Numéro 31

Page 1

31

Décembre 2021

DE L’INFO...MAIS AUSSI DES VACS

Interview Cleder • Punchlines • Masculinité


re ceux it a n n o c x u ie m à re Apprend qui nous entourent e choses à d p u o c u ea b s n o v a s Nou arcours. p r u le e d re d n re p p a ons, Saluer les associati ssion a p r a p it fa il a v a tr et tout le r mieux Se déconstruire pou e comprendre le mond e l'on croit u q e c r u s er g o rr te n S'i ne seconde acquis, même juste u ance à Accorder son import l'amusement d'avoir du t er s i o u q à i, lu s n a Car s JM. ? temps

s e n i l h Punc sp.8 2

n° 31

l'administrationn p.2

n o i s s i M M I S JEN Mp.6

Intervi ewwdee Cather ineeCle derr p.10


L ' i n e d e é p r i e n u d d r a t e é n s s é c s t m e n i e é o n d i c i l a é u s p.20 s D asc

m 4 a 1 . la p

z z i u Q e Le ilieuu M u u d ..24 p a n g

a g aa

. e L

e . t n

ep

5 .2

Jeux xp.26 n° 31

3


L’administration Khédidja - Responsable du service des études Est responsable du service des études qui englobe le service pédagogique, les relations internationales, les relations industrielles via les stages et le pôle recrutement des étudiants (concours d’entrée). Est assistée par Safia et Léonore sur ces pôles là. Plus généralement, s’occupe des étudiants et de leur bien-être au sein de l’école. Adore cuisiner des plats de tous les pays.

Stéphanie - responsable intendance et adjointe antenne financière Pour la partie gestionnaire financière, s’occupe principalement de toutes les commandes (projets, techniques, liées à un évènement, …), des missions des enseignants, leur défraiement et leur remboursement. Pour la partie intendance, gère les liens avec les services marché de l’université : assiste aux commissions de commandes publiques, participe aux réunions qui établissent les fournisseurs de l’université. Adore le shopping et la mode. A travaillé au service production chez Balenciaga.

Véronique - Reprographie Gère l’ensemble des techniques permettant de reproduire un document, c’est-à-dire faire des copies pour les professeurs, de la reliure de documents, du plastifiage, imprimer des affiches en couleurs en plusieurs formats, gérer les accès à la mallette de soudure, etc. Bricole beaucoup dans la vraie vie, fait pleins de petits DIY avec des matériaux de récupération

4

n° 31

L’ensimien vous propose dans ce numéro un voyage exclusif dans le mystérieux couloir de l’administration et dans le quotidien méconnu d’une équipe qui travaille chaque jour pour notre réussite et notre bien-être.

Magali - Accueil et secrétariat de direction

Exerce deux fonctions : - Assistance de direction de Mr. Tassin c’est-à-dire gestion de la prise de rendez-vous, de l’accueil des personnes, de la mise en place réunion et des conseils d’administration (secrétaire et mise en place). - Référente communication de l’ENSIM par rapport à l’université et au réseau Polytech. Gère les recrutements dans le domaine de la communication ainsi que la mise à jour de tous les supports de communication (affiches, plaquettes, flyers) avec l’aide d’Ophélie Guyer. Chargée de communication de tous les événements plus ou moins proches de l’école, par exemple organisation de la remise des diplômes, des portes-ouvertes ou des 24h du code, etc. L’idée c’est d’organiser mais aussi de faire un retour photo sur tous les réseaux sociaux ainsi que de mettre les actualités sur le site de l’école. Fait beaucoup de sports, notamment du fitness et du VTT (conseille les bords de Sarthe et le bois de Chaoué). @ensimlemans @ensimofficiel ENSIM École d’ingénieur Le Mans


de l’ENSIM Safia - Service des études Gère tout ce qui concerne la scolarité et la pédagogie des étudiants VAC, c’est-à-dire les inscriptions, papiers administratifs, tout ce qui concerne les notes, points de jury, calculs, etc. Globalement, tout ce qui est administratif autour de l’étudiant. Gère également les accès à l’ENSIM avec les cartes, les changements d’emploi du temps, et les mises à jour de MyEnsim. Aime passer du bon temps avec ses amis, la musique, la danse… tout ce qui est convivial !

Léonor - Service des études Gère tout ce qui concerne la scolarité et la pédagogie des étudiants INFO ainsi que l’organisation des forums et des salons. Sert à faire le lien entre les enseignants et les élèves.

Nathalie - Responsable du pôle apprentissage Responsable du pôle apprentissage et suivi des apprentis. Coordonne avec Mélanie la formation en lien avec monsieur Joly (responsable pédagogique), les tuteurs-enseignants, et les entreprises. Gère donc tout le bon suivi de la formation des alternants et s’occupe des relations industrielles c’est-à-dire les relations avec les entreprises : les validations d’offres et le coaching des étudiants pour qu’ils soient embauchés. Collabore étroitement avec le CFA (Centre de Formation des Apprentis). Les trois mots d’ordre sont : communication, recrutement et coaching des étudiants. Est passionnée de musique, fait du piano depuis toute petite et écoute beaucoup de musique, notamment AC/DC, Jamiroquai et de la musique classique. Va régulièrement au Hellfest. Fait également du sport et notamment du handball.

Aime particulièrement la musique ainsi que le dessin et passer du bon temps avec ses amis.

Mélanie - Secrétaire du pôle apprentissage et gestion des vacataires Collaboratrice de Nathalie sur le pôle apprentissage notamment sur tout ce qui concerne le lien avec le CFA. Viens au soutien au pôle, s’occupe des feuilles d’émargement, des emplois du temps et surtout du livret électronique de l’apprenti. S’occupe également de la gestion des vacataires conférenciers (intervenants extérieurs). Aime profiter de la vie et les promenades dans la nature. Adore le chocolat !

Marc Responsable administratif et financier Dirige la partie administrative et coordonne la partie Ressources Humaines. Responsable également de tout ce qui est juridique (vie institutionnelle de l’école, élections, ...) et de l’antenne financière car l’ENSIM possède une partie financière autonome par rapport à l’université. Passionné d’astronomie et surtout d’astrophoto. Ancien membre du club. A réalisé des séances de traitement d’images avec les étudiants dans le cadre des cordées de la réussite il y a quelques années.

Propos receuillis par Maïwenn Le Cacheux et Louise Goutagny

n° 31

5


MISSION : JENSIM JENSIM

Rémunération

mission

ENSIMIEN NUMÉRO 31 NOVEMBRE 2021

SUJET: INTERVIEW D’ARISTIDE BOURRY, PRÉSIDENT DE LA JENSIM

1.

Jensim, qu’est-ce que c’est? JENSIM c’est la Junior d’Ingénieur.es de l’école. Nous sommes l’association qui cherche du travail pour les Ensimien.es qui aimeraient se faire un peu d’argent.

2.

Quel est l’objectif de la JENSIM? On se donne pour objectif de trouver des missions aux élèves ingénieurs, afin de leur fournir des cas pratiques d’entreprises sur lesquels s’exercer, en contrepartie d’une juste rémunération.

3.

