Bulletin de la Société d'Études Historiques et Géographiques d'Athis-Mons- n°2 - Janvier 1948

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DEUXIEME ANNEE

)1;0 .) IŒ\TE THDIESTHIELI.E

JANVIER

1948

DE LA SOCIETE

d'Etudes Historiques et Géographîques d'ATHIS-MONS ET DE LA

PLAINE ùe LONGBOY AU RESEAU MEDIATHEQUE

BIBLIOTHEQUE ATHIS-MONS

aSUOT ÈQl

(91)

MU

1111111

*0006762*

SOMMAIRE:

La cultUI'C de la vigne et se" coulUlllc;, à Alhis­ ct Judsy. - Le Château de Sadgny ... sou;, la pioche. LEROY : l'n original d oublé ... d'un gaslronome, Grimod de Reynière. Scigneur de Villicrs-sur-Ol·ge. - L. LA\IAIIQUE: Cahier dL' Doléances d'Ablon. - .1. L.\YI;('E : Fêle;, ré"olu­ "il'y-Ghâlilloll. - n, Al (;IEIl : Bihlio!.(raphic régiona Il', LXEJ. :


A NOS SOC I ÉTAI R ES A NOS

LECTEURS

Six Illois <lpl'CS sa constitutiun Il'gale, malgrt:, des dilïiculLés lllati�ridles inhérelltes il la situation économique actuelle, au prix de démarches incessanks auprès des pouvoirs compétents, gràce à l'appui bit'nveillant et éclairé de hautes personnalités, notre Société a fait paraître en oe\ohre dp rn i pr son prelllipr RII/letin.

peul-ètre ll'méraire, quoique le La tentative était hardit" fascicule fül bit'n mince. Q uel al lait ètre l'accueil qui lui sl'rail réservi' par les habitants de llotre r égion ? .Xe s e rai e n t -i ls pas tentés tic c onsi d é re r qu'cn possl;dant quelque peu l'histoire tle Pari s la (;rand'ViHe ils connaissent celle Illl�n1P de nos "ilh's et vi l lage s du beau pays de 1'1Ie-de-Francp'? Or, COllllllP l'a si bien l llon t r é un éminent his[ol'ien conll'l1l­ por<lin, �1. Albert Petit (Revlle de Paris, 15 sept. HJ:H) dans 1IIH' étude slIr le li\"l'e dl' :\1. Pierre Bernus, l'lle-de-FJ'lIll('e -, « ("('si l'lle-tlf'-FJ'lIllCe lJu'il {/Jill cOIlnaÎtre, Elle l'l'si belll/('ollfi lIIoillS qu'on 111' fi O l1 l'tail fI' ('roi/'(', Elle est tians l'ombre de Pl/I'is, elle diS/Jarl/il dl/liS SOli l'ayonnemenl ('omllll' les petites p/ullèles //,(JjJ /'llfJj!I'IJch(>cs dll so/eil. J"I' r/i'ill/li /rJlll'ismc f'igI/IJI'e, les Parisiel/s elix-mêmes fa Il'llUe/'sen/ en ('(JI/fi de ve1l1.\. »

Xos

c on c i to y e ns ont 1ll0ntrl'. par leur elllpressement il devenir Il'cll'lIrs, qu'ils partageaicnt cetlt' opinion et qu'ils désiraient, eux aussi, mieux connaître le passl' de leur province pt dl' Jt'urs pl'Opl'l'S localitt,s, Ol! dl's voisilWS,

!lOS

:\ous nl' ]louvons que nous

ré,jouir

d'lin tel succès qui nous a Ill e ttr l' au p oin t l'n'U\Tl' d'ailll'urs hénéficii' d'llIJ concours de <1 l'ntreprise. Cl'Ill'-CÎ bonnes \'o!ontl's l'I d'un « dynamisme » qui ont .triolllphi' des circonstances contraires.

alllenés il pOllrsni\Te no t n effort et il '

C'est pourquoi, nous nOLIs faisons un jy\aisir de sailler l'appa­ rilioll dl' ('l' deuxième BlIlldin trilllt'striel. Dl' nOlllhn'ust's amé­ liOl'ations quant au fond et il la l'arille achèvl'l'(llll d'en faire, d'ici peu, un Ol'gane app r i' ei é d'étude, de documentation, dl' critiqul' et dl' \'lIlg<lrisatÎoll, digne de notre jelllW Soci':,ti, donl il l'si l'œll\Te l'xelusive, l i bre et désintéressée.

Que Ct' preIll i er HI/Ilelin de 1'�ll1nèe 1948 soit COlllllle J'expres­ sion dps souhaits et des vœux que 11011\ forlllolls pour il' hil'Il­ l'In' d l 'e s s or dl' toutes Il'S COIllIllIllJaul{'s locales dt' Ilotr!' petit t'oin d'lle-dl'-Fr;IIJCI'.

1"

RlII'I'all,

BJBLIOTHÈQUE MUN:CrPAlE ATHIS MONS

DIRECTE'.lR-FONDATECR

:

LaCIS

BRUNEL


LA CULTUR'E Dt LA VIGN E ET SES COUTUMES A ATliIS-MONS ET JUVISY Sur la vaste Plaine de L o n gb oyau , u.n mot ùomine la vie rurale de tHUS les ter-roirs jusque vers 1800 : celui de « blé ». désigl\lant alol's J'ensemble des céréales panifiables. En ce sens, cette plante {'ouvrait la p'lllsgrande pm'tie des terres laboura­ bles; certaines Parl'ûsses, comme Paray et 'Yis'Sous, étaient complètement cultivees en bled (1). 'Cette ;plaine, se déroulant dl' Yi'flejuif ù .Juvisy SIlI' tl'ois lieues de traverse, passait, en l'fret, pour fertile comme petite Beallss;e (2); et, lorsque Philippe de Commines revint avec celllx dll N)1} .pers le chasteall de Mont-le-Héry., i'l put contem­ pler à perte de vue les .chanzjJs pleins de bled::. et de febves el d'allt'res graÏ-nstrès fors, car le terrltoi'l'e 1} esteÏl bon (3). La supl'émaHe des céréales donnait au paysage agr a ir e de la Plaine de Longboyau LIlle uniformité inlinillle.nt plus grande qll'aujound'lwi,à laquelle participait la « Plaine Haute » d'Athis­ :'tIons et de ,hn-isy. li] en -était .de même pour la « Plaine Basse » (4), diteauss'i la « VaUbe », -e,ntre les prés de l'Orge ou du l\Iort�Hû et les rives de la Seine. . Prédomin:l11tes il peu près partout, les céréales n'occupaient point cependant, à ('lies seules, toutes les t e rr es , Outre les légumes, que l ' o la faisaÏi v,enir dans les jardins accompagnant chaque maison., la culture capitale au point de vue social étai� la vigf1e ,qui se partageait ks coteaux ayec de splendides parcs d'agrème;ntù la française. .••

_

ANCfiENNETÉ

DE LA

CULTURE DE LA VIGNE

Dès la fin du IV' siècle, la vigne prospérait aulour de Lutèce; ct, pe n dan t le haut ;\loYcn Age, sa présenee est atlestôe dans notre r é gio n par des témoignages nombreux et eoneordants. A Epinay-sur-Orge, les 'coteaux domiu'ant l'Orgc ct 'l'Y,'ctte étaicnt plantés ,cn vigncs depuis une ('poque fort reculée. Le Polyptyque d'IrminOll., faisant une description des hiens dl' l'Abbaye dt, Sa,int­ Gcrmain"dcs-Prl's à Epinay au sièc'lc -de Charlemagnc, nous appl"l'nd que 'ce monas'tèrc y ,possédait ('cn'! arpens de vigne qui poupoient pl'Odziire 850 muids de Din (5). A Thiais, la grande abbaye parisienne pO$s<'doi.t huif I/!'jlcns el demi ' de /}igne llolwelle, outre ·('ent t.ren�e··cillq flrpens de vieille vil/Ile (6). Au XIIe siècle, le Cartulail'c du :\Ionastèl'e de Longpont eite. à l'occa­ sion de la construction' de l'église dl' cc lieu, l'aumône faite pal' un certai He'l'hert d'Ab/ll1Il el sa femme Hodc'arde qui déposent sur

n

(1) LEHEUF (Abh,' J,'Hn), Tlisloil'e de III pille el de 10;'1 le dio!'!'",' de l'''rÎ,'

(P,aris,

Féchoz et I.dollZ'PY. 18X:1, in-HO), t. IY, pp. j:{ pt ;Jti. (2) ESTIEXXE (Charles), LI' Guide des Cilemins de Fl'ull(·,'. (paris, .Estienne, Li3:!, in-32), p. ï. _ (3) Cml}nXES (Philippe de), Jlhlloires, éd. de :\Iandl'ot (l'uTis, A. J'km'd !'1 fil.. , 1901-190:1, in-S'), t. II, p. :11. (4) .\utrefois, If's habHanfs dt's villages dont 1{> ({,l'roil' (·rnpi('..tait ;\ ]'1 foh sur la Plaint> dt' Lnngboyan (·t 'la vaoHt'(' d� .la S(\Îu/' parlulent ('vuranUTIt'nt de la « Pluinl' H�-ilttt· -», dl' lu « '�lon·tngnf" » -ct tif' la « Pl a i11l' Basse ». Ile 'nos JOllI's"'d�lnüs l'apparition des 'loth..'.;('<J1H'uts, l'{'S tt"t'Int's ont faid }l'lace à de llOllv,l'll('s déu(}]'ninations : Je « Platr'au », le « C()ltt�au » ("t le « Yal » (A:this-\'.. 11. (5) LEBEUF, Op. cil., IV, p. !SI ,,- 11)) Id., p. 4:W,


- 18l'autel de l'Oratoire un acte par lequel ils dOllnoient chaque année Zllt quosterech d e vin à prendre dans lellr vigne si t u é e dans la TOl/r­ n elle , ferre Saint-Nicolas-de-.Jzwisy (de Tzzrnella, in terra S. Nicolai de Givisiaco) (1). En 1231, le Prieur de :-Iotre-Dame-des-Champs, Seigneur de .JU\'isy, donne à bail 3 quartiers de vignes, sises dans le chantier Apl/d Sabu los , moyennant 6 de'niers de cens et 2 sols parisis pal'an (1). La plnpart des documents ancicns sont d'accol'd sur le fait qUe le vin d'Athis était fort estimé ..4zz reste, en p a rlant d'Athis... , il fa u E y comprendre l e climat de ilIolls qui e s t s n r l a Paroisse, et o ù l'Oll asszzre ql/e croit le meillenr v in , écrit l'Abbé Lcbeuf. C'est, du moins, ce que laisse supposer un Diplôme par lequel Hobert le Pieux (9961031) ct Hugues Capet, son père, énumèrent les biens qu'ils donnent à l'Abbaye de Saint-:\Iagloirc, en particulier: « ln comita tzz Parisiensi in Villa ql/e d icitnr Montizznl, nwnsus unI/s· a r a bil is t erme, CI/ni vin ea­ rum uberta te. » l�,lns tard, Louis VII le Jeune ( 1 1 37-1 180), renouvelant la donation de ses ancêtres à ce monastère, fait une mention semblable (2). Le' cru de Villenenve-Ie-Hoi était également réputé. Les Chartreux de Paris, de venus ... seigne urs, de Villen e u ve-le-Ro y (vers le milieu du xv" siècle) e urent attention d'y faire c u l ti v er les l'ignes et bien façonner le vin... Cllarles �'ll é tant venu dîner chez elll.' le 1 8 juillet 1484 11 trouva l e !Jin du cnz de cette terr e si bon e t si fi son goût que son prem i er Maitre d'h ôt e l eut o rdre d'en prendre llll m uid de blanc et Ill! de clairet, qll'il paya neuf li!Jres douze sols parisis. Guillaume Godefroy, écuyer, leur cédant en 1487 sa terre de Ma i l lard en Btie, proche le Plessis-Ausould, .. . exige a pareillement d'ellx... qu'ils lui envoyassent chaclln {ln, sa vie durant, .... trois nluids de vin de leur ('ru de Villenellve-le-Roy, s c a v oir deux de vin v ermeil e t un d e vin b l a nc (3). Les établissements ecclésiastiques, qui détenaient une grande partie du sol, jouèrent, à l'occasion, un rôle 'efficient dans 'la propagation d.e cette eulture, tant Ipour les besoins du culte que pour leur intérêt. Bien que l I e climat ne fût pas toujours très favorable aux vignobles (4), les religieux ct Jes seigneurs n'en continuèrent pas moins de planter quantité de vignes nouvelles avec des plants amenés de Bour�ogne ou de la région d'Ol'léans, car le transport des vins éloigné's était par trop coûteux. Cet essor fut particulièrement sensible' au début du XVI" siècle. En 1520, dan's la Paroisse d'Orly, on planle dl' .iol/r en jour !Jignes esdites t err e s, comme chacun see t (5).

EXTENSION ET RÉPARTITION DE LA VIGNE La Carte des Chasses, commencée en 1764 et terminée en 1807, nous donne une vue d'ensemble d es vignobles de la R égion P arisienne SOUs l'Ancien Hégime et établit que la vigne poussait sur presque tous les coteaux et mêm e sur certaines (·tendues p lanes . Rares étaient les communes qui nc fai saient p oint vendang e. Dans Ic Sud de Paris, son Heu d'élection sc situait aux alentours de la jonction de l'Orge ct de l'Yvette. Mais, les côtes lormées par la pente de la l o n g ue montagn e qui s'é tend de V il/ejuy ci .lcwisll pré­ s,entaient aussi une exposition des plus favorahlcs : ces ('(Îtes ainsi

- (2) Id., p. 41& - (3) Id .• pp. 12�J-'130. l'el igi,f' u x de SnÎnt-Gerluain-des-Prés avouent quo(' 1f·1I1' .... "jgnt·s de Fonte nay étaknt sujeHes a"", fortulles de !/ellées, gres/es et autre" I..\r"h. Xat., (1) LEBEt:F. Op. cil., IY, p. 412

·(4) Les

LL 1068). (5) Arch. �at., S 3l5A. L'ouvrage de

Mlle

Yvonn" BEZARD, sur 1.<1 pie rllrale

dans le sud de la ré ,ion parisienne de 1450 à 15/J{) (Paris, Fkmin-Dl,lof, 1929, ln-8°), nous d onne , .' cc sujet, quelqueB précisions d�un grand int�:ri·t. C�f'st ui nsi qU'PD 1;'}10 �I,a1hieu PaillHl'd, v oit ur l'C.r par tel'1't' , amène depuis Orléans JlIsques au lieu de C(lc!zan "ingt-cinq m illiers de plallt pour planl"r au dic! Cachan (p. 1 ;;3).


-19 disposées, et ayant leur aspect à l'Orient, ont inspiré d'y planter de la vigne, qui s'y est bien trouvée (1). A Juvisy, Athis ct :'lIons, près des bords de la Seine, la vigne occupait un site de choix Sur les V'C'l'sants cnsoleillés. Sa position sensiblement plus éIevéc lui assurait nne protection assez efficacc contre les gelées ct lcs brou�llards qui traînaient dans le fond dc la valléc et quc les pl'emiers rayons dc soleil vcnaient dissiper. En outre, la naturc même du sol, plus riche ct plus, variée que cdlc de la " Plaine lIaute » ou de' la « Plainc Bassc », par suite de la présencc de moellons dc cal­ cairc dc Brie glissant ùe long dc la pcnt,e ' , n'était pas une des moindl'es conditions prOlJlres il assurel' lc succès de cette cullure, délicatc par cxcellence.

L'éten du e respective d u vignoblc dans ëhacune des trois Paroisses nous est d onnée, pour la p é riode prérévolutionnaire, par les Procès-verbaux d'arpentage dres sés en 1785 (Juvisy) et 1786 (Athis et ;\'Ions) en vert u d'une Orùonnance de Mgr Ber­ thier de Sauvigny, Intendant dc l a Généralité de Paris, datéc lin 8 juin 1784 (2). Les Plans de l'Intendance traduisent grossièrement, pour toutes les Communautés rurales <le l'Election de Paris, lc résultat de ces levée aénérale, mesufa� et arpentage: très' inégaux au point de vue tcch­ nique', ils permettent pourtant de situer rapidcment lcs emplacements occupés par les diverses natures de culture, grâcc il des coulcurs légères, et de connaîtrc leur superficie cn perches, pieds el pouces locaux (3) inscrite dans un Tableau annexé aux dits PÜIIlS.

Surfaces occupées par les vignes et terres à vignes (4) en 1786 ---

Paroisses

---

�Ies. lO'Cale )Ics. de Hoy de 18 pk", --dt' 22 pieds --

01'-

e

::\Iesli l'P nH�trlq��_

Pourcentage Supprficj,e totale ------- par rapport à la sup·crfiperp('rarhI'Cheecht's p('nts eh es tar.('s ar es tar{'s ares rie totale -- - - - -

Juvisy . . . .

74-

{i6

,19

98

25

52

3H

95

7,46 %

Athis . .. . .

93

72

62

74

32

04

513

10

6,24 %

123

68

82

78

42

28

322

79

13,09 %

xIons

. . ...

. --

Sous k Premier Empire, vers 1811-1813, ces surfac'c's étaient sensi­ blement différentes, commc l'indique l'Etat de Sertions complétant nos prcmÏt'rs Plans Cadastraux. C'est. le vignoble de Juvisy qui accuse lIa !plus grande variation - près de 20 ha. en moins -- car la presque totalité 'en ('st rattachée au territoire de la Commune de Savigny-sur­ Orge. En cffet, lors de la rél < action des Cahiers de DoléaIlces, les habitants (1) LEHEUF, Op. cit., IV,. p. -139. (2) Arell. de S.-et-O., Juuis!! le :; nO 27) - Athis (C 4 n° 10) - ollans (C " 8;;). (3) .\v<JlII l'adoption uu système métrique, l'arpent était l'uuité d" mes u r e ngrnire; il sr divisait t'Il 100 p'erche s carrées. On distinp;uait 3 sot"(t�S d'arpoent : l'Arpent r/'Ordonnancp ou des eal/.r et foré/s, 'lui t'tait la Mesure de ROll (;)1 ar·r. 07); l'.tl'pent commlln (-12 an'" 21) t't l'.tl'pent de l'ads. composé de lO!} l""rch"" de 18 pieds de côté (31 "l'CS lR8ï). Celui-ci ét.. it, d{' hcaucoup, le plus utilisé; de rar"" localités., dont Morsang-'Sur-Orge, se SerYaÏ<'llt de j''\rpenl d'Ordonnanc{', (4) Par « 'U'rr-es à vignes », 011 entendHit }('s tprrps q ui � par !eul" .:>xposition ou la nature de leur 501, é ta ient aptes à la culture de ln vigne. nO


de· Sfivigny denHmdèl'cllt que le. territoire' de chaque pa'l'oisse soit tellement fixé qu'il ne puisse Se. nencontrer aucune' difficuU.é iO.rs de la .répal'tition des impôts : telle est à. notre égard,. Sil plaignent-Hs, celle que nous éprouvous, depuû' trois à quatre auné.es ave(l' J-uuisy, pœF la· faute dllzn Commissail'e (8ommissa.ire des' Im·positionsJ qui a distrait volontai.rement et à la· SOllicitation· des décimateurs de' Jlwisy 7 à 8eO arl'eJl.t,� de terre .. A pl'cmiène vue, iL semble que. cette demande ait. été injustifié <l, car IC.scantoll'S· dont i.l était qnestion fii'ent eonstam!­ ment partie illt"gralltc ·du terroir de Juvisy, Touj'ours est-il qll.e Savigny Qut ga:in fic cause;' et Juvisy se ,lit amputel';. non s-eulemeni d'une Im'ge pOlltion de « Plnine Ha.ut'C. », autour de la Ferme de Cham­ pagne, mais aussi d'une partie respectable- du coteau, de!puis. la. route de Fontainebleau jusqu'à ,l'actuelle TUC Stella approximativement, c'est-à-dire Ull'C superficie dc 125 ha, 70, Surfaces oeeupées par les vignes et te.rres à vign.es en, 1813 Vignes

! €.OillU1UUf'S

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5

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41

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4 7.

1

Terres

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67 .

