Collège Jean Monnet (Lyon)

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Graines de lecteurs Récits

Collège Jean Monnet - Classe de 6ème Marie Cattenot et Françoise Besson


Histoires écrites par une classe de 6ème du collège Jean Monnet Avec l’aimable collaboration d’Evelyne Brisou-Pellen



Douce vengeance

par Amine


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je vis une forêt verdoyante et, plus loin, le sommet d’un château. Je compris que je me trouvai au Moyen-Age. Puis j’entendis des martèlements de sabots qui se rapprochaient, et me levai d’un bond. Soudain, plusieurs chevaux blancs surgirent des fourrés, et leurs cavaliers, des chevaliers en armures de fer, pointèrent leurs épées sur moi et aboyèrent d’une même voix : - Que fais-tu sur les terres du roi, toi, étranger ? Je ne sus que répondre mais ce fut sans importance, car ils m’enchaînèrent par les poignets, me hissèrent sur un cheval et me conduisirent au château. Ils m’entraînèrent si vite vers la salle du trône que je n’eus même pas le temps d’admirer les magnifiques peintures accrochées aux murs. Quand j’entrai dans la salle du trône, je vis un roi tout habillé d’or, avec de longs cheveux bruns et une barbe de la même couleur. On pouvait lire de la sagesse dans ses yeux noirs, mais, dès que le chef de la patrouille commença son rapport, ceux-ci s’animèrent d’une colère intense... Il lâcha d’une voix glaciale : - Alors... Que faisais-tu dans mon jardin ? - Je... Je..., bégayai-je d’une toute petite voix. Je me suis trompé de chemin et je me suis retrouvé dans votre jardin. Pardonnez-moi, Majesté, ne me tuez pas par pitié. Le roi fit preuve de clémence et promit de m’accorder la vie sauve si j’acceptais de devenir chasseur pour lui, car il en manquait cruellement. J’acceptai avec empressement et l’on m’emmena dans le jardin avec le chien du roi et un autre chasseur du nom de Berk. À notre arrivée dans la forêt, Berk m’expliqua les principales techniques de chasse. (Je m’entraînai beaucoup et dès le lendemain, je touchai ma première


cible. Mon cœur s’emplit de fierté, mais ma satisfaction fut de courte durée car je fus bientôt pris de spasmes à la vue du sang et me mis à me contorsionner de façon grotesque, ce qui suscita les moqueries de Berk. Mais j’étais plutôt doué et, à partir du moment où je parvins à atteindre toutes mes proies, Berk se mit à me considérer froidement, jaloux des paroles que le roi m’adressait à chacun de mes succès). Un soir, le roi nous annonça qu’il désirait manger de l’ours à son souper. Nous pénétrâmes dans la forêt et, l’oreille aux aguets, attendîmes l’ours... Au bout de plusieurs heures infructueuses, Berk me dit : - Et si nous faisions un appât ? On se servirait de miel... - Excellente idée, dis-je, pour une fois enthousiaste. Nous enduisîmes de miel des fougères, puis Berk me dit que je pouvais aller me coucher. Je m’endormis bien vite, mais pendant mon sommeil, Berk recouvrit mes pieds de miel, et, les yeux brillants à l’idée de sa vengeance, partit se coucher. Quand je me réveillai, je ne vis pas Berk. Croyant qu’il était parti faire notre rapport au roi, je me levai et saisis ma lance, attendant l’ours de pied ferme. Je faisais le pied de grue depuis plusieurs minutes lorsque j’entendis des grognements. Je dressai vite ma lance, mais Berk, qui était caché dans un bosquet, me lança une pierre qui m’obligea à la lâcher. L’ours entendit le bruit et, découvrant mes pieds pleins de miel, sauta dessus… Je perdis connaissance. Quand je me réveillai, je me trouvais dans un lit blanc. J’avais atrocement mal aux pieds. Deux guérisseurs brandissaient une scie au-dessus de mes chevilles : ils allaient m’amputer !!! Quand je sentis la lame pénétrer ma chair, je me relevai pour regarder : mes pieds étaient déchiquetés ! À ce spectacle effroyable, je fus pris de convulsions, ce qui fit dévier la scie… en direction de ma gorge. On n’imagine pas mourir plus bêtement.


Le coureur du dĂŠsert

par Charlotte


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je vis mes parents qui pleuraient en me voyant, et j’entendis mon père qui disait fièrement : - Cet enfant sera un grand coureur, le plus grand de toute la brousse. Je compris alors que mon destin serait, inéluctablement, de devenir coureur. Quelques années plus tard, mon père me dit qu’il était grand temps de m’entraîner si je voulais devenir un jour le plus grand coureur d’Afrique. Les années passèrent et plus je m’entraînais, plus je devenais rapide et vigoureux. Malheureusement, j’avais un caillou dans la chaussure : mes pieds étaient tellement grands qu’aucune chaussure ne pouvait convenir... C’était un vrai problème pour un champion en herbe comme moi !