Que recherchez-vous en ce moment? En ce moment, on cherche à trouver des missions mais le manque de personnel nous ralentit fortement. On cherche surtout à développer notre visibilité auprès des entreprises.

4.

Recrutez-vous? Si oui, que cherchez vous dans un potentiel candidat?

Aristide Bourry,

Président de la JENSIM

Oui, on recrute un/une secrétaire, ce poste est primordial et nous n’en avons toujours pas. Il nous faut quelqu’un de rigoureux qui a le temps d’envoyer un mail dans la semaine et de participer à une réunion chaque semaine. On recrute aussi des commerciaux pour essayer de développer des relations avec plusieurs entités comme des pépinières d’entreprises. Le candidat idéal serait sociable mais ne manquerait pas de professionnalisme, il n’aurait pas peur d’aller voir les entreprises en personne ou de passer des coups de téléphones pour essayer de trouver des clients. Si pour certains cela paraît impressionnant, en réalité ça l’est beaucoup moins, on s’y fait très vite et ça finit par être assez agréable.

6

n° 31


5.

Pourquoi venir à la JENSIM ? Tout d’abord, dire qu’on a déjà eu une expérience professionnelle lorsqu’on était en étude ça fait toujours jolie sur le CV. Et au-delà de ça, ce sont des compétences personnelles que l’on peut acquérir via la JENSIM. Lorsque vous venez chez nous, vous n’êtes pas abandonné à votre sort pour faire les choses. Au début, on vous accompagne pour vous aider à réaliser les tâches de la bonne manière, ensuite vous serez autonome et vous aurez acquis une compétence que vous garderez certainement plusieurs années.

6.

Quelles sont les missions que vous avez déjà accomplies? Dans son histoire la JENSIM a accompli bon nombre de missions : réalisation de sites web, études acoustiques de bâtiments/appartements/maisons, métrologie, préconisations acoustiques pour des travaux ou encore débogage informatique et mise en place d’intranet. On a aussi quelques grandes enseignes qui ont marqué notre histoire comme Louis Vuitton ou encore le musée du Louvre.

7.

Quels sont vos projets pour le futur de l’association? Pour son futur, nous voyons l’association comme étant au cœur de l’ENSIM et pouvant faire des dons afin de financer les projets des autres associations. On sait que ce n’est pas pour cette année mais on veut lancer la dynamique, si chaque association avait presque un budget illimité grâce à nous je pense qu’on verrait des projets de grande envergure fleurir chaque année.

8.

Si personne ne prend une mission, que se passe-t-il ? Dans ce cas là on a 3 cas de figures. Soit la mission était vraiment trop compliquée ou alors, personne n’avait envie de la réaliser. Dans ces 2 cas de figures rien ne se passe. Soit la mission touchait à un domaine de compétences assez peu développé en cours et dans ce cas là, nous essaierons d’offrir une formation dispensée par un professeur pour permettre à plusieurs élèves de développer une nouvelle compétence et ainsi pouvoir réaliser de nouvelles missions.

9.

Comment sont-elles rémunérées? La rémunération se fait en fonction du niveau, un 3A ne sera pas rémunéré autant de l’heure pour une mission qu’un 4A car ce dernier y passera plus de temps dessus. Cependant, en fin de compte les 2 toucheront la même chose pour une même mission. En général, le partage entre l’étudiant et nous se fait respectivement à hauteur de 70/30.

ENSIMIEN ADRESSE: CATÉGORIE:

Classifié par: Cause: Date: NOVEMBRE 2021

Interview menée par Dhruv N. MAULLOO

n° 31

7


Explication pour le moins farfelue de «punchlines» de rap.

«J’ai couronne sur la tête pourtant c’est le voisin qui a eu la fève.» Booba, 92i Veyron

A travers cette phrase pleine de bonté, Booba exprime sa fascination sans égale envers les couronnes mais surtout son obsession des poubelles. Je m’explique, chaque année la plupart des familles fêtent l’épiphanie. Ayant une famille traditionnelle, le voisin de M.Booba n’en fait pas exception. Il mangea donc une galette en famille et après être tombé sur la fève, il garda sa couronne sur la tête par fierté. N’ayant pas voulu s’acheter de gâteau pour lutter contre la consommation excessive et le capitalisme, B2O voulait tout de même une couronne. Afin d’arriver à ses fins et n’ayant pas de travail fixe, Booba traqua son voisin sur plusieurs jours pour pouvoir intervenir lorsque ce dernier se déciderait a jeter sa couronne. Beaucoup de chance pour M.Booba, après seulement quelques jours de traque intense, M.Voisin jeta la couronne une après-midi dans la poubelle préférée de Booba. En effet, cette poubelle atypique avait attiré l’attention du rappeur de par sa forme de gros caca... Il communiqua par la suite cette histoire aux médias avant de faire passer un message pour le moins interloquant : “N’abandonnez jamais, arrachez-vous jour et nuit pour avoir ce que vous voulez plus que tout au monde. La vie vous en récompensera. J’aimerais remercier M.Poubelle d’avoir existé et d’avoir instauré les poubelles en 1884, je suis fier de renifler ton invention chaque jour que Dieu fait pour me rappeler à quel point notre société fonctionne en harmonie”

8

n° 31


«Si ta mère c'est la plus belle, bah j'suis plus beau que elle»

Dehmo, Johnny

Pour arriver à bien comprendre cette phrase, il faut partir du postulat qu’une personne est foncièrement plus belle que les autres et partir du principe que la beauté est objective. La première partie de cette phrase nous indique alors que la mère du protagoniste auquel il s’adresse est justement cette personne la. Il serait donc impossible d’être plus beau que cette personne car ce serait factuellement la plus belle. Malgré cela, l’artiste se proclame plus beau que la fameuse maman ! “Quoi mais euh c’est quoi ce bordel je ne comprends pas j’ai besoin d’une explication !” me direz-vous. En effet cela porte à confusion mais à travers cette contradiction, l’artiste nous prouve l’absurdité régissant ce monde et dénonce ce fameux moment lorsque, en voiture, tu insultes quelqu’un de tous les noms, casses son pare-brise en jetant une pierre dessus pour rigoler et qu’un feu rouge t’arrêtes dans cet élan de folie. Enfin, l’artiste s’affranchit des règles communes en utilisant le pronom “que elle” au lieu de “qu’elle” qui aurait fadement respecté la langue française. Il souhaite provoquer un choc pour l’auditeur qui va d’abord croire à une erreur de prononciation. Reconstitution : “Quoi? A t-il dit que elle au lieu de qu’elle ??” En réécoutant ce morceau, il comprendra instantanément le génie présent derrière cette “erreur” et dira. “Waw je suis éberlué par ce génie”

«Et j'en revends pour qu'j'en ai plus»

Koba LaD, La C

Koba Lad supporte Adam Smith (célèbre économiste écossais du 18ème siècle). Smith soutient que chacun doit se consacrer à ce qu’il fait le mieux. En se spécialisant, chacun devient plus productif. La métaphore de la « main invisible » de Smith signifie qu’en laissant les individus agir selon leur intérêt personnel, le bien-être général est assuré. La poursuite de l’intérêt personnel mène à l’échange, celui-ci mène à la spécialisation et donc à la prospérité générale. Comme le dit Koba, il en revend pour en avoir plus et donc pour en revendre plus. Il s’est probablement spécialisé dans un marché très lucratif tel que la vente de chaussures de collection, de tapis ou peut-être du gros shit bulleux 3x filtré tu connais c 20 l’meug mais c dla frappe sa mère frerot paye mtn. Dans cette punchline, le rappeur engagé montre donc son admiration envers Smith, son amour envers la nation et son besoin de se rendre utile pour cette dernière ! “Oui je me suis spécialisé et oui j’en suis fier !” Voilà ce qu’il faut lire à travers cette punchline. De: Guilhem Soulan

n° 31

9


Interview Rencontre impromptue avec ...

