ne soit pas toujours très agréable d’entendre des remarques, ou d’être interpellé par des questions des Conseillères Nationales et des Conseillers Nationaux. Pour autant, il ne faut pas devant la représentation nationale laisser se développer l’idée désormais révolue d’une adversité entre le Gouvernement et le Conseil National… Si notre économie va bien, et si les prévisions sont au beau fixe, le Conseil National doit rappeler au Gouvernement que les priorités qui sont les siennes demeurent inchangées. Le loge ment des Monégasques reste la priorité nationale absolue… Après 2023, que se passera-t-il si cette politique du logement ne devient pas durable ? »

g Mobilité et qualité de la vie avant tout Sur la mobilité c’est Karen Aliprendi qui a lancé l’idée d’un plan national sur le modèle de celui sur le logement : « Comme vous le savez, la qualité de vie est une thématique qui me préoc cupe particulièrement. Et ce soir je souhaite, avec l’ensemble de mes collègues, vous expri mer l’exaspération grandissante des Monégasques et des résidents face à la dégra dation continue des conditions de circulation et face à l'augmentation des nuisances de toutes natures… Maintenir et développer un cadre de vie exceptionnel nécessite bien, outre la mobili sation et le travail prospectif des services, une mobilisation de l’ensemble de la communauté, une approche inclusive, une rencontre de l’ana lyse des besoins et des attentes réelles. (…) De ce fait, je vous confirme ce soir ma demande de réfléchir à un Plan National Mobilité pour l’ave nir. » Jean-Louis Grinda, un des 4 voix contre, a enfoncé le clou : « Le temps des décisions est venu. Nous les attendons ! Ces décisions vous les avez d’ailleurs prises, quand il a fallu enfin trancher quant au devenir de l’usine de traite ment des déchets. Avant vous, ce sujet était resté “à l’étude” pendant plus de 10 ans… en cela vous avez fait mentir l’adage qui dit “qu’il n’est point de problème dont l’absence de solu tion ne finit par venir à bout !” Je souhaite que la mobilité soit abordée dans le même esprit. On l’a entendu lors de nos débats publics, je ne suis pas satisfait des réponses du Gouvernement sur le cadre de vie. J’invoque ici, depuis de lon gues années et sans aucun succès, le concept de droit à la tranquillité par quartier et j’ai l’im

pression que nous n’en avons jamais été autant éloignés. » Les décisions deviennent urgentes pour Pierre Van Klaveren : « La situation actuelle est en grande partie le fruit des décisions ou du manque de décisions prises il y a 10, 15 ou 20 ans. Les décisions que nous prenons aujourd'hui, les solutions structurantes que nous met trons en place auront donc un impact positif (espéronsle) au plus tôt d'ici 5, 7 ans, d'où l'urgence d'agir mainte nant. Attention, quand je parle de prévoir urgemment l'avenir, je ne dis pas qu'il faut accepter avec fatalisme la situation actuelle. Je dis sim plement que nous ne pou vons plus nous permettre d'agir aujourd'hui seulement pour limiter les dégâts cau sés par les décisions pas sées. Nous devons agir aujourd'hui pour prévoir demain. »

g Toujours le logement...

Agir aujourd’hui pour prévoir demain c’est bien la conviction du président de la Commission du logement Franck Lobono (photo) : « Malheureusement, sur ce Budget Rectificatif, la confiance est rompue en matière de logement. Le compte n’y est plus, les pro grammes annoncés ont disparu, la dérive est constatée avec les livraisons de 2024, 2025 et 2026 qui sont très compromises. En tant que Président de la Commission du Logement, mon vote négatif sur ce Budget Rectificatif n’étonne ra donc personne. En apportant pour la pre mière fois un vote négatif à un Budget présenté par le Gouvernement, je souhaite faire part de

INTERVIEW

g La F2SM a 10 ans. Êtes-vous satisfait de l’évolution de votre syndicat, de son implantation et représentativité ?

Cédric Lanari : "La Fédération des syndicats de salariés à été crée en 2012 sous la Présidence alors de Jean-Luc Cloupet avec 2 syndicats. 10 ans plus tard celle-ci en comptes 13 dans des secteurs autant diverses que le commerces, l’hôpital, l’édu cation national, les jeux, les cadres administratifs, le tourisme, l’hôtellerie restauration, l’industrie etc.. Ce qui fait la force de la F2SM son indépendance. En effet la Fédération apporte à chaque Syndicats une structure juridique, une assurance, des locaux etc.. Mais en aucun cas celle-ci n’influence les décisions prises au sein de ceux-ci. Le fait d’être Apolitique, sans idéologie préconçue, ni dogme, fait que chaque syndicat à la possibilité de signer des accords si celui-ci pense qu’il est bon pour les salariés qu’il représente. La Fédération des Syndicats de Salariés de Mo naco est présente à chaque échange initié par le Gouvernement ou le Conseil National sur la construction de lois concernant les salariés. Nous sommes présent au Tribunal du Travail, au Conseil économique Social et environnementales, aux différentes commis sions pour de licenciement ou de reclassement, aux commissions de contrôle de la CAR , CCSS et médecine du travail. Nous allons dorénavant étendre notre représentativité dans de nouveau secteur d’activité très prochainement."

toute mon inquiétude pour les années à venir. (…) Ce soir je le dis très clairement, je ne veux pas d’une nouvelle pénurie du logement à par tir de 2025 ! Pour cela, au prochain Budget primitif, en décembre, il faudra que le Gouvernement vienne avec des nouveaux pro jets aboutis de qualité et plus des hypothèses théoriques, voire des hypothèses toujours à l’étude. » Le Budget rectificatif a été adopté dans un étrange climat mais le rendez-vous capital aura lieu surtout pendant les séances du Budget primitif, et en pleine campagne élec torale. C’est en décembre, c’est demain...

"Le sujet du pouvoir d’achat est celui qui sort en premier"

effet, proportionnellement, très peu de salariés habitent sur place ou dans les communes limitrophes car les prix y sont tres élevés, donc ceux-ci sont souvent contraints d’utiliser leurs véhicules et subissent donc les différentes augmen tations des carburants de plein fouet. La F2SM peut affirmer que le sujet du pouvoir d’achat est celui qui sort en premier quel que soit le secteur d’activité."

g Quelles sont vos pistes pour le pouvoir d’achat à Monaco et le dialogue avec les salariés ?

g La situation sociale en France, inflation et pouvoir d’achat, pousse à la confrontation. Quel est le climat à Monaco ?

CL : "Les difficultés du pouvoir d’achat liés à l’inflation se fait d’au tant plus ressentir pour les salariés travaillant en Principauté. En

CL : "L’initiative prise dernièrement par le gouvernement afin d’inci ter les entreprises à verser une prime à leurs salariés va dans le bon sens. D’autres pistes sont également à explorer, comme la possibilité de revoir les plafonds de revenus d’accès au logement sociaux afin que ceux-ci soient en adéquation avec les salaires Mo négasques. Assouplir le dialogue social en imposant des négocia tions annuelles obligatoire comme en France par exemple. Rendre obligatoire le fond social (comite d’entreprise) quelque soit la taille de l’entreprise. Prise en charge par les entreprises les frais de par kings des salariés." (P.Z.)

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Président Fédération des Syndicats de salariés de Monaco
© Photo DR
© Photo CN

FED-BCE : sont-elles allées trop loin ?

Banque Centrale est une institution financière publique chargée par l'État de conduire la politique monétaire du pays ou de sa zone économique. Elle est régie par mandat qui précise ses objectifs, tels que la stabilité des prix, la confiance en la monnaie ou encore le plein emploi. Une Banque Centrale doit en principe être indépendante du pouvoir politique.

Une

ECONOMIE

g Missions des Banques Centrales

La plupart des banques centrales a pour mission d'assurer la stabilité monétaire, c'est-àdire la stabilité des prix. Elle doit dans ce cas veiller à ce que l'inflation ne dépasse par une borne fixée à l'avance (en général 2%). Certaines, comme la Fed, disposent, dans leur mandat, d'une mission relative au soutien à la croissance et au maintien du plein emploi. Les banques centrales peuvent chercher à atteindre ces objectifs au moyen de plusieurs instruments, qui leur permettent de faire varier la masse monétaire en circulation et le coût des crédits. Le principal instrument est la fixation des taux directeurs. Elles ont parfois le mandat de la gestion des réserves d'or et de change des pays. Elles fixent également les niveaux des réserves obligatoires. Elles peuvent jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique.

g Politiques non conventionnelles des Banques Centrales

Les politiques monétaires non conventionnelles lui permettent également de mener des opérations d'assouplissement quantitatif (Quantitative Easing) qui doivent, en principe être suivi de normalisation (Quantitative Tapering). Depuis 2008, ils se sont succédés entrai nant le gonflement des bilans des Banques Centrales c’est-à-dire de la création monétaire. Ce mécanisme s’est accéléré en 2020 mais commence à s’inverser… Ce mécanisme s’est fait en même temps que la progression de la dette des Etats. Selon le Financial Times, les Banques Centrales ont accumulé plus de 30 000 milliards de dollars d’obligations au cours de la dernière décennie ; depuis 2008, le bilan de la Fed s’est développé à un rythme re cord, culminant à près de 9 000 milliards de dollars. Le retour de l’inflation limite les marges de manœuvre des Banques Centrales ; la remontée des taux et la réduction de leur bilan sont désormais indispensables pour respecter leur mandat de stabilité des prix

g Le Krach obligataire

Le retour de l’inflation (suite à la création monétaire) a provoqué un krach obligataire ; les grandes Banques Centrales sont confrontées, comme tous les investisseurs, à des pertes importantes avec des conséquences sur leurs fonds propres qui pourraient devenir néga tifs, ce qui pourrait nuire à leur crédibilité. Ce mécanisme peut aller très vite avec l’effet de levier ; le capital de la Fed est inférieur à 0,5% de son bilan ce qui correspond à un levier

de 200 fois ! Avec la forte hausse des taux (et donc la baisse de la valeur des obligations), l’actif du bilan de la Fed enregistre des pertes substantielles mais non réalisées. Du côté du passif, les intérêts sur les réserves à verser aux banques commerciales ont augmenté en raison de la hausse des taux à court terme. Son résultat vient de passer dans le rouge. Selon le Financial Times, elle a accumulé des pertes de près de 720 milliards de dollars au premier semestre de l’année. De nouvelles pertes pourraient pousser ses fonds propres en territoire négatif. Sans les revenus de la Fed, le Trésor américain devra alors vendre plus d’obligations pour financer les dépenses publiques et la Fed n’en achètera plus. Cette situation est relativement similaire pour les autres grandes banques centrales du monde développé. Selon le FT, la Banque d’Angleterre a subi une perte de 200 milliards de livres sterling à la fin du deuxième trimestre. La Banque Nationale Suisse a vu son résultat passer au rouge vif au premier semestre 2022 (perte de 95,2 milliards de francs). Le bilan de la BNS représente 125% du PIB de la Suisse, alors qu’aux Etats-Unis et en Europe ils atteignent 35% et 81% du PIB respectivement. Les fonds propres de la BNS ne repré sentent que 10% du total de son bilan.

g Pourquoi une banque centrale ne peut pas (théoriquement) faire faillite ? Les banques centrales ont le monopole de la création monétaire. Elles sont toujours en me sure d’honorer leurs engagements : il leur suffit de créer de l’argent, ce qu’elles peuvent faire à volonté, instantanément et pratiquement gratuitement. Mais une création monétaire trop importante pourrait perturber sa politique monétaire et fragiliser son l’indépendance. La limite de la création monétaire est la crédibilité des Banques Centrales et la valeur des devises. On remarque d’ailleurs que le bilan de la Fed a en % du PIB moins progressé que celui de la BCE et de la BoJ, et le dollar s’est sensiblement renforcé face à l’Euro et au Yen (respectivement +38% et +61% depuis fin 2008). Ce renforcement s’est accéléré depuis 2021.

* Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

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ECONOMIE & FINANCE PLAN FOR THE FUTURE. LIVE IN THE MOMENT. © Photo DR

Le futur du tourisme de

et d’affaires

17 octobre, à l’occasion de l’ouver ture de la conférence annuelle de la Direc tion du Tourisme et des Congrès (DTC) qui réunit chaque année les professionnels du tourisme monégasque et les Bureaux de promotion de la DTC à l’étranger, s’est dérou lée, au Novotel Monte-Carlo, une présentation sur le thème du "Futur du Tourisme de Luxe et d’Affaires". En présence du Ministre d’Etat, Pierre Dartout, et de Jean Castellini, Conseil ler de Gouvernement-Ministre des Finances et de l’Économie, le Directeur du Tourisme et des Congrès, Guy Antognelli a rapidement in troduit le cadre de cet exposé : à la suite de la pandémie de Covid-19, le secteur du tourisme a connu de nombreuses mutations. Certaines ont persisté et impliquent que soient explo rées de nouvelles pistes de développement et d’amélioration afin de répondre au mieux à la demande de la clientèle en Principauté.

g Vers une industrie du transport aérien plus durable Cette année, Franck Goldnadel - Président de l’Aéroport de Nice, Gabriel Donida - Fondateur d’«Atelier Voyage» et Panos Tzivanidis - Directeur du Département des événements et services ins titutionnels du Comité International Olympique, étaient invités à livrer à l’auditoire leurs pistes de réflexions sur le futur du tourisme de luxe et d’af faires. Cette session a fait apparaître la nécessité pour le tourisme de prendre le virage de l’innova tion afin de comprendre, répondre aux besoins de demain mais aussi du tourisme responsable. « Il y a une nécessité absolue de transformer l’industrie du transport aérien pour être plus durable » a martelé Franck Goldnadel, prenant l’exemple des Aéroports de Nice « Il ne faut pas s’arrêter de voyager mais voyager intelligemment » a souligné Panos Tzivanidis. « Une tendance au sein du CIO a été mise en exergue : nos clients restent plus longtemps sur place et font plusieurs destinations au lieu d’une seule afin de réduire l’empreinte carbone. » « Les clients ne veulent pas juste de belles chambres, ils veulent des expé riences », a souligné Gabriel Donida, poursuivant : « Dans nos agences de voyages, les milléniaux nous poussent à repenser notre offre afin d’aller au-delà de l’existant. » Enfin, cette conférence inaugurale a mis en lumière de nombreuses solutions pour mieux comprendrelademandemaiségalementpours’engagerdansuntourismedurablequiestunedesprincipalespréoccupationschez

☞ Monaco : Les 15 et 16 octobre, dans leTunnel Riva, le 53ème Concours Internationalde Bouquets, organisé par le Garden Club deMonaco, présidé par S.A.R. la Princesse deHanovre, qui avait pour thème « La couleurdans la mode », a rassemblé une cinquantaine de participants (amateurs et professionnels). Le Prix Princesse Grace de Monaco- Grand Prix Général - offert par le GardenClub de Monaco et remis par S.A.R. laPrincesse de Hanovre, décerné. à Maryse Gras - MG Fleurset Création – Revel, France, dans la catégorie « La Haute-Couture de Jean-Paul Gaultier ».

☞ Monaco : L’Opéra Garnier aux couleurs duJazz du 9 novembre au 4 décembre. A l’affiche de Gilles Marsan, directeur artistique : les nouvelles générations de musiciens de l’AcadémieRainier III et la projection du film « Let’s getlost » de Bruce Weber, hommage à Chet Bakeren partenariat avec l’Institut Audiovisuel deMonaco. Le Monte-Carlo Jazz Festival investira pour ses before et ses after : le Crystal Bar de l’HôtelHermitage, le Bluegin du Monte-Carlo Bay, le Bar américainde l’Hôtel de Paris. Alex Jaffray animera une Masterclass surle thème « Pourquoi vous allez enfin aimer le Jazz » !

☞ Paris : La Fondation de Monaco a accueilli ses nouveaux résidents à la Cité Internationale Universitaire de ParisC’est le jeudi 29 septembre que MartineGarcia-Mascarenhas, Directeur de laFondation a organisé la traditionnelleréception d’accueil des résidents de l’année universitaire 2022-2023, la soirées’est clôturée par un concert de piano donné par les étudiants musiciens. 60 étudiants représentant 25 nationalitésont participé à cette rencontre chaleureuse autour d’unbuffet dans le grand salon de la Fondation monégasque.

☞ Monaco : La présélection des romansen lice pour le Coup de Coeur des Lycéens2023 de la Fondation Prince Pierre vient d’être présentée aux élèves de secondedu Lycée Albert Ier, du Lycée FANB et duLycée Technique et Hôtelier. Ce prix estdécerné par un jury de lycéens parmi unesélection de premiers romans. Sous laconduite de leurs professeurs de Lettres et dans le cadre duprogramme de Littérature : « Lire, écrire, publier aujourd’hui», les élèves participeront à des débats, rencontres avec lesauteurs, afin d’élire en connaissance de cause leur lauréat.

☞ Monaco : Deux nouvelles bibliothèquesen libre-service : la Direction de l’Aména gement Urbain (DAU) poursuit le déploiement des bibliothèques participativesdans les différents quartiers de laPrincipauté. Après celles de Fontvieille etde la Gare, mises en place en 2019, cesont le Square Gastaud et le Jardin duTrocadéro, qui sont aujourd’hui dotés de ces structures. Leurdesign est l’œuvre des architectes Marcelo Ertorteguy et SaraValente. Une deuxième vie offerte aux livres, CD ou DVD :chacun pourra les emprunter afin d’éviter qu’ils soient jetés.

☞ Monaco : Les Rencontres Philosophiquescrée un atelier philo pour et avec les enfants.Une après-midi au cours de laquelle les enfantsde 7 à 10 ans pourront philosopher sur lethème « C’est qui le chef ? ». Les parents etaccompagnants seront invités à rencontrerl’animatrice de l’Atelier, Alicia Polzella Gauduel,philosophe praticienne, avant de s’éclipser pourlaisser les enfants réfléchir et s’exprimer entre eux.L’objectif est de les amener à s’interroger, à donner leuravis, en un mot les amener à philosopher !.(Gratuit -Mercredi 9 novembre-14h30-15h45- 2 bis, rue Emile deLoth- Tél: +377 99 99 44 55

☞ Monaco : 18ème édition de la journée des « Nez rouges » le mardi 6Décembre - Jour de Soutien à Monaco et communes limitrophes. Sous le HautPatronage de S.A.S. Le Prince Souverainla traditionnelle journée est organiséepar l’Association « Les enfants de Frankie» en faveur des enfants malades et défavorisés de Monaco et toute la région PACA. Le NezRouge verdit il s’adapte au monde qui l'entoure, plus écologique et utile pour les citoyens, sa balle en moussedevient un Shopping Bag vert réutilisable et conserve laforme du Nez Rouge quand il est fermé !. En vente à partirdu 2 novembre 2022.

☞ Prague : La remise du Prix européensdu patrimoine / Prix Europa Nostra àl’association Cap Moderne de Roquebrune-CapMartin pour la restauration de la VillaE1027 d’Eileen Gray et Jean Badovici parla Commission européenne, unique prixremis à la France, vient couronner le longet délicat travail de restauration mené parl’association présidée par M. Michael Likierman. MadameClaudia Devaux, architecte du patrimoine, qui a dirigél’équipe, le 26 septembre était à Prague pour recevoir cettedistinction lors de la Cérémonie de remise des Prix euro péens du patrimoine.

Le mardi 11 octobre, comme le veut la tradition le nom du lauréat du Prix littéraire Prince Pierre de Monaco, a été révélé sur la scène de l’Opéra Garnier, lors d’une soirée présidée par S.A.R La Princesse de Hanovre, entourée du Conseil Littéraire de la Fondation. Le prix litté raire 2022 a été décerné à Vénus Khoury-Ghata, un prix qui couronne depuis 1951 l’ensemble d’une œuvre… La Femme de lettres, VénusKhoury-Ghata, succède à Annie Ernaux, lauréate 2021, qui vient de recevoir le Prix Nobel de Littérature !

g Les lauréats des Prix Littéraires de la Fondation Prince Pierre Cinq écrivains de notre temps, d’expression française, étaient en lice pour le « Prix Littéraire Prince Pierre 2022 », faisaient partie de la sélection du Conseil Littéraire de la Fondation Prince Pierre, présidé par la Princesse de Hanovre, réuni à Paris en mai dernier : Michel del Castillo ; Louis-Philippe d’Alembert ; Dominique Forber, et Marie-Hélène Lafon et Vénus Khoury-Ghata : lauréate du Prix Littéraire 2022… Femme de lettres française, Vénus Khou ry-Ghata, après des études à l’École supérieure des Lettres de Beyrouth, a exercé la profession de journaliste. Elle publie un premier recueil de poèmes, Les visages inachevés, en 1966. En 1971, les Editions du Rocher publient son premier roman, Les inadaptés. A son actif une quarantaine de romans et de recueils de poésie traduits en 15 langues. Vénus Khoury-Ghata est aujourd’hui l’un des plus grands noms de la littérature francophone contemporaine.

g Les autres lauréats

ACTUALITE

Thomas Louis : Bourse de la Découverte pour son premier roman Les Chiens de faïence, (La Martinière) ; L’anthropologue Philippe Descola : « Prix de la Principauté 2022 ». Les autres beaux prix décernés à la création contemporaine : « Coup de Coeur des

☞ Monaco : Le Festival de Télévision de Monte-Carlo dévoile l'affiche de sa 62ème édition : L’effigie du Prince Rainier III apparaîtpour marquer en cette année 2023 le centenaire de la naissance de celui que l’on surnommait « Le Prince Bâtisseur ».

L'emblématique tapis rouge, sous forme devoilage, s’étire pour traverser l’affiche semblant inviter les stars du monde entier à la 62ème édition du Festival de Télévision de Monte-Carlo qui se tiendra du 16 au 20 juin 2023 auGrimaldi Forum Monaco.

☞ Menton : Lancement de la 89e Fête du Citron qui aura lieu du 11 au 26 février 2023.Pour annoncer cette 89e édition « Opéra-Rock», la Ville de Menton a fait les choses en grand! Les journalistes étaient invités au Palais del’Europe avec toute la population, à découvrirle nouveau graphisme visuel en format XXL !

L’affiche 2023 était alors dévoilée par Yves Juhel, Maire deMenton et Président de la Communauté de la Riviera française;avant le lancement officiel des festivités, suivi d’un concertdans les Jardins Biovès offert à la nombreuse assistance…

10 N° 221 • Novembre 2022
✲ MONACO EN BREF ✲ A l’occasion du dixième anniversaire de la Journée Internationale de la Fille, le Conseil national a réuni le 11 octobre dernier, dans son Hémicycle des femmes élues dans différentes institutions et de jeunes élèves de la Principauté : de gauche à droite, Vibeke Thomsen, la présidente de l'association SheCan HeCan, Brigitte Boccone-Pagès, la présidente du Conseil National, Kasey Robinson et Laurence Dionigi, membre de l'UPF Monaco © Photo CN L'ACTUALITE Copyright © 2022 Global Media Associates Sas - Piazza Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. +33 09.50.79.90.84 Fax +33 09.55.79.90.84 email laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones Photos Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard Projet graphique GMA Studio Design Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608 La photographie du mois Lundi
Jeunes Mélomanes » : York Höller pour son oeuvre Viola Concerto (2016-2017) ; « Tremplin musical » : Kyiv Symphony Orchestra. Pour l’art contemporain : le Prix International d’Art Contemporain, à l’hon neur cette année : Christine Sun Kim pour son oeuvre The Star-Spangled Banner (2020) ; « Bourse de Recherche » : Daar- Decolonizing Architecture Art Research (Sandi Hilal et Alessandro Petti). Toute l’actualité de la Fondation Prince Pierre sur www.fondationprincepierre.mc FONDATION PRINCE PIERRE Prix Littéraire 2022 : Vénus Khoury-Ghata
luxe
© Photos DTC © Photo DdC-Stéphane Danna

A la recherche de la mémoire perdue

Entout début d’automne, se déroulait la Journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer. Cette affection dégénérative entraîne la disparition progressive des neurones dans les régions du cerveau qui gèrent la mémoire, le langage, le raisonnement ou l’attention. L'altération de ces facultés, qui se traduit par des troubles du comporte ment, génère une perte d’autonomie progressive, d’immenses complica tions pour la gestion du quotidien des malades et des infections qui peuvent entraîner la mort. En France, le nombre de nouveaux cas s’élève chaque année autour de 225 000. En Europe, en 2015, sur une population de plus de 60 ans de 176,6 millions de personnes, les cas de démence atteignaient 10,5 millions d’individus. Ils pourraient se situer autour de 18,7 millions en 2050. A la veille de la journée mondiale, l’AMPA, l’associa tion Monégasque pour la recherche sur la Maladie d’Alzheimer, proposait une soirée spéciale d’information au Théâtre Princesse Grace avec la diffusion d’un film, « Une vie démente » d'Ann Sirot et Raphaël Balboni, suivie d'une conférence-débat qui réunissait le Professeur Jacques Bringer, président du Comité d’éthique de l’Académie Nationale de Médecine, Fabrice Gzil, professeur à l’Ecole des Hautes Études en santé publique et le Docteur Sandrine Louchart de la Chapelle, chef du départe ment de la filière gériatrie au Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG), dont les activités sont soutenues par l’AMPA. L’occasion de faire le point sur la situation actuelle de cette maladie.

g Quel état des lieux peut-on dresser sur l’évolution de la maladie d’Alzheimer ? Sandrine Louchart de la Chapelle : "A l’échelle mondiale, la prévalence de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, est estimée à de 55,2 mil lions en 2019 (1 ,2 millions en France) avec une estimation à 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050. La prévalence de la maladie augmente en effet avec l’âge : rare avant 65 ans, elle touche environ plus de 20 % de la population âgée de plus de 80 ans. L’état de démence, c’est-à-dire la perte d’autonomie pour les actes de la vie quotidienne, est l’une des principales causes de handicap et de dépendance dans le monde. La maladie d’Alzheimer est une maladie multifac torielle qui se développe sur plusieurs années avec une phase préclinique pou vant durer 15 à 20 ans."

g Quelles sont les orientations stratégiques ? Le dépistage ? La prise en charge et l’accompagnement des personnes diagnostiquées ? Le traite ment ? L’ensemble ? SLC : "Au cours de ces dernières années, des progrès considérables ont été faits avec l’amélioration des connaissances et des outils mis à la disposition des praticiens pour établir un diagnostic étiologique précis de la pathologie neuro dégénérative, dont la plus fréquente est la Maladie d’Alzheimer (70 % des patho logies neurodégénératives). A Monaco, le Centre mémoire du CHPG permet ce diagnostic en se basant sur une évaluation neuropsychologique spécialisée, sur l’utilisation de biomarqueurs d’imagerie morphologique (IRM cérébrale) et fonc tionnelle (TEP cérébrale au 18FDG) et sur des biomarqueurs biologiques mesu rés dans le liquide cérébro-spinal . Un diagnostic précis et précoce permet ainsi une prise en charge adaptée du patient avec l’élaboration d’un plan de soin personnalisé mais également la mise en place d’un soutien et accompagnement aux aidants. Par ailleurs, actuellement, une centaine de molécules sont en

Un refuge pour les animaux

Ala mi-septembre, le Prince Albert et la Princesse Charlène ont pris part à la cérémonie de la pose de la pre mière pierre du refuge de la Société Protectrice des Animaux de Monaco, situé à Peille. Cette cérémonie symbo lique de pose de la première pierre de l’édifice principal a également été l’oc casion d’annoncer la Présidence de S.A.S. la Princesse Charlène à la tête de la SPA de Monaco. Les bâtiments abritant actuellement le refuge de la SPA de Monaco, dénommés « l’Abri », situés aux Serriers s’avérant être deve nus trop exigus et vétustes, la SPA de Monaco et le Gouvernement Princier se sont employés à trouver le lieu idéal pour construir un ensemble de bâtiments neufs, dotés de tout le confort moderne et éco-responsables afin de permettre aux animaux recueillis et au personnel qui prend soin d’eux d’évoluer dans un environnement optimal. Cette recherche a duré de nombreuses années en raison des contraintes inhérentes à la construction de telles infrastructures. En effet, le site recherché devait disposer d’un ter rain d’environ 1 hectare, de préférence plat et ne pas comporter d’habitations aux alen tours sur une distance d’au moins 500 mètres. En mars 2018, le Maire de Peille et la Préfecture des Alpes-Maritimes ont alors proposé à la Principauté un terrain d’accueil pour réaliser un refuge animal mais compte-tenu des contraintes naturelles, plusieurs études préalables ont été menées (assainissement ; faune/flore). Après avoir obtenu l’ensemble des autorisations administratives, l’acte d’acquisition des parcelles a été conclu entre la Commune de Peille et la Société Immobilière Domaniale le 16 décembre 2021.

cours de développement et portent l’espoir de la mise sur le marché futur d’un traitement curatif efficace, très probablement sous la forme d’une combinaison de plusieurs molécules."

g Avec le rallongement de la durée de vie, à quoi doit-on s’attendre s’agissant de l’évolution de la maladie ? SLC : "Une place importante doit être faite à la prévention dont l’enjeu est de rester le plus longtemps en bonne santé cognitive. Un corpus de données croissantes a mis en évidence des facteurs de risque potentiellement modi fiables, à l’inverse de l’avancée en âge, comme l’hypertension artérielle, la dépression, le diabète ou encore des facteurs liés au mode de vie comme l’exercice physique , le tabac ou l’alcool . Ces différents facteurs ont été identi fiés à plusieurs étapes de la vie et sont porteurs d’un message positif à savoir qu’il est possible aujourd’hui, grâce à des mesures simples de prévention, de réduire le risque individuel de déclin cognitif."

SPECTACLES

La belle affiche du Grimaldi

Dans le cadre des commémorations du Centenaire de la dis parition du Prince Albert 1er à l’occasion de la Fête natio nale: l’Opéra propose une nouvelle production de la « Damna tion de Faust », en hommage à Raoul Gunsbourg, directeur de l’Opéra Garnier au XIXème siècle… Du 27 au 31 décembre : les 50 danseurs de la Compagnie de J.C Maillot offriront un bouquet final flamboyant avec le Ballet narratif grand format : Faust.

g « La Damnation de Faust » Raoul Gunsbourg, directeur de l’Opéra avait apporté une réponse au dilemme qui animait le monde musical du XIXe siècle : La Damnation de Faust était-elle un oratorio comme annoncé ou bien une œuvre des tinée au théâtre ? En mettant en scène l’œuvre de Berlioz, Gunsbourg s’affranchissait d’un tabou et accomplissait un coup de maître. Dernière de la version scénique à Monte-Carlo : le 11 février 1969. (Salle des Princes : Dimanche 13 novembre à 15h 00 - Mercredi 16 novembre à 20h00-Samedi 19 novembre (sur invitation du Palais)

g « Le Tour du monde en 80 jours » Nouveau spectacle imaginé par les créateurs de la comédie musicale « Les Aventures de Tom Sawer ». Musique : Julien Salvia - Livret et paroles : Ludovic-Alexandre Vidal - Mise en scène : David Rozen - Chorégraphies : Johan Nus. Un spectacle familial pour les jeunes de 7 à 107 ans ! (Durée 2h10 (Samedi 3 décembre à 20h30 et Dimanche 4 décembre à 14h30)

g « Voca People » débarque au Grimaldi !

Après avoir tourné dans plus de 40 pays, les « Extraterrestres » sont de retour dans une une nouvelle version : les 8 artistes de Planet Voca offrent au public une expérience inoubliable autour de grands classiques alliant comédie, performance vocale, chansons « a capella » : un voyage unique plein d’humour, d’émerveillement et d’énergie. Réservé à tous ceux qui ont su protéger leur âme d’enfant ! (Salle des Princes - Samedi 10 décembre - Durée : 1h15)

g Juliette Armanet : pour un seul soir à Monte-Carlo

Nouveau visage de la variété française : « Juliette Armanet fait partie de ces jeunes qui ont su faire le lien entre une variété chic et intemporelle et une musique pop assumée, de Michel Berger à Daft Punk, de Véronique

Sanson à Dua Lipa ; son album « Petite amie » double platine, a été couronné par une « Victoire de la Musique de l’album révélation ». Juliette Armanet présentera son nouvel album Brûler le feu : Des textes à l’ombre de la mélancolie, compagne de ceux qui ne savent vivre qu’intensément ! (Lundi 19 décembre 20h30)

11N° 221 • Novembre 2022
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CEREMONIE © Photo Alice Blangero © Photo Direction de la Communication-Stéphane Danna

CULTURE

Le 11 septembre 2012, grâce à l’investisse ment de la famille des Muses Otto-Bruc, naissait en Principauté un nouveau théâtre, le « Théâtre des Muses », inauguré en ce beau jour par S.A.S. le Prince Albert II. 10 ans déjà, comme le temps passe… Bilan : 180 000 specta teurs, 350 spectacles, 2 100 représentations, 1 200 élèves sans compter les stagiaires de ce joyeux cocon : « Fabrique des sentiments… »

g Le mot d’Anthéa Sogno comédienne et maî tresse du lieu « Cette saison qui fête nos dix ans sera un véritable feu d’artifice qui mettra en lumière tous les styles de spectacles avec une prédominance pour les belles histoires, un théâtre vécu sous tous les angles du cabaret, de la comédie, sous le signe de la transmission de cet art majeur : 26 spectacles dont 15 pour le jeune public ! Que de magnifiques moments à partager en famille, en amoureux ou entre amis ! »

Le "Grand-petitThéâtre" a 10 ans

g En ouverture de la saison 20222023 « Le Roi des pâquerettes » Une épopée historique et comique de Bérangère Gallot et Sophie Nicollas Calais, 25 juillet 1909 : Louis Blériot, industriel passionné d’aviation s’apprête à relever un défi historique : traverser la Manche en aéroplane. Mais rien ne se passe comme prévu… « Un pari osé, relevé avec panache, une distribution remarquable. » Le Point ; « Une ambiance hautement électrique, réjouissante. » Le Figaro (Jeudi 10, Vendredi 11, Samedi 12 à 20h30, et Dimanche 13 Novembre à 16h30 - A partir de 8 ans - 1h20)

g « La valse d’Icare » : Seul en scène

Ecriture Nicolas Devort : Avec Nicolas Devort ! « Icare », musicien et chanteur talentueux rencontre vite le succès. Mais le chemin de la réussite se craquelle et au fur et à mesure de son ascension, ses démons le rattrapent. Comment garder les pieds sur terre lorsque l’on est porté aux nues ? Le mot d’Anthéa : « Nicolas Devort, ce prince de Théâtre sait faire valser nos cœurs et nos âmes ». (Jeudi 1er et Samedi 3 Décembre à 20h30 - A partir de 10 ans - 1h20)

g « Le mec de la tombe d’à côté » : comédie romantique

Fidèle au roman à succès de Katerina Mazetti (paru en 1999) cette adaptation de Laure Geggy pleine de réparties est à la fois drôle et émouvante : « Comment d’un malentendu, un sourire mal inter prété sur un banc de cimetière, peut naitre un coup de foudre aussi inattendu que surpre nant ? » (Jeudi 24, Vendredi 25, Samedi 26 à 20h30 - Dimanche 27 Novembre à 16h30 -A partir de 13 ans 1h30)

g « Dans la peau de Cyrano » : reprise, suite au triomphe ! Ecriture et mise en scène Nicolas Devort : « Colin fait sa

rentrée dans un nouveau collège. Pas facile de passer du monde de l’enfance à celui des grands, surtout quand on est « différent » : « On rit beaucoup, on s’émeut devant cette chronique de la jeunesse, comédie pleine d’espoir dont on ressort ragaillardi. » Le Parisien - (Vendredi 2 à 20h30 et Dimanche 4 Décembre à 16h30 - A partir de 7 ans - 1h15)

g Réservations : 45 boulevard du Jardin Exotique +377 97 98 10 93

La Saison 2022-2023 du Théâtre Princesse Grace est lan cée et bien lancée : après « Maman » au Grimaldi Forum avec Vanessa Paradis, retour plus intimiste au Théâtre Prin cesse Grace avec un hommage à la Littérature incarné par l’immense comédienne Dominique Blanc qui vit le texte de la Femme de Lettres Marguerite Duras : « La

», mise en scène : Patrice Chéreau. De la douleur à la légèreté, autre facette de la scène avec le « Conseil d’ami » de Didier Caron donné par Christian Vadim… Un excellent Boulevard qui rend heureux…

g « La Douleur » : Dominique Blanc incarne le texte de Marguerite Duras Les amoureux du théâtre connaissent le talent de la comédienne Dominique Blanc, dans ce récit autobiographique de Marguerite Duras il est à son apogée… La Douleur, c’est le journal de l’ab sence, de l’attente chargée de menaces, le journal du désespoir, de la honte de vivre en attendant le retour de Robert L, époux de l’écrivain, déporté dans un camp en Allemagne… Marguerite Duras ignore en cet avril 1945, printemps de la Libération, s’il est toujours vivant et cherche le moindre signe d’espoir.

g Un des textes de Duras les plus troublants… Dominique Blanc interprète l’un des textes les plus troublants de la littérature de l’après-guerre. La comédienne nous parle jusque dans ses silences : « un véritable bouleversement physique » a-t-elle confié à Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang qui ont mis en relief ce témoignage. Dominique Blanc, intense, sensible, à fleur de peau. Une reprise de Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang. Production : Les Visiteurs du soir. (Mercredi 16 novembre / Durée du spectacle 1h30)

g « Un conseil d’ami » : un message de Didier Caron à son public ! La pièce « Un Conseil d’ami » est écrite, mais aussi mise scène par le messager en personne. Le message ? « Ne donnez jamais un conseil à votre meilleur ami, vous pourriez le regretter amèrement ! » C’est le constat que va faire Boris lorsque Alain lui confie qu’il cherche à rompre avec Julie. Boris, qui à l’inverse de son ami est sur le point de se marier avec Claire, lui conseille de s’inventer une liaison car il est humai nement cruel d’annoncer à sa femme qu’on ne la quitte pour personne. Alors, quand Julie va lui poser la question fatidique, Alain va suivre le conseil de son ami et lui livrer un nom… Nous sommes au théâtre de Boulevard

qui rend heureux les spectateurs quand il est écrit par une belle

comme le fut en son temps celle du Maître Guitry… En scène : Christian Vadim, Marie Fugain, Manuel Gélin et Juliette Meyniac. Production

Par un bel après-midi de septembre, le corps en décomposi tion d'une jeune femme est retrouvé dans le lit du Paillon, roulé par la dernière crue. Quand cela est-il arrivé ? Qui est-elle ? D'où vientelle ? Meurtre ? Acci dent ? Suicide ? Aucun indice. Horreur et mys tère absolus. Bouillant, imaginatif mais bou leversé et indigné, le jeune sous-brigadier Killian, (qui s'était déjà illustré dans Chienne d'enquête en pays ni çois), va se lancer dans une enquête impossible. Elle le conduira d'abord à l'Ariane, le quartier de son enfance, celui de son vieux copain Mouloud et de son premier coup de coeur. Suivront d'épuisantes, périlleuses et incertaines investigations. Mais les pistes, à peine ou vertes, se referment les unes après les autres... Killian, Sisyphe acharné, pourra-t-il, malgré le découragement général, découvrir enfin, grâce à une dernière "idée", l'épouvantable vérité et venger la victime ? L’ancien prof d’université Jean Emelina signe ici son 7° « polar niçois » chez Baie des Anges. Avec vivacité, humour et belle écriture, il nous embarque dans une de ses enquêtes dont il détient, seul, le secret. Réjouissant de bout en bout… Et prix modique ! (P.Y.R.)

(Jeudi 24 novembre/ Durée du spectacle 1h30 sans entracte). (A.C.)

12 N° 221 • Novembre 2022
ART & CULTURE
par Viviane Le Ray POLAR NIÇOIS
g "L’inconnue du Paillon". Jean Emelina. Editions Baie des Anges. 200 pages. 8,50 € Mystère dans le Paillon
Douleur
celui
plume,
Arts Live Entertainment
g Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace. 12, Avenue d’Ostende. Tél. : 00 377 93 25 32 27 Drame signé Duras et comédie… TPG NOVEMBRE © Photo Bernard Richebé © Photo Ros Ribas Anthéa Sogno © Photo TM © Photo Karine Letellier

Le doux parfum de la nostalgie...

Le « Grand Prix du roman de l’Académie française » a été décerné à Giuliano Da Empoli pour « Le Mage du Kremlin » (Gallimard) : Giuliano Da Empoli a obtenu, au 1er tour de scrutin 9 voix contre 5 voix à Jean Michelin pour « Ceux qui restent » et 3 voix à Pascale Robert-Diard pour « La Petite Menteuse ». Prix Nobel de Littérature : Annie Ernaux : (Un choix qui a de quoi surprendre quand on sait que le jury a « boudé » Michel Houellebecq !) A suivre…

Al’initiative

de la Direction des Affaires Culturelles, en partenariat avec MonteCarlo Société des Bains de Mer, la Salle d’Exposition du Quai Antoine Ier accueille l’expo sition patrimoniale : « Monaco on Stage - 100 ans de concerts à Monaco », une présentation dédiée à la relation unique de la Principauté avec les plus grands artistes de la planète qui ont foulé les scènes monégasques. Le commissaire de l’expo sition, Alex Jaffray, compositeur, producteur et chroniqueur musical, avec la complicité du scé nographe bien connu en Principauté : Rudy Sabounghi, nous invite à passer dans les cou lisses, derrière le rideau : une découverte pour les plus jeunes, un doux parfum de nostalgie pour « les vieux de la vielle » : comme votre serviteur !

g Au fil du temps : 100 ans de concerts en « live » De Joséphine Baker à Lady Gaga, de Julio Iglesias à Mika… De Dalida à Juliette Gréco, Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, ou Johnny Halliday… De Sinatra à Sammy Davis, Paul Anka, Elton John John, Lenny Kravitz, Sting, Ringo Star… De Shirley Bassey à Whitney Houston, Tina Turner, Gloria Gaynor ou Céline Dion, et bien d’autres qui figurent aux cimaises de la superbe Salle Antoine 1er : en noir et blanc, en couleurs, en petit format en grand format, toutes comportant les dates et le lieu des concerts… Une pré sentation très professionnelle et très richement documentée.

g L’envers du décor depuis la naissance de la SBM

Depuis la naissance de la Société des Bains de Mer les plus grands artistes se sont produits à Monte-Carlo, pour les plus célèbres à plusieurs reprises au cours de leur exceptionnelle carrière. Cette longue tradition musicale est mise ici à l’honneur à travers un voyage qui débute dans les coulisses, puis les loges, pour arriver à la scène, face au public…

g De Charles Trenet à Sammy Davis, Sinatra, Charles Aznavour, Lady Gaga, Prince

Tous ces grands artistes se sont produits sur les scènes mythiques de Monte-Carlo, scènes qui se sont succédées au fil du XXème siècle et du XXIème siècle. Au sein de cette exposition, le visiteur découvre également des contenus inédits sur les stars d’hier et d’aujourd’hui, des instruments présentés en photos géantes comme celle de la guitare signée de la main d’Eric Clapton ou encore celle de la guitare de Santana. Une longue histoire qui, comme il se doit, nous est contée en musique…

g Ressentir en soi vibrer la musique…

C’est aussi l’occasion pour les visiteurs de découvrir la musique de « l’intérieur », d’écouter des guitares vibrant aux sons de riffs ico niques, de se laisser surprendre par une version unique de la célèbre chanson My Way, de vivre l’expérience d’une montée sur scène ou encore de découvrir le lien qui unit Ella Fitzgerald à Alicia Keys ou celui qui rapproche Céline Dion, de Mariah Carey et Joséphine Baker. Une présentation qui fait aussi appel à l’émotion pour ceux qui ont eu la chance d’assister aux spectacles pour qui les musiques, les paroles des chansons, ne manqueront pas de réveiller d’anciens volcans qu’ils croyaient éteints : cela s’appelle la mélancolie, un sentiment qui plus encore que la nostalgie embelli nos vies…

g A découvrir jusqu’au 31 décembre 2022 - Salle d’Exposition du Quai Antoine Ier (Entrée libre)

Et dire que la production du premier « James Bond » avait proposé à Jaguar de véhiculer l’agent secret dans sa nouvelle Type E ! Le refus du Jaguar a fait le bonheur de David Brown, le patron d’Aston-Mar tin. Et l’amour complice entre la belle anglaise et 007perdure depuis. À l’aube du 110e anniversaire de la célèbre marque outre-manche, Aston Martin, SophiaÉditions – sous sa déclinaison E.T.A.I - lui rend hom mage à travers un nouvel ouvrage paru mi-septembre. Depuis la création de la marque en 1913, Aston Martin n’a de cesse de pousser à l’extrême les performances, l’esthétisme et la qualité de ses modèles. Dérivées des prototypes de course, les voitures d’avant-guerre ont permis à la marque de bâtir sa réputation sur les circuits. Suivirent les légendaires DB de l’ère David Brown, et particulièrement la médiatique DB5 pilo tée par le célèbre agent 007. L’arrivée du V8 au début des années 1970 inaugure une nouvelle génération d’Aston Martin, donnant naissance aux fameuses DBS V8 et AM V8, puis à la lignée des Vantage, sans oublier la très exclusive Lagonda. En 2001, la marque impressionne avec l’étonnante Vanquish et son V12 de 6 litres. Trois ans plus tard, la DB9 et sa déclinai son décapotable, la Volante, complètent la gamme, rendant la marque plus accessible. Aston Martin est aujourd’hui synonyme d’excellence et ses véhicules légendaires sont reconnus pour être les plus convoi tés au monde. La plume est tenue par Jean-Marie De france, collectionneur et professeur, qui met sa pas sion au service d’un texte clair, agréable et complet. L’iconographie - beaucoup de photos sont inédites –est assurée par le photographe Arnaud Taquet. (P.Y.R.)

g "Aston-Martin, alliance du sport et du luxe". Jean-Marie Defrance, et Arnaud Taquet. Editions ETAI. 160 pages & 300 illustrations. 39,00 €

Vous ne verrez plus jamais les couleurs de la même façon quand vous aurez découvert la couverture de cet essai très intéressant tant pour les artistes que pour tout un chacun…. Le bleu vous relaxe, le vert du titre vous rassure. Il suggère à votre inconscient que ce livre peut vous correspondre. Il vous incite à agir et aller plus avant ! Vous découvrirez à travers les résultats d’études scientifiques à quel point les couleurs vous influencent, quel que soit le domaine : psychologie, appren tissage, décoration d’intérieur, mode, productivité, créativité, marketing, désir sexuel… Cet essai très accessible et au style léger a été enrichi des dernières études universitaires sur la couleur et de très belles s illustrations de Robin Gillet.

« L'étonnant pouvoir des couleurs » - Jean-Gabriel Causse - (Beaux Livres / Flammarion

Elle fut l’amie de Picasso, Braque, Léger, du Douanier Rousseau. Elle fut sur tout l’amante passionnée de Guillaume Apollinaire et d’Henri-Pierre Roché, qui s’inspirera d’elle pour son roman Jules et Jim. Elle aima des femmes, parmi elles la styliste Nicole Groult, au risque de faire scandale (dans un temps où ce n’était pas la mode !). Fantasque, tumultueuse, Marie Laurencin, fille d’une brodeuse du Cotentin et d’un père bourgeois qui ne la reconnut pas mais dont elle reçut une bonne éducation, elle dut braver le destin pour devenir peintre. Admise dans le milieu si masculin de l’art, elle reçut dans son atelier bien d’autres personnalités de son dont Coco Chanel, Duras ou Yourcenar. Couleurs tendres, harmonie : une authentique féerie…

« Marie Laurencin, la féerie » - Isaure de Saint Pierre (Albin Michel)

Dans ce Cocktail de saison, on trinque avec Fitzgerald et Hemingway, Antoine Blondin. On s’envole en rêves éveillés vers Cadaques, Venise ou New York. On passe un insolite réveillon au Meurice. On se retrouve au « Belles Rives » sur la Riviera des Années Folles… Des ombres de chers disparus s’attardent. Des esquisses où se mêlent l’art perdu de vivre la légèreté, portraits, voyages, flâneries cinématographiques. Journaliste auFigaro et au Masque et la Plume, Éric Neuhoff a publié une vingtaine d'ouvrages dont Un bien fou (Grand Prix du roman de l'Académie fran çaise 2001), Costa Brava (Prix Lipp-Cazes 2017) ou (Très) cher cinéma français (Prix Renaudot essai 2019). L'Académie Française vient de lui décerner le Grand prix de littérature Paul-Morand. Ivresse garantie : à savourer sans modération ! « Cocktail de saison » - Eric Neuhoff (Rocher)

Du 26 juillet au 11 août 2024 se tien dront les Jeux olympiques de Paris. L’enjeu est de taille pour la capitale fran çaise sous le regard de plus de six cent mille spectateurs, les délégations du monde entier remonteront le cours de la Seine en ouverture des Jeux d’été. Une première dans l’histoire de l’olympisme ! Paris 2024 offre une formidable opportu nité pour la France (si l’on songe à ce que l’on voit actuellement en France on est en droitd e se poser des questions !...) Défi sportif, économique, politique, social, environnemental, culturel… Plus qu’un espoir, ces Jeux sont un rendez-vous historique. Vincent Roger en raconte la genèse, en dévoile les arcanes et nous invite à être acteurs d’un récit natio nal conçu pour redonner énergie et fierté à tout un pays. Préface signée Jean-François Lamour.

« Paris 2024, Un défi Français » - Vincent Roger(Archipel)

C’est au Salon du livre que Calypso de Sigaldi a présenté son dernier ouvrage

Au temps des femmes galantes : « Elles » sont libres et narquoises, d’aucunes redoutables. Rares sont les épisodes de l’Histoire de France ayant connu un tel nombre de femmes influentes dans les coulisses du pou voir. Les opinions des philosophes, mais sur tout celles des libertins, auront favorisé leur émancipation intellectuelle et morale. La belle plume lettrée de l’auteur quitte l’ambiance de la Côte d’Azur de la Belle Époque, pour poser son regard sur la France du XVIIIème siècle, en pas sant par Vienne et Moscou. Elle s’interroge sur les revendications d’un nouveau féminisme en délire en butinant l’esprit d’un temps où la liberté des femmes s’affirmait dans la séduction…

« Au temps des femmes galantes » - Calypso de Sigaldi(Ed. Bookelis)

13N° 221 • Novembre 2022
Du sport, du luxe et un certain 007...
Effeuillage littéraire... par Viviane Le Ray
BEAU LIVRE © Photo DR

D’une COP à l’autre... Et puis ?

LaCOP 27 se déroulera à Charm el-Cheikh, en Egypte, du 7 au 18 novembre. Cette nouvelle conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques doit permettre de relancer les proces sus de décisions sur l’objectif à atteindre par les signataires de l’Ac cord de Paris, contenir le réchauffement climatique sous 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Un objectif qui paraît hors de portée : d’après le GIEC, nous nous situons sur une trajectoire de réchauffement de + 2,8 °C... C’est dire la nécessité de mobilisation mondiale afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Observatrice privilégiée de la situation, le Dr Nathalie Hilmi, chercheur en économie environnemen tale au Centre Scientifique de Monaco et rédactrice principale auprès du GIEC, nous livre son point de vue.

ECOLOGIE

g Les COP se succèdent mais la situation de la planète continue de s’ag graver. Pourquoi maintenir ces rendez-vous ? Nathalie Hilmi : "Chaque COP apporte sa pierre à l’édifice. Ce sont des négocia tions impliquant plus d’une centaine de pays, des organisations internationales et des secteurs industriels. Il est difficile de trouver des consensus. L’Accord de Paris a été ratifié suite à la COP 21 en 2015 et l’océan y a pris sa place. La COP 25 était la « Blue COP ». La COP 26 a permis de prendre des engagements fermes.Par exemple pour réduire les GES. À cet égard, plus de 100 États se sont engagés à baisser leurs émissions de méthane – le deuxième GES en importance, 80 fois plus puissant que le CO2 – de 30 % d’ici 2030. La Cop 27 est annoncée comme l’« Implementation COP », celle qui va apporter des solutions à mettre oeuvre pour lutter contre le changement climatique. La nature sera largement au centre des discussions car elle est à la fois menacée par le changement climatique mais fait aussi partie de la solution pour l’enrayer : elle absorbe 38% des émissions anthro piques de CO2."

g Le GIEC a modifié sa communication : jusqu’à présent on avait le senti ment qu’il adressait des avertissements et des recommandations. Depuis le printemps 2022 le discours est plus alarmiste. Pourquoi ?

NH : "Pas alarmiste, réaliste : il est urgent de diminuer nos émissions de CO2. Mais comme cela ne sera pas suffisant, il faut aussi trouver des moyens de retirer le CO2 déjà présent dans l’atmosphère. Les rapports des « working groups » du GIEC pour l’adaptation et pour l’atténuation des effets des changements climatiques (2021) apportent des solutions concrètes. A leur publication, beaucoup ont eu le senti ment qu’il y avait du temps pour agir. Ce n’est pas le cas. Plus on attendra, moins nous disposerons d’options, plus le coût pour la planète et l’humanité sera élevé."

g La crise de l’énergie que nous traversons peut-elle pousser vers une exploitation réelle des ressources durables et renouvelables ?

NH : "Le secteur de l'énergie représente environ un tiers de toutes les émissions et des transitions majeures sont nécessaires pour limiter le réchauffement de la

Carnet rose au Jardin Animalier

Un peu de douceur. Cet été, le Jardin Ani malier de Monaco a annoncé la naissance de plusieurs bébés volatiles, à commencer par celle d’un petit flamant rose en juin dernier. Une grande première pour le Jardin : « Très grégaires, les Flamants ne se reproduisent généralement que lorsqu’ils sont en grandes colonies, après l’âge de 6 ans. Notre groupe étant composé de 12 individus âgés de 3 à 6 ans, c’était donc une sacrée gageure ; fin avril, le groupe a commencé à montrer des signes de parades et à fabriqué des ébauches de nids. Nous avons de suite mis à leur disposition les matériaux nécessaires et plusieurs nids se sont élevés rapidement, 15 jours après le premier œuf fut pondu. C’est une grande joie et une grande fierté pour l’équipe du parc », peut-on lire sur la page Facebook du Jardin Animalier.

g Un vrai jardin d’acclimatation

Le Jardin Animalier a d’ailleurs partagé, un mois et demi plus tard, une jolie vidéo pour montrer à quel point le petit flamant a bien grandi en l’espace de quelques semaines. Encore gris – le flamant rose n’atteint cette couleur qu’aux alentours de trois ans – on le voit suivre le groupe sans difficulté. Ce petit oiseau n’est pas le seul à avoir pointé le bout de son bec cet été : en juin et juillet derniers, le Jardin a aussi assisté à la naissance d’un petit canard à ailes bron zées, faisant du Jardin Animalier «l’un des rares parcs zoologiques européens à présenter cette magnifique espèce» et de trois petits dendrocygnes veufs. On compte aussi deux paonneaux et trois pigeons nicobars, ainsi qu’un ibis rouge. Après énumération, si l’on enlève les poules et les cochons d’Inde, le Jardin Animalier de Monaco recense entre 25 et 30 naissances survenues dans l’année 2022.

g Flamant rose : une naissance rare «Cette naissance est une grande fierté. Ce sont des années de travail qui sont récompensées». Le directeur explique pourquoi cette naissance est particulièrement inattendue et rare. «En géné ral, il faut attendre que les flamants aient 6 ou 7 ans pour qu’il y ait une reproduction et les nôtres ne sont qu’adolescents [4 à 5 ans, ndlr]. Deuxièmement, il faut des grands groupes. «Aujourd’hui, entre 90 et 95% des animaux qui sont en captivité sont nés en captivité».

planète. Cela implique une réduction substantielle de l'utilisation des combusti bles fossiles, et l’exploitation des systèmes énergétiques bas carbone ou sans carbone, une électrification généralisée, l'utilisation de carburants alternatifs tels que l'hydrogène et les biocarburants durables, le recours au piégeage et au stockage du carbone et une meilleure efficacité énergétique. La transition vers un secteur énergétique bas carbone devrait permettre de réduire le commerce inter national des combustibles fossiles. L'efficacité énergétique et la réduction de la consommation d'énergie peuvent être obtenues grâce aux technologies numéri ques. Il est également possible de décentraliser le réseau énergétique de sorte que l'énergie provienne de plusieurs réseaux localisés plutôt que d'un réseau électrique principal. Les systèmes électriques alimentés par des énergies renou velables sont de plus en plus viables, mais il sera difficile d'alimenter l'ensemble du système de cette manière. En modifiant nos modes de vie et nos comporte ments, nous pouvons réduire notre empreinte carbone, mais aussi améliorer notre santé et notre bien-être. Il existe ici un potentiel inexploité de réduction des émissions mondiales de 40 à 70 % d'ici à 2050, mais seulement si les politiques, les infrastructures et les technologies nécessaires sont en place. Chaque action compte et chaque minute compte ! Le compte à rebours a commencé."

g Le sujet du carbone bleu et des solutions basées sur la nature que vous portez, prend de plus en plus d’ampleur. Pour quelle raison ? NH : "Il faut retirer le dioxyde de carbone de l'atmosphère et le stocker sur terre, sous terre ou dans l'océan. Il existe des méthodes biologiques qui permettent de le faire, comme la reforestation et la gestion du carbone dans le sol. Les nouvelles technologies, telles que le captage et le stockage direct dans l'air, nécessitent davantage de recherches, d'investissements initiaux et de preuves de concept à plus grande échelle avant de pouvoir être massivement utilisées. Nous nous intéressons davantage aux solutions venues de l’océan. Les écosystèmes marins côtiers tels que les mangroves, marais salants et herbiers marins permettent de séquestrer le carbone. C’est aussi le cas du phytoplan cton en pleine mer. C’est pourquoi on préconise de protéger, conserver et restaurer les océans pour les laisser jouer le rôle que la nature leur a donné. Ces services écosystémiques peuvent être monétisés et portés sur les marchés carbones sous forme de crédits carbones. Cette partie économique et finan cière de nos recherches au CSM prend une ampleur globale récente, notam ment dans les pays en développement qui poussent à faire reconnaitre leur capital naturel dans leur richesse nationale. Pour cela, il faut une volonté politi que mondiale et une régulation appropriée."

14 N° 221 • Novembre 2022
© Photo DR ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT
NAISSANCES © Photo Jardin Animalier

Les Suisses sacrés Champions !

Samedi

SPORT

22 octobre 2022. 23 nations, 90 bateaux, soit plus de 400 marins et un plateau digne des rêves les plus fous, composaient le menu du championnat du monde de J/70, organisé pour la première fois par le Yacht Club de Monaco, en collaboration avec la classe internationale de J/70. « C’est exceptionnel d’accueillir tous ces cham pions. Tous les yeux de la planète voile étaient rivés cette semaine sur notre Principauté », commente Bernard d’Alessandri, Secrétaire Général du Yacht Club de Monaco. S’inscrivant dans le cadre de la démarche collective « Monaco, capital of Advanced Yachting », S.A.S. le Prince Albert II de Monaco, président du Y.C.M., avait tenu vendredi à venir saluer l’ensemble de l’organisation dont la cinquantaine de bénévoles qui composent la Flotte des Commissaires, le Comité de Course interna tional, les Jurys et l’ensemble des concurrents. Un championnat qui bénéficiait du soutien de la Fédération Monégasque de Voile, FxPro, Xerjoff, Sebago et Slam qui dote la remise des prix en vêtements techniques pour l’ensemble des équipages présents sur le podium.

g Ils ont dominé le plan d’eau

Déroutants de maîtrise, un toucher de barre exemplaire, des enroulements de bouées hautement maitrisés, les superlatifs ne manquent pas pour narrer la régate menée par Découvertes Geomod de Killian Wagen. Le bateau suisse, vainqueur de la Primo Cup 2022, a tout simplement écrasé la concurrence dans la catégorie Open à force d’une régularité toute helvétique. « Nous sommes venus ici avec cet objectif et nous sommes ravis de l’avoir respecté » note Luke Patience régatier à bord. « L’équipe est géniale et nous avons juste gardé toute notre énergie pour tout donner aujourd’hui même si nous étions constamment nerveux concernant nos décisions sur l’eau. » Pourtant, les pro nostics étaient plus que serrés tant le niveau de ce mondial était hallucinant.

En tout, ce sont plus de 50 coureurs qui ont déjà vu leur nom figurer en haut del’affiche,qu’ellesoitolympique,delaCoupedel’Americaoud’autrescircuits monotypes, à l’image de la légende Torben Grael, 5 médailles olympiques au compteur. Régatier à bord du J/70 To Nessa, il claque la première manche dans une jolie brise de sud-ouest de 8-12 nœuds avec l’art et la manière mais a dû concéder ses rêves de victoire devant une flotte chauffée à blanc. Un autre équipage est venu tirer son épingle du jeu, il s’agit de Leonteq mené par le Monégasque Pierrik Devic. Il décroche le titre de vice-champion du monde à domicile. Une véritable récompense pour ce fidèle de la série « c’est une très belle surprise et surtout le fruit d’un très long travail que je mène avec mon équipage depuis plus d’un an. Il y avait un très beau plateau avec de grands noms de la voile et nous sommes très fiers de cette 2e place que l’on doit au professionnalisme de mon équipage et à notre régularité. » Les Américains de Relative Obscurity de Peter S. Duncan complète le podium en Open. « C’est vraiment un plaisir et un honneur d’avoir pu accueillir une telle épreuve. Cela n’était plus arrivé depuis 1976 ; et surtout d’avoir vu briller nos équipages monégasques » explique Pierre Casiraghi, vice-président du Y.C.M.

No Finish Line : en 100% présentiel

Efforts sportifs et convivialité pour aider les enfants malades ou démunis ont forgé l’ADN de la No Finish Line depuis plus de 20 ans et ont largement contribué à sa notoriété. Depuis 2 ans en raison de la crise du Covid, le format de la course a dû être adapté aux contraintes sanitaires tout en préservant les performances spor tives ! Cette année, du 12 au 20 novembre, cette course du cœur retrouve sa forme originelle avec des objectifs toujours plus ambitieux : parcourir 400 000 kilo mètres et mobiliser 10 000 participants. Des scores chaque année de plus en plus ambitieux, que seuls la mobilisation pour aider les enfants et le dépassement de soi indéfectibles des coureurs et marcheurs permettent de réaliser. Top départ : same di 12 novembre 14 heures ; Course d’endurance: 8 jours non-stop jusqu’au dimanche 20 novembre 14 heures ; Carburant: la seule motivation des participants conjuguant leurs efforts sportifs à leur enthousiasme ; Circuit : 1140m dans le quartier de Fontvieille ; Assistance technique : les 30 bénévoles de Children & Future ; Depuis 1999, année de la première No Finish Line, les objectifs, tant en nombre de participants qu’en nombre de kilo mètres à parcourir, n’ont cessé de croître, positionnant cette course du cœur comme l’une des plus importantes manifestations caritatives monégasques. Quelques chiffres depuis 1999 : 154 661 participants ; 4 235 471 km parcourus ; 4 562 288 euros reversés à des projets en faveur des enfants. Info : www.childrenandfuture.com.

15N° 221 • Novembre 2022
SPORT & LOISIRS
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