Numéro 33

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Avril 2022


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CRÉATIVITÉ

CRÉATIVITÉ Interview d’Emma Robert Qui es tu et que fais tu? Je suis Emma Robert, étudiante en 2ème année à l’Ensim en prépa intégrée. J’ai débarqué au Mans l’année dernière. Je touche à tout, les arts plastiques mais surtout le dessin et la peinture. J’ai découvert le posca, feutre de peinture acrylique si on veut, et je me suis amusée à customiser des plateaux de dés avec, que j’ai ensuite vernis.

Où puises-tu tes inspirations? J’ai d’abord commencé par “copier” des images de dessin. Je mets des guillemets car c’est plus de l’inspiration, vu qu’on ne peut pas avoir une copie exacte surtout après avoir développé un peu d’expérience. Ensuite, je me suis inspirée de photos (prises par moi même ou non). Finalement, j’ai eu l’occasion de tester du dessin de modèle vivant et il m’arrive de me poser face à un paysage. Pour résumer je m’inspire de tout ce qui passe, même si j’aime beaucoup tout ce qui est portrait ou corps humain, et paysage en jouant sur les couleurs.

Emma Robert Combien de temps est-ce que tu mets pour créer une œuvre? Ils mettent relativement peu de temps, surtout en ce moment car je n’en ai pas trop. Je dirais quelques heures, mais j’ai réalisé des projets plus longs. En général, je ne comptabilise pas le temps que je passe à créer même si en club j’ai eu des tableaux qui ont mis plusieurs semaines avec 1h30 de travaille par semaine.

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Qu’est ce que cela t’apporte de faire ces œuvres? Ça me fait penser à autre chose, ça m’emmène un peu dans un autre univers, surtout si je fais des dessins hauts en couleurs dans une atmosphère onirique. Ça me repose, c’est un peu comme une méditation si on veut. C’est d’ailleurs la sensation du crayon/pinceau sur le papier que j’adore et qui m’amène à rester sur du traditionnel.

Quelle est ta création préférée?

Il y a plusieurs créations que j’aime mais puisque j’ai évolué au cours du temps, j’aime même les travaux que je trouve mauvais, car ils cachent une histoire sentimentale. C’est pour cela que je n’en n’ai aucune que je préfère. Avant de me mettre sur un projet, je dois garder en tête pour qui je le fais. Si je le fais pour moi, peu importe le résultat, je ne pourrais pas m’en séparer. Au contraire, si il est destiné à quelqu’un, je le rangerais le temps que la personne vienne le récupérer. Lorsqu’il sera parti j’aurais un sentiment de détachement, de vide.

Que signifie créer à tes yeux? Pour certains je ne créé pas vraiment. Je copie et j’assemble. J’ai du mal à sortir quelque chose de toute faite de mon esprit. Donc pour moi créer c’est s’inspirer, observer, retranscrire et rapporter quelques touches personelles pour se l’approprier. Mais rien que le coup de crayon est la signature, je ne sais pas si on peut trouver deux personnes dessinant exactement pareil, un peu comme l’ADN.

As-tu un message à faire passer aux personnes qui vont lire l’article? Comme beaucoup je pense, je ne suis jamais entièrement satisfaite de ce que je fais en dessin, surtout après quelque temps, je revoie tous les défauts mais bon, c’est l’imperfection qui fait un peu le charme, non ?

Il y a-t-il quelqu’un que tu aimerais remercier? Mes parents qui m’ont permis de m’inscrire à mon premiers cours, mais aussi mes profs de dessin, qui m’ont permise d’évoluer, ainsi que Benoît Dahan qui m’a montré qu’une BD pouvait être une vraie œuvre d’art. Et enfin, à tous ceux qui m’ont demandé de dessiner pour eux ou qui m’ont motivé pour le faire. C’est aussi cette envie de faire pour offrir qui m’a motivé à poursuivre.