Catherine Cléder Son parcours Musique ? Lycée à Quimper Bac D, filière biologie Mathématiques ?

Être prof !

Informatique !

J ’ai fait mon lycée à Quimper en filière Biologie. J’ai toujours voulu être prof, ça a toujours été ma motivation. Au début, je voulais être prof de musique parce que j’ai fait beaucoup d’instruments. Et puis tout le monde m’a dit “comme ta soeur”. Bah non pas comme ma soeur je voulais être prof de musique pour moi. Je me suis dit : “allons vers les maths”. J’adorais les maths au lycée, rendue à la fac j’adorais toujours les maths, par contre je n’aimais pas les gens qui faisaient des maths. À côté, il y a avait l’informatique, c’était tellement plus fun.

Brest

Découverte de l’informatique à l’université

En informatique on s’amusait on faisait des programmes, et ça c’était super satisfaisant parce que tant que ça marche pas on râle et puis quand ça marche on est super content ! C’était tellement plus ludique donc je suis partie en informatique et après je me suis dit “mais comment on fait pour être prof d’informatique ?”.

Au fur et à mesure en faisant des projets, j’ai bien accroché sur le côté recherche. Pour continuer, il fallait partir faire un DEA [Diplôme d’Etude Approfondies]. Il n’y avait pas à Brest, et donc je suis venue au Mans. J’ai fait 6 mois de cours ici et j’ai fait un stage à la télé université du Québec à Montréal pendant 6 mois. C’était que de la recherche !

Clermont-Ferrant Thèse autour du langage

J’ai trouvé une thèse à Clermont-Ferrand, dans un laboratoire de sciences du langage, donc en fac de lettres. C’était de l’intelligence artificielle : “Planification didactique et construction de l’objectif d’une session de travail individualisée. Modélisation des connaissances et du raisonnement mis en jeu.” Pendant 4 ou 5 ans j’ai travaillé dans un projet pluri-disciplinaire puisque c’était en fac de lettres, donc il y a avait des linguistes, des didacticiens, des pédagogues, des informaticiens, des logiciens - donc des gens plutôt maths qu’informatique - qui travaillaient sur la construction d’un logiciel d’aide à l’apprentissage de la

10 1

n° - 31 n° 31

lecture pour les enfants, mais pas tellement en se posant la question de comment aider les enfants, plutôt en se posant la question de comment fonctionne le cerveau quand il apprend des connaissances. Le but c’était de comprendre le cerveau finalement et le logiciel n’était qu’un prétexte. Et donc là moi j’ai adoré le fait de travailler dans pleins de disciplines différentes qui interrogaient le même objet. C’était tous travailler ensemble sans concurrence au sein du même labo puisqu’on était pas sur les mêmes thématiques. Quand moi j’avais fait une avancée, c’était les linguistes qui prenaient le truc pour me le ramenait après pour que moi j’avance côté informatique avec leurs propositions. Donc ça au niveau de la thèse c’était génial.


Est-ce que le côté parole fait encore partie de votre recherche ? Alors moi je ne fais pas du tout de parole. J’ai été embauchée ici au Mans en 2003 comme maître de conférence sur un poste en informatique pour des enseignements à déterminer sur place. A l’époque j’ai été recrutée au LIUM (Laboratoire d’Informatique de l’Université du Maine) qui a deux branches : une orientée logiciel éducatif - d’où mon recrutement puisque c’était lié à ma thèse - et l’autre en traitement de la parole, qui s’est beaucoup développée. Sauf que moi ma façon de travailler est très proche des sciences humaines : on construit un objet, on doit prendre du temps pour le construire, ça prend 3 ou 4 ans, ça prend presque une thèse pour le construire. Et après on peut regarder comment ça fonctionne et commencer à faire des publications. Ce qui n’est pas du tout la même façon de fonctionner si on fait de l’IHM [Interfaces Homme-Machine]. Venant des sciences humaines et des lettres c’était beaucoup plus long de faire des publications. Les laboratoires sont évalués tous les 4 ans pour dire s’ils travaillent bien, s’ils produisent suffisamment. Et nous venant avec une démarche littéraire on était quand même évalués comme des scientifiques et donc on provoquait une mauvaise note. C’est à ce moment-là qu’avec 6 ou 7 collègues nous sommes partis pour rejoindre le CREN - Centre de Recherche en Education de Nantes. Il devait y avoir Pascal Leroux, Frédéric Piat et d’autres collègues qui enseignent toujours au département d’informatique et qui ont rejoint le CREN aussi parce que

Est-ce qu’à votre arrivée à l’ENSIM vous occupiez déjà le poste que vous occupez aujourd’hui ? Je suis arrivée à la création de la filière informatique en 2009. J’étais en congé maternité donc je n’étais pas là lorsque le projet de formation a été rédigé. Et puis après, on était quelques-uns à venir donner des cours ici et puis à un moment donné on s’est dit “il faut un.e responsable”. Du coup ça a été vite vu, j’ai pris la responsabilité d’IPS dès 2009-2010 : la première année. Et puis je l’ai instancié parce que c’est pas le tout d’avoir écrit le programme sur les feuilles, il faut trouver les profs qui vont bien, vérifier que quand on dit à quelqu’un de faire programmation orienté objet est-ce qu’il fait la méthodologie de conception ou est-ce qu’il ne la fait pas ? Est-ce qu’il fait l’UML ou pas ? Il y en a qui vont le faire et

Le Mans Entrée à l’université du Mans J’ai travaillé une fois avec une jeune femme qui été là sur un contrat de 2 ans. Pendant 2 ans on a fait pleins de tests, on a fait - je caricature - des interfaces roses, des bleues, des vertes ; on faisait un test pendant 2 jours en classe puis on faisait un article en disant “les enfants ont préféré la bleue”. On leur faisait des compagnons avec des voix de garçons, des voix de filles, des voix d’adultes, des voix d’enfants et puis on faisait un article. Donc ça prenait une semaine à développer, une semaine à passer l’expérience, et une semaine pour prendre des rushs et tu faisais un papier en disant que les enfants préféraient la voix de leur âge et plutôt une voix de petit garçon. Donc ça va super vite dans certains domaines de faire des publications. ça correspondait plus à notre démarche de travail. On prend le temps de construire l’artefact avant de pouvoir mesurer ses bénéfices. C’est moins visible instantanément.