Je décidai donc de courir pieds nus. La première fois, ce fut plutôt douloureux, mais avec le temps je m’habituai. Ma première compétition eut lieu non loin de mon village. Les premiers tours se passèrent à merveille et j’étais loin devant les autres jusqu’à ce que ce crétin de Berk renverse son lait de coco sur la piste. Comme un pied, je glissai dessus... C’est à ce moment-là qu’un chien, surgi de nulle part, se précipita pour lécher la flaque sucrée. Je le percutai violemment, je fis un ou deux saltos en avant et atterris contre un cocotier, la tête la première. C’est alors que des noix de coco me tombèrent dessus. On n’imagine pas mourir plus bêtement.


Drôle de course

par Léane


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je vis des personnes en train de courir pieds nus (à les voir, j’avais déjà mal aux pieds...) et d’autres en train de crier des noms. Je compris alors que j’étais au beau milieu d’une course. Je décidai de courir avec les autres et d’essayer de rattraper les premiers. Dès que je dépassais quelqu’un, je regardais son dossard et y lisais un nom. Au bout d’un moment, une personne me dépassa, se retourna et, me marchant sur le pied droit (maintenant, j’avais encore plus mal à mon pied), me dit sournoisement : - Ahah ! Je t’ai doublé, petit nul ! J’eus juste le temps de lire son nom sur son dossard : BERK. Rhaa ! Il commençait à me casser les pieds, celui-là ! Heureusement, je voyais la ligne d’arrivée et je réussis à le doubler avant de l’atteindre. J’étais premier ! À ce moment-là, un chien se jeta sur moi et me mordilla la cheville comme pour jouer. Je le repoussai, mais il m’avait fait si mal que, pour monter sur la première place du podium, je dus sautiller misérablement sur mon autre pied, ce qui me fit perdre l’équilibre et tomber du podium.

De là-haut, j’avais aperçu une rivière, et je me dis qu’une petite baignade me soulagerait. Je rejoignis la rivière et entrai dans l’eau avec soulagement. Hélas, je n’avais pas vu le tourbillon… et il m’emporta ! Car mon pied me faisait tant souffrir que je ne pouvais plus nager… On n’imagine pas mourir plus bêtement.


Un pied dans la tombe

par Antoine


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je vis un maillot vert sur lequel était inscrit le numéro 523. J’étais dans un lit en bois, il y avait une fenêtre dont les rideaux beiges étaient tirés. À côté, sur une chaise, étaient posées de grosses baskets pour la course de fond. Au-dessus, des affiches étaient accrochées. Elles annonçaient toutes de grandes courses : Grand Raid, Marathon de Paris, Marathon de New-York... Je compris alors que j’étais coureur de fond, que j’étais chez moi et que j’aimais courir. Puis tout me revint d’un coup. J’allais courir quelques heures plus tard, j’étais l’un des grands favoris, avec cet idiot de Berk, car les années précédentes, j’étais arrivé à chaque fois dans les dix premiers. J’avais 28 ans et, juste au-dessus de mon lit, quatorze médailles étaient accrochées. Il était 8 heures 37 et la course commençait à 13 heures 30. Je passai la matinée à me préparer mentalement et à manger pour prendre des forces. Enfin, je me mis en route. Mais voilà qu’à dix minutes du départ, cet idiot de Berk s’approche de moi : - Belle journée, hein ? - Hummm... Je ne pouvais pas le supporter, ce Berk, aussi je me retournai sans un mot pour parler à un nouveau. Enfin le départ sonna... Une heure déjà était passée et j’étais dans les vingt premiers. Le parcours passait dans le grand cimetière de la ville, quand cet idiot de Berk me bouscula et me fit perdre l’équilibre au bord d’une tombe déjà préparée. Mon pied glissa… Et Berk lança :


- C’est ce qu’on appelle avoir un pied dans la tombe ! Et ce malheureux pied fut transpercé par un caillou de huit centimètres de long. Je m’éveillai trois heures plus tard à l’hôpital. C’est un nouveau (celui auquel j’avais parlé avant le départ) qui avait gagné.


Des pieds et des mains

par MaĂŤl


C’est ainsi que démarra ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je vis des créatures de toute sorte. Je compris alors que j’étais sur Nocturne : une planète. Au fil du temps, je m’intégrai à cette nouvelle société. Je m’appelais Jean-Théophile. J’étais un extra-terrestre de 13 ans, en CB3 équivalent de la 4ème sur la Planète Terre. J’avais une malformation qui faisait que j’avais des pieds à la place des mains et des mains à la place des oreilles. J’étais bleu, blond avec beaucoup de cheveux. J’avais un chien nommé Tlochy. Dans ma bande d’amis, il y avait Berk. C’était un cyclope orange tacheté de violet. Un soir, avant d’aller au spectacle, Berk, sa famille et la mienne, nous fîmes une pause chez moi. Pour me détendre, j’allai sur le balcon prendre un grand bol d’air frais. Lorsque je rentrai à l’intérieur, une puanteur m’assaillit. Le frigo avait été mal fermé et avait décongelé. L’eau avait inondé le sol de la cuisine et les aliments laissés à l’air libre sentaient très mauvais. Sans parler de ce qui avait été oublié dans le frigo depuis des mois… L’odeur était si forte et désagréable que nous sortîmes sur le balcon, ma famille, Berk, mon chien et moi. Nous dûmes attendre patiemment que mon père ait réparé les dégâts… Ah oui ! J’ai oublié de vous préciser que ma planète était celle qui était la plus touchée de l’univers par les séismes. En moyenne, nous en supportions huit voire neuf par an… Et… « quand on parle de loup ! »… Un énorme tremblement de terre vint frapper notre planète alors que nous étions encore dehors. Mon balcon se fissura, tout le monde se précipita à l’intérieur mais mon pied se coinça entre un pot de fleurs et la rambarde du balcon. Berk me tint la main enfin le pied mais le balcon s’écroula. Berk me tenait toujours par le pied (enfin la main), la main-pied pour faire court et commença à me hisser sur le rebord du balcon. Il avait du mal mais avait une bonne poigne.


Le chien tout excité, gêné, dérangé par l’odeur du frigo courait partout. Il alla se frotter contre Berk, en jappant. Ce dernier surpris, se mit à le caresser et me lâcha la main-pied. Je tombai et disparus. On n’imagine pas mourir plus bêtement.


Du mauvais pied

par Corentin


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je vis que j’étais assis sur un banc en bois avec au-dessus de moi des portemanteaux où étaient accrochées onze vestes. Les murs étaient blancs et je vis que je portais un maillot bleu avec la tour Eiffel dessus. Je compris alors que je me trouvais dans un vestiaire d’un stade de foot et que j’étais footballeur. C’est alors qu’une porte en bois qui se trouvait à ma gauche s’ouvrit et je vis un joueur habillé comme moi me dire : « Dépêche-toi le match commence dans cinq minutes ! » Je me dépêchai de rejoindre les couloirs d’entrée du stade et de me mettre derrière les autres joueurs de mon équipe. C’était le match Paris-Monaco. Nous étions le 17 mars 2017. Il faut dire que le métier de footballeur ne me convenait pas, car j’avais horreur du foot pour la simple et bonne raison qu’on ne pouvait pas passer un match sans finir à l’hôpital. Et puis, j’avais des chaussures bien trop grandes pour moi. Le match commença, le joueur n°14 partit comme une flèche vers les cages adversaires, il me fit une passe et je continuai d’avancer. Malheureusement, je perdis ma chaussure et un joueur de Monaco me bloqua le chemin, je regardai son maillot, il y était écrit « n°17 Berk ». Je le détestai parce qu’il faisait tout comme un pied. Et ce qui devait arriver arriva, il me marcha sur le pied, ce qui me fit horriblement souffrir et en voyant le sang couler, m’évanouis. Je me réveillai à l’hôpital, le pied enroulé de bandelettes. C’est alors qu’un chien enragé surgissant de nulle part me sauta dessus. Je réussis à l’esquiver et m’enfuis, mais il me poursuivit. Je descendis l’escalier mais en ratant une marche, je tombai et me cognai le crâne contre la rampe d’escalier en métal. On n’imagine pas mourir plus bêtement.


Pas simple la vie de cornac

par Mohamed-Ali


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie, après avoir été coureur cycliste professionnel. Durant une course en pleine nature, j’avais été distrait par un chien venu de nulle part, je me pris les pieds dans les rayons des roues, pour finir dans un fossé. Le choc fut si rude que mon âme perdit pieds. Saint-Pierre, m’avait accordé une autre chance parmi les mortels et m’autorisa à garder les pieds sur terre, en m’envoyant au Kerala, en Inde. Soudain un barrissement retentit! J’étais assis sur l’encolure d’un éléphant d’Asie nommé Ganesh. Mes pieds étaient toujours aussi grands, mais de couleur brune. Dans cette nouvelle vie j’étais Rilwan, un jeune cornac qui vivait à côté un village de pêcheurs. Avec mes pieds je guidais mon éléphant là où je le souhaitais mais il était têtu. Parfois il s’arrêtait et se mettait à reculer, lorsque je le grondais, le bougre me répondait alors avec coup de trompe sur la tête ! Sur le chemin, les mouvements du géant me berçaient, avec la mollesse de sa tête comme un serpent qui danse. Instinctivement, mes pieds, calés derrière ses oreilles, dirigeaient habilement ma merveilleuse monture. Nous allions en direction d’une forêt sur la côte indienne. La chaleur et l’air humide mêlés des senteurs suaves des magnolias, me plongèrent dans une rêverie enivrante. Quelle vie agréable parmi les cocotiers, sans stress et sans ce casse pieds de manager sportif ! (…) Un vieillard chenu, barbu et grimaçant se mit à nous tourner autour en dansant pour me narguer. Avec sa voix grinçante, il répétait :


« Je m’appelle Berk et je t’empêcherai de sauver le village ! » Ghanesh se saisit alors d’une noix de coco parmi celles qui jonchaient le sol, la fracassa sur la tête du sinistre Berk qui poussa un cri plaintif en versant une larme. Une bande de singes qui avait assisté à la scène hurlait de rire, des cacatoès parmi les témoins riaient eux aussi. Humilié, le vieillard en toge fit une grimace puis disparut dans les bois en maugréant. Quelle étrange apparition !


Pas vraiment le pied !

par Octave


C’est ainsi que commença ma nouvelle vie. Lorsque j’ouvris les yeux, je me trouvai allongé dans un champ, ou plutôt sur une terre qui était humide et retournée. Autour de moi, des fermiers travaillaient, et un gros monsieur aux sourcils épais, perché sur un tracteur, m’observait avec sévérité. C’était Berk le contremaître. Je compris que je me trouvais en pleine campagne durant la saison des récoltes. – Hé ! Toi ! Tu crois que c’est l’heure de la pause!? Criait Berk. – Je... Je suis désolé. – Allez lève-toi et mets-toi au travail comme les autres. – Oui tout de suite. Je me demandai comment je m’étais retrouvé là, au milieu de nulle part, et en plus le temps tournait à l’orage. Alors que je me levais, Berk me fit un croche-patte, cela confirmait que ce n’était pas un ami. Sous son regard noir, je me mis à ramasser en tremblant les pommes de terre déterrées par son tracteur. Soudain un chien de berger, sorti de je ne sais où, me sauta dessus. Il avait l’air jeune et je compris qu’il voulait jouer. Je pris la balle qui était dans sa gueule et la lançai. Brusquement, Berk changea de direction comme pour écraser le chien. Je fis un bond pour pousser l’animal, mais les roues du tracteur de Berk écrasèrent mes pieds. La douleur me fit perdre connaissance. À mon réveil, j’étais dans un lit d’hôpital et ma famille m’entourait. Ma mère pleurait et mon père essayait de la consoler. Je tentai de me lever... Sans succès ! Je réalisai avec horreur que je n’avais plus de pieds. Le choc fut si violent que je m’évanoui à nouveau. Cela faisait maintenant deux jours que j’étais inconscient, deux jours que je cauchemardais et me demandais comment je m’étais retrouvé coincé dans une histoire pareille.


Lorsqu’enfin je me réveillai, il faisait nuit noire. J’entendis un bruit sourd et inquiétant. J’aperçus un fauteuil roulant à coté de mon lit. Je tentai à plusieurs reprises de m’en emparer, mais au bout de quinze minutes je n’avais toujours pas réussi à y monter. Je me projetai encore jusqu’à tomber par terre, la tête la première. C’est ce qu’on appelle se lever du mauvais pied ! Enfin s’il m’en était resté un ! Quand je réussis enfin à m’installer sur le fauteuil, j’ouvris la porte de ma chambre et roulai dans le couloir pour découvrir les lieux et trouver une infirmière. Je m’apprêtai à faire demi-tour devant un escalier, lorsque je sentis une langue humide lécher ma main. C’était le chien de berger avec sa balle ! Il m’avait suivi jusque-là ! Je le caressai, il posa la balle sur mes genoux. Je la lançai sans réfléchir, mais le mouvement de mon bras me donna du recul, faisant dégringoler le fauteuil roulant dans les escaliers. Tandis que le chien croyait que c’était un nouveau jeu, je pensai dans ma chute : on n’imagine pas mourir aussi bêtement.



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