Femmes au temps des troubles

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Femmes aux temps des Troubles par Pauline GUELLE

Mr Le Prestre & Mr Tordjman MII G.R.I. Acteurs internationaux 19/12/2014

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Introduction Les femmes sont bien souvent l’objet de mythes lorsqu’elles se retrouvent au centre de théâtre de guerre et de conflits armés. Les études qui portent sur les conflits ce sont longtemps attachées au seul statut de victimes que les femmes pouvaient endosser. À ce stade là, les femmes ne sont pas encore considérées comme de véritables actrices, puisqu’elles sont décrites comme passives au sein des conflits armés. On remarque que les articles rédigés au sein des Nations Unies (1820, 1888 et 1860) ne font références aux femmes qu’en tant que victimes. Pourtant, les femmes ne semblent pas seulement jouer un rôle passif lorsque l’on se penche sur le cas de l’Irlande du Nord. Ces dernières années, l’implication des femmes dans la résolution du conflit nord-irlandais a été soulignée ce qui nous pousse à nous questionner sur les différents rôles que les femmes peuvent avoir au sein des conflits et plus précisément dans ce conflit nord-irlandais. Puis, si l’on se fie à l’agence qu’est l’Organisation des Nations Unies pour les Femmes (ONU Femmes), les femmes sont définies comme des actrices à part entière ; notamment en ce qui a trait à la résolution des conflits et plus précisément aux processus de paix. Le rôle des femmes en plein conflit armé est aussi questionnable afin de comprendre le niveau d’implication des femmes dans la lutte, c’est pourquoi nous étudierons la période conflictuelle dite de Troubles engagée à partir de 1960 jusqu’en 2007 en Irlande du Nord. Alors, en quoi les femmes sont des actrices singulières dans le conflit nord-irlandais ? Dans un premier temps, nous verrons que les femmes ont revêtu un statut de victime au cours du conflit nord-irlandais ; un rôle qui leur est traditionnellement attribué. Ensuite, nous nous attarderons sur le rôle des femmes combattantes qui ce sont vues marginalisées dans ce conflit mais qui ont su faire preuve d’ingéniosité et nous observerons que ce dernier élément fera leur singularité. Enfin, nous nous concentrerons sur le rôle prépondérant des 2


femmes dans le processus de paix du conflit nord-irlandais et tout particulièrement sur le statut pacificateur qu’elles ont porté tout au long du conflit.

I – Femmes comme victimes du conflit nord-irlandais

Victimes du système patriarcal irlandais L’approche traditionnelle lorsque l’on s’attache à décrire le rôle des femmes au sein du conflit nord-irlandais est celui de la victime passive. En effet, B. Aretxaga (1995) lorsqu’elle rapporte les propos du sociologue Eilen Evason, met en avant le concept d’ « armed patriarchy »1. Ici, le conflit nord-irlandais et sa phase armée renforceraient un système patriarcal dans lequel les femmes seraient des acteurs dominés au sein de la société. Derrière cette idée de patriarcat armé, l’auteur présente les femmes comme victimes des patrouilles journalières de la police dans leurs rues, de la fouille de leurs maisons, des abus verbaux, du harcèlement quotidien, des arrestations et des assassinats. Elles sont ici dépeintes comme celles qui subissent les agressions des différents camps, notamment accusées d’infidèles lorsque leurs maris sont prisonniers ou tout simplement prises pour des traitresses. Les femmes sont donc victimisées à leur insu, de part leur position sociale (agissement de leur conjoint) et par la perception de ceux qui les considèrent comme faibles dans un univers dangereux et violent. Au-delà des considérations liées à la lutte armée, les femmes ce sont vues attribuées ce statut a posteriori, alors que le contexte politique nord-irlandais n’est plus définit comme violent. En effet, le débat rapporté par B. Aretxaga (1995) dans lequel différents acteurs 1 Patriarcat armé.

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discutent du rôle des femmes lors d’une table ronde organisée à Belfast sur les femmes et le nationalisme, démontre la pérennisation de la vision patriarcale des femmes en Irlande du Nord. L’image d’une femme qui n’a pas sa place pour porter les armes ou encore celle de la bonne mère au foyer ressort de cette réunion. De ce fait, le statut de victime qui leur est accordé dans différents écrits et témoignages reflètent une société irlandaise qui demeure patriarcale et inégalitaire. Dans une perspective différente mais en mettant en avant un point de vue traditionnaliste, pour certains membres du mouvement républicains et des organisations militaires ont suggéré que les femmes étaient un support important en tant que population civile lors du conflit armé (Felices-Luna, 2008 : 165). Dans ce cas, les femmes sont victimes du conflit et paraissent une fois de plus comme inactives et passives puisqu’elles se noient dans la masse de la population civile et ne sont pas amenées à jouer de rôle particulier en tant de guerre, si ce n’est leur rôle traditionnel qui consiste à prendre soin de leur famille en restant à l’écart du reste de la société publique. Ici, les femmes sont des actrices de l’ombre qui n’accèdent pas à une même reconnaissance publique que celle des hommes, puisque supposément moins exposées aux combats et donc à l’héroïsme.

Victimes des combats Les femmes sont définies comme des victimes de conflits armés et les chiffres recueillis dans « Les femmes de l’an 2000 : égalité des sexes, développement et paix pour le XXIème » par Women Watch sont parlant car ils soulignent qu’en l’an 2000, 90% des victimes sont des pertes civiles dans les conflits armés. À ce lourd constat s’ajoute celui de la multiplication des agressions sur les femmes et les filles à cause, soulignent-ils, de « leur statut social et de leur sexe » (Nations Unies). Cependant, le phénomène est soi marginal soit 4


peu étudier en ce qui a trait au conflit nord-irlandais car ce genre d’agressions n’est pas mentionné. Cependant, durant le conflit nord-irlandais, les agents secrets britanniques prenaient les femmes comme des proies faciles. De plus, ils les utilisent en tant que points faibles des hommes (Frampton, 2008 : 31). Cette tactique était mise en place par les agents britanniques afin de pouvoir infiltrer, faire chanter ou mieux espionner les hommes liés à l’Irish Republican Army (IRA). Aussi, les cibles britanniques sont choisies de façon discriminatoire lorsqu’elle les forces du Westminster touchent des enfants ou des femmes afin de faire vaciller l’adversaire en touchant indirectement un point qu’ils jugent sensible. Les femmes sont aussi prises pour cibles lorsqu’elles revêtent l’uniforme ennemi. Il est ici pertinent de mettre en avant l’assassinat d’une surveillante de la prison d’Armagh lors d’une protestation et la blessure de trois de ses collègues. Au-delà des femmes clairement identifiées comme ennemies de la nation irlandaise à cause des professions qu’elles exercent au sein de l’administration britannique, les femmes constitue aussi une grande partie des victimes civiles du conflit nord-irlandais. Les agressions n’étant pas répertoriées il est aujourd’hui impossible de savoir l’exacte proportion des victimes femmes durant les Troubles.

L’auto-identification au rôle de victime Comme il est amené plus haut, les femmes sont celles qui subissent généralement le plus de préjudices pendant les conflits armés. La violence sexuelle n’est pas la seule à être utilisée contre elles, malgré que celle-ci soit très souvent soulignée comme type de maltraitance faite aux femmes (Gardam & Charlesworth, 2000 : 148-149). Cette catégorisation des femmes comme victimes de conflits armés peut mener à un au auto5


étiquetage de ces dernières. En effet, la catégorisation des femmes comme victimes durant le conflit nord-irlandais ne se fait pas seulement par une perception extérieure mais peut aussi venir des femmes elles-mêmes qui si souvent décrites comme des victimes finissent par se considérer comme telles. Ce phénomène n’est que partiel en Irlande du Nord mais quelques organisations et associations créées par des femmes se considèrent comme victimes du conflit. Lorsque des associations comme Women’s Aid voient le jour dans les années quatre-vingt et s’attachent à mettre sur pied des centres afin d’accueillir les femmes qui souffrent du conflit. Ces centres s’adressent aux femmes ayant subis des violences domestiques et proposent un endroit où elles peuvent trouver refuge sans distinction de d’appartenance communautaire. D’ailleurs, les centres pour femmes ont connu un réel succès et une évolution évidente. Ils ont créé un réseau original sous le nom de Women’s Support Network pour coordonner ces différents centres (Racioppi & O’Sullivan See, 2006 : 196). Ici, les femmes gardent et maintiennent un statut de victimes mais ne sont plus passives et deviennent actrices en construisant des centres sociaux.

II- Femmes combattantes : au-delà de l’Irish Republican Army (IRA)

Femmes comme actrices en parallèle des hommes Au regard du conflit nord-irlandais, les femmes sont aussi présentées comme des acteurs combattants. Les conflits armés et surtout ceux qui s’apparentent à des guérillas tentent à désexualiser les femmes au lieu de les faire apparaître comme égales aux hommes (Sajjad, 2004 : 9). Pourtant, ce phénomène ne s’observe pas dans le cas de l’Irlande du Nord 6


car les femmes, même si elles sont amenées à utiliser les mêmes stratégies que les hommes combattants, garderont leur sexualité propre et ne seront pas désexualisées. En se penchant sur une des stratégies essentielle de l’IRA qui est la lutte en prison, on remarque que les femmes y ont joué un certain rôle (Granger, 2001 : 26). En effet, lors de la grève de la faim qui suivit la grève de l’hygiène entamée par lesdits blanket men, des femmes de la prison d’Armagh se joignent au mouvement gréviste. Une protestation appelée No Wash avait déjà été pratiquée par une des icones féminine de la lutte nord-irlandaise, Mairéal Farrell membre de la Provisional Republican Irish Army. Lors de la grève de la faim qui débute le 27 octobre 1980 enclenchée par le refus des britanniques à accepter cinq revendications 2 misent en avant par les familles des prisonniers, trois femmes de la prison d’Armagh se joignent au mouvement. Ici, les femmes ne sont plus considérées comme des victimes mais comme des personnes actives et actrices au sein de la stratégie de l’IRA. Aussi, la prison d’Armagh précédemment citée est le témoin de l’implication des femmes dans la lutte armée et plus précisément dans l’IRA. Cette prison pour femmes a été le théâtre de plusieurs protestations menées dans le but d’obtenir un statut politique et se propose comme le témoin évident de l’engagement combattif des femmes nord-irlandaises. Les femmes revêtent alors un statut de combattante qui est bien souvent occulté au profit de celui des hommes qui, plus nombreux, sont bien plus rapidement mystifiés et définis comme héroïques.

Femmes comme combattantes innovantes

2 Les 5 revendications sont les suivantes : le droit de porter des vêtements personnels, l’exemption du travail carcéral, le droit d’association avec les autres prisonniers, le droit de recevoir plus de lettres et de visites et le rétablissement intégral des remises de peines. 7


Innovantes dans les stratégies de guerres et mettant en pratique des répertoires d’actions différents, les femmes jouent un rôle clef au sein du conflit nord-irlandais. Elles ne sont généralement pas associées aux stratégies de combat traditionnels comme le combat physique, mais ont recours à d’autres modes d’actions que l’on peut qualifier d’innovants. En Irlande du Nord, les femmes utilisent les stéréotypes féminins comme arme de guerre. En effet, elles se servent de leurs poussettes pour cacher armes et bombes afin de tromper l’ennemi. Cette stratégie se décline différemment qu’elle peut l’être pour les hommes, et porte ses fruits dans la guérilla. La lutte armée de l’IRA se servant de l’utilisation du terroriste comme moyen d’action, ce genre de stratégies vont alors en adéquation avec la logique globale de lutte de l’IRA (Bucaille, 2013 : 12). Ici, le genre est même utilisé comme tactique de guerre. Aussi, comme il a été souligné plus haut, les femmes prisonnières de la prison d’Armagh participent à la grève de la faim mais aussi à celle de l’hygiène, cette dernière est appelée Armagh Prison Dirty Protest qui durera de 1981 à 1982 (Racioppi & O’Sullivan See, 2006 :196). Ce qui diffère c’est que les femmes prisonnières utilisant le No Wash comme moyen d’action ne se contentent pas de ne pas se laver mais souillent les cellules de leurs excréments mais aussi de leurs règles afin de dénoncer les conditions de détentions de leurs homologues masculins ainsi que leurs conditions respectives. Elles sont donc combattantes comme les hommes mais utilisent des moyens différents en fonction de leur genre pour arriver à leurs fins.

Actrices de la transgression Les femmes combattantes revêtent alors un statut particulier, puisqu’en plus d’être des actrices de la lutte elles vont au-delà du rôle de combattant traditionnel par leurs actions 8


innovantes mais aussi par l’idée transgressive qu’elles supposent. En effet, la structuration de la société patriarcale irlandaise durant le conflit nord-irlandais ne permet pas de façon évidente l’engagement des femmes dans la lutte. Il était d’ailleurs plus fréquent de trouver des femmes au sein des forces de police britanniques telles que la Royal Ulster Constabulary (RUC) et l’Ulster Defense Regiment car il n’y avait rien de très rebelle et révolutionnaire dans ces postes administratifs. De fait, ces femmes combattantes, ne revêtait pas de symbolique particulière. Au contraire, les femmes combattantes au sein de l’IRA ont-elles eues droit à une description bien différente. En effet, les femmes de l’IRA sont dépeintes comme des actrices de la transgression. Genry et Sjoberg dans Bucaille (2013 : 16) défendent l’idée selon laquelle les militantes qui usent du terrorisme comme moyen d’action portent avant tout leur sexualité. Ils développent cette idée en l’associant à l’image de la militante de l’IRA Marion Coyle. La sexualité de ces femmes s’inclue selon eux dans un processus de libération sexuelle et n’est pas vue comme un fardeau mais plutôt comme un outil d’émancipation. Ainsi, les femmes combattantes et actives dans la lutte par différents moyens d’actions transgressent les règles de la société établie. Alors, elles deviennent des actrices avec un double rôle, celui de la lutte pour l’émancipation du peuple irlandais et celui d’une lutte pour leur propre émancipation féminine.

III- Femmes en tant qu’agent de la paix

Femmes de paix en temps de guerre

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Si les femmes ont un statut de combattante, le rôle qui leur est le plus souvent attribué est celui d’agentes pour la paix. En Irlande du Nord, les femmes s’organisent avant les accords de paix en groupes ou comités de soutien aux prisonniers afin de négocier avec les autorités britanniques. En plein cœur du conflit elles sont au centre des négociations lorsque les cinq recommandations précédemment évoquées ont été adressées au gouvernement britannique quant aux conditions d’emprisonnement des prisonniers politiques. De plus, au sein d’organisations comme Peace People and Women Together les femmes jouent un rôle prépondérant en ce qui est de la volonté de rassembler les communautés et d’instaurer la paix en Irlande du Nord (Racioppi & O’Sullivan See, 2006 : 196). Entre leur soutien aux prisonniers et en parallèle leur militance pour l’instauration de la paix en Irlande du Nord, les femmes se voient attribuer un rôle spécifique dans la résolution du conflit. Malgré la différence des deux démarches, elles donnent un rôle similaire aux femmes nord irlandaises n’appartenant pas au même camp. Afin de finir avec cet antagonisme, un groupe de femmes décide de s’allier et crée The Northern Ireland Women’s Rights Movement (NIWRM) qui vient lier les deux camps et propose une alternative aux Troubles. Ce mouvement prend forme en 1975, en plein cœur du conflit et se constitue en organisation pour les droits des femmes. Cependant, les intérêts antagoniques des deux bords surviennent au centre des débats et finissent par avoir raison de l’organisation qui se dissoudra cinq ans après sa création. Les femmes des différents bords sont donc jusqu’à un certain point actrices en faveur de la paix et de la mixité entre communautés en pendant le conflit armé nord-irlandais, mais gardent certaines divergences de points de vues.

Femmes actrices des négociations de paix 10


Les femmes ont un rôle essentiel dans le Good Friday Agreement acté en 1998. Cet accord ne met pas seulement provisoirement fin au conflit mais tente de repenser la société nord-irlandaise dans son ensemble. Il repense la structure politique et dans le même temps, la base sociale qui la constitue. Malgré la faible participation des femmes en tant que médiatrices et qu’aucunes données ne soient retenues pour elles en tant que témoins ; 10% des femmes ont été signataires et 10% ont fait partie des groupes de négociations (ONU Femmes, 2012 : 4). D’autre part, en changeant les règles du jeu de la politique en Irlande du Nord, on ouvre ce champ d’actions aux femmes de façon beaucoup plus formelle qu’auparavant. En effet, ces accords du Good Friday veulent donner un élan démocratique à la politique nordirlandaise et en finir avec les rivalités ethniques et les inégalités de genre. Si l’heure est au consensus, les femmes revêtent alors un nouveau rôle : celles d’actrices démocratiques. En effet, le Good Friday Agreement pose les bases de l’inclusion de la société civile au débat démocratique et pousse les catégories généralement exclues à prendre part à la vie politique. (Racioppi & O’Sullivan See, 2006 : 193). Afin de mieux se rendre compte du changement opéré par cet accord et des conséquences qu’il a pu engendrer, il est utile de souligner la participation des femmes durant la période des Troubles jusqu’à 2001. Durant ces quarante années de conflit, seulement une femme fut élue au Westminster. Cette observation nous conforte dans l’idée de la mutation du rôle des femmes dans la société nord-irlandaise au sortir du conflit.

Rôle singulier dans la résolution du conflit

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L’Irlande du Nord est un modèle dans la participation des femmes lors des négociations de paix lorsque l’on se penche sur le rapport d’ONU Femmes (ONU Femmes, 2012 : 2). En effet, lorsque les négociations de paix commencent, la coalition de femmes nommée Northern Ireland Women Coalition (NIWC) y participe en 1997. Si les femmes ont su imposer leur présence à la table des négociations de paix en formant une coalition politique multipartite, c’est aussi grâce au système électoral irlandais qui favorise un scrutin ayant une représentation semi-proportionnelle et se basant sur le consensualisme. Ainsi, elles parviennent à remporter plusieurs sièges lors des élections et seront amenées à participer à la vie politique. En tant que parti politique la coalition a été présente à la table des négociations qui se composait de vingt membres ainsi qu’au Forum pour le dialogue politique en Irlande du Nord où elle a obtenue deux sièges. La NIWC a instauré un dialogue entre les deux communautés et s’est tâchée à promouvoir la réintégration des prisonniers politiques. De plus, les femmes irlandaises ne ce sont pas contentées d’être actrices de pacification entre les parties antagoniques, mais elles ont su promouvoir leurs droits. Au-delà de ce rôle axé sur la réconciliation des deux parties, les femmes irlandaises ont endossé celui de défenseuses de leurs propres droits et intérêts.

Conclusion

Durant le conflit nord-irlandais les femmes ont revêtus différents rôles. Elles ont d’abord été qualifiées de victimes ce qui s’explique par la structuration traditionnelle de la société irlandaise. Ce statut est aussi établit par la société internationale qui continue à attribuer aux femmes une étiquette de dominées même si cette dernière essaye d’évoluer 12


notamment à l’initiative des Nations Unies et des différents mouvements sociaux nationaux et transnationaux. Aussi, les femmes sont dépeintes comme des personnes combattantes mais ne sont pas forcément décrites à l’égal des hommes. Elles sont ainsi dépeintes comme actrices qui, au-delà de la lutte armée pour l’émancipation nationale, cherchent à se libérer en fonction de leur genre. Les femmes dans le conflit nord-irlandais obtiennent un rôle singulier et souligner par les Nations Unies dans le processus de paix et la résolution du conflit, ce qui fait d’elles un acteur pacificateur.

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Bibliographie Aretxaga, Begoña, « Ruffling a few patriarchal hairs : Women’s experiences of war in Northern Ireland », Cultural Survival, Women and War, n°1, vol. 19, 1995.

Bucaille, Laetitia, « Femmes à la guerre. Egalité, sexe et violence », Critique internationale, Presses de Sciences Po, n°6, vol. 3, 2013, pp. 9-19.

Felices-Luna, Maritzal, « Déviance et politique : la carrière des femmes au sein des groupes armés contestataires », Déviance et Société, n°2, vol. 32, 2008, pp. 163-185.

Frampton, Martyn, « Embuscades et agents secrets : la ‘sale guerre’ des britanniques en Irlande du Nord », Critique internationale, Presses de Sciences Po, n°41, vol.4, 2008, pp. 2139.

Gardam, Judith et Hilary Charlesworth, « Protection of women in armed conflict », Human Rights Quarterly, The Johns Hopkins University Press, n°1, vol.22, Février 2000, pp. 148166.

Granger, Tiphaine, « Une stratégie de l’IRA : la lutte en prison (1971-1981) », Vingtième siècle. Revue d’Histoire, Presses de Sciences Po, n°70, vol.2, 2001, pp. 19-30.

ONU Femmes, rapport par Castillo Diaz et Simon Tordjman, « Participation des femmes aux négociations de paix : Présence et influence », août 2012.

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Racioppi, Linda et Katherine O’Sullivan See, « Engendering democratic transition from conflict : Women’s inclusion in Northern Ireland Peace Process », Comparative Politics, n°2, vol. 38, Janvier 2006, pp. 189-208.

Sajjad, Tazreena, « Women guerrilas : Marching toward true freedom ? An analysis of women’s experiences in the frontlines of guerilla warfares and in the post-war period », Agenda : Enpowering women for gender equality, Women in war, n°59, 2004, pp. 4-16.

Sources Internet Nations Unies, Women watch : http://www.un.org/french/womenwatch/followup/beijing5/session/fiche5.html (page consultée le 15/12/2014)

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