Rédigé par Dhruv Maulloo n° - 33

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PHOTOGRAPHIE Interview et photos de Thomas Serafino Qui es-tu? Que fais-tu? Aux yeux de la scolarité je suis un VAC en 3ème année qui espère ne pas être AJAC en optique. Sinon, en dehors, je suis bassiste de Feuille; musicien solo; et ce qui nous intéresse ici, photographe officieux de l’ENSIM. Aussi pour ceux qui ne sauraient pas, je vieng du Sud vé. Mon truc c’est vraiment les photos de soirée, les portraits de gens qui se meuvent dans l’obscurité. Ça tombe bien puisque les ensimien.ne.s sont des êtres nocturnes; qui font partie d’une meute dont le cri de ralliement est le vrombissement des caissons maison (un grand merci au VASI de nous vendre du rêve et des soirées de bonheur).

Pourquoi la photographie? Mes parents ont toujours été amateurs de photos, puis ma mère a décidé de s’y mettre un peu plus sérieusement il y a de cela 8 ans. J’ai donc toujours eu l’occasion de tâter un boîtier si j’en avais envie. Je m’en servais pas mal, en vacances notamment. Je pense que j’étais plus attiré par l’aspect technique qu’artistique; parce que je suis un peu un geek en audiovisuel et que je me suis senti tout fier la première fois que j’ai correctement exposé une photo en mode manuel. Le propos de ma pratique est venu plus tard.

D’où puises tu tes inspirations? Je suis inspiré par vous les copains et les copines, inspiré par la joie de vivre que vous dégagez. On a la chance d’être dans une école vraiment pas comme les autres, et on est, pour beaucoup, dans les meilleures années de nos vies. Et le mood de l’ENSIM mérite d’être capturé. Aussi, les gens sont tellement expressifs quand ils sont bourrés, c’est vraiment un bonheur à prendre en photo. Il y a quelques mois, je t’aurais dit que mon rêve serait d’être invisible pour prendre en photo les gens en soirée sans que je ne les dérange, pour capturer l’expression la plus pure de leur être. Mais c’est impossible et je commence à l’accepter. Les gens qui sont vraiment dans leur truc ne me remarquent pas de toute façon pas, et les autres interagissent avec l’appareil de manière parfois si drôle que ça donne des clichés mystiques. Chaque photo, ratée ou pas, tient presque du miracle je dirais, puisque je ne maîtrise rien de ce que je photographie. Une photo réussie, je considère ça plus comme un heureux hasard qu’autre chose.

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Quelles sont des erreurs communes que les non-photographes font qui t’énervent? Je vais être un peu salé, mais les gens qui pensent que c’est normal de pas rémunérer/soutenir un photographe ou artiste tout en utilisant son travail (typiquement en postant ses photos sur instagram par exemple), ils m’énervent un peu.

Quelles compétences as-tu acquises grâce à la photographie? Je dirais que j’ai appris à garder mon sens de l’observation et à rester lucide même en étant rond comme un ballon, ce qui est un superpouvoir assez utile quand il y a une embrouille dans la soirée.

Aurais-tu quelque chose à rajouter, un message aux gens qui liront cet interview? Abonnez vous à faute_au_flou streamez Feuille et donnez-moi votre thuuuune !

Il y a-t-il quelqu’un que tu aimerais remercier ? Un grand classique mais je vais évidemment remercier mes parents sans qui je n’aurais pas eu les privilèges de pouvoir faire ce que je fais. Je remercie les personnes qui me soutiennent dans ma pratique, que ce soit sur le plan humain ou financier, parce que si tout le monde me disait que mes photos étaient à chier, je pense pas que j’aurais continué. Et un grand merci à vous, les ensimien.ne.s, pour être les meilleurs modèles de la Terre, vous êtes tellement belles et beaux (vous le seriez encore plus si je retouchais vos photos insta à prix libre mais bon), je propose de se renommer en ENSIM, Ecole Notoirement Sexy des Ingénieur.e.s du Mans. Cessez jamais d’être comme vous êtes et de me régaler en soirée.

Rédigé par Dhruv Maulloo

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Bienvenue dans le monde de la bioacoustique ! La bioacoustique ? Des plantations bio qui poussent grâce à de la musique classique ? Non, non… Novice ou connaisseur de la bioacoustique, je vais vous faire (re)découvrir la bioacoustique et vous donner quelques pistes pour vous lancer dans ce domaine, avec notamment le master international de bioacoustique de St Etienne !

Commençons par quelques définitions du Larousse ➢ Biologie (du grec bios, vie, et logos, science) : Ensemble de toutes les sciences qui étudient les espèces vivantes et les lois de la vie. ➢ Acoustique (grec akoustikê tekhnê, science qui concerne l'ouïe) : Science qui étudie les propriétés des vibrations des particules d'un milieu susceptible d'engendrer des sons, infrasons ou ultrasons, de les propager et de les faire percevoir. ➢ Bioacoustique : Étude des sons qu'émettent les animaux en diverses circonstances (appariement, orientation lors des déplacements, présence d'ennemis, soins à la progéniture, etc.).

Concrètement, c’est quoi la bioacoustique ? La bioacoustique est transdisciplinaire, elle peut faire appel à l’éthologie (étude du comportement animal), à la neuroscience ou encore à l’intelligence artificielle. Voici les principaux travaux qui peuvent être réalisés en bioacoustique :

1 - Vue d'ensemble de la bioacoustique

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➢ Comprendre comment les animaux (de la même espèce et parfois d’espèces différentes) communiquent entre eux acoustiquement. C’est-à-dire comprendre les mécanismes de production et de réception des vocalisations, mais aussi comprendre à quoi elles leurs sont utiles. Par exemple, les singes verts utilisent différentes vocalisations pour alerter leurs congénères d’un danger. Si un serpent est repéré, un certain cri d’alerte est utilisé afin que les singes se regroupent autour du serpent pour l’intimider et le faire fuir. De même, si un aigle est en approche, un autre type de cri d’alerte est utilisé afin d’appeler ses congénères à se cacher sous les arbres. A l’inverse si un lion est en approche, un autre cri d’alerte les amènera à se percher dans les arbres. ➢ Utiliser le langage des animaux pour interagir avec eux. Par exemple pour faire fuir ou attirer certaines espèces. Cela peut être utile à proximité des aéroports ou des trains, ou même en mer pour éviter les collisions des bateaux avec les mammifères marins. De même, pour certains travaux de recherches, des sons (naturels ou synthétisés) peuvent être joués sur un haut-parleur à proximité d’un individu (communément appelée expérience de playback). La réaction ou la non-réaction de l’individu permet de comprendre les informations codées dans les vocalisations. Par exemple, l’oiseau paruline à sourcils blancs a un chant bien caractéristique (succession de notes descentes) et a son propre territoire. Des expériences ont été menées afin de comprendre comment cet oiseau détecte ses ennemis. Pour cela, les parulines voisines d’un individu de leur espèce ont été enregistrées et des sons de parulines ont été synthétisés (avec différentes pentes de notes descentes). Il s’est avéré que la paruline est capable d’identifier ses parulines voisines et ceci grâce à la pente des notes successives, caractéristique pour chaque paruline. En effet, si elle entend une de ces voisines, sa réponse sera moins forte que si elle entend une paruline étrangère. ➢ Etudier l’impact des bruits d’origines humaines (anthropophonie) sur la faune. Par exemple, en étudiant l’impact du trafic maritime, des sonars ou des constructions d’éoliennes en mer sur les mammifères marins. En effet, la biodiversité peut être moins importante en certains endroits : la faune a fui les nuisances sonores, ou alors le bruit a affaibli leur capacité à se repérer, à se nourrir ou à se reproduire, entrainant une baisse de leur population. ➢ Utiliser les vocalisations des animaux comme un indicateur psychologique. Cela peut être aussi bien pour détecter les émotions dans la voix humaine que pour s’assurer du bien-être animal. ➢ Effectuer un suivi d’espèces d’intérêts. Connaissant le répertoire vocal d’une espèce particulière, l’objectif est ensuite de trouver ses vocalisations dans des enregistrements de longues durées. Cela permet d’étudier la présence de l’espèce au cours des années ou comparer leur présence en différents lieux. ➢ Etudier les paysages sonores dans leur globalité afin de suivre la santé d’un écosystème au fil des années. Par exemple, étudier l’impact du réchauffement climatique en montagne ou sur les récifs coraliens (voir partie suivante sur l’écoacoustique).

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Et l’écoacoustique ? L’écoacoustique est une branche récente de la bioacoustique. Au lieu de se concentrer sur une espèce en particulier, elle va s’intéresser à toutes les sources sonores d’un environnement : -

La biophonie : les sons d’origine animale, L’anthropophonie : les sons d’origine humaine (transports, éoliennes, …), La géophonie : les sons provenant d’évènements naturels (vent, vagues, pluie, …).

En plaçant un microphone pendant une longue période, en un ou plusieurs endroits, cela permet d’étudier : les espèces présentes, l’impact éventuel des bruits humains, ou encore l’impact du réchauffement climatique. Par exemple, le projet dB@Risoux dans le Jura, a pour but d’étudier sur le long terme les espèces présentes à différentes altitudes. Ainsi, il sera possible de voir comment va évoluer la répartition de ces espèces avec le réchauffement climatique. Certaines espèces vont chercher la fraicheur en altitude, tandis que de nouvelles espèces pourront apparaitre en basse altitude. Pour en savoir plus sur ce projet et l’écoacoustique, allez écouter les podcasts dans la section “Aller plus loin”. D’après le Museum National d’Histoire Naturelle de Paris : « l’écoacoustique opère un changement d’échelle d’étude important, passant de l’individu à la population, la communauté ou le paysage. Le déploiement d’observatoires sonores sur de grands espaces et de longues périodes permet de traiter des questions fondamentales en écologie. L’écoacoustique offre notamment des solutions pour comparer les environnements et les saisons, traquer la présence de mammifères marins en Méditerranée et ailleurs, suivre en 3D des vols de chauve-souris, analyser les populations d’amphibiens tropicaux, estimer le nombre d’espèces d’oiseaux dans un bois francilien, ou encore de suivre les migrations d’espèces en danger. »

Quelques exemples de sons originaux -

L’oiseau lyre, pouvant imiter toutes sortes de sons (tronçonneuse, appareil photo, alarme de voiture, …) :

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youtube.com/watch?v=m SB71jNq-yQ

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Poissons :

dosits.org/galleries/audiogallery/fishes/


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Coquille St Jacques :

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luciadiiorio.site/publicoutreach/underwatersounds Crevette :

dosits.org/galleries/audiogallery/marineinvertebrates/snappingshrimp/ Langouste :

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D’autres marins :

sons

sous-

dosits.org/galleries/audiogallery/ dosits.org/galleries/audiogallery/marineinvertebrates/spinylobster/

Le Master International de Bioacoustique (International Master of Bioacoustics - MoBi) Le tout nouveau master de bioacoustique de St Etienne a accueilli sa première promotion d’étudiants cette année (2021-2022). La promo est composée d’une vingtaine d’étudiants de tous horizons. Les cours, en anglais, se déroulent de septembre à décembre et le master se termine par un stage de six mois ! Concrètement, chaque semaine est dédiée à un thème : Oiseaux et reptiles, Mammifères terrestres, Ecoacoustique, Mammifères marins, Bioacoustique sous-marine, Insectes et amphibiens, Bien-être animal et laboratoire (rongeurs), ➢ Communication vocale humaine. ➢ ➢ ➢ ➢ ➢ ➢ ➢

Chaque thème est abordé par des chercheurs passionnés, mêlant cours et pratique. Plus d’informations sur le contenu de ces thèmes, c’est ici : masterofbioacoustics.com/modules. Le master de bioacoustique c’est aussi : une semaine d’introduction à la bioacoustique dans le massif du Pilat, une semaine d’écoacoustique dans le Jura, une présentation de la bioacoustique dans le monde de l’entreprise (la bioacoustique n’est pas réservée au monde de la recherche) et surtout une mallette de bioacousticien pour chaque étudiant (Enregistreurs acoustiques autonomes (Audiomoth), microphone, casque audio, …) !

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Tu veux faire partie de la deuxième promo de bioacousticien ? Les inscriptions pour la rentrée 2022 c’est par ici : masterofbioacoustics.com/admissions et ce jusqu’au 30 avril 2022 ! Coûts d’inscriptions : 1350 € (moins les frais d’inscriptions à l’université de St Etienne pour les boursiers : 243 €). Plutôt envie d’une formation courte ? La Bioacoustic Winter School est faite pour toi ! Deux semaines de cours intenses en janvier de chaque année. Les éléments abordés sont similaires à ceux du master. Plus d’infos ici : eneslab.com/bioacoustic-winter-school.

Mon expérience Ayant intégré cette année le master de bioacoustique de St Etienne, je vais vous présenter mon projet réalisé lors du master ainsi que le début de mon stage en Belgique.

Projet d’écoacoustique (master) Tout du long du master, nous travaillons chacun sur un projet. Pour ma part, celui-ci portait sur l’étude d’un corridor écologique dans la vallée de Chamonix. L’objectif a été d’étudier la proportion de biophonie et d’anthropophonie en plusieurs points de la vallée. Pour cela, plusieurs points de mesures, pendant plusieurs semaines, ont enregistré le paysage sonore dans le corridor écologique (vallée dont le creux est composé d’une zone urbanisée séparant deux forêts et servant de zone de passage pour la faune). Ainsi, l’étude de quelques enregistrements sonores, a permis d’émettre l’hypothèse que même en zone urbanisée, où l’anthropophonie est plus 2 - Les points de mesures dans le corridor de Chamonix importante, la quantité de biophonie est la même voir plus importante qu’en lisière de forêt. Cela pourrait montrer l’importance de la présence d’espaces ouverts dans les corridors écologiques. Des études plus approfondies permettront d’identifier les espèces animales présentes dans les enregistrements (en utilisant des outils de machine learning par exemple) et de voir comment se reparti la biodiversité dans la vallée et de vérifier si les espèces sont les même de part et d’autre de la zone urbanisée (i.e. si le corridor permet la continuité écologique).

Stage à l’institut marin de Flandres (VLIZ) Depuis début janvier, je suis en stage à l’institut marin de Flandres (VLIZ) à Ostende en Belgique. Je suis au sein du Centre d’Observation Marine et je travaille sur de l’écoacoustique sous-marine.

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Depuis quelques années, l’équipe enregistre les sons de la mer du Nord à l’aide d’hydrophones (microphone pouvant enregistrer les sons dans l’eau). Ces hydrophones sont posés en plusieurs endroits au fond de la mer du Nord et à différentes périodes de l’année (généralement pour une durée de 5 mois). L’objectif est d’analyser ces enregistrements afin d’étudier la répartition spatiotemporelle de la biodiversité de la mer du Nord. Ecouter tous ces sons manuellement est impossible. Pour cela, des outils d’intelligence artificielle, tels que le machine learning et deep learning sont utilisés sur les spectrogrammes (représentations temps3 - https://doi.org/10.5670/oceanog.2021.supplement.02-24. fréquence) des enregistrements. Ils vont permettre de détecter les évènements sonores présents dans les enregistrements et de les classer (poisson, crustacé, bateau, …). Comme pour mon projet de master, l’objectif est d’étudier les proportions de biophonie et d’anthropophonie en plusieurs points de la mer du nord et à différentes périodes de l’année. Cela permettra éventuellement d’identifier des zones moins propices à la biodiversité dues aux activités humaines (pêche, installation d’éoliennes, sondage de fonds marins, …). Plus d’informations sur le projet dans lequel s’inscrit mon stage : www.lifewatch.be/en/broadbandacoustic-network

Aller plus loin Envie d’en savoir plus ? Voici quelques ressources : ➢ Livre : « Les animaux parlent, sachons les écouter », Nicolas Mathevon

➢ Podcasts

dB@Risoux

(écoacoustique) :

mathevon0.wixsite.com/website-2/lesanimaux-parlent soundcloud.com/parc-du-haut-jura/sets/la➢ Découvrir les sons de la mer : dosits.org foret-du-risoux-sur-ecoute ➢ Liste de laboratoires en bioacoustique : ibac.info/links N’hésite pas à me contacter (Messenger, Linkedin, …) si tu souhaites échanger sur la bioacoustique ! Par Quentin Hamard (6A – Promo 2021)

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Evénement à l'ENSIM : Concubinage de MC & Alex Comment? Vous ne saviez pas? Mais où étiez vous passés tout ce temps? Lundi 28 Mars dernier, Marie-Claire Sorlier et Alex Barbot ont échangés leurs vœux devant la cathédrale et sont entrés en concubinage! Bravo à eux! En plus de cela, Alex n'était au courant d'absolument rien, et pour ça on peut féliciter Marie Claire qui lui a fait la surprise. On peut dire qu'il a été surpis! Ce sont des dizaines d'Ensimiens ainsi qu'un véritable quartet de trompettes qui l'attendait lundi à 19 h sur les escaliers de la place du jet d'eau. Sur un air de Mickael Jackson, MC a fait son apparition en robe de mariée et a poussé la chansonnette. Ici une photo immortalisant l'instant où celle-ci lui a demandé à genoux si il voulait se concubiner et où il a accepté!

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Sur le parvis de la cathédrale les deux tourtereaux sont passés devant le prêtre, témoin de leur union pour l'éternité. Les alliances ont alors été passées et les témoins ont déposés leurs signatures sur le contrat de concubinage. Sur fond de cuivres, Alex et MC ont étés reconduits sur la place où un chauffeur les attendais pour les emmener à la Djoloc qui avait été entièrement décorée pour l'événement. La bas, une collation à eu lieu pour fêter l'heureux événement et pour leur souhaiter un merveilleux nouveau départ. Un véritable moment de bonheur qu'Alex, Marie-Claire et tous les autres ne sont pas prêt d'oublier!

n° - 33 Rédigé par Lucas Barbier

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un un dit peu

Au Québec, selfie se «égoportrait»

Le Train de Nulle Part de Michel Dansel est un roman qui ne contient aucun verbe

Un. e da c ryphile e s t e x c it é . e p a r le s la rme s o u le s p le urs

La pygophile est le fait d’être excité.e par une paire de fesses

La «secousse hypnique» est la contraction involontaire et brutale des muscles qui se produit quand on est sur le point de s’endormir

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L’assassin d’Henri III a été tué, puis défenestré, puis jugé, puis écartelé, puis brûlé

27% des français.e.s ont déjà fait un rêve érotique impliquant un de leurs collègues


Si la femelle unique d’un groupe de poissons clown meurt, le mâle dominant devient femelle et prend la tête du groupe et un autre mal devient mâle dominant

de culture

On passe en moyenne 6 mois de notre vie assis devant un feu rouge en voiture Il n’y avait pas d’arbre pendant 90% de l’histoire de la Terre

Le petit-beurre Lu est une allégorie du temps

24h sans dormir (soit une nuit blanche) fait courir un risque d’accident de la route similaire à 1g/L d’alcool dans le sang

Sur les sites de rencontres, le pic d’attractivité des femmes est à 18 ans, celui des hommes à 50 ans Rédigé par Juliette Le Meudec n° - 33

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De Guilhem, l’ornythorinque baladeur n° - 33

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Ça

y est. Nous sommes le mardi 8 juin 2036. L’accès à Internet est désormais restreint aux seuls membres autorisés par l’État. Être en possession d’un appareil numérique est désormais un crime. Ça à commencé il y a un an lorsque l’Organisation Mondiale de Sauvegarde Humaine à publié son rapport sur les ressources planétaires restantes. Le rapport – fait par une commission internationale – a su parler aux dirigeants. L’urgence aussi. Comment l’organisation mondiale telle qu’elle est pourrait-elle tenir sans ses systèmes informatiques, sa surveillance et ses traitements massif de données ? Le plan de Restriction Numérique International s’est lancé. Il a été créé par ceux qui contrôlaient le numérique pour encore mieux nous asservir. Ils possèdent maintenant le monopole de la communication longue distance. Les secrets de la gestion des villes, des élections, des stocks … En bref, de nos vies. Je me souviens très bien de la période qui a suivit l’annonce. On a commencé à récupérer tout ce qui pouvait contenir un circuit électronique. Les ordinateurs, les enceintes mais on a aussi décortiqué les machines à café et les jouets pour enfants. C’est comme si on avait développé une véritable addiction aux portes logiques et aux processeurs. Dans un sens c’est marrant. On avait jamais fait attention à ces trucs là avant qu’on se rende compte à quel point on en avait besoin. On a remplacé notre addiction du tout connecté et de l’instantané par quelque chose de nouveau, celle de reconstruire sur les miettes de ce qu’on avait. Évidemment l’état est intervenu. Ils ont voulu tout chopper avant nous. Des guerres ont éclatés dans certains pays d’Afrique. Les pays riches étaient venu récupérer leurs déchets qui avaient centuplés de valeur du jour au lendemain. Ça a pas plu.

Je me souviens du jour où la brigade est venu chez moi pour tout rafler. — Ouvrez ! C’est la police ! criait une voix derrière la porte. J’avais juste eu le temps de tout cacher. Enf in, les quelques trucs que j’avais. Des vieux téléphones cassés, mon ordinateur, un radio-réveil. Pas de quoi monter un Apple store. — J’arrive, j’arrive. J’ouvrais la porte pour voir devant moi neuf mecs armés jusqu’au dents. De toute évidence, ça rigolait plus. J’entendais les portes de mes voisins s’ouvrir avec le même accueil. La vieille d’à côté à commencé à râler en disant que de toute façon elle avait jamais eu envie de vivre avec toute cette technologie et qu’il n’y avait pas besoin d’en faire tout un plat. Peut-être qu’au final c’est elle qui avait raison. La technologie nous avait-elle rendu tous fou ? Les gars étaient entrés et avaient commencés à fouiller l’appartement. Aucune chance qu’ils trouvent ma cachette. — Il est où votre matos ? me demandais le policier qui me tenait en joue. — Quel matos ? — Fait pas l’imbécile, t’as pas envie de f inir ta vie dans un camps ! Alors je balançais tout. — J’ai plus rien. Ya deux mecs qui sont passés l’autre jour avec des flingues. Ils m’ont tout pris. Mon ordi, mon portable. Ils ont même prit ma lampe de chevet ! Vous pouvez chercher autant que vous voudrez à part mes vitres ya plus rien qui contient le moindre gramme de silicium.

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— J’espère que tu dis la vérité mon petit gars sinon t’es direct inscrit pour Stokov. Ils ont continuer à fouiller l’appartement. Avec beaucoup plus d’énergie cette fois-ci. Les meubles et les livres volaient dans tout le salon. La seule chose que je pouvais faire, c’était espérer que ce qu’on disait sur l’intelligence des brigade était vrai. Quand ils ont fini par en avoir marre de s’acharner sur mon mobilier ils se sont rabattu vers la porte d’entré. Un des mecs m’a donné un grand coup de crosse dans le ventre avant de partir. Je l’ai laissé faire. Ces mecs là étaient payés au poids de numérique qu’ils récupéraient, il valait mieux pas les contrarier plus que ça. J’ai attendu quelques heures que l’agitation retombe dans le quartier avant de bouger. Tout le monde s’était mis à parler à tout le monde. C’est comme si quelqu’un avait donné un gros coup de bâton dans la fourmilière pour que tout d’un coup les gens se rendent compte qu’ils avaient des voisins et des gens à qui parler. J’ai remis de l’ordre dans mon appart et j’ai laissé tout mon matos dans sa cachette. Sait-on jamais, peut-être que la brigade reviendrait. Qu’est-ce qu’on allait faire ? Tout allait changer. Tout avait changé. Il fallait tout reconstruire. Notre façon de travailler, de s’informer, de se rencontrer et de discuter. C’était à la fois un monde économique qui s’effondrait mais aussi toute la sphère sociale créé par les technologie qui partait en fumée. Alors j’ai fait la seule chose que je pouvais faire, la seule chose sensé à faire dans un tel changement : je suis allé discuter avec des gens. Avec des inconnus, des amis, des connaissances et des déjà-vus. On s’est réunis et on s’est mis à discuter. Pas comme sur internet ou tout était simultané, augmenté et réduis à une parodie de discours. On s’est parlé avec des mots, des idées et des arguments. Pas toujours vrais ni même sensé mais toujours des mots. Il y avait une ambiance de renouveau, de reconstruire. Les gens se sont mis en petit groupes,

devenant gros pour se subdiviser en d’autres plus petits. J’ai pris naturellement la direction du débat. La discussion est un sport difficile pour les non initiés. Pourtant, il ne suffit pas de grand-chose pour inclure quelqu’un dans le dialogue et parfois un simple guide suffit à créer des débats passionnants. On a beaucoup parlé. De comment on allait travailler. De comment on allait se rencontrer. De comment on allait devoir lutter pour que notre pays ne sombre pas encore plus dans le totalitarismel. Avec la fin de l’informatique telle qu’on la connaissait, c’était tous nos moyens de luttes qui tombaient à l’eau. Comment monter des regroupements sans communiquer ? La solution était là pourtant : il fallait revenir dans le passé pour s’inspirer de ce qui avait été fait. Il fallait innover en s’inspirant du déjà fait ! À la fin de la soirée, on s’est tous rendu compte d’une chose. L’informatique avait jamais été l’essence de nos êtres. On pourrait toujours se rencontrer, travailler et lutter. L’informatique n’était pas ce qui nous définissait mais elle avait été conçue pour nous accompagner. Nous aider, pas nous asservir. Et pourtant on allait perdre beaucoup de choses utiles, amusantes, divertissantes. Il y avait beaucoup à perdre mais du moment qu’on était tous ensemble, avec ou sans informatique ça changeait pas grand-chose.

Rédigé par Tom de Pasquale n° -- 33 33 n°

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La solitude selon Coelho «Très souvent seul j’arrive pas à m’séparer d’moi, j’fais que penser et m’comCoelho, «Demain» plaire dans la paresse» Coelho exprime sa grande solitude et les raisons pour lesquelles il n’en sort pas. Il exprime d’abord sa solitude «Très souvent seul» il la ressent comme étant très présente dans sa vie. Il est tellement souvent seul qu’il a atteint un stade où il a l’impression de ne plus l’être comme s’il se parlait à lui-même. Il énonce son lui comme étant 2 personnes inséparables en précisant: «j’arrive pas à m’séparer d’moi» Cette phrase aurait pu être prononcée en parlant d’une relation amoureuse ou amicale. “Olalala ils sont tout le temps ensemble, ils sont vraiment inséparables». Cette impression de non-solitude est accentuée par les mots qui suivent: «j’fais que penser» Les pensées peuvent facilement être vues comme un dialogue On peut alors imaginer qu’il se remet souvent en question. En effet, lors d’une remise en question, penser peut être comparé à un dialogue intérieur ou de nombreuses personnes prennent parole pour défendre plusieurs points de vue. Ces personnes incarnent souvent l’entourage pour argumenter d’une certaine façon que le penseur a déjà vu avec des points de vue qu’il connait lui permettant de mettre en opposition plusieurs avis. Coelho est souvent seul, il se suffit à lui-même et arrive même à en tirer du positif car cela lui permet de faire une chose essentielle pour sa santé mentale : réfléchir à sa personne Cela dit, il souhaite s’ouvrir au monde sans réussite «j’arrive pas» et comprend qu’il en a simplement une peur bleue. Les interactions sociales demandant beaucoup d’efforts aux personnes plutot introvertis. Il arrive à trouver du bonheur dans la paresse «et m’complaire dans la paresse». Cela dit, la paresse en elle-meme n’a rien d’epanouissant au long terme et devient souvent la cause du manque de relation sociale. Il évite tout effort, toute confrontation au monde réel et donc tout contact social, chose absolument essentielle pour le développement personnel. L’artiste est souvent seul, en trouve des côtés positifs mais également des côtés négatifs. Il essaye donc en vain de sortir de son quotidien tellement confortable qu’il en devient opressant.

Coelho, est un rappeur français, originaire de Nantes. Son nom de scène vient de l’écrivain Paulo Coelho, auteur de L’Alchimiste, qui est le premier livre que Coelho a réussi à terminer et qu’il a vraiment apprécié. Il a sorti son premier ep «Philadelphia» en 2017 suivi par «Vanités» en 2018. Ces deux projets magnifiques sont tres mélancoliques et plutot acoustique. L’artiste semble sincere dans ses propos. Alliant a la perfection rap et mélodie, ces deux projets ont su conquir le coeur de nombreux auditeurs en France. De: Guilhem Soulan

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Si j’étais à ta place, je prendrais une feuille de brouillon !

Rédactrice en chef : Juliette LE MEUDEC

Rédacte r rices : Dhrus MAULLO, Guilhem SOULAN, Lucas BARBIER,

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Graphisme : Daham KARUNANAYAKE, Théo BLANDIN

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Quentin HAMARD, Tom DE PASQUALE


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