Ça doit être soit très récompensant soit très frustrant non ? C’est un peu des deux parce qu’il y a des moments où effectivement on a l’impression que ça n’avance pas et puis quand on est pris dans les responsabilites administratives et pédagogiques ou autre on se dit que ça avance encore moins vite, par contre quand ça montre des résultats c’est super.

Arrivée à l’ENSIM Création de la filière IPS

d’autres non donc il faut vérifier que toutes les matières se suivent, s’enchaînent bien, qu’il n’y a pas de redondance, que quand on fait venir un industriel il va bien venir faire cours et non pas faire du recrutement. C’est tout un challenge mais c’est super constructif et à ce moment là tu oublies la recherche. C’est ce que j’ai fait et que je n’aurais peut-être pas dû faire, c’est plus compliqué depuis.

n° - 31 n° 31

2 11


Interview Comment allier enseignement et recherche ? C’est compliqué. J’ai donné beaucoup à la filière IPS, je me suis éclatée à faire ça et je ne regrette rien. Les premières promotions ont défriché et j’ai encore des nouvelles : “ça y est mon fils vient de rentrer en CP”. On est venu, petits informaticiens venant voir les acousticiens en leur disant “poussez-vous en peu on veut de la place, on veut des salles”. Il y avait des associations mais elles n’étaient faites que pour les acousticiens. On s’est dit que ce serait bien

de faire autre chose. Petit à petit ça s’est fait. Et puis à un moment donné je me suis rendu compte qu’il fallait que pour ma carrière, il fallait que je fasse un peu attention au côté recherche. Les promos commençaient à grossir donc ça me prenait de plus en plus de temps. Au bout d’un moment j’avais l’impression que ça m’apportait plus grand chose. J’avais monté la filière, j’avais trouvé un réseau d’industriels pour donner des cours, j’avais des emplois du temps qui tournaient bien donc c’était une affaire qui roulait et je ne voyais pas ce que je pouvais apporter de neuf d’années en années. J’ai donc décidé de passer la main ...

L’aventure Startup

J’ai eu l’opportunité de rencontrer un monsieur qui montait une start-up au Mans. Sur comment optimiser le coût de production des films pour le cinéma. C’était vraiment un personnage, il ne ressemblait à rien ce petit monsieur, il était atypique. On était en plein hiver, il arrivait en claquettes, c’était un autre monde. Petit à petit on s’est découvert on a appris à se connaître. Il travaillait pour des grands studios de cinéma, moi petite informaticienne du Mans, de Quimper même, je me suis demandé si j’avais ma place. Un peu le syndrome de l’imposteur, estce que je suis vraiment légitime ? Je suis enseignante, lui voulait quelqu’un pour faire du transfert de compétences sur la partie ergonomie des logiciels et la conduite de changement. Je me suis dit “ok ergonomie des logiciels je l’enseigne, j’ai fait un peu de recherche dessus, mais c’était avec des enfants, ce n’est pas la même chose, là c’est des producteurs et des réalisateurs de films, est-

ce que j’ose ?” J’avais envie de changer un peu d’air donc je suis partie 18 mois dans la start-up, j’ai été détachée à 80% pour être dans l’entreprise. Et puis un jour il me confie les clés, il me dit “bon Catherine, c’est bien tout ça mais je pense qu’il va falloir qu’on ouvre une salle en Allemagne donc je te file les rênes tu te débrouilles, c’est toi qui paye”. Bon ok pourquoi pas ? Et là tu t’aperçois que sur le compte en banque il reste pas autant que ça, pas autant que prévu. Et puis tous les jours, il y a un débit de 500€, en liquide. Il ne savait pas que l’argent de l’entreprise et le sien c’était pas la même chose et qu’il n’aurait pas fallu qu’il paye ses vacances avec l’argent de l’entreprise. À force, il a fait un trou dans les finances et la start-up a coulé. C’était dur, parce que le projet était vraiment bien, il était crédible. C’était quelqu’un qui avait bossé avec Canal+ donc ils avaient tous les interlocuteurs qu’il fallait et donc au bout d’un an et 18 mois on y croyait.

La recherche

J’ai travaillé avec Mr. Raoof sur la détection des émotions dans la voix. On a co-encadré une thèse avec Youssef Serestou. La thèse s’est terminée en 2019 mais j’ai envie encore envie d’approfondir le sujet. Il y a d’autres projets : j’ai fait l’acquisition de pas mal de matériel pour IPS avec une collègue du département informatique, on regarde aussi autour de l’Eye Tracking. Là on vient de faire l’acquisition d’un casque d’activité neuronale. Normalement avec le casque on peut piloter l’interface. La première année les étudiants vont défricher un peu le sujet et puis en voyant comment ça fonctionne on va voir s’il y a moyen de faire de la recherche dessus.

12

3

n° - 31 n° 31

À chaque fois c’est en collaboration soit avec des étudiants soit des thésards ? Effectivement c’est beaucoup plus facile. Le rythme de vie de l’enseignant chercheur est tel qu’on est vite happé par les enseignements. Donc avoir un coup de pouce d’un doctorant qui est là nous oblige à maintenir une activité de recherche. Iel nous met un coup de pied aux fesses en nous disant “on met un rendez-vous dans deux semaines, vous en êtes où ?” et là tu te dis que tu vas aller lire des trucs et tant pis pour la préparation du cours.


Que faite vous convrètement quand vous encadrez une thèse ? Alors au tout début, il a un vrai rôle de cadrage, de définition du sujet, des grands choix possibles. Essayer d’élaguer certaines branches parce qu’on n’aura pas le temps de tout creuser. Et puis après il reste 4 ou 5 pistes. Là ça va être au doctorant de creuser, de voir la bibliographie, de voir si ça n’a pas déjà été fait par d’autres travaux de recherche que l’enseignant chercheur ne connaîtrait pas. C’est là que c’est très dynamique et intéressant pour l’enseignant chercheur parce que le doctorant va aller lire 30 articles parce qu’il est chercheur

à temps plein, puis il va retourner voir l’encadrant et dire “j’en ai lu 30, sur les 30 il y en a 3 qui sont pertinents”, et le maître de conf ne va lire que ces 3 là. C’est un gain de temps. En partant de ce qu’aura trouvé le doctorant, ça permet de dire “là par rapport à notre contexte c’est pertinent”, “là c’est pas notre contexte, il y a tel et tel bémol mais sur la démarche c’était pertinent” et puis à la fin on va croiser la démarche de l’un avec le contexte de l’autre et puis la base de données du 3ème par exemple, et c’est comme ça qu’on construit une solution à un problème qui n’existe pas, c’est ça une thèse, c’est trouver une solution à un problème que personne n’a jamais résolu. Donc c’est souvent pour ça qu’on va préciser le contexte.

L’avenir

Comment voyez-vous votre futur ? En retraite. Ce qui me pèse c’est d’être loin de chez moi, de Quimper. J’ai grandi au bord de la mer. Arrivée en Sarthe, les premières années on y allait tous les étés et on revenait en reculant. Et puis c’est cet espace de liberté. J’ai fait ma thèse pendant 5 ans en Auvergne, tu peux te promener il y a pleins de réserves naturelles. Et puis là tu arrives au Mans, tu vas dans les bois, il y a des barbelés partout parce que c’est des réserves de chasse, de bois ... Les forêts et les champs sont cultivés ... Tout est propriété privée en fait et moi j’ai vachement de mal avec ça. Donc la Bretagne me manque. Surtout le Finistère. J’ai déjà essayé d’avoir des postes mais dans la mesure où j’ai sacrifié pas mal de temps à faire de la pédagogie et pas de la recherche j’ai du mal à avoir ma mobilité. Si je vois un poste à Brest, je pense que je saute dessus. Après dans le futur aussi il y a l’alternance pour l’ENSIM ...

Est-ce que vous auriez un message pour les étudiant.es ? Amusez-vous. Profitez de la vie. Si vous avez envie d’être informaticien à Lyon, allez à Lyon, si vous voulez aller à Brest allez à Brest. Suivez vos envies, faites vous plaisir.

Est-ce que vous auriez un message pour les étudiant.es ? Il y a un truc que j’ai regretté c’est d’avoir quitté le domaine de la biologie. Donc ça serait peutêtre de mieux réfléchir à ce moment-là, quand j’ai abandonné les métiers de la biologie, le fait d’être enseignante en bio, peut-être y réfléchir à deux fois.

Vous ne pouvez pas raccrocher la biologie avec vos recherches en informatique justement ? Si mais pas au Mans. Ici c’est soit du traitement de la parole soit de la traduction automatique, soit du traitement du signal, soit de l’éducation. En Bretagne peut-être, à Rennes il me semble qu’il y a une formation en bio-informatique pour les informaticien.nes mais c’est pareil, tu ne rentres pas dans ces filières là sans montrer patte blanche. Il faut avoir fait de la recherche dans ce domaine pour être embauché et pour pouvoir continuer à faire de la recherche dans ce domaine là. C’est assez cloisonné le milieu de l’enseignement-recherche.

Est-ce qu’il y a des choses fun que vous aimeriez emmener à l’ENSIM ? De la couleur. Repeindre les murs dans les bureaux, dans les salles de TP, partout ∴

Dans la biliothèque de Catherine ... Cavalier vert de Kristen Britain Dans le cerveau du gameur de Célia Hodent Autre monde de Maxime Chattam Interview, transcription et mise en page par Maïwenn Le Cacheux et Tom de Pasquale

n° -n° 3131

413


Déconstruire L’importance du langage C’est en effet le langage qui va jouer un rôle primordial dans l’intériorisation ’intériorisation des normes de genre. En effet, dans «Le pédé, la pute et l’ordre genre hétérosexuel», Isabelle Clair, sociologue, s’appuie sur l’étude des comportements de collégiens qui ont entre 11 et 15 ans pour montrer comment ils se rappellent les uns aux autres l’ordre social et sexuel ambiant si l’un d’eux a l’audace de s’en éloigner. Il se trouve que ce rappel à l’ordre passe notamment par l’utilisation d’insultes. d’insultes Un garçon trop efféminé sera traité de «pédé», une fille qui ne reste pas à sa place sera une «pute». Ces deux insultes sont d’ailleurs extrêmement porteuses de sens. Chacune renvoie au rôle socialement autorisé (et intériorisé) des genres féminin et masculin. Un garçon fort et droit, une fille calme et discrète, un garçon qui parle fort et investit l’espace public, une fille douce qui reste en retrait (notamment dans l’espace domestique).

Pour un idéal où les normes La masculinité est un concept qui s’établit en opposition à d’autres caractéristiques et critères. On s’intéresse ici à un prisme qui se réfère notamment au féminin/masculin dans leurs clichés, je reste donc

Ainsi, dès le collège (voir même avant..?), les enfants sont déjà en pleine intériorisation de ces normes. Normes sociales mais pas seulement, ce qui peut surprendre, c’est la vitesse avec laquelle ils intègrent les normes sexuelles. Une fille qui aurait déjà eu plusieurs relations serait une «pute», mais si c’est un garçon ce sera «bien joué» de sa part, et cela dès 12 ou 13 ans. Les mots ont du poids.

Une figure Être un homme, c’est trop souvent devoir faire office de figure de stabilité pour les autres. Une figure qui ne serait pas autorisée à avoir de «faiblesses», qui doit être «forte». Mais cela doit être le cas dans les perceptions, autrement dit majoritairement dans l’espace public plutôt que dans l’espace privé. Ou bien il faut que cela soit des «tâches visibles» de l’espace privé. On voit par exemple que les tâches domestiques référant traditionnellement aux femmes sont le ménage ou encore la cuisine tandis que les tâches domestiques masculines se font plutôt à l’extérieur comme le jardinage, tailler une haie, couper un arbre, tondre la pelouse autant de tâches visibles et valorisables extérieurement, par quelqu’un d’autre. En effet, alors qu’il arrive régulièrement de féliciter quelqu’un pour tout le

14

n° 31


La Masculinité de genre n’ont pas le pouvoir plutôt sur l’aspect cisgenre et n’évoque pas de nonbinarité ou d’autres identifications de genre, et jen axant majoritairement sur des injonctions encore en vogue, c’est à dire un couple hétérosexuel exclusif.

L’illusion du masculin comme neutre «S’il y a un garçon et 4 filles, alors on dit ‘ils’, parce que le masculin l’emporte sur le féminin». féminin Règle de base de la langue française, apprise régulièrement en classe de CE1 (autour de 7-8 ans) : Le. Masculin. Est. Neutre. Mais d’où vient cette règle de français qui tient tant à cœur aux détracteurs de l’écriture inclusive ? C’est simplement une décision de l’Académie française (vers le 18e s...) qui a favorisé cette idée plutôt que la règle de la proximité par exemple (accordé selon le sujet le plus proche du mot à accorder). Or cette illusion du masculin comme neutre a un impact beaucoup plus grand que juste ne pas faire de fautes dans son cahier de dictée.

En effet, ériger le masculin comme le genre neutre influence dans un premier temps la perception de l’espace public. public Un dessinateur auquel on a demandé pourquoi il ne dessinait que des hommes blancs s’est exclamé avec indignation : «Mais non je ne dessine pas que des hommes, je fais des dessins neutres c’est tout». Or cette fausse neutralité efface du paysage public grand nombre de minorités, allant presque jusqu’à créer des groupes «en non-mixité», dans les sphères de pouvoir par exemple (il suffit de regarder une photo de l’assemblée nationale). On peut alors penser que l’espace public est occupé par des figures neutres, cependant si ces figures neutres sont des hommes, alors l’espace public est occupé par les hommes. Point.

forte et stable travail accompli dans le jardin, car il est plus visible d’avoir tondu la pelouse que d’avoir passé l’aspirateur... Or ne pas s’autoriser à «craquer», à montrer des côtés qui ne sont pas nécessairement «forts», c’est ne pas être soi-même, c’est se construire une image sociale et enfouir des émotions/des choses qui risquent de ressortir un jour ou l’autre Ainsi quelqu’un s’exclame dans un groupe de parole «I’m not anymore dating someone who has not been to therapy» («Je ne sortirai plus avec quelqu’un qui n’a pas fait de thérapie»). [cf. Melanie Hamlett- “Men have no friends and women bear the burden”].

n° 31

15


Tu ne pleureras pas Ce serait quoi un homme qui pleure ? Une «mauviette»? Quelqu’un de ‘faible’? Peut être. Ou alors peut être est-ce plutôt une personne qui a la force de ne pas refouler ses émotions, émotions d’oser admettre qu’il en a et de les laisser s’exprimer. Qui a la présence d’esprit de ne pas dissimuler chacun de ses ressentis dans l’espoir de garder une image rigide et «stable». Qui ose clamer que oui, tout être humain possède des émotions, des ressentis, des sentiments peu importe son genre. Certains avancent que les émotions et leur intensité dépendent de facteurs génétiques, biologiques or il s’agit de séparer l’inné de ce qui s’acquiert. s’acquiert C’est le cas par exemple dans la relation que l’on a à l’empathie et à la compassion. La différence de ressenti entre les différentes personnes serait peut être en partie

dûe à des variables biologiques, mais il n’empêche que notre rapport à nos émotions et à celles des autres reste majoritairement appuyé par la culture, culture en effet l’empathie et la compassion peuvent s’apprendre à tout moment de la vie [podcast Emotions - Jusqu’où peut-on aller par empathie], nous ne sommes donc pas né avec un «capital empathique» ou encore un «capital émotionnel» que l’on ne pourrait pas faire évoluer au cours de notre développement mental. Cela se reflète par exemple dans le fait que ce soit majoritairement des femmes qui achètent des livres de développement personnel, ou encore de gestion de ces émotions. Cela montre alors souvent, dans un couple hétérosexuel par exemple, le fait que la charge émotionnelle repose très souvent sur la femme, alors qu’un homme pourra trouver ça «chiant de parler», que c’est «se prendre la tête pour rien».

Baiser beaucoup et ne pas s’attacher Dans la société d’aujourd’hui, une personne qualifiée de masculine sera censée chercher un idéal d’indépendance indépendance, c’est-à-dire de ne pas trop s’attacher, de rester «maître de soi-même» si l’on puis dire. Encore une autre norme masculine, probablement illusoire, mais pourtant bien présente. Or cette indépendance, ce non-attachement a un impact certain sur les relations sociales. Cela peut notamment jouer sur la communication dans les relations (qu’elles soient amicales, amoureuses ou autres), et également dans la relation portée à soi-même. Les hommes, les garçons sont invités à faire le premier pas dans les relations. Cette idée rejoint l’idée théorisée dans le podcast n°6 du Coeur sur la table : «L’homme propose, la femme dispose». Ainsi, l’homme propose, émet une ouverture, et c’est à la femme de décider si elle accepte ce pas que l’on fait vers elle ou non. Cela peut se voir par exemple au pourcentage très différents d’hommes et de femmes inscrits sur des applications de rencontres. Et cela ramène très vite à l’idée de la «friendzone friendzone», notamment lorsque qu’une femme décline cette ouverture, cela peut provoquer un rejet très impactant sur la confiance en soi et sur les tentatives prochaines d’aborder quelqu’un. Or moins connu mais toute aussi véridique, si la friendzone est le plus souvent appliquée aux garçons (notamment car ce sont eux qui font l’effort du premier pas), les filles sont, elles, régulièrement placées dans la «fuckzone fuckzone», une zone assez objectifiante finalement. Mais cette injonction à faire le premier pas peut aussi être problématique car cela implique de prendre la responsabilité. La responsabilité d’oser faire un mouvement vers quelqu’un, et ainsi de modifier potentiellement la relation que l’on a avec cette personne, mais aussi la responsabilité d’assumer un rejet, une réponse négative à sa demande/proposition. Or selon les standards évoqués ci-dessus, ne s’attachant pas si facilement, étant si indépendant, un ‘homme’ ne devrait pas être tant que ça impacté, et devrait simplement passer à autre chose. Mais on sait bien que ce n’est pas comme ça que cela se passe dans les faits. Alors autant mettre les standards (qui tendent peut être de moins en moins à être des standards..?) de côté.

16

n° 31


Déconstruire La Masculinité Une question de domination Cette question de la domination passe par la vision d’un homme idéal, idéal qui aurait des caractéristiques physiques, mentales, matérielles, psychologiques précises, que ce soit la taille, la force, l’argent... Ainsi des relations de domination existent perpétuellement, que ce soit entre les hommes qui répondent à ces caractéristiques et ceux qui ne le font pas, mais aussi entre hommes et femmes. La vieille légende de l’homme qui doit payer l’addition au restaurant par exemple... C’est également dans nombres de représentations publiques, que ce soit pour des publiques questions sociétales ou pour des questions d’ego, que les hommes seront représentés comme plus grands que les femmes pour ne citer que l’une de ces «dominations visuelles». Par exemple, N. Sarkozy n’apparaît pas une fois plus petit que sa conjointe Carla

Bruni sur des photos officielles alors qu’elle mesure 1m75 et lui 1m66, on peut par exemple le voir sur plusieurs unes de Paris Match (notamment en 2014 et en 2015). Cela a également été le cas entre la princesse Diana et son époux Charles, lui toujours montré avec une bonne tête de plus qu’elle alors qu’ils faisaient en réalité la même taille. Un dernier exemple pour la route avec le cas d’une chorégraphie de rock dans laquelle bien que la danseuse soit plus grande que son partenaire cela ne se voit pas une seule seconde car la chorée est faite pour qu’il apparaisse toujours plus grand qu’elle (avec beaucoup de portés, de passages sur les genoux, de pirouettes etc.). De même, selon une étude des chercheurs de l’Université de Buffalo en 2017 un homme serait dans les faits moins enclin à sortir avec une femme plus intelligente que lui notamment car cela “leur leur donnerait l’impression d’être

moins viril”, viril alors ne parlons pas de la force... [«Peut-on s’aimer sans dominer?» Voir Eva Illouz et le capital érotique]. Un cas basique apparaît dans une scène du film de Robert Rodriguez Alita : Battle Angel lorsque Hugo lui dit : «tu sais qu’un homme pourrait se sentir menacé par quelqu’un comme toi» (en raison de sa force physique donc) . Or cette idée de « force » à des impacts dans bien d’autres sphères et pour commencer, la sphère professionnelle. professionnelle En effet, bien que l’objectification du physique masculin ait moins d’impact sur leur vie professionnelle et amoureuse que le physique féminin (cf. Barbara L. fredrickson et Tomi-Ann Roberts dans «Objectification theory»), il n’en reste pas moins que ce regard porté sur le physique peut avoir un impact très fort, notamment sur la construction de soi lors de l’enfance et de l’adolescence.

