URBAIN - N° 37 - AVRIL 2016

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URBAt aIn gNe r

Oum rose du désert

rencontres - actualités - société - culture - agenda - adresses mensuel gratuit - n°37 - avril 2016



Edito

Au fil de votre numéro d’avril, nous sommes très heureux de vous proposer de découvrir la grâce de la belle et talentueuse Oum que nous célébrons à l’occasion de son futur passage à Tanger dans le cadre du Salon du Livre et des Arts de Tanger en mai prochain (p. 16). On sait déjà que cette rose du désert aux influences aussi diverses que la soul américaine, le jazz, l’afrobeat, les musiques hassani ou soufie nous envoûtera sur la scène de sa voix claire. Et si vous ne la connaissez pas - est-ce possible ? - filez sur Youtube et écoutez le morceau Hna, par exemple, pour un petit avant-goût du moment enchanteur que nous passerons ensemble lors de cette édition... Vous ferez également la rencontre de l’écrivain historien et agitateur de réseaux sociaux Mohammed Ennaji (p. 10) ainsi que du fameux réalisateur français Gaël Morel, attrapé au vol lors de son passage à Tanger pour la réalisation de son prochain film, Prendre le large (p. 24). Et rien que pour le plaisir des yeux, Hamadi Ananou est à nouveau à l’honneur dans nos pages pour un porfolio en noir et blanc lumineux (p. 32). Bonne lecture à tous et excellent mois d’avril. Christine Cattant


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tanger

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tanger

16 Coup de coeur pour Oum

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A Actus

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M Mag’

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Médias : Mohamed Ennaji À la Une : Oum, rose du désert Rencontre : Gaël Morel Portfolio : Hamadi Ananou

om m ai r e avril 2016 / n°37

C Culture

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Votre agenda À l’affiche L’agenda des petits Coups de coeur de libraire

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Chronique du “Soi” par Laurence Dudek Bien-être & Beauté par Annie Li La recette d’URBAIN Urbanoscope Carnet d’adresses / Points de distribution

P Pratique



ACTUS I COURRIER DES LECTEURS

paroles de lecteurs Il n’est pas comme ça, le Maroc que l’on aime ! sur contact@urbainmagazine.com

Parce que nous la soutenons, nous avons décidé de publier le plaidoyer d’Aziza Nait Sibaha, présidente de l’association Comme chiens et chats, paru dans le Al Huffington Post du 21 mars dernier.

Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux s'émeuvent d'un projet d'extermination des chiens errants de la ville par les autorités locales de Ksar El Kbir. En tant que présidente d'une association fortement engagée dans la protection animale au Maroc, j'adresse ce message comme une ultime tentative pour faire revenir le président du Conseil municipal de Ksar El Kebir, Mohamed Simou, sur cette décision criminelle. Si ce projet est mené à son terme, il conduira à un massacre sans précédent, car les autorités s'apprêtent à exterminer pendant quatre jours des centaines de chiens errants à balles réelles. Une partie de chasse aussi meurtrière pour ces pauvres bêtes sans défense que nuisible pour l'image de cette ville et de notre pays. En effet, l'annonce de cette "chasse" a déjà fait le tour des réseaux sociaux avant d'envahir, probablement, les écrans de télévisions du monde entier. Ce projet porté par le président du Conseil communal, outre le fait qu'il soit cruel, est totalement inefficace pour la population de la ville que ce responsable prétend protéger. La nature a horreur du vide. Une meute exterminée sera vite remplacée par une autre. C'est pour cela que l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds international pour la protection des animaux et surtout L'Al-

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liance internationale pour le contrôle de la rage conseillent aux autorités locales, partout dans le monde, de stériliser et vacciner pour réduire la population canine et venir à bout de la rage au lieu de s'adonner à des pratiques barbares, venues du fond des âges. Des actes aussi inhumains que coûteux pour le contribuable. À cet égard, nous disposons de nombreuses études et de rapports d'expertise réalisés par les meilleurs spécialistes internationaux en matière de santé publique, qui démontrent que cette approche est totalement inefficace. Bien entendu, les responsables de la ville nous opposent le risque de rage et donc le danger pour la population. Cependant, comment comptent-ils reconnaître les chiens enragés - si toutefois il y en a - parmi les sains ? La ville de Casablanca, qui tue plus de 15 000 chiens par an, en a-t-elle fini avec la rage ? Le temps n'est-il pas venu de recourir à des méthodes efficaces et reconnues mondialement ? Le Coran affirme : "Nulle bête marchant sur Terre, nul oiseau volant de ses ailes, qui ne soit comme vous en communautés" (verset, 6,38). Nous sommes donc responsables de toute bête sur Terre. Nous devons donc être à la hauteur de cette responsabilité sur le plan moral et religieux. Nous n'essayons pas ici de convaincre les autorités de méthodes qui marchent en Europe ou en Amérique. Il suffit juste de jeter un œil sur une autre localité marocaine,

Taghazout. Le travail colossal et responsable fait par l'association Le Cœur sur La patte, en coordination avec les autorités locales, a permis de prouver qu'un autre chemin est possible que celui de la violence. À Taghazout, les chiens errants sont castrés pour en réduire le nombre, sont vaccinés pour les protéger contre la rage et protéger la population. Enfin, ils sont identifiés à l'oreille pour confirmer leur prise en charge. Ksar El Kebir est une ville qui a longtemps été réputée pour ses artistes, écrivains, poètes et sportifs connus sur le plan national et international. Je souhaite que l'on n'en fasse pas une ville connue pour le massacre de ses animaux. Il faut ici préciser que le chien marocain est devenu une race à part entière appréciée même au-delà des frontières de notre pays. En France, en Belgique, en Suisse et même au Canada, les témoignages s'accumulent pour dire à quel point ce chien est fidèle, loyal et affectueux. Or, des centaines de chiens de Ksar El Kbir errent ce soir à la recherche de nourriture et d'un abri sans savoir que les canons des chasseurs les prendront pour cible à partir du 22 mars. Tirer à balles réelles sur ces chiens met aussi en danger la population, traumatise les plus fragiles - dont les enfants -, ne viendra jamais à bout de la population canine et n'éradiquera certainement pas la rage. Seule la vaccination le permettrait. J'adresse ce message à tous les responsables locaux qui doivent un jour prendre la même décision. Plusieurs associations proposent de travailler avec vous pour mettre en place des politiques de lutte contre la surpopulation canine et contre la rage. Alors rangez vos fusils, remisez au placard vos poisons et tendez votre main en retour !

* Cela se passe dans nos rues : photo prise lors de la première nuit de massacre à Ksar el Kebir


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MAG’ I MÉDIAS

Mohammed Ennaji Sciences sociales

Brouilleur de pistes

Foin de superficialité avec Mohammed Ennaji ! Cet intellectuel, bien connu pour ses engagements dénués de toute langue de bois et ses ouvrages sociologiques et historiques, rappelons notamment Soldats, domes-

tiques et concubines ou encore Le Sujet et le Mamelouk,

nous a accordés quelques minutes de son emploi du temps de ministre, pour répondre à quelques questions. Nous avons profité de son passage à Tanger où il présentait, voilà quelques semaines, devant une assemblée enthousiaste et aux avis mitigés un de ses derniers livres Une identité à fleur de peau. Un ouvrage dans lequel il brosse les divers aspects de l’identité marocaine pour traiter du Maroc moderne, de la religion, la politique, la sociologie, de Facebook, du sacré, des rites et de l’économie. Tout passe au crible d’un homme qui n’a même pas peur de douter et qui, au contraire, en Par Stéphanie Gaou

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© Mohammed Ennaji

fait une force de frappe convaincante.


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MAG’ I CONVERSATION

Mohammed Ennaji, autant l’annoncer tout de suite, vous avez le don de brouiller les pistes. Là où l’on vous a connu économiste, vous vous révélez poète, là où vous parlez politique, vous mêlez religion et rituel. Le public se sent parfois un peu désemparé, voire complètement réfractaire à vos explications. Qu’avez-vous envie de répliquer à vos détracteurs ? La société marocaine n’a pas encore franchi le cap de la modernité. L’économie n’a pas l’autonomie et la force qu’elle a dans les pays capitalistes développés. Le politique la tient encore bien sous son contrôle. Il est difficile à mon sens d’être économiste ici sans prendre

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en considération les autres aspects de la vie sociale. Je pense honnêtement que l’approche de notre société et l’intelligence de ses mécanismes ne peut être que globale. Et quand on parle du politique ici, le religieux n’est pas loin, il est toujours là pour voiler, pour justifier, légitimer. Sa force provient de la faiblesse des autres instances. Il est là, en plus, parce qu’il est incontournable dans l’expression identitaire, qui n’est pas encore libérée de sa gangue. Pour la poésie, c’est plus personnel, c’est d’abord un grand mot pour moi, mais je trouve qu’une écriture élégante est l’expression d’un rapport clair à l’objet que l’on traite. Ne dit-on pas que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ? Vous êtes un intellectuel qui intervient régulièrement sur les réseaux sociaux, notamment sur votre page Facebook, où vous réagissez à chaud sur plusieurs sujets de société, autant marocains qu’internationaux. Pensez-vous que vous avez une responsabilité à l’égard de ceux qui vous lisent ou suivent ? La présence sur Facebook notamment est salutaire d’abord pour moi. Elle me sort de ma « solitude », de ma recherche personnelle sur des thèmes plus ou moins érudits. Grâce au réseau je me retrouve au contact d’une réalité sociale déclinée à travers les problèmes du quotidien, culturels, politiques ou autres. Intervenir dans ce cadre s’est révélé très enrichissant pour moi, disons que cela met à jour. Cela m’impose une discipline d’écriture, on n’écrit pas n’importe comment pour Facebook, il faut un format déterminé,


une clarté dans l’expression. J’apporte la vision d’un intellectuel qui se plie aux règles du réseau pour y avoir réellement accès : du recul, de l’analyse, de la profondeur quand je peux. Je sors ainsi des sentiers battus en nourrissant le débat tout en apprenant par la même occasion. Dans mon intervention, le souci de l’écriture est constant. On n’écrit pas n’importe comment sur un réseau qui compte tant d’intervenants. Enfin, je ne me laisse pas aller à la facilité en caressant le lecteur dans le sens du poil, j’ai ma vision à moi.

