Cycle le magazine du Roi Vélo à Lyon by ISCPA

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Covid-19 : le vélo grand gagnant de Plébiscité comme le remplaçant de la voiture en ville, le vélo bénéficie également des circonstances sanitaires de 2020 et de la peur de la COVID-19 pour séduire les usagers des transports en commun. Le monde de la bicyclette se frotte les mains, tandis que les opérateurs de transports collectifs veulent regagner la confiance de leurs utilisateurs.

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e déplacer à vélo permet de se dépenser physiquement et de garder la santé. À l’heure de la COVID-19, cela fonctionne toujours... mais pas forcément pour les mêmes raisons. Outre la dépense physique, se déplacer à bicyclette permet aussi d’éviter de se serrer dans les transports en commun, briser la distanciation sociale et donc la probabilité de contracter de potentielles maladies. À Lyon, Paris ou dans d’autres villes, les images de nos concitoyens entassés, serrés dans les transports en commun ont fait scandale. Si avant l’arrivée de la COVID-19, cela ne choquait pas, la donne est désormais différente. Alors que le gouvernement prône les gestes barrières, il est difficile de respecter ces derniers dans les métros, trams ou bus. Notamment lors des heures de pointe, en matinée ou en soirée.

Reste que, malgré les conditions sanitaires, il faut tout de même aller au travail. Et face aux potentiels risques pour la santé des transports en commun, des modes de déplacement, certains préfèrent désormais se déplacer « en solitaire ». La trottinette ou le vélo s’imposent alors. Pour éviter de s’entasser dans une rame ou un wagon, ils sont nombreux à avoir décidé d’abandonner les transports collectifs au profit du vélo, à Lyon. Cela est notamment le cas d’Omar, qui « a acquis un vélo juste après le premier confinement. Cela devenait angoissant de se retrouver serrés dans les transports en commun, avoue-t-il. Surtout pendant les heures de pointe, que je ne peux éviter. » Si ce choix peut sembler difficile pour certains, lui explique s’être rendu « compte à quel point c’était intéressant ». « Je suis même passé à l’électrique. J’ai équipé mon vélo d’un panier, d’un porte-bagages et de deux sacs pour faire les courses, histoire d’être 100% à vélo », conclut-il avec une pointe de fierté dans la voix.

« On note une augmentation de 30% des ventes cette année […]. Pour ma part, j’en suis à trois fois ce chiffre. C’est dingue, en 10 ans je n’ai jamais vu ça ! » Alexandre Karsenty, gérant de Lyon Cycle Chic Dans un style différent, Benoît s’est lui aussi « sevré » de tout transport collectif, au profit de sa bicyclette. « J’utilisais déjà le vélo avant [...] mais les conditions sanitaires m’ont poussé à accélérer cette démarche. J’ai complètement oublié les transports en commun et ai même résilié mon abonnement TCL. Je me déplace essentiellement à vélo, et pas seulement pour aller au travail. Je compte même poursuivre dans cette direction, avec des week-ends à vélo, voire plus. » la bonne affaire pour les vendeurs de vélo ? Et ces deux exemples ne sont pas des cas isolés, en témoigne

Seuls les vélos pliés peuvent être montés à bord des transports en commun (contrairement au vélo classique). A noter qu’aucune rame de métro n’est encore équipée de voies cyclables.

© Vincent IMBERT

l’évolution des ventes de vélo depuis la sortie du confinement. En première ligne sur ce sujet, Alexandre Karsenty, gérant de la boutique Lyon Cycle Chic, apprécie la croissance subite de ses ventes. Après avoir écoulé « trois vélos en deux mois », pendant le confinement il voit en effet ses chiffres croître depuis mai. « Sur le réseau national, on note une augmentation des ventes de 30% cette année. Un de mes collègues en est à deux fois plus alors que pour ma part, j’en suis à trois fois ce nombre. C’est dingue, en 10 ans, je n’ai jamais vu ça ! » Comme la loi l’autorisait, Lyon Cycle Chic est resté ouvert durant le premier confinement. Mais la grande majorité de l’activité à ce moment-ci tournait autour de services et de réparations (câbles de freins, chambres à air,... NDLR). La suite, plus positive, Alexandre la raconte lui-même : « Tout s’est accéléré au niveau des ventes dix jours avant la fin du confinement, pour véritablement exploser par la suite. J’ai dû faire revenir mes employés au chômage partiel, en embaucher de nouveaux et mettre en place des rendez-vous. »


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