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totale : Pou1'C·entage ares

pal' l'.apport à " la superficie total.'e

l'

---.-1.-----11,

30

2111

25

2,76 0/0

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5

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513

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9,08 0/0

31

[)

55

3-12

38

15',43.t;>ô

STRUCTURE AGRAIRE DES VIGNOBLES L.ss. propriétés Imlthtées: en vignes se Hrésentaümt générale­ ment sous deux aspects nettement distincts: d'une part, les. ilmm'en'Ses Clos, d'UR' seul tenant, inclus dans les parcs, sei'gneu­ l!ialtX ou da.ns les, grandes propriétés hourg�oises (1), d'autre ,.,art, les. pat'tics réservées aux. vignerons du pays qui avaient eomm;e. cnractréristiqpe essentielle d'litre' mOl'cefée5 a l'cxtrènre et cnSCl'l'éeSi cntre les parcs ct les domaines de plaisance. * **

Le vignoble di'Athis, quo.Lq.tw d'bne éten<fuc' relativemenf res­ treinte, étaU compri-s. entre le Fare de J lLvisy. et le. I?are- d'A"\fau� C0u:rt,. dans. les limittc5, que ce d.cr�.r 11 I.IUCOl'C ll-ujeucù'hui. E.orclé du:.. eôté de' he « l'l'aine Maute. » par, la, l! al/Il de ,LulJù", à. AtHis, appelée vulgaircmentle Chemill des l'ialles (averiue Jules-Vallès), il s'arrêtait vcrs le has du coteau aux deux p"és communaux de· la· Muette ct de Prêne qui IOllgcaient l'Orge ct étaient sépa.rés l'un de' l'autre (1), k.Ju,... isy .. le Clos. <le, '[,Ile G;"I:v[\i" couvra.it sensibllnlltmt la. ma,itotl1'epa'rbie diu; P.anc lIlunicipal (\Je Hd-FonlnÏIw, A Athi •• le Vfmwillc dt.4..r/allgow', haptisé ap:rits_ la- Ré�Htlll.tion PaIte d'.-t:.vuuconrt. faisait pnntie du' ùOln.ain(" 'seigllE'u:ritl,l; à: Mons, le CLos dl. Fi", ri,,· 1Il'étiglty, dénomme ",Uédeullrm-ent Cl!o,� Perrol<, du nom' d,"un dl' S'Os, propriétaires d'uvant, la Ui('Y.OI1l1tiOIl', et: d-e' no& jPlU'S I;;l,OR Pero:ul1. à hl su.lb> ,Furw fani" dl'()�·thog1'",,)h" t'aite pai' UJl co))Ï>.te;. étaU' sé'pan, du' l'lll'C fi' A/Ms, attenunt au Châle·lu, pal' la /lue/le des Velu::-l'urcs, rneL'le,. d'itn .aussi, FElltr.P' J)CLLT.·Purcs,. a, étoé' incorpot'ée vers la nu dtl XUi.e la propriéié de la: Famille de. Coui'Ct!L

d·ans

Cette

siècle


- 21par le mO\lJlin banal du seigneur (\'.\this. En 1772, il était divisé en 714 parccJ.Ies Cl); en 1813, ce nombre ét ait encoœ plus élevé, puisque la Sect i on D du Plan Cadastral représentait 870 parcelles. CeUes-ci, dont la plupart l'taient larges de 5 il 10 mètres ct longues de 20 il 40 mètres à peine, s'étiraicnt dans le sens de la pl, us grande p e11 t e ct étaient groupées au sein de di d sions plus ;:;randes, appelées « cli­ mats », « ·cantons » et plus fréquemment « chantiers»; cha'cun de' ces « chantiers:I> avait son nom propre et ils constituaient, au sens du Cadastre, des « lieux-dits "'. auxquels on accédait par une foule d'agréa­ bles petits sentiers venant sc' g"cffcr il angle droit sur le Chemin du Grand Rii (Chemin, dc Grand Hû) d sur le Chemin du Moulin à Athis (Chemin de la Forge) qui coupaient"les \"Ïgncs de haut en bas. Lieux-dits vignobles d'Athis

(2)

Les Trois O rmes'!: , le's :\Ulons (les :\Iillons*), le Pàrcau (les Par­ reaux*), Je Pitouré {le Pitourai, les J>itourées*). - Les Rossignols.! (les Rossignaux) ct les F o urni er s "'-, les Blaucs-Manteaux', les Pan dans, les Merizaies (les :\Ierisaie's*), le �avet, :\locque-BouteilIe (Moc-Bouteil, Moc-Bouteille*-), ,le Grand-Rû (le Grao'-Hü), Saint-Denis', le Boureau*. - ,Les Baillards", Jes Saulsaycs' (Saulsa,Ve HoyaI), Orgeval*-. - Jean Bouille·. et la Chaise'. Trou-Ia-Vacht··, Bel·tault*-, la Déballé, TaiHe­ Fer", l'Echaudé'',, les Cloys (les Cloiiis, les Clonys·). - Les GenèvI'Cs dit Genièvres·, ,le Pont-de-l'Arche.!, Dessus-dc-Préne' (Sus-Préne) (3),

Les vignes de Moqs s'étendaient du Clos Perrot jusqu'aux limites de Villeneuve-le-Roi et d'Ablon.

Elles débordaient sur la « Plaine' Haute l>, au delà du Chemin de Mons à Villeneuve-le-Roy, couvrant les « chantiers :1> suivants: la Rougettc*, ,le Trou Dagobert'!:, la Petite "lusse (la Petite Muse"), la Croix-de-Feu' et les Petits-Orillars, Fleury ou- Tudevilain ou Broutin {les Broutins'!:). Lieux-dits' vignobles de Mons Le Clos (seigneurial, dépendant de la Ferme seigneuria,le de :\Ions), l'Egvpt'c*, Bout-de-Mons et Bord-de-Ville, l'Orme de' Carême-prenant, les' Perreux (les Pareux *) . - Sous-le-Huet, Sous-le-Clos (seigneurial), Carneaux (les Carneaux*) et Caillet, Grippet, la Fontaine GarneUc*, Binfosse, Terriers (les Tcrriel's*) et Graviers. �Iignote dit Gratecoc'l, la Plàtrière, Dame Agnès. le �Ierizicr ou la :\Iarnièn'. - Quatre'-Voyes (les 4 Voies'), :\Iur Blanc, Isle-aux-:\Iousses et �llI're-dc-l\Iousse (hl :\Iare*), Blanc-fossé (les B1ancs-foss�s'), BiLlery (les BiUeris*-), le Poi­ ri er-au-Moine, Lavaloir, les Celestins· ou Clos d'Ablon'. - Gaudrée, Bourcellc, AucÏs, les Ca,]:lbres·. - Chauchis (les Chachis*), Huarts,

.(1) Pla",

Arch. Cam. c!'.Uhis-:\!ons, Plqn du vignoble d'Athis, Carte l'Il" (d'un (;énéral, dispal'll d" 'a Mairie depuis la Libération), le/.lé ell 1772, li .l'échelle de 30 peJ'ches et 18 p ie ds cIlUcune.

(2) Les lieux-dits ma l'qués d'un astérisque sont CCliX des Plans Cadastrall."; mais� on ]('s re-trouvp" plus ou nloin.s déformés sur Jf>S plans anci{'ns. Au contraire, It's dtin01l1iI1"ations enfermées entre c.rochl"ts ne figurent que s·ur k5

Plans Cadastrallx. (3) a) Arch. dm!. I!'cHbi,s-:\Ians,

Plan du vignoble d',Hhis. Carte

l'Il".

b.\ ,\reh. �a'L, � II, nO 36 (S.-et-O.) Plan Général du T,'rroir rj'Atllis-sI!r­ O"ge, (wec une partie des Terroil's de ,llons et Savigny .. . , dont les /imittes du Terroil' d 'A th is tl'ave(' les alltl·(,.� 1'l!Troirs est distinguée par une enceinte rOllge, par OlHudc Roux, Al'jH'l1tclll' pt Géagraphe,.1750.

cl Arch. de S.-{,t-O., Plan Cadastml d'Athis, terminé le CnoPPI:'\ et SorcHARD.

25 ao lll 1815, pur


- 22 -� l'l'l' Ch a mbly et Ch c rmandeau (les GeJ:Inandaux-*-), Blanc - f oss é et RetaiLle (la Retaille"), [les Avas*J, N oble -Terre , Prés le Poi r ic r- au �Ioinc, la Croix d'Ablon ( 1). '

Q uant au vignoble

de .Juvisy,

i l comprenait

presque

­

to u t le

P ar c de Bel-Fontaine, ainsi que les coteaux actuels de Sa vign y jusqu'au Sentier de la Rllelle Malingre (à pcutprès au ni v ea u de la Huc Stel'la). Sur les pente s douces, annonçant ,la fin du « pllate a u » , il accaparait les lieux-dits: la \'igne-des-Champs*, les Deux-Croix'. - Sur.-Ic­ (; ran d-T errier*, Sur-l'OI me-au-�Iessier', Sur-l a - Croix -J osst'lin*, le;; Cailles' . Après a v oi r traversé ,la roye de Frenzenteall à SalJigny ( A venue' de F r olll e nteau ), on ]louvait a dmirer les ceps se pressan t l'n rangs serrés sur les v ersants dominant la pe tite ri v i è re d ' O rge , q ui s e rpent ait au milieu des pl' é s enlre deux bo rdur es de saul es ct de peupl ier s , Des sources nombreuses, débouchant au nÏ\'eau des marnes vertes, lais­ saient cou l er leurs eaux limpides j u s qu'a ux s plendi d es p âtu ra g es du �Ial'ais -pour- Dieu et mettaient une not e de gaieté dans cc paysage déjà si accueillant: le BaYÎIl du Fonceau, la Fo nt a i ne Péteuse. la Fontaine la Roche, la Font a ine Hernier, la Fo ntain e d'Artelet, la Fon­ taine au Prêtre ct, l'nfin, 1a source d'eau lJilJe alimentant ,la Font ai n e publique de Juvis y (2).

Lieux-dits vignobles de

Juvisy

Les Sablons, l e Troll-Herbou*, la Croix-Josscl'in et la Bragart!e, [G rande Borne-!'-J, [le Puits"], les Renards', les Grands-Terriers, lIa Cerisaye de Vi l l eneu v e' ] , le Gran d - O rm e * ct J'Orme-au-Messiel'. La Fontaine-au-Prêtre, ·la Heine. - La �Iagu ienne *-, [les Mu rg e rs *l , la Garenne-de-Hheims (la Gai"c'l1ne-de-Heins*), lia Charonne*], le Colombier-!'-, les JardiI,ls d'Artelef, - les Paradis·, la Fontaine-H e rn i er *, la Fontaine-Péteuse', lIe Fon c eau * ] . - Haut-Judas-!'- et B as -Judas (les Judas"'), le Marais-pou l'-Dieu (Au Dessus-du-Marais-Parais*) (3).

Le nombre des propriét a ires -était égrulement élevé, puis qu'en 1813 At his-su r- O r gc 134 propI'iétaircs de v ignes et terres à

i l Y av ai t à

(1) a) Arch. Xat., X I, Il" ,I� (S.-Pi-O.), Plan de let Terre et Seignende de lIons-sur-Orge et Abloll-sur-Seille, apparter",nt li JIessie urs du Chapitre de l'Eglise de Paris, de VIL1.>:O, 169:1. b) Arch. de S.-et-O., Plan Cadastral de ;lIons (réuni li Athis en 181;), terminé le 28 nULrs 181:!, par LElwy et ,CHOPPIN. Le vignoble d" )lo11s était partagé obliqucn\('nt pal' Il' Chemin de Mons il Ablon, d it aussi Chemin de III J/ontagne d'Ablon; C'('st .sU.J" ce rhelnin que venuit aboutir le Sentier de la Cour des IAèures.

(2) Des conduites am('lwknt 1<-s érOlrlemellts d,c c,ctte source, sit'uée dans Une pit'ce d·c t'el"re uFPPlt'·f' « le Plnt-de-FarIne », jusqu'à la fontaine puhli<lue' de .ruvisy. Cene-ci se trou,",,;t l'ri's rie la Croix, dans le ('arurou r de 1" G/'{{ n de­ Hue (Grand,e-Rue) et de celle allunt li !'Eglise (Rue du DQcteur Vinot).

(3) a) Arch. Xat., ?\ III, nO l:!-! (S.-ct-O.). Ca'rte du Terroir de .Tuvj.sy-su.r­ Orge avant le détournement, en 1ï28, de la n(mte de Fontaineblean hors du village. - b) Arch. de S.-ct-O., Plan Cadastral de JUl1isy, terminé le 20 août 1811, par 'LEROY et CIIOI']>]�. lA"s li(�n'x-dHs ÎlupriInés f'1l itU!1iqut's sont actu'<'lleI�1{>nt sur le territoire de JEvhy. c) Arch. de S.-ct-O., Pla11 Cadastral de Sal1igny-Slll'-Orge, taminé 1" 10 juillet 1811, pal' L>:HOY "t CIiOPPIN.


vignes sur un total de 196 (68 %). Cette propodion était de 149 sur 206 il Mons-sur-Orge (72 %), 'pour tomber il 20' sur 108 il Judsy (1 8 '/0).

La c'dssification des propriétés cultivées en vignes (ou aptes il l'étre), 11011 moins intéressante. Le tableau d-dessous établit que œs propri-étés, en majorité, étaient extrêmement petites, la p l u p art du temps de 0 il 30 arcs.

suivant leur ,grandeur, est

N OMBRE

SUPERFICIES -

11

0 10 20 30 40 50 60 70 80

à à

à

à à à à à à

90 à

100 à 150 à

10 20 30 40 50 60 70 80 90 10 0 150 200

a. a.

a. a. a. a. a. a. a.

a. a. a.

Au-dessus d e 2 ha.

ATHIS

11

52 24

:\loNS

1 i �

8

12 5 2 3 5

1

1

!

1 1

3 4 2

------

.!t:VISY !} -1 :.!

1 1

11 8 3 4 3

5

1

PROPRIJ-:Ti:s

64 24 14

18

1 6

DES

2 1

1

1

1

(1)

Le plus gros prolpriétaire de vignes des trois Commuues l-tait, sans conteste, :M. �Iichel Sc'rres de Prat, bourgeois d'Athis et propriétaire du Chàtean, qU'i, ave c ses vignobles dn Parc d'Athis (3 ha. (7), du Parc d'Avaucourt (8 ha. 69) ct du Clos Penot (8 ha . 60). totalisait près de 21 hectares. Par oppos ition aux « clos », les propriétés paysannes l'taic'nt com­ posé , es d'uue infinité de parcelles minuscule's, éparpillées dan s les différents lieux-dits vignobles du finagc'. C'est ainsi que Louis-èllïcolas Hédiard le Gendre, l'un des plus importants viguE'rons d'Athis pn 181:l, p o s sédait 75 a . 35 de vignes et 27 a. 55 dl' ll'rres à vigncs répartis entre 28 parcelles dont lia plus petite mesurait 1 a. 10 (dans le « chan­ tier » des Saulsayes) ct la plus gra n de 10 arcs (les Parreaux). Enfin, alors que ks Athégiens (2) détenaient 19 ha. de vignC's il Mons, les Monsois en 'poss('daient 6 ha. 29 sur Athis. Cct encla/lement réci­ proqlle des propriétés, qui était un fait particulièrement 'caractéristique sur l'étendue des deux terroirs, devait amcner l'Administration Supé­ rieure à. réunir ces Communes, territorialement et ci"ilement, lc 5 août 18 17.

CONDITION DES VIGNERONS ET MODE D'EXPLOITATION A l'époque, bien que la façon n'exigeât d'autres instruments que la houe et le bras du vigneron, la c u lt u re de la vigne deman­ dait cependant de nombreux soins qui étaient d onnés avec am o u r par les paysans. (1) DI' )Ionttessuy Au>\us!e, :bou rgeois de Paris, n,-ait 1 hn 71 de vign e s dans l.e Parc de .Juvisy, autour de la pièc'e d'eau principalt', (2) Il !.\! ut InentiOIl'I�t�r }('S nOU1S de que.tqu(·s grandps f'alnillps vigneronnt'S d'Athis et d,e :.\Ions : L,'chaHle!, )h'nager, '[oinl'au, :'\are't, Houx, Coutant, Cuvillier, D ela nou e , Hédiard, .Louvet.


- 24 -

Qu.al1d,

clI! rep,'enait de façonner les vignes, on deva it l e s l abourer avant le' l�r m a rs, les biner ava n t la Fète de la Magdelaine et les rebi11er, o u faire u n trois,iim e labour a v a n t vendanges. II �tait enjoint expressément, à ceux qui temtÏellt des vignes à l'cnte Oll à loyer, de faire des pro v ins (c'est-à-dire de coucher des rameaux c n terre, pour donne r de s j e u n es pou sses) tous les ans, de les bien taire labo urer et tailler dan s les temps c o n v e n a b l e s , s c a v o ir les (léchausser, tailler, maTrer (1) e t asserter dans le 15" jour d'Avril, et le s b in e r eH May. Le nombre d e s 1H'o\"ins était fi xé d'avance, souvent à quatre cents p a r arp ent. Pour que la vignc dol'. n ftt d es rend cme'n t s quelque peu supérieurs à l a moyenne, i l fallait la fumer abondamment avec des {yans (fumier ll atnreJ) ; on y apport a i t a u ssi d e s te rraig e s . Ver s ,l e m ili e u du xv' s iè cle, P i eTre P o ignant, con s e i ne r ct maître des re q u êt e s ordin aires de J'Hâtel, se i g n e u r d'Ath i s c t d e Lo uan s, avait l'h abitude de s 'in t é ­ res s e r de t r è s p r è s à tou t ce q u i touchait à ses vignes. U n e c er ta i ne 011

d e m o i s el l e , s a f e m m e p ro h a b le m en t , s e rendait fré q u e mmen t d a n s c e s 1 0 c aH t é s . E l l e surv e i l l a it tou s l e s t ra v a u x d e s c h a m p s ct f a i s a it jlorter, en sa p r é s e nce, l e s éc h atl a s et l e s f u m i er s d a n s l e s v ignes : « Item li .JelulIl R e g n on � Il r les c h e rillges taIl t d'eseh a l las com m e de fiall s e t t e rres , m cn é.� ès lI i Tl rJTl e s par co m m a n d e m e n t de m adiie dem o i ­ s e l le e t ell sa p r ésent"! » (2 ) ,

I l est c u r i e u x d e r c m arquc r que, dans l e milieu rural a n cie n d e s Paro i sses de la P l a i n e de L o n gboyau, et surtout à Athis et :\lons, la populaH o n était composée presq u ' e n totalité de

vignerons

(3) .

Pourtant, cette l'li lt llI'C' é t a it p é n i b le et aléatoire. Les lIignerons s o n t JII oins a isés q ll e l e s alltres agric u l te u r s , soul i gn e le C a h ier de Do léance s dc Chamal'andc. Ils SOll t en y é n éral très m (!lais�s, parce q u'ils m e t ten t IOli t , l e u r t e m p s li nd l iL'er l e llrs v ign e s et q u e III m o i t i é des réc o lte s ,"Hlt o rdinairem e n t p e ll trll c t ll e ll s e � . Et, en e lIet, 'ils tombaient dans l a m i s è r e l a 'plus com p l è t e, d è s q u ' i ls sub i s s a i e n t une série de mau­ va i s e s récoltes. La p l u p a rt éta ient ob l i g é s , pour v i v r e ; de rechercher d a n s un p et i t comm erce des res s o u r c e s d'flppoint : ils ét�üel1t c a ba­ retiers, a u b e rg i s t e s , bouch ers, c h a h'c u i f i ers, a rtisans.

Qnant au mod e d ' exp l o i t a t i o n , il était très v a r i a b l e . A côt é des p e t ite s prop r i é t é s p a y s a n n e s , où rC'gn a it touj ours ,l e faire-valoir direct, l e s s e i g n e u r s v a i l la ie n t coura m m e n t l e urs vign e s e n cens i v c .

LES GARDES-MESSIERS t'n e pre uve de l ' i m p o r t a n c e q u ' a v a i t c e t t e cult u re d a n s la H é g i o n P a risi e n n e é t a i t l 'att e n t i o n part i cu li ère qu' o n accordait ù l ' organ isatio n de l a p ol i c e des vignes. L o r s q u e l a s a i s o n de l a m aturi t é d e s raisins a p proch a i t , i l é t a i t c- v ident q u e l a ,g a rde de s \' i gnes d evena i t h i e n p l u s d i ffi c ile que d ans le r e s te d e l ' a n u'éc : d ' u n e p a r t , !a s i t u atio n l a p l u s fréqu e n t e du " ig n o b l e l o i n d u vHl a ge, sou\'ent ,Je long des grands che m i n s , dc- l'autre,

(1) Dans certa i n es provinces, m (l rrcr sj'gnifi a it la b o u re!' (w ee III hOlle (houer) . Q ll �l l) (l le s vign e r o n s d ' A l 1 v ergne t ravai l l a ie n t d a n s }t'S c h alu p s , le .I) remi{�r q u i �l p e re c Y a i t h� c o u clH'r ù u !So lt'il frappait s u r s a 111(ll'1'l' ayt' C u ne pÎ<'l"re pourr a n n o n c e r la fi n d·l' lu j o u rné·p . Lrs a u t r e s l u i r é p o nd a i ent ','11 a e c onl p l i s sant le ' n l èllH� gels te, ee q u i faü• a . it u n fort · g r a n d b r u it . D ' o ù " h A It:: l e tHot français t i n tamal're , pour tinte ta marre , (2) A rch de S , -et- O , . R 9 6 7 , Compte de G u il l a u m e de Saulx, procureur el rt'cepveur d'A, tlI i s-,wr-Orge c l de Louens pour . . . .lIe Poignant, conseiller du /loi "" 1495, (3) En l'An IX, u n v i n a i g r i e r , Jean Petit, éllrit étab l i " A t h i s .


- 25 la vue réjQui s sa llte et l e g oût exq u i s d e s raisins, étaient des attl'ait s si pu i s sa n t s O'p p o s,és à la nat ure h u m a i n e s i fai b l e , q u ' i l était n é c e s ­ saire de prendre d e grandes précautio n s pe ndant que l que t emps , C'est pour ce motif que, dans tous le s pays de vignobles, on choisissait chaque an née, sur la fin de l'été, un certain nombre d'hommes. de confianc e , pour veiller sur les vi!J,nes et à la conservation de [e Ul'S j'rllits : c'étaient les gardes�messiel'S ( 1 ) . L'Article XIII d'un Hèglement de Police de l a Moyenne e t Basse Justice d e, Juvisy-sur-Orge, e n date d u 22 décembre 1 7 30, posait pour pri n cipe que les habitans seront tenllS de s'assem­ bler tOIlS [es ans CIl la manière a c c o utumée et dans [es s ais o n s ordinaires, pour désigner les gardes des vignes, car c' éta it là un u s age établi d épuis longtemps par la Coutume (2) . Ce t u s age aait fort an c i e n , puisque l e s Roma i n s ' n om m a ient déj it SaltuaIÏa chargés de la surv e i llanc e de t o n s l e s fruits de l u cam pagne. C o n traire m e n t au ,g a r d e champêtre, d o n t l a mis s ion consistait à su rv,ciU er l'en s e m b l e du t e rr o i r d ' u n e f a ç o n p erma n e n t e , l es Inc s s iers étaient d e s ,garde's t e m poraires qui n e s 'occupaient g é n éralcm ent qu e des vi gnes ('t n"ex('rça i e n t l eurs fonctions qU e pend ant cinq mois de ' l'année> au plus, deJlu i � mai (lorsque la vign'C est en bourgeon s) j u s ­ qu'au , début d'octobre (Hn , d e s vendangcs) , Leur n omination, minu­ t ieusement réf(Ié c dc t emps i m m émorial par l es Ordonnances générales, de chaque P a r o i s s e et dûment enre'f(istrée s u r l e s act e s parcheminés des greffes, con st ituait un gra n d évé n c m C'nt dans l a vie des, C ommu­ nautés rurales, alors 'lu e l e choix c t l e t ra va i l d u f( u r cle cha mp,être p a s s :t Îl"nt Ie pl u s souvent i naperçu s. des

A.