Chemins) aborde sous plusieurs aspects la multiplicité d’une identité qu’on pourrait dire marocaine. En quelques mots, finalement, pour vous, c’est quoi être marocain en 2016 ? Aimer son pays, ses gens, le penser, être disposé à le servir, ne pas s’en prendre à lui comme ça pour se distinguer ou pour gagner une considération de l’étranger parce que ça fait bien d’être critique. La critique est nécessaire mais dans le cadre d’une approche réfléchie et approfondie pour comprendre et ouvrir des pistes de débat. Une chose est

“ La faillite de l’école est le produit d’une politique consciente, d’une stratégie qui a pour but l’exclusion de la plus grande partie de la population de la direction du pays. ” Avez-vous parfois dû faire face à des débordements suite à l’intervention de personnes qui suivent vos posts ? Franchement ça se passe plutôt correctement, le respect et la considération mutuels sont là. En plus je ne me laisse pas aller aux commentaires sur les commentaires. J’apporte une analyse, les autres contribuent par leurs commentaires, mon objectif est de provoquer un débat, d’attirer l’attention sur une question en l’abordant autrement. Votre livre Une identité à fleur de peau (publié aux éditions La Croisée des

importante à souligner, l’identité marocaine est en voie de se faire, elle est tiraillée entre des composantes diverses parfois contradictoires, entre des résistances et des aspirations. Ce n’est pas si simple. Vous qui êtes un économiste, vous expliquez de nombreux phénomènes sociaux sous le drapeau « économie ». Mais à vous lire, la notion religieuse est toujours très présente. Économie, religion, éternelle équation pour déchiffrer le Maroc moderne ? Je l’ai signalé déjà, les différentes instances

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MAG’ I CONVERSATION

ne sont pas encore disjointes. Le religieux est encore central dans l’intelligence de notre société, historiquement il est très lié à l’économique et au politique. Les choses évoluent sérieusement mais nous ne sommes pas encore au stade des ruptures. Si vous deviez proposer une nouvelle ère marocaine, quel projet aimeriez-vous soumettre aux dirigeants ? Un projet cohérent et ambitieux où l’école occupe une place centrale et l’intelligence un rôle pionnier. Un projet dont un État puissant est le promoteur. Éduquer, équiper, respecter et grandir l’individu.

Dans votre livre, un chapitre est intitulé « La femme est l’avenir de l’homme ». Selon quels termes plus précis imaginezvous que la femme puisse soutenir l’homme dans la société marocaine ? La place de la femme reflète notre degré de libération du passé comme société. À travers elle on lit clairement les lacunes, les oublis des politiques suivies. La « femme » est un indicateur qui ne trompe pas. Vous avez publié avec Paul Pascon, appelé le Père de la sociologie marocaine. Quel est l’enseignement principal qu’il vous a inculqué ?

“ La place de la femme reflète notre degré de libération du passé comme société. ” Vous êtes souvent très critique à l’attention des personnes qui nous gouvernent, tout en admettant que l’on ne peut pas vraiment leur reprocher quoi que ce soit. N’est-ce pas un peu contradictoire comme position ? Et pourtant, oh que si ! Ils sont responsables. La faillite de l’école est le produit d’une politique consciente, d’une stratégie qui a pour but l’exclusion de la plus grande partie de la population de la direction du pays. Ajouter à ça, la mainmise sur les richesses nationales et tout est dit.

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Le travail, l’amour du travail et la méfiance vis-à-vis des explications mécanistes et simplistes. La complexité du social. L’ambiguïté est-elle une constituante de votre personnalité ? Sans aucun doute, je ne suis qu’une résultante des progrès et blocages de notre société. Une éducation traditionnelle et une autre moderne, des sphères du passé et d’autres modernes, c’est compliqué tout ça. Une phrase résume pour moi cela : le mort saisit encore le vif parmi nous. I


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MAG’ I À LA UNE

Oum

rose du désert Elle évoque les grandes traversées au cœur du reg, quelque part entre oasis et Sur la route à la Kerouac. Écouter Oum, c’est avaler une bouffée d’air chaud, glisser du Maroc au Niger en passant par Cuba, c’est évoquer le temps des ancêtres, bien ancré dans une contemporanéité assumée. Oum nous fait l’honneur de venir chanter en mai 2016 pendant le Salon du Livre et des Arts de Tanger, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur une actualité si tentante. Rencontre avec une rose des sables, humaniste et modeste. Propos recueillis par Nour Chairi Photos : Oum

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MAG’ I À LA UNE

Oum, racontez-nous vos débuts.

Je suis née à Casablanca, j’ai grandi à Marrakech où j’ai fait mon école et mon lycée. J’y ai encore une bonne partie de ma famille et un peu tous mes souvenirs et tout ce qui m’a formée et donné envie de toucher à la matière, de faire de la peinture aussi. Marrakech fut ma première inspiration.

Comment passe-t-on du gospel à la fusion ? Avec le gospel, c’était une rencontre et juste une révélation en fait. L’idée de chanter avec plusieurs

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personnes et se compléter, de sentir qu’il y a quelque chose comme ça qui nous lie, le temps de cette chanson, le temps de cette rencontre, j’ai tout de suite adhéré. Et aussi l’idée de pouvoir chanter l’amour divin avec la musique tout en le dansant, ce qui n’est pas une pratique très courante dans ma culture. C’est très important dans ma carrière, mais ça ne veut pas dire que j’ai beaucoup travaillé dans le gospel. La fusion part du même principe : la rencontre avec les gens. C’est une démarche, un concept : mettre ensem-


ble des personnes qui portent des instruments différents, des cultures et des influences différentes et qu’elles apprennent les unes des autres et qu’il en émane quelque chose d’inédit. Il y a quelque chose de très puissant là-dedans, d’abord dans le partage et aussi dans le plaisir. C’est un plaisir collectif qui se voit, se ressent et c’est fascinant pour moi. Ce que nous portons, nous êtres humains, comme force qui peut se manifester quand on est à plusieurs. Quelles ont été vos sources d’inspiration ? Avant de parler d’inspiration, j’aimerais parler plutôt de sensations, des premières fois où l’on reçoit la musique, de manière inconsciente sans y prêter une attention soutenue. Je pense à la musique qui nous entoure, que l’on subit, la musique que l’on entend chez l’épicier, dans les mariages, à la maison. Dans les milieux ruraux au Maroc, il y a tellement de chants typiques différents. D’une région à l’autre, toutes ces musiques si différentes, on les partage, il suffit d’aller chez un épicier, par exemple, dans n’importe quelle ville du Maroc pour entendre la musique du Souss. On ne peut pas négliger cette musique, elle a un effet sur nous, surtout quand on commence à faire de la musique soimême, il y a des échos de l’enfance. Et puis, il y a la musique que l’on choisit d’écouter, quand on est adolescent par exemple. J’écoutais beaucoup de musique afro-américaine, quand j’étais plus jeune. Maintenant, mes inspirations sont très diverses et se trouvent un peu partout dans le monde : une bonne partie en Afrique, les musiques du Sahel, de la culture nomade, le Niger, la Mauritanie, le sud de l’Algérie, le Sahara, et aussi les musiques africaines de l’Amérique Latine. Mes musiciens cubains savent parfaitement jouer les rythmiques d’Afrique. Je me dis enfin que plus je découvre de nouvelles musiques et plus j’aurai de nouvelles inspirations.

“ J’invite à l’exil, au voyage onirique.”