n° 31

17


Déconstruire La Masculinité Le male-gaze La notion de male-gaze a un intérêt plus que certain dans les questions de la déconstruction de la masculinité. Male-gaze pourrait être traduit par «regard masculin» cela désigne le fait que la vision, le regard dominant.e dans l’espace public ou encore dans la pop culture, serait référé à un homme hétérosexuel. Autrement dit la majorité des images que l’on nous propose sont créées à partir d’un regard masculin hétéro, c’est-à-dire bien souvent une objectivation du corps de la femme qui se voit par exemple «découpé» dans le cinéma ou les publicités selon des angles censés plaire aux hommes : fesses, seins, pieds, lèvres etc... (ce concept de male-gaze peut également être relié au concept de phallocentrisme et à la symbolique qui en découle). De même on peut voir dans les peintures que régulièrement, l’objet du tableau regarde/pose pour le spectateur. On revient à l’idée évoquée précédemment de l’homme qui va choisir ce qui l’intéresse («qui propose» pour reprendre les mots de Maïa Mazaurette) parmi plusieurs ‘choses’ qui lui sont présentées. «Choses» qui travaillent leur apparence en conséquence, on en vient donc à un cliché infondé mais néanmoins tenace : si on prend soin de son apparence on est une meuf, ou bien alors on est gay. gay Simplement parce qu’on s’adapterait à un regard masculin permanent. Cela influence beaucoup d’œuvres, par exemple des films dans lesquels la caméra va balayer le corps d’une femme de haut en bas en ralentissant sur ses courbes (dans les James Bond ou bien les Tarantino à tout hasard). Dans The Queen’s Gambit également, le male-gaze produit une scène surprenante, alors que la protagoniste est en proie à une cuite monumentale, censée être au fond du gouffre en train de tenter puis d’échouer à vaincre ses addictions, elle est maquillée, brushinguée, et en nuisette en flanelle. On se retrouve face à une scène irréaliste qui rejoint nombres d’autres exemples de ce que peut être le male-gaze.

18

n° 31


Et l’éducation dans tout ça ? Le rose, le bleu. Les poupées, les camions. Le déguisement d’infirmière, le déguisement de policier. Beaucoup de choses que l’on peut penser innées, biologiques, sont en fait facteur de la culture et de l’éducation. l’éducation Dès le plus jeune âge, les petits garçons sont invités (de manière consciente ou inconsciente) à prendre de la place (du moins plus que les petites filles), à être bruyants, à s’exprimer, alors que ce sera l’inverse pour les filles qui sont invitées à être calme et ne pas faire de vagues «ne dit pas de gros mots, c’est pas joli dans la bouche d’une fille». Ce ne sont pas des caractéristiques biologiques car si on encourage garçons et filles à agir dès leur plus jeune âge à l’inverse de ce qu’on les invite habituellement à faire, et bien les garçons peuvent très bien jouer à la poupée dans le calme pendant que les filles font du sport dans la cour, ou encore mieux, chacun.e peut se sentir libre de se faire ce qu’il veut sans qu’un

quelconque jugement ne lui soit appliqué. D’ailleurs, les parents se comportent différemment avec leurs enfants dès lors qu’ils connaissent leur sexe. sexe A titre d’exemple, si c’est une fille qui pleure : «elle en fait des tonnes», si c’est un garçon : «il ose s’exprimer». La façon dont les questions de genre sont traitées à l’école va aussi avoir beaucoup d’impact du côté éducationnel. Cela peut alors être facteur du langage utilisé, des différenciations entre les genres qui peuvent être pointées du doigt (par exemple lors de la participation en classe « un garçon vient de répondre alors ensuite c’est à une fille ») , des clichés qui sont perpétrés ou au contraire des stéréotypes qui cessent. J’aurai même tendance à dire que l’éducation a un rôle à jouer peu importe l’âge. Car si l’éducation que l’on reçoit lorsque l’on est enfant sur les notions de genre et d’identité reste fondamentale, il en va de même sur ce que l’on apprend tout au long de notre vie. vie

Article rédigé par Juliette Le Meudec

n° 31

19


Politique

L’ i n d é p e n d a n c e d e s Médias en France

Écrit par Tom de Pasquale

Définition Le terme média constitue l’abréviation de « média de masse », en d’autres termes, on parlera ici des médias qui diffusent le plus d’information au plus grand nombre. Ce sont probablement ceux que vous regardez à la télévision ou que vous lisez sur internet.

Qu’est-ce que l’indépendance ? Si l’indépendance peut être définie comme l’« État de quelqu’un qui n’est tributaire de personne sur le plan matériel, moral, intellectuel ». Pour un média en particulier, l’indépendance peut se résumer à ces 3 articles issus du « projet de déclaration des droits et des devoirs de la presse libre » de 1945 : Article 1er : La presse n’est pas un instrument de profit commercial. C’est un instrument de culture, sa mission est de donner des informations exactes, de défendre des idées, de servir la cause du progrès humain. Article 2 : La presse ne peut remplir sa mission que dans la liberté et par la liberté. Article 3 : La presse est libre quand elle ne dépend ni de la puissance gouvernementale ni des puissances d’argent, mais de la seule conscience des journalistes et des lecteurs.

Questionner l’indépendance d’un média ... Le parti-pris du média Certains médias ont des rédactions ancrés dans des

pourront l’être via un biais (politique, économique

en compte ces partis-pris lors de la lecture des

message en adéquation avec les idées soutenues.

prises de positions politiques. Il faut donc prendre articles. Les informations peuvent être absolument correctes mais les analyses qui en seront faites

20 3

n° 31

n° - 31

etc) dans la volonté de faire passer tel ou tel


Qui gagne quoi ? Vous lisez un article. Vous devriez vous demander

masses ne sont pas publics. Leur but n’est donc

née fait campagne pour quelqu’un ou quelque

rait donc se demander ce que le média y gagne.

Si elle était gratuite, quel en est l’objectif ?

média ont à y gagner. Et qu’est-ce qu’un média

à qui cela profite. Est-ce que l’information don-

c h o s e ? L’ i n f o r m a t i o n é t a i t - e l l e p a y a n t e ? Nous sommes actuellement dans un système

capitaliste dans lequel la plupart des médias de

pas uniquement d’informer les citoyens. Il faud-

Qu’est-ce que la ou les personnes à la tête du

gagne lorsque l’accès au contenu est gratuit ?

Pourquoi vouloir un média indépendant ? L’indépendance des médias comme fondement de la démocratie Pourrait-on imaginer une démocratie sans médias ?

Imaginons maintenant un système politique où

par le peuple sans que celui-ci ne soit averti des

toute pièce. Modifier et écarteler les faits pour que

Un système politique où les décisions sont prises problèmes concrets du pays ? La réponse est évidemment non. Cela serait un non sens pour la démocratie.

le gouvernement pourrait créer l’information de

n’apparaisse à la population que ce que l’on voudrait lui montrer. On se retrouverait alors comme

Winston1 à essayer d’évoluer dans ce monde mé-

Pourrait-on imaginer une démocratie où les mé-

diatique d’informations conflictuelles. D’une phrase

en place ? Un gouvernement usant de censure et

qu’imaginé.

dias seraient des pions pour le pouvoir politique

faisant pression sur les médias pour que seule la

vérité « officielle » apparaisse au grand jour. Il n’y

à l’autre, un fait pourrait être aussi bien avéré

Dans quel système sommes-nous ?

aurait alors qu’une partie de la vérité : une vérité

politiquement orientée ayant pour but de masquer ou de mettre en avant certaines informations.

Les médias comme pions sur l’échiquier politique Peut-être qu’arrivé à ce moment de votre lecture,

et bien comme d’un outil politique qui influe sur le

qui est conféré aux médias.

Prenons comme exemple les élections

vous commencez à percevoir le pouvoir immense Les médias sont les principaux détracteurs de la vision qu’on assène à un événement. Ce sont eux les

responsable des angoisses et des bonnes nouvelles.

Angoisses qui sont d’ailleurs les plus représentées dans les médias de masse car ceux-ci ont plus

d’impact sur l’audience. Les médias sont notre œil pour voir l’évolution du monde.

Cependant, il ne faudrait pas voir les médias

comme un simple vecteur d’information mais bel

comportement et les réactions d’une population.

présidentielles. Tous les cinq ans, les français.

es votent pour un.e président.e. Cette personne élue se voit alors attribuée des capacités d’actions

importantes sur l’avenir du pays. Les médias sont et seront toujours la principale vitrine par laquelle

les candidat.es de cette élection se présenteront au grand jour. C’est de par ces médias que la population pourra faire des choix menant à la décision d’un vote. Et donc, du futur de la France.

n° 31

n° - 31

21 2


Politique Biaiser les médias, quelle qu’en soit la

manière, c’est biaiser la démo crat ie.

Voici un extrait d’un discours déclamé par Victor Hugo à l’Assemblée constituante de la IIe République :

Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suff rage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre. Victor Hugo, 1848

Q u e l q u e s m é d i a s i n d é p e ndants Médiapart Le monde diplomatique Thinkerview Blast Socialter

Sources Charte de Munich. Wikipédia Presse : les mots de la liberté par Edwy Plenel. Médiapart Censure, autocensure : maladies des médias ? Entretien avec Michel Polac Sensure : quand les mots nous privent de sens. Socialter n°45, avril-mai 2021 Médias f rançais, qui possède quoi ? Monde diplomatique

22

5

n° - 31 n° 31


n° - 31 n° 31

4 23


Le Quiz Du Milieu 1. Quel est ton signe de ponctuation préféré ?

▶ ? ▼ ! ▲ ; ◀ & (si si, c’est de la ponctuation informatique)

2. A choisir, plutôt quelle bière ?

▼ Shot pur d’alcool à 90°, tu n’as peur de rien, pourtant tu devrais ◀ Blonde, couleur d’or, c’est beau, comme toi ◀ Rousse, tu n’as pas su choisir entre blonde et brune, tu ne sais pas faire de choix, ça risque d’être problématique dans la vie ça ▶ Ambrée, sombre, surprenante, mystérieuse, tu ne peux t’empêcher d’être attiré.e ▲ Brune, de mauvais goût (soyons honnêtes) mais c’est pas grave on t’aime quand même malgré tes tendances...particulières

3. Quelle est ta salle favorite?

◀ TD1 : il fait trop froid le matin et trop chaud l’aprem, c’est bizarre de préférer celle-là, mais on est neutre, on respecte tous les choix ▼ C03 : tu m’étonnes, il est canon cet amphi avec ses rideaux verts et ses sièges rouges ▶ C05 : surtout quand il y a des mixs ▲ IO1 : on ne dira pas pourquoi

4. Quel motif entre le plus en résonance avec toi ? ▲ Les rayures, moitié dalton moitié guêpe, il y en a pour tous les goûts ▶ Uni, pour ceux qui ne se prennent pas pour des endives, car il faut rester digne en toute circonstance même si on donne l’impression de péter plus haut que son cul ▼ Carreaux écossais, ça envoie du style

◀ Les pois, c’est convivial et puis tant pis pour les yeux des autres et le sens de la mode, tant qu’on est bien dans ses fringues

5. Si l’ENSIM avait une mascotte, ce serait :

▼ Une palourde, dure à l’extérieur mais passé sa carapace, c’est un amour ◀ Une chèvre, très nature et possède un certain charme ▲ Une libellule, raffinée et délicate ▶ Un pingouin, ça fait du toboggan et des shots de glaçons

6. Pour repeindre la K’fet, plutôt :

▲ En jaune et bleu, y’a pas de soleil et pas de nanas (bah ouais, on est au Mans et en ingé) mais une illusion ensolleillée fait toujours plaisir ▶ En noir, l’ENSIM c’est dark ▼ En rouge et noir, j’exilerai ma peur, j’irai plus haut que ces montagnes de douleur ◀ En vert et brun, une touche de nature ne ferait pas de mal, d’ailleurs ça manque de plantes dans cette K’fet

7. Tu es plus : ▶ ◀ ▼ ▲

Rimbaud, poète Rainbow, arc-en-ciel Rambo, film d’action Rimbo, ville en Suède

8. Tu préfères la terre .... ▼ ◀ ▶ ▲

Du côté Du haut Du bas Du milieu

Toujours prêt pour une bonne bière et une bouffe entre potes. Attention quand même, tu as beau croire que tu tiens 3 ou 4 pintes, c’est faux. Alors n’hésite pas à repasser au coca (ou au diabolo violette). Ton caractère tout feu tout flamme fait tourner les têtes. Tu as également tendance à t’enflammer très rapidement et à t’accrocher au premier venu, notamment les sorciers barbus. Ton meilleur ami est alors la tisane à la camomille et la prise de recul. Ton adresse n’a d’égale que tes longs cheveux soyeux. Tu manies l’arc comme personne et ça, c’est fort. N’hésite pas à te détacher du regard des autres et à te lâcher plus dans cette vie qui peut-être terne sans un brin de folie.

24

Tu es gentil.le, sympa, mignon.e. Tout le monde t’aime. Tu ne pourrais pas un peu arrêter d’être aussi chouette ? Ou au moins arrêter de faire passer les n° 31 autres avant tes propres besoins, tu dois aussi penser à toi !


Le prix du Play Time Pimp My Penguin la solution de la vie (non, je rigole c’est pour le sudoku) amour amphi artistique banquise bdlc cacolac cervoise gougeonnade ingeson jam kfet lezard pintes poutres retard soustitres rédactrice en chef : juliette le meudec

rédaction & mise en page: louise goutagny, dhruv maulloo maïwenn le cacheux, tom de pasquale, guIlhem soulan graphisme : don daham, tom desgranges

31 contact : lensimien@gmail.com ou sur facebook n°“l’ensimien”

25


Play Time la solution de la vie (non, je rigole c’est pour le sudoku) amour amphi artistique banquise bdlc cacolac cervoise gougeonnade ingeson jam kfet lezard pintes poutres retard soustitres rédactrice en chef : juliette le meudec

rédaction & mise en page: louise goutagny, dhruv maulloo maïwenn le cacheux, tom de pasquale, guIlhem soulan graphisme : don daham, tom desgranges

n° 31 contact : lensimien@gmail.com ou sur facebook “l’ensimien”

26


Mots fléchés Play Time la solution de la vie (non, je rigole c’est pour le sudoku) amour amphi artistique banquise bdlc cacolac cervoise gougeonnade ingeson jam kfet lezard pintes poutres retard soustitres rédactrice en chef : juliette le meudec

rédaction & mise en page: louise goutagny, dhruv maulloo maïwenn le cacheux, tom de pasquale, guIlhem soulan graphisme : don daham, tom desgranges

31 contact : lensimien@gmail.com ou sur facebook n° “l’ensimien”

27



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.