-

NOMI:>iATIO X PAR L'ASS EMBLÉE GÉNÉRALE

DES

VIGXER O X S .

A l 'origine, ,] (' 5 vigner o n s étaicnt, s e mbl e-t-il, messiers à tour dc La garde d u r a i t v ingt-quatre heure s ; c elle-ci termin ée, l e mess ier rem e t ! ait l ' i n s i g n e de son autorité à son p l u s proch e v o i s i n e t chacun pren a i t a i n'si son tour, Pal' la s u i t e , les mc's s i crs fur e n t d é s ig n é s pour le tems el espace d'nne an n é e . Leur n o mbre dép e n d a it naturell e m ent d u t (' rrit oire il sun'ciller. _\ A t h is et Mon s, de ux g al'd es-mes siers é t a i ent ù � s igné s dans une A s s e m bl é e g é n é ral e des d g n eron s ; à Juv i s y, un s e u l m e s s i e r suffisait p o u r effect u e r cc ü':l\' a i l . Vers la fi n a o ût-début sept emb re, l e dimanche ou b i e n u n j ou r de f ê t e (Sa int-R och) , iss ü e de la gran d e m esse paroiss ial e céléhréc e n J ' Ef( l i s c S a i n t-X ico l a s de .Ju v i s y , l e s hn b i t a n t s s e r a s s e m b l a i e n t a u son de l a d o c h e ù l' effe t d ' é l ire les messiers pour garder les fru ils de vign e et t o u s a u tres fru i ts pendan ts par les r a c i n e s d l! territoire de ce lie u , ainsy q u ' il est d' usage, Après avo it' conf{,r� entre e u x , u n homlll'c ét ait finalement cho i s i à l'unanimité on il la pluralité des suffrag.e s, <.... A t h i s-sur-Orge, c et t e a s sembl é e s c' réunissa it e n fin i ui n , li u n e h e u re < i e r e l e v é e , issii s l'awl iance des a s s i s e s dan s ll/I e des slllies du château, et le B a i l l y rec u e i l l a it lui-m<\me l e s v o i x il c e t clIet. C l' s élect i o n s n'étaient ,d'ai,]jeur'S Œlas arb itraires, parce nu'un rou­ l e me n t , é t a b l i d e IOll f(ue d a t e d a n s la Paroisse," proposait d'avance cert a i n s noms a u choix des h a b it a nt s , de t d le' s o r t e que c h a q u e YÎf(ue­ l'On n e r é m p l i s s a i t cette obl igation que Lous les dix o u (Iu i n z e a n's . Pour (lu'e èl if( ibJ.c, il f a l l a i t avo i r a u m o i n s 1 8 a n s , l'tre capable, d i l ige n t , a voir la rép u t a t ion de gens de bien e t de prob it é ; les yf!n s

rôle.

(1 ) Dn l a t i n m r s .... is :---= lu o i s s O H . On l e s a p l) e ! a i t a u s s i ljorde S - U l'l'dll l'iel"s ou garde-s-Yf! iynag,,, , (2} Arch. d(' S . - e l-D " Re yisll'e d" flreffe de la Pl'r l>ù l é de .T!wisfI-slZr-Orye (Série B) . La Coutume duit U l l d roit (�{abH p u r un l ong us a ge d u COll S f' ntclnent dC! IJenple ; I l' q u d lI s-age .' l a i t 1 .. fon delll,'nl d t' lu C outume et " " a it force de

101.,


- 2 6 -de llI wl /> II i" e rép u ta t ion et s u r t o u t l es ivrognes en é t a ien t irrém édia­ b lem en t " ,l'd 1 l s , L,' l'du s d" particip e r il la n o m i nation ,d e s me's siers pouvait e ntraî ner de g r a v e s s a n c t i o n s d c l a p a rt du repré s e n t a n t du seigneur. C'est cc q u i :llT h':! l e 2 1 j u in 1 78 1 à A n t o i ne Lceh a l l i c r et Charles M o i n ea u , t ou s deux y i g n e r o n s à Athis, a t ten d u q u e le d i t L e c h a l l i e r n ' a v o u l u d o n n e r S i l pO i,l' p o u r n o m m e r les m essie rs, q uo i q u e in terp ellé d e l e faire par I ruis l o i s consécll tives ; e t q ll e le dit Ch arles Moineau NO ll S a répondu d'I/lle m an ière d é riso ire l o r s de l'in terpe llation à l u y fa ite p o u r la dile n om in a t i o n , c e qui es t u n despect li justice : l 'un est c o n d a m n é à Il l i vre s d ' a m e nd e et l ' autre il 12 livres, avec deffe n s e d e pl u s à l' a pc n i r récit iv er, so u .� t e l le p l u s grande p e i n e q u ' i l appartiendra.

B.

,-

nu

A C C E PTATI O N

S EH �1 E � T

ET

DE

LA

C O M ;\U S S I O N

RÉCEP T I O N

DU

BAT O :>!

DE

MES S I E R ,

DE

ME,S S IEB.

P B E S TAT I O N '

rne' fois nommés , le s nouveaux m essiers comparaissaient devant le .Juge de la Paroisse qu'ils mettaient officielleme nt au courant d l' leur élection. I l s p ré t a i c lJ t a u s sitôt l e s e rm e n t e n tel cas requ is, p a r lequel ils pro m e tta Ï e n t e l j uraient séparément de bien fidèlem e n t et en le u r am I' et co n s cience s'ac q u itter des d i tes comm iss i o n s fi eux enjo in te s . . :\I a i s la pre s t a t ion du serment n ' i m p l iquait p a s touj ours l'accep­ t a t i o n d " la c o m m i s s i o n d e m e s s ier. D e toute évide n c e, u n arti san p o s s é d a n t des \"Ï !(nes et, d e c e fait, obligé à être' me s sier lors nuc s o n t o u r '� t a i t n' n u , n e pouvait remI�l i r c e t t e ch arge s a n s', n é glli g er s o n propre tra v a i l ; i l é t a i t a l o r s perm is d e choisir un remplaça n t qui ex'e rça i t l u d it ,> fonc ti o n à la place du véritable titulaire, si le Magi strat le .iu.� eait il p r o p o s . Ce fut le cas, le 26 août 1 7 3 3 , de Michel Hegnau I t , serru d e r dl'l n c u rant il .J uvisy, q u i rem o n tre, a p r è s a v o i r prêté s ermen t , q U e s a proJ'ession d e serrurier n e l U Il p e u l' pas perm e t tre d e pou voir garde r les v ia n es et lIign o b l e s d e la presen te an n ée , a t t e n d u q u ' i l tra­ lIa ille po u r p l u s ie u rs gros s e ig n e u rs et prie l e Prévôt de v o u lo i r rece­ v o i r fi sa place la pers o n n e d e Pierre Delallnall le Je u n e . La re'qu ête a y a n t él<, ad lll i s (', 1 (' remplaçant prête ,éga,l e ment l e serme n t . A v a n t d ' a l l e r lIa c q ller à s a n o uv ell e occupati o n , il lui é t a i t rem i s è.� nl I1 iJl.� I t, b â l o n d e m e s s ier qu'il devait p o r t e r li comp ter d u j o u r de sa n o m i n a t ioll j u s q u ' e n fin des v en danges . A cett e date, i l devait reme t t re Cl' bàton s a in e t e n t ier, sinon et faute de ce, d 'en d o n n e r u n bon" e t ' rece,'able à le u rs dépens.

A ,\ t h i s - s ur-Orge, l e s g ardes-verduriers é t a i e n t a u torisés à bâ to/l lerri O ll h a l l e b a rde, pOUl' la deftense de le u r personn e . LES

C.

FONCTIONS

DU

p or t e r

M E S S IE R .

Le s lIl l' s siers avaient pour mi ssion de faire souvent et avec assicl uitl� l e tour d u vignoble, afin d e tenir la main (c'est-à-dire de « veillc\' » ) ù l'exécution des Ordonn ances de Police du Siège dont i l s dépendaient. Ct' l' l"hM de J u v i s y et I.e B a i l l y d'Athis, d a n s � e u r s Hèg,l e ments respec t i f s d u H j u i ll e l 1 7 3 4 (Art . V) ct du 1 0 juin 1 7 79, énum ère n t a i ll s i les devoirs d e s m e s siers :

l'njoiynons . aux m e ssiers de v é iller à la conservation des l1ign oble. afin qu'il n'y so it fa i t aucun tort ; de faire l e u r raport l' I I Sôtre g relfe des délits e t c o n trav e n t ion s q u ' i ls tro u v e.ro n t être com m is 1 (111 1 d e jOllr q u e de n u it , l e s affirmer s incères e t véri­ la bles et e fl rIP e r t i r les propri é taires des vignes et a u tres h é ri tages o ù ils auron t été com m is, le t Oll t dans les v ing t-qlllltre h e ures, fi pein e de répondre en l e u r propre e t privé /lo m des dommages et in t érêts des «

-" O U S

J'ru its

du

parties intel'essées ; d'arrête r e t de c o n s t i t u e r prisonnier' les person ne.� incfill n u es t' f n O l l domiciliées dans le palls q u ' ils trou vero n t en déli t ; dl' m e t t re c'll [oll rrière les b e s tiaux q u 'ils tro u veron t e n délit apar­ te l l (( n t s Ct des l'e rs(in ll e S inco n n lles ; de I l e so uffrir a u c u n a van t-vin ,


- 27 ny v en d a n ge r sans N6 tre pe rm issio n ; de faire "n s o r t e q u e .Yô tre p r é ­ sen te Ordonnance, e n c e qui l es c o ncern e s e u lem e n t , s o i t e.récll lée, a/in q u e le b i e n des particlllie rs s o it e n s û re t é . »

Lorsqu'un m e s s i e r ne re m p.l i s s â i t p a s c O ll Vl ' n a b l c m c n t s e s f o n c t i o n s , i l c n cüurait l a p e i n e d ' ê tre d e s t i t u é , d e p e r dre les ém o l ll1n e n s e t de trois l ivres q uinze s ols d'am e n d e , Et, e n c a s d e d e s t i t u t i o n efl'ect i v e , i l l' n é t a i t comm is lln en son l i e u el p lac e , à ra ison de 10 s o ls par j o u r o ll t re les ém o i llm e n s !l a t t r i b u é .• , rlll paiem en t desquels 10 s o ls par jOllr i l s e ra len ll pro visionnellem e n t de l u i ]l a i {' r cha q u e J o u r ,

D.

-

LES ÉMOLUME:-;TS .

P o u r I c s al a i rc et l e s fra i s dc g a I'(Ic, il é t a i t laxé a U.r gardes-m ess i e rs d ' A t h i s , par c h a c u n arpen t de v ign e f1ppartelllln t a u x b o u rgeois e t pr o pr i é t a i r e s 1 1 0 11 dom iciliés au d i t l i e u , el mu: h a b i t a n t s q ll i Il e passen t poin t dans la di t e c o m m iss ioll de g a r d e -m e s s i e r et pe rd u ri er , la s o m m e d e 20 s o ls , au p ay e m en t d e s q ue l s l' C S d (' r n ic rs è t a i e n t c o n ­ t ra i n t s par t o u te s v o ie s d u es e t raisoll n a b les. Le B a i l l y s c r é s e r v a i t , e n outre, l e d r o i t dl' l l' u r a c c o n! e r t e l l e I lI.I·C q ll'i l appa r t i e n d r a clalls le s am endes q u i s ero l l t pro n o n cée s con lre les ('aIl trI' Il e nall s.

A .J u v i s y, ,l e m o n t a n t de cette t a x e y a r i a i l s u Ï\' a n t l e r a n g s o c i a l d u p r opriét a i re : i l é t ai t p a y é : 1 0 s o l s p O U l' c h a q u e a r p e n t d e vig l l l' h o n rg c o i s c c t 2 0 s o l s p o u r l e s h a b it a n t s en é t a t d e j'u ire la fon c t ioll <l e m es s i e r .

LES RÈGLEiHENTS DE POLICE ET LE S INFRA CTIONS L e s v i g n e r o n s d e v a i e n t sc p l i e r à l a s t r i c t e e x é c u t i o n d ' u n (' e l' t a i n n o m b r e . d e L o i s , c o n t e n u e s d a n s l e s O r d o n n a n c e s de , p ol i ce royaJ.cs e t lll u n i ei p a l e s , visant t o u t e s à la seule p rotec­ tion des v i g n e s .

A.

-

LES ORD ONNANCES H O YALES .

L e s O r d o n n a n ce s r o y � l e s ava i e n t p o u r b u t e s s e n t iel 'Ia res­ triction d u droit d e c h a s se : l e s s e i g n eurs e t le s g e n s de qualité ne p o u v a i e n t sc' l iv r e r à l eur sport favor i , d a n s u n quel c o n que v i g n o b l e , s a n s c a u s e r d e s dégât s c o n s i d ér a b l e s . A u s s i , l e s H o i s d e F r a n c e , p r i n c i p a l e m e n t C h a r le s IX (Ord. d ' O rlé a n s de j anvier 1560, A r t . 6 7 ct 108 ) , H e n ri I I I (Ord . d e B l o i s de m a i 15 i 9 , A r t . 28 5) ct H e n r i I V (Ordo d c s 1 2 j a n v i c r 1 5 9 9 e t j u i n 1601) défe n ­ d'irc ll t - i l s d' en tre r ' d a n s les vign e s p o u r li chass e r li pied o u à c h e pa [ , <l vec c h iell s O l! oiseau,r, dep uis le 1er Jo ur de .Hal's j1l s q u ' après les ven­ dang es, Il p e in e des d om m a g e s et in t é r ê ts des prop rié taires o u de .• u s ufru i tiers, s u i /J an t la l i q uida t i o n q u i en serait faile pal' les Juges. C e s d é f e n s e s fure n t renouvclées p a r l ' O rd o n n a n c e de L o u i s XIV d u m o i s d'août 1 669 (Art. 1 8 ) , a v e c cette d i fférence q u e la ch a s s e ne fut i n t erd ite qu'à p a rti r d u 1er mai. P a r c o n t rc', l a p e ill e d e s c o n t ravent i o n s é t a i t beaucoup p l u s fort e ; c a r, o u t re .l e s d o m m a g e s e t i n t érêts d u d é l i t , i l f a l l a i t :y a j o uter u n e a m e n d e d c ,500 l i vres c t l a privat i o n p e rpé­ t ue l l e d u d r o it de c h a s s e .

B.

. ._-

LES O n D o :-;NA�CES llU:-;ICll'ALES .

L e s O r d o n n a n c es p a r o i ssial e s d e p o l i ce r é g l a i e n t d a n s l e s moi n dr e s d é t a i l s la vic d es C o m m u n a u t é s r u r a l e s . C ' e s t p o u r ­ quo i , cnes c o n t e n a i e n t d e n ombreux a r t i c l e s e n faveur d e l'agri­ culture, S U l· t o u t à l ' é g a r d des v i g n e s .


- 28 1 ° I n ter d i cti o n

de passer d a n s

l es senti e rs

du

v i g n ob l e .

Fa ts'� ns in h i b i l i o n s e l def/e n c e s li t () I 1 .� n o.' j u s t icia b l e s e t a u lres p!lrl j c u l ier� de p a s s e r e l rafiasse r dal/ s les s e n tiers du v ign o b l e d e ce l ieu d e J u v i sy , ù com m e n c e r du 1 ec ,-loû l de dW'llle a n n é e j u s q u 'ù la fin des v endanges, p o u r ce u '!: '] u i n ' y o n t (ll/ c u n e s vign e s . :\lais', com m e il n ' e s l pas j u s l e 'l u e la p a i e p u b lique s o i t in lerd ite a u .!: d i ts part icul i e rs. pen t/ a n t ce t e m s , p o u r a/ler li Sa v i g n y e t a utres e n t/r o i ts circon lJo is i n s . S O I l S le ll r perm e t t o n s n éall tm o in s de passel' dans le s e n t ier q u i e s t au d e s s o u s rie la m a iso1/ d u . yarde du ll o u v ea ll c h e m in de ce l i e u et dil n s le g r a n d ch e m i n d ' e n h a u t, q u i tend d e Fro m en te a u ù G r a n d - r a l / .l' e t ll u t r es ( A v e n u e de F ro rn e ntea ur, I t o n a u tre m e n t (1 ) .

2 ° I nterd i ction d e m e n e r paitr e l e s besti a u x d a n s l es v i g nes. Pardlles deffell ces s ont fa i t e s il ( o u te s p e rsoll n e s d'alle r 011 d'ell llO!ler paturer l e u rs b e s tia ux dans (// I CIl11 tem s d.c l'an n é e da1ls les terres ensem e n cé e s en clavées dans. les l'olle!; .des v ign e s , Il y dans les v igIl e s . . , ; d'y laisser a l ler les chemlllx, ânes e t a u tres b êt es de somm e , le f o u f s o us p e i n e de confisca t io n des besf iwu', trOllpeaux e t au tres b ê t e s tro u v ées en d é l i t , de 1 0 sols d'am ende p O l i r chaqll e contrauention par c h a q u e l ê te de ·b ê t e.< li l a i n e et d e 3 0 sols p a l' c !t a q u e tête de b êtes ri corn es et a u tres, o ll t re les d mn((yes e t in t é r ê t s e l l u ers l e s parties in téressées (2) .

I nterd i c t i o n d ' al l e r à l ' h e r b e , d ' effe u i l l e r l e s c e p s et de « g rape r )} l es ra i s i n s a v a n t d ' y êtl' e a u to r i s é .

I l n ' é t a i t p a s pel'm b d ' a l l e r à l' h e,r b e , Il y d' effe u iller l e s s e p s de v i g n e , a t t e n d u q u e l'da la it /l n t o r t considérable all,t: d i t e s v i g n e s . Et, li l'égard des grl1p euses q u i vont dans les "ign es sous c c prétexte, ell es n ' y p o urro n t aller que If) jo urs après l' o u ve r t u re des d i l e s ven­ d(/ng es , a u s s y b i e n qUe les d i t e s b e r b e u s e s ; m a is, . . , n éan lm o in s , e ll e s Ile p o u rro n t effe u i ller a l l C IIll sep de vign e en q u e l q u e l e m s q u e ce s o i t , il m o in s q u ' il ne lelll' appartien n e (3) . L'Ord onnance ajoutait q u e il's pères, m ères, m a ître s et m a i /l'ess e s seront garen t s e t responsab les c i v ilem e n t d e le llrs e n ta n s , servite urs. el dom e s t i q u e s , m êm e de p l u s yF!/ n d es p e in e s s i le cas y éche t,

C.

-

LES INFRACTI O N S .

Il ne se p assait p a s un e J O U l' n é e sans q u e l e mess i e r ( 4) eût à se p l a i n d re d 'un délit c o m m i s d a n s les vi gne s et à verbaliser ; et, cel a d o n n ait l i e u très souvent à des h isto i r e s tragi-comiques qui fi nissaient t o uj o u rs il l'avantage du rep rése n tant de la L o i . A p r è s a v o i r fait les c o n statations d'usage, l e ga r de reven ait a u ssitôt au village e t étab l i s s a i t un Rapp o]'t de m essiage que le greffi er !le la Juri diction écrivait sous la dicté e .

Le 3 octobl'C l i 3 7 , .h' a n Dug u e l , v i g n e r o n à J u \"isy, s':l.J�pl'êta it à a ll t,!, ven danger s c s \" i g u e s a u s (l l c i ! l e v a n t , s u i v i d'un e j o y e u s.e hande de 'C onpeu s e s ct de h o tt e u rs, l ors q u ' i l vil le gard e-moul i n a u s ervicc du S i eu r OvilIe, m e u nier d u m o u l i n b a nier d e c c Heu c u e iLler d u (1) A'rch. d e S . -et-O . . .4.1', . r. dl' Réa/cm ,, " t de poUce dlI .'J ju i l l e t 1 7 3 " de /ct Pl'éllâté de JuvisY-,'"J'-Urg<' el ,t r i . :i l du R é !l/emenl de }ioliee dl! 3 111ars 1 761 du Baillage et Chatel/cuye d ',Hll is-slll'-Orf/L (2) Arch, Oe S . -"t-O .. Reaistrc tin fjl'cffe de la l'1' t' lI 6 I é de Jll v is y , A t/d i e nce d lt 26 septem b re l i :!:! . (Lia s" " S L (3) Arch . ri" S . -et- O . , :t r l . 2 7 " I l Réf/lem"n l d e Police d u 3 nIars 1 761 dlt B ({ i l / a ge' d'A th is : « li (' s i fa il deffeIls l' s . . . de fu ire d l l v in de l i e ll s el SOIIS ce prétexte d ' a l l e-r cœ u il l ir da lls l e u l ' propre v ign e ) l e s ra i s iJ1s néc essaire s p o u r taire l e d i t v i n , COll1 r!W (Ul.,' s y (/'rt rl'(lçhel" h e r b es e t " o llr�leoIl s , prendre e t l e v er d e s sa u t e l l e s OH s e r1llç. n t dan s l e s v ignes q u i n e l e lIl' app artiennent p a s 7 suns le- COll�en tefllellt des ]tropl' i é l a il'f!s . . . » (4) De 1 731 ", 1 7 ;' 1 , F . - (;. L e l'ond, D u g u é , .\1. Regna ult. L. DcIafollye, J. Leroy, P . Tholll a s , J . .:\{' p l o n , F . B.a rré� P . J h ' kl u n a y _, lJ� Doidoll , l.re r o n d , / P. GoulCtt , .T . Barr:é, L. C OUd �H·t. F. C r o Ï'S et , .1 . Tholll H S . J. D ltgu('t� H. Lero.u,gc, .1 . Neple, .1 . Hoy let 1\1. Regn u u lt luren t s l l cce ...· .' H· o enl e n ( lness iers à J u v is y- s llr-Orge.


- 29 Le eontrcvC'n ant s'étaIlt enfu i à gran d e cours e , Duguct ct ses veHdangeurs reco u u iirent d e son 110 1 pla in lzn g r a n d panier d e raisin n oir frayé et c h o isy, ayan t jet t é aux pi e d s des s eps 'les grapes antichées de q u e l q u e s g ra i n s de p O ll r i s . Le 7 septem:bre 1 7iHi, le g a rd e -m e s s i e r Estienne Coudart fit rencontre des nomm é s Pierre 'Colet et René B iron d a n s les uign es appartenanfes cl ;'tl o n s i e u r Geruais et tenan tes à s o n Clos e t à :liadam e Gallois . a b ou­ lissan te.s par lwut a u chem,in n e u t, lesqu els c u e il l a i e n t du rais in dans une b esace et a v a ient p os t é !UIl:e petite f i l l e . . . pour faùe le lI u e t . A scm �tpproche, n o s denx voleurs sautèrent S'lU' la Houtc ct rcmontèl'cnt à toutes jamhes jusqu'à la Ferme de F'l'omenteau, 'pou r s u i v is par le g a rde ; eelui-<.'Ï ne 'p ut 'lcB appréhen d er au corps, c a r i,l s ,sc cach èrent d a n s' 'la gra n g e : l e dit B iron s'était fO ll r é S O IlS d e s gerbes de bled, ce , q u i , a empêch é le plaigll llnt d e 'l e liurer prisonn ier. TaISIn .

LE BAN DES VENDANGES C ' e s t une règle général e , f o n d é e s u r le d r o i t n aturel et c om­ que chacu n es t Hbre de f a i r e c e que 'b o n lu i s e mb l e d a I} s s a ,propri été . Les A n c i e n s e n avai e nt p o urtan t e x c e p t é la mois­ s o n des gr ai n s ,et les y,e n d ange s , d o n t le's Mag;i s t r ats devaient ,or,donn e r f ' o lwerture, selon Ile s lie u x et l e ,tem p s . mun,

S o u s l'Anci e n R é g i m e , i l ne subs i&tait p l u s que l e s re strictions touch a n t a u x vendanges ; 'Cl cc b o n ordre, é t ab l i d e longù e d a te, é tait basé sur p l u s ieurs motifs im portants ,: ,g arantir l a l1arfait è m a turité d e s vignes, obv i e r à ,l eur p i Ila g e , fac1l itel' la p e r c c'p t i o ll d e s différents cl.l'oÏts' :peliall t . sur Je \'in apl'.ès les v e n da n ge s .et pel'luettre ,au seigneur d", umdan1g.cr .n n ou deux jours avant le s \'ignerons de l a 'P aroisse ( 1 ) . Dans l'en&Cl11 b le "L'I l Royaume d e France, l e s m oda1it és des 'Vendanges ct les i l1fr.actions mlX Ordon nances éLaien t .réglé e s d e façon identique il l'égard dC'!; Tribunaux de Justic e ; mais, :ponr le ,détail des trayanx de la campagne , on ,l a i s'&a it .nJnx Juges des P aro i s s.e s le soin de fixer l'époque à ,l aquelle dev a i t comme ncer la cueillette d e s précieux fruits. car cellc'"ci était fonctio n d c p'!'u sienrs 'faclÎenrs vll!rÏant ,eJ'u n e localité à -l'autre : ,c1imnJt, expos.ition ct 'natUl1e ·des terres.

AFè s avoir p ri� l'a'Vis , d e s pr;i nc-ipaux prop riétail'es d e vignes et. ,consulté les ,plu s hahj;le� 'Vigneron�, le Juge p ubliait une O r d ruHla;n c e v art'!'culière ,quJ ipermettait à chacun file vcn danger ses v ig ne s . C ' e st à c e tte publicati on que J ' on donnait le nom de Ban de ven4ange, du vieux m ot gcrml1niquc Ba,RlHls . L

-

L'ORIGIXE D U BAN DES VE�DANGES .

i

g

On ne s'a u ra t C OIll I HCtH! rc l ' o r i i n e du Ban des p e n dallges S 'IT\S c o n n a ît r e l e s s rn s multip l r s q u 'unpl iqua1t .J.e ",ot Balllllls ,à l'époque féooale . H e.t bon oC" a oi r qnc 1 (' s d r o i t � e e r e és par If' 'e i n e r s u r s e s h O lll lll f' S se réSllln ai'f'nt autœfois 'dans 'le .n m". uR 'ou Dro it de ban qui p eut s e d"Un i r a i n s i : Ir d roit ,de pl10 111 ulguer d e s ri;gll\ments; <Ir , c ontvaindre à J e u r obsel'yatJon et de plmir 'lt�s 'ÜontreY�uants. r./f'S .1 U I� i s o. H n s u Up's conviennent que c ette s e rvHu ù e ne l'L'IUonte .pa�" p I n s , haut que '"\t{lor" la 'fin du xe sï è c 1f' p t 'lui d o nn e t rtons pour p l'pnlière or�gint' l'abus que 'les Puissants 'firrnt de leur autorité dans ers kmps d" troubj'e s , de e onfu­ RrOn - et <tI r Inisère · q tÛ ·.sui�v,ir(\nt Il(' .déluemlli relnent -de l'Eul})i r-c de Chn'J"lt'lnRgn{'� Le roroil :de . b au a d'a,bord trouvé SO'l1 ,appJi.catian d a ns 'le domaine de la J u stice" ,en ",rmdtant R u s,eigneur de frapper les dél'inquants et , d e l e w r snI' FU X de s , amentle s ; i,1 fut ('lHltl i te ,expl oité s ous la forme d e dHTércnts droits RPign('tuiall x ,d ont l e t; profit s 'v i nren t s ' aJ o uter à ('{lUX de la J u st i c p . Dans le d omaillP de's d r o lt s se�gncuriaux, Ü' S moda U t é s que r e t a it l ' a pp l i c at i on du 'Ban étaknt fort n onth reu s t' s ; il suffrt de cien ir que le R a n n u s , conçu c omme 11 n d r oi de p ol i c e a (hn i n istrat i v e , s ' r a i t surtout il régl cnH�-nt e r l a v i c l� cono­ Juiqu e d'c la Selg.ll{'urk.

s v

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B g u n

à

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n

(1) 'Cette b l i at i o of't d e 111a i n - d'œuvrt' .

r

r g ur

eoll e M i " e donnaït a u s i n e

des avantages

de p r i orité


30

a ) C o r v ées. � En yertu de s o n Dro i t de /}(Ill , le s e i gn e u r P?uya i t e x iger d('s cOl'vée.s di v{'l' s oI ' s d·!:' t o n s les i n d i v i d u s d O lllic H i é s sur s o n Bail (le I 110t Tla]l­ l l U S d é s i gn a it H u s s i l e �t e r r i t o i l' c s u r l e q llPl l e S{'ibt)lelU" "e xerçait ü c d ro i t , d'où le mot Ban l ie u " ) . b ) Ban a l i tés. � C - " s l d a lls Ja réglementation de Ja yie i n d u strielle q u e J ., B a n t r o u v a i t s o n e l u p l o i l e p l u s h a h i t uel, pa r cc q u ' il fi u 1b o u t i � à cet é ga rd , il. la f o rrn at i o n de 1l10J1 0 p o l('s s e i g n e u r i a u x , les- Banal ités, q u i é ta ie n t unc � o urc'l' de l'l' v e n us i n l p ()l�t a n h.;; . Le s e i gut'l1l' l ul'tt a i t à la d i s p o s it i o n d c s hOIUmf'S d e la s e i gneurie c e rt..'l i ns i ll stnune nt s i n d i s p'(, ll s a b lt"s à toute explo i ta t ion r-ul�a lc : l e ln o u l i n à b l é , le f o u r , le p r e ss o i r ( p l u s ra rPlllcll t u n 111 0 u HIl il h u Ue , un four à c h a u x . u n e forge) . I l y avait o b l i gat i o n t:I,('lte p o tl l' t o u s de se servi r de l'instruluent banal o u b U l l i e r , à c�U:lI'Re d e p:.ly e r u n d r o i t q u i c o n s t ituait l a Banal i t é p r oprelllPnt d i te', t't 'ec sous p l:' i n e d e \'t'rser u n e nUN'IHle au s e i g n e u r ('ll c a s d'in fract i o n ,

c ) V i e a g r i c o l e . -" � Le B a n a v a i t enfin u ne a p p l i c a tion pl u s gént'ra J c d a n s l e s l'èg'I{'Blt'nts (lUt' 1 (' S !_' i �IH' ll " p l'0 1ll u l gu.a it c n v u e d,c l'exp l o itation a gr' i c ol e de s a s e ig n e lLl'it· : c'é t a it lui q u i fixa i t , par } ' j llh'l'Iuéd i a i re de spn r e p rét;.pnta n L la date' à laq u d l e p o u v a i e n t d é h u t e !' certains travau x , C'onlmc la f-n u e h a i s o l l . la IIlO i s s OIl , la d � p :i l s s a nc{', r e x p l o itati o l l d e s forêts (,t la vendangp, d ' o ù l e B oIt d e s Uen dWl !l{' S .

�I a i s c ' é t a it p l u s u n e q u es t i o n d e Jl(' c es s i t é q u e de c o n train te, c a " loI i e n s o n v c n t c ' é t a h ' n t I G S h a h i t an t s e u x - m ê m e s q u i rég,l a i e n t , l' Il q u e l q u e s o r t e , l e s Ban n ie.< ou Ord.onnances d ll Ban de vendan g e . L a p ee uve e n l'st q u e l e 3 sl"p t e JJ1 h rc 1 7 8 1 , l e s Yigncro n s d'Ath i s comp a ­ r a i s s e n t ',d c l e u l' pro p re gré e n l ' A u d i t o i l'e du B a il l iag e p oür d e m a n d e r q u e l ' o n ,d é f e n d e d e f a i re \Tn d a n ge, a t tendzz 'l z z e l e s raisi n s n e son t l)(/S assez m ûrs, ce q u i l e u r l' s t a c c o rd é ,

II.

L'

«

AVAJ'l T-VI:"< » o u

«

VIN DE

LIEUS

».

D è s ce m o n1(' n t , l a po pu l a t i o n v i g neron n e t o u t e n t i è re s u h- a i t . " " e c a t te n t i on l e d é v e l o p pe'1ll c ti L 1i n a l d e s fl' n i t s . L e s p ré p a r a t i f s batt a i c n t ,l e u r p l e i n d a n s t o u s l es v i l l a g e s : k s u n s n e t t oy a ie n t l e ul's t o n n e a u x , l e s a u l r e s f a i s a i e n t r é t a b l i r l e s h o t t e s e L l e s p a n ier s . L e s fe m m e s ellcs-mêm e s p a r t i c i p a ie n t à cette a c t i v i t é féb ri l e C il confec t i o n n a n t d'appét i s s a n t e s g a l e t t e s p o u r l e s vcndan geurs.

' :\Iais, il arrivait bien souvent qu'on abordait la sai s o n des ven d a n ges sans qu'il restât un e goutte de vi n dans l es celliers . CeUe disettc de vin vi eux donn ait al ors n aissancc, certaincs a n n é c s , il u n c coutum e appcléc « Avant-vin » o u « Vin d c licus » ( 1 ) , grâcc il l aq uel l c les habitants avaient ' le droit . d e ram assci' u n p eu de raisin quelques jours avant la ple ille lIell­ dallge pour faire de la boisson. Il était égalemcnt permis de faire des lie lls 'I orsquc des vignes plus favorablement exp osé es mùrissaient avant l'ensemble du vignoble , a)

Ma nq u e de b o i s s o n

pour

l e s v e n d a n g es .

Le 1 4 s epte m b r e 1 6 85, les h a b itants d'Athis o b t i c n u e n t la, perm i s s i o n de vendange r q u e l q u es parlyes de leu rs héri tages, p o u r avoir d u vin pour les ven da ng e s , m e rc red y pro ch a in 1 9 dn prése n t m o is, dep u is m idy jusques à sept h e zzres d u s o ir, en t e lle sorte q u' ils ne p u is s e c;t:eder plus d ' u n e dem y e q u e u e d e v i n , à p e i n e de 10 livres d'aman d e . Le d imanch e' 1 2 septembre 1 7 34, p l u s i e u r s v ig n ero n s ae la P a ro i s s e d e J uv i s y s c peése n t e n t devant J'e Prévôt J e a n -A l e x i s M a rc e li n . parce q ue la p l zz p ar t des fm ils d'ycelles v ignes dépérissent, d u m o ins /t>s n oirs, et q u e la p l u part d'eu.T e t a u tres habilalls n'ont poiItl de v in ch ez e llX p o u r faire ' leur v e n dange. Ils s o l l i citent, à cet effet, q u ' o n l eur accorde /ln l e m s limitle po u r par e u x fa ire et fa ire faire de l 'll l'an t­ v i n , IJ Ulg.a irem enl dit lieus. Le M:tgi strat l e u r p ro m e t d e fa ire d e l'ava n t - v in d e m a i n [/lnd" 13

ft ) O n l' a p p e l a i t enen!'" l e Yin de d e u x h e l/re .. , p a r ce q u e , d ' o r d i naire, c u e i l lette é ta it li m itée a ux heures de l 'a.p r è s - m i d i .

Ja


- 31 du présen t m o is, à comm en cer de p u i s d i.l: h e u rell du m a tin jusqu'à tro is h e u res e t dem ie s o n é e d e relevée, et la dem ie-h e u re res tan t e jus­ q u'à q u a tre h e u res le u r serv ira pour s e retirer, leur faisan t dettense de c u e iller n if fa ire c ll e iller de raisins a /Jan t n y après le s d i te s h e u re s à p e i n e de 4 0 s O l s d ' a m e n d e , saisie e t confisca t i o n de la /Jendange , bes t i a u ;t; e l o u / ils. L'ou\"crture d e s v e n d an g e s s e fit, Iccttc a nn é e, l c 22 sept e m bn ' , au l c n d e m ain dc l a S a i n t - :\'I althieu, s o i t 9 j o u rs après l'a 'iant-vi n .

b ) Matu rité précoce d e certaines vig nes. Le samcdi I l s e ptembrc 1 7 84, Je s A thég i en s demandent u n a n i m e m e n t

(

q u ' i l s eroi t à propo s de a ire un avant-vin p o u r vendanger l e rais in le p l u s g â t é , a l / en d ll q ll après visite dans les v ignes, ils o n t tro u v é plusieurs p i è c e s de I,ignes gâ tées p a r la IJO ur iture.

-

Le B a i l l y �Iarc-A utoine La g e t B a rde l i n décide que l e d i t avan t-vin fera (Ill son d e l a c l o ch e à commencer à six h e u res d u m a t in jusqu'à six Il e /Ires du soir s e u lem en t, au son de la d i t e cloch e .

se

III.

-

LE

BA�

GÉNÉRAL DES VE�DANGES.

Bientôt, l e gran d j our impatiemm e nt attendu par tous arri­ vait, et lorsque l e raisin déj à noir annon çait la récolte toute p roch e , les habitants et l es messiers se réuni ssaient à son de cloche, soit dans la semaine de bonne heure � e m atin o u à m i di, soit le dimanche après la Messe ou les Vêpres . Le Juge (1) é t a i t a l o r s requis, p o u r le m a in t ien du bon ordre, de fixe r le ban g é n é ral p O Ur les v endanges, a t te n d u la m a t u r i t é des raisins e t cra inte des m a uvais é v énemen s qui pe uve n t a rriver ' par ' raport au tems.

,

,

A p r h des -discu s � i o n s l o n g u e s et p a s s i o n n é e s où chacun p l a i d a i t p o u r le jour q u i lui p ar a i s s a i t le p l u s convenable, l e s v i g n ero n s se mettaient .d'aecord 'sur ,la- date, .eonfirmé-c p a r un vote' fin a l . En effet, un Arrêt du P a rl e men t de Paris de 1 5 3 4 d éfendait de v e n dang e r dans l'étendue de la Coutume de Paris s a n s information s uper comm odo aut incom m odo et s a n s av o i r pris J ' a v i s des tenanciers à l a plura l ité des l'oix (2) .

Voic i le texte d'une Ban n i e rendue à Ath i s - sur-Orge le 8 s e p tembre : ({ Après a /1O il' re cueilli les voix e t suffrages des m essiers et des prin cip(I UX h a b i ta n t s e t q u'ils nous ont d i t dés ire r que le jo ur po ur l'o u vertll re des v endanges s o i t jeudy prochain 1 0 du prés en t m ois d'octobre, disons que l ' o u v erture se fera .icudy procha in . En consé­ q U f'l/ ce , faisoIls defienses à I o u l e s persoIl n e s de se transporter dans les d i tes "ignes d u territo ire, d e q ue l q u e q u alité et condi tion q u ' e lles soien t , pour faire uen drlIlg e r a van t le dit jour, com m e a U.ssi à tous grapeurs e t grape uses d'en trer dans les dites vign es , sinon après les vendanges finies, pour y graper les rais ins q u i pourron t s'y trO Il l>er, à pe ine de 10 l ivres d'am ende con tre chaq u e contrel> e n a n t e l de saisie e t confiscation des ins trum ents servan t à vendanger et à arriv e r la vendal1{1 e . »

1 7 S2

Lorsque l 'Ordom: ancc était en registrée, tout c's le s personnes pré­ sen te s signaient à l'exception d e ce ux q u i o n t déclaré n e sca v o ir écrire ny s i g n e r d e ce in terpellé ; et, l'as semblée se s é p a ra it , ce q u i s'appela'Ït lever le ban des v endanges que 1'011 ven a i t d e tenir. Pour que chacun se c o n formât à la décision prise et n'en pré t e ndî t cause d'ignorance, la sentence était lue au prône de l a Grand 'M·e s s e p a ro i s s i a l e et a ffichée au p il o r i , à l 'a u d it o i\:'c et à la porte d e l ' ég l i s e . Gn Arrêt du Conseil d'Etat en date du 30 m a rs 1 7 3 7 , tra nch" n t n n litige h l' Haute Justice et la Bas,..- c t Moyenne J u stice de J u \' i s y , attribuait aux Officiers de cette dernière Juridiction le dro it d'él ire des mess iers dans la sai.oon et de p ub l i e r le ban des vendange .• •

Il) en'!re

(2) PAPON (Jean), (Pm-is , X . C h e s n·eau,

Recu e i l

1 565,

d'A rrests des Conn s O l/ v e railles Uv. 6 , Ut. 1, nO 12.

in-8°) ,

de

France . . .


- 3 2. IV.

-

INFR,\cllf6N A:U BAN

DRS

VEXDl\NGES.

Rar� etaient les v ign#rons <lui se perm ettaient de vendang€F av,ani. roUVeI:tulle du Ban et d'enfreindre un usag,e établi, sem­ hlth·t-il" p our le bien�êtn de tous. Or lpIeU'C ll'e fut pas la: su-rpdse du gard,c -m.assicr de Ju�nsy,. IQrs­ que le 10 scptembI1C H3 1.- il œporç,ut u n e fouJ c de' vendangeurs: d:ans' les vign e s : « Fa isan t s e s f on c t io n s ordin aires dans l e d i t v ignoble, i l auro it été s u rpris de v o ir les vendanges o u vertes par partte' de s habitans. et:. be Sieur elU'é de' ce l'le u:, G om m e la pl.1lpacrt des bo urgeois qai.' ont des, vignes, dans. le' dit vtgiwbM, e t se seroit adressé à Pierre Delannay père, vigJzcrpn en ce U'Im,. et antres habif.a:ll s , et leu'r a dem andé s ' i l s a v o ien,t pri,� la perm,ission: de .li .. le' P-r.énôl, surqan.y ils lui ant L'épandu q u ' i ls. n ' cn uvoÙi:ni qu.e faire ; e t, n'M an t pas. partie capa13le pour pOlwo ir [es en «mp ilcher, il z'es aJuoit ' laI ssé flaire, d'alItant p ills . '1 1l'il s lll!,. ont déc laré. ne lJOlûoir p o int s ' y. soumettre, quo iq u ' i l le u r ait été rem o n tré q l l e cela était d ' u sage ordinaire. Pour ce d él i t , t o u s l e s v i gn e r o n s cn faute, y � o mp r i s le ,prêtrc'-curé Mar­ tial P o uyat, f u r e n t c o n d a m nés il: troll; l ivres d!amen,dc. Le m ê m e rait s e r e p r o d u i s i t Je 30 s e p t e mbr e 1 7 86 à Athis : l e g·ardc-m'<.l's&iel' François. D evaux. efI:actmrit s a rond·e ord inaire ,. SIW ' Jes 7 'lWU1'CS du m act i n " quand i l apcrç,ut tren te o u eurJÎroR:s· tan t bot.ewrs que vendang,euses qui, vendangea ien t dwzs llne viglle appartenanle a u s iè u r le. Bnurlier; c1Hw ti'cr d i t. le Prêne. Commc ,l e b a n des ven­ dange s n'êta i t p o int enCOl'C tenu, l e gard'e s e vil d ans J'obIïgation. de f a i r e son rappor t . •.

PER'SISTA.NCE DES CO UTUMES APRÈS LA RÉVOLUTION Ail l e ndem a i n de la tourmente révolut i o n n a ire, ces diverses, coutumes per dirent l e caractère d ' autorité <lu e leur ' conférait le r (\.gime féodal;, mais, on n'e n con tinua pas moins d�éIire des messiers, d e faire de l'avant-vi1ll e t de p ubli er le Ba n , de s, ven­ d ange s.

L

-

ELECTIONS

DES

ME S S I ER S .

A Athis', l e 2 6 Pra iriH1 An I n (1 4' j,u i n 1 79 5), le C i l oyen -:\[aire, sur la d e m a n d e d e s me s s iers dc J:anuée pl,écéd ente d des h a b itants de ln Comm unc, i n'" itc, à SOli d c cahse, l e s , pro'j)l'iéla ires ct. l'o ca­ taires d e , y i g u e s à s e r é u n i r e n As semb J'ée" général e, po n!' dé s igner à la ma.jorité de s " o i x , . d e u x m e.ssïers qui s eront ré lrih u é s , une livre par arp.en t de t e rr e et vigne par l'e s v igne rons et pOUT les bourgeois liL ,somm e de d e ux livr e s . Le 11 F.rucLLdor A n , IV (28 août 1796) , la d i H e acem blé ' areite. qu e lé n ignerol1 s pll!Jera 5 sous par. arpen t e to u lte le cÎtoeIZ. qui n.e pas pa t messies a leur t o u r pay eron t lln e l inre 5 s o u s par arpell t.. Le li T h e rm idor An X (24 j u i ll e t 1 802) , étan t r é u l l !J ell re:glise, Gomnl'(" il n i a p o i n t de maison com nl'lllle; la Munic i p wl ité nomme 6 m e s s iez's don{ 2 Cero n t payé e l e 4 a u tre' cerrmts sll]l[Jleents, qlli pourron t faire leurs r:aport comm e l e s ' a ll t'res; I l l eur est adjugé 5 s ous pa:r a rpent a p p a rtenant aux propl'iéta·il'es qui pace. m essier et 2(j sous pOUT ceux qui, le n e pasce pifS. Lc 1 2 mai TS38, l'es habit ants d'Athi s - M o n s , considérallt qu'il' est de l'in t érêt des c u l tivateurs-vignerons d'a v o ir des grzr des..m e s siers q u i pu iss en t seconder le uarde -clzam p ê tre dans sa s ll Tl' e i l lancc et lui prêter main -forte au b e s o i n , . c h o i s i s s e n t 4 gal'd es (2, Iwur Atlli s ct 2' p<ml1 Mon s ) et ,l e u r dé l i v r e n t :Ies commis s i o n s ll é c e s sair(' � pour prêter" s cr.mfut Cil cette. qu a 1 H é. devant le ,luge de P a i X' du Canton. Le s Rqg i s t rC's des D é l i h é ratiou,s �1un i cipalcs d'Atihis-:\folls con­ fiIlmcl1;t que l'cHe cout'ume eut lieu p<tuI1 1a dcl'nière fo is le 1 9- nlili 1 8,7 3 ct qu'aprè's c e t l e d at e elle cessa pratiqu emen t d' exi stQ r ,


- l� II. - P UBLICA:1'li0JN

Dl!J

BAN

DES VENDANGES

A la. Révolution" la Bannie fut !,upp-rimée c n tant que droit féodal paIr UG Décret de la GOfMltltuan te du 2 8� septeJill D-r e 179.1 , q/li Ilt l'éSenR pourtant. comme favorable à la protection. d-e la pf'@'P,Fiété, du m'Oins pOllE.· celles qHi n;'étaieRt pus cle;ses.. €'est pourC[ll (}i, eUe·. fut tC oTI-servée dnns le Déparfement <t!<) Semc-ct­ Oise, pour les raison s que ){. lc' Préfct de Montalivet exposa aux Mwkes d:ms une circThlwke datée du l or j'our CO'l,ll p lémentaire An. XII : « Les uenŒallg'e's' réglëes- if u n e' ép oque fixe et faites simttltanément garantissen t d' u n e part la m a turité s uffisan te des fruits, e t de l'autre

prés erven t les vign e s ' des partic u liers q u i a t tenden t le m o m en t pro ­ pice p O u r les dépouiller, d ' ètre p illées par ceux q u i S e s o n t hâtés d e fa ire l e u r réco l te . » Si la Révolution a" a i t supp r i m é une gran de p ar t i e d e s impôts de l'Ancien Hégime conc c rrum t ,le � \: ig�1e s (1), l'exposé dn Préfet. rét a­ hli s s a i t ra situa fion il cc s uj et e n ajoutant . u n e c o n s idération intéres­ sant . l e Trésor P1TliHc, pttisqu'fl/l' m omen t d'cs vemlanges, · des dédit­ ralù'i#s et d'es inl'eR'lw·iJ·es COllstatent la, qUl1'ntité die vin l'eeue i:lrie par chaq u e pI:oprœllt!tre �2:)'. L e s vignero n s d':Hh i s n ' a n ticnt p o i nt att'c n d u l e s ordres d e l'Ad­ nrin,Ï.shlati e n Sup':·rieure ; ct, d.ès le 8 Vendémiaire A n, IV de la Répu­ bI.itjue (:10 sept. lIU S,) , la :\Iuuidpalilé s'assemblait pour aviser e t pl!en drc l e jour q l l e l" m yro it en vend·ellYc et déc idait que l'OII yroit vend enger le 10. l>' endèm·j,âre pré8e n t m ois, correspo ndant à jeudy, Vt'CIl:!: s line .. . et q lle cella: qlli se perm etera it de /J enrleng.é avan t le JOu r dctJiOW és cùless lI s, senti t tradui t a l lr Juge de paix du Can ton d e l'i l / e n c lwe-Sa in l - G e ol"g es . La b o nn e n o uvclle f u t a n n oncée a u: son de la ca isse, h ellre de m id!!, pO li /" en p r é v e n i r tout les c i toyens proprié t a ire e t possesseur de v ifllles . . Le 1 7 V e n d ém i a ire An X I V (9 oct. 1 8 0 5 ) , l e Hegistre N° 2 de la :\Iuni­ dpalilé d'.lth is ra j}per t c ,l a. (ltirllière m e nt i o n d u B a n de s yundanges : « En v e rtu de là lç tire de ,lt. le S o u s-Préfe t, en da tie du 25 Fru ctièlor A.1l XIII ( 1 1 sept.. 1 80;;) qui prescrit au Mair e Ile réu n ir a uprès de rui 6 propriétaires ou ferm iers de v igile de ra Camm une, p o ur, après lell r <l IJis, r é g l e r l'époql1e de l ' o lwerture d e s ven d'a.nges e t en p u b lier le Banc,. nous avons fait paTrtttre d'e l'll'n t n O IlS, �Iaz're e t adJoint, d e s Yigneron.s. qui n lHrs o ll t décliué I[ u e , v u l'urgence d l! t e m p s /{u'i est très in constan t, ' il.� décidaient q U'e' f I' jenr pffll r le Ban c d e 1el ven­ liange !]'tnérœle é ta it p O l i r le 2.t du ,prNlent mois ( l G octohi'C 1 1*)0) . »-

P o u r de llo m h l'e ll x ·c itoy ens, épris des principe s ,1'éH )Iutiol1n aÎrcs d:ans toute l eur p u r l!l é , ile Ba.1I de s v e nd a n ges était une lue s u r e con­ t l'airc il .la Li'ber! é ' et }l/ll/'nt l'l'Op le <',,-devun t ; et, rnaints vi<gR'erOu,s dÙ' i d è Z'ent de \",(, ll d:l Irg"er quand bcm l"u'1"' semblerait. Cc ' fut le cas, eu 1 7 !n, ,l'Ir Sieur �ra ! h urfJl Feug,èrc' !l &1'e il Viry-Châtillon, <lui ne l'éu s stt qu'à attirer s u r lui les f'H1Œres� ·des Offid ers· :\Iunicip.mx : « L.es C i t o y en s -pro p r i é t a i re s de p if/Iles s i t u é dllIlS l ' é tendue dll terrltoir ayant 1'eprésell t� <1'U;1" Officiers .lJl11û d p(Ju.c 'l ll a �e Sie lfT Math urin Fe'll gère pète et S O I ! tHs . . . s'étu Î'ent l' erm is. de v(Hrdanger le jour d'hier sans '[1l'e le }Jall' Ife PIlIlil'-!/?yes a i t é t é tcn'tle' e t q ll' i ls ig·n oro ieH t s'ils tl170ient ( 1 ) En 1 7�·!}! l-f's, Cahier...·. tIt' lJO/ lhllu'eS di' l> r a·y,ei1, �[ons, �lf).rsun�· et \:ï.ry­ C hâtillon s.'Îns.l.wgPl1.t {' ().11 t n· le lnll..t (,';l'(urh it(lllt et la lJluUi-plicité des, droits pC'"5ail t s ur ]f� v 1 J i (d,roHs· d:c Y('ntes, l'-e v; e l\l.te'S, 10 s o u s. pour !-ivre, �ros,",Ill8:n­ q u a n t . t r o p - h u • .l a nge e t cour.tage, l' o artiil�rs-ja ugeuil"S, eUDut'ls ...L l•.es dro its â'{lÎ-'dt� . t:,t' I' i L I-/.' S:yn,di.(;' (J:e :,\1'f,}US , 1'1ldnc i :.J l e L' li (UVtl t e ur-, e t . l'e lJiguerOll.: q u. i- reti­ ren t' Yi /u" ; n e t1 ë (j,uni' -paIY"�l" les fl'Œi,.. de (' u U!flre. A .N.thi:s, les hafb-1'ta'l'lts demun­ dl:f.l1.t q u e ' les d it...., dN;i l.'f $o'i'€nt rèd.u-i/s à ta,rct par pièC'(l d e vin qu' ils, auro nt l'eCli e i l l ie , f t QIl' lJ.1Jres l a u is·f;l'e qu,c les. C.o IJ.r:n-l ü" {(lps Aides) feront, ;u'lméd ÎLf-­ t(�lJ1�nt apl!f!.S l'es ' FIlUdtlll (I t' .'f , e t liprès te payemen-t des dits dl"fJ,rts , eux, bnbi­ tall t s , p u is s e n t l i lJn�Inel1t pen dre oU ga rder l e u r v i n . (2' .\r d \ . d , ' S . -d - O . , Sv r i e :\I. , ['" liee A dllu,,, i'slca l i u e - H a n des vendanges, An XII li [fI,:l':; .


- 34 ob/l'n u de la ,1l ! l I l ic ipa l i t é une perm ission particulière, q u i n 'aurait ' p u ê t r e accordé q u après u n e v isilte ordonné po u r con s t a t e r l m d épé­

rissem en t é l l idan t dans l e u rs propri été, ils regardo ien t la condui te des S i e ll rs Fe ugère p è re e t fils comme con traire ail b o n ordre e t d" laq u el l e il ' ne plm l résul t é q u e d e s a b u s v is-à-vis de ce ux q u i désέ ren t se renferm /' r s tricte m e n t dans le s en s des L o ix de p o l ices ' a t ten ­ d u e q U ' l/n e fois la vendange commencée, il e s t en q u e l q u e sorie impos­ sible a u ce gardes-m essiers de Il,,iller à la conserllation de t o u tes les propri é t é s , JI" prien t la Mun icipa l ité de s 'opposer à leur conduite e t de l e s o b l ig é ci S e conform er aux L o ix e t usages q u i son t comm uns à tous le s Citoyen s e t q u i do illen t l e u r assurer l'exercice d e leurs.

dro its ( 1 ) .

»

LES VENDANGES A u s sitôt ([ue la

n ouvelle de la publication du Ban était répan­

due, les hras s'offraient pour l a j oyeuse besogne ; ct, dès le soleil k v a n \', c h aque propriétaire de cuve amenait son équipe de v e n d a n g e u rs, gak et v ibrante des chansons du jour (2).

Pend a n t que l e s femmes c o u p a i ent ,l e s l o u r d e s .grappes à ' l 'a i de de s e rpettes fi nem e n t a i gui sées, ].e's -b otteurs ' (3) venaie.nt vider ,l e contenu des l'd i t s pa n i ers' et a l l a ient ve rser les fruits intact s dans J e s bachoues (4) , i n s t a l lées près d'un chemi n carro s s able. _ Le charge m c n t t crminé, l e s charrette s revenaient au v i l l age où ks ra i s i n s é t a i e n t ('(, J'a s é s , à c o u p d e, fo u l o irs ou aux p i e d s , d a n s u n e ('lwe

à oendanue (5) .

S o u s ] 'A n c il' n Ih' g i m e , il é t a i t formellement d é fe n d u de tra vailler a il laire t ravailler, m ê�dlux QUl)rages cte� 1a ,campagne", ,}es Sa in ts­ J o urs de ['an née, afin <te 'nc' pas violer le 'p récepté J-c la: sancti ficati o n des Di m a n c h e s et F ê t e s (6) .

Toute f o i s , en cas q u e pendan t la m o iss o n et les vandang e s, p O lI r éviter à la perle des fruits, il arriva i t des tems la che ux, le M a g istrat donn a i t l'autori s a t i o n de les faire s erer pendan t le s dits Sain ts-Jo llrs de Dimanches e t Fètes, et ce h ors l e se:l'l' l Ce divin, a l! préala b le n éaI1 t-

(1) Arc h . Cout. dr Y i ry-Chàt illon, 1 D2, feuill,e t 6� . • (2) SElG"OLLE (C l a u d(' et J a c q u es ) , Le Folklore du IIlll'epoix (Pari s , G . -P. MH i s onn(, l1\'(>� 1 9:n, hl-8 ° ) , p . 183. (:1) Us hotteurs se servaient de IlOt/es d'os ier b lanc Ires serré. (-1) Les Bac/l Ones ou Bachol/es t'laient des baquets faJJriqués le pl u s S O U H' I l t en ·b o i s d e châtaign i '"l" ct garn is de cercl es de b o i s . Etroites a la ha s e ('t s'élar­ gissant j usqu'nu sommet (70 cm.) , on les utilisait acd denteUenwnt comme hottes il Y('ndauf(t>. LI capacité de cet mtensile représentait, en moyenne, la valeu!' de 30 à 40 l it t'e s de Yin. L c Dic/tonnaire de l ' ancienne langue {rrm çaise s{'mble fa i re ert'{'UI' q uand H a p p e lle « bachoues » des h o t tes d ' o z ie r -'"l'ré o u de b o i s , p o u r p o r t a / a vendange p i l é e . (5) La { o u lerie "tait un appentis a'llcna'n t à la m a i s o n du v igneron et abritant }f'S CUYC S . a i n s i qnr- le matérie,l des Y{'ndanges et d e s ,maT,:' S . Lt',,'" c u v e s , garnies de cerdt'. de b o i s ct" c h ênc o u de fer, reposaient s u r de s b i l l ols ; e l l e s pou­ vaient avoir U Ilt": c o n h'll�nee varinnt etltre 5 à 7 pièc e s . Dan s un I n v e n ta ire de déces d' UI1 hab ita n t d'Ath i s , 011 cite une c u v e lenanl en v iron d ou ze dem ie­ q u e u e ; la de m ie - q ue l l e , jau g e d ' OrUanB ; était une mesure à v i n évaluée à 215 pinte,y, s o i t 3 1 4 l itres à la p inte de Saill i-D enis. Très souvent, la ,cuv e éta it accompagIl'('c de sa jdle ou jdl / e . grand,e cruche servant de me s ure pour le vin (dans l'Orl <'anais, elle v a l a i t 1 3 p inte s 1/8) . A Athi s -�I on s ct .J u v isy, il n'y eut j a m a is de pre.•s o ir b a nal . Au chàloou de JLlvisy, le PTt' ssO i l' dLl se i gn e u t· s ' ac cotait contre le mur de l ' é g l i s{', comm e en témoigne une not(' d u V icnl re de l 'Arc,hidiacre de Jos a s,' .. n 1 469 : « Esl u n um tnrcular s e u pre8sorÏ!l m , q u o d est contigu llm eccles i e » (Abhé .T .-M . ALLlOT, Vlsiles arch idillColl a t l' s de Josas [ P a ri s , A. Picard et II l s , 1 9 0 2 , i l1-4° ] , Par . I O ï 1 , p. 3-11 .) (ü) Arch. d e S . - ,· t - O . , Règlememl de Po l i ce d u Baillage de la Seigne urie d · .Hhis d u :1 TlUIl', l,iiI, req is tré a u Parlement le 14 avril 1i61 Art. IX.


- 35 JI1 0 iII S q u ' i ls a u rol1 t o b t e n u de SOlIS perm ission , .. e t , Il la c h arg e ]Jill' e l l .r , c h a q ll e fois de rem e t tre èz 11I a i n s de s DallI es de la C h a r i t é de <-' e t t e paro isse d e J u v isy o u en c e l le d u S i e ll r C u r é ;; s o l s p o u r è t re e m p l o y é s à la s l l bsistance des p a ll llres, don t ils s e r o n t ten ll s en faire a r t iffier par e U.r d e la di t / e rem ise ( 1 ) . A A t h i s , l a d e m a n d e d e \ ' a i t êt re a d r e s s é e à ,j ' O f fi c i e l' d e P o l i c e' d u B a i ll ia g e q u i e n d o n n e ra sali s fra is l a perm ission p ar écri t, S U I' le <" >r l ifica t du S i e l/r Pri e u r de cc l i e u q l l i ell C O ll s ta / e rll [a n éc e s s i t é .

LES FÊTES La fin d e s V l' IHl a n ges é t a i t s u ivie de f ê t e s , a u x tl i v e l' t iss e lll c n t s n o m bre ux e t vaI· i és . ' A J u v i sy, d e s act<> u r s a m b u l a n l s v e n a i e n t c h a q lH' a n n é e m o n te t' u n p e t i t l h é à t r e d e m a ri o n ll e t t e s fi [a charge d e n e l'o i n t j o u e r n i f a i rt· jOllcr al/.r h e l/l'es dll s e I' !' i c e d i v i n , e t de Il e faire a u c u n e i n s u l t e 11 11 p u b lic (2) . .\ A t h i s , ces fè t e s ét a i e n t e m p re i n t e s d'u n e g ra'n de s o l e ll n i t i', parce q u ' e l l e s C O l T <: s p o n d a i e ll t à l a F ê t e P a t ro ll wl e d e S a i n t - D e ll i s ( 9 octob re) .

Les d a n s e s é t a i t' lI t é g a l e m e n t t rè s g o ù t é e s ; m e n a it l 'A s selll blé" de dance a v e c e n t r a i n .

d, le n i ololl C Il:C dll ]J(Jy�

' « L e s d i vert i s s e m e n t s p i t t o re s q u e s d é g é n éra Ïl"nt s c nn' c n t c n b a s s c s p l a i s a n t e r i e s » , c a r ,l e s v i g n e r o n s a i m a i e n t i l clwlf l1er le ')('1'1'1' . E t , q u a n d i l s é t a i e n t l' x c i t é s p a r l e v i n , le u r Vl'T\' C I l e c o n n a i s s a it g u è t·c de f r e i n .

P l u s c o n n ue est la Fête d e s a i nt Vi n c e n t (22 j a n v i er) , Patron d es vignerons, ù l ' oc c as i o n d e l a q u el l e c e u x-ci process i o n n a i ent d e rrière d e s musiciens p r é c é d a n t eux-m êm es l a s t a t u e d u s a i n t .

A A t h i s-�l o n s . l e s \' i gn e r o n s , e n r e d i n g o t e l't ch a p e a u h a ut d e form e a l l a i e n t à l 'ég11 i s e, où, a u c o u r s de l ' o ffi ce, on d i s tr i b u a i t l e' p a i n b é n i t (2 ) . A E p i n a y - s u r-Orge, a v a n t l a m e s s e Oil ,l e s h O lll m e s s e re n d a i e n t ' l' n d i m a nc h i,", o n p ro m e n a i t d a n s l e p a y s u n é n o r m e p a i n , p OI'l é par de u x h o m m e s , d u qu e l s o r t a i t un j et d e vi n . Cc 'p a i n , b é n i t p e n d a n t l a m e s se, é t a it d i stribué a u x YÏ g n eron s . . . ( 3 ) :\l a i s ,

l e s v i gnero n s

n'étaient pas

t o u j o u r s d ' a u s s i h O ll l l e h u m eu r ;

ct, lorsque .l es gelées printa n i èr e s a v a i e n t c o m p r o m i s l a r é c o l te, e c u x de V i l l c n c m'e - S a i nt-G e o rg e s s ' e m p a r a i e n t de ia s t a t u e , l 'accabl a i e n t d ' i nj u re's c � l u i fa i s a i e n t p r e n d re u n e b o u H e t r e m p é e d a n s l a S c i n e (4) .

LA QUALITÉ DES VINS :-'; O U 5

sommes

fort

mal

documentés

s u r Ja

qual i t é

des

"ius

que

huva i e n t u o s a n c ê t r es . I�(' s vi.g n o b l e s de l a région p r o d u i s a i e n t surtout

d e s v i n s roug e s ; contenait douze du ('J'Il , d u p a y s 1 8 re llell a n le , la l l n e d e m i q u ellx

ct, l e s In v e n t a i res d e décès témoignent q u e t e l c e l l i er dem ies q ll e ux jaug e d'Orléans, p l e i n es de vin rO ll fl e , e t de l a r é c o lte d e rn ièl'l', e s tim ée . . . la dem ie q u e u.r à d i t e q u a n t i t é li la s o m m e d e 2 1G l i nres , ct tel a u t r e , m êm e jauge e l llll d e m IJ m u id , l'e m p l is de bo isson Il

( 1 ) Ar!' h . d" S.- r t - O . , Règlemellt de poU"r de /a l','é v ô t é de .Tl/ v i s y , dl/ v e n ­ d r e d i !J ju i l / et 1 7:14, Art. 2 . C?' Arc h . de S .-et-O . , R e g i.• ll·e,. d u greffe de l a l" 'é v ûte d e hwi,,!!, Li u di"nce dl! .•amedu 1 3 oct. l ï 3 ! , Liasse 8 . (3) SEIGNOLLE (e. et .n , Op. c i l . , p p . I H à 1 2 1 . ,(·1) �IAt:GAn"Y (Albert) , L a Ban l ie u e S u d d e Paris ( L e Puy-rn-Yel a y , « L a Haute-Loire » , 1 936, i n-SO) , p . 8 4 .


- 36 cl,l ire mz passé par s llr le marc .f{mit,; des aides, à Li l iures. « "Ces vins d e pa�'s, l égers, peu

(p i quette)

estimé, eut

égard

aux

color é s , a i grl'let s , {f i t s vins français l'aur � e s d i sti n g u e r d e s c rn s p l u s c o r sé s d'e l'Orl é a nais ou d e ']' A u xer­ rois, devaient s c c o n s o m m e r. da n s l'ann ée, s i non iù s s "ét·cign.l icnt e t dcycn aient bisaigIes ( 1 ) . » La p'l u s g r an d e p a rti e de c e s y i n s sc c o n s o m m a i t sur piace ; le s ur­ p l u s était Jivré au c o m m e rCe d a n s l e s g u i nguett es et J e s a u b e rge's de r o u l a g e d e s e n v i r o n s d e Pari s ; e n e ff e t , le s f ra i s d e t ra n s p o r t , e n r a i ­ s o n de l a d i f fi c n l t é d e s c h e m i n s , c t l e s fra i s d ' c'l1lr6c é t a i e n t t r o p é J.e­ v é s pour q u e J e vin s o i l ycmlu a �'ec p rofit d a n s la c a p it a l e .

En 1 8 1 4, . l a q n a u t i l é {j ' h ecta re s cul t i v é s e n v i gn e s d a n s l'arro n d i s ­ SeUl.E:nt d e C orb e i l é t a i t d e 2,.5 5 2 ha . 3 D . Cer t a in s terroirs .avaient l e u r peti t e r é p u t at i o n ; et, l e s c r n s d e ' q u aH t é s u p é r i e ur e e ta ie n t, d a n s l'en­ ,le S,-et-O., c e u x d u v i g n ob l e du Château s e mble du D é p a rt e m e n t d ' At h is (20 h a . d o n n a n t 2 7 ;] h l . à 60 �r. l'hl., s o i t le v i n l c p l u s cher du Département ) , c eu x ,du v i g n ob l e de 'la cGm m un e d'Athis (35 ha. = 469 hl. à 50 fI'. l'hL) ct oe u x <le M o n s (60 h a . = 7 3 2 hl . il 52 fI'. l'hL) .

D a n s l'arrondi s s c ll1el1 t de' C o rb eil , il ex i st a it c n c o re quelqu e s crus qui Ip r o d u.i s a ient d e s YÏn s d'nn e a s s ez 'bo n n e q u al i t é , tel s c eux d e s Y i g n obl e s d e V i l l a b h é . Saviguy, S a i n t ry et M o r s a ng ; m a i s J a ditl'é­ J'(' n c c de p ri x /e n t re c e s vins et l e s vins o r d i n a i r e s était s i peu c o n ­ sidé rabl e q u' 011 n e p o u v a it l e s l'('garder cllul m e ét ant (le qua l it é sup é ­ rie u r e . Seu l s , l e s ·cr,u s d ' A n d,ré sy, d·c' Triel -éit ,d e Chanteloup, d i s s ement d e Versailles, lHJ.Uv a i e n t prétend r e il éga l er

v in d u Château d'At hi s (2) .

dan s ,l 'arr o n ­ qu alité du

la

Ath i s et M on s, fo urn i s s a i e n t d e s y i nls r o u g e s (3) e t u n e faib;l;c :quan­ t i t é d e v i n s b l a n c s . D ' a p r è s une é t u d e f a i te par �I. Jullien (4) , e n 1 8 1 6, l e s vin s GU -Glo s d'A thi s sc \! l a s s a i en t , grâce aux bon s soins d u propriéta·irc �L S e r1'es d e Prat, parm i ,l e s l' in s d'ordinaire de d e zzxièm e Cj lwl i t é , entre ,l e s vi n s fius ct l e s v i n s c o m m u n s , d a n s la '5'" classe des " ius ,d e France. , Co n trairemen t ft la m a j o rHé des v in5 du 'p ays, 'ce vin. l é g e r ( c ' e st-il-dire peu 'p o u r \'\1 d e corps, d e c o u l e u r d de' g ra i n ) mais f(�rt a,gréablc, s ' am éliorH i t en vic ilJ i s s.a nt ct sc g m'd a i t p Ins ou :mo i n s

longtemps.

RÉGRESSION ET DlSPARITION

DE LA CULTURE DE L,4 VIGNE

Ln vign e , autour de P ari s, éta it déjà en re'cul à la fin du xvnl' siècle, car cll e é t a i t d'un c culture parfois dé cevante , ct, en tont ·cas, touj ours délicate. L e s v i g n t· s a v a i e n t g é n é r a l e m e n t il souffr i r d e s gelée s d'avri l c t d e m a i , ct i l e n r é s llilt a.it lijue :le re'lHle m e n t ,n 'était p a s u n i f o r m e d ' u n e a n n é e il l ' a u t r e . V o i c i qu c l q'll'c S rc n dCITwnts -ob t e n-u s s u r J e s 4 o n ;; ba . de v i g n e s de J u v i sy, de 1 35 6 à 1 3 6 0 : 1 &:16 = 27 hl. il l'ha . (moyen) 1 3 5 7 = 23 h l . il n I a . (Inoye n ) 18ii8 = 40 '111. il l'luI. (lu o y c n ) 1 &;) 9 = 1 6 h l . il l'ha. (mauyais) l-SfiO = 2{) ·h l . Ji J ' h a . (mauvai s ) .

« A cette déc a d e nce, on a cru t'l'o uver une cx.p.J i c a t i oll p a r une certai ne d étér i oration qu ' a u ra i t sub i le clim at de

suffisante la 'Région

( 1 ) EVRARD (Fernand) , La v i gil e (//1 .1' l' l l ll i l'OIlS de Paris (Extrait dn R 1 1 l l e t in de la So c i é té d ' E t 1 1 d e s hi s t o r i q u es . fié OIJ1'((pll i q 11 e s et .s c i en t if i q 1l e s de ln R égion 'Pol'is Î(ll l n e , 'nv'Til-j uin 'lH3";) , '90 N ll n é e , N ° 32) . , (2) A r c h . de S.-et-O . , S é l'Ï e N . , A gr i c 1 1 l t11re (Dossi .." �I-4) .

n�) ' Le,s ,plants 'l es plu s généralll'111PJ1t 'cultiv es étn�ent, _ .{'n rougf' : h� :.\Iorillon .. le � [ e ll n i e r , le Bourguignon, le H02h eHc et le Goi s . Ils étaient espacés d'un 111l'tre S Ul' et entre les l i g n e s . v i(lnob/es. C0 1lnllS . . . l es l'op&yl'llpllie de tO!!S ( 4 ) J U LLIE" (André-H . - A . ) ,

s u i v i e d ' u I l e c l a s s ijï c a ! iun fl é n é l'a l e d e s v ins

( P a ri s , l'Auteur, 1 8 1 û , ln-8 o ) .


- 37 p a r i s i e n n e . » Or, lU. D u c h a u s s o y ( 1 ) a prouvé. cn ra s se m b l a nt un n o m b re i m p re s s i o n n a n t de d a t e s de Dans d e' \' cIHlall g e s , q u e ce c l i ­ m a t n ' a 'p a s v a r i é d e p u i s l e c o m m e nceme nt du XVIIe s i ècl e (2) .

« I l s e m b l e plus logique d ' a dm ettre q u e l es ruraux sc s o n t d é goûtés d ' u n e c u l t u r e t ro p co û[,e u s e p o u r en a d o p t e r d ' a n t r e s pIns r é m u n é ­ ratric e s, s u r t o u t l e m ar a î c h a g e . » D è s 1 8 6 5 , l a p l mp a rt d e s c u l t i v a t e u r s a u t o u r d e P :tl a i s e au arrac h a i en t l e u r s y i gn e s ; q u e l q u e s a n n é e s p l u s l ard, c e u x d e M o ntlhéry s u Ï \' a i e n t J',cxt'mpk, d ' a u t a n t p l u s q u e J e s m a l ad i e s cr)1ptogamiques faisaient l e u r a pparition d a n s l a r é g i o n . E n 1 866, l e phylloxéra e s t signalé auprès d'Arpaj o n .

L e s vignerons auraient pu remédier à eette calamité en sélcd i o n ­ nant d e nouveaux plant s et surtout e n i n t roduisant des plants a m é r i ­ {· a i n s . .Alais c'étaie n t dcs gens routin iers : ,! e s agronomcs lcur o n t c o n stamment repl'oehé de n'avo i r jamais a mL"Il ioré leUl's cépag e s , d c lll a l fumer leurs terres et de soigner les vignes a v e c négligence . Le coup décisif fut porté 'par le d é \'el oppement du réseau fen'é q u i p c r m ettait aux vins .du Mid i d'atteindre et de conquéI'Ï 1' le m a r ché p<lr'i s i e l! ; et cl1fin, à une époq ue plus tardive, par les maisons de p l a i ­ s a n c e q u i finirent par occuper l'ensemble des coteaux, d o m i n a n t l a v a l I é e d e la Seine. En 1899, il n ' y avait p l u s guèl'e que 3 ha. de \' ignes à A t h i s -:\f o n s , ",l ors qu'un quart d e s iècle' aup aravant, l e vignoble existait e n c o re d a n s son entier. CeUe dim inution affectait d'ailleurs la total i t é d u d é p a rtement de Seine-et-Oise q u i , renfermant 20.000 ha. de vig n c s e n 1 8 H i, n 'e n con t e n a i t plus que, 1 3 .700 en 1 840, 1 1 .000 en 1 8 7 1 , 4 . 0 0 0 e n 1 9 0 3 et 766 ell 1920.

C'est p ourquoi, on a p ei ne à croire, d e nos jours, q u e l a v i g n e fi t p art i e , p e n d a n t d e s s i èc l e s , de l'éco n o m i e a gr air e de l a r é g i o n p ari s i e n n e . Et c e n 'e st p a s e n c o n t e m p l a n t l e s q u e l q u e s cep s qui croi s s e nt en cure sur l e s c o t e a u x d 'Athis que l ' o n peut s e faire u n e i d é e de n os m a g n i fi q u e s v i g n o b l e s d ' a n t a n .

L o u i s B n u N EL, Diplô mé d'Etz/(!es Supérieures cIe G éograph ie,

(1) D c cHAu s s o , (H . ) , L e s b alls rie (Ex'tr'ait d.e La .I1éféoro!ogie , "",,'S H' :14) .

(2) 1 6%, 2 (J. 2 O.

fi xè{�

lI euria n ges

rie

la

r" g ion

paris ienne

D a t e s de H a n s de \'rnd a n � e s à Juvi.sy : 20 O. 1692, 20 O. 1 69 5 . 15 O . 3 0 S . 1 7 32, 22 S . 1 7 3 :�, 22 S . 1 7 :l! , 1 2 O . 1 7 3 ;; , 26 S . 1 7 :l 6 , 2 3 S . 1 7 3 7 , 1 7 3 8 , ao S. n:HI, 2;; S. 1 7 4 1 , :i O. 17 H, 22 S. 1 7 8:\,. 1 7 S. 1 784, 22 S. 1 7 8 ;> , 1 786, 1 8 S . 1 7 8 8 , 2 11 S . 1 85 7 , 25 S . 1 8 5 \1 , 2;; O . 1 8 6 0 . L a ,Inte m o y e nn e e s t a p p ro x üna t i \" c llH n t n u 30 sf'pt ellllH-e.


SOUS LA PIOCHE ... ".

LE C HATEA U D E SAV I G N Y _:-- ---==-====" -===:::'== =� 1 r====�

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n(' S S hl à la p l m:n c d e F . )IAIl'flN, 1 8 8 8 .

Coll f'cl ion « LOIl�h()y'lll C I i c h é :\ hll é L-'V I I E " "!' .

».

La contré e au s u d d e P a d s v o it d i spa ra î t r e p e t i t il nl't i t les i m lll e n se s p a rc s a u x a d m i r ab l e s f u t a i e s , a i n s i q u e .J e s g ra n d es p r o p r i é t é s c t l e s c h â t e a u x q u i d.o nll a i e n t d e s i b e a u x a s p ecls à n o t n' p ay s . L e s 1 0 t i s ­ s e m e:nlt s a v a i en t d é j à a m o l'e é l e m o u v e m e n t l' n p r o v oq u a n t l e 111 01"­ c c l km e n t ct .l a v e n t e d e n o mb r e u x d o m a i n e s ; la g ue lTe l'a ])l'ée i p i t é en a c cu m ula n t J e s r u in e s . Et c ' e s t a i n s i q u e s o n t a p p e l é s il d i s p a ­ r a î t r e e o m p l He m e ll t l e s c h â t e a u x d e .J u v i s y c t d e S a v i g n y , h o r r i b l e m e n t mut i l é s p a l' l e s b o m b e s . . En j l}. i n 1 9 4 0 , l e <, h â lenu de S a v i gny é ta i t touché p a r 1 6 0 ob u s f l'a n ­ ç a i s , l'M' s u it e d ' u n e er re u r d ' i n form a t i o n , l't .J a i s s'é , d e p u is c e l t e d a t e , ,d a n s u n é t a t de déla b re m e n t c o m p l e t. « H e s t a u r·é il 1a fi n d u xv' s i èc l e , ii est l 'a rriè re - p e t i t-fii s d ' u n m a ­ ll O Ït· é l ev é , s u r l e' m ê m e e m p l a ce m e n t , t r o i s s i ècl e s a u p a l·a\'a n l . S i no u s e n croy o n s l ' A b b é Lcbcuf, q u e d e d r a m e s s c s o n t j o u é s �I a n s c e m a n o Ï l' d a n s l e cours dl' S xv·, X Y I ' c t X V I I ' s i è c l e s . . . A u c o m \11 e n c'e m e n t d e ce s i ècle. i l é t a it l a p ropr i été d u M a réch a l D a v o u s t , m o r t à S a v i g n y , ,l e 1 " ' j u i n 1 8 2 3 . I l f u t e n s u i t e h a b i t é p a l' . s e s ,e n fan t s ; p u i s il s e n' i t de l'e f u g c , p e n d ant q u e l q u e s a n née s , il l a J ' c i n e I s abel l e , c h a s s ée d'E s p a g ne . (Arch. de S . - e l - O . Monograph ies d e s (;ommllll cs de S . - e t - O . , rédigées par les I n s l i l ll i e ll /' .• p o u r l'Expo,. i f i o n de 1 9 0 0 : Scw i g n y -.mr-Or!} c , p a r :\L VAVIEII, 2 3 a o tÎ t 1 89!J, 1' P . !J il 1 4 . ) Il y a p e u d e tem p s e n c o r e , i l a p p a r t'e n a i t. i l :\ 1 . D u p archy, a n c i e n cntrepre n e u r d u C a n a l d e S u e z , v o u r p a s s e l' fi n a l e me n t a u x m a i n s dés n e v e u x d e sa fl>rùmc, M ;\L :\I o u l i n s - H o u s s c l . C e s dern iers v i e n n e n t d e l e Ill e t t r e e n vcn1c ct ],c s r e p r é s<> n t a n t s d e ,l a Com m u n e d e S a v i g n y s C I'a i e nt e n p o u rp a r l er s p o u r e n fa i l'e l ' a c q u i s i t i o n .

(1 ;l , r u e d e'

la

R . S nI O N , C o u r - u e - f ra n c e , Ath i s-:\I o n s . )


UZV ORIGINAL DOUBLÉ ... D' UN GASTRONOME

G R I MO D D E LA R EY N I È R E seigneur d e Villiers-sur-Orge Le 23 dé c e m b r e 1 8 3 7 mourait, d a n s son château de Villiers­ sur-Ol'gc, l ' u n d e s êtres les p'lu s origi naux d e la fi n du XVIIIe ' siècle, Grimod de la Reynière. Fils d ' u n fermier gé n é r al, admi­ n istrateur général d es postes, appa r e n t é , par sa m ère p a r en t e cie S e n a s , il l a famille d'Or ge v al et à deux évêque s d'Orléans, Grimod de l a Hey nière , « d i s gracié de Ia n ature » , n aquit il Paris le 20 novembre 1 758. S e s bras, en e ffe t, é ta i e n t term i n é s par d e s m oi g no ns auxquels un ouvrier suisse, i n t e Jrli g e n t et habile. a d ap t a des mains artificielIe s qui lui p e r m i r e n t d'écrire ct même de peindre avec dext#ité. Destiné par sa Jam ille à l a m agistratur e , il se borna à se fair e r e c e v o i r avocat au Pal'lement et déçut p rofondément ses parents par l a notoriété qu'il acquit dan s l a fréquentation des lieux de plai s i r et s u r t o u t p a r les bouffonne ries, e x c entricit és ct m yst i ­

fications qu'i'l multipli a à l'excè s .

Cet origi nal, dont les �< déj e u n e r s philosophiques » défray è­ rent l a chron i qu e d e l'époque, fit du plai s i r et de la b o n n e chere

sa

p ri n cipale occu p ation .

Néanmoins. il se p i quait de littérature et publ i a , cn 1 78 3 , les Réflexion,� philosophiques S U I' le plaisir pal' llll célibataire, puis, Cil 1 7 85, la Lorg n ette philosophiq ue. Sa que relle av e c le p o è t e Saint-Ange fit gra n d bruit, ainsi que

certain s o u p e r d o n n é l e l or février 1 783 il des gens de lettres ,

magist n tts ct avocats, dans l'hôtel q u ' i l habitait a u x Champs­ Elysécs a v e c se s p arents. Toutes les gazette s p arlèrent de cc fameux sou p e r qui c oûta 1 0,000 livres ; et, o n peut lire dans l e

Journal

d'lIll

Observateul' :

'

" Le s b ill ets d'i n v i t a t i o n é t o ient d a n s la forme d e s bi l l e t s d'tmter­ reme n t de la p l u s chère e s pè(.'{' . A u lieu d e têt e s de m o rt, c'étoient d(."S i:U(�ulcs béantes, et l a t e n e u r du b i l l e t , que plus ieurs curieux ont conservé, étoit a i n s i conçue : « r o u s ,lIes prié d'assister au con uoi et en t errem en t d ' u n g u e u le ton q u i sera d o n n é le samedi 1 er féurier, par Messire Balthazar Grim od d e la Reyn ière . écuyer, auocat a u Parle m e n t , correspondan t , pour la partie dra m a t i q u e , du J o urn a l de N cufchâtcl, en sa m aison des Champs -f;lysées. On se rassem b lera à n e u f h e u res d u so ir, e t le sou­ peT a u ra lieu à d ix. Vo u s êtes prié d e n e p o in t a m e n e r de laquais, parCe q u ' i l il a u ra des se ru a n t e s en n o m b re s uff isan t . L e cochon et l'huile Ile m a n q u eron t po in t à s o uper . l'a u s êtes prié d e rapporter le présen t " i lle t, sans l e q u e l o n n e p o u rra e n t rer. »

Lo rsqu'on �st venu au rend ez-vous, on a d'abord trouvé un p r emi e r p lac" ad h o c q u i demandoit au co n v i v e s ' i l a l l o it c h e z �1 . de la Rey n ière, l'op p re s s e u r du peuple, ou chez M . de ;] a Reyn i ère, l e défen ­ s e u r du peuple. Après avoir r ép o nd u qu'on alloit chez le dé fenseur du p e u p l e , i l faisoit une première c o rne au b i l l e t , et v o u s passie'z d a n s s u i s se


- 40 lieu en furme de cor�s de garde, où étai en t des hommes arm és et vêtu s à l ' a n t i q u e c o m m e des héraults d ' a rm e s ; c eux-ci vous introdui­ s o i e n t d a n s u n c prcm i ère p i èce où é t o it une e s p è ce d e fr ère t e rribl e , u n i n co ll n n , l e c a s q ue e n tête, l a v i s i ère b a i s s'é e, la cott e d'arm e s e n d o s sée, l a dague a u côté, il f a i s o i t une sec onde corne a u b i l l et c t v o u s introd u i s o i t dans u n e s e c o n d e saUe. Là, s c présen t o i t un hom m e e n robe, e n b o n n et q u a rr é , q u i v o u s q ue s t i o n n o i t s u r c,e q u e v o u s v ou­ l i e z , s u r votl'C demeure, vos q u alités, dre s soit d u tout proc è s -vcrb al , ct, a p rès a v o i t· pris votre biJlet, vous a n n onco it dans l a s alle d ' a s sem ­ b lée, où d e u x g a g i s t e s , v ê t u s en en fants, de chœur, c o m m e n ç o ient p a r vous encenser. un

L e s COll\' i v e s r é u n i s au nomhre d e v i ngt-deux, d o n t d e u x femm e s habillée'8 en hommes, on a traversé une pièce lloire ct e n s uite s'est levée rapideme n t u n e toile de théâtre q u i a laissé v o i r la saUe du fest i n . Au m i l ieu de l a t a b l e , p o u r s u rto ut, étoit u n catafalqu e ; du reste, d e s l ampes il l'antique, d e s devises ,et une illumination d e tro i s eeils bougies environ ... Autour d e l a tahle du festin étoit une gal erie de s t i n é e aux s�ecta­ teUl'S qui voudroient jouir du coup d'œil de la fête. M. de l a Rey­ n ière avoit djstrib u é en viron 3 frü bill e ts de' cette autre espèce, et à l'hc'ure ind i q u é e , il a dit qu'onl pou voit Inisser entrer, mais .il n'était pa s permis dc rester ; on ne pO\lvoit qUe traverser p o u r fai.re place à ' d'nutres... La fi n de c e t t e fête, q u i t e no i t beaucou p d ' u n e fêt'e m a çonu ique', ' n'a pas rêpondu au commencement ct n a r i e n cu de s ingulier : ch a ­ ' cun s c n est a ll é a p r è s une séance d e plusieurs he u re s à table, trop longue' et ennuycus ,"" con séq u e mm'e llt . »

S e s excentricités, q u i s ' exe r ç a ient même c ontre ses proches parents, f ur en t telles qu ' i l s se réso}ureat à d e ma n de r contre lui une lettre de cache t ; s at i s f a c t i o n leur ayant été accordée, il fut . enfermé deux a ns . D evenu m a î tr e d ' u n e immense fort u n e , il p arcourut la Suiss e , g r a n d e partie de .J'All emagn e ; mais, l a Hévolution p rovoqua une diminution s e n s i bl e de son avoir sans toutefoig. a lt é r e r en rien sa ga i et é . Il t r av e r s a s a n s tr op d'ennuis c ette p ér i o de trou­ blée en voyageant : on I Q trouve à Lyon, Béziers, d a n s les foire s du Midi, à la têt e d'une sorte de bazar.