Vous êtes tellement éclectique qu’il est merveilleusement impossible de vous ranger dans une catégorie, pour autant à qui aimezvous être comparée ? Avez-vous des maîtres dans la chanson ? Il n’y a personne à qui j’aimerais être comparée. Bien sûr, parce que chacun est unique, même si nous avons tous beaucoup de choses en commun. Je dirais que la musique est un grand océan, dans lequel ceux avant nous ont beaucoup versé, dans lequel nous puisons, et dans lequel nous versons à notre tour. La musique est un art vivant, de transformation perpétuelle. C’est un art qui se transmet à l’oral et qui voyage. Je n’aime pas comparer les gens, même dans la vie courante, quand bien même, nous sommes nourris de sources plurielles, chacun a son identité. Vous êtes une des artistes qui se produit le plus au Maroc. Comment recevez-vous l’amour et l’énergie de votre public ? Je ne me produis pas encore assez. Je suis surtout une artiste marocaine qui s’exporte relativement bien, et tout cela bien sûr, je le dois au départ, à l’amour du public au Maroc, mais je regrette encore de ne pas pouvoir faire davantage de concerts ici. Contrairement à ce que beaucoup pensent, je suis une Marocaine du Maroc, je ne me suis jamais installée dans un autre pays que le mien. L’amour des gens d’ici m’a faite, c’est grâce à eux que j’ai déployé mes ailes et pu me présenter à l’étranger. Mais le réseau est encore insuffisant, il n’y a pas assez de relais pour jouer

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MAG’ I À LA UNE

“ Chez les peuples nomades, la musique fait partie d’un mode de vie, ça ne relève pas du spectacle ou de la performance artistique” dans des villages éloignés, pas d’organisateurs de tournées. Je ressens vraiment ce besoin de me rapprocher du public marocain. Je suis donc très heureuse de cette tournée où je m’arrêterai en mai à Tanger. Dites-nous ce que vous ressentez quand vous êtes sur scène. Le plus important pour moi, c’est de vivre pleinement le moment, de le partager avec mes musiciens bien sûr, mais aussi avec le public. C’est être complètement soi, lâcher prise, sans cela, impossible d’être complètement émue. Quand on a la chance d’exercer ce métier, on a aussi la chance d’accéder à des états personnels rares et très touchants, très intenses. Nous pouvons aussi être vulnérable, imparfait, peu importe. Quand je chante, j’aime être en adéquation avec tout ce qui me traverse et tout ce qui passe en moi et autour de moi. Quand on est dans cet état et cette sincérité, dans cette honnêteté, cela provoque des instants qui nous marquent tous. Je suis aussi tellement bien entourée par mes musiciens, ils me donnent une grande confiance en ce que je fais et en qui je suis. Et j’aime être en contact avec tous ces gens qui se sont déplacés pour nous découvrir. J’invite à l’exil, au voyage onirique. J’aime proposer des alternatives à la réalité. Quelle chance de pouvoir imaginer autre chose et de le mettre en vie le temps d’une chanson ou d’un concert.

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En seulement quatre albums, vous avez su dynamiser une scène musicale plutôt masculine et la rendre terriblement attractive pour le public. Quel est votre secret ? Je pense qu’il y a de la musique pour tout le monde, il y a des musiques pour tous les goûts. Au Maroc, on a une facilité comme ça d’écouter pas mal de genres, d’y réagir, et de danser sur différentes rythmiques. Nous avons un large panel de publics, spontanément mélomanes. Je ne sais pas si j’ai dynamisé la scène, mais je fais partie de ces artistes qui ont proposé une musique un peu alternative au commencement des radios libres, ce que l’on a appelé la nouvelle scène marocaine. C’est vrai que les artistes de cette mouvance-là sont surtout des garçons. Les musiques mises en avant furent le rap et la fusion, mix de musiques marocaines avec du reggae, blues ou rock. Pour ma part, j’avais envie de me libérer et de faire exactement ce qui me plaisait. Dans mon premier album, je voulais de l’électro, du funky, du soul. Dans un premier album, on visite tous les styles différents, on veut tout dire, tout faire. En même temps, j’essayais de coller à des musiques qui se produisaient dans cette nouvelle scène. Et comme rien n’est plus dangereux que de faire quelque chose pour la satisfaction de quelqu’un d’autre, j’ai eu envie de passer à autre chose. Il faut vraiment faire les choses comme on les ressent. On ne peut pas décider d’émouvoir quelqu’un, c’est une démarche malsaine. J’ai mis du temps à être moimême et totalement sereine. Démarche que j’essaye aussi d’appliquer dans ma vie. Les sonorités du sud, le désert, la soul, comment marier tout cela avec grâce ? Dans le désert, je pense que l’on n’a pas besoin de faire grand-chose. La grâce, c’est le désert qui l’apporte. Le désert rend les choses et les rencon-


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MAG’ I À LA UNE

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tres magiques. Il y a une autre teneur du temps. Le temps n’a pas du tout le même poids, ni la même densité. Dans le désert, on se re-découvre, il n’y aucun mensonge possible. Les instruments ont une vibration plus profonde, plus intense, ils sonnent différemment. On a enregistré l’album Zarabi en plein air dans le désert en étant persuadés que les instruments ne sonneraient pas très fort et en fait, si. L’oud avait une dimension beaucoup plus grande qu’en studio. Il y a une autre résonnance dans le désert. La grâce ne s’acquiert pas, elle se propage et on la saisit ou non. Chez les peuples nomades, la musique fait partie d’un mode de vie, ça ne relève pas du spectacle ou de la performance artistique. Tout le monde tape sur ce qu’il trouve à sa portée, tout le monde danse. J’ignore si aujourd’hui je fais de la soul. Je ne suis plus dans la même démarche. Dans le jazz ou la soul, il est beaucoup question de prouesse vocale, mais désormais, ce qui m’importe c’est de concevoir la musique comme un moment qui se partage dans l’instant. Je me sens un peu détachée de la soul. Je vous avoue être amoureuse des musiques du Sud depuis quelques années et je le serai encore pendant très longtemps. Vous avez sorti un album en 2013 qui s’intitulait Soul of Morocco. Justement, c’est quoi l’âme du Maroc, pour vous ? Soul of Morocco, c’est Âme du Maroc, plutôt une certaine âme du Maroc. Je ne peux pas prétendre ce qu’est l’âme du Maroc. En tout cas, c’est celle que j’aime transporter avec moi. C’est un bouquet de cultures, de langages, de couleurs, de matières qui cohabitent. Par exemple, les vêtements de scène, j’aime combiner les tenues du désert, mais aussi celles de la montagne, et ça marche très bien. C’est une grande richesse qui s’exprime aussi dans la musique, j’aime prendre toutes ces

inspirations qui sont tombées dans nos oreilles. Nous, c’est cette identité-là qui nous vient de tous les courants qui ont traversé notre histoire. Nous sommes aussi très ouverts sur ce qu’il se passe dans le reste du monde. Cette âme du Maroc voyage, est riche, ancestrale et très contemporaine, et surtout libre. Et féminine. Vous avez déjà joué à Tanger, lors du festival Tanjazz, comment est le public ici ? J’aime Tanger et les Tangérois avant d’être une musicienne. J’ai gardé un excellent souvenir de la ville et j’aime l’esprit qui l’habite. J’aime leur façon de parler, le temps s’efface, tout est possible, les gens cohabitent depuis toujours, quelles que soient leur patrie première, leur croyance, leur langue. Ces gens-là sont tous ensemble. Voilà une autre âme du Maroc. Que diriez-vous à des jeunes qui rêvent de devenir une star dans le milieu de la chanson ? Aujourd’hui, c’est moins le milieu de la musique qui fait les musiciens, ce sont les gens qui font les stars, même si je n’aime pas trop cette définition. Les étoiles, c’est dans le ciel, et nous sommes bien ici sur terre. On peut faire une chanson dans son quartier avec ses amis, filmée par les voisins, elle sera beaucoup vue par les internautes, et c’est encore plus puissant que toutes les maisons de production. Je dirais « Soyez sincère, n’essayez pas de ressembler à quelqu’un à tout prix, quand bien même on forme notre personnalité en essayant de ressembler à plein de gens ». Écrire, faire de la musique, cela aide à aller vers soi. Quand on est doué, ça se voit et ça se sent. Ce sont toujours des rencontres qui font qu’un jour, ça marche. « Ayez foi en vous, pour que les gens vous regardent et croient en vous aussi. »

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MAG’ I RENCONTRE

Gaël Morel

Cinéma

pr end l e l arg e

Le cinéaste Gaël Morel prépare ces derniers jours le tournage de son prochain film, Prendre le large, qui aura lieu à Tanger, ville qu’il fréquente régulièrement depuis une vingtaine d’années. Rencontre amicale dans l’arrière salle du restaurant le Number One avec un cinéaste et acteur qui a fait de la subtilité et d’un lyrisme mesuré une signature dans la tradition du grand cinéma d’auteurs français. Par Philippe Guiguet Bologne

Gaël Morel, quel est le projet pour lequel nous vous retrouvons à Tanger ? Je prépare un film qui s’appelle Prendre le large.

Il parle d’Edith, une femme qui va mal parce

mourra. Et donc elle part pour le Maroc afin de

continuer à travailler, un départ qui ne se fait pas dans la perspective de mieux vivre, mais au con-

traire de s’enfoncer encore plus dans le lent

qu’elle va être licenciée alors que son usine va

drame qu’est sa vie.

avec son usine, d’être reclassée au Maroc et de

Ce n’est pas bouger pour aller vers une amélio-

salaire locaux, une vie bien plus difficile que ce

Elle est dans une logique très dépressive et elle

lié au fait qu’elle ait envie de voyager et de s’ou-

toucher des indemnités de licenciement et

d’une forme de détresse qu’elle vit dans son

solution matérielle bien plus intéressante pour

être délocalisée. Elle décide cependant de partir

travailler dans les conditions de travail et un

qu’elle a connu jusqu’alors. Ce n’est pas un choix

ration… est prête à endosser l’inacceptable. Elle pourrait

vrir au monde, mais c’est vraiment l’expression

quelques années de chômage, ce qui serait une

pays, cette France touchée par la crise

elle, mais elle est prise dans une spirale de chute

économique que nous connaissons. Elle est à

l’approche de la cinquantaine, elle est veuve, elle

qui la place irrémédiablement en situation

d’échec. Accepter d’être reclassée, c’est aller au

a un fils qui est autonome et vit à Paris, qui a

bout d’une logique d’autodestruction. Voilà donc

souci de sa mère. Elle est à un moment de sa vie

suite le parcours sera truffé de surprises qui vont

changé de classe sociale et n’est pas trop dans le

le postulat, le départ de ce prochain film, puis en-

où elle se dit que si elle est licenciée, elle en

la révéler à elle-même et à ses proches, sans

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© D.R.


MAG’ I RENCONTRE

qu’on parvienne pour autant à un happy end. Son choix reste incompréhensible, tant pour ses

proches que pour son employeur. Cela fait partie

du code du travail : quand une entreprise décide de se délocaliser, la proposition de reclassement

est une obligation, que bien entendu personne

“ J’arrive à voir Tanger dans tout ce qu’elle est, une ville à vivre et non un décor de fantasmes orientalisants.”

n’accepte jamais quand il s’agit d’aller dans un pays étranger avec un salaire bien plus bas. Il faut

en plus adopter une nouvelle langue, une nouvelle culture, autant de changements difficiles quand

on est arrivé à un certain âge. Edith fait donc son

parcours inversé : elle suit le mouvement de ceux

autant de complications, mais plus en phase avec

mais à l’envers, à la stupéfaction de tous et no-

difficiles, mais elle sera entourée, alors qu’en

Mais elle s’inscrit aussi dans des courants migra-

était seule. Je ne suis pas un orientaliste et même

qui veulent quitter l’Afrique pour aller en Europe,

tamment des ouvrières qui seront ses collègues. toires qui ont toujours existé, comme les colons

ce qu’elle est. À Tanger, il va lui arriver des choses

France sa vie était peut-être moins dure, mais elle

si je suis très curieux de la culture des autres, je

ou ces coopérants qui venaient travailler ici dans

ne suis pas émerveillé par un monde parce qu’il

les années 60 et 70 ou les Espagnols dans les

est différent du mien. Je pense être dans un

années de guerre ou aujourd’hui de crise.

regard à la bonne distance, je ne suis pas

Vous ne prévoyez pas de happy end, mais aura-

sance : j’arrive à voir Tanger dans tout ce qu’elle

t-elle une possibilité de rédemption, malgré tout ? Je ne vois pas vraiment de rédemption, mais elle

aveuglé, ni par fascination, ni par méconnais-

est, une ville à vivre et non un décor de fantasmes orientalisants.

s’en sortira grâce à une sorte de fraternité uni-

L’Afrique du Nord habite une bonne partie de

amis. L’important c’est que, par l’expérience

J’ai déjà réalisé ici, il y a 15 ans, Les chemins de

verselle, aidée par ses collègues, par d’anciens qu’elle va vivre, elle va retrouver un devenir, un

votre œuvre… l’oued, où Tanger figurait un Alger où nous

avenir possible, alors qu’en France elle se trou-

n’avions pas pu aller tourner. Il y a 17 ans, je

dans une impasse. Elle va retrouver une capacité

l’écrivain, est l’un de mes plus proches amis

tout un happy end et j’aurais trouvé ridicule de

nario de Prendre le large avec lui. Il m’a beaucoup

vait dans une force d’inertie totalement mortifère,

jouais un rôle dans Loin de Téchiné. Rachid O.,

de se projeter dans le futur. Mais ce n’est pas du

depuis très longtemps et j’ai d’ailleurs écrit le scé-

raconter une histoire où elle quitte un enfer pour

aller au paradis. Pas du tout : elle vient d’un lieu

compliqué pour aller dans un lieu où il y a tout

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aidé à créer un lien fort avec le Maroc. Jeune,

fasciné et dans la découverte, j’étais peut-être

orientalisant, mais aujourd’hui j’ai un rapport


beaucoup plus banal, ordinaire, facile au Maroc.

Par exemple, dans mon film je ne montrerai pas le

café Hafa. Je préfère filmer les anciennes arènes, qui sont un lieu magnifique et beaucoup moins

connu, et qui me parle de Tanger beaucoup plus que le café Hafa, qui exprime bien sûr très bien

une certaine dimension de la ville, mais beaucoup

trop vue et revue, le décor toujours choisi en

premier et qui fait sensation. Je trouve aussi, par

exemple, qu’il va être intéressant et même

magnifique de filmer la destruction de la zone autour du port, la nouvelle baie. J’ai l’opportunité incroyable de pouvoir immortaliser quelque chose

qui n’existera que deux ou trois ans, le temps de

ces travaux : il y avait un Tanger d’avant, il y aura

un nouveau Tanger, mais la destruction et la

reconstruction ne dureront qu’un temps très limité et pouvoir s’en saisir est un véritable

cadeau. Je n’ai pas envie de filmer le pittoresque. Ce qui m’intéresse, c’est de capter dans un lieu

son histoire à la fois passée, révolue, présente, éphémère…

Après Loin d’André Téchiné en 2001 dans lequel Gaël Morel joue le rôle de François, c’est en tant que réalisateur qu’il revient à Tanger l’année suivante pour son film Les chemins de l’oued.

Mais si vous êtes venu filmer à Tanger, c’est aussi pour Tanger. Puisque le pittoresque ne vous séduit pas, qu’est-ce qui vous porte dans cette ville pour susciter en vous le désir de la filmer ? Pour imaginer ce film, je ne suis pas parti de Tanger, je suis parti du principe de faire un film

contre le précédent. J’aime cette idée qu’on ne

fait pas un film pour faire mieux que celui d’avant,

mais plutôt contre lui. J’aime avoir la garantie d’être assez éloigné de ce que je viens d’achever,

car un auteur tourne toujours autour des quelques

mêmes points centraux, ses obsessions. On peut

prendre des sujets très opposés, on est toujours

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MAG’ I RENCONTRE

ramenés à nous-mêmes. Mon précédent film était

Prendre le large pourrait-il être v otre suite à

dans un univers d’argent, masculin et violent. Je

Ah non ! Ce film n’a rien à voir avec Loin. Quand

un film noir, qui se déroulait à Paris, très morbide,

voulais pour Prendre le large un milieu modeste, un univers féminin, ensoleillé. J’avais aussi envie

Loin ?

Loin a été tourné, début des années 2000, j’étais

déjà très familiarisé avec le Maroc, où je venais

que ce film parle à mes parents, qui sont issus du

régulièrement. Quand on est réalisateur, on crée à

le centre de cette histoire. En me renseignant sur

Maroc est très présent et important dans mon

milieu ouvrier, et je tenais à ce que ce milieu soit

le monde de l’industrie, j’ai appris que beaucoup

d’usines avaient fermé en France, que beaucoup aussi avaient été délocalisées au Maroc et

notamment à Tanger… C’est comme ça que la

ville du détroit, petit à petit, est entrée dans mon

projet. Sans compter que j’ai aussi un lien per-

sonnel avec cette cité, entre tous les séjours que j’y ai effectués et les deux fois où j’y ai travaillé en tant qu’acteur et réalisateur.

partir de ce que l’on est, de son passé, et le

histoire personnelle. Je dirais que ce projet est plus en relation avec mon ami Rachid O. et son livre

Analphabète, où il évoque par exemple beaucoup

l’univers des pensions, des gens plus simples…

qu’avec Loin, qui d’ailleurs déjà ne parle plus du Tanger d’aujourd’hui. Loin est imaginé dans un

Tanger d’avant Mohamed VI, un Tanger dans le

ton de Hassan II et qui n’existe plus, qui a totalement disparu. On sait, et cela est matériellement

1994, première expérience en tant qu’acteur dans Les roseaux sauvages d’André Téchiné aux côtés d’Élodie Bouchez.

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“ Je trouve très dérangeant de faire des films dans une perspective de critique sociale et politique (...) qui ne convaincront qu’un public déjà convaincu.”

situation d’Edith, tout le monde aurait accepté les

indemnités de licenciement et de s’inscrire au

chômage : parler des conséquences de cela est une vision sociale. Mais j’ai préféré qu’elle fasse

un choix incongru, inattendu, dont découlent tous les possibles romanesques qui me passionnent.

Quand on filme des ouvriers, on les fixe toujours dans une vision très naturaliste : je voulais

quelque chose de plus subtil, rendre hommage à

ce milieu qui est celui d’où je viens et que j’ai

finalement peu traité jusqu’à maintenant, sauf quand mes personnages voulaient le fuir. Edith ne

fuit pas son milieu, elle fuit sa situation de femme visible, que les deux souverains ont eu des

visions fondamentalement différentes du devenir de la ville et du nord du Royaume. Raconter ces

deux univers aussi distincts impliquait forcément

des fictions très différentes. Résolument, Prendre

le large n’a rien à voir avec Loin.

Vous préparez un film très social, alors qu’habituellement vous êtes un cinéaste du dévoilement des identités… Dans Prendre le large, la dimension sociale est

très importante, mais j’aime avant tout travailler

sur le cheminement intérieur de mes person-

nages. L’essentiel, le centre de mon propos, reste ce qui se passe dans leur tête, alors que le

discours social est périphérique. Quand on fait un

esseulée dans un pays qui ne la regarde pas. Mais Prendre le large reste aussi un film sur la fra-

ternité, une fraternité mondialisée, internationale et si les politiques échouent à aider les gens à

vivre, les gens se prennent en charge eux-mêmes

et parviennent à s’entraider efficacement. Quand Coluche crée les Restos du Cœur, c’est hors de tout réseau et de tout projet politique et c’est

aujourd’hui une institution essentielle. Je trouve

toujours très dérangeant de faire des films dans

une perspective de critique sociale et politique,

qui deviennent très rapidement théoriques, très dogmatiques, et qui ne convaincront qu’un

public déjà convaincu. En faisant que les choses

s’incarnent dans des personnages, dont je mets

la logique au centre de tout, le spectre du public touché est beaucoup plus large, le film plus

vrai cinéma social, c’est forcément un cinéma

ouvert.

sonnages sont très marqués politiquement. Les

À l’heure où en France l’islamophobie devient

déraillement qui est on ne peut plus personnel,

Fatima remporte le César du meilleur film, quel

fond politique ou social de l’histoire. Dans la

Maroc ?

engagé, à la façon de Guédiguian, dont les per-

miens vivent toujours un déraillement, et ce

presque une institution, mais aussi à l’heure où

individuel, est pour moi bien plus important que le

est votre sentiment de tour ner un film au

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MAG’ I RENCONTRE

Je ne crois pas en l’islamophobie. Ce que l’on

quartiers résidentiels que les gens ont peur…

une forme d’anticléricalisme. Les anticléricaux

Dans les réseaux sociaux, on vous voit adopter

critiquent pas la croyance mais les institutions

critique cinématographique. La grâce au

grave. Le vrai problème est le racisme et je ne

Un film n’est jamais dans la grâce de bout

aimer et de critiquer les institutions et l’expres-

récemment

s’attaquer à quelqu’un pour ce qu’il est. Sincère-

Hotel de Wes Anderson. Je ne dis pas que c’est

appelle islamophobie aujourd’hui est plus

n’aiment pas l’église et en ont le droit. Ils ne

de plus en plus régulièrement un propos de

religieuses. Tout ça n’est pas véritablement

cinéma, aujourd’hui, serait dans quel film ?

confonds pas les deux : on a le droit de ne pas

sion d’une religion, en revanche il est grave de

ment, je ne crois pas du tout que la France soit

un pays islamophobe. Aujourd’hui, on distingue

la connerie en plusieurs noms, mais l’islamophobie relève de la même et unique bêtise que sont l’antisémitisme, l’antichristianisme, la haine

en bout, fort heureusement. Mais j’ai vécu un

grand

moment

de

grâce

cinématographique avec le Grand Budapest

le meilleur film du monde, mais il fait preuve d’une grâce incroyable qui m’évoque le cinéma

de l’enfance, sans être régressif ou facile, avec une forme de génie à la Charlie Chaplin. Et puis

il y a les frères Coen, qui pour moi sont les

des Roms ou l’homophobie. Il ne peut y avoir

maîtres absolus du cinéma, mais pas forcément

cela frappe partout et de tous temps, que c’est

comme tout grand artiste, est quelqu’un qui sait

communautés, l’Islam comme le Christianisme,

qui ont le plus de liberté sont ceux qui se plient

qu’une triste égalité dans la bêtise. Et comme

dans le monde entier et que ça touche toutes les le Judaïsme, les femmes ou les homosexuels, on

dans la grâce. Je dirais qu’un grand cinéaste, quoi faire de sa liberté : très souvent les artistes le plus aux critères des lois du marché. Et

peut dire que la bêtise a un spectre très large et

inversement, les jeunes auteurs qui galèrent se

Par ailleurs le succès de Fatima exprime bien la

pourraient faire les films qu’ils veulent. Un para-

chissement par le métissage, de la curiosité pour

contorsionnent dans l’espoir que leur film sera

ressemble à cela : j’habite dans un quartier où il

historiques, à 20h00, un dimanche soir. Les

c’est juste désespérant pour l’espèce humaine. tendance générale, contraire à tout cela, d’enri-

les autres cultures et le Paris que je connais

y a beaucoup de chrétiens, de musulmans et de

juifs et où l’on vit très bien ensemble. Il y a une

certaine lourdeur, diffuse et mondiale, mais malgré les deux attentats qui ont sévi depuis un an, ces quartiers métissés avec leurs Gaulois,

leurs Arabes, leurs Africains, leurs Juifs et leurs

Chinois restent les plus vivants, où on continue

à vivre aux terrasses des cafés. C’est dans les

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prennent des libertés que se refusent ceux qui doxe très français. En France, les auteurs se montré

sur

l’une

des

grandes

chaînes

grands cinéastes américains, les frères Coen ou

Scorcese, par exemple, proposent très souvent

des œuvres totalement hors normes. Si leur

précédent film marche, ils pourront faire entièrement ce dont ils ont envie pour le suivant. C’est

pour ça qu’un grand artiste est un créateur qui

sait que faire de sa liberté…

I



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MAG’ I L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

Portfolio

Black and white marine

Hamadi Ananou Dans ses noirs et blancs, Hamadi Ananou s’attache à bousculer les éléments comme le vent qui claque les nuages ; son Maroc maritime s’ouvrant en corolle dans toutes ses déclinaisons. Chez Hamadi Ananou, le noir et blanc joue une gamme chromatique riche aux contrastes violents, où l’homme se retrouve en prise avec l’organique, contre lequel il lutte à la manière d’un Titan. Les cieux sont portés aux nues, les cieux prennent la grâce des goélands qui les habitent, ils sont immenses et infinis, bariolés de masses grisâtres, enivrés d’estafilades. La couleur est réservée à la vie paisible, aux ciels balayés de pluies campagnardes, les remous marins se regardent en noir et blanc, où ça cogne plus fort, où ça va plus vite, où ça fait presque un peu mal. Dans le numéro d’URBAIN du mois de février, nous avions découvert le travail photographique de Hamadi Ananou en couleurs, nous avions été séduits aussi par le noir et blanc, nous n’avons pas résisté à accorder deux portfolios exceptionnellement à ce photographe discret qui œuvre entre Ceuta et le nord du Maroc à dévoiler les mirages de l’Atlantique et de la Méditerranée. Contact site web : www.ananou.com

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CULTURE I AGENDA

L’AGENDA CULTUREL - Photo Céline Villegas Beyrouth 1600

URBAIN AIME !

Céline Villegas est une photographe franco-chilienne, diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon. Elle vit et travaille à Paris et se consacre à la photographie depuis 2013. Photographe impressionniste, elle pose un regard intime et poétique sur le réel et travaille en particulier sur des portraits de territoires urbains. Elle a exposé à Beyrouth, Fès ou Buenos Aires et son travail est exposé au Cent-quatre à Paris depuis la fin du mois de mars 2016, dans le cadre du Festival "Circulation(s)". Ses tirages sont visibles par tous les usagers du métro parisien. Elle présente à la galerie les insolites une série argentique en noir et blanc réalisée en 2013 à Beyrouth avec un stock de pellicules 1600 Asa périmées. Jusqu’au 7 mai.

Espace galerie les insolites Vernissage le 15 avril à 19h00

Maryline Sangouard Saint-Jacques de Compostelle Après quelques années passées à Tanger, Maryline Sangouard décide de parcourir le trajet de Saint-Jacques de Compostelle. Expérience qui la mène sur la voie de sa propre connaissance et sur d’autres chemins de traverse d’une France qu’elle redécouvre au gré de ses rencontres, des détours de villages, des autres pèlerins. Ces photographies, elle tenait à les montrer à Tanger, un travail « léger » dans sa conception et profond dans son message. Jusqu’au 14 avril. Espace galerie les insolites - Vernissage le 8 avril à 19h00

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CULTURE I AGENDA

- Expos Mathias Magnus 7m2 Un enfant né dans l’art, entouré de photos et de peintures, évoluant ainsi dans des actions viscérales, propre aux artistes. Mathias Magnus change de direction en se consacrant dorénavant à la peinture suivant les traces et le geste de son père Georges Le Forestier, artiste peintre. Nocturnes les 14 et 28 avril. Galerie Photo Loft Jusqu’au 30 avril

Nourredine Nouri Errance visuelle Jusqu’au 2 mai. Galerie Ibn Khaldoun Vernissage le 8 avril à 19h00

Manuel Castillo Ramirez L’artiste présente ses scènes de la vie marocaine. Medina art gallery - Jusqu’au 8 avril

Abdellatif Bouziane Esperanza Le Tangérois Abdellatif Bouziane s’attache à la condition humaine, au multiculturalisme et à la diversité de la cité du Détroit. En noir, blanc, vert et rouge, des tableaux lumineux dans un travail expérimental proche du pop art (voir p. 60).

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Galerie Artingis Jusqu’au 23 avril


Francisco Corcuera

Peintre abstrait à l’oeuvre monochromatique d’essence non figurative, Francisco Corcuera travaille les concepts d’ordre et de désordre des plans, construisant des dessins architectoniques qui contrastent avec les taches librement imposées qui en interrompent la rigueur. Jusqu’au 25 mai. Institut Cervantes de Tanger Vernissage le 19 avril à 19h00

Rita Alaoui Objets trouvés Rita Alaoui s’inscrit dans la lignée de Brassaï qui disait que l’art « est né non de formes inventées de toutes pièces, mais de celles auxquelles l’imagination pouvait donner une signification ». L’artiste est à l’affût de ce qui lui semble retracer notre existence, des gestes simples du quotidien immanents à l’expérience sensorielle de notre environnement : flânerie urbaine, rencontres fortuites, observation contemplative. Elle nous propose un dispositif fondé sur l’idée de l’ateliercabinet de curiosités, déployant une grande diversité de médias et supports. Dans son exposition « Objets trouvés », Rita Alaoui récupère des objets qu’on croyait morts et leur donne une seconde vie. Galerie Delacroix de l’Institut français de Tanger Jusqu’au 23 avril

Catherine Baret Mes voiles Née pendant la guerre, Catherine Baret a passé ses quinze premières années à Casablanca, la ville blanche. Puis Paris, Varsovie, Marseille... Elle a présenté de nombreuses expositions : Houston, Paris, Bâle, Milan, Berlin, Suède... “ Depuis quatre ans, mon retour au Maroc a été pour moi une renaissance et toutes les images accumulées de mon enfance, de ces femmes marocaines, belles, merveilleuses, se bousculent sur le papier blanc. Ce sont quelques-uns de ces dessins, de ces sculptures que je présente ici (...), en souvenir de Fatima, celle qui m'a si souvent bercée dans ses grands voiles blancs que les femmes portaient à l'époque. " Galerie Conil Vernissage le 23 avril à 16h00

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CULTURE I AGENDA

- MUSIQUE -

Banda Morisca

Musique flamenco / arabo-andalouse Tabadoul Le 10 avril à 20h30

Juan Pinilla Concert de Flamenco Institut espagnol Severo Ochoa Le 7 avril à 19h30

Motor West

Concert de Rock - Tabadoul

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Le 17 avril à 19h30


2E ÉDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL “ NAGHAM” DE CHANT CHORAL

Du 21 au 24 avril Le festival, initié par l’association “Âme de Tanger”, regroupera des chœurs de l’Europe, de l’Afrique du Nord et du Maroc en l’occurrence de Barcelone, Valladolid, Ceuta, Alger, Rabat, Marrakech et Tanger, soit pratiquement 150 choristes étrangers et marocains.

Sawamit / Ayoub El Machatt Concert de jazz et musiques du Maroc Tabadoul - Le 23 avril à 21h00

Lieux : Palais des institutions italiennes Palais Al Anwar - Salle Beckett de l’Institut français - Salle Ramon y Cajal - Salle du Cinéma Roxy Informations sur Facebook : Nagham-Tanger-choeur-du-monde

DJ Ipek Soirée électro berlinoise Chellah party-lounge Le 22 avril à 21h00

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CULTURE I AGENDA

- Littérature -

Z Les hommes meurent mais ne tombent pas

Youssef Wahboun Les hommes meurent mais ne tombent pas est une suite poétique accompagnée de 36 peintures, sculptures et lithographies de Mahi Binebine. Youssef Wahboun est peintre, écrivain et professeur d’esthétique comparée et d’histoire de l’art à l’Université Mohammed V de Rabat. Médiathèque de l’Institut français de Tétouan Le 28 avril à 18h30

Z En voyage chez soi Catherine Therrien

Trajectoires de couples mixtes au Maroc. L’auteur vivant elle-même au Maroc au sein d’une famille mixte, elle propose d’aborder la mixité conjugale sous l’angle d’un voyage en en montrant le potentiel positif, sans voiler l’ambivalence de cette passionnante expérience de rencontre. Puisque l’expérience amoureuse est en soi un voyage vers l’inconnu, ce livre nourrira la réflexion de tous ceux qui vivent en couple. Il saura également captiver le lecteur intéressé par les questions de mixité, d’identité, de mobilité et d’interculturalité. Catherine Therrien est anthropologue et partage sa vie entre le Maroc et le Québec. Elle a soutenu une thèse de doctorat à l’université de Montréal sur les couples mixtes au Maroc et mène différents projets de recherche sur les questions de mixité, d’identité et de migration dans le contexte marocain. Médiathèque de l’Institut français de Tanger Le 8 avril à 18h30

Z Le Tant attendu

Abdelkader Benali

Rencontre animée par le Professeur Mimoun Hillali, géographe.

Rencontre organisée par la librairie des Colonnes. Né le 25 novembre 1975 au Maroc, Abdelkader Benali a grandi à Rotterdam. Sa première langue maternelle est le tarifit ou tamazight, la seconde, dominante, le néerlandais. Le Tant attendu, traduit en français en 2011, a reçu le prix Libris 2003, l'une des récompenses majeures aux Pays-Bas. Il a été qualifié par la critique de chronique familiale à la García Márquez. Abdelkader Benali tente en effet très consciemment de faire entrer une culture étrangère dans un cadre néerlandais par le biais d’une langue à la luxuriance baroque et d’une logique pleine de merveilleux.

Librairie des Colonnes Le 7 avril à 19h00

Tangier American Legation Le 1er avril à 18h00

Z Les Jbala du Rif

Jacques Vignet-Zunz

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- Spectacles Daret

De Hamza Boulaiz Par le théâtre Aquarium de Rabat dans le cadre du projet « The women’s political participation compaign through theater » avec le soutien de MEPI. On propose à une femme analphabète de la campagne de rentrer dans un parti politique car il faut atteindre les quotas de genre. Comme elle connaît beaucoup de monde, on lui promet monts et merveilles, mais une fois les élections gagnées… Tabadoul Le 12 avril à 18h30

Cabaret En avril, le théâtre Darna propose le spectacle “Cabaret”. Musique, sketches et arts du cirque au programme. Théâtre Darna Les 16, 23 et 30 avril à 18h00

Semaine Cervantes

- événement -

En commémoration du 4e centenaire de la mort de Cervantes. - Le 6 avril à 19 h : Conférence « Tétouan et le Maroc dans l’œuvre de Cervantes » par l’écrivain et professeur Abderrahim El Fathi. - Le 22 avril à 11 h : Rencontre « Qui est Don Quichotte de la Manche ? » pour enfants de 6 à 8 ans, par Mercè Aránega, écrivain. - Du 23 au 30 avril : Exposition « Quatre cents ans du Quichotte à travers le monde ». - Le 23 avril à 11 h : Projection du dessin animé El Quijote pour les élèves du Centre. Institut Cervantes de Tanger

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CULTURE I AGENDA

- Ateliers -

Les ateliers de Tabadoul Danse orientale

Par Miriam Pareras Arcos, danseuse. Tarif de l’atelier : 100 DH Le 24 avril de 11h00 à 12h30

Danse contact improvisation Par Nezha Rhondali, En collaboration avec l’Association Irtijal de Casablanca. Le Contact improvisation (CI) est un système évolutif de mouvement initié en 1972 par Steve Paxton. Une danse improvisée basée sur la communication entre deux corps en mouvement et en contact physique et leur relation à la loi physique qui régit le mouvement. Inspiré par l’aïkido et des techniques somatiques, sa pratique régulière développe la conscience corporelle, relâche les tensions inutiles, donne confiance, force et stabilité au corps en mouvement et permet de redécouvrir le goût du jeu. Tarif de l’atelier : 150 DH Le 16 avril à 17h00

Rigologie Par Maryline, diplômée de l’École internationale du Rire. « La santé d’un individu est proportionnelle à la qualité de son rire » disait James Walsh. On dit aussi que le rire répare point par point ce que le stress détériore, qu’il est l’une des plus jolies manières de s’aimer les uns les autres, et qu’il fait ressortir ce qu’il y a de plus beau en chacun de nous ! Un atelier pour rire ensemble et passer un moment de détente qui mêlera à la fois des exercices de Yoga du Rire, de sophrologie ludique, de psychologie positive, d’hygiène émotionnelle et de relaxation. Tarif de l’atelier : 50 DH Les 10 (10h30 à 12h00) et 18 avril (19h00 à 20h30)

Zumba Par Loubna Boutenache, diplômée « instructora de Zumba » à Madrid. Venez rejoindre le phénomène Zumba entre gym et danse, idéal pour se défouler, danser, transpirer sur des rythmes de danses latines, swing, rock’n roll et hip hop. Tarif de l’atelier : 100 DH Le 17 avril de 11h00 à 12h30

Théâtre forum Par Hamza Boulaiz et Jamila El Houni. Samedi et dimanche de 11h00 à 18h00 Lundi et mardi de 18h00 à 21h00 Le but : monter un spectacle de théâtre forum sur la thématique de la participation de la femme dans la vie politique. Le rendu d’atelier aura lieu le 12 avril à 18h30. Atelier gratuit pour 20 participants : 10 jeunes filles et 10 jeunes garçons passionnés de théâtre et en âge de voter. Du 2 au 5 avril

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Et aussi... Bien-être / développement personnel Besoin d’une activité physique vous apportant clarté d’esprit et paix intérieure ? Accédez au bien-être grâce à des séances individuelles personnalisées mêlant yoga, méditation guidée, respiration, visualisation et développement personnel. Séance découverte : 200 DH

Contact Delphine : 06 55 77 28 83



CULTURE I À L’AFFICHE

- à l’affiche en AVRIL Les séances de la Cinémathèque

Z Les films du mois Chaibia

De Youssef Britel Avec Saadia Azgoun, Mourad Zaoui et Latifa Ahrare Fiction, Maroc, 2015, en VOstFR À partir du 1er avril

Le prophète

De Roger Allers et Tomm Moore Avec les voix de Salma Hayek, Mika et Nicolas Duvauchelle Animation, États-Unis/Liban, 2015, en VF À partir du 1er avril

The assassin

De Hou Hsiao-Hsien Avec Shu Qi et Chang Chen Fiction, Taiwan, 2016, en VOstFR À partir du 6 avril

A mile in my shoes

De Said Khallaf Avec Amine Ennaji et Noufissa Benchida Fiction, Maroc, 2016, en VOstFR À partir du 13 avril

Z Sélection spéciale François Truffaut L’argent de poche

De François Truffaut Avec Philippe Goldmann et Bruno Staab Fiction, France, 1976, VF À partir du 1er avril

La nuit américaine

De François Truffaut Avec Jacqueline Bisset et JeanPierre Léaud Fiction, France, 1973, en VF À partir du 1er avril

L’enfant sauvage

De François Truffaut Avec Jean-Pierre Cargol et François Truffaut Fiction, France, 1970, en VF À partir du 13 avril

L’histoire d’Adèle H

De François Truffaut Avec Isabelle Adjani et Bruno Robinson Fiction, France, 1975, en VF À partir du 13 avril

Z Les films de L’Institut français Les premiers, les derniers

De Bouli Lanners Avec Bouli Lanners et Albert Dupontel Fiction, France, 2016, en VF Le 14 avril à 19h30 Le 19 avril à 21h00

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Quand on a 17 ans

D’André Téchiné Avec Sandrine Kiberlain et Kacey Mottet Klein Fiction, France, 2016, en VF Le 21 avril à 19h30 Le 28 avril à 19h30


Ciné-club American Language Center

Opéra et ballet à la Cinémathèque

Cycle documentaires

La belle au bois dormant de Piotr Iliytch Tchaïkovski

Avec le premier et seul documentaire à avoir obtenu une palme d’or : le fameux Bowling for Columbine. Des documentaires américains pendant trois mois qui vous plongeront dans la réalité des problèmes de la société américaine.

Bowling for Columbine

De Michael Moore

Documentaire, États-Unis, 2002, VOSTFR Le réalisateur trés engagé Michael Moore enquête sur la violence provoquée par les armes à feu aux États-Unis. Son point de départ est la tragédie du lycée Columbine dans le Colorado en 1999. Des dizaines de lycéens avaient alors été assassinés par deux de leurs camarades.

Le 10 avril à 19h30

Black Power Mixtape

De Goran Hugo Olsson

Documentaire, États-Unis/Suède, 2011, VOSTFR À travers musique, interviews d’artistes, activistes, musiciens incarnant les piliers de la culture afro-américaine, et reportages (rushs en 16 mm restés au fond d’un placard de la télévision suédoise pendant plus de trente ans), ce documentaire retrace l'évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire.

Le 24 avril à 19h30

Chorégraphie et mise en scène : Rudolf Noureev Direction musicale : Fayçal Karoui Ballet enregistré (2015). Avec le ballet de l’Opéra national de Paris, VOstFR « Ballet des ballets », comme le qualifiait Rudolf Noureev, La Belle au bois dormant demeure l’un des joyaux du patrimoine de la danse. Virtuosité, somptuosité des décors et costumes recréent la splendeur de l’un des plus brillants chefs-d’œuvre du répertoire classique. Le 15 avril à 19h30

Rigoletto

de Giuseppe Verdi Direction musicale : Nicola Luisotti Opéra en direct de l’Opéra Bastille. Avec l’orchestre et les choeurs de l’Opéra national de Paris, VOstFR Placée sous la direction de Nicola Luisotti, cette nouvelle production de Rigoletto, opéra italien en trois actes et quatre tableaux de Giuseppe Verdi, marque la première collaboration du metteur en scène Claus Guth avec l’Opéra de Paris. Cet opéra, sur un livret de Francesco Maria Piave, et tiré de la pièce de Victor Hugo Le roi s'amuse, se déroule à la cour du Roi de France et illustre l’immoralité et les concubinages permanents au sein du système monarchique aux XVIe et XVIIe siècles. Le 26 avril à 19h30

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CULTURE I À L’AFFICHE

Ciné Collection

La séance du spectateur

Chaque mois, la Cinémathèque vous propose de découvrir des films sur Tanger, des films de réalisateurs tangérois, marocains ou plus largement issus du monde arabe.

Soleil vert

Sur un air andalou

De Sarah Benillouche / Documentaire, Espagne, 2005, VF « J'avais décidé de partir ». Refaire le voyage de l'exil de la musique arabo-andalouse, entre Grenade, Fès et Jérusalem, une cinéaste suit les traces de l'héritage partagé entre juifs et musulmans.

AIME !

Cinémathèque de Tanger

Cinémathèque de Tanger En partenariat avec l’Ambassade de Colombie

Fiction de Ciro Guerra, 2009 - Le 20 avril à 19h30

Fiction de William Vega, 2013 - Le 21 avril à 19h30

Del amor y otros demonios

Fiction d’Hilda Hidalgo, 2014 - Le 22 avril à 19h30

Apaporis, secretos de la selva Le 23 avril à 19h30

Gabo : la magia de lo real

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Avec Charlton Heston et Leigh Taylor-Young

Semaine du film colombien

Los viajes del viento La sirga

Fiction, ÉtatsUnis, 1973.

Le 19 avril à 19h00

Le 26 avril à 19h30

URBAIN

De Richard Fleischer

Documentaire d’Antonio Dorado Zuniga, 2012

Documentaire de Justin Webster, 2014 - Le 24 avril à 19h30


Ciné-Club de la Cinémathèque CYCLE IDA LUPINO

Le Ciné Club de la Cinémathèque de Tanger vous invite à revoir ou découvrir des films marquants de l'histoire du cinéma et à guider votre regard au-delà de l'écran... En avril et mai, mise en lumière d'une actrice, scénariste, productrice et réalisatrice américaine, Ida Lupino, personnalité forte qui marque le cinéma d'après guerre à Hollywood par ses choix de carrière et les sujets de ses films.

SÉANCE DU 9 AVRIL À 19H30 Une femme dangereuse

SÉANCE DU 30 AVRIL À 19H30 La femme aux cigarettes

du 16 au 19 avril

De Raoul Walsh

Fiction, États-Unis, 1940, VOstFR Avec Ida Lupino et Humphrey Bogard Deux frères sont chauffeurs routiers à leur compte. Un accident oblige l’un d’eux à accepter un travail dans l’entreprise concurrente. Chronique réaliste se transformant en grand film noir.

Fiction, États-Unis, 1948, VOstFR Avec Ida Lupino et Richard Widmark Un gérant de cabaret tombe amoureux d’une meneuse de revue qui l’aime en retour. Mais le patron veut, lui aussi, épouser la chanteuse. Une pépite crépusculaire, magnifiée par Ida Lupino en femme fatale.

3e FESTIVAL CAP SPARTEL FILM

De Jean Negulesco

La nouvelle édition du Cap Spartel Film Festival ciné Nord-Sud organisée par l’observatoire marocain de l’image et des médias (OMIM), aura pour thème “Le cinéma et les arts”. Cette année, le festival focalisera son attention sur la relation intime, ontologique, qui lie le cinéma aux autres arts. Au programme : - Projection de films de fiction et documentaires (nationaux et internationaux) en et hors compétition. - Tables rondes et rencontres avec les cinéastes et autres professionnels du domaine artistique sur le thème de “L’édition relation entre cinéma et les autres arts” (musique, arts plastiques, théâtre...). - Sorties et randonnées au phare du cap Spartel. - Ateliers de formation pour le grand public et en particulier les étudiants au sein même des établissements scolaires. Les temps forts : Une leçon de cinéma sur “L'art de l'adaptation” avec Jaques Fischei, des ateliers “Jeu d’acteur” avec Jalil Daoud et Najat Bentahayen, un atelier de techniques de réalisation video avec Abdellah Rkaina, une section de films en panorama, un hommage à Orson welles avec une table ronde à sa mémoire et une table ronde sur le thème “Cinéma et dialogue des arts” Plus d’infos sur la page Facebook du festival.

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CULTURE I AGENDA JEUNESSE

- l’agenda des petits -

Ma séance Ciné à la Cinémathèque de Tanger

Le garçon et le monde Animation, Brésil, 2015, VF À partir de 6 ans Dans une campagne colorée et féerique, un garçonnet vit dans l’émerveillement de la nature avec ses parents. Un jour le père part, sans explication. L’enfant va à sa recherche et découvre un monde dont il ne soupçonnait pas l’existence... Un portrait poétique et intelligent de la société consommatrice, inégalitaire et destructrice du XXIe siècle à travers le parcours naïf d’un petit garçon. À partir du 1er avril

Lire pour grandir Séances de lecture gratuites pour enfants de tous âges. Par Yomad éditions avec le soutien de l’Institut français de Tanger et la librairie les insolites. Institut français de Tanger Tous les dimanches de 11h00 à 12h30

Soirée repas-jeux Une soirée jeux en compagnie de Laura et Ugo. Choisissez votre jeu, votre pion, et c’est parti ! Pour les enfants à partir de 10 ans et les parents. Tarif : 60 DH Tabadoul Le 29 avril à 19h00

FICAM

Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès Cinémathèque de Tanger

ET LE MONDE TRUQUÉ FilmAVRIL proposé par l’Institut français de Tanger De Franck Ekinci et Christian Desmares, conception graphique de Jacques Tardi (France, 2015) - Cristal du long métrage au festival d’Annecy 2015 Le 31 mars à 19h30

PIERRE-LUC GRANJON LesRÉTROSPECTIVE 4 saisons de Léon

HIVER DE LÉON de Pierre-Luc Granjon et Pascal Le Nôtre (France, 2007) / AUTOMNE DE POUGNE de Pierre-Luc Granjon et Antoine Lanciaux (France, 2012) Le 1er avril à 10h00 PRINTEMPS DE MÉLIE de Pierre-Luc Granjon (France, 2009) / ÉTÉ DE BONIFACE de PierreLuc Granjon et Antoine Lanciaux (France, 2011) Le 1er avril à 11h00

ANINA D’Alfredo Soderguit (Uruguay/Colombie, 2015)

Le 2 avril à 10h00 en présence du réalisateur

Ateliers

Affiches de cinéma Couleurs, tissus, papiers découpés, imagination et créativité, les participants de l'atelier s'essaieront à la composition d'affiches de cinéma. À partir de 6 ans // Tarif : 35 DH l’atelier + une place pour le film jeune public de 16h30 offerte - Places limitées, réservez sur : archive@ cinemathequedetanger.com - Cinémathèque de Tanger - Le 30 avril à 15h00

Danse éveil

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En collaboration avec l’Association Irtijal de Casablanca - À travers le jeu et l'imagination active, l'enfant expérimentera le plaisir de la danse seul et en groupe. Cet atelier est ouvert à tous les enfants de 3 à 10 ans - Tarif atelier : 80 DH - Tabadoul - Le 16 avril de 15h00 à 16h30


Festikids

Concert de Rock animé pour enfants de 3 à 120 ans En collaboration avec l’ Asociación Cultural Música Cruda de Ceuta L’histoire du Rock Qui n'a pas voulu prendre les baguettes pour frapper sur des tambours et des cymbales ? Qui ne meurt pas d’envie d’arracher toutes les cordes d'une guitare électrique ? Qui n'a pas rêvé de crier dans le micro devant un public en délire ? Avec Festikids, les enfants peuvent enfin exaucer ces souhaits avec un spectacle musical interactif rythmé par les grands succès du Rock et avec l'aide des chanteurs de la Bande Festykid cherchent parmi le public la meilleure voix et qui le mène sur scène et le transforme en une véritable rock star ! Tarif : enfant 50 DH / adulte 80 DH Tabadoul - Le 17 avril à 15h30

Vacances de printemps... À Tabadoul Du 23 avril au 6 mai Des ateliers tous les jours du lundi au vendredi de 10h30 à 16h00 Programme, infos et réservations sur www.tabadoul.org


CULTURE I DÉCOUVERTE

Esperanza Tanjaouia

Tous ceux qui rencontrent Abdellatif Bouziane sont éblouis par son bel accent andalou, par son sourire, sa disponibilité, son infinie gentillesse. Pas de présentation de livres ce moisci pour la libraire que je suis, mais bien plutôt un moment d’intimité avec un artiste de Tanger qui sait éveiller des coups de cœur invraisemblables. Par Stéphanie Gaou, libraire et galeriste

© Christian Lallier

La première fois que j’ai vu le travail d’Abdellatif Bouziane, il exposait à la Medina Art Gallery, chez Omar Salhi. Surprenante galerie de portraits de celles et ceux qui étaient venus à Tanger, y étaient nés, des lieux qui faisaient le cœur et le charme de la ville. À partir d’une

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multitude de points réalisés au stylo pointe gel, des visages d’une précision incroyable se dévoilaient, comme sous l’effet d’un savant montage Photoshop. Mais pas de tricherie avec Abdellatif Bouziane. Un travail de patience, d’une parfaite maîtrise qui donne vie

à Mohamed Choukri, à Jack Kerouac, à William Burroughs et tant d’autres qui bercent le cœur et la mémoire des Tangérois. J’ai donc appris qu’Abdellatif, né à Tanger, est bien connu de ses concitoyens, même s’il vit une grande partie de son temps à Malaga. Après avoir créé deux sites internet, tangerexpress.com (axé sur la culture) et tangerexpress.blogspot.com (sorte de city guide sur la ville), il découvre qu’il a une sensibilité très marquée pour les arts et la culture. Il y a deux ans, il sent resurgir des compétences artistiques qu’il avait sagement mises de côté depuis qu’il était tout petit. Il tente d’explorer de nouvelles techniques, cherche à approprier un style graphique, aux réminiscences pop. En modeste autodidacte, il tâtonne, il expérimente, il part de zéro et fait de remarquables découvertes. Ses tableaux sont un hommage vivant au Maroc actuel, aux humbles, aux beautés de ce pays. Lui qui dit « tout devoir à son Tanger


rues, ses portes, ses habitants, ses paysans. Un véritable recensement anthropologique qui déchiffre le patrimoine humain, architectural et culturel de Tanger. Sa peinture s’articule autour de l’occultation et de la présence, de ce qui semble s’être effacé et de ce qui reste visible. Les compositions sont ordonnées, très minutieuses et approfondies. En créant une gamme simple de couleurs, le

natal », se met en tête de réaliser une exposition de grande envergure où Tanger et ses mythes vivants ou morts seraient célébrés. Il repère un ensemble de bâtiments emblématiques de la ville qu’il aime, prend des risques : le cinéma Alcazar, le Phare El Mnar, Dar Niaba, la médina. Tout passe au crible d’Abdellatif qui entame une quadrichromie en noir, blanc, rouge et vert (ces deux dernières couleurs étant celles du drapeau marocain). Tant qu’à être patriote, autant être fier d’être Tangérois, n’est-ce pas ? C’est l’exposition « Esperanza » que l’on peut voir à la Galerie Artingis, rue Velazquez, qui donne toute la démesure de ce travail gigantesque. Abdellatif travaille à partir de photographies, il souhaitait mettre en valeur son désir de retour aux origines. Ce travail est en quelque sorte un archivage des caractéristiques du Maroc ; sa population, ses lieux de vie, ses

peintre accentue les effets de lumière, les contrastes, comme un Warhol qui serait resté trop longtemps sous le soleil du Maroc. « Dans mes œuvres, je tente d’immortaliser une partie de notre histoire, les symboles de la vie quotidienne. Cette série est notre reflet, une série où histoire et géographie se dressent ensemble pour concevoir avec humanité le sentiment patriotique des Marocains. »

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Les enfants sont des miroirs

PRATIQUE I CHRONIQUES DU “SOI”

Par Laurence Dudek

Vos enfants ne font pas comme vous dites, ils font comme vous faites. Ils parlent comme vous parlez. Et comme la nounou, comme la maîtresse, comme le grand frère ou comme le meilleur copain= C’est pourquoi si un enfant présente des comportements indésirables, on commence d’abord par chercher dans son environnement proche qui a les mêmes comportements (ainsi que dans ce qu’il regarde à la télévision, surtout quand la télévision fait partie de son quotidien) afin de trouver de qui et de quoi ce comportement est le reflet. C’est également pourquoi il est vain d’essayer d’imposer à un enfant un comporte-

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ment si on lui montre l’exemple inverse. Mais les enfants sont aussi des révélateurs d’états d’âme : ils résonnent de vos ressentis et de vos émotions, même (et surtout) si vous les cachez. Si vous n’aimez pas la maîtresse, il ne va pas à l’école le matin : il part à la guerre. Si vous êtes triste de vous séparer de lui en le laissant à la crèche, il pleure. Si vous avez des conflits familiaux, il est intenable chez le parent avec lequel vous êtes en froid. Si vous êtes inquiet chez le dentiste, il ne peut pas se laisser soigner= Et quand vous venez consulter pour votre enfant, en réalité bien souvent c’est vous qu’il emmène.



PRATIQUE I BIEN-ÊTRE & BEAUTÉ

Beauté

À nous, les jolies gambettes !

Ca y est, nous sommes officiellement au printemps ! Le soleil revient, les jupes raccourcissent, les collants disparaissent et la traque des poils commence... Par Annie Li de l’Institut Osmose Il existe aujourd’hui sur le marché

Il existe aujourd’hui sur ledemarché de nombreuses nombreuses méthodes pour aider à débarrasser nous débarrasserde de méthodes nous permettantnous de nous nos poils. Il y a les classiques non nos poils. Des méthodes classiques non définitives définitives et les définitives. Chaaux définitives, chacune cune d’entre d’entreelles elle a possèdant ses avantages et ses inconvénients, vous de de avantages et inconvénients, à àvous choisir celle qui vous convient le choisir celle qui vous convient le mieux. Passons en revue ces difmieux. Petite revue de détail de férentes méthodes en commençant par les non définitives. ces différentes méthodes pour vous aider à faire votre choix...

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Méthodes non-définitives

Le rasage : c’est la manière la plus rapide. Pour avoir une peau nette, il vaut mieux raser dans le sens contraire de la pousse des poils mais c’est plus irritant. L’inconvénient majeur, c’est que la repousse est très rapide et il faut recommencer tous les deux ou trois jours avec des risques de repousse sous la peau, de démangeaisons ou de voir apparaitre des boutons infectés. De plus, je ne vous conseille pas de raser toutes les zones du corps car le poil repousse plus dru et plus dur.

La crème dépilatoire : c’est une méthode non douloureuse et plus durable que le rasage. On étale une crème contenant des dérivés de soufre qui vont dissoudre la kératine des poils. Après le temps de pose indiqué, on retire la crème avec une spatule, puis on rince bien la peau à l’eau claire. L’inconvénient est qu’il faut bien respecter le temps de pose sinon on risque d’irriter la peau. De plus, il faut répéter l’opération tous les dix jours environ et il faut faire attention aux muqueuses qui sont plus fragiles. La cire : le poil

est emprisonné dans la cire puis est retiré avec son bulbe par arrachage. Autrefois, on faisait une boule de « caramel » qu’on travaillