Bulletin de la Société d'Études Historiques et Géographiques d'Athis-Mons - n°5, 4/1948

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D

DECEMBRE 1948.

BULLETIN DE

LA

SOCIÉTÉ

D'ÉTUDES HISTORIQUES ET GÉOGRAPHIQUES D'ATHIS-MONS ET DE LA

PLAINE

DE

LONGBOYAU

RESEAU MEDIATHEQUE

BIBLIOTHEQUE ATHIS-MONS

Bl8LlOT�1 \. U

(91)

MUNte.

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SO�lMAIRE L�

N° 5 XIEME ANNEE. REVUE TRIMESTRIELLE

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-'--�H�eur;;,.e+..::us:'.;:e�.�Année. - R. Lecotté: Le

Fo:klore de la Plaine de Le brûlement du fauteuil de la mariée à Athis et L. BruneI: La ferme de Champagne en 1854. - Dr. P. ; Le clergé de Massy pendant la Révolution. M. Le­ -

-

: Barnabé Brisson (suite et fin). - Une description d'Athis Madeleine de Scudéry. - R. Simon: Le Sort de nos chA­ . - Nécrologie. - Bibliograp hie. Prix du Numéro

:

40 IWmes

_


MEMBRES DE LA SOC [ÉTÉ, Anqée

1948

Monsieur Alexandre ROSIER, Mair.e d'Athis-Mons, nous a fai,t le grand plaisir d'accepter la PRESIDENCE D'HONNEUR de la Société aux côtés de M. Henri LEMOINE, Archiviste-en-chef du Département, Vice-Président de la Commission des Antiqu-i-tés-rr des Arts de Seine-et-Oise.,

ABLON (Ville d'). MM. BAILLIART (Dr),

47, rue de Bellecbasse à Paris ('i').

BAQUET 36, rue des Plantes à A. BASKINE rue Caron à A.

BOROT (Chanoine), Curé-Doyen ae Juvisy. M"e' BOSNEC et BOYER à .1. M. CHAUVIN à Nantes. CLOAREC 5, rlLe des Boulets, à Paris (He). -

M. M me

CHABRUT, Bibr, de l.a Caisse des Ecoles de Grigny.

MM,. DELALIEU 118 Ad am Street à Lowell Mas (U.S.A.). DEROOSE à A. � FABRE à Paris. FARENC 5, avenue de Morangis à A. FUREIX,

4, avenue Montesquieu à A.

GRANDJEAN Marbrier,' 16, rue Samuel-Debordes, à A. Mil'

KANY à Ris. - M. LAUNET à Vanves.

MM. LECOTTE38, rue Truffaut à Paris

{ne).

LECOURT, LEFAUCONNIER, LESAULT et LAMARE à A. LEMOINE Archiviste-en-chef de S.-et.-O. à Versailles.

MADUÈRE (X. de la), Maire. dé Juvisy . . MARIE Chir.-Dent.,3, avenue de Morangis, à A. MASSY (Ville de). - W"

MIQUELS

r

-

.

«

MIGO T , à J.

La Charln:luse», Grande-:Ru ,

--.---M0UTHON 33, l'oute� Fon t<lilleblearr,-à J� . ,ffE l{IH�rw]l:-OJ�Yo. -Nlm'-ONILLON, Insl., à A. PALEWSKI Député de S.-et-O., Maire de L ouvecie nnes. PANDRAUD"

Dir.,

à

A.

Mm, PASDELOUP, Inst., à A. PASTY, à V.-Ie-Roi.

-

«

Les Deux Postes», PARIZ€,

à

Morangis.

PELLET, à Cormeilles. .

PERCHET 7, rue Petit, à J.

PERREAU, PERRIER, Inst., PHILIPPOT et PICARD, à A. PICHON, à Viry. - PONC�ELET, Membre de la Cam. des . Ant. et Arts .

POHER Conseiller de la République, Maire d'A blon.

_.


BtBUOTHÈQUE MUNiCiPALE ATHIS MONS c

DÉCEMBRE

N° a

DEUX):ÈME ANNÉE.

Directeur

:

1�

Louis BRUNEL.

HEUREUSE

ANNÉE!

Au seuil de notre troisième année d'existence, il nous est par­ ticulièrement agréable de constater que notre Société fi large­ ment dépassé cette période des débuts , où l'on travaille dans l'attente et l'espérance . Le succès obtenu lors de la difiusion de notre modeste premier Bulletin n' a fait que s'accroître au fur et à mesure que paraissaient les nouveaux numéros, malgré une situation économique qui aurait pu désorganiser notre budget. De ce succès, il nous faut tout d'abord remercier les auteurs qui nous ont accordé leur collaboration gracieuse ; mais aussi les nombreux amis qui nous aident et nous soutiennent depuis III londation de la Société. Dans ce chapitre, nous sommes heureux de compter maiIites Communes du Canton de Longjumeau qui ont é.!;'alement abonné leurs Ecoles à notre Bulletin: nous don nant ainsi un appui inestimable. Plusieurs ont même voulu se pencher avec intérêt et comprehension sur nos travaux et mar­ quer . leur sympathie en nous octroyant généreusement une sub­ vention ; c'est ainsi que nous trouvons sur la liste de nos mécè­ nes les Communes d'Athis-Mons (a.OOO fr.), d'Ablon (2. 000 Ir.) " et de Savigny (300 fr.), ainsi qua le Conseil Général de Seine-et· Oise, que nous remercions tous chaleureusement. A ce sujet, il est regrettable que certaines Municipalités aient cru devoir s'abste­ nir, sous prétexte que notre Soéiété n'était pas strictement « com­ munale )), m.ais « intercommunale)) ; cependant, nous ne désespé­ rons pas de les intéresser à nos activités qui s'étendent non point sur le territoire d'une seule Commune - ce qui n'aurait aUCU'l sens au point de vue historique ou géographique -, mais em­ brassent au contrair,e un ensemble de Communes constituant notr.· champ d'action Iiormal. .


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Ce succès, il va sans dire que nous le devons sur t ou t à l'espnt d'initiative, au dé vouement, il la patience et au tynamisine,!te toùs les Membres du Comité Directeur qui se sont dépensés sans compter , ainsi qu'aux adhérents qui , cette année , sont venlls particulièrement nombreux. Certains de nos Sociétaires ont fmt spontanément une propagande qui nous honore et recruté autour d'eux de nOUVèaux adhérents; d'autres ont fait à titre personnel des dons importants qui , il faut l'avouer , ont été les bienvenus; tous nous ont donné en tous cas un témoignage précieux d'amitié et c'est là certainement la meilleure des récompenses. Comme nous l'avions promis l'an dernier, nous avons réUSSI à rendre notre Bulletin trimestriel; malheureusement , l'augmen· tation incessante du coût de la vie nous oblige provisoirement à ne faire paraître qu'ull seul Numéro qui, par la grandeur dl} for:, mat , la richesse du texte , la beauté de la présentation et le nombre des illustrations , compensera largement les quatre fasciculés- dl� ' l ' année. Quant à la promenade-conférence , organisée spécialement pour les Sociétaires de l'Art pour tou. elle a connu , malgré le départ imprévu de son organisateur , un très grand succès sous la con­ duite de MM. LEROY, Président de la Société, et LEsORT, Arc hi ­ viste-en-chefhonoraire de la Seine. Encouragés de cette sorte , il est ,clair que nous parvien dron s à surmonter les difficultés qui se présentent et à réalis er les diffé­ rents points de notre programme . Mais, disons-nous bien que ces résultats on ne peut plus favorables ne sont encore qu'une partip. infime de ceux qùe nous de�ons atteindre; et c'est pourqudi nous demandons instamment à nos Sociétaires" et d'une façon générale à tous nos amis, de faire un effort exceptionnel pour augmenter le chiffre de nos Membres en f949, aux Municipalités de nou;; accorder , renouveler ou augmenter leur subvention, au Personnpl Enseignant d'abonner leur Ecole ou leur Classe à flotre Bulleti n, Nous sommes ainsi pl>rsuadés que tous vous aurez à cœur de ne pas laisser s'éteindre notre petitè t1amme qui symholisr non seulement la naissance de nos. activités éclairant d'un joUI' nouveau les aspects historiques et géographiques ,te notre bel! ... région, mais encore ce désir d� paix, de concorde et d'union donL nous, avons tant besoin dans un monde qui jusqu'à cejourm· parait point en promettre . ,Heureux Noël ! mes chers Ami s , et aussi : Heureuse Année !

ELLE

VACILLE,

MAIS

NE S'ETEINT PASt


Ha

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LE FOLKLORE DE LA PLAINE DE LONGBOYAU

Mariage

LE FAUTEUIL PIlI!

Secrétuire yéllé'rul

BRULÉ

� O(i}E� U�@e@)��

de la Fédération Folklorique d'llc-de-Frunce Soc. d'Ethnographie F'c pour S.-et-O.

Déléyué de lu

les études historiques et géographiques sont de h auti n té il faut convenir que la petite histoire locale et la géographie humaine leur apportent· un complément indispensable. Mais il jailt pO.tlsser, p lus loin encore, l es rec'hercl1es, du CÔ,té des tracll­ �ODS populaires, si l o n veut avoir un tableau parfait de la, me d'autrefois. Cethnographic fo l kl orique qui grou pe , selon �a méillOde-du maître Arnold van Gennep.' les coutumes familiàles, du berc ea u à la tombe; les cérémonies périodiques de tous ordres ; les corr· tes, 'légendcs, dictons et chansons; les croyances relatives aux tlierres, au ciel, mu e aux, à la flore et à la faune ; la ma gie la sorcellerie et �a méde�ine populaires; les jeux traditionnels; (es coutumes soci'ales, juridiques et· domestiques; les artr s ustq i ue.�, ètc. ; fourn i t des témoignages directs prodigieusement utiles, sou­ vent seuls capables de donner U1'.l se�s, une rai son d'être, ùne solution, aux di fféren ts problèmes posés par les disc iplin e s pré­ cit ées La description, si détaillée soit-elle, d'un menhir, d'une buttç, d'une source, d'un château, etc. . ne peut être exhaustivequ'ell comprenant les légendts, les cultes ou les superstitiqns qui s'y mttachent et le.ç animent au sens propre du mot. C'est pourquoi les socié t és scientifiques; sans rien abandonner de leurs o bject ifs habituels., doivent se penc her sans h és iter sur ce cas des coutumes populaires, mouvantes, spor ad iques et en continuelle transformation. Si l'Histoire donne toute sécurité de po uvo ir tôt ou tard, consulter des documents d'archives ou d'en découvrir; .çi l'Q1IJ est toujours Il même d'effectuer des fou illes 011 de décrire un site, un terrain ou un monument; il n'en est pas ainsi des traditions qu'il faut se hâter de recueillir de la bouche des « Anciens » at ant qu'elles soient per d ue s à jamais. Enfin, si le Folklore requiert de ses fid èl es une connaissance f)Tofonde des .çciences connexes.' Préhist(9ire, Histoire, Géogra phi e Socio,logie, Dialectologie, Toponymie, Ps yc h olo gie etc ... , il n'en demeure pa.� moins accessible, par un côté, au plus modeste cher­ cheur, san.ç connaissances spéciales. En effet, le rôle d'informa­ teur .(1(' plus important), n'e:riqe aucune formation.; il est à la portée de tous ceux' qui possèdent simplement.' qualités d'obser· Si

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rêt,

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vation, de méthode et de sincérité. Les découvertes ainsi réalisées sont inattaquables scientifiqup;ment et restent la propriété de l'en­ quêteur que l'on devra toujours citer au moment de la publi­ cation. Souhaitons qu'une vaste enquête s'ouvre ici pour enrichi'r d'éléments neufs le patrimoine de ceUe sympathique contrée, et, après ce préambule dont l'utilité fera excusèr le dé v e l oppe m e n t , reportons-nous au siècle écoulé pour exposer, à titr e d' exemple; un usa.ge local fort sing ulie r à :

JUVISY ET ATHIS Dans le 4c volume de son Manuel, paru en 194G, A. van Gell­ nep Ct) relate, entre autres coutumes de mariage, celle qui a pour base de je brûler divers objets pour indiquer une terminaison » et il écrit : « D an s lè Hurepoix, on brûle les souliers de la lIIariée ; ou bieJ/ c'est le vieux fauteuil, dans lequel on a p ro m en é la mariée, qui sert de sommet ou de pr é l e xte à un bûcher autour duquel on danse et 'par-dessus lequel les garçons sautent; par endroits, O'Ir se contentait Ife brûler lai plus vieille chaise « p ar c e qu'il n'y fl plus d 'enfant pour s'y ass eoir n.

Si nous nous arrêtons à ce passage, c'est qu'il concernepréci­ sément notre région et, grâce aux références du Manuel, nOUl; allons entrer, dans les détails en remontant le cours des ans. Ce sont d'abord les frères Seignolle (2) qui rapportent les dires de leurs témoins sur cpt nsage à : Baqneux, Verrières-le-Buissoll, Bondoufle, Courcouronnes, Epinay, Fontenay-aux-Roses, Juvisy. M6rsanq, Savigny, Orly, Ples.�is-Pâté, Le P le ssi s-Ro b inson , Run­ g is, Villeneuve-le-Roi et Wissous. Pour trois pays, les auteurs se reportent à des ouvrages ant,"­ rieurs: pour Fontenay , à L. Guillois (3) ; pour Orly, à G. Foujil (4) ; pour Juvisy, à R. Stiébel (!).

Voici le texte de ce dernier : « Lorsque je me trouvais à Vichy en 1879, je vis un jour une fillette de 7à 8 I1ns qui S'l1mll.�ait av e c une vieille nourriçe qui m,mt élevé sa mère. Elle entortillait sa poupée dans une p i èce de tull e blanc arrangé en forme de voile de mariée. T_ors.que la poup ée tHI habillée, elle la plaça sur un tas de fagots. Etonné, :ie lui dem an­ dai pourquoi elle agissait ainsi. Elle me répondit: « Ma poupée .�e (1) Van Gennep (A.>, Manuel die I<'olkliol'e fraŒ\JÇais contemporain <Paris, Picard, 1946, in-8°), tome premier, II (mariage, funérailles) p. 638(2) SeignoHe (Cl aude et Jacq u es ) , Le FolklOll1e du HUll'epoix . <Pllris, Maisonneuve, 1937, in_8°), pp. 82 à. 84: carte. (3) Guillois (L.), Documen,tset souvenirs sur Fontenay-aux-Roses (M'I.­ nuscrit). (4) Fou ju (G'>, Le FlllUtt'uil die 13 ma,ri6e (Rev. des Trad. pop., t. VIIT. 1893, Pp. 229, 230). (5) Stiébel (R.) Le I»'ûlement 4Iu fauteulil (Rev. des Trad. pop., t.. 11, 1687, pp. 521, 522),


117 marie; c'est ma cadette, je fais sO'n brûlement !» La vieille nO'w'­ rice me raconta alO'rs que c'était encore un usage très vivqnt dans plusieurs parties de Seine-et-Oise, VO'ici cO'mment cela se passe: Dans certains villages de la vallée de l'01'ge, lO'rsque la plus jeune des filles d'une famille se marie, au sO'rtir de l'églisc . , le cO'rtège nuptial se rend, ménétriers en tête, sur la place du village. Là �e trO'uve dressé un bûcher sur la plate-forme duquel est placé !-ln fauteuil. . Le marié est maintenu par ses camarades pendant que les 'garçons d'hO'nnett: cO'ndttisenl la mariée sur le fauteuil et met­ tent le feu au bûch,,·r.

LE BRÙLEMENT DU FAllTEUIL DE

LA

MARIÉE A JUVISY

pré::; du pont de 1:1 Grande-Rue sur l'Orge Bien entendu, IO'rsque lt! flamme cO'mme.nce à s'élever., O'n descendre la jeune femme et seul le fauteuil est réduit en cendres pendant que tous les gens de la noce dansent autO'ur une farandO'le -endiablée: Après m'avoir dO'nné ces détails, la nO'urrice ajO'uta qu'elle-même, en qualité de « culot » (dernier-né) de la famille, avait subi cette cérémO'nie à Juvisy. J'ai été à même de constater « de visu») le brûlement du fauteuil en 8eine-et-Uise. ))

fait

«

Ceci est fort bon et noilS serions tent é d 'avoir pOUl' le narra­ leur qu elque gratitude pOUI avoir .sauvé cet usage de l'oubli ... �i nous n'avions retrouvé un texte p lu s ancien (186�) de L. Houssat


qüi, s'il- n'est pas signalé par le

Manuel et les frères Seignoll� p a s du être ignoré de �tiébel comme on va pouvoir en juger 11 accompagne une jolie gravure ici reproduite (li) ; lisons-le: n'a

« A quefques lieues de P aris se trouve, gracieu;;elllent étagé sur les Ilancs v e rdo yants d'un côteau dont les Ineds baigne/II mo llem e nt dahs la Seine,un charmant vi llage nommé Juvisy, qui-; soit dit entre parenthèses, est Ull des plus anciell;; de notre l' rauce_ Là,' il Y a peu de jours, le hasard Ille fit ass ister Ù ulle: céré/ltollie des plus curieu.ses. Un célébrait Ull 1/iIlrlllge ; au so rt ir de l'église. le cortège se dirig ea, ménétriers en tête, vers le pont jeté sur la rivière d'Orge et qui se tr{J uv e à l ' ent.rée d u dit vluage. Au milieu de ce pont,on avait construit une espèce de b û c h er .sur laplate­ forme duquet avait été placé un lauteUlt : arrivé devunt le buc/ter, le cortège s'arrêta; puis, à un signal donné par Le pere ae la nou 1)ellê épousée,les ménétriers jouèrent leurs airS' les plus gais,et, pendant que le marié était retenu par ses amis, la ma ri lJe étai/, conduite et assise sur le fauteui l, et les garçons dlwnneur me/­ t ai en t I.e feu au bûcher, aux cris de joie des assistunts qui riaient .de la frayeur de la jeune femme et du dépit de SOIl_ mari. Puis. lorsque la flamme fut sur le point d'atteindre le fauteu.il, les joyeux bourr eaUx eurent enfinpitié de _ leur victillte et la rendirel1t à son époux désolé. Alors les invités se prirentpar la main,toule la noce tournoya autour du feu en criant, riant et gesticulant , Soudain la farando lè se rompit et le cortège se remit en marche vers la maison nuptiale,laissant> se consùmer le fau t e ui l so lit air e .

Blotti dans u n coin,je crayo n nai , séance tenante, c ett e scène sùr mon album da ns le but de l'envoyer au « M ori d e Illustré Il. Ce n'était pas tout. Après avoir satisfait ma curiosité de pein­ Lte .. il m'en restait u ne a�tre à s atisfaire : je voulais avoir le mot de l'énigme, de l'étrange cérémonie à laquelle j'avais assi s té si l,

l'impro1)iste.

« Com me n t, Monsieur, vous ne connaissez pas ça? ll dll , me un' vieillard auquel je m 'é t ai s adressé en dés e�poir de cause . « c'est le brûlement du fauteuil; on le fait c ha q u e fois que la demière fille d'une famille St' marie li.

Ce rens eig nemen t', quoique bon à noter, ne me suffisait pas; j'eus beau interroger mon complaisant inte-rlocuteur, il me lut impossible d'en rien tiret da van tag e . Tout dépité de mon insùccè.�, je commençais à grav ir la montagne au sommet de laque lle se trouve le hamea!J, célèbre à plus d'un t i t re ; de la « Cour d(; france ll, lorsqu'un h0 me, d'apparenc' e modeste mais aux traits fins et intelligents, qui marchait à côté de moi ·et avait e nt en du les paroles que j'avais échangées avec le vieillard, m'arrêta tout . à coup en me disant :

0

(6)· Houssot (L.), Un mariage à .Juvisy - Le fauteUil brûlé (actuaUté ; Le Monde illlustré du 8 octobre 1854,- aveccrcquis de l'auteur gravé par C. Maurand, pp. 230, 231).


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(( Pardonnez-moi , Monsieu'r, d'in t err<J/lipre les réflexiolls dans le s quelles vouS" me paraiss e z plongé; je crois pouvoir vou.� tirer d'embarras; je suis instituteur cQflllltunal (7), ma posi t iOn me permet de fouiller danS les ar ch iv e s du village; archives fOTt inté­

ressantes et d ans lesquelles. j ' ai découvert l ' origine de l a bizarre' céré/llonie que vo'us avez vu e aujourd'hui. * **

CédrÎx était un chef puissan t , renommé par so n courag e pen­ dant la guerre e t sa sagesse dans les conseils; sa nation habita'it les v astes forêts qui couvraient alor . s tout le pays qui nous envi· ronne. Il avait trois filles; deux étaien t vouées à 'feutatès ; mais Valla. la plus jeune , avait senti son cœu'l'. s ' év e i ller en faveur d'un guerrier , parent éloigné de son père e t nommé Viatex. Vintex, instruit par les le çons d ' un pieux ermi te chrétien, avait ouv ert les yeux à la vraie foi et c ourb é son fron t sous l ' eau sain te du· baptèmè. Le m ari ag e des deux amants était proche, tout se préparait pour leur union; encore quelques jours e t u11 ' lien in dissolubl e allait les 'unir l'un à l ' aut re . Déjà , selon l ' u safL c , Vintex avait. en vo yé à Cédrix ses présents, r anç on de s a fiancé e , e t ava i t reçu ceux du chef. Nau.el: un des Va c eTTes les plus re dou té.s parmi les Uruides, aimait la jeu ne Val la; p' lusieur s fois, il lui avait fait, en secret des prop osi ti ons que .celle-ci aV(Lit r e pou ss é e s avec horreur. - Hése�­ péran t de faire cond escendre la j e u n e fille à ses désirs, il résolut de la perdre . Le j o ur même fixé pour l'union des deux amants, il accasa VaU'1 devant l ' assemblée des Saronides , les jug es suprêmes de la" Nation, d'avoir, par ses astucieuses provocations, cJlerchéi:. le séduir e , lui, prêtre du divin 'Teutatès , dans l e d e ssein d e surpre ndre les secrets du calte de ce di eu ; celui de tous les crimeR qui était le plus implac.a blement puni par les Druides, ses f.arouc.hes minis­ tre.�. Valla fut aussitôtremige aux mains des Eubages et condam­ née à être brûlée vive devant la statue de Teuta tés . Eperdu de douleur , Vin tex alla se jeter aux pieds de l'erm ite: ( Mon fils, lui dit le saint homme , ayez confiance .en Die u , allez et priez!)) Le christianisme avait déjà jeté de profon des racines dans les Gaules; les Druides lut taien t encore contre lui, mais' ils étaient forcés de r eco nn aî tre sa p u issan ce et de. respecter ses apô tres . Au j'Our marqué pour le supplice , la forêt sacrée s'emplit d'une Ioule .nombreuse èt une longue file de Druid e s se" diriyea vers le .l'ieu de l'exécution. '.es Bardes marchaient les premier.s en èh an � tant des hymnes pieux , v�naient ensuit e les Saronidès, puis les VaceTTes parmi les que l s se trouv ait Naumez; enfin Valla, à demi(7) En 1864, l'instituteur de JUVI�

était M. Foubert-NiveJaln.


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.:..,..

morte d'effroi, �ol!tenue par les « Vates» ou sacrificateurs.Cédrix et Vintex, le front pâle mais le visage impassible, refoulant avec peine le désespoir qui leur brisait le cœur présidaient, . en leur qualité de parents de la victime, à l'horrible drame qui allait avoir lieu. . Tout à coup, au moment où les Votes se pl'éparaient à enchai­ ner la jeune fille sur le bûcher, un homme sortit de la foule, qui s'écarta respectueusement sur son passage, et alla se placer devant le chef des Drvides,. cet homme était le saint ermite: Hilaire. « Arrêtez 1 », s'écria-t-il, « arrêtez, uu nom du Dieu vivant 1, cett" jeune fille n'est pas coupable, celui qui .l'accuse e,çt un impo.s­ teur 1» « Tu mens, 1ilÏ.�érabl� vieillard 1», s'écria à son tOU'f Naumez, en se précipitant vers lui, « ton Dieu n'existe pas 1 » Sans daigner lui répondre, Hilaire s'agenouilla, joignit les mains et levant les yeux au ciel: « Seigneur, Seignrur 1», dit-il, d'une voix pleine de larmes, « laisserez-vous s'accomplir url'! pareille iniquité?». Soudain, un coup de tonnerTe retentit; un long sillon de feu traverse la nue et Naumez roule, foudroyé, atlx pieds du ministre du Dieu dont il venait de braver la toute-puis­ sance. --

* **

Le vieux chroniqueur ajoute que Cédrix et toute sa nation se cor!vertirent au Christianisme,. mais ce chef ordonna que, pour perpétuer le souvenir de ce miracle, chaque fois que dans une famille la dernière fille se marierait, on reproduirait le simulacre de l'aff-reux supplice auquel l'innocente enfant n'avait échappé que par la protection du 'ciel. Et voilà pourquoi, à Juvisy et dans les communes environnantes, la coutume s'est conservée du « brrl­ lement du fauteuil ». Cet article comprend deux- parties distinctes :la première est faite d'observations directes appuyées par un bon croquis et con­ firmée par les dires du vieillard. On remarquera que la narration précédente, de Stiébel, en est une sorte de résumé auquel ne man­ que aucun des éléments ici exposés. Cela pourrait être une simple coïncidence. . . mais on notera l'emploi littéral de ce passage: « . . . bûcher sur la plate-forme duquel a été dressé un fauteuil. » Le mot « plate-forme» est assez -particulier et le fait qu'il est, avec toute la phrase, utilisé par Stiébel, prouve que ce dernier fi pillé Houssot sans le citer; son histoire de nourrice ne donnepa� le change et son témoignage dè visu paraît dès lors fort suspect. La deuxième partie de l'article Houssot doit être acceptée avec la plus grand!' réserve; il est douteux qu'on puisse retrouve.l' - dans les « archives du village de Juvisy» les preuves historiques d'une telle légende! En admettant même que les collègues actllels dl) digne instituteur de 1864 réussissent à retrouver quelque mu­ nuscrit la concernant, il resterait à le soumettre au jugement des savants sppcialisés, car cette -littéral lire 'sue le romantisme plus que la vériti' historique.


121

(4)

Terminons en donnant une note complémentaire de G. Fouju : « Quelquefois, à Athis, en brûlant le f a ut euil de la mariée,

<on brûle en même temps les « souliers de la demoîsellç». (;'est :un adieu, pour la mariée, à sa vie de jeune fille., Inutile de dire ·que l'on brûle de préférence une vieille paire de chaussures 1), Il reste aux chercheurs : à dres ser la liste comp lète des pa)s où l'on observe ces usages; à fi x er pour chacun J'eux la date précis e de leur disparition: ,à retrouver évenl uell emf' nt les trac es ;:le l'ingénieuse légende de Valla et tou s détails de ces pittores­ oques cérémonies qui hélas, ne sont plus que souvenirs . ,

. .

LA FERME DE

CHAMPAGNE

EN 1854

ou

La Premihe Distillerie Agricole de France par LouIS BRUN EL Bien peu d'habitants de l'Agglomération Juvisienne se dou­ tent de l'importance qu'eut jadis la Ferme de Champagne qui enclavée sur le terroir de la Commune de Savigny-sur·Orge, fut .c onsidérée pendant de3 s i è cl e s comme l'une' des plus grandes e xploit at i ons agri co l e s de 1 I le de � Fr ance Une ét u d e minutieuse de cette ferme, dont l'origine est aussi lointaine que celle de .nos 'villllges, serait, à div ers titr.es. du plll� haut intérêt; bornons-nous à. dire qu'elle fut cultivée depUIS J744 jusqu'à la G u erre de 1914-1918 par une de ces d yn asties d'agriculteurs dont s 'honorent la Brie et la Be a uce les PETiT, qui, par un labeur op ini âtr e et s av a n t suren t dunner à ceU!� terre un haut degr é de fertilit é Une des caractéristiques essentielles de l'exploitation à Cham­ pagne fut le développement, vers 1850, d'une polycult u re .inten­ sive (1), dét er mi n é e par l 'mtroduction de la betterave à sucre '

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.

,

,

.

(1) La culture inte'usive est ,ce.ne qui a pour objet la valOlrisa.tioD des produits agricoloo; il s'agit ici d'u�e polycUlltwl'e intensive, parce que cette vatotisation porte sur p'usieurs'produits, à sàvoirleblé,la bette. rave e.t le bétail.


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et la création , en 18M, de la première distillerie agricole qu i ait fonctionné en France . Dans les années qui suivirent 1850, les dégâts cauSés dans les vignobles français par l'oïdium amenèrent subitement une grande augmentation du prix du vin et de l'alcool. A l'époque," ce fail . incita à une plus grande production d' a,lcools industriels et déter­ . mina Hugues Champonnois , inventeur d'u .n nouveau système de distillerie , à chercher à. introduire dans les fermes la fabrication: de l'alcool -de betteraves par l'installation d-e petites usines appro­ priées que l'on désigna souS le nom de di.tiUerte. agrk:olea. · L'invention deChamponnoi� consistait surtout dans l'extrac­ tion du sucre de la betterave par macération en employant com­ me liquide extracteur les vinasses, réfJdu de la distillati_on. Cette. méthode , qui simplifiait beaucoup l'extraction du s ucre, avait en outre le grand avantage de laisser les pulpes -- conten an t à. peu près tous les principes nutritifs de la betterave à l'exchtsion: du suère - pour l'alimentation: du bétail. C'est sur les co n s e i ls de Champonnois que M. Charles, Petit monta une petite usine. simple annexe de son exploitation agri­ cole, où eurent lieu le. premieR e..at. de cllatlUerle de bet­ teray•• ea ,Frcmee. Les installations étaient d'ailleurs réduites, au minimum : l'usine comportait un laveur à betteraves, Uil coupe-racines , 3 cuviers de macération , 4 cuves de fermentatioll et un appareil à distiller qui travaillait pàr charges ; par la suite ,. ce système fut remplacé par une colonne à plateaux en cuivre et enfin par une colonne à pl a t eau x en fonte. Au début , OI! travaillait à Champagne 1.000 t. de bettera v es it raison de 8 t . par jour ; on arriva progressivement , en 1868, à; traiter 4.500 t . à raison de 25 t: par jour. En 1897, M. HenrI Petit faisait annuellement de 70 à 80 ha. - sur un total de 224 dont le. rendement. moyen était très élevé, puisqu 'il atteignait 5UlOO kilogs à l 'hectare_ Dans la période de 1885 à 1889, les: betteraves récoltée.s produisirent en moyenne 2. 780 litres· d'alcool, en même temps, elles rendaient en moyenne par ha. 30.0(10 kilogif de pulpes' servant à .l'alimentation des bestiaux. M. Charles Petit fut aÎnsi l'ac�if collaborateur. de Champo n nois qu'il aida particulièremenf:.dans la mise au point d·� son in­ vention et dans son adaptation il l'agriculture intens ive du Nord de la France. Et lé résultat fut que cette nouvelle industrie , qui propagea la culture ·de_.la_ betterave dans de très nombreuses; exploitations , devint la cause déterqlÏnante de progrès considé-' ra,bles dans les fermes où elle fut mise en œuvre. En 1"854, la culture de la betterave ne s'étendait dans 500 fer­ mes que sur .1947 ha. ; èn 1864, elle atteigRait 21.405 ha.. Dans: ' ces mêmes exploitations,'la culture du blé s élevait dé 21.906 ha. à 27.�70 ha. et le rendement à l'bectare passait de 10 hl.. 50 il' -

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(2) Sur Lee cl6buta � la distillerleap"i09le à ChampaI"De,- voir lœ compte-rendu 4e la séance de l'Académie dragricultu·re du 5 a vlfB 1922dans le JOUl'IlaI OJfteiel du 11 avril 1922 (PP\· 3912 et 3913). "7"


'2.7 hl. , 71) . Quant au hétail , au lie u de 7 . 000 têtes qu 'on engrais­ sait en i 8M dans ées mêmes fermes , on en compt ait 46 .p1)6 e n .

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1 864 .

, Les progrès imm e nses réalisés dans les fermes à distillerie ne ' furent pas sans avoir une influe nce heureuse sur l 'ensemble des cultures des régions où cette industrie M ait pratiquée; par l ' exem� pIe de terres mieux cultivées ; l 'emploi d 'in stru Dlènls perfection ­ nes , l 'utilisation des engrais chimiques et la pratique des labours profonds . Toutes choses qlie les af!:ricu ltenrs-d isl illatenrs , notam­ ment ceu� de Champagne , purent faire grâce aux ressources nou ­ velles que leur fourn it la distillerie .

LE

CLERGÉ DE MASS Y

PENDANT LA

RÉVOI�UTION

Une pério d e intéressante de l 'histoire du clergé de Massy est .:elle de la Révolution . Au moment 'où elle éclate, l 'abbé Bonzé t';;j ('uré el l 'abbé Billecoq son 'vicaire . L ' abbé Bonzé était arrivé li Massy en 1 71)9 ; il' Y était donl' -depuis 30 ans , Le premier acte signé de lui aux registres d e l 'Etal, · Civil est du 1 8 octobre 1 71)9 , Il avait à ce moment 39 ans . Sans ' être èxpert en graphologie , on peu t , sur la belle signature qUi va si souvent apparaître au bas des actes, se le représenter corn· me mi homme instruit et distingué, Sa signature l'estera tell f' , -avec d e légères variantes , jusqu ' en 1788 ; à ce moment , elle � e fait plus petite , l 'écriture est celle d 'un vieillard ; l e changemetlt -si profon d , s 'est fait en q uelques moi s , Ce fut le 16 o u le 2 3 janvier 1791 , que l e curé Bonzé prêta , Massy , le serment civique exigé d e tous les prêtres qui voulaiènt. rester en fonction et conserver leur traitement . - La formule " 1I était ia suiv ante : « Je promets (ou je jure) de veiller avec soin sur les fidèles qui me sont confiés : d ' être fidèle à la Nation, à la Loi , et au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitu tion décrétée par l'A ssemblée nationale et acceptée 1,(11" le Roi . » La mu nicipalité :a été prévenue du jour où le serment serait pre · noncé. C ' est à l 'i ssue de la grand-messe à laquelle, au banc d 'œt. VTe , ont assisté le m aire Marcel Fredet , le procureur Claud.: · Sancy , les officiers municipaux p armi lesquels nous retrouvom, à

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1 24

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bien des noms connus , les marguilliers et les notables . A près l i) cérémonie , du haut de la chaire , le curé , puis le vicaire I:lillecocl prêtent le serment. Pourquoi la plupart des prêtres se refu sèrent-ils à u n sermen " en apparence si anodin ? C '�5t qu 'en promettant de maintenir ! fI, Constitution décrétée par 1'4ssemblée , o n s 'engageait d u même coup à maintenir la Constitutioll CtvDe du Clergé que Rûme n� voulait pas reconnaître . Aussi beaucoup , parmi ceu x qui prêtè · rent le serment , le prêtèrent-ils res trictif et explicatif , et non pas pur et simple . Voici ce que nous dit Je très érudit abbé . Alliot (l} au sU.iet du curé de Massy : « Il pr êta , pour demeurer au miliell d e s es paroissiens , un s erm ent restri ctif et tout à fait catholique ; sa m un icipalité cr aig n an t de le voir s'éloigner, rédigea u n p1'O ­ cès-verbal où les réserves du curé étai ent atténuées dans le sens de la loi ; les choses dem eu rère nt e n l'état plusicurs m ois . BOllz,> étai t comp t é parmi les ass e-rm:e ntés et touchait son traitement. Vers la fin de 1791, la con s c ience de ce. pr être vénéra ble , agitée­ par tou t ce qui se passait autour de lui . s'inquiét a ; il écrivit à sa municipalité pour dire que son serment était restrictif, que d'ail­ leùrs il rétractait tou t e espèce d e concession fait e à la loi con­ damnée et qu'il lui demand.ait acte de sa protest a t ion ; on ne tint guère compte de sa l e t tre ; le D,is tric t fu t aver ti, il le per sécut a le força à quitter son poste et à errer du r an t quel qu e s mois en t re Massy et Paris , jusqu ' à ce qu'il tom b â t , après le 10 août 1 7 92 . dans l e s priso n s de l a Conv en t ion (2) . )) I l faut rectifier un point de ce récit : le 19 juillet 1 7 92 , . le curé Bonzé enterrait Jean Vau­ dron ; il n 'était donc pas encore « errant » . Que se passa-t-il entl'� cette date et le 3 septembre , jour où il fut tué, sans jugement , il Saint-Firmin (3) P Peut-être se cacha-t-il à Massy ou chez son neveu , vicaire de Champlan , dont nous allons parler . Peut-êh'� aussi erra-t-il dans la campagne, ou plus simplement fut-il arrêté, d ans sa cure . Pourquoi la conscience de l ' abbé Bonzé était-elle si troublée par les événements ? Il fau t pour comprendre son état d ' âmf> revenir sur deux points d ' hi stoire, rune générale qui fut la eau,;(� de tant de rétractations , l ' au t re purement locale , qui fut cruel],: à l ' abb é Bonzé . J 'ai dit plus haut qu 'accepter l a Constitution obligeait , si l e �erment n 'était pas restrictif , à reçonnaître l a Constitution civile du clergé . L 'article IV du titre 1 interdisait à tou te église ou paroisse de France , et à tout citoyen français , d e reconnaître . sous quelque prétexte que ce fût , « l aut orité d ' un évê que ordi,

,

'

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(1) Alliot (Abbé J.-M.), Le clergé d e Versai1Jes p en d an t la Révo�lItion française C l !!'] 3). (2) La C on ven ti on ne se réunit en réalité que :e 21 Septembr e 1792. l3) Le couvent o u Réminaire de Saint-Firmin ou des Bons-Enfants f'e trouvait aux flancs de 1a Montagne Sainte-G€neviève. près. d e · la rue du Cardinal-Lemoine. Il avait en , 792 été t,ransformé en « ma,j�on, de dlHention pOUll' les prêtres réfiractalres Il : 92 furent tués en rr.ême temp;: que l'abM Bonzé, 12 seulement échappèrent à la mor t (Abbé Delore. L'Egilise de Pal'is pendant la Rpvnlu�iOll1 , t. II, p. 2 1 2).


naire ou m é t ropo li t ain dont le siège serait établi sous la dt;Hnina­ lion d 'une p uis sa nc e étrangère . » D 'après le titre I I , l 'éle�tiou était la s e u l e manière de pou r voir aux évêchés et üu x cures . En · fi n , le titre 1 e r , bouleversant les anciennes circonscriptions diocé· saines et les provinces ecclésiastiques , créait un clergé départe­ mental dont l ' évêque élu de Versailles devenait le chef pour la Seine-et-Oise. Ainsi , l ' archevêque de Pari s , dont dépendait Massy , Monseigneur de Juigné , réfugié à A nnec y , alors sous une domi­ nation étrangère , devait cesser d 'être le chef spirituel de l 'abLé llonzé qui cependant , prêtre catholique, reconnaissait son au torité puisqu 'il la tenait d u Pape. Or , les man d ement s d e M ons eign eu r de Juigné , mandements qui parvenaient t ou jou r s au c l ergé pari. sien , interdisaient de reconnaître toute autre au torité q u e la si en n e : « celui qui e n v e r t u de c e t t e no min ation e ll trep r e n drait d ' exercer les fonc tions épiscopa l es dans notre Diocèse , nous le regarderons commd un in trus , un usurlf'Uteur et un s c h ism a ti qu e , dont tous l e s actes seraient illicites et nuls . » Nous n ' avons pas à nous occuper ici de l' évêq u e que l'élection envoyait au sièg e de Pari s , mais seulement de cel l l l de Seine-et-Oise dont , à défaut d u curé , l a municipalité devait reconnaître l ' autorité . L e nouvel évêque de Versailles , élu aux premiers jours ci e décembre 1 790 , était Avoine , sacré à Notre-Dame l e 27 m ars 1 7\J1 par l 'évêque élu à Pari s , Gobel . Un mandement de Monseigneur de Juigné, en date du 21 mars 1 791 , non seulement interdisait à Gobel et à Avoine de faire acte d ' évêqu e , mais défendait aux ' /idèles de reconnaître leur autorité , « leur prescriv a n t de se com­ porter av ec eux ainsi que 1 ' église le pre sc rit à l ' égard des intrus: et des schismatiques , avec lesquels on ne peu t , sans se rendre· cO lI/ p li c e d e leur intrusion e t de leur schis m e , communiquer dans; l' exercice de leurs fonctions . . . de toute manière que ce soi t . » Il y avait , dans ces .çlPfenses , de quoi troubler la conscience d 'un prêtre resté fi dèle à l ' autorité. Il y avait au ssi une histoi l" ,;' local e dont M . Bonzé ne connu t fort heu reusement p a s la fi n Elle appartient à Massy e t je doi s la rapporter ici . , Le curé Bonzé avait un n ev eu , Charles Pierre qHi , né en 17;) 1 il Paris (son p(" n� , frèrp de J ' a bbé Ronzé , était gr a v pur) ét ait entré d a n s la p rê t r ise ; il étai t , au m o ment de la Hév ol ut i o n , noire voi ­ s i n vicaire il C h a mplan d e p uis 1 3 ans . On devine q u e , du fait d e leur voisinage, d e leur proche parenté e t ù e leur commune v oca tion , les r e lati o n s devaient être fréqu entes entre l' oncle et I f' neveu ; celui-ci venait SOllvent à Massy . Son attitu de fut bien différente de celle de son oncl e . Comme un certain nombre d 'an ­ trf�S prêtres , il déposa ses lettres de prêtrise et renonça au s acer doce . Il fit pl u s encore et se maria ; dans le d é p a rt ement d e Seine-et-Oi se , u n p dizai n e d ' ecclésiastiques av ai e nt fait comm. ' lu i (1) . Il eut d u moins la p u d eu r de ne pas se marier à Massy oil le no m de son o ncl e restait vénéré , ni fi Champlan où il avait fi l é · '

,

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vicaire .

Il é p ou s a it Marie-ThrfPse Semé, nép à Mass y le 12 novembre 1 764 , et baptisée le 1 :3 . Le grand-père é ta i t tis s e ran d ; sa descen -


126 dance était nombreuse . Charles Pierre Bonzé et Marie-Thérèse . Semé eurent d eux fils , l 'un en 1 79a , l'autre en 1 7 96 . cli o s� étrange de la part d ' u n apostat , il fit baptiser l 'un et l ' autre , le 16 mai 1 796 à l ' époque où les baptêmes n 'étaient pas enre gist rés ; après le Concordat , en 1 80a . la dé c l ar a t i on en fut faite sous ser­ ment et se trouve attestée dans le regi stre de l ' église (4) . M . Bonzé habitait à Vill a i n e s où il possédait q uelques terres , quelques p etites vignes qui provenaient de ses beau x-parent s , e t u n e maison où il exerçait l a profession d ' horloger Lo rs q u e l a Commission d e Bienfaisa I lce , ou Bureau de Charité , fut consti­ tuée , le 1 6 septembre 1809 (a) , Bonzé en fut nommé trésorier ; ; 1 . sigI\e les procès-verb aux des séances , en 1,812 et 1 8 1 3 , à côté d e l ' abbé Deghendt , curé de Massy e t secrétaire , e t jusqu ' à sa mort qui eu t l ie u le 3 décembre 1 820 , il présenta (pour la dernière fois le 22 oètobre) , les comptes et le b ud g et Le 3 juillet 1 8 1 5 , s a caisse avait été , vint-il t9écl a re r quelques mois après , p r i s e - p a r l e s Prussiens d a n s une c a c h e tt e de son grenier . .

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L 'acte d e décès :lOUS le m ont r e « p r op ri é t a i re e t p e nsi onn a ire l ' Etat » . L'origine de cette pension nou s est d onnée p ar ie décret du 2 Fr i m ai re an II (2:2 n o vem bre 1 79;{) : « La Gon v en t iell de

.décrète que l es évê ques , curés et vicaires . qui ont abdiqùé ou 'ab diq.ueront leur état et fon c t ion de prêtre , recevront de la Rép u ­ ;blique par form e de secours annuel , savoir, ·ceux qui sont actuel , ·lem ent d 'un âge (m -dessous de cinq uante ans , ' la somm e de :800 francs . . » Cette pension , ses .petites r e nt e s et son mNiror d 'horloger ne d eva i ent pas l 'avoir conduit il l 'opulence , car J ,> 14 septt'mbre 1 8 1 7 le mairi� e x p o s a il la C om m i ss i o n « que 111 . Ronzé exerce flra tuitement les fonctions de trésorier , e l ies exerc e avec lei plus grande exactitude e t le plus 9rand zèle : il propose e n conséqllence il l 'A ssem b lée de lui a.l louc1· une indem­ nité pour les huit années ' précédentes de .la gèstion et de fixer pour les années suivantes une gratification annuelle pour lui servir d ' indemnité. » On accorde p ou r la gestion d e s hu it a nn é e s ·écoulées une somme de 60 francs , « pour les années suivant es , i l ·�ura , à dater du. 1 6 septem bre , époque de sa nomina tion , ' u ll e somme annuelle de 1 2 francs » (6) . .

No,us avons vu qu ' aux premiers jou rs de la Hévol u t i o n , l ab b é 'Bille coq ét a i t v �caire . Né à Paris en 1 75 7 , il aVaIt tr e n t e d eu x ans et était. à Massy depuis quelqu es mois . Il p a rt a ge a tous les scrupules de son c u r é ct , comme l u i prêta le serment , m oin s l' t' :; . trictif peut-être , fluisqll ' i l 1 esl a vicaire en exprcire ; sur ks actes de l 'état-ci v i l , il continue à fmre s u i v re s a sign ature du _

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(4) Arch. de l a cure. de Ma&y, At(estation!j, deSi ba ptêmes � la- Ré vo. , �iOllt (1813, p. 1). . (5) Id, Registn! des cJètibérations die l a · Cklimmission d:e Bienfaisance < 1812 - 1830. P. 17) (6) Le 4 décembre 1820, M. Pi erre·Ch arles Bonzé, pr oprietair e et per.­

siOil1naire, décédé la veille, était inhumé avec leE secours de la rel j · C e qui devait Ml'p aballgion . 1 1 avait donc i n .extl"emis abandonné .

rtonné.


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L,' EGLISE DE MASSY avant et après les bombardements de 1944

titre ùe vicaire jusqu ' au 13 septembre 1792 ; la fin tragique du ,curé Bonzé étant maintenant connue , à partir de ce jour , il sign � Billecoq , desservant . Bientôt' d ' ailleurs la tenue des aètes de l 'état-civil d evait lu i échapper . La loi avait retiré au clergé , pour en charger la mun; · ,eipalité , la réd action des actes de naissance , de . décès et de ma­ l'iage. Le 28 novembre 1792, le maire Fredet , assisté de Sauvé, procureu r , et de Dessonne, rédige 1 e premier acte municipal, il l)pine laïque , puisqu 'il commence ainsi : « A ujourd ' hui 28 no ­ v e m bre 1 792 a été baptisé Julien , .n é d ' aujourd ' hui à 4 lI eure., ,du matin , fils de Julien Fredet . . . » . C ' est Lemoine 2 ancien maîtrp d 'école , qui est devenu greffier de l 'état-civil . L 'abbé Billecoq reste à Massy ; à la veille de la fermeture au l'ulte de l 'église (Vendémiaire , an 11) , il baptise Jean Louis Du­ ,quenelle le 4 octobre 1 793 . L 'église fermée , il semble ne ,p as avoir . quitté le pays , et être resté dans sa demeure, au Vicariat. L ' églis!"l l'éouverte en 1 794, il Y reprendra les fonctions de desservant ct de curé , baptisant , le 4 mai , Hippolyte Eléonore )Jaron , et le J 7 septembre , Adélaïae Carré. Jusqu 'à l 'époque du Concordat , nous voyons. se succéder com­ me desservants 'de l 'église de Massy , MM . Mireux , Pourcin , Per-­ l'in et ·Noël ; quelques:uns ne restent que qu elques moi s . Nous savons que l 'abbé Perrin était secondé par l ' abbé Lucotte , un vieillard dont nous trouverons la trace au registre des baptême" révolutionnaires , Son frère, ou son neveu , avait été en 1 7 94 offi-


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cier municipal. C 'est chez lui que se cacha sans doute l 'aLLé Jean Lucotle pendant les années d angereu s es Après le Concordat , l' abbé D eghe n dt fut nommé curé de' Massy ; i l . Y mourut le 2 s e pt em br e 1 8 1 4 . V i cai r e de Bure s , ;1 avait prêté serment civique sans r e s tr ic t ion ( 1 ) . En 1 7 1:1:3 , il ét ai t vicaire à Chevreuse. En pleine Hévolu tion , e n 1 7 9:3 encpre , I l était tout près d e nous , curé élu d e Champlan . Cette année-là , si étonnant que cela pu i sse par aî tre , il fit, comme beaucoup de ses collègues , une proc es s i on solennelle au printemps ; celle de Cham plan , comme d ' autres , inquiétèrent le Dislpict « qu-i S O ll l 1/1 a l e s curés de comparaître à sa b arre cifin de rendre con1f�te de ces réu · nions fomentées par le fanatisme (1) . » Le curé D eghend t répondit qu 'élu par le p euple , il était libre de di r i ger les mani festations dl l c u lte de ses paroissiens . Cependant il se démit de ses lettrllS . d � prêtrise, ce qui n e l 'empêcha p a s , e n 1796 , d 'être arrêté comIllo! bien d ' autres prêtres dans le dép art eme nt (7) . NQus trouvons sl l r lui , e n 1 798 , une i ntéressante notice d e l a Police des Cultps : « IJ egh en d t , Jean Gratien , âgé de quarante-cinq ans , habite Ver­ s ailles , n '.exerce pas le culte . Il a prêté totis les serment s. L ' admi­ nistrat ion n 'a aucun renseignement sur son compte ; c ependan r soo admission parmi le� Confrères de Notre-Dame donne lieu d e présumer qu'il a rétracté son serment de la Cons titution d'vik du Clergé. » On croit m ieux e n cor e à çette rétraclation qu and 0 1 1 connaît les poursuites de 1 7 96 . C 'est dans sa retraite , parmi les eonfrères de Notre-Dame , '-Iu e vint , après le Concordat , le cher ­ cher sa nomination à la cure de Mass y . I l y rest a secrét1üre de la Commission de Bienfaisance j usqu ' à sa mort ; il siégeait à côt (· de l 'ex-ahbé Bonzé ; si . c n tre deux dossiers , ils évo q u a i e nt leu r � souvenirs , s ' entendaient-ils to u j ou r s très bie n ;1 C 'est ainsi que le rpt ou r à des jours plus c a lmes ramena insensi blement les âmes à la pr at i que de la religion catholiqu e et ici se termine l 'histoire du clergé de Massy pendant (�e l t t' tou rmente que fut la Révolution . .

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' (7) Il Y eut à cette époque du Ù irectoire une campagne sévère con­ tre le clergé dont l'influence redevenait -tr ès gTande. On appliqua a nouveau la. peine de mort et on condamna comme aux jours les p lll� sombres de la Terreur. Le 1" Germinal, « il y eu t dans tout le œpa.rienrent une véritable ra2zia de prêtres. Le 27 Ven,t ôse, Germain, Comm,i ssaire du Directoire peur Seine-et-Oise avait clécidlé que les g>endairmes iraien·t dII4ls c e but dans cha'qml canrtOill . Parlowt on arrêta slvns aucune vérification les pl'êtns c1enOll(!é s Il, (Tambour, Etudes sur la Révolution dans le dépar­ tement de Seine-et-Oise, 1 9 1 3, p. 1 9 ) .


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BARNABÉ BRISS ON p EI@NEHJ� DU ra� EUIL, �l'?INAY Elll AUlll� E.t3 I1IEUX. iI�

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(Suite et Fin)

Dès les premiers jours de novembre dr l 'année 1 1>9 1 une agi­ tation anormale fut remarquée chez les Seize : ce n 'étaient qU '3' réunions ou assemblées de forcenés où de plus en plus fortement. s 'exhalait une haine farouche contre les membres du Parlement . jugés trop timorés, et dont Pelletier , curé de Saint.-Jacques disait q u ' il ne faut espérer d ' avoir raison. Et il ajoutait : (i S'il y aVU1 t p'armi nous des traîtres qui hésitent, ch assez�lN! e t Jetez-les à h,. rivière » . Plus catégorique encore , le d octeu r en Sorbonne dt' L aun o y concluait une haran gu e enflammée par ces mots tt'rribles : « M.ais par Dieu, il en mourront ! ». De tels excès de paroles avaient inquiété les nombreux amis· du présid ent Brisson ; ils avaient donc cru bon de l ' avertir du danger dont il était personnellement menacé. Il n 'en eut cure r s 'en r em et t a n t à Dieu d e sa destinée , estimant d ' autre part que s es ennemis « ne sont pas tant unis que vous le pensez ; quelque faux-frère esvenlera la mine . » Malhe ureusement , l e s événements se chargèrent en quelques; heures de démontrer au premier président ùu Parlement la vanité, d e s a helle et tran qu ille assurance ! *. **

Les dix m emb r es du Consei l secret , élu s que l q u e temps a u p a ravan t , e t dont les nombreu x concili abules antér i cu rs avaient il: juste raison al armé les ami s d u m agistrat , p a ss èr e nt en discussion la nuit entière du 14 au Hi novembre chez le cu ré de Saint­ Jacq u e s , Pellet i er . On avait hâte d 'en fi nir ; les dernières dispo­ sitions p ou r se débarrasser des trop tièdes fu rent pri ses au cou rs:

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de cette longue nuit de veille . En exécution des décision s pr i s es , d è s cinq heures d u matin , Bussy-le-Clerc , Lou sch tllf d , A uro u x , Le N o rm a nd , à l a têté de nombreu x affi dés s 'embusquèrent auprès du pont Saint-Miche l, sur le c h em i n qu 'empruntait journellrment lr, pr em i er président pou r aller de s o n logi s de la rll e Serpente au Pa lais vaquer ft s e s occu pation s .

Appréhendé dès son apparition et dévié de son chemin h abi ­ tu el , Il fut t ou t nu ssitO L conduit au P e ti t f:hâtelet . A son arrivée , il fu t immédiatement soumis p ar (rom() , co ns ei l l e r au Grand Con­ seil , il un bref interrogatoire b ru squem en t i n t err om p u par l ' arri ­ �ée d ' A m e li ne A bord ant Barnabé Brisson e n lui p o s a n t l a main .


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:sur l 'épaule : « Le Seigneu r t ' a a ujo u rd ' hui touché de lui r en dre l 'âme, mais tu as une grande fa v e ur , c ' est que tu ne mourras ' . pas en pu b lic co mm e traître à la v i l l e . » De Ménorval , dans SOIl remarquable ouvrage : Paris depuis .,ses origi nes ju s qu ' à no s jou rs (T. Ul) , a tracé une rd a tion patluçtique des derniers i nst a n t s du président Brisson et de ses c.ompa­ gnons Larcher et Tardif : « Pe n d ant c e temps, écl'it-il ; A rno u l d Chou lier , suiv i d ' une .troupe de ' factieux armés de « p istol e s » sous l e u rs m an t eaux , .arrêtai t . dans la c ou r du Palais , Claude Larc h er , con s ei l l Cr a u Pa rlem en t , tandis q u e l e cur é de Saint-Cosm e , Jean Ha mi l ton, à la t ê( e de p r ê t re s , de moines et d ' é t ud iants , arrachait de s on h l l e conseiller au Châtelet, Jean Tardif, forl m ala d e en c e momen . t. Les deux p ri s onn ie rs fu re n t amenés aup rè s de Brisson.

Crucé avait mis aux portes des h al l e ba rdie rs de sa c omp agn i e -et avait fa it appeler le b o u rre a u Jean Rozeau. Celui-ci, introduit .dans la cham b re du Conse i l où se t ro uv aien t Crom é , Cochery , A melin e , Le No rm an d , du Bois , Saine tyon , A uroux e t quelques ay t r es - e n roc he t s de toi le noire b rodés d ' une c'I'oix-rouge - , s 'i n quiéta e t dem anda . « qui on vouloit q;écut er là-d edans . .attendu que ce n ' e s t oi t pas la form e de ju s t i c e de fa i re d es e x é cu ­ tio ns d an s une prison . » Crucé lui répondi t : « ' Tu le v erras ; regarde seulement si c es t e place est commode pour y p' e n d re trois ]lOlIlmes e t v a ch e rc h e r dans ce t t e pièce à c o s t é le présid e n t Brisson . - .le 'n e le s aurais faire si v ous ne m e m o n trez un Juge­ m e l1 t . - Si tu n e le fais p rom p t e m e nt , on t e p e n d ra toi - m êm e . �­ Je n ' ai po i nt de c m'd e s , il f a u t que j ' cn aillc q uéri r . - Tu n e so r t iras pas d e céans , je t e fournirai d e cordes . » Un g u ich e ti e r e n alla ac h e t e r , e t Bris.� on luI a m e n é dans la s a ll e . Il l e s h aran­ lIua , les su pp li a de le confiner qu elque pa r t , entre quatre murail­ les . au pa i n e t li l ' e au , jus q u ' à ce q u ' i l e û t ache v é d ' écrire un "Ûuvrage c o m m e nc é , e t voyant qu'il ne pou v ait fl é c h i r c es t igr e s , il s ' éc'ri a à plu s i e urs rev,.ises : « .l u s t us es , jus tus es D om i ne , d rec tum j udi ciu m t u u m ( 1 ) ! » Il baisa ardemm e n t une p e lite croix -qu 'il portait sous ses v ê t e m ents , se livra au bourreau et tu t pendu ,à. une poutre .

Oua n d Larcll e r e n t r a à son tour , f r app é d ' un l e l . sp e c ta c l e , i l n e d i t q u e c es m ots : « D épêchez , je n ' ai point regret d e mourir -puis que je 1' 0i.� devant moi le plus grand lI On/ m e du m o n d e , mort innocen t . » Tardif, p erda l1 t l ou t son s a n y d \lI1 e .saignle (ju i s ' é l ait 1'CH I 1) e r te , était p ri v é de tout s e n tim e n t quand on le traîn a au sup· p li e e . Le p e upl e , q u i a r a i l vu jeter l e s t ro i s magistrals a il Petit Châ t e l e t , resta t o u t e la journée a Uroupé sous la v mÎ t r e l s u r le Petit Pon t , avide d ' assister à l e u r sortie quan d o n les mé n e rai t ri la Conciergerie pour y Nre jugés . La plupart , les croyan t coupg · ' b l e s de qu elque insi,q ne tra h ison , pensai en t qu o n alla.i f faire leu r ( 1)

Tu es juste, Seigneur, et ton jug�ment est sage.


131 procès e t ig1lOraien t absolument l 'o dieux gue t-apens dont ' ilS' v en«ient d êtr e victimes . Très peu co nn a iss aie nt déjà l ' affreusl:'" v érité e t n 'osaient pas l a révéler. D ans l 'in térieur de la prison , les hallebardiers v endiren t la robe de Rrisson à l 'un d ' eux , le fripier Pot eau , et firent bonne' chère le soir avec le prix . L ' épicier Charles du Sur , dit Janib e-de­ B oi s , vaillant solda t de la compagnie de Crucé, prépara dans ia n u i t d e "rands écriteaux où , de sa plus b e lle main , i l traça , en' gros caractè1'es , les noms des trois mort s . Le lendem ain m atin , bien avant le jour, u n e lugubre proces-� sion défila du Pe tit Châtelet à la �G rèv e . Premièrement m archai ent quelques ' cen taines d ' hommes , les uns arm és de h alleb ardes ou< d ' arqueb uses , les a-u tres portant des lanternes s ourd es . A quinze pas de c e t t e troupe suivaient trois croc h e t eurs , chargés sur leu r s crochets des morts ; tout debout, nus " en chemis e , « sp'ectacle' merv eilleusement piteux et espouvantable » ; quinze pas après , une cen t aine d ' hommes armés , puis une fo ule ' tumultueuse ,de ' fem mes , d ' enfants r év ei ll és par le brui t , cortège habituel des­ cadavres , A rrivés devant l 'Hôtel de Vil l e , l ' exécuteur et ses valets at tachèrent les trois corps li la p o t e n c e Les éc ri t eaux , qu e Jambe­ de-Bois avait r é dig és , portaient : Barnab é Brisson , l 'un d es chefs des traistres et h éréti qùes . - Claude L arc h er , l 'un des fauteu r.� des traistres et politi ques . - Jean Tardif , l ' un des ennemis de' Dieu e t des princes catholiques . Tou�t Paris accouru t il la Grève con templer cet {tonnant spec"' tacle de si hauts magistrats suspendus au gibe t d 'infamie . A u milieu des groupes pérorait Bussy escorté « des plus mutins , m es­ chans et v aunéans de la ville. » « Suiv ez-m oi , disait-il , e t , avan t ce soi'T , Paris sera n e t des traîtres ; - j ' en ai la lis t e et je cognoili' les m aisons où vous aurez du b ien à bon marc h é . Si vous n ' agis sez pas , ce sont eux qui vous couperont la gorg e ; les p endus qw!.' vous voyez là nous on t décelé l ' entreprise et nous estions tou,ç' mort s , si nous ne les avions prév enus dès aujourd ' hui. » Mais le' peup l e , c e t t J fois , resta sourd à ce lang q.g e , e t osa même mani· fes ter son indig n a t io n . )r . A la fin du récit de cette horrible tragédi� , de Ménorval aj oute' '

.

,

dans u ne note : « Dans la nui t du 1 7 novem bre , Jean Roseau ô ta les corps e t' l e s rendit aUx t' euv e.ç e t aux enfan ts , q u i , l e s firent en t errer secrè­

tem ent . L 'Estoile di t que le 110urreau les v endit chèremen t , e t' que Tardif fut en t erré dans l ' églis e des A ugus tins (2) . »

A près avoir immolé les trois personnages qu 'ils consi déraient comme leurs plus dangereux adversaires , les Seize conçurent le' dessein d 'égorger tous les royalistes et tous les suspects et dan '5�. ce but sollicitèrent l'aide des Espagnols et des Napolitains qui ' tenaient garnison dans la C:apitale ; mais les chefs étrangers ,e refusèrent à faire chose indigne de leur professio n de soldat . ( 2 ) Le corœ de Brisson Bretonn flTi fl

fut , inhumé

dans

l'églliSe

Sainte-Oroix-de-Ia­


132

-

·,Qu ant a u x membres du Parlem e n t , invités à reprendre leurs fonc · l ions et craignant de subir l e même sort que leurs infor tunés _ col ­ lègues , ils ne 'voulurent retournt'r au Palai s que pour engager J � J}rocès d e s meurtrier s . Enfi n Madame d e Nemoux rappela , en llâte , près d ' elle , son fil s le duc de Mayenne , pou r réprim er l ' au · . d ace meurtrière des Ligueurs . * * *

Q u ittant Laon o ù il s ' était rendu , le d u c d e Ma yenne rentra c� Paris le 2H novembre re n l rn g n é : « Il n e couv œit ri en d e bon " En seere t, on instr uisit l e procès des meurtri ers e t dans la nuit d u 3 a u 4 décembre , quatre des Seize ; l ' avocat Nicol a s Ameline , l e - comm issaire Louschart , l e profes seur Ernonnot e t �Jarthélém y Aurou x , enlevés de leurs m a i son s , furent pendus par Jean Roseau , l e bourreau, à l ' u n e d e s poutres de la salle b a s s e du �o u vre « Mon cousin de M a y e nn e , dit Henri IV lorsqu ' i l eut conna i s ­ s ance d e la pendai son de q u atre des meurtriers , a b i en fait c e , qu 'il a fai t , m ais i l e l1 t fait mieux d ' en pendre s e i z e au lieu de quatre. )) C ette opinion du Hoi SUI' l a condui t e de Mayenne en cette occurence était loin d ' ê tre partagée par tOIl S les Parisiens , s i , pou r certains , elle parai ssait égalemen t irisu ffi sante , pOlI r nomhre d ' autre s , cette ex écution éta i t bien cru elle . Pour ramenf:!r 1!Il peu de calm e , Mayen n e lit publier , d an s t o u s les carrefours , il son de tromp e , l ' abolîti on des autres cou p a bles comm e aya n t e s t é l eur simpli c i t é circum v enue p ar l e s in d i c t i o n s e t arti fi c es d e s , au tres à l ' exception de Crom é , Cocher y et Choullier lesquels nous n ' e n tendons jo uir d e la prés ence a b olition a fin que l a jus tic e en soit fai t e . C e s derniers t rop compromi � d a n s l ' affaire s ' ét aient pnr la fuite sou straits aux recherc h e s q u i sembl e n t n ' a voir j amais été très poussées', Enfin défense expresse était faite - et le P arlement ét a i t p a r ­ ticulièremen t ch anré d e veiller il sa stricte exécu t ion .- il ceu/.c qui s e sont c y-dev a n ( voulu nom m er l e Cons eil des Sei z e d e faire désormais au lc u n e s ass rmb lées pour · déli b ére r . d ' affaires q u e l r on ­ qu es , sous p ei n e de la v i e e t de rase m e n t d e s m aisons où aura i e n t eu l i e u les d i t r s a s s e m b l é e s , Satisfait d ' avoir prescrit toutes ,ces dispositions èt pressé de mettre de l a distance entre l e s Pari siens et lui , il quitta l a ville sou s prétexte de repren dre sa place à l ' armée , en emmen ant t ou ­ tefois avec l u i u n e douzaine des personnes les plu s compromises pour d onner s a ti sfaction et · confi ance a u x honnPtps t'ens . * * *

Toutes c e s mesures de répre ssion · contre l(' � meurt riers , � i , elles �,emblaien t , p o u r le d u c de Mayen n e , ê t r e la conclu sion nor­ male d 'un acte répréh ensibl e , n e p arurent pas su ffi santes à 1;1

_


133 v e uve

de Barnab8 llrisson ,

Denise de Vign y ,

fille' du seigne m'

<1 ' Eta m p es et de Villegénis , François de Vigny . Tout en s ' occ u ­ p a nt uvec ordre 'et méthode d e gére r et d ' accroître les b ie ns qui -compos ai e nt la succession du président , elle n ' eut d e cesse ' de venger la m ém oi r � de son défun t mari et ess aya d ' intéresser , d an s les a nn é es q ui sUI v i rent , les a dversaires de la ' Ligue , les Politiques et le p art i royali " t e . E n f é vr i e r 11)93 , l e geolier d u Petit C h â te le t , et l ' un des meur­ triers du prési d ent Br i s son , de L ar c he r et de T ard i f , le nommé Dantan avait été pri3 p ar les gens d u Roi du cùté de Gentilly où i l avait eu l 'i mpr u dence dc� se rendre ; et , sur les instances de la fî l le de (:la u d e Larcher , il fu t jugé, par l e P arl em en t de Tour s . On apprit en fév r ie r 1 594 à P a r i � que . l e jÜ'�lr pJ:écéd e n t , tl à Ill e/un ledict D an t an , ap rès avoir esté trai sné sur une claye avoi t esté p endu et son corps réduict e n c endre . M a lg r é Ip d évouement et la ténacité qu ' elle apport a da n s s es <1émarehes p o u r laver l ' ho n n e u r du ,p rem ier p ré s i d pn t e� obt e n i r t'l1fi n l e c h â t i m en t de · t o u s l e s c oup a b les ; m algré la p u b l i c ation t� n 1 595 d e SOIl Discours s u r la mort du Président Brisson , ensem­ ble les arrêts ren dus contre ses assassin a t eurs , e l le ne put p arY � ­ lIir à la réh a bilit ation complète de la mémoire de son mari . Elle ne réussit p a s p l u s à désarmer la critique des contem ­ porains , Si de T hou , dans s o n lIis toire de mon t emps , r a p p o rte que la Hép u b l iqu e des l e t tres av ait plus p erdu qu e l 'E / a l il la I / l Ort de Brisson , M é z er a y , un peu p l u s tard , dans SOli .I1is loire de France c o nst ate qu ' il voulut t o uiours nager en tre deux e a u x . Qu a nt à Pierre d e l ' Estoile , son appréciation n ' est guèr e p it o� a ­ ble pour B r i ss o n et se ré su m e , d a n s Ses M é m o ires-Journaux , par les deux l i g ne s mises en tête de cet article et qui restent d ' une modération ' re m a rq u a b le m ai s aussi d ' une très exa c t e v éra c it é . En 1 r59fi , elle avait p artagé l a succession de s o n mari avec se., !leu x . fi lles . Elle re n dit en 1 59 7 fOl et ho mm a g e au Roi comme Da m e des s e ign e u r i e s d ' Epinay , du Breuil et de Voize . En 1 60;1 , elle acqui t , c on t re une renLe d e quarante l ivres p ayée c h a que a n ­ n é e , tou s ' I l e s d roi t s q u ' av a i e nt su r mai sons et te r r a i n s d ' Ep i n a y l e s prêtres d e l ' église Saint-Mrrry de Linas .

Elle mour ut en 1614 ; sa fi lle , Denise Brisson ne conserva p as l o ngtem p s l ' héritage de sa mère . Bn 1 6 1 6 , elle ven d it l a seigneu­ rie de Voize à l\'1' C lau d e de Pradines ; celle du Breuil el d ' E{linay passa à l a mêm e ép o q ue entre l e s m ai n s de Messire François de l a Baume Montrevel , déjà p o s sess eu r de la terre de Savigny et e ' est ainsi que fu t d é m em b r é le domaine de Barnabé Bri s s on . M . M . LERO Y ,

Drrecteu r

honoraire d ' école,


134

-

UNE DES CRIPTION D'ATHIS pal!

ill A DE MOl;,iIilLLE

DE

�@Un�'f? Y

''Le domaine cfOysooville, plll\S aDcienJoement c�u SOIl\S le nom de fief dies CU'Deaux lI, fut jadis la propriété dM! Valentin ecul'&« (1603167'�), le père de l'Académiè française, 'dkmt il fUIt le premier secrétaire perpétuel. C'est là, d'ami 51111 petit castel, qu'il se plaisait à recevoir pendant les mois d'été tout ce qu'il y ava it allOl's diP. mieux dans il' mIP1lde des lettres. Mademoiselle de Scudél'y ( 1607-1701), qui fit ete for t longs séjours à ce tt e agl"éabIe maiSCM} de campagne au point de s'�­ tèDdre reprocher « qu'elle y ou b liait tout le monde », nous a dioIIl o E' dans SO!D roman de « Clé lie » lme descriptiOID imagée et ca·ptivaDte de neWe vieil Athis ( 1). Noua DOUIl faisons un plaisir de la pl'ésenter à. rios Jeeteun_ «

(( r Athis J est ,un lieu ;;i charmant et s i agréable , qu 'on D l' peut fe représenter parfaitement. Cependant , c e n 'est p a s u n d p ces lieu x dont la beauté pàroist par l 'opposition de ceux qui l e 3 environnent , car dès qu 'on sort de [ Parisl on ne voit que de beaux objets., le chemin en est aisé à tenir , parce qu 'il s 'en faut peu que la Rivière ne condu i se tousiours ceux qui font cet agréa­ ble voyage. Il y a de la diversité dans tous les endroits où l 'on passe , et le seul plaisir de la belle veuë peut faire sembler Cf­ chemin fort court, pour peu qu 'on ait de disposition à l'esver . en qu 'il y a mesme de singulier , c 'est qu 'encore qu 'on ne s ' apper­ çoive presque pas qu 'il va tousjours " en montant , et qu 'on n 'en reçoive nulle incommod ité ; tant cela est imperceptible : il s e trouve toutesfois lors qu 'on est arrivé à l Atbi s] , qu 'on est sur une Montagne . C 'est pourtant une Montagne , au haut de laquelle on ne trouw qu 'une grande et fertile plaine (2) , et qu i n 'a rien d es Montagne;:. ordinaires que la commodité de descouvrir toutes les beautéz d l" la . campagne voisine. Mais pour vous bien dépeindre cet aimable Paisage en général ,

il n e faut que vous dépeind re ce qu 'est [ A this ] en particulier Il faut que vous vous imagi niez que sur le haut de cette Monta. . .

(1) Scudéry <Madeleine de), aélie, histoire romaine (Paris., A. CourM. 1657-1661, 10 vol. in-SO), II-2 pp. 796 à-802. Dans ce roman, MIle de Scü­ déry a donné ft. A,this le nom imaginaire de <:arisatis. Le domaine d 'Oy- · sonv ille appartient 9,Ctuel lement aux Frères des Ecoles Chrétiennes. (2) II s agit du coteau qut borde la plaine dle Loogboyau et domine la vallée de la Seine.

(3) L'emplacement de c ette terrasse existe encore rue de la Cour-de--France_

:

elle surplombe la


gue dont j e vou s ay parlé , il y a un grand Parterh� en Terrasse , le long duquel règn e une Allée haut e , bordée des plus beau x Arbres . du monde · (3) . L 'on monte à cette allée par deux P errons magnifiques , et l 'on tr o u v t entr e ces Perrons , deux Balcons à B a llust r a d e de Marbre ; d ' oÙ . l 'on des co uv r e tant de c h oses diUé­ rent e s , que je cr ains d ' estre accusé de mensonge, ou du moins d 'exagèration , si je vous en r eprèsen t e seulement une partie ; puis qu: en fi n , on y v o it presques tôut ce qu o n peut voir de bellll . On voit une g r a nde ceinture de Montagnes esloignées , qui sont co uronnées des derniers rangs d 'arbres d ' une ('élèbre Foresl

(�énart)

; et qui sans contraindre la veuë l 'arrestent et l a bornen t agréablement . Mais on . ne voit ces MOI;l. tag n e s , et c et t e Fores t , qu 'aprés avoir veû une gr a nde e t belle Ri v ièr e (�eine) , qu i pour se montrer de mei l leure grace , fait un granct Crois s ant dont le", cornes d ' argent , s 'il est permis de parler ainsi , en une descri p · tion qu 'on fait en Prose, se cachent dans les herbes. de deu x adm irable s Pr airi es .

Mais , comme si ce n ' estoit pas a ssez que de voir cette belle et grande R iv i ère , il y en a encore une petite qui n 'osant ce semble paroistre . si près de l ' autr e , ne pré sen te qu 'un petit Ruisseau (Orge) ; qu ' elle cache �t montre à divers è s fois : car tantost le détour qu 'il fait le d ér o be aux. yeux , et tan t os t on le vo i t briller à travers des Saules , et co uler dans un pet i t V allon qu 'on diI'o it e s tre fait exprés pour des Dames modestes qui voudroient se b a i ­ gner à l 'ombre Ce heau V allon est au pied d 'un Costeau si c har m a nt , et SI v oir , qu 'il m ' est impossible de le mettre d a n s vostre imagination , comme il est dans la mienne . . Car i l a m i l l e agréa­ bles i nesgalitéz : on y voit des Bosquets, des Br u yè re s ; un pel.tt Temple ; et mille autres choses que je ne dis pas .

d éli ci eu x à

Mais , ce qui plai s t encore infinimen t , c ' es t que de ce costé là entre la gr a nde et la petite ni vièr� , on y voit divers g r an ds quar·· rez de Prairies enfermées de S aules , comme si c 'estoient diversee Saules destinées à fair e des assemblées de B erger s et de Bergères , p our des jeux r ust i ques , et pour des Festes Champestres . Ce Paï­ sage est mesme si . est en du , vis à vis du P art erre , qu 'on y voit de tout ce que l 'industrie de l ' Agric ultu r e a f ai t trouver aux homm es pour la comm o d i té de la vie. Et il s ' y . f orm e une nuance différente , ou p ar les fleurs des Praines , ou p ar la d iv er s i té des couleurs des. terres cultivées , et non c u ltiv é e s , qui fait le plus bel objet d ll monda . DI' plu s , on voit pour l ' or d i n a i r e que ce Païsage e s t pour aiml! dire , un P aïs ag e animé , qui a tou te la t r a n qui l lité d 'une sol i tu d,' , sans estre affreux comme les D é sert s ; car la gra nde Rivière a de� Bateaux · d e toutes sortes , l a petite a quelqliesfois des Bergères qui s 'y b ai g n ent : et toutes ces P r a i ri e s sont semées de Troupea\.l.� . et de Pasteurs qui les g ar dent . ))


LE

CHATEAU

D ' ATHIS

LE S ORT D E N OS CHATEAUX D epuis la L i b éra t i on , on a,s sisle dans notre R ég i o n à un v ét i ­ table accaparem ent des d e m eures historiques e t des dom a i n es d e plaisance p ar des établissements d'enseignemen t pu b lic o u prl V é , capa b l es de faire face n o n seulement aux frais énorm es d ' en t r e ­ /,i en , mais encore a ux ch arges fiscales trop lourdes pour des par­ liculiers , Nous nous p erill e t lo n s de donn e r q u e l ques d é t a i ls S U I' les transforma tio ns op érées dans ce b u t dan s l es C 1 1 I1 1 1'au.r d 'A this et de Savigny, i t i n abritant déjà un grand Collège secon . d aire libre et l ' autre v e n ant d ' être acquis p'ar le Minis /' (;re d e l 'Education Nationale pour y cons truire un v a s t e Lycé e .

,1 .

LE CHATEAU D 'ATHIS

Le Collège se con d a i re li bre Saint-Charles , fondé à .Juv i s y t'li �lonseigneur G i b i e r , évêque de V ersa i l le s , avait él,;

1 9 1 :3 par

p resqu e entièrement détru i t par le te rri b l e bombard ement du 1 K avri l 1 944 . R e p l ié provi soirement à Viry-Châtillon pe nd ant tro i s an s il a été d éfi n i tivem ent transféré à A this-Mons , depu is j u i llet 1 946 , dans la splendide p ropriét é de M . Loui s de Caureel . . L'Ecole occu pe mainten ant cet immense domaine de près d p 2 0 ha . en p art i e boisé , .qui s 'étage sur le coteau dominan t l a vallée de l a Sei n e , a u cont1lH�nt d u fleuve e t d e l ' Orge . Dan s l a partie haute s ' élève l e chàh' au qui , con struit au' XVI lI' s i èc l e par S . A . S . , Mademoiselle Loui se Ann� de Bourbon-Condé dl' ,

,


137

Charolai.s , Princesse du Sang , Dame d 'Athis-sur-Orge de 1 743 à 1 760, doit toute sa magni l1 cence il la nature . En effet , de la pre­ mière terrasse du parc , la vue em brasse t oute la forêt de Sénart , depuis Corhei l j u squ ' il V i l leneu ve-Saint-G eorges ; l'n outre plu- ' � Jeu r s t errasses inférieures se s u ccè d e n t et mènent par des pentes dou ces il des parterres. bordés par un c a n a l e t la rivi èl'c d ' Orge . D n n s le château ct ses dép e n d ances sont établis les dortoirs ct tous les services de l ' Ecole ; des pavi llons provisoires abritent les classes , les étu des et les réf�ctoires ; et l 'ancienne Orangerie a été t r a n s f o r m é e en ateli ers munis d 'un excellent matériel . Dans le p arc , un stade de dimensions impressionnantes a été creusé ?t fl anc de coteau , tan dis que les terrasses in féritlures sont dotées de terra i n s de j eux et de sports . Ces premiers amériagements du château cl ' At h i s ne sont d ' ail-· l e m s q u e le prélud e des trav8UX grandioses qui doivent fa rre de . cette Ecole l 'un des p l u s grands .et d e s plu s modernes Conège� libres de France .

II. On

R.

SIMON .

LE C H ATEAU DE S A VIGNY a

dit d u

ch âteau

d e Savigny

terrible , u n abrégé d e l'impnsant.

qu 'i l était « une miniature du O n peut même ajouter qu 'i l très grand air, avant qu 'il M bomhardements d e cette der.

»

était fort p i t toresq u e et qu ' i l a v a i t Iftt gravement end ommagé par les nière guerI'l' . Sit u é il 20 km . d e Pàri s , c e beau m a n o i r moyenâgeux était en­ tou ré d ' u n p arc magnifi q u e , q u e traversait en enti er la petitl� l'i vière d 'Orge ,. sinueu se et charm a n t e , séparant du terrain plat les bois q u i montaient le coteau . A lI ssi ,. est-ce à j u ste t i tre qll (� notre Société - dont l ' un e des t â e h es pri n e Î pales est tJ (� contri buer d a n s la mesure du possible à la sauvegarde de nos mOn U IlH'nts - pensai t q u e lé château de, Savig n y - s u r - Orge pouvait prendre rang parmi les belles demen­ l'CS hist.oriques de l 'Ile.de-France., non seu lement en raison de son p a s s é , mai s surtout cie s a flère allure. Pendant. quelques mois , nous avons craint l e pire , c 'est-à-dir(' la démolition pure ct simple d e tout le bâtim ent ; ces craintet> sont. m a i n t. e n a n t diSSI pées , p u i s q u e , d e !}u i s le 3 JUIllet 1948 , ln purl i p d e l ' aneien dom a i n e de Madame Duparchv s it ué e SUI' l a rive gau ehe de l ' Orge , soit p r è s d e 2 � ha . , a ét é" a cqu is e .pal' le M i n i st ère de l ' Education N a l ionale pou r y r.on sf.rui re un Lycée

u l tram o d e rn e . .

D ' après les projets q u i sont actuellement en cours Il e réci l i sfI­ tioll , .le ehàteau sera I t extérieurement restauré dans s a forme tra-


1 38 ditionneHe et abriterait les services administratifs ; les bâtiment " scolaire s , pour l 'édification desquels il aurait été octroyé un crl�­ dit de 400 million s , seraient harmonieusement disposés dans 1f' parc . Pour la rentrée d ' octobre 1 949 , les clas s e s du nouvea'J Lycée de l 'Agglomération Juvisienne, Annexe du Lycée Lakanal de Pari s , seront provisoirement aménagées dans les Communs rl u château . J. J ANVIER.

ENTRE NOUS Distinctions honorifiques. - Par Arrêté du Ministre rI ,� l'Agriculture en date du 6 septembre 1 948 , M. Alp h onse ARBILLOT. Membre du Syndicat Agricole d e Corbeil , Membre du Tribunal paritaire des baux , ruraux de Longjumeau et de Versailles , Tré­ _sorier-Général et Membre fon d at eur de la Société d 'Etudes His to ­ riques d 'A this-Mons , a été élevé au grade de Chevali er dans l ' Or­ dre du Mérite Agricole . Nos compliments pOur cette distinction .bien méritée . RemerdemeDts. à M . P . BAlI_LIART et

Nous exprimons notre sincère gratitude au Chanoine ROLIN qui nous G�t obligeam­ ment prêtés les cli ch és de l ' église de Massy et du r.hMeflll d 'Athi s . -

IN M EMORI AM J osep1 BR UNEL 1 894 - 1948 '

Le 1 4 février 1 948 , notre Société fi été profondémen t éprouvée par la perte d 'un de ses Membres Fondateurs . M. Joseph BRUNEL , Maire-adjoint d 'Athis-Mons , C1.teva­ lier des Couronnes d ' Italie et. de Rou manie .

.

Particuli èrement intéressé au développement d 'une Société qui n e pouvait que conférer à notre chère Com ­ mune un prestige moral incontestable , M . BRUNEI, fu t l 'un de s principaux animateurs qui contribuèrent à l a mis e sur pied d u programme d u Cercle d 'Etudes His tori. ques et Géographiques d ' A this-Mons et de la Plaine de Longboyau et le premier , au sein du Conseil Mu nicipal . à attirer la bienveillante attention de n os édiles sur ses acti vités .

A sa veu ve et à son fils , qui con sacre t(IU S ses loisirs à la réali sation de ce programme , nou s expri mon s nos plu s sincères condol éance s .


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139

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IN MEMORIAM Abb� Jacques LASSAILL y 1883

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1948

Monsieur · l 'Abbé Jacques LASSAILLY , Curé d ' Ablon­ sur-Sei ne, Chevalier de la Légion d 'Honneur et Offici�r d ' Académie , s ' est éteint doucement le 30 Ncvembre 1 94tl . Mem bre de n otre Société dès sa fondation , il fut aussI l ' un des plus ardents à nous' encourager dans l ' accompli s . sement d e notre tâch e . Correspon dant d u Ministère de l ' Ed ucation N ationale et Membre de la Commission des Antiquités et Arts' -:t e Seine-et-Oise , M . l ' Abbé LASSAILL Y fut pendant d e lon­ gues années Président de la Société Historiqu e et Archéo­ logique du Vieil Argenteuil ; et huit autres groupements d 'études locales étaient fiers de le compter au nombre de leurs sociétaires . A t ous ceux qui l 'ont connu , il est inutile de rappeler qu 'une de ses plus grandes préoccupations fut l ' étude des faits et des choses du ' passé , Il se passionnait littéral e­ ment pour tom ce 'qui d e près ou de loin pouvait contrI­ buer à reha u sser le prestige de notre Pays : un document , une médaille , un tableau , une sépulture , tout était pour lui un� page de notre Histoire , dont il èherchait à faciliter la lecture . Connaissant l e s charges multiples qu 'il assumait mal ­ gré une santé ·léfaillante , notre Société hésita toujours à lui demanrler une étude sur tel ou tel point d ' histoir'l Iccale , pour lequel on le sav ait pourtant plus qualifié qU e t out autre ; mais les quelques rencontres qui nous furent ménagées avec J ' u hbé LASS A ILLY suffirent Il nous faire deviner quel précieux collaborateur nous nous étions assurés "al' un J'are bonhe u r . Tl partageait avec nous cette ardeur pour. la recherch':l , cette « joie de connaître » que Pierre Termier a l'hantée en d ' inoubliables pages . C ' est un grand ami que choix .

nous

perdons ,

un

ami d l�

Chanoine BOROT ,

Curé-Doyen de Juvisy Membre du Comi té d 'Honneur


A Travers Livres

et

Revues

8 . B AI LL l ART (Pau l) : Histoire de Massy (i'Jeine-et-Uise) . Un vol . in-8° de 1 56 p . avec 25 gravures et plans hors texte . Pari s , Ch. Poisson , 1 94 7 . Ecrit avec aisance e t tout l e charme d 'lllle érudition discrète , édité avec goût , ce beau volume , où une sobre évocation du pas�é fait parler les témoins des âges révolus et ranime les vieilles pierres, est une contribution de qualité à l 'étude des vieux villa ges de notre Plaine du Longboyau. 9 . Bulletin Folklorique d 'lle-de-France (N ° 2 d ' Avril-Juin 1 948) . Signalons en particulier un premier article de A. CA.ILLET sur Les Métiers Etampois de 1 8 5 8 à 1 900 (Cot . annuelle .-te 100 Frs : C. C. P. PARIS N° 241 2-01 a u nom de la Fédératio n Fol­

klorique d' lle-de-France .)

10. Bulletin de la Société historique e t archéologiqu e de­ Corbeil (53' année , 1 948 , 64 pages) . Principaux articles : A. GAI ,_ GNON, Un étrange mari : Philippe-A ugust e , Hoi de France . A. CAILLET , Le vitrail de saint Clément Il l ' église Notre-Uamé d 'Etampes . - D' P . B A ILUAHT , Hegards sur la naissance et la vie d 'un gros village de Seine-et-Oise : Mas sy.- G . EST OURN ET La maison de Massy et ses pierres tombales (1080-1467) . --­

11. BRUNEL (Louis) : A this-Mons et Juvisy, étude é conomi­ que et sociale de deux localités de la Banlieue Parisienne des origines jusqy ' à nos jours - L a gare de Juvisy : son histoire , son développement et son trafic (Mémoire de Géographie présenté '-'fi 1947 à la Faculté des Lettres de Paris pour l 'obtention du Diplô­ me d ' Etudes Supérieures de Géographie - Inédit) . Mme D . A u GIER , Institutrice

NOS PROCHAINS ARTICLES Abbé LAURENT et L. BRUNEL ' L ' église d 'A this-Mons , étude archéologiqu e . - M. LEROY : La fin tragique de F"oullon et de 8erthier de Sauv igny . - L. BRUNEL : Le Pont des Belles-I"an­ taines . - P . CSERY : Les A llemands à Villeneuve-le-Roi en 1870. _. J . JANVIER : L e maréchal Davout à Savigny . - L. BRUNEL : Histoire d ' un vieux Noël de chez nous . - V. CHAUDUN : La Forêt de Séquigny. - L . BRUNEL : La gare d A b lon . Dr P. BAILLlART : UnI? famille p rinci è re dans notre région. 1... BRUNEL : Aperçu du relief et de la s tructure de la Banlieue Parisienne Sud ( acc omp agné d 'un bloc-diagramme) . Ces articles , ainsi que divers autres, figureront dans notre Bulletin de 1 949. Retenez-le dès maintenant en adhérant à la Société. '


POUPINEL, Conseiller Général, Il Torfou.

.

�"'tlt

RAFFARD, à J. - RAFFAULT, Maire-A djoint de Juvisy.

RALITE, Dir. , et RATEAU, à A. - RING ENBACH , à Savi . gny. - ROBERT, à A . Secrétaire-fién. RODRIGUEZ, à A .

ROCHER ,

de

la

Mairie

de

�O

Juvisy. -

ROLIN (Chanoine), Superieur du Uollège Sain t-Uharles , à A . . .

ROIIIR Maire d ' A this-Mons.

SAVlGNY·SUR·ORCE (Ville de). Mill

SELM

77, place Madeleine, il Brunoy.

MM. SIMON 1 3 , rlle de la Cour-de- France, à A .

SOEUR, à A . - STAES, Maire-A djoint de Longjum e au.

M i l " SCHN E I DER, à Paris . - TANGUY, à A . - M. THI v I ER, à A THEREYZOL, à A. - T ERRU1N E , A rch. -Pal . , à Paris . '

M....

THOME.PATENOTRE Cons. de la République, Maire de Ram b ouillet.

TILLIER, p'rés. de la CR.P. d e Juvisy.

M " e . TOUZ�, Ins t . et TRILLE , Ins t . , à A. - M. THOUARS, à His M.

.

MM.

TldvENœ

(Dr) , 26, avenue de la République , à J.

BOISSE, à Draveil et Mme THOMAS, 'nst . à Ris. VACHE , à Corbeil. - VIG N A RD, à ,llaris . ·- VOLAND, à .1 . . et WINTER, 'à A .

VALLET M�ire-A djoint d '(i this-Mons , 145, Grande-Rue. M"e. YVON (A. et R.), 5, M.

rue

Edmond-Yvon, à A.

Z E ILLER, Membre de l 'Institu t , 8, rue du Vieux-Colom· bier, à Paris . Une dernière liste de Sociétaires paraîtra dans notre Bulletin nos Délégués n ' ayant pu nous com� om des Membres de leur Commune .

bNS IMPORTANTES Nous prions instamment nos adhé­ r, du rtceptloD d. c. BullellD. lion pour 1949 (Membre titulaire : Itr :300 Frs min.). Ils pourront soit élégués ou aux Membres Directeurs LEROY, Abbé LAURENT, SIMON , visy : MM. LAMARQ U E , Chanoiwi LAYG U E ) , soit employer les fOrlnu:= es Postaux ILoubl BRUNEL, 9, ru. d•• GrcntW.ra à A:THIS·MONS C. C. Paria 6056-19 ou ""C.rc:le d'Etude. Arch., JUst. .t Gtog. d'Atbla·MoDS, 1D1a. .aclr.... C. C. Parla 69"-92). Evitez l 'envoi de chèques bancaires , en raison du coût trop élevé des frais d 'encaissement et n 'oubliez pas d 'écrire très lisiblement vos noms, prénoms et adresses. MerCI d 'avance 1


t CORRESPONDANCE. ---; Par suite de l ' augmenta ion considé­ d� impossible désormais sera nous postaux, il tarifs des rable répondre à toute demande de renseignements qui ne sera poi nt. accompagnée d 'une en"eloppe timbrée. BULLETIN 1 9'9. - Le Bulletin unique de 1949 paraîtra pro· bablement au mois d'octobre et ser:a envoyé gratuitement par 1:\ poste aux nouveaux Sociétaires. APPEL DU SECRÉTARIAT. - Nous serions très reconnais­ sant aux personnes qui possèderaient des vieux documents, d 'a n­ ciennes publications, des estampes , cartes postales ou photos con · cernant notre région, de bien vouloir les communiquer à M . LoU Is BRuNEL : après avoir été transcrites ou photographiées, ces pièce.; seront rendues à leur propriétaire en parfait étal. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Les Sociétaires sont invités assister à l ' Assemblée Générale qui aura lieu II' Dimanche 13 Février, à 14 h. 30 précjses dans la Salle d es Fêtes de la Mairie Annexe (Rue Etienne-Lebeau, à Athis-Mons).

à

L 'ordre du jour sera le suivant : renouvellement statutaire partiel du Con!leil d 'Administration , désignàtion des Membres du Bureau pour 1949 et examen de questions diverses. PROPAGANDE. - Nous nous permettons de rappeler l a nécessité pour cbacun des Membres d e faire une acti"e propa­ gande en faveur de la Société, de ses activités et de son Bulletin. C 'est seulement à cette condition que nous parviendrons à sur­ monter les difficultés techniques et matérielles in hérentes à la situation économique actuelle. Songez au résultat que l ' on obtie n­ drait si seulement chacun de nos Soci étaires nous amenait u n nouvèl adhérent ! Si notre Bulletin vous intéresse e t s i vous dés I ­ rez qu'il devienne touj ours plus conséquent, c 'est ainsi que vous J agirez : ce sera le meilleur. moyen d'accroître nos possi bilités et d '! . nous aider à parfaire notre œuvre. 1

ADHÉREZ, ET FAITES ADHÉRER VOS ÀMIs !

.1

Imprimerie Nouvelle - Impasse du Palais

-

Creil.

J


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