U Il e

Il re vint à l a littératur e ct, e n 1 79 7-1 798, i l fonda e t ré digea le Cens e ur dramatiqu e et se c o nsacr a p a l·ticulièrement à la Gastronomie . D e 18 02 il 18 1 2 , i l p ubli a l 'A lmanac h des go Ul'­

mands O l! Calendrier lI utritif, s ervant de gu ide dans l e s m oyens de faire b onne c h è r e (8 v o l . , i n - 1 8 ) qui ent un c e r t a i n r e t e nt i s ­ sement ct, en 1808, le Manllel des A mph itryons contenant lm Traité de l a diss ec tioll des v iandes cl tab le, la n omenc lature des m e n l!S [es plus n O ll V eal1X de chaql1e saison et les éléments de la p o litesse gourman d e (1 vol . , i n-8 0 ) .

D'ailleurs, malgré son infirmité, il d é coupait à t able ave c art et habil eté ; et, sous l'Empire, d 'Aigrefeuille et lui étai ent réputé s com m e les premiers gastronomes de l'époqu e . Après 1 8 15, au retour d e s Bourbons, il se retira dans son château de ViHiers-sur-Orge, où il s'occ u p a d e ses souvenirs e t d e s es l ettre s s a n s r e n o ncer pour cela à l a bon n e chère. I l eut p our vo i s i n e , à . l a �fa i s o n -R oug e , une femme d e leUres , Mmo S ophie Gay, avec laqu e ll e il écha nge a u n e c orrespondance

assez suivie.

Au commen cement de 181 6., c e c élibat a i re e n d urci songe a alors - c'était p eut-être hie n la p r emi è re fois ! - à se m arier


- 41 -

à c o nvol er, e n j ustes noces"avec u n e a n c i e n n e actrice du Théâtre de L y o n , A d é laïde Feuchè r e . A ce propo s , Mme S op h i e G a y lui adressa, Je 3 1 décembre 1 8 1 6, c c sp i r i t u ell p etit b i l l et : e t se décida

« Il e s t certain q ll e j'ai e l! t o r t de dire la /J é r i t é ci m o n voisin ; les ro i s , les femmes e t l{'s llmo ureu;r la rcç a i llen t t o ujours m a l ; m a is, q u'il soit tran q u i l l e , e lle ne m ' a t t irera p i lls d ù ol'm a is tan t d'amer­ tume de s a part e t i l ne l'en tendra qu'à propos des s e n t i m e n t .• d ' a m i ­ tié que je lui a i " ,, ! l é s . Mon pro c h a in départ p O Ul' Pa r is m e pl'Îll e ra d u p laisir d'accepter son in n i tll L i o n n u p tiale ; m a is, je n 'e n p ren drai pas m o i n s de part au s u ccès de t o u t ce 'lui pouTl'a c o n tr i b u e r ci SOl! b o n h eur. »

Grimo d de la Heyn ière s ' éteignit le j o u r de Noël 1 8 3 i dans s o n château de V i l l i e r s ct fut inhumé il L o ngp o n t . M. LEROY, Directcur hOll o rairc d' é c o l e p u blique.

Pa'ge 1 5 , 1

re

Erra/Uni

l ignl�,

l ire :

au

B u l l c l in n O

1

(oc/obre 1 9 -1 7 )

Enfi n , on obligeait l e s pa�: s a n s à é p i n e r l e s t e r r e s à l>l' u r s frai s , à <l iiIèrentrs

époques de

l'année ;

et�

funte de le

faire, on

lt's a s s ignait

HU L o u v r,e n u q u e l . ..

Dans lias jJrochains numéros : Les ori gines de la gare d ' A t h i s-:\l o l1 s . L'aérop o rt m o n d i al

d'Orly

(Généralités ) .

Histoire, d é v e l o p p ement e t trafic ( l e l a gare de J u v i sy . Impressions d ' un voyage e n d i l i g p n c e de P a ri s il C o r b ei l en l i 8 1 .

Les p r o t e s t a n t s il Ab'l o n . L 'égli se d ' At h i s-:\lo n s .

La gat' e é p hémère de \ iry-Chât i l l o n . L'Aque d u c d e H u n gis.

La vente des d o m a i n e s n a t i onaux il S a v i g n y -sur-Orge.


- 42

CAH I E R D ES P LA I NTES DO L ÉA NÇJS ET R E M O N T RA N C ES D U T I E RS- ETAT D E LA PARO I SS E D'ABLON (Election d e

Paris)

La con v oca tion d e s E ta ts - G é n é ra u .r p o u r l e 4 n i a i 1 789 { u t précédée d ' u n véritable « referendum pop u laire » qui s ' exprima, dans cha q u e paro iss e , s o us la form e de C a hiers exposan t l e s v œ u x e t doléan ce s d � la ;V a t ioll .

.

Il n.e fa u t pas s o u s - e s t i m e r la v a l e u r de ces Cahiers de 89 e t y v o i r s e u le m e n t u n e g r a n d e af'fed a tion de m isères à la v e ille de la' Révo-' l u t io n . « 011 a t r o p t e n d a n c e li cro ire q u e ces d o c u m e n ts n e représen­ ten t pas les v é r i t a b les do léances des l' urau:r, parce qUe rédigés, dan s la plupart des cas, p a r des h o m m es de loi. L e u r lecture con tr e d it sin ­ g u l ièrem e n t c e t te t h è s e tendancie u s e ; e t, b i e n q ue le t a b e llion ou l e procureur fis cal (c'es t-à-dire les représen tan ts d u s e ig n e u r) a ien t tell u l a p l u m e dan s l a m a,iori té des p a r o iss es, les v o ix pa!lsannes o n t réussi rI s e faire e n tendre : e l l e s ont unan im em en t l'résenté a u R o i, a v e c l ' express i o n de l e u r confiance en sa b o n t é , le J u s i e b ilall des l'ede­ vanees {éodales, à la [o is IO l/rde s et vexat o ire s . » * **

Arti c l e 1 H . - L e s ha b i t a n t s c h a rge n t l eurs dé p u t é s de repr é sent e r que toutes le s product i o n s de l e u rs t e rres s o n t d é \'oré e s p a r le gibi �· r . Art. 2. - D e m a nd e i m p o r t a n t e p o u r t o u t l e b i en 'p u b l ie e t p o u r toute l a N a t i o n c n ,g é n é r a l : d ' o ù v i e n t le p a i n s i cher ? En vo ici l a r a i s o n : ·c · c s t l e b lé q u i e s t h o r s d e p r i x p ar tout'e s orte d e m o n op o l e et m a n œ U Yl" e s , ct d o n t l e p a u v re m i s é rabl e n e p cu t y a tte i n d !"'e . En c o n ­ � équence, n o u s d e m a nd o n s q u 'il s o i t o r d o n n é à l a prcmiè l'(' A s s e mb l é e d e s Etats-Généraux u n e l o i à c·et é gard, a fin qu'ell e p u i s ,,' ê tre m é ­ m o r a b l e à t o u t e l a N a t i o n , ct p o nr l e s ou l a gem e n t p r e s s a n t d u pauvre m i sérable q u i ne m a n g e q u c m oiti é d e s a suffi s a n c e , p o u r Je faire suh­ s i s t e r , et hors d 'état, par cc m o y e. n , d e s a t i s fa ire. a u x hes o i n s ; e s p l u s p l·C's s a n t s .

A r t. 3. li e s t b o n d e d i r e que n o u s s o m m e s s u r ,l a C ".pi t a i n er i c roya l e et P l a i s i r s d e S a M a j - e s t é (1) , auquel n o u s t e n o n s a u Parc de V il l e n e uve-l e-Hoy, où s e font l c s é l èves d e fa i s a n s , d e p C' n l l'lx gri s·e s , pe r dr i x l'on ges. E n e o n s é q u e n e-e , n o u s di s p o s o n s n o s 1 e lTCS à s·c m e r a v c c toutes l e s d i s p o s i t io n s n é c e s s a i r e s . La m e s u re d u l i eu e s t dc 18 p ied s p o ur perche c t 1 0.0 pe rc h e s l ' a r p e n t , q u i c'st l a ' pl u s pet i t e mesUl'c d u H. oyaum e . I l n e faudrait, ·à l a gr a n de m e s u l'l" 'lu e 8 à n b o i s s e a u x de P a r i s . Nous s o m m c s obJ i g é s dc m e t tre' J USqU'l 12 b o i s ­ s e a u x pour arp en t . E n vo ici re xplication e t l a eau s e : 10 C' es t q u a u s s itôt qU e la s e m e n c e est r é p a ndue, les pi:';" ons, p e r ­ drix c t f a i s a n s' e n c n lè\' e n t , pour l e moins, u n gra nd q uart, pill' l a -

'

q u a n t i t é de cette e s p è c e d'anim a u x ;

2" La q u a n t i t é de l a p i n s , .!i è v r e s et ... erdrix qui séj o u l'lH· n t d e s su s c on t i n u e l l e m e n t l e con s o m m e n t e n e n t i e r ; :l0 Q u ' i l faut é p i n er, ou fa u t e- de ].e f a i r e, l ' o n n o u s a s s i g n e au Lou­ a u q u e l n o u s s o m m e s ohl i g é s d e p a y e r j ' a m e nde, S ; l n , p o u v o i r s'ex pl i q u e r ; ct, s i ,l ' o n vou l a i t f a i r e v o i r c l a ir c t prouw !" 1 (· , ra i s o n s,

\Te,

.

(1) VOiT dans le B u l l e t in. de l a S o c i é t é d'Etudes H is t o r i q u es e t (; ,:ollr(l p h i q ll e s d'A th is-Jlons e t d e la P l a l IlC . d e L o n g b o y a u , n O 1 , o e(01) ['e 1 9 3 7 , p . 1 2 : Lou i s BRUN EL, Les chasses l'oyal es e t se igne urial e s e l les paysans da/l.' l e S u d de Paris (à suivre) .


- 43 on d o u b l e l ' a m (' n d l' , j u s q u ' a u p o i n t q u e l 'o n r u i n e ce s p e r s o n n tts p a r C (' S m o y en s ;

4 ° L'on ne pe�ut é c h a r d o n n e r ni ô t o' ] (' s m a u v a i s e s h e l'he s q u i n u i­ s l' n t a u x gra i n s , chose b i e n d u r e 'P o u r l e s c u l t i y a t eurs , el qu(', p a r c(' m o y e n , i l se trOUV e q u e la s u b s i s t a n c e d c s h o m m e s <, s t con s o m m é e p a r p r é f é ren c c il c (' s a n i m a u x ;

50 Que ,l ' o n ne peut a l l e r c u l t i v e r d (' s Jl o i s, n i h·s c U l' il H l' qu'après a ,' o i !' r e ç u d e s or<1 r l' s d e l ' I n s p e c t e u r dcs C h a s s e s , q U e l 'o n accorde s o u v e n t qu'avec b e a u c o u p de d i ffi c u l t é' s ; (jo Q u e l ' o n ne pe u t e n c o re' f a u c h er s e s f o i n s q u ' a p r è s s o u y e n t q u' i l s s o n t c (m so m m é s . I l faut, a u t a n t q u ' i ] y a d e n i d s d e p e rdri x O U d e f a i s a n s, l a i s s e r 'O ne f o rt e touffe dc l u z e l'l1 e , d e . la g ra n d e u r d ' e n viron !) p ied s c a rré s . D e plus, \e"s g a I'tl l' s n e se f o n t p o i n t de scru p u l c s d'aB('r a y ec J < ' u r s ch i e n s c t m o n t é s s u r l e u r s c h ev a u x a u travers d e s grain s el v i g n e s , et m ê m e l o rs q u e ,l e s gra i u s s o n t b o n s il réc o l t e r, s o u s pré­ t e x t e d c d i re' qu'ils v o n t d e l a p a rt d e leur C a p i t a i ne o u d e l ' I n s p ec­ t e U l' p o ur y pren drc c o n n a i s s a n c e de la p ro d u c t io n de l e u r g i b i e r . Et, p a l' c c moyen, ils n ou s m et t ent da n s l ' i m p o s s ib i l i t é d l' p o u v o i r s a t i s ­ f a i rc a u x i m p o s it i o n s roy a l e s ct d e p H )'el' ,l es prop r i é t a ires, d o m e sti­ q u e s , C'est ce q u i n o u s ohl i ge à de m a n der qu e l e s C a p i t a i n er i e s s o i e n t s u p pri m é e s entièreme n t pou r tortte l a � ation ,

Art. 4� - La suppr e s s i on d e s 1 1 a Ill e nt s de re m i ses, q u i font l 'obj et du re f u g e de la n u a ll t it é <l e g i bier q u i f a i t la r u i n e d e s terr e s v o i s i n e s . l'l I e t e rra i n occup é pa r l e s ·d i t es re m i se s, q u i ne f a it � ue le produit <ks g a r d e -ch a s s e " a u d é t ri m e n t d u cu l t h'at cur ; c t , qU'lI s o i t p er m i s a u d i t cuIt i v a l <, u l' d ' a r r a cll e r, e n t o u t t e m p s , l c s m a u v a i s e s h e rbe s q u i n u i s e n t il s e s gra i n s ct d l' ré c o l te r s e s fo i n s d è s q u ' i l s s o n t par­ ve n u s à l e u r m a t u r i t é, . A rt. 5 . - P o u r c o n s e rv e r l ' a p p a r l' n c c d l" récolte q u i s c présente, d o n t o n a s i gra n d h e s o i n !, ,l a d e s t ruct i o n d è s il pr é s e n t , de t o ut l e g i h i e r ' q u i c o m m e n c e i l d é v o r e r c e t t e récol t e ; e t q ue l e s p ro p r i é t a i re s , en t o u s t(' m p s , s o i en t a u t orisés il d é t r u i re , cn s o n e n c l o s , ].e g i b i e r q u i v i e n t en m a n,gc r l e s f r u it s . Art. 6. - La s u p p re s s i o n de t o u s l e s i m p ô t s d i s t i n c t s ou d ' o r d re, ('n u n se u l , q u i sera s u p p o r t (' p a r tous Jes p ro1pr i é t a i re " Î lHl i s t i n<'l e m e n t , s a n s a:ucun é g a rd au p r i v i l è g e du c l e rgé ct de' l a

ct conver s i o n

nobless(' .

Art. 7 . - I I s e ra f a i t u n e n om' e l l e a s s i e t t e p a ro i s s e , a t t e n d u q u 'e l l e e s t s u r c h a rgéc .

de s i m p ô t s

pour ! a

A rt. 8. - L'e'Xécu l i o l1 de l'Ordo n n a n c e c o n c e r n a n t l es c ol o mh i e r s , il l'égard de c c u x q u i n ' o n t p a s le droit d ' e n a v o i r ; et q u e l e s c o l o m b i e r s a u t o r i s é s s o i e n t ferm é s p e n d a nt � e s s e m e nc e s e t l e s récolte s . A r t . 9. - c- La s u ppr e s s i o n d e s a ide's : l e s c o m m i s d e c e tt e p a r t ic o n t t e l l e m e n t v e x é ,l e s h a h i t a nt s d e c e U e p a r oi s s e, q u ' i l s l e s o n t fon�és d ' a b a ndo n n e r une p a rt i e de l eurs v i g n l' s ; et q u e t o u tc'S c e s p e r s o n n e s ­ l it , ip a r les a b u s q u i s'y ex'crc e n t p a r u ne n o m b r e u s e q u a n t i t é d e s s u s ­ d it s c o m m i s q u i " o rt e n t U ll état h o r s d e l e u r r a n g , a u préj u d i c e d u . p a u v re' cu l t i v a t e u r, et l ' E t a t n 'C Il p r o fi t e a u c u n e m e n t ( l ) . au

A rt. 1 0. --.:... L a s u ppr e s si o n d e s gabe lle s, i m p ô t r u i n e u x c t c o n t ra i re d r o i t n a t u rel (1) .

Art. 1 1 . - L ' a ugm e n t a t i o n d e l a d o t atio n d e s c u r é s et v i c a i r e s s e ra p r i se sur le s abb a y e s , prieurés et autres bé n é fic·C's s i m p l e s ; après l a q u e l l e a u g m e n t at i o n , l e d r o i t c a s u c.\ d e s c u r é s e t vi c a i rc s s e r a s up ­ pri m é . Q u a n t aux l'C'eo n st ructi o n s et r ép a r a t i o n s d e s égl i s e s , cl Ics sero n t pri s e s sur u n e c a i s s e qui s e r a é, t a h l i e il cet e ffet ; en s or t e q u e le s hamtants n e s o i e n t t e n u s q u e d c l ' e n t re t i e n d c s é g l i s e s , a i n s i que l e s l o qata i re s y s o n t ob l i g é s .

(1) lA: gal' e / l e r o n s i , t a it en un monop o l e de la vente du spI au profit d e l'Etat. L'aide , que l ' o n I r CC y i t " u r k v in, éta i t a u s s i i m p o p u l a i re q u e l a

gab-elk.

W

a


- 44 Art. 1 2. - Que, pour l e m a i n ti e n du hon ordre, l e s seigneurs soi e n t t e n u s d ' a v o i r u n j ug e d o m i c i lié d a n s l' é t e n d u e d e J e ur justice, o u qu'il soit é t ahl i Œl c h a q u e Iparoisse d e campagne u n j uge de paix, lequc,l s e ra choi si par l a commune, 'Ct s c r a a m o \'ible t o n s l e s 3 a n s , a v c c faculté d e le s c o nt i n uer , doùt l e s pouvoirs seront fi x é s p a r l e s Eta l s - G é néraux e t d o n t l e s fon c t i o n s s c nmt pure ment gratuites .

Art.. 1 3. L'on devra i t en core s'occup,er aux E l a t s -G �néraux pour banqueroutes frauduleu s e s et autres autorisées Sans a u c u n examen mûr ct sage. I l fa ut une l o i pour cette s o rte de facil ité qui fait la ruine des g e n s de bOllu e fo i . -

J cs

A rt. 1 4. - L a su p pression d e s COl'\" é e s , dont o n f a i t payer p a r u n rôl e p a r t i c u l ier, pendant flue l 'Et a t em pl oie de s s o m me s immenses pour cette partie. Et cerendant ks' chem ins n'en sont pas mieux t e n u s dans c('rl a i n s en d r o i t s où il n'y a que les h a b it a n t s qni y s o nt sujds p o u r leurs. besoi n s .

Arti. 15. L e s hab itant s demandent a u s si que l'entretien des le long de l a rivière, so it fait avec plu s d'exactitude qu'il n'a été .iuM}1i'à . c e j our. Les d i t e s berge s se trOUVl'llt dégxa,d ées par la navi­ gat ion et l e s grandes eaux, cc qui cause un tOFt: Il'Otahl.e aux dit s -

bc'rges,

habitants.

Art. ·16. - SUDnression de la milice, comme au s s i préjudiciable il l'agriculture' et à la population, qu'à la tranqui llité d e s fam ilJes. Art. 1 7. Soll iciter et leurs obl igation s . -

Art. 1 8.

-

un règJ.em ellt

qui

Supnression de tout impôt

fixe sur

les

droits d·e s

m e u n iers

l'industrie.

Art. 1 9. - :\'ous avon s,. d a n s cette p a ro j s s e , des h ab i t a n t s sons �e

titre de bourgcu i s >de Paris, qui font le plus grlts comnJ,eFee, qui n e ,myent ancuns droi t s n i industrie, e t même pour ,l eurs maisons' et

jardins.

(Signé

:

G I'a n g é ,

cent Boutr o ux Bria .)

,

Matl\,ias, .Torgny, Jairelle, B a n c e l i n , Cl aris, Lebl anc

Louis LUl:AnQUE,

Direct e llr de l'Eco le Jean-Jaurès

"

Lou is-Vin­ (vitrier) ct

(Juvisy.)

...

-

FETES REVOLUTIONNAIRES A VIR Y·CHATILLON

1.

-

LA F ÊTE D E LA F É D É RAT ION 14 Juillet 1 79G

Le 14 jllillet 1 7 90, l e s Fêtes de la Fédératio n" qlli wrent li e ll ([aIlS chaqlle ville e t village de Fran c e , « tllrent une explos i on (['amOllI', /lne .asp il'a tion à la c o n c o rde et cl l'unité nationale. D e van t l'A lltel d e la Pa tr ie , au m i li e u des daIlses, des chants ou des ban que ts, les uteilles querelles se tllrent, les distinc tions s 'effç.cèl'en t ; lm g ra n d s O llU'e passa S lll' tO llS les Fran çais :1> .


45 Ell e s furent aussi !lIl applll ci- la di:,� ciplille, afill de rétab lil' J'ordre p u b lic et de c o m b a ttl'e r an arc h i e , chro n i q ue depuis la fin de l' aIlIl é e 1 788, (P, S.\G:\AC{. CoHection Lavisse,)

L'a n mm�,· s e pt cent q uatre-v in gt-dix, l e qu ato,rzi.èJ:lle jour d e juillet, .dix heurc 5 du m at i n" la Cü lll lll u n c ,de Y i n -Chà lillqn, assemhl ée plmr l a et'ré m o n i e de l a C o n fé dérati o n , à J'in s t a r d e c e lle q u i se prat ique e n ,cet in s t a n t d a n s l a ville de Paris', Es t compar u e M o n s ieur D e n i s HOl1 oré Lcrond, n o m m é e le j,our .d�rüe'l' C o mm a nda n t de l a Garde :'\ationaFe de Yiry, l equel a dit qu'il Hcepte l a ditte. pl ace ct a pretté le �erl11 ent comformènwnt a n décI"t't ·de' l ' A s s e m b l ée· Nat ionale du s'cpt ,fa nviC'r d ernier, s a n'ct ro n né par l e noy l e s e i z c m a r s suivan t . Est e n c ore c o m p a r u e l e S i e u r Etie n n e P l a i t , Serg e nt- m aj or ct i n s ­ tru c te u r d u b a t a i l lou ; ct le s Sie u r s P i e rre-X ic o l a s l\I o nprofit fil s , nommé porte-th-ap C'au, et J.e'an-Fram;ois Heneaux, tambour. 1esqnel s :S.ieurs ant déclaré qu'il accepte les dittes places et Û'ut prêtté le Scr� ment tIu dit jour �Cljlt ,jal1l!v i e r dernie·f (1) , ainsy qUe tous les antres ICitOyoe'D.S ien rollés dans la ditte Garde Nationa,le dout la liste suit. C e fait, le cortège, c o mp o sé de la :\Iun i c i p a l i t é , l a Garde Nation a l<' , l e Clergé. de tous �es Citoyen s. et Citoyennes, �a p luspart habyllées e n b1a1lC, a\"ee w�e ceinture au trois 'couJ.cUI"S de la X a t inn, e s t sortie de j 'Eglise en ordre é t s�es.t rendue à l'Autel de- la Fédératiou' disposé dans la Grande Place public (Place de la République) , suivant la déli­ béra tion du Co nseil Général du d-ix (tu jH'ést'nt ; où étant, la plui·e cout inuelle ayant empéchée d'y célébr'er la Messe, il a été p rocédée il la prestation du Sermeut, prem ièrement par le Comandant de lI a Garde � a t i (') nalc 'ct par tous les Cit o y e n s composant la �litte garde, {' Il Têpé � a llt les 111 0 ts : « Je le jure, » Ensuite, Mo:u sieur le Maire est mon t ê il l'Autel tk la Patrie où êtant . il a pronnollcé, �n SOIl' HÜ<ln et en ceLui de la {;ommu�, k' Serment décrété' p a r l ' A s s c mblée Nationale ,j.c quatre ,fêV1'it"l' deruier, à quoi 'tous ,les Cito):ens ct Citoyen nes ont l�pondue :. « Nous I.e' jurons » , ,

AJl'rès la pl'e.statiltn du Serment, Je eort ège a.ya nt repris l'ordre pt la marche, c'est rendue à k riglisc où éta nt, :\l otlSi-e1l:F Tillat curé ( 2 ) elt monté e n chaire e t a pcrolloncé l'l U disL"f)UrS anl'lalogue à l a eéré­ l d o u i e , lequel a été aceeuiLlics de tou t e t'Assembll' c, Ensuitte,. la b é-u.é d ict ion du drapeau: a été bitte par le 'dit S i eur curé et, à l'iSSUe de , cette bénéd ict ion. a ét é cha nté l e' \' elli Creator : el ensuitte, la Mess e a été cellebré' par Mondit S iuu ' curé. à J"iss.ne de laQuel�e a été chanré uu Te Deum eu actiuu de grace pour liemerci� l'Etre Suprême d e s b é néd ictions dont 'il comble J"a }-'rancc . D o n t et de t uut cc qu e dessus fi éft� dl'('ssé le présent p rocès-vet'ba ! pour constaté au be·s o i n . F a it e t arre' s t é en la ditl e A ssem b lée, le dit j our, m o i s <Ct a.n' que dess u s;. deux hcures de l'apri's-mroy (3) .

(su ivent les s ignatures di! tous les Citoyells clI/'olés dllllS III Garde XII­ iionale) . LARüE, Maire .

(1)

,, 1 n u

Ils j uraientl e n n'yant la ma in, l� o y » ,

FE nHET, Greflier.

«

d'é fre

(idèles

ri ht ;Yation •. ci la '� oi

(�) Claude Tî Iliat fu t C uré d e Vir� - Ch,îtillon ,/'e l ,Ri) à (3) A I·ch . Corn, df' V i ry-Châtillon" 1 l)I. Rer/jslre ' de / a Vi1'1T ct Châtillon- s 1 1 e - O r r w . du 1 e r F é n . 1 7 9 ll' (Ill 2:l Juin 1791,

1 793.. .lluujeiplIUt' ,t€ feu i l l ets 59 e t 6 il .


- 46 -

II.

-

LA F ÊTE D E L'ÊTRE S U P R Ê M E 20 Prairial A n I l

Dans les dern ier s m o is d e 1 793, l e go uvernem ell t l'é u oll/tion­ naire en treprit la déchristianisation systémati q u e d u Peupll' j'ran ç a is . Mais, comme on n'imaginait pas q u e l'Et at pût se pass e l' d'une Eglis e, on dressa p e u à p e u, en fac e du c lllte traditionnel, /In c ulte r é volutionnaire dont la première m an ifestation e;rté­ rie ure ut la Fêtc d e la Régéllération .

{

f

D evan t u n e telle û t u at ioll , les trou bles urent s i graves q u e la Con v ention dllt re connaître l'existence de l'Etre SlIprême ef de l'imm ortalité de l' àme, sp irit uali s m e d'Etat qll i p o u vai t plai r e aux catholiques . . A l'Etre S upr ême " elle d ia la' ê t e q u i fllt lé br e l e 20 Prairial ,·l n I l ( 8 il/in 1 79 4 ) ( l ) .

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P

A uj ourd'huy v i n g t ra i ri a l l ' A n d e u x i ème de l a: R ('p ublique Fra n ­ ç a i s e u n e et üt d i v i s i bl e , l a M u n ic i p a l i t é , con formémen t a u décret dl' la Convention .X a t i o n a l e du 1 8 F lor é a,l , a r a s s emblé t o u s l e s C i to y (' n '� ct C itoyennes ,de la C o m m u n e, et ·en f a n s de' tout â g e , p o U t· eéléhrer l a Féte à J'Etre' S u p ré m e .

Le cortège s'es t m i s c n m a rch e à d i x ·n eures d u m à ti n , s o u s l a c o n ­ d u i t e d e s C o m m i s s n i n' s n o m m é s p a r l a S o c ié té Popu l a i re l e 15· du pnL. s e n t . P a rt a n t d e l a s a l l e de l ' A s scmbUe P o p u l a ire, a m on té par l a Rue de ,l a F ont a i n e D en y s (Rll e Horace de Ch o i s e u l) , su ivant l e C h e m i n . d u S a u t Caté j u s q u ' a u P a y o t (2) , o ù e ll e a f a i t u n e s t a t i o n p o u r rendre­ h o mage il .l 'Etre Suprême, s u r u n e m o n t a g n e él evée à cet effet, 'où il a été c h a n t é pl u s i e u r s h i m n e s a n a l o g u e s à la eéré n'l o n i e ; et où l e C i t 0y,c ll l ' h" e r o n , Pré s i'd e n t dl' l a S oc i é t é P o p u l a i re, a p o o é u n d i sc o U t> p l e i n d e s a g e s s e c t• . d ' é n 'ergi e q u i a été vivement a p r-I a u d i .

r n nc

y

Le C i t o e n H a p p e a d� m a n d é q u e l e d i s c o u r q u i v e u n oi t d'être p r o ­ n oncé f n t i m p r i m é l\ U X fra i s d.c' l a C o m m un e et qu'il e n fut c n vo i é dl's c x e m p l a ires aux u o r i t é s c o n stitué e s , e t un exem p l a i r e à ch ac. u n des. . m e m b r e s de l a C o m m u n e .

a t

E n s u it,c, t o u s l e s C i t o y e n s et C i t o y e n n e s o n t fa it un' déj e u ne'r fra -· t e rn e l. Le cortège · a continué sa marche en d e s ce nda n t l a Côte et la R ue a u x L o u p s {Rue- de Morsang) , ct s ' e s t rend u à Ch â t i l l o n à l'Arhre· de l a Lib erté (3) où sc s o u t ·c h a n t é s p l u s ie'urs hymn�s ct où le Cit OF'Il .J a ni n e t a p r o n oncé u n d i scours fait p a r le Cit. L a rû e. o n t G o d � a u OÙ a' La m a rch e a e n s u ite rétrogradé ct a p a s s é S U I' le été él e un n i n\<u, à la haute u r de c i n q p i e d s , s o u s }eq u c l o nt pa s s é s t tl u s l e s Citoye n s .et C i t oyen n e s e n c r i an t : « V i v e l'Eg a l ité ! » ; d e I ii . s 'est rendu à l ' Autel d e la P a t r i e o ù l ' o n a ch a n t é d es h m s c t oÙ l e C itoyen' J a n i n e t li pro n o n c é s o n d i seour ; c t la fête a ét é term i n é e a u x accl a m a t i o n s d e : « V; ve l a H é p u b l i qu e ! »

P

y ne

Fa it en

la M a i s o n C o m m u n e , l e s j ou r , Ill o i s et an qu e d e s s u s .

CARDET, Greffia. �IATHIEU l't LECONTE, Officiers Mun ic ipa ux.

E MERY, llJair e .

M"e J a c queli n e LAYGUE,

S e c r étaire médico-scolaire. (1) A r c h . C o m . de Y i r y - C h ii t l U on, 1 D", Registr.. des Délib ératio/ls de 1 ". .1l11 ll icipal ité e t du COl'seil G n ra l de la Com m u n e . . . . du 2:1 lI1ars 1 ï9 3 all 29 Messidor Ali 11, ft'u i l l.. s 268 et 269. L'orth ograph.. d.. ces deux d o c u m en t s a été s crupul e u s ement rr"p.edé... (2) Sur le Plan Cada.< tral d e 181 1 ce Heu-dit <,st appe l é I,e Paro i. (3) Cet Arbre de l a Liberté fut planté l e 30 F r i m a i r e A t . II a u G ra n d ­ Châtill o n , à l.' i s s u e d 'u n e Fè te de · la Fonda t ion d e /a Répllbl iqlle Illle et

é é

indivisible.


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B I B L I OG RAP H I E R E G I O NALE S olis cette rubrique , notr e Société s e propose d e !l' n i r ses l e ct e ur s a u courant, non s e ul e m e n t d e s ouvrages, ma i s a u ss i de t o u s les art i cles ayan t trait à l a Géographie et il l ' H i s to i r e passées ou pr ése n t e s de not re belle ré gion . En efret, il n o u s est llupossible d ' i g n o r e r ceux q ui s'inspirent du mème esp r it que nous dans l eurs efforts et l eu r s travaux . Nou s s o u ha ito n s que nos lecteurs nous fass e nt connaître C e que nous ne conn a i s s o n s p as, car il est d' u n intérêt primordial d e coordonner c e s l'lu des locale s e l d e n e pas les laisser s e développ er e n ordre d i sp er sé .

1 . J. CHESSOT et A. TROUX : La gé ugraphie et ['histoire locales (Carne ts de pédagogie pratiqlle) . Bourreli er, 1 9 46, in-1 2 . L e sou s-titl'e : « Guide pour l'étude du m i l i eu » , p r é c i se robjet d e c e t o uvrage q u i rep o s e s u r l " c'x c e l l e n t princ i p e q ue , pour d o n ner aux enfants l a co n n a i s s a n c e d e leur pays, il faut que l e u r i n i t i a t ion géo­ graph iqu e o u h i s t o r i q u e commence p a r l e l o p l ll d e t e rr e o ù i l s sont n é s , où LI s vive n t . Cet te- ,ét u d e d o i t d o n c a v o i r il Our b a s e l "Hude du m i l ieu l o c a l . Pour arriver à ce b ut, l e s aut e u r s voudra ient q u e l ' I n s t ituteur d'e v ienne J u i-mème u n observateur patient et attentit ; et, c"l"st pour­ quoi i l s présentent aux :.\I a îtres des é c o l e s primaires un v é r i t a b l e guide, pour j " é t a b l i s se m e nt d ' u n e' m o n ographie d e . ville o u d e v i l l age, qni leur fournit u n plan d e travai.! précis, des i n d i c a t i o n s prat iques, d e s <Iu e s t i o n n a i r e s orientant l e s ,r echerch e s , d e s travaux pratiques COJll­ p l é m e n t a i re s , des exemples d e proc\.' d é d'étude o u do figura t ion, une bibl iographk cho i s i e ponr l ' expl i ca t i o n géogra p h i q ue e t hbto r i q u e d u milieu local. M e s s ieurs l e s I n s p ecteurs G é n éraux invitt'nl, dès l'ab ord, l e s �Iaître s à renonCC1· a u x habit u d e s l i vresques d e l e u r e n s e i g n emen t , caractère qui p ers i s t e e n dépit d e s in s / m c / ions officiell es, d e s pN.'Vl'IIllllll eS e / des o bj u rga t i o n s de l ' a u t o r i t é .

A l'école, o n l i t e t on p a r l e b ien plu s q u ' o n n e r �g a l' d e c t 'l u 'on n e fait. TO U l COIlCO Ul"t Il im p o s e r a u x enfaIl ts des rég ions l es p i ll s d i vers es Les m êm es n o tions y é n è rale s e t d é c o l o r é e s , sans s uppon réel et pa r c o n s é q u e n t local. A o o u l o ir f a i r e h u m a ill o u s e u l e m en t Iw l i un a l , O l l échafu ude trop s o u v e n t des n u ées s u r d e :; n u é es : l' h i s l o ire e t lu g éo ­ g raph i e , cela existe cI ' a b o rd t o u t près d ' e l1:1: , alltollr d ' e llx d l i o n dans l e s Lo in tains i n d é t e rm in é s de l'espace et d u t e m p s . :.\I a i s, e n t r e j " é t u de d e s faits' concrets, q u e r é v e le n l l 'o b s L' n :t t i o n ou l'enquêtc, ct l a r é a l i s a t i o n d'un tel en seigne m e n t , .11 y a, COJll JJl e tO\,l­ j o urs, les , exigences du trava i l p é d a g o g i q u e , caractéri s é e s par le ma ll ­ que dc t c m p s ct d e l o i s i r s ,

I l faut du L e m p s , l't n o u s s a y o n s q u e l ' I n s l i l u t t' ur (" Il a p e u . Tou­ t e f o i s , L es é t udes locales n ' imposen t pus IlIl e m ise a u p o in l J éfin i t iz'e , lin ach è v e m e n t à éch éa n ce fixe e t rappro ch é e . E l les Ile p e u v e n t m êm e n b o u t ir à des rés u ltaIs s o l ides et co h é ren t s , à l111 ' ensem b l e riche d'o bs e rva t i o n s exactes e t o rig ina les q u ' à la condition de correspon dre à l'effort patient, persév éran t, tenace ' de nom breuses « cwnpa!ln e s » �le re cherch e s . Q u e le ch e rche u r e n l'occurrence', ,l ' I n s t i t u teur - se m ette donc à la ' b e s ogn e s a n s appréhension : m ieu.t:, q u ' i l l ' a b o rd e sans tarder, ear la peine q u ' il s e donnera l u i sera payé e en jo ies m u l t ip l e s . -_.


La jo ie de la déco u v erte, d ' a b ord. C e l i , ' , ' ,. il U,,:, Je l'el li i-:H IS5 elT. e, , ;' perm a n e n t d e SOli espri t, de l ' é largisseme,n t de ses propres c o n n a is-· sances a u contact des h o m mes et des choses qui l'ell t ou ren t. L a joie, e nc ore s i appréciœble paul' ,UR à/.ucateur d'.ac.cumuler jou r après jour IIll trés or d'inform a t ions e t d ' o bsewations qui, dès le d é b u t, lu i s er­ viron t à illlls.lrel', à éclairer, à c O n crétiser son ense ignem e n t de .la géo­ graphie e t ,de l' h is / aire ll a f.ion ales. lJa jo ie, enfin , d'�tre dans s a mode.sle s:ph·ère 'Ull Nitisse.n.r, "ierre ,à pierre u n e œu vre de sâence et d'ml!@lIr.

édifia4t

Sauhaitons €j lle nntre régiall compte l,Î<ell f.ô t 'ZInC préiade de cher­ cheurs, -unis par une é'nLnlaüon cordiale, dans ,Ul�e c alla.boraUan téeonde ; et louons s.mrs ,réserve l es .autcurs cl'avoir 'l!n'Ïs à illO.tre dispo­ sit,i<m ,ect excellent i n slru·mcnt de travail.

2° L'fn formatio1l fait p a r aî tr e , d a n s

Géographiq:r'I<e (PRTis,

J.-Ho iBaiUi èr c ct Fi'ls) ses dern iers lluméros, différents articles. suscep tibles d'apporter une a i de efficace pour l'ét u d e du milieu l ocal. Signalons : Ho CLOZIER, Géographie l o cale - Monogra­ phies c om m ll1wles (N ° 3 de m ai-j u i n 1 946, pp . 1 1 4-1 1 8) ; TexteS' }J'o ur les m onographies cOll l 1mmal,es ( N u li de sept.-oct. 1946,

J')p.

il57-1 58) ; P . de SAINT-JACOB , Le ,bor.nage d',un Jerroir rUIlal XVIII" s i è c le ( N u 5 de nov.-déc. 194 6 , pp . 2 0 0 -202 ) .

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Ru[,lPi.in ri" la So âéM h is t,orùJue et archéoJnairmp dp. 'Cor­ '.ley-·

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COMM U N ICATIONS RELEVEMENT DU

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COTISATIONS.

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C o n s e i l d 'A d m i n i s l nlÎro n , l e t a u x d e l a c o t i s a t i o n a é t é p orté à I l f r a n c s J1J i n i m u m : W O f r a n cs p o u r le s ,l]e n z b r e s t i l u lairc �

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t r i m e s l r i t' l s

de

L e s p c r , u ll ll l' s q u i a u r o n t ;] c h l'l t', I l' li l' lI l B u l l e t i n n " 2 p u u r l'iJ n l S O I / S C r i / ' 1' I l li a b u/I n e Ill e / I I l' JI n O li s f a i s a n t p a r v e n ir , s u n s I/lnler, l u S O Il l I I I t' d e 1 2 1 1 f r a n c s , l'II ( ' U ! ' I'

R E DACT I O N D U B U L L ET I N . A d r e s s l' r l e s ll'Uva ux, d o c u ­ me n t s , (//'Ii(,/(',� p O li r l e B lI I l l' t i n , a i n s i q u e l e s d e m a n d e s de rcn­ ,� c i !J / I (,IlI (, / l l s ; 1 l I S e n t' t a i r e G t" n t; r a l . �I . L o u i s Rln: :\ E L s e fera d ' a i l l e u rs li n p l a i s i r d e r l' ('l' I' o i r l e s S o c i {' l a i r e s t U IIS les jelldis d t, 1 (; I l l' U rl' S il 1 8 Il l' u n' s , H, r u e d l' S (; r a v i l l i r r s ( A l h i s - � I () n s l . ­ T {' ! . : H E Ll l' - E pi I l t ' -t 8 -..j l , ��

P U ll / ' l u l i S

l ' l / p u i s ( r l / l'y e l / t , O l l rJ ! ' I !l I ' / ' d " / ' / " ; / ' ; / ' (' 1/ 1 ' 1' 1 ('

C O M PTE C H E Q U E PO STAL L o u i s B R U N EL , 9,

rue des Grav i l l i ers, ATH I S -M O N S .

C. C.

R E N O U V E L L EM ENT l ' ,\ r l i l ' l (' � d " " � t ," " h

1"

Pa r i s 6056 - 1 9.

B U R EA U . E n ; I j l p l i (' a l i o n (k C o n s e i l d ' A d m i n i s t r a t i l l n d l' ln S o c i t', t é l o r s d l' 1 ' . l s S I' I I l /! ! t; 1' (/1; [/ (;1'11 11' q u i a n r a ., li 1 '1 h , :W a ll CU!'I; l'FJI TI I L p la c t' �, S i i' !' l' j l l' o \' i s o i n' ) , L e n U l I \' l' all I l l' o c è d e r a a u s s i t ôt ;', l a d é s i g n a i i o n

DU

p O li r J ' a n ll t" (' 1 9 4 8 ,

I t' s - l. lI ;l rlrl' l I x , Hlli,

\' j ,� n (' l1 x ,

s C o m m u n e s S u i \' flT1 t e s : A t h i s-�'1 o n s , � Il y , D r a v r i l . V i l I r ll r ln' e - l e - R o i , Orl y , �fa s s �' , Ch a m pl a n , �'1ora ll g i s , L o n g­ i I l O ll , G r i g n y , Mors a n g, R i s-O r a n g i s , i è v r , S a i n t - �f i ch e l . V i l l i ers, Fl eury­ I l y - :'I l a z a r i n , ( ; l' i ,� n \ , L o n g p o n t . S a u l x \'i l l t' n ( ' Il \ ' l' - S ; l i l1 j - ( ; l' ( ) ]' � t ' \ d C l l l l i \ y - I e ­


L I' D i r,e cleur

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