La Principauté Janvier 2023

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Janvier 2023 Le premier journal d'actualité de Monaco www.laprincipaute.net Photo © Conseil National ☞ ECONOMIE • LE BILAN DE L'ANNEE 2022 ET LES PERSPECTIVES POUR 2023 DE LA FINANCE MONDIALE • PAGE 8 La Pr inc ipau t é€ 2 Année XXIII • Numéro 223 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42 • Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html Dossier Spécial "Un non-accord serait mieux qu'un mauvais" Fabrice Notari, Président de la Commission de suivi de la Négociation UE-Monaco : association d'ici fin 2023 ?

Europe-Monaco : pourra-t-on

A la légitime défiance des Monégasques répond - semble-t-il - une impatience croissante de l’UE pour aboutir

Le sentiment général est qu’il est largement temps d’en sortir. Avec quelquefois une grande lassitude. Il y a du mythe de Sisyphe dans ces négociations de Monaco avec l’Union Européenne. On monte, un peu à contre cœur, un énorme rocher et quand on pense qu’on va arriver au sommet et déposer le fardeau, il faut tout recommencer depuis le pied de la montagne. Et pourtant il ne s’agit pas d’une demande d’adhésion, mais d’une simple demande d’association d’un Etat tiers. A la légitime défiance des monégasques répond semble-t-il une impatience croissante de l’Europe. C’est pourquoi d’un côté comme de l’autre on laisse entendre que l’on est passé des points techniques à la globalité politique de l’accord et qu’il faudra conclure en 2023. Les élections à Monaco au début de l’année n’auront aucun impact sur la position des élus. En revanche en mai 2024 il y aura en Europe un nouveau Parlement et donc une nouvelle Commission et donc de nouveaux éventuels négociateurs. Cette nouvelle équipe européenne aura d’autres priorités que des accords limités avec des Etats tiers.

g Le rôle-clé de Gilles Tonelli

Gilles Tonelli représente lui la constance de la négociation monégasque. Pour bien comprendre les échanges entre le Gouvernement et les élus il faut préciser un point institutionnel. Le Gouvernement est seul habilité à négocier. Mais une fois le texte signé il devra en dernier recours être ratifié par les élus. Ceux-ci pressent le Gouvernement de mieux les informer en amont pour donner leur avis en espérant que l’Exécutif le prenne en compte et même se serve

des positions du Conseil national pour renforcer ses positions dans la négociation. Cette demande d’information a d’ailleurs donné lieu à des échanges lors des dernières séances du débat du Budget Primitif. Le Gouvernement a démenti toute tentation de dissimulation. Rien en effet ne serait pire qu’un accord signé par le Gouvernement et refusé par le Parlement. Il y aurait alors une double crise : l’une avec l’Europe, et l’autre interne...

g Un dossier compliqué

On peut se demander pourquoi c’est si compliqué. C’est compliqué parce que Monaco derrière le Prince Souverains a fixé des lignes rouges défendues par les élus. Hors ces lignes rouges liées à la spécificité et à l’identité de Monaco sont parfois en contradictions avec des dogmes de l’Europe communautaire. Il s’agit des libertés essentielles d’installation de circulation des biens et des personnes. Dans le cadre global de la priorité nationale, il y a à Monaco des professions particulièrement protégées qui ne survivraient pas à la libre installation communautaire. Certaines règles concernant de grands Etats ne sont pas applicables à de petits pays oùcomme à Monaco - les nationaux sont minoritaires. Mais cette ligne de défense des intérêts concrets bien compris s’oppose à des valeurs fondatrices de l’Union. C’est pourquoi le dossier est dans une phase politique avec le nouveau négociateur Marios Sefcovic. Le Slovaque est vice-président de la commission européenne depuis 2019. La même année, à la présidentielle dans son pays fut battu par la liberale-socialiste Zuzana Čaputová. Il est

connu pour des positions sociétales très conservatrices. C’est un adversaire résolu de la théorie du genre notamment.

g L’intérêt de Monaco

On peut se demander pourquoi Monaco veut cette association. Par ses relations avec la France, Monaco n’est pas totalement en dehors des pratiques communautaires. Tous les produits européens entrent

Pourquoi Monaco n'arrive(ra) pas à trouver un compromis avec l’UE

DOSSIER

La Principauté de Monaco est un petit Etat enclavé en territoire français, et ses relations avec l'Union européenne sont conduites principalement par la France. Ainsi, Monaco fait partie du territoire douanier de l'Union et de la zone d'application de la TVA dans l'UE et applique les principales mesures concernant la TVA et le droit d'accise. Toutefois, d'un point de vue strictement juridique, Monaco revêt l'aspect d'un Etat tiers vis-à-vis de l'Union européenne, car il ne fait pas partie des États signataires des différents traités. Les accords de commerce préférentiel entre l'Union et les États tiers ne s'appliquent qu'aux biens venant du territoire de l'Union. D’où des conséquences - surtout au niveau économique et commercial - qui empêchent une intégration totale dans l’UE et qui - par conséquent - engendrent des obstacles insurmontables pour les entreprises et pour la libre circulation de ses citoyens. Pour pallier à ces inconvénients n’a jamais été question d’une éventuelle adhésion à l’Union, quitte à devoir renoncer en partie à sa souveraineté, ce qui toutefois n’a pas empêché des petits pays comme Malte ou Chypre – même si en proportion, par rapport à Monaco, beaucoup plus grands et peuplés - de devenir des Etats membres de l’Union... Ainsi, on a voulu essayer de trouver des solutions alternatives. En 2014, le fameux économiste Bernard Pasquier, alors membre du Conseil national et aujourd’hui candidat absent (et regretté) de la liste unique pour les prochaines élections, proposait à cet égard une adhésion de Monaco - au moins - à l’Espace Economique Européen (EEE), à l’instar de ce qu’avait fait le Liechtenstein déjà en 1995. Ce qui aurait résolu à la source la plupart les problèmes dérivants de la non-adhésion à l’UE, mais qui aurait aussi impliqué une première ouverture du rigide protectionnisme local. Ce qui pourtant n’aurait nullement entamé le secteur public, où la priorité nationale n’était pas du tout en cause, mais seulement le secteur privé, notamment par rapport aux professions libérales, et au régime d’autorisation gouvernementale pour les entreprises. Mais le Gouvernement princier, en accord avec la plupart des élus - parmi lesquels tant les professions libérales que les entrepreneurs qui sont depuis toujours très bien représentés - rejetèrent avec décision cette option car elle aurait porté atteinte aux « spécificités » monégasques, là où – cas unique au monde - les citoyens ne comptent que pour une petite minorité… Depuis lors, le Gouvernement s’est engagé dans de longues négociations pour aboutir à un accord dit d’association qui aujourd’hui traîne toujours péniblement car il se heurte régulièrement contre les désormais célèbres « lignes rouges », à ne pas dépasser impérativement, fixées par le Gouvernement sous le contrôle toujours très attentif du Conseil national, qui menace de ne pas ratifier un éventuel accord si ces lignes ne sont pas respectées. Or, du point de vue des négociateurs européens, et aussi objectivement, ce qu’on appelle un peu hypocritement des « spécificités » ne sont que des privilèges auxquels certaines catégories de Monégasques ne souhaitent pas – naturellement – renoncer. Ainsi, des intérêts particuliers continuent à l’emporter sur l’intérêt général de la plupart des Monégasques. De même, être une minorité ne signifie pas forcément – comme on voudrait le faire croire – être l’objet de discriminations potentielles, mais souvent c’est plutôt le contraire. Monaco n’a pas été envahi par une puissance étrangère, ni n’a subi une vague incontrôlée et non sélective d’immigration massive ! Une bonne partie de sa richesse, sinon sa totalité, provient de l’implantation progressive sur son petit territoire d’étrangers fortunés, attirés par une fiscalité pratiquement inexistante et encouragés – s’ils disposent des moyens nécessaires - à s’y installer de plus en plus nombreux. Un destin minoritaire choisi en pleine conscience, issu d’une stratégie visionnaire des Princes d’autrefois – et perpétué aujourd’hui - en faveur d’une minorité qui, au fil des années, a très bien payé et donné généreusement ses fruits, mais qui ne peut pas devenir un argument qui puisse peser sérieusement sur la table des négociations avec l’Union Européenne… Si on veut vraiment aboutir à un accord, il faut être prêt à céder quelque part, à renoncer en partie à ses revendications. La politique du « à prendre ou à laisser » fondée sur des lignes rouges infranchissables, ne conduit nulle part. Tout comme s’obstiner à demander le beurre et l’argent du beurre…

2 N° 223 • Janvier 2023
L'EDITORIAL
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DOSSIER SPECIAL

pourra-t-on conclure en 2023 ?

sur le résultat des négociations"

g L’année 2023 s’annonce comme décisive pour la conclusion des négociations entre Monaco et l’UE pour déboucher sur un accord d’association...

librement à Monaco. L’inverse n’est pas vrai. Monaco du mal à exporter des produits propres ou à être un compétiteur dans des appels d’offre. Il y a des difficultés également, vécues comme des discriminations, pour les Monégasques désirant travailler ou étudier en Europe. Et on voit déjà se profiler de nouvelles difficultés liées à l’échange des données. L’Europe pourrait limiter l’ouverture de notre si belle transition numérique. Monaco a donc intérêt à cet accord sauf à devoir accepter des normes mettant en cause son identité et sa prospérité. On entend souvent : on vit bien sans accord avec l'Union Européenne depuis des années. Nous n’avons ni dette ni déficit. Pourquoi aller mettre un doigt dans cette machine idéologique qui finira par nous broyer le bras ? C’est tout de débat avantage-risque. Sur l’Europe il ne faudra pas se tromper, car l’enjeu ce n’est pas seulement un étudiant ou un notaire mais l’avenir de la Principauté dans l’espace européen dont la géographie nous rappelle tous les jours que nous en faisons partie.

g Une "année cruciale"...

C'est ainsi que - dans son discours final sur le motivations de son vote contre - la Présidente du Conseil national Brigitte Boccone-Pagès a voulu remercierautre que le président de la commission de législation Thomas Brezzo, "qui a fait aboutir des textes stratégiques et cruciaux, notamment liés aux adaptations de directives européennes" aussi - notamment - le président de la commmission de suivi de la négociation, Fabrice Notari, "au moment où le Conseil national doit entrer dans une année cruciale pour la négociation avec l'Union Européenne pour mener à une éventuel accord d'association", en l'appellantpas par hasard - "notre gardien des lignes rouges" Ces fameuses "lignes rouges" dont le depassement ou le respect enfin determineront - semblerait-t-ill'aboutissement ou moins d'un accord d'association avec l'Union Européenne.

Gilles Tonelli : "L’Union Européenne a ouvert en mars 2015 la négociation avec Andorre, Monaco et Saint Marin en vue d’un accord d’association. La négociation a débuté sous la présidence de Jean-Claude Juncker et nous abordons la dernière année de la présidence d’Ursula von der Leyen. Le vice-Président de la Commission européenne Maros Sefcovic, lors de sa visite à Monaco, a fait état de l’opportunité de profiter de l’actuelle volonté manifestée par l’ensemble des autorités européennes pour aboutir à un accord. Ceci s’explique par le contexte très incertain de la situation internationale que nous traversons, qui favorise le rapprochement entre tous les Etats attachés à l’unité de l’Europe. Cette « fenêtre de tir » ne se reproduira pas de sitôt."

g Le Gouvernement - seul habilité à négocier - informe cependant régulièrement les élus, qui devront ratifier un éventuel accord. Comment se passe concrètement cette information ? GT : "L’information du Conseil National prend deux formes différentes : - D’une part, des Commissions plénières d’études régulières (au moins une par an) pour tenir informée la totalité de la représentation nationale. La dernière s’est tenue tout récemment à la fin du mois de novembre. - D’autre part les réunions d’un groupe qualifié de « multipartite » qui est composé de sept élus, de toutes les tendances, à qui un point précis à caractère confidentiel de l’état des discussions est présenté après chaque session de négociation et avant la suivante. Ces réunions donnent lieu à des échanges avec les conseillers nationaux. Depuis 2015, une quarantaine de ces réunions se sont tenues."

g On entend beaucoup parler de lignes rouges : comment sont-elles prises en compte ? Les spécificités de Monaco sont-elles mieux reconnues au fil des années ?

GL : "Les négociateurs monégasques participent aux sessions de négociation sur la base d’un mandat de négociation qui leur a été confié par Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain qui préside un Comité de Pilotage, lequel donne régulièrement des orientations de négociation. Les points vitaux qui devront être respectés si un accord doit être obtenu sont clairement définis. Ils résultent de la situation spécifique de Monaco et ils sont pris en compte dès lors que les négociateurs européens ont conscience de la réalité économique et sociale de Monaco ; tel est le cas actuellement après plus de sept ans de discussions sur ces spécificités."

g Êtes-vous optimiste pour la signature d’un accord ou craignez-vous une impasse ? En quoi serait-elle préjudiciable pour l’avenir de Monaco ?

FL : "Selon un adage bien connu en négociation, « rien n’est décidé tant que tout n’est pas décidé ». Il est donc difficile de faire un pronostic sur le résultat des négociations en cours tant que tous les points qui la composent ne sont pas traités. La question de savoir quelles seront les conséquences pour Monaco de l’absence d’un accord d’association est effectivement fondamentale et devront être mises en balance à l’aune des résultats obtenus dans la négociation." (P.Z.) * Ambassadeur - Conseiller Spécial en charge des négociations avec l’Union Européenne

3 N° 223 • Janvier 2023
aboutir à un accord avant la fin de cette année : d’un côté comme de l’autre on est passé des points techniques à la globalité politique...
"Il est difficile de faire un pronostic
NEGOCIATIONS EU-MC
INTERVIEW GILLES TONELLI *
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4 N° 223 • Janvier 2023
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"Un mauvais accord serait pire qu'un non-accord !"

DOSSIER

g Monsieur Notari, avez-vous reçu des assurances quant à l’information par le gouvernement de la Haute Assemblée sur les négociations en cours avec l’Union Européenne dans la perspective d’un accord d’association ?

Fabrice Notari * : "Effectivement nous recevons des informations de deux manières différentes. La première et la plus régulière se fait à travers un groupe d’élus tenus à la confidentialité, une délégation constituée de la Présidente, du Vice-Président, du Président de la Commission pour le suivi de la négociation, du Président de la Commission de Législation et des représentants des minorités. La seconde se fait par le biais de Commissions Plénières d’Etude réunissant le Gouvernement et tous les élus, mais elles sont malheureusement assez rares. J’ajouterais que cette méthode de l’information ne veut pas dire approbation de notre part et notamment lors des réunions confidentielles pendant lesquelles la délégation du Conseil National fait souvent valoir des divergences profondes sur de nombreux points."

g Il y a une forte pression pour passer du technique au politique et pour aboutir en 2023, avant le renouvellement du parlement Européen. Pensez-vous que cette échéance soit réaliste ?

FN : "La Commission européenne est renouvelée régulièrement et donc en fin de mandat des pressions se font jour pour clôturer un accord. Ce n’est donc pas la première fois que cette forme d’ultimatum se produit, mais je pense que personne n’a intérêt à faire capoter un éventuel accord, donc si les divergences ne sont pas réglées d’ici là, cela devrait pouvoir se poursuivre encore."

g Le Conseil national sera bientôt renouvelé. Pourrait-il y avoir une inflexion de sa position vis-à-vis de ces négociations ?

FN : "Les élections auront lieu le 5 février prochain et je n’ai pas de doute que le nouveau Conseil National tiendra la même position que celle de cette législature qui avait vu la création de cette Commission spéciale, dont je suis le Président, et qui a toujours été très ferme sur le respect des lignes rouges."

g Si le Gouvernement a la prérogative de la négociation, les élus ont celle de la ratification. Quelles sont les lignes rouges qui pourraient bloquer la ratification ?

FN : "Probablement toutes les lignes rouges, même si nous pensons que certaines sont plus faciles à faire passer dans l’accord. Certainement celle de la liberté d’établissement à Monaco et donc la disparition de la priorité nationale pour le logement et l’emploi sera la plus sensible et donc celle qui conditionnera la ratification par le Conseil National. Car je le rappelle si besoin était : le Conseil National aura le cas échéant un projet de loi de ratification à voter…ou non."

g Craignez-vous plus un non accord ou un mauvais accord ? Cette association est-elle vitale pour l’avenir de Monaco ?

FN : "Cette négociation est vitale pour l’avenir de Monaco, car si les lignes rouges devaient être abandonnées, c’est tout notre système qui serait remis en cause. Ce serait la fin de notre modèle économique protecteur des intérêts des Monégasques et au-delà, la remise en question du pacte social monégasque. Notre pays est un modèle de société qui fonc-

tionne avec des particularités sociales, fiscales, de sécurité, de stabilité qui font notre attractivité et qui sont particulièrement adaptées à notre taille et notre sociologie, bien différentes de celles des pays qui composent l’Union européenne. Un non-accord serait un échec car nous resterions alors dans notre situation actuelle sans pouvoir augmenter notre capacité à échanger avec l’Europe, mais un mauvais accord serait pire car comme je le disais il nous conduirait à perdre nos spécificités qui font notre force. Nous serons donc pragmatiques mais fermes, car c’est ce que nous demandent nos compatriotes. Nous en serons les relais légitimes et nous ne lâcherons pas.

Les 4 libertés piliers du marché unique de l'Union Européenne

Monaco veut s’associer sans y adhérer à un marché unique qui repose sur 4 piliers. L’objectif du traité de Rome de 1957, le marché commun, est l’une des premières concrétisations de la Communauté économique européenne. L’union douanière entre en vigueur en 1968 entre les six pays fondateurs. Conformément aux préceptes libéraux, la suppression des obstacles à la libre circulation des marchandises est vue comme une condition du développement économique des pays. Dans les années 1990, ce marché prend le nom de “marché unique” ou “marché intérieur”. Il repose alors sur quatre libertés : libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux. Mais également sur une certaine harmonisation fiscale et un rapprochement des législations nationales...

g La libre circulation des marchandises

Elle se fonde en particulier sur la suppression des droits de douane sur le marché européen. Autrement dit, les Etats membres peuvent échanger des marchandises entre eux sans surcoût, et qui plus est sans limite de quantité.

Divers contrôles ont néanmoins lieu à l’intérieur et à l’extérieur des frontières de l’UE, en particulier pour faire appliquer les normes européennes.

g La libre circulation des personnes Généralisée en 1990 à l’ensemble des ressortissants de l’UE, elle autorise les citoyens européens et les membres de leur famille à se déplacer dans un autre pays de l’Union européenne pour voyager, étudier, travailler et résider. Par ailleurs, l’espace Schengen abolit en 1995 le contrôle aux frontières de ses pays membres, aujourd’hui au nombre de 26.

g La libre circulation des services Elle permet aux prestataires de pouvoir exercer leurs activités de service dans n’importe quel Etat membre de l’UE, et ce sans subir de discriminations.

g La libre circulation des capitaux Cette dernière est la plus récente des grandes libertés assurées par l’Union européenne. C’est également la plus large, car elle concerne aussi les pays tiers, interdisant toute restriction aux mouvements des capitaux à la fois entre les Etats membres, et entre les Etats membres et les pays tiers.

5 N° 223 • Janvier 2023
©
* Président de la Commission de suivi de la Négociation avec l’Union Européenne
Photo CN
© Photo revuedlf.com NEGOCIATIONS EU-MC DOSSIER SPECIAL
par Patrice Zehr

De la confiance et des frictions

POLITIQUE

15 voix pour, 7 contre. Un vote très positif, mais pas massif. Cela peut surprendre et interroger. En effet le budget de l’Etat est largement excédentaire, l’économie se porte bien, les résultats post-Covid sont meilleurs que prévus, dans tous les domaines nous faisons mieux que nos voisins partenaires et parfois concurrents. Pour l’avenir proche et même à moyen terme les objectifs sont partagés entre l’Exécutif et le Législatif. Alors pourquoi des échanges parfois un peu rugueux et des défiances exprimés dans les votes négatifs ?

g Des doutes et des critiques

Pour certains élus des doutes existent sur l’état d’esprit et des critiques sur les méthodes. Il faut bien sûr tenir compte du fait que ce vote était le dernier de la législature et que l’on est déjà en campagne électorale. Certains ont voulu de manières diverses marquer leur départ. Mais cela n’explique pas tout. Les élus qui vont poursuivre dans l’Union Nationale comme d’autres ont le sentiment qu’au delà du discours toujours consensuel, la Haute Assemblée dans la pratique n’est pas suffisamment respectée par le gouvernement. Comme si tout était prétexte à regagner du terrain par rapport au rôle obtenu non sans mal par l’ancien Président Valeri. La nouvelle Présidente ne lâche rien et il y a donc des frottements. Ce serait cet esprit d’une sorte de primauté institutionnelle de l’Etat profond qui influerait sur la méthode. Les élus se sont sentis au pied du mur pour voter les lois en urgence, comme un bras tordu. Ils soupçonnent certaines rétentions d’information sur les négociations européennes, ils soulignent des imprécisions sur le programme logement domanial et des incertitudes sur les travaux internes et externes concernant la mobilité liée à la qualité de la vie des nationaux et résidents.

g La réponse du Gouvernement

Le Gouvernement se défend bec et ongles de tout cela et insiste sur sa volonté d’améliorer la méthode chaque fois que c’est possible. Nous n’avons rien à cacher ni aucun intérêt à le faire insiste Pierre Dartout. Il insiste sur le fait qu’il y a des contingences incontournables à prendre en compte au-delà d’objectifs politiques. Les plus fortes sont la technicité et la complexité de certains chantiers, d’autres tiennent à l’accord indispensable des Français pour des travaux concernant les deux pays. Cela complique énormément les choses. On pense au métro Nice- Monaco si souvent évoqué. On pense aux parkings de dissuasions ou au logement des pendulaires au plus près de Monaco.

g L’analyse de la Présidente

Tout cela est vrai mais pour la Présidente Brigitte Boccone - Pagés l’essentiel est dans la volonté politique. Il est temps d’arrêter de multiplier les études il est temps de décider. « En effet, avec des finances publiques saines sur le plan de la performance de notre modèle économique, j’estime que l’Etat monégasque doit investir maintenant dans les équipements de demain. Le besoin d’anticipation est de plus en plus fort car le monde va de plus en plus vite. Pour anticiper, il faut décider. Et je vous le redis ce soir, Monsieur le Ministre, c’est maintenant qu’il faut décider pour engager les grands projets de demain. Le temps des études est terminé. Maintenant il faut décider, autour d’une stratégie claire, et alors croyez-moi, vous nous trouve-

rez toujours à vos côtés pour faire avancer ensemble les meilleures politiques publiques possibles pour notre pays, pour les Monégasques et pour les Résidents… Pragmatisme et responsabilité, ce sont ces mots que mon prédécesseur m’a adressés lorsqu’il m’a demandé de poursuivre le travail qu’il a si bien installé à travers le Conseil National pour le bien des Monégasques et des résidents. Ce soir, avant de conclure, je voudrais lui rendre un hommage appuyé, pour l’ensemble de sa trajectoire politique au service de notre communauté nationale, pour avoir su nous rassembler, pour avoir su aussi remettre, comme je le disais au début de mon intervention, notre Assemblée à sa juste place, celle qui est prévue par notre Constitution, de manière moderne et en phase avec notre temps. Il est appelé à diriger à l’avenir notre fleuron économique, la société la plus prestigieuse, économiquement et socialement la plus importante de notre pays, nous lui adressons une nouvelle fois tous nos vœux de réussite dans ces futures fonctions… La Principauté va, l’an prochain, commé-

morer le centenaire de la naissance du Prince Rainier III. Cette place que devait prendre, à ses yeux, le Conseil National, il suffit de la chercher dans Ses mots, le jour de la proclamation de la Constitution de 1962, je le cite : « Cette Constitution répond à deux nécessités (…) celle de perfectionner nos institutions. Celle ensuite de satisfaire les souhaits légitimes de la population, traduits par le Conseil National ».

g Le temps de la campagne...

Un centenaire qui va correspondre à une nouvelle législature. Le Gouvernement sait qu’il va retrouver beaucoup d’élus qu’il connaît et des nouveaux qui vont les renforcer. Il va suivre de très près dans le respect de la séparation des pouvoirs le ton de la campagne électorale avec peut-être une liste unique rassemblant des sensibilités différentes. Comme quoi quand l’objectif est commun on peut travailler ensemble pour l’atteindre mais pour cela, il ne faut pas se tromper de méthode.

Pas de black out dans les écoles

comme la France envisage des délestages, c’est-àdire des coupures de courant. Les élus ont manifesté leur mécontentement d’en apprendre les modalités éventuelles dans la presse. Madame Céline Caron-Diagoni Conseiller-Ministre de l’Equipement de l’Environnement et de l’Urbanisme a apporté quelques précisions. Monaco fera comme la France car la dépendance énergétique est quasi-totale. Il y aura cependant une différence très notable et très appréciée. Le Gouvernement n’appliquera pas les coupures d’électricité aux écoles. Comme pour la Covid Monaco suit pour l’essentiel Paris, mais garde dans sa gestion une autonomie liée à ses spécificités. Cette spécificité mérite d’être saluée. Monaco a donc mis au point un plan de délestage sous le contrôle pratique de la SMEG. Cette dernière s’appuyant sur les outils de la transition numérique donne les moyens aux consommateurs de contrôler et de gérer au mieux leur consommation. Si l’hiver est rude et long et si le chauffage est très sollicité, Monaco pourrait manquer de moyens de production d’électricité. La raison est connue, c’est la faiblesse par faute d’anticipation et de volonté politique des centrales nucléaires françaises. Le réseau électrique européen, notamment Français, est en maintenance, et près de la moitié des réacteurs sont à l’arrêt. Si une remise en service est espérée pendant cet hiver 2022-2023, tout dépendra du bon déroulé des programmes de maintenance. Deuxièmement, le gaz naturel manque du fait de la guerre en Ukraine, mais aussi du fait des épisodes de sécheresse qui se sont étalés pendant l’été 2022. Or, le gaz naturel est nécessaire pour produire de l’électricité. Monaco n’y est pour rien mais en subi les conséquences. « Nous avons travaillé avec tous les départements pour identifier les lignes que nous pourrons délester et quelles mesures compensatoires appliquer, pour gérer et accompagner les personnes concernées. Les mesures ont été prises en interne avec Département de l’Intérieur et, quand nous aurons l’information des réseaux français [d’un scénario critique, nous passerons l’alerte trois jours avant pour anticiper. » a précisé devant les élus Céline CaronDagioni. C’est la France donc qui demandera à Monaco d’opérer des délestages et la Principauté devra s’y conformer au regard d’interconnections incontournables. Pour l’éviter il faut baisser la consommation en gros de 10 %. Si besoin il y aura donc des coupures limitées par quartiers et ne dépassant pas les 2 heures. Pour se préparer on peut consulter sur le site de la SMEG la météo de l’électricité. En cas de besoin il y aura des alertes à j-3 et j-2 et le matin même de la coupure effective. Il faut prévoir des bougies et une batterie externe chargée pour les téléphones. Les frigos tiendront le coup et les congélateurs aussi. Rien de dramatique, mais tout de même de l’étonnant pour une société développée en 2023 et où notre dépendance est liée à une imprévoyance qui n’est pas du fait de Monaco.

Monaco

6 N° 223 • Janvier 2023
POLITIQUE & SOCIETE
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par Roberto Volponi par Patrice Zehr

Comprendre le vote des élus

Le vote du Budget Primitif 2023 a lancé la campagne électorale, sous le signe des méthodes pour atteindre les objectifs du Conseil National et du Gouvernement Princier. Voici les explications de vote de quelques élus, notamment de deux qui ont estimé juste de voter contre ce Budget Primitif, et l’autre quiau contraire - a voté pour...

g Thomas Brezzo : "Anticiper les échéances au regard des délais contraints"

L’intervention de Thomas Brezzo, Président de la Commission de la Législation, a été particulièrement remarquée : « En restant objectif, je dois admettre que les concessions consenties par le Gouvernement ou les annonces qui ont été faites au cours des débats budgétaires pourraient être de nature à faire pencher la balance vers un vote favorable de ma part… Les promesses c’est bien, mais les tenir, c’est encore mieux ! En outre, en ma qualité de Président de la Commission de Législation, je ne peux pas non plus oublier les conditions dans lesquelles la Séance Publique Législative du 30 novembre dernier est intervenue… Ce qui est le plus regrettable, au-delà même des délais, c’est le peu de respect que le Gouvernement a témoigné au Conseil National et les (aux) élus dans le cadre de ces travaux. Les membres de la Commission ont toujours répondu présent dans l’intérêt général, tant lorsqu’il a fallu trouver des solutions de compromis que lorsqu’il a fallu travailler dans l’urgence pour permettre à l’Exécutif de répondre à ses engagements sur la scène internationale. Il aurait été de bon ton que le Gouvernement réponde également à ces exigences en permettant aux élus d’étudier ces textes dans des conditions plus adéquates que celles dans lesquelles ils ont été contraints de travailler. Et malheureusement, ce ne sont pas les échéances qui se dessinent qui rehaussent mon enthousiasme, car je ne doute pas que l’Assemblée sera de nouveau mise à rude épreuve au cours des prochains mois. A ce titre, Monsieur le Ministre, j’attire solennellement l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’anticiper ces échéances notamment, au regard des délais contraints qui seront une nouvelle fois imposés, mais également en raison des élections qui se profilent et qui entraineront nécessairement un renouvellement d’une partie plus ou moins importante des Elus à qui il faudra nécessairement un temps pour s’adapter au travail qui les attend. Il est impératif que vous

LEGISLATION

en teniez compte et si je suis réélu dans mes fonctions, j’y veillerai particulièrement. »

g Nathalie Amoratti-Blanc : "Les conditions de l'unité des institutions n'ont pas été réunies" « J’ai découvert aussi lors de ce mandat, grâce à la méthode miseenœuvredanscetteenceinteparlePrésidentStéphane Valeri, qu’ensemble, en mettant de côté nos divergences et en nous rassemblant sur l’essentiel, notre assemblée était efficace et constructive. L’union nationale des élus et l’unité des institutions, ça permet à la politique d’être encore plus rapide et impactante dans la vie des foyers de la Principauté. Pourtant il y a des choses qui en amont de ce budget, ne passent pas pour moi. Les conditions dans lesquelles le Conseil National a été dans l’obligation de travailler ces derniers mois n’est pas tolérable. Pour moi, ne pas avoir pris la peine d’associer en amont le Conseil National à la prévision du travail législatif à accomplir en vue d’un vote, c’est nous prendre pour des greffiers de l’Exécutif gouvernemental, et cela ça ne passe pas. Ça fait maintenant 10 ans que je suis au service de mes compatriotes, 10 ans que j’occupe l’un des 24 sièges d’élus des Monégasques dans cet hémicycle. 10 ans que mes collègues et moi-même formulons les mêmes demandes sans voir de retour concret. 10 ans, qu’il faut se battre encore et encore pour que le Conseil National soit informé, ne soit pas contourné, soit respecté, soit écouté au moins à défaut souvent d’être entendu. Ce soir je ne voterai pas ce budget, pour moi les conditions de l’unité des institu-

tions, dans une dimension respectueuse de réciprocité, n’ont pas été réunies lors de cette session d’automne. »

g Corinne Bertani : "Accompagnment exemplaire de nos commerces de la part de l'Etat"

« Je vais voter ce budget pour souligner l’accompagnement exemplaire de nos commerces et de nos acteurs économiques de la part de l’Etat, dans l’unité des institutions indispensable entre le Gouvernement et le Conseil National. La Covid a changé beaucoup de choses, et à l’occasion d’une vaste politique de relance économique, il a été confié à Monsieur Genta la mission de mettre en place une politique d’attractivité pour la Principauté. Il s’agit de cibler et d’attirer de nouveaux résidents bien sûr, mais j’insiste sur le fait qu’il faut aussi consolider sans cesse les fondamentaux qui font l’attractivité de notre pays : santé, éducation, sécurité, offre globale de services et d’infrastructure. L’attractivité regroupe beaucoup de domaines et d’interactions, notamment avec la mobilité et le logement des actifs, points cruciaux de notre attractivité professionnelle. Comme je l’ai déjà indiqué, je demande au Gouvernement d’aller désormais plus vite sur la restructuration du Centre Commercial de Fontvieille. Tout comme je demande au Gouvernement de tout faire pour que le tourisme d’affaires puisse continuer de prospérer en Principauté et donc de trouver des solutions pour augmenter le nombre de chambres d’hôtel dans un périmètre respectable autour de Monaco et en Principauté. »

"Aucun recul des libertés et droits fondamentaux"

g Maître Cheynut, le 30 novembre dernier le Conseil National l’a voté en urgence 5 lois. Etaient-elles indispensables ? Sont-elles utiles pour notre Etat de droit ?( Arnaud Cheynut * : "Le Conseil National a pu manifester son mécontentement quant à l’urgence dans laquelle il a été saisi de ces textes, denses et techniques, déposés très peu de temps avant leur vote et s’inquiéter d’être ou de devenir « une chambre d’enregistrement », ce qui serait évidemment contraire à l’esprit du « pas vers l’autre » qui anime la Représentation nationale et le Gouvernement princier. Cela étant les textes ont été votés, ce qui témoigne de leur importance aux yeux du législateur. Il ne peut être ignoré qu’ils s’inscrivent dans un climat d’inquiétude et d’incertitude découlant du cycle d’observation du Comité d’experts sur l’évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (MONEYVAL), dont le rapport relatif à la Principauté doit être prochainement rendu. Ils poursuivent donc l’objectif des autorités monégasques de rendre notre droit conforme aux recommandations issues du GAFI et aux observations de MONEYVAL, afin de garantir à notre Principauté la place qui lui revient en dehors des listes noires ou grises des paradis fiscaux. En ce sens et pour la poursuite de cet objectif, les lois votées ont donc un caractère indéniable de nécessité et sont bienvenues. Il faut espérer que ce but sera atteint, ce qui confirmerait alors l’utilité de les avoir adoptées malgré l’urgence dans lequel ce vote a eu lieu. Il demeure cependant indispensable de s’assurer que les dispositions légales nouvelles soient parfaitement appréhendées par les justiciables monégasques, surtout au regard des implications pénales qui en découlent. Bien que nous n’ayons évidemment à ce stade aucun recul sur l’application de celles-ci, il est manifeste qu’elles conduisent à davantage de contraintes et à la modification des équilibres existant entre nécessité des poursuites, exigences de conformité aux Conventions internationales et droits de la défense. L’articulation de ces impératifs, parfois contraires, est toujours source de préoccupation et nécessite des arbitrages pour les concilier en veillant à la sécurité juridique indispensable dans tout Etat de droit. A cet égard, s’il est prématuré de s’alarmer sur un hypothétique recul des droits et libertés fondamentaux, il n’en demeure pas moins que les personnes tant morales que physiques de la Principauté de Monaco doivent pouvoir bénéficier d’une information appropriée et accessible autour de sujets tels que l’extension des obligations découlant de la loi n°1.362 relative à la lutte contre le blanchiment aux acteurs exerçant des activités de domiciliation (loi n°1.537 nouvelle) ; la suppression de la possibilité de suspendre l’envoi de pièces d’exécution

dans le cadre d’une procédure d’entraide judiciaire internationale même dans le cas où elle ferait l’objet d’un recours (loi n°1.536 nouvelle) ; la réforme de l’instruction préparatoire et notamment à la création du statut de témoin assisté au bénéfice de la personne à l’encontre de laquelle il n’existe pas d’indices graves et concordants rendant vraisemblable qu’elle ait pu participer, comme auteur ou comme complice, à la commission des faits dont est saisi le juge d’instruction (loi n°1.534 nouvelle) ; la consécration de l’enquête préliminaire dans notre code de procédure pénale qui s’accompagne de prérogatives nouvelles pour le Ministère public (loi n°1.533 nouvelle) ; l’introduction de mesures alternatives aux poursuites (loi n°1.533 nouvelle) ; la nouvelle peine de confiscation introduite dans le code pénal (loi n° 1.535 nouvelle). Il incombera aux acteurs du droit de veiller à l’accompagnement des justiciables qui se retrouveraient concernés par les nouveaux dispositifs en leur assurant par leurs conseils ou par leur assistance que leurs droits sont préservés et peuvent être exercés de manière effective. Cette mission est naturellement dévolue à l’avocat qui a pour obligation de se maintenir à jour des évolutions législatives et demeure également, lorsqu’on lui en donne l’opportunité, un relais fiable pour transmettre aux autorités les préoccupations et difficultés que peuvent rencontrer les acteurs de la vie civile dans leur quotidien face à une inflation législative qui peut inquiéter autant qu’elle peut interroger."

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par Patrice Zehr

Bilan 2022 et perspectives 2023

L’année 2022 a été historique à bien des égards. Voici quelques éléments importants qui ont marqués l’année : Le retour de l’inflation au niveau mondial est sans doute le principal élément à retenir ; elle a légèrement ralenti en fin d’année après avoir dépassé les 10% en rythme annuel. Cela peut s’expliquer par des éléments structurels et des éléments conjoncturels. Le taux d’inflation est le premier objectif de performance des investisseurs qui doivent avant tout préserver leur capital en terme réel c’est-à-dire leur pouvoir d’achat. Mais le rebond de l’inflation a eu de nombreuses conséquences sur les marchés. L’écart entre le niveau de l’inflation US réalisée (US CPI) et le niveau d’inflation anticipée (US Break Even 2Y) n’a jamais été aussi élevé depuis 2008 ! Il peut s’interpréter comme la conviction des investisseurs d’un recul rapide de l’inflation et/ou d’un fort ralentissement de l’économie, comme en 2008…

ECONOMIE

g Les Banques Centrales et le krach obligataire Après une décennie de politique monétaire accommodante, les banques centrales deviennent plus restrictives pour lutter contre l’inflation. Elles ont peut-être démarré leur resserrement tardivement, espérant que l’inflation ne soit que temporaire, mais ce n’a clairement pas été le cas. On a ainsi assisté à une remontée des taux des banques centrales mais aussi à une réduction de leur bilan et donc à une réduction des liquidités. Selon les projections les taux US pourraient grimper entre 4.50% et 5.25% en 2023 avant de redescendre tandis que les taux européens qui étaient encore négatifs en début d’année sont attendus à 3.5% au plus haut de 2023 contre 2.1% actuellement. La hausse des taux des banques centrales a mené à une normalisation de la plupart des taux obligataires entrainant la fin des taux de rendements négatifs et à un Krach obligataire. Les obligations à taux de rendement négatif (une anomalie financière !) qui représentaient plus de 17.7 Tn$ en 2020 et encore 11.3 Tn$ fin 2021 ont désormais une capitalisation inférieure à 1 Tn$. Le rendement des obligations Investment Grade (IG) européennes est passé en 0.2% fin 2021 à 3.2% et celui des obligations High Yield (HY) est passé de 3% à plus de 8% (plus haut que pendant la crise Covid en mars 2020).

g Le risque des différentes classes d’actifs et le concept de diversification

La hiérarchie des risques supposés des différentes classes d’actifs a été mise à mal ; ainsi, les obligations Investment Grade réputées comme un actif très sûr sont celles qui ont le plus baissées. Les actions ont reculé comme les obligations High Yield, tandis les Hedge Funds ont mieux résisté. Seules les matières premières ont nettement progressé. Les portefeuilles traditionnels avec des profils défensifs ont ainsi perdu autant voire plus que des profils dynamiques. Cela met en relief l’importance de la gestion du risque des portefeuilles…La diversification traditionnelle des portefeuilles repose sur une corrélation habituellement négative entre les actions et les obligations. Mais cette corrélation est redevenue positive. Les portefeuilles 60/40 US (composés à 60% en actions et à 40% en obligations) ont connu leur plus forte baisse depuis 2008. La hausse

des taux consécutive au retour de l’inflation a été bénéfique à la Value en relatif ; ainsi, le MSCI World Value a surperformé de 28% le MSCI World Growth en 2022 ! Pour rappel le MSCI World Growth avait surperformé le MSCI world Value de 180% au cours des 10 années précédentes. Ce n’est sans doute que le début du rattrapage.

g De

valorisations revenues sur leur moyenne historique et l’attrait des matières premières De nombreuses classes d’actifs sont revenues à des valorisations proches de leur moyenne historique. Cependant, il subsiste une grande dispersion de valorisation entre certaines régions, secteurs, styles… Ainsi l’écart de valorisation entre le MSCI Europe Value et le MSCI Europe Growth reste à un niveau extrême de décote. Le rattrape de 2022 n’a pas réduit cet écart de façon significative. Même constat lorsque l’on compare la valorisation du S&P 500 et celle du MSCI World ex.USA. La fin de l’argent gratuit a fait éclater certaines bulles. On a déjà cité les obligations d’Etat et Investment grade mais c’est également le cas des Cryptos et des sociétés technologiques non profitables qui ont reculé de plus de 60% ! Comme on pouvait s’y attendre, en période inflationniste, les matières premières ont été les grandes gagnantes de l’année 2022, bénéficiant également des tensions de l’offre liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais il faut garder en tête, que sur une très longue période, la performance des matières premières a été équivalente à celle des actions. Elles surperforment les actions en période de forte inflation et sous-performent en période de faible inflation. La corrélation des actions et des matières premières est assez limitée.

g Perspectives 2023

La remontée des taux, la fin de l’argent gratuit et l’arrêt de la planche à billet des banques centrales devraient être favorables à la gestion active ainsi qu’aux stratégies d’allocation d’actifs flexibles. L’environnement devrait être favorable pour de nombreuses stratégies alternatives comme les Global Macro, Long/Short Equity, Equity Market Neutral, Long / Short Crédit, Long/ Short Commodity qui devraient bénéficier du retour de la dispersion, de la volatilité et de la rémunération du cash de nouveau positive. Les obligations d’Etat à duration courte / moyenne, les obligations Investment Grade et les obligations indexées à l’inflation ont également tout à fait leur place dans la partie défensive des portefeuilles

* Analyste financier indépendant spécialisé dans la sélection de fonds. tcrovetto@tcsf.mc / 06 80 86 83 11

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ECONOMIE & FINANCE PLAN FOR THE FUTURE. LIVE IN THE MOMENT. © Photo france-inflation.com
par Roberto Volponi par Thierry Crovetto *

Succès de la mission MEB à Paris

Du 13 au 15 décembre, le Monaco Economic Board (MEB) a accompagné une vingtaine d’entreprises monégasques dans la capitale française pour une mission économique au programme dense et varié. Rendez-vous d’affaires ciblés, découvertes technologiques et soirée proposée par l’Opéra de Monte-Carlo ont ponctué ce déplacement qui n’a pas manqué de mettre en lumière la réussite d’acteurs monégasques. Éclairage.

g Nouveaux contacts ciblés dans la capitale française

Le temps fort de cette mission s’est déroulé mercredi matin à l’occasion du forum économique organisé en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de région Paris Ile-deFrance. Après un mot d’accueil de Guillaume Rose, Directeur Général Exécutif du MEB et de Stéphane Fratacci, Directeur Général de la CCI francilienne, des présentations des atouts économiques de chaque territoire se sont succédées afin de mieux appréhender les possibilités d’échanges. Et pour officialiser les liens solides établis lors de l'organisation de cet événement, une convention de partenariat a été signée entre les deux chambres de commerce respectivement par Guillaume Rose et Marie-Christine Oghly, Présidente du Comité International de la CCI, en présence de Valérie Bruell-Melchior, Ministre-conseiller de l'Ambassade de Monaco en France représentant l’Ambassadeur Christophe Steiner. Mais l’essentiel s’est joué lors de la session de rendez-vous d’affaires individuels qui a permis aux entrepreneurs monégasques de rencontrer de nouveaux contacts ciblés dans la capitale française. Plus de 60 entretiens ont ainsi eu lieu avec, pour certains, des intérêts communs prometteurs. Un cocktail déjeunatoire a ensuite permis aux deux délégations d’approfondir leurs conversations ou de faire de nouvelles rencontres dans une ambiance à la fois business et décontractée.

g Deux étapes "numériques"

Cette mission a également été l’occasion de découvrir le dynamisme dont fait preuve Paris dans le domaine du numérique et ce, à deux reprises. La première s’est déroulée au 45e étage de la Tour Montparnasse dans les locaux de la société MainBot, à la découverte du métavers. Après un petit exposé introductif et très instructif sur le Web3, la blockchain, et les NFTs par Chris Clavel, DG de Baccana Digital Consulting, membre du MEB et impliqué dans le projet, Boris Kesler Fasano, le CEO de Mainbot et de NFT Factory, a présenté avec son équipe, tous les aspects du Winkyverse. Un univers utopique et immersif qui propulse virtuellement les visiteurs sur terre, mais dans 3000 ans, et qui a pour ambition d’être le premier métavers ludique et éducatif au monde. Un projet qui a déjà levé 26 millions d'euros, grâce aux NFTs justement. Dépaysant et passionnant. La deuxième étape numérique se situait à la célèbre Station F, rien moins que le plus grand campus de startups au monde, créé en 2017 par Xavier Niel (actionnaire majoritaire de l’opérateur monégasque Monaco Telecom). Situé dans une ancienne halle de fret ferroviaire de 34000m2, la Station F accueille chaque année plus de 1000 startups et propose plus de 30 programmes d’accompagnement avec le soutien de nombreux investisseurs prestigieux. Guidés par Grégoire Martinez, Directeur des Projets Stratégiques et de la Communication, passionné et enthousiaste, les membres de la délégation monégasque ont pu découvrir ce haut lieu de l’innovation, un moment particulièrement inspirant à l’heure de l'accélération de la transition numérique en Principauté.

g Affaires, divertissements et culture... Enfin un voyage d’affaires n'interdit pas de passer de beaux moments de divertissements, qui sont toujours aussi l’occasion de réseauter.

Ainsi le MEB avait organisé ce voyage dans le sillage de l’Opéra de Monte-Carlo qui donnait au Théâtre des Champs-Élysées une version splendide de Lakmé de Léo Delibes avec la soprano Sabine Devieilhe accompagnée par l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et du chœur de l’Opéra sous la direction de Stefano Visconti. Une soirée d'éclat qui fit briller la Principauté de mille feux dans la ville Lumière. Autre moment de plaisir, gourmand cette foisci, à l'occasion d'un dîner au restaurant Anahi, une perle argentine renouvelée par Riccardo Giraudi - bien connu pour ses nombreux établissements à Monaco et membre du MEB - en collaboration avec le chef Mauro Colagreco qui

est à la tête du célèbre Mirazur, voisin de la Principauté. Ce déplacement, organisé avec le précieux soutien de l'Ambassade de France à Monaco, a révélé de nouvelles pistes de collaborations entre Monaco et Paris et confirmé une nouvelle fois le rôle de catalyseur de connexions et de synergies du MEB. Un rôle qui sera à nouveau assuré dès la rentrée en Principauté, à l’occasion d’un Club Eco consacré à l’accompagnement des entreprises dans leur transition énergétique le 16 janvier et lors du 43e Rendez-vous Vous des Adhérents le 18 du même mois.

Légende photo : la délégation monégasque au complet lors du forum économique organisé en collaboration avec la CCI Paris Ile-de-France

Le forum "Monaco Finance Durable"

En mars 2021, le Conseiller de Gouvernement - Ministre des Finances et de l’Économie, M. Jean Castellini, lançait l’initiative « Monaco Finance Durable ». Celle-ci devait faire écho à toute une série d’actions menées en matière d’environnement et d’économie durable en Principauté. Cette initiative se caractérisait ce mercredi par le premier forum "Monaco Finance Durable" qui avait lieu recemment au Novotel, en présence d’entités et d’entreprises innovantes de la place monégasque. Lors de son discours d’ouverture, M. Jean Castellini a mis l’accent sur la stratégie d’investissement du Fonds de Réserve Constitutionnel (FRC) dans le domaine de la transition énergétique et de l’initiative conjointe avec l’Association Monégasque des Activités Financières (AMAF) qui s’est traduite par la création de l’Association Monégasque pour la Finance

(AMFID). Le Conseiller de Gouvernement a également évoqué l’importance de l’innovation financière et technologique

cette transition mais aussi le rôle d’entités comme MonacoTech ou le Fonds d’Innovation, d’Impact et d’Accélération Monégasque (F2IAM) pour que l’économie locale

plus en plus « durable » (créations d’entreprises, emplois, facilitation du maintien de l’innovation en Principauté etc…). M. Lionel Galfré,

de MonacoTech, a ensuite présenté l'incubateur national ainsi que deux startups qu’il héberge : « Oghji » qui a pour vocation de créer des tableaux électriques digitaux, connectés et éco-responsables, et « Onyx » qui réalise des verres photovoltaïques, notamment installés sur les toits de la villa Florestine. Enfin, les autres intervenants, au premier rang desquels la Mission pour la Transition Énergétique (MTE) et la Société Monégasque d’Électricité et de Gaz (SMEG), ont évoqué les actions du fonds vert pour assurer l’efficacité énergétique et le déploiement de solutions durables dans l’industrie, telles que les boucles thalassothermiques.

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par la Rédaction © Photo Florence Bonny MEB
Durable dans devienne de Directeur
© Photo
DdC
Michael Alesi
INITIATIVE

Numéros inédits au Festival du Cirque

ACTUALITE

l’occasion des Jubilés du Festival International du Cirque de MonteCarlo et du Festival New Generation, des numéros complètement inédits seront à l’affiche sous le célèbre Chapiteau de Fontvieille à l'occasion de la 45ème édition, du vendredi 20 au dimanche 29 janvier 2023. Le public pourra vibrer avec le fameux artiste américain qui fera un tour de piste perché sur le plus haut monocycle du monde, soit 8,80 m ! Frissons garantis ! Le Festival a invité, pour cette édition anniversaire, un magicien de notoriété mondiale : Peter Marvey ! A plusieurs reprises pendant les spectacles, il séduira le public avec des illusions incroyables de sa propre création. René Casselly Junior, de la grande famille de cirque allemande Casselly couronné au Festival à deux reprises, et ses deux partenaires, Merrylu Casselly et Quincy Azzario, accompliront notamment un pas de trois sur cheval sensationnel ! Le jonglage fait partie des disciplines où concentration, vélocité et agilité sont indispensables pour rattraper balles, cerceaux, massues ou encore, plus original, des boîtes de cigares comme le fit précédemment Kris Nemo, virtuose de l’art du jonglage. Il revient au Festival, cette fois avec son fils, Harrison, pour un numéro 100% synchronisé. De nombreux autres numéros seront plein de surprises et de magie ! Prouesses techniques et poésie se mêleront pour le plus grand bonheur du public !

g Billetterie ouverte au Chapiteau de l’Espace Fontvieille, du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h. Par téléphone : +377.92.05.23.45 - Internet : www.montecarlofestival.mc

"Muni des sacrements de l’Église, Mgr Bernard

s’est éteint le mercredi 28 décembre 2022. Né le 4 août 1942, devenu prêtre du diocèse de Nice le 28 juin 1969, il a été le pasteur de l’Église de Monaco durant vingt ans (2000-2020), et a profondément marqué le diocèse et, au-delà, toute la Principauté. C’est avec une grande émotion que nous rendons grâce à Dieu pour la vie de Mgr Bernard Barsi. Mgr DominiqueMarie David, son successeur, et tout le diocèse invitent les fidèles à s’unir à la peine de la famille de Mgr Bernard Barsi, et surtout, à prier pour le repos de l’âme de celui qui a œuvré tant d’années pour l’annonce de l’Évangile à Monaco." Ainsi s'exprimait la Diocèse de Monaco, suite à la disparition de l'Archêveque émerite survenu le 28 décembre en milieu d’après-midi à la suite d’un accident cardiaque dont il avait été victime quelques jours auparavant. g "Un homme de foi passionné", apprécié par tous les fidèles "LL.AA.SS. le Prince Albert II et la Princesse Charlène ont appris avec une profonde tristesse et une grande émotion la disparition brutale de Monseigneur Bernard Barsi, Archevêque émérite de Monaco" ainsi récite la depêche officielle du Palais Princier. "La Principauté garde le souvenir d’un homme de foi passionné, attaché à la prêtrise et aux valeurs de l’Evangile, qui avait, grâce à sa bienveillance et à son écoute, su se faire apprécier de tous dans le diocèse. En ces heures de peine, LL.AA.SS. le Prince et la Princesse souhaitent honorer la mémoire de celui qui, pendant plus de vingt ans, a accompagné la Famille Souveraine, sur le plan spirituel et pastoral, dans les moments les plus marquants de l’histoire récente de la Principauté." Condoléances exprimés dans un message diffusé aussitôt par le Gouvernement Princier : "C’est avec une profonde tristesse que le Gouvernement princier a appris la disparition, hier, de Monseigneur Bernard Barsi, Archevêque émérite de la Principauté de Monaco où il avait officié à la tête du Diocèse pendant 20 ans. Durant toutes ces années, jusqu’à sa retraite en 2020, Monseigneur Bernard Barsi a guidé la communauté catholique de Monaco, avec bienveillance et fraternité. Toujours à l’écoute des fidèles, il savait prodiguer conseils et réconfort à tout un chacun. Ses qualités humaines étaient unanimement reconnues et appréciées. Depuis sa consécration épiscopale le 8 octobre 2000, il a été l’acteur et le témoin privilégié des moments de joie et de tristesse de la communauté monégasque et des grands événements religieux qui ont accompagné la Famille Princière et la population de la Principauté. Le Gouvernement princier présente ses plus sincères condoléances à sa famille, ainsi qu’aux membres du Diocèse de Monaco et à la communauté catholique de la Principauté." Vive émotion pour la triste nouvelle a été suscité aussi à la Mairie, qui a été la première à exprimer les condoléances de tous les membres du Conseil Communal.

☞ Monaco : Lancement de la 3e édition du Prix de Photographie Environnementale de la Fondation Prince Albert II : ce prix est désormais un concours annuel visant à récompenser les photographes met- tant leur créativité au service de la sensibilisation à la protection de l'environnement. Les photographes sont invités à porter leur regard sur la relation de l’Homme avec la nature et sur les liens étroits entre santé humaine et santé planétaire. Les inscriptions, gra- tuites, sont ouvertes jusqu’au 15 janvier 2023 sur la plateforme spécialisée Photocrowd. Dépôt des images sur la page du concours : www.photocrowd.com/fpa2.photoaward

☞ Monaco : Dans le cadre d’un programme de renforcement des populations locales, l’Institut océanographique, le samedi 10 décembre, a relâché 46 tortues juvéniles qui ont quitté le Musée océanographique pour rejoindre le Village des Tortues de Noflaye, au Sénégal. Cette première étape, qui s’inscrit dans un pro- gramme de 3 ans, s’est déroulée en présence et avec la participation de LL.AA.SS. Le Prince Albert II et La Princesse Charlène, accompagnés de Leurs enfants, LL.AA.SS. Le Prince Héréditaire Jacques et la Princesse Gabriella. Depuis 2012, le Musée abrite plusieurs individus de tortues « sillonnées » : la 3ème plus grosse tortue terrestre au monde !

☞ Monaco : C’est avec un enchantement particulier que trois Arbres de Noël étaient organisés par la Mairie de Monaco en décembre. Près de 800 enfants ont été accueillis à l’Espace Léo Ferré ! En effet, après deux années d’absence en raison de la crise sanitaire, le Père Noël a fait son grand retour à l’Espace Léo Ferré, accompagné de sa hotte remplie de cadeaux. Durant trois soirées le Maire Georges Marsan, plusieurs membres du Conseil Communal ont accueilli plusieurs centaines d’enfants en ces veilles de fête. Les premiers à être chou- choutés ont été les plus petits avec l'Arbre de Noël des crèches qui s’est tenu mercredi 14 décembre.

☞ Monaco : « Les Carabiniers du Prince » : une intéressante exposition à découvrir jusqu’au 16 février 2023 en Gare de Monaco Monte-Carlo à travers 12 photographies XXL. Organisée en parte- nariat avec SNCF Hubs & connexions et Clear Channel, cette exposition permet aux voyageurs de découvrir ou redécouvrir le Corps des Carabiniers du Prince, son évolution, sa composition et ses missions : cette unité militaire forte de 124 Carabiniers, assure au quotidien la garde du Palais princier, la sûreté de la Famille Souveraine, de ses biens et dépendances. Sa devise ? « Honneur, Fidélité et Dévouement », donne du sens à l’engagement au quotidien des Carabiniers.

☞ Monaco : La nouvelle Résidence du Cap Fleuri vient d:être inaugurée par S.A.S. le Prince Souverain, en présence de Christophe Robino, Conseiller de Gouvernement – Ministre des Affaires Sociales et de nombreuses personnali- tés. Cette résidence s’inscrit dans le vaste projet gérontologique développé au niveau de la Principauté pour faire face au défi du vieillissement de la population. Ce sont 78 résidents qui sont accueillis et 95 professionnels de santé mais aussi de vie. En outre, la résidence est dotée d’un service hôtelier visant à offrir aux résidents le plus grand confort en terme d'héberge- ment et des prestations de restauration de très grande qualité.

☞ Monaco : Dans le cadre du programme Winter video days, le NMNM présente le travail d’Ali Kazma : l’art vidéo et l’art numérique sont entrés depuis peu dans le champ de l’art contemporain, introduisant des tendances parti- culièrement novatrices. Aussi le Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) a-t-il décidé de leur consacrer une première édition consacrée à l’artiste vidéaste turc, Ali Kazma. L’exposition est articulée autour de trois vidéos. En marge de l’exposition, le jeudi 12 janvier à 18h30 à la Villa Sauber, une discussion sera conduite par le Commissaire Guillaume de Sardes, entre l’historien de l’art Paul Ardenne et Ali Kazma, (Informations pratiques : www.nmnm.mc)

☞ Monaco : En Principauté, l'année 2022 a été marquée par le centenaire de la disparition du Prince Albert Ier. Une année de commémorations, à Monaco mais aussi à l'étranger, qui se conclue par la publication de la première partie des actes du colloque Les carrières d'un prince. Vies et terri- toires d'Albert Ier de Monaco (1848-1922), qui s'est tenu à Monaco les 24 et 25 septembre der- niers. C'est dans le 46e numéro des Annales monégasques. Revue d'histoire de Monaco que sont compilés de nombreux articles regroupés en cinq théma- tiques… Un voyage à travers l'histoire, où l'on découvre de nou- velles facettes du Prince Albert Ier (Renseignements et achat sur le site des Annales de Monaco).

☞ Monaco : Installation au sein de la Chapelle de la Miséricorde du Gonfalon des Pénitents Blancs : oeuvre emblématique du patrimoine historique et religieux de la Principauté, L’état de conservation de cette bannière de procession avait nécessité une restauration com- plète débutée en 2019. L’oeuvre, de plus de 2m de haut, peinte à l’huile sur ses deux faces, est faite de damas cramoisi bordé d’or. Elle offre d’un côté une Pietà de Saint Nicolas et de Sainte Dévote et de l’autre, la naissance de la Vierge entourée de Saint Nicolas et de Sainte Dévote. Cette oeuvre a été restaurée dans le cadre de la politique menée par la Direction des Affaires

25 novembre, le Contre-Amiral Lionel Mathieu, récemment nommé Commandant du BMPM. Après une revue de la garde incendie, l’Amiral Mathieu a été reçu par le Colonel Tony Varo.

☞ Monaco : L’édition 2023 du Meeting Herculis EBS enflammera de nouveau la piste du stade Louis II le vendredi 21 juillet, la date est déjà cochée dans le calendrier par tous les amateurs. Le Meeting Herculis EBS, élu meilleur meeting du monde à 7 reprises dans son histoire, et fort de ses sept records du monde battus, sera sans douter un temps fort du calendrier 2023. 9ème étape du circuit Wanda Diamond League, le meeting est idéalement placé à quatre semaines des Championnats du Monde de Budapest. La 14ème Wanda Diamond League réunira 15 meetings, de mai à septembre, dans 13 pays.

10 N° 223 • Janvier 2023
Culturelles de Monaco au travers des missions de l’Institut du Patrimoine. Monaco : Visite officielle du Contre-Amiral Lionel Mathieu Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille dans le cadre des relations historiques et de la convention qui lie le Bataillon de Marins- Pompiers de Marseille (BMPM) et le Corps des Sapeurs-Pompiers de Monaco, le Lieutenant- Colonel Maxime Yvrard, Chef de Corps, a reçu en visite officielle, le vendredi
✲ MONACO ET ALENTOURS ✲ Maillot de bain, bonnet de Noël et grand sourire. C'est dans cette tenue que les baigneurs ont affronté les vagues, le 24 décembre sur la plage du Larvotto à l'occasion de la 16ème édition du traditionnel Bain de Noël. Avant de se jeter dans l'eau, les volontaires se sont échauffés en musique avec des danses polynésiennes... © Photo DdC Manuel Vitali L'ACTUALITE Copyright © 2023 Global Media Associates Sas - Piazzale Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. +33 09.50.79.90.84 Fax +33 09.55.79.90.84 email laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones Photos Direction Communication Claudia Albuquerque Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Philippe Lombard Projet graphique GMA Studio Design Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry Dessinateur Jean-Jacques Beltramo Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Tipografia San Giuseppe Taggia (IM) N° de Commission Paritaire : 0522U81608
A
La photographie du mois
par Alan Parker-Jones
Principauté
Barsi, archevêque émérite de Monaco,
DISPARITION Hommage de la
à Mgr Barsi
© Photos montecarlofestival.mc © Photo Palais Princier

Le CSM expérimente l' axinitib

Une molécule identifiée par les chercheurs du Centre Scientifique de Monaco, l’axitinib, pourrait améliorer la qualité des traitements chez les jeunes enfants atteints de médulloblastome ou d’épendymome, ces tumeurs embryonnaires qui touchent le système nerveux central. C’est la seconde phase d’une longue aventure qui va débuter, une aventure commencée en 2015 par la signature d’un convention entre la Fondation Flavien, association dédiée au soutien de la recherche en cancérologie pédiatrique, et le Centre Scientifique de Monaco dont le département de biologie médicale s’est fait une spécialité de la recherche sur les cancers qui touchent les enfants et les jeunes adultes. Les cancers pédiatriques ne représentent qu’environ 2% de l’ensemble des cancers. Ils diffèrent considérablement des cancers adultes qui touchent essentiellement les poumons, le sein ou la prostate. « Les cancers pédiatriques sont des pathologies très diverses et rares dont les plus fréquentes sont hématologiques et cérébrales... » explique le docteur Vincent Picco, responsable du département « Cellules Souches et Tumeurs du Cerveau » au Centre Scientifique de Monaco « Aucun traitement spécifiquement développé n’est actuellement utilisé en clinique. »

g Une piste prometteuse

La convention avec la Fondation Flavien a donc permis aux chercheurs monégasques d’initier des projets innovants d’exploration de nouvelles pistes de traitement de ces pathologies.Ils se sont notamment focalisés sur les thérapies anticancéreuses ciblées, déjà validées dans d’autres indications chez l’adulte. On parle ici de re-positionnement du médicament. Les résultats déjà obtenus montrent que l’axitinib administré selon un schéma thérapeutique dit « métronomique » présente une réelle efficacité et un profil de toxicité plus favorable que les thérapies actuelles. L’utilisation clinique de cette molécule permettrait donc de traiter efficacement certains cancers des enfants tout en réduisant les lourds effets secondaires, défi majeur qui se pose aux oncologues. « Pour les enfants malades et pour leurs familles, cet essai préclinique est un immense espoir ... » souligne Denis Maccario, président de la Fondation Flavien. « Schématiquement, une thérapie métronomique ... » précise le Dr Picco « ...permet de gérer le cancer comme une maladie chronique. L’objectif est de contrôler et de ralentir sa croissance pour enrayer son développement. Ce protocole pourrait permettre de limiter les effets secondaires en réduisant la toxicité du traitement, car celui-ci est administré à de plus faibles doses, mais plus fréquemment. En outre, il réduirait le risque de créer les conditions d’une résistance aux traitements anticancéreux. »

g Essai clinique sur une cohorte de 36 patients Désormais, le seul moyen de savoir s’il est pertinent d’ajouter l’axitinib à l’arsenal thérapeutique disponible consiste à mener un essai clinique. Sous l’égide du Professeur Nicolas André (ppédiatre oncologue à l’Hôpital de La Timone Enfants et vice-président recherche de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille), et avec le soutien du réseau français de centres experts dans les essais cliniques de phase précoce pour les cancers pédiatriques (CLIP2, Institut National du Cancer et Ligue Contre le Cancer), le CSM et la Fondation Flavien portent aujourd’hui le projet d’essai clinique MEPENDAX mis en place pour une cohorte de 36 patients, et qui doit durer 3 ans. « La première phase de notre collaboration avec le CSM consacrée à la recherche, sous la conduite des docteurs Gilles Pagès puis Vincent Picco, a nécessité de la part de la Fondation Flavien un investissement de 600 000 euros supporté par des dons. Nous nous lançons désormais dans la seconde phase qui nécessite un investissement d’un montant identique et pour laquelle nous souhaitons mobiliser largement pour cette étape indispensable, vers la mise en place d’un nouveau protocole de soin. » Le coût de cet essai clinique s’élève à plus de 600 000 euros. La Fondation Flavien a déjà réuni un quart du montant. Pour atteindre l’objectif, des demandes de financements institutionnels et des levers de fonds sont en cours en France et en Principauté de Monaco. La campagne de recrutement des dons vient aussi de débuter sur le site de la Fondation Flavien : www.fondationflavien.com/faire-un-don.

Images d'une autre époque

«Otempora o mores »… citation latine que l’on peut traduire par autre temps, autres mœurs. Regardez cette photo prise pendant le Grand-Prix de Monaco 1960. Nous sommes à la sortie du virage du bureau tabac, à l’entame de la ligne droite du quai, où les F1 ne passent plus depuis la création de la route de la piscine. Regardez la position du cameraman, allongé en bord de piste, tout près de la trajectoire des bolides. Il vient d’enregistrer le passage de la Lotus du pilote écossais Innes Ireland. Derrière lui, en bord de piste également une jeune femme, chronomètre autour du cou, est hilare, tandis que 2 ou 3 messieurs foulent également le goudron. Les jardinières en pierres – et leurs arbres - sont envahies par le public tout le long du quai. Tout cela est bon enfant. Inimaginable aujourd’hui. Fautil le regretter ? Sans doute non… mais un peu de nostalgie ne nuit pas !

11 N° 223 • Janvier 2023
© Photo CSM par Pierre-Alain Martini
© Photo DR
SOUVENIR

CULTURE

Uncadeau particulier : une comédie de Didier Caron. Éric va fêter ses cinquante ans. Sabine, son épouse dévouée, a préparé pour son anniversaire une soirée en petit comité, car Éric n’aime pas les grands raouts. Gilles, son meilleur ami — mais également son associé sera le seul à y être convié. De déconvenues en révélations explosives, la soirée va alors s’avérer bien moins paisible qu’espéré… Le mot d’Anthéa : « Peut-être la pièce la plus drôle de la saison ! Ma persévérance pour attirer enfin Didier Caron au Théâtre des Muses aura fini par être récompensée. Et justement, ma récompense sera de vous entendre rire aux éclats, alors que la pièce est d’une grande intelligence. » (Jeudi 5, Vendredi 6 et Samedi 7 à 20h30, Dimanche 8 Janvier à 16h30)

g Eurydice aux Enfers : Coup de coeur du Club de la presse au Festival d’Avignon Off ! Dans cette réécriture inversée du mythe d’Orphée, Eurydice, héroïne contemporaine, part à la recherche de son amant décédé. Transfigurée par l’amour et la colère, elle creuse un tunnel à travers la croûte terrestre pour rejoindre les Enfers.. En scène : Tom Bérenger, Emilie Bouyssou, Pierre-Louis Gastinel et Louise Herrero. Écriture et mise en scène Gwendoline Destremau. A travers la presse « Une version dynamitée d’un conte mythique. Un tel plaisir de jeu qu’on se laisse

Janvier 2023 au Théâtre des Muses

happer par les Enfers. » Paris Match - « Le texte est écrit avec force et sobriété tout en mélangeant avec parcimonie comique et tragique, sans pathos ni dérives larmoyantes. C’est efficace, bouleversant. On est ému. On sourit. C’est une ode à la vie, tout simplement. » La revue du spectacle (Jeudi 12, Vendredi 13 et Samedi 14 à 20h30, Dimanche 15 Janvier à 16h30 - A partir de 13 ans - Durée 1h00)

g « Une maison de poupée » : Henrik Ibsen Adaptation et mise en scène Philippe Person avec : Philippe Calvario, Florence Le Corre, Nathalie Lucas et Philippe Person . C’est Noël, la maison de poupée où vit, sous l’apparence du bonheur, le couple Torvald et Nora Helmer avec leurs trois enfants se prépare à la fête. La maison de poupée se transforme en cage de verre, le drame bourgeois en thriller hitchcockien. A travers la presse « Une condensation rigoureuse de glace et de feu. » Le Masque et la plume - « Par la voix de trois comédiens d’une grande qualité, vous y entendrez le texte douloureux et profond d’Ibsen. » Figaro madame – (Jeudi 19, Vendredi 20 et Samedi 21 à 20h30, Dimanche 22 Janvier à 16h30 - A partir de 13 ans - Durée 1h10)

g Tapis rouge : Entre paillettes, aiguilles à tricoter et claquettes !

Un spectacle musical burlesque, mélangeant opéra, claquettes, hula hoop, piano américain, ukulélé médiéval et textes comiques. Aussi douée au piano que gracieuse danseuse, Agnès Pat chante comme un rossignol et nous entraîne dans son univers onirique, tendre, délicieusement drôle et déjanté. Le mot d’Anthéa : Après les succès du « One Pat’ Show » et de « Hollywood Swing-Gum », l’épatante Agnès Pat’ nous revient dans un nouveau show à l’américaine comme seule une géniale française peut en produire. Entrecoupant de sa voix légère de colorature, un texte très comique, elle passe avec une aisance incroyable de l’opéra au swing endiablé… (Jeudi 26, Vendredi 27, Samedi 28 à 20h30 et Dimanche 29 Janvier à 16h30 - A partir de 10 ans - Durée 1h10)

g Darius : spectacle finaliste des 10 coups de cœur de la presse Avignon 2022 Claire engage Paul, un célèbre créateur de parfum, pour une mission presque impossible : permettre à son fils Darius, d’assouvir sa passion pour les voyages alors qu’il lui est impossible de se déplacer. S’aidant des lieux et des êtres aimés par Darius, ils vont trouver une voie inattendue, grâce à ce sentiment frêle et vivace, immatériel et persistant : le parfum. Mise en scène André Nerman avec Catherine Aymerie et François Cognard (En partenariat avec AMPA) A travers la presse « Les comédiens nous embarquent dans une aventure extraordinaire,

portée par l’émotion des parfums. André Nerman offre un Darius d’une grande subtilité, vivant, émouvant, sans jamais verser dans le pathos. » Froggy’s delight - « Un spectacle bouleversant. » Figaroscope - Le mot d’Anthéa Coup de cœur absolu pour cette bouleversante petite merveille de spectacle. Tout d’abord l’histoire qui, tout en étant extrêmement grave et profonde mais sans jamais tomber dans le pathos, nous offre une source de courage et une leçon de résilience extraordinaire (Jeudi 2, Vendredi 3 et Samedi 4 à 20h30, Dimanche 5 février à 16h30

A partir de 12 ans – Durée 1h20)

g Réservations : 45 boulevard du Jardin Exotique +377 97 98 10 93

PHOTOGRAPHIE

Rues new-yorkaises

g Lever de rideau le jeudi 5 janvier : Misia Sert "Reine de Paris" alias Julie Depardieu ! Qui se souvient de Misia Sert (1872-1950) ? Elle fut pourtant une figure majeure de la vie artistique de la Belle Époque et des Années folles. Elle posera pour les plus grands peintres : Bonnard, Vuillard, Vallotton, Toulouse-Lautrec, Renoir. Elle-même pianiste, c’est avec les musiciens qu’elle nouera les liens les plus forts, « la belle et truculente » Misia » inspirera Gabriel Fauré, Igor Stravinsky, Maurice Ravel, Claude Debussy, Satie… Grâce à la fortune de son deuxième époux, elle se transformera en mécène en faveur des Ballets russes qu’elle soutiendra pendant des années. De Renoir à Diaghilev en passant par le Prince des poètes : Jean Cocteau, nous assistons au défilé de personnages de toute une époque : la Belle Epoque !

g Concert-Lecture de Baptiste Rossi : 65 minutes sans entracte Le jeune écrivain a imaginé un texte qui décrit à merveille le destin de « Misia » et les anecdotes qui entourent sa vie parisienne. Elles sont illustrées par des pages de Ravel, Debussy, Stravinsky, Fauré, Satie.. En scène : Julie Depardieu, la flûtiste Juliette Hurel et la pianiste Hélène Couvert nous entrainent à la découverte de Misia Sert « Reine de Paris », pendant plus de 40 ans, muse des peintres et des musiciens d’une époque parmi les plus riches culturellement… Pour l’anecdote : Pianiste, la belle Misia aurait fait pleurer Gabriel Fauré en lui annonçant ses fiançailles ! Satie lui dédie les « Morceaux en forme de poire », Ravel, « La Valse » et, pour la remercier de son soutien, Stravinsky lui offrira une partition annotée de sa main du Sacre du Printemps. (jeudi 5 janvier à 20h) g Jeudi 26 janvier : « La Maison du loup » de Benoit Solès Après l’immense succès de « La Machine de Turing », Benoit Solès récidive avec « La Maison du loup » : Été 1913. Depuis sa libération, Ed. Morrell se bat pour que son ami, Jacob Heimer, échappe à la peine de mort. Frappée par ce combat, Charmian, l’épouse du célèbre écrivain Jack London, invite Ed dans leur propriété « La Maison du loup ». Elle espère que la rencontre entre les deux hommes provoquera chez Jack, en perte d’inspiration, un électrochoc….Jack London écrira-t-il un nouveau roman ? Benoit Solès laisse libre cours à son imaginaire et nous propose d’aller à la rencontre de Jack London, aventurier intrépide et explorateur de l’âme humaine… (A.C.)

Saul Leiter (1923 – 2013), le photographe américain de la rue newyorkaise, des taxis au halo jaune, des néons à l'écho assourdi, des personnages posés dans l'ombre comme recadrés dans un tableau vide…un flâneur poétique. Saul Leiter arpentait la rue avec son appareil photo ou plutôt musardait en artiste dans sa ville de New York il y puisait la matière première de ses images prises sur le vif, sujets classiques de la Street Photography mais à la tonalité singulière et au flou tendre. L’œuvre de Leiter est unique. Un sens non conventionnel de la forme, une utilisation brillamment improvisée, presque abstraite de la couleur le posent en maître de la photographie contemporaine. Il est considéré comme l’un des pionniers de la photographie couleur. Les éditions Textuel proposent dans un « beau-livre » 76 images inédites, sélectionnées parmi les archives du photographe. Le choix s’est porté sur les œuvres relevant de la street photography. Saul Leiter a réalisé la plupart de ces images entre 1948 et 1966, arpentant les rues de Downtown Manhattan à New-York. Considéré comme l’un des pionniers de la photographie couleur, sa délicatesse, entre abstraction et figuration le place parmi les plus grands. Soigneusement sélectionnées par Margit Erb et Michael Parillo (Fondation Saul Leiter), les images sont accompagnées de textes expliquant comment Saul Leiter lui-même a constitué ses archives qui sont aujourd’hui explorées, cataloguées et restaurées.Cette nouvelle monographie, présentée dans une superbe édition reliée de toile noire sera un indispensable pour les amateurs de Saul Leiter dont le nombre ne cesse de grandir. (P.Y.R.)

g "The unseen Saul Leiter ". Margit Erb, Michael Parillo. –Editions textuel. 160 pages. Relié en toile noire, 49 €

12 N° 223 • Janvier 2023
ART & CULTURE
Pour célébrer l’an neuf, dans la joie, le jeudi 5 janvier, le Théâtre Princesse Grace, rend hommage à une reine parisienne de la Belle Epoque et des Années Folles : Misia Sert, incarnée par la truculente comédienne : Julie Depardieu. Suivra les 10 et 11 janvier « Fallait pas le dire » : un Boulevard signé Salomé Lelouch avec Pierre Arditi et Evelyne Bouix. Un grand moment : le mardi 17 janvier seul en scène Jacques Weber dans ses « Eclats de vie » (Molière d’Honneur 2022). Pendant 1h30, le comédien offrira au public un florilège des plus beaux textes de la langue française…
Depardieu,
Weber...
g Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace. 12, Avenue d’Ostende. Tél. : 00 377 93 25 32 27
Lelouch,
© Photo Misia Sert Une maison de poupée © Photo TdM © Photos TdM
TPG JANVIER par Viviane Le Ray

"Le Sens du goût" aux cimaises...

& Merveilles et la Ville de Menton se sont associés pour présenter à la Galerie d’Art contemporain du Palais de l’Europe, les œuvres d’un maître de la photographie culinaire : Jonathan Thévenet. En 2021, Jonathan Thévenet a reçu, en collaboration avec François Vermeere-Merlen, styliste culinaire, une double distinction : le Grand Prix des Ambassadeurs du Produit et le Grand Prix du Festival International de la Photographie Culinaire avec la série « Anatomie d’un sentiment ».

g Le parcours d’un photographe grand voyageur… Formé à la photographie argentique et aux techniques de tirage photo noir & blanc, au sein de l’atelier Magenta à Lyon, Jonathan Thévenet s’est consacré pleinement à la photographie culinaire mariant ses deux passions : la cuisine et la photographie d’Art, sans oublier le plaisir du voyage… Des voyages en Asie ont influencé ses goûts à travers des découvertes culinaires marquantes : à Hong Kong, Taipei ou Tokyo. En parallèle, ses recherches photographiques ont abouti à des créations très personnelles, dont la série « Lyonnaiseries », qui a fait l’objet d’un reportage télévisé sur la 5, dans l’excellente émission Échappées Belles : « Lyon, la gourmandise en héritage ».

g La photographie culinaire a le vent en poupe… Ce style de photographies est pratiqué aujourd’hui par un nombre grandissant de photographes dans le monde entier… Un nouveau terrain d’expression qui a fait entrer l’alimentaire dans la sphère artistique contemporaine. Professionnels et amateurs s’y adonnent, j’ajouterai pour le meilleur comme hélas pour le pire !

g 45 photographies déclinées en 3 séries distinctes - « Prémices » : Cette série est celle des premières recherches de l’artiste. Les couleurs vives, la prédominance de la photographie en mouvement, l’exploration de la nature morte sont déjà très présentes dans ces premiers travaux. Ces recherches photographiques font écho à des souvenirs gustatifs et à des découvertes de saveurs pour aboutir à des compositions originales. - « Lyonnaises » : Jonathan Thévenet sublime la matière et rend leurs lettres de noblesse aux rognons de veau, au gras double, à l’œuf meurette ou à la cervelle de canuts. Captés au 20.000 de seconde, grâce à un dispositif spécifique, ses clichés sont hors normes et leur beauté repose sur une part d’aléatoire qui en fait un objet unique. - « Like a fish out of water » : Ces espèces sont consommées quasi sans modération et pire encore, elles tendent à devenir des aliments de plus en plus prisés à mesure que leur population diminue ! L’idée est de mener une campagne de recensement avec un intérêt esthétique fort, manière de leur rendre un ultime hommage sous la forme de tableaux. Pour faire partager cette ambition l’exposition propose un jeu interactif, chacun étant appelé à deviner de quelle espèce il s’agit, les titres étant cachés !

g Stages de photographie culinaire En complément de l’exposition les visiteurs peuvent s’essayer eux-mêmes à la photographie culinaire grâce aux conseils prodigués par Rémy Cortin, formateur à la prestigieuse école des Gobelins qui propose trois mini-stages de deux heures pour huit personnes (Renseignements : Tél. : 04 92 41 76 73)

g A découvrir jusqu’au 28 janvier 2023 : Galerie d’art contemporain Palais de l’Europe - Menton (du mardi au samedi de 10 h à 12 h et 14 h à 18 h Fermeture les jours fériés)

1960 –1965 : les années d'or de Ferrari

Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…etc. air connu (merci monsieur Aznavour). 1960-1965 : le temps des sacres pour la scuderia Ferrari. Une période au cours de laquelle la Scuderia est passée du moteur avant au moteur arrière (ou central), a remporté deux titres de champion du monde des pilotes (P. Hill en 1961 et Surtees en 1964) et a régné sur l’endurance (en remportant notamment six fois consécutivement les 24 Heures du Mans). Ferraristes chevronnés et amateurs de sport automobile pourront revivre cette période glorieuse et unique dans l’histoire de Ferrari, avec un angle particulièrement humain. Riche de détails et d’anecdotes, Ferrari 1960-1965 Le temps des sacres est illustré d’une sélection des meilleures photographiques inédites prises, durant ces six années, par Bernard Cahier, aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands photographes du sport automobile de son temps.

g 1960, année charnière 1960, année charnière. On passe aux moteurs arrière. Ferrari aussi malgré les réticences du Commandatore. Années de gloire et de réussites pour la scuderia. La mythique 250 GTO pour les épreuves d’endurance. L’une des plus belles F1 de tous les temps : la 156 Shark nose. Deux titres mondiaux avec Phil Hill et John Surtees. Ce dernier couronné au volant d’une Ferrari aux couleurs américaines ! Enzo Ferrari était en colère contre la fédération automobile italienne ! La domination sans partage aux 24h du Mans, notamment avec le duo Phil Hill- Olivier Gendebien. Le drame aussi à Monza en 1961. Accrochage entre la Lotus de Clark et la Ferrari de Von Trips qui achève sa course folle dans la foule. Le pilote allemand y laisse la vie, quinze spectateurs également. Le sport automobile comme il était dans les années 60 ! Un livre à ne pas rater. (P.Y.R.) g "Ferrari, le temps des sacres". William Huon. Photographie Bernard

Editions E.T.A.I. 368 pages. 350 illustrations. 69,00 €

Avec Le pire n'est même pas certain, la galerie de portraits créés par le dessinateur Voutch s'enrichit de personnages truculents : une passionnée de pizzas, un patron en état d'hypo-affectivité, un amateur de tourisme sexuel intensif, une secte de deux personnes et un charcutier cinéphile… Sans oublier Monsieur Yeti, comme le Yeti, et le grand Moulouk. Si l'on croise dans cette fine chronique des temps modernes les incontournables utilisateurs de portables et quelques internautes, on peut se demander néanmoins si tous ces personnages en quête de convictions sont prêts à affronter le nouveau millénaire et ses incertitudes...

« Voutch » - Le pire n'est même pas certain(Cherche-Midi)

Depuis le large, ce grand marin aperçoit nettement les contours de notre société en constante mutation. Pour lui, une seule chose compte : garder le cap au milieu des tempêtes. Alors, comment faire pour ne pas chavirer ? Comment rester libre dans une société de plus en plus consensuelle ? Olivier de Kersauson, moraliste (pas au sens de la moraline dont on nous rebat les oreilles !) autant que poète, nous revient avec un essai qui ne pourra laisser personne indifférent d’autant qu’au fil du temps sa plume se fait plus insolente ! Le monde change : il vacille, il tangue. De Kersauson résiste. Veritas tantam - potentiam habet ut non subverti possit : la vérité a une telle puissance qu'elle ne peut être anéantie…

« Veritas tan tam » - Olivier de Kersauson - (Cherche Midi)

Écouter la petite Thérèse et la suivre pas à pas, de son enfance à son dernier souffle, comprendre comment de sa toute petite enfance à son départ pour le ciel à vingt-quatre ans, la jeune Thérèse a révolutionné la conception de la sainteté par son cheminement intérieur, par quelle innovation de charité elle a pu transfigurer la vertu et la mortification en véritable amour, par quel regard sur les fautes, l'abandon et la faiblesse humaine, elle en fait des occasions d'union à Dieu. Un livre pour mieux connaître le coeur de celle qui disait avant de partir : « Si le bon Dieu exauce mes désirs, mon Ciel se passera sur la terre jusqu'à la fin du monde. Oui, je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la terre. »

« Thérèse de Lisieux... Sainte » - Véronique GayCrosier - (Artège)

«Viva Frida » n’est ni une biographie, ni un essai, ni un roman, mais tout à la fois. La première image qui me vient à l’esprit est celle d’une suite de « tableaux vivants ». Chaque chapitre de mon livre met en scène cette femme artiste éprise de liberté, surprise dans l’intimité de sa vie. On choisit avec elle ses vêtements, ses bijoux, on assiste à ses séances de photographie. On est présent quand elle rencontre Diego Rivera, Trotski, Tina Modotti, quand elle fustige Breton et les surréalistes. On souffre et on rit à ses côtés. Sur le ton de la confidence, elle nous dit ce que représentent pour elle la révolution mexicaine, le sang, l’hôpital, la religion, la mort, nous ouvrant toutes grandes les portes de la « beauté terrible » de son univers. Frida Kahlo ne peint que ce qu’elle vit. » (Gérard de Cortanze)

« Viva Frida » - Gérard de Cortanze - (J.C. Lattès)

«T» : Seul le maître Haruki Murakami pouvait se permettre de raconter sa vie à travers sa collection de T-shirts. Inédite en France, joliment illustrée de surprenantes photos, cette autobiographie insolite est, à la fois nostalgique, piquante et cocasse, ouvrant une brèche sur la personnalité un brin excentrique d’un auteur notoirement secret : « Lequel de mes T-shirts a le plus de prix pour moi ? Je crois que c’est le jaune, celui qui porte l’inscription « Tony Takitani ». Je l’ai déniché sur l’île Maui, dans une boutique de vêtements d’occasion et je l’ai payé un dollar ; après quoi, j’ai laissé vagabonder mon imagination :

pouvait

« T » - Haruki Murakami - (Belfond)

13 N° 223 • Janvier 2023
Cahier. quel genre d’homme bien être ce Tony Takitani ? » Traduction : Hélène Morita. Effeuillage littéraire... par Viviane Le Ray L’AssociationMedenimages, historiquement organisatrice du Festival Photomed, l'Office de Tourisme Menton, Riviera BEAU LIVRE © Photo DR

Journée pour la Méditerranée

En présence de S.A.S. le Prince Albert II et à l’occasion de la « Journée pour la Méditerranée » célébrée le 28 novembre dernier, S.A.R. la Princesse de Hanovre a ouvert au Musée Océanographique de Monaco un colloque sur « L’emploi des jeunes et des femmes dans le bassin méditerranéen ». Dans un vibrant discours, S.A.R. la Princesse de Hanovre a rappelé que cette journée devait conduire à se tourner vers les plus vulnérables. L’instabilité économique conjuguée aux crises énergétiques et au changement climatique accroit les flux migratoires et a conduit plus de 2 millions de réfugiés et migrants à traverser la Méditerranée ces 8 dernières années, souvent au péril de leur vie.

ECOLOGIE

g Coopération au développement

Dans son allocution, Mme Isabelle BerroAmadeï, Conseiller de GouvernementMinistre des Relations Extérieures et de la Coopération, a notamment rappelé l’engagement de la politique de coopération au développement de Monaco, dont les actions se déploient auprès de 11 pays partenaires et concernent la santé, la sécurité alimentaire, l’insertion socio-économique et l’éducation. Elle a précisé qu’au cours de ces 4 dernières années, plus d’un million de femmes et de filles en ont été bénéficiaires. Invité d’honneur, S.E. M. Nasser Kamel, Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée (UpM) a insisté sur la préoccupation principale de la région méditerranéenne, s’agissant de la formation et de l’emploi des jeunes et particulièrement des femmes, notamment dans les secteurs émergeants de l’économie numérique, verte et bleue. « Ce sont ces jeunes et ces femmes qui font la richesse de la Méditerranée, leur offrir des opportunités d’avenir n’est pas seulement une question économique, mais un devoir » a-t-il ajouté. Le Secrétaire Général s’est, à cet égard, félicité de l’accord tripartite signé avec l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et Monaco en faveur de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie.

g La Principauté au 7ème Forum Régional de l’Union pour la Méditerranée Quelques jours avant la « Journée pour la Méditerranée », le 24 novembre, Isabelle Berro-Amadei,ConseillerdeGouvernement-MinistrepourlesRelationsExtérieures et la Coopération, accompagnée de S.E. Catherine Fautrier, Ambassadeur de

ACCORD

Monaco en Espagne, avait participé au 7ème Forum Régional de l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui s’était tenu à Barcelone. A cette occasion, les Ministres des Affaires étrangères de la région Euro-Méditerranée étaient réunis pour cet événement annuel, co-présidé par le Royaume Haschemite de Jordanie et l’Union Européenne. La veille, le Ministre espagnol des Affaires Etrangères, de l’Union européenne et de la Coopération José Manuel Albares avait convié tous les Chefs de Délégations autour d’un dîner en ouverture de la réunion. Le Ministre a souligné que ce Forum était crucial pour l’avenir de l’UpM dans la situation d’instabilité géopolitique actuelle, et rappelé dans ce contexte l’importance de la coopération et du dialogue entre les pays méditerranéens. Enfin, au lendemain de la COP27, les pays méditerranéens ont rappelé l’urgence de collaborer sur la mise en oeuvre de politiques communes en matière de protection de l’environnement, d’économie bleue et de développement durable. Dans son intervention, le Conseiller de Gouvernement-Ministre a notamment rappelé l’engagement de la Principauté de Monaco dans ce domaine et l’ambition fixée par S.A.S le Prince Albert II d’atteindre la neutralité carbone en 2050. « Conjuguer protection de l’environnement et développement durable constitue l’un de nos plus grands défis. Ces deux éléments sont des facteurs-clés de la stabilité géopolitique et de la paix dans notre région. C’est pourquoi nous devons plus que jamais développer une Union innovante et performante » a-t-elle conclu.

Monaco et PACA : création d’une Académie de la Mer

C'est à l'occasion de l'acte V de Méditerranée du Futur, grand rendez-vous des territoires euro-méditerranéens et de leur adaptation aux dérèglements climatiques, programmé le 6 décembre dernier à Marseille, que le Prince Albert II et Renaud Muselier, président de la région Sud, se sont entendus sur le projet éducatif d'Académie de la mer porté par la Principauté, bâti autour de la création d'une plateforme d'enseignement en langue française du droit de la mer, de la géopolitique maritime et de l'étude des problématiques environnementales conjointes. "S'il est un Etat méditerranéen qui a de l'avance dans le domaine maritime, c'est bien la Principauté de Monaco, aura souligné en préambule le président Muselier, depuis plus d'un siècle elle se dote d'infrastructures, d'outils et d'institutions majeurs en la matière."

g Une plateforme d'enseignement du droit de la mer et de l'environnement Le Prince Albert de Monaco a exposé les contours de cette initiative éducative : la création d’une plateforme d’enseignement, en langue française, du droit de la mer, de la géopolitique des mers et océans, ainsi que des problématiques d’ordre environnementaletafférentes.LePrésidentduConseilrégional,trèsattachéàlaqualité desrelationsentresarégionetMonaco,aainsivouluaffirmercetengagementclair

de la collectivité : « A l’occasion du lancement de Méditerranée du Futur, Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco m’a présenté le projet d’Académie de la Mer, véritable lieu de formation autour de trois priorités claires : le droit de la mer, les enjeux de relations internationales liées aux océans et à la mer, et les grandes thématiques environnementales. En tant que région-pilote de la planification écologique en France, engagée dans une démarche 100% climat unique en Europe, je souhaite que la région soutienne cette dynamique tout à fait essentielle. Je serai donc présent en mars prochain à Monaco, à l’occasion de la Semaine des Océans, afin de présenter les contours de cet engagement régional aux côtés de la Principauté » a déclaré Renaud Muselier. Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco a remercié le Président du Conseil régional, Renaud Muselier, de l’avoir convié à l’Acte V de Méditerranée du Futur et s'est réjouit de l’accueillir en mars à Monaco pour définir ensemble la part que la région Sud souhaite prendre dansceprojetéducatif. « L’Académie de la Mer me paraît pleinement en phase avec la thématique de la « Méditerranée du futur ». Je ne peux que me féliciter de voir la région Provence-Alpes-Côte d’Azur adhérer à ce projet dont l’intérêt est à apprécier à l’aune des défis auxquels la Méditerranée, comme toutes les autres mers et océans, aura à faire face dans l’avenir » a-t-il remarqué.

14 N° 223 • Janvier 2023
ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT
© Photo DR
par Roberto Volponi dernier par Pierre-Alain Martini © Photo DdC

Le YCM fête ses champions

C’est en présence de S.A.S. le Prince Albert II, président du Yacht Club de Monaco et de S.E.M. Pierre Dartout, que la grande famille du Y.C.M. s’est réunie à l’occasion du traditionnel cocktail d’hiver dans le but de célébrer l’arrivée des nouveaux membres au sein du club et de récompenser ses meilleurs régatiers.

g Le sport, créateur d’émotions

Le Yacht Club de Monaco est devenu au fil des décennies « un acteur majeur sur la scène du yachting international » note S.A.S. le Prince Albert II, son président depuis 1984, « s’imposant comme le point de rencontres où convergent les plus grands évènements, contribuant au rayonnement de la Principauté. » Que ce soit à travers ses membres régatiers, fiers ambassadeurs sur les mers du monde entier ou en sa qualité d’organisateur d’évènements de prestige, le Club occupe le devant de la scène sur le plan sportif. Cette soirée a ainsi permis de rappeler la richesse de la saison écoulée en témoigne le championnat du monde de J/70. L’occasion de saluer la prestation de Pierrick Devic (Leonteq) sacré vice-champion du monde face à 90 équipages de 23 nations et celle de Ludovico Fassitelli (Junda), médaille d’argent en catégorie One Pro. En 2022, le Y.C.M. a également eu le regard tourné vers le large en témoigne la présence de deux de ses membres au départ de la 12e Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer) et Oren Nataf (Rayon Vert) étaient tous deux en lice sur cette épreuve de légende. « C’était une réelle fierté d’avoir deux unités sous pavillon du Y.C.M. au départ de cette prestigieuse transatlantique » poursuivaitleSouverain. Boris Herrmann, skipper de la Team Malizia, fondée par Pierre Casiraghi, va désormais mettre le cap sur Alicante en Espagne, d’où sera donné le 15 janvier prochain le départ de The Ocean Race, une course autour du monde par étapes et en équipage. L’attachement à la mer et aux épreuves sportives s’inscrivent comme les principes fondamentaux du club qui réunit en son sein les meilleurs régatiers au monde. Une fois n’est pas coutume, cette soirée a permis de les mettre à l’honneur à l’occasion des YCM Awards – Trophée Credit Suisse. Une cérémonie précédée de la remise d’une nouvelle distinction, sous forme de chevron (bronze, argent et or), par S.A.S le Prince Albert II à l’ensemble des lauréats depuis la création de l’évènement en 2005 en récompense de leur régularité dans la performance. Les récipiendaires présents étaient : Dan Meyers (YCM Sailor en 2010), Igor Simčič (2012), Vladimir Prosikhin (2015), Pierre Casiraghi (2017), Kostia Belkin (2019), Giangiacomo Serena di Lapigio (2021) et Guido Miani (2008 et 2011).

DISPARITION

g And the winner is… Parmi les nommés pour les YCM Awards – Trophée Credit Suisse 2022 figuraient de grands barreurs : Nico Poons, champion du monde de RC44, Pierrik Devic, vice-champion du monde de J/70, Joost Schuijff, vainqueur de la Rolex Middle Sea Race (Monohull Line of Honours), Giangiacomo Serena di Lapigio, vice-champion d’Europe de Swan36, Vladimir Prosikhin, Vice-champion du monde de Melges 20 ou encore Leonardo Ferragamo, champion du monde de Swan50. Cette année, le trophée revient à Pierrik Devic. Nommé pour la première fois, le coureur s’est illustré par sa remarquable régularité au classement J/70. Sacré vice-Champion du monde de la série ici-même à Monaco, il a fait preuve d’une constance extrême tout au long de la saison. « C’est très émouvant de recevoir cet Award. Cette récompense je la dédie à mon équipage sans qui je n’aurais pas gagné. Cela représente 60 jours sur l’eau ensemble. C’est un équipage fixe et j’ai à cœur de créer une bonne ambiance à bord. On est avant tout des bons copains qui voulons se faire plaisir sur l’eau. C’est juste magique ». La soirée a également permis de saluerlanouvellegénérationderégatiers,forcevivedelaSectionSportiveduY.C.M.Pour la deuxième fois de sa jeune carrière, Noah Garcia décroche la timbale. Après une première consécration en 2019 en Optimist, le voilà honoré pour sa très belle saison en ILCA 4, ponctuée d’un titre de champion de France « j’ai hâte de porter haut les couleurs du Y.C.M. sur d’autres rendez-vous ». Un palmarès qui n’est pas sans rappeler celui du kitesurfeur monégasque Alexander Ehlen. Jeune prodige de la glisse, vice-champion de France en Formula Kite, il porte aujourd’hui des rêves d’olympisme pour Paris 2024.

Patrick Tambay nous a quittés

Gentleman Patrick nous a quittés début décembre au terme d’une longue maladie diagnostiquée en 2010. Il avait 73 ans. De sa carrière en Formule 1 (11’ GP et 2 victoires), on retiendra surtout sa période en rouge, chez Ferrari, lorsqu’il fut appelé par le Commendatore Ferrari pour remplacer Gilles Villeneuve suite à son accident mortel aux essais du GP de Belgique en 1982. Sportif accompli et pluridisciplinaire (équipe de France de ski alpin…). On pourrait aussi citer ses passages chez Ensign, Renault, Ligier, Williams, McLaren… Ses deux titres en Canam, ses quatre participations aux 24h du Mans, ses podiums au Paris-Dakar. Mais c’est sans nul doute sa gentillesse et sa simplicité qui auront marqué le monde des sports mécaniques et tous ceux qui l’ont côtoyé. Comme à la mairie du Cannet, près de Cannes, où il était adjoint… aux sports bien sûr. Salut gentleman Patrick…

g Photo de la collection privée de Solange Podell, prise dans les stands à Monaco fin des années 70.

15 N° 223 • Janvier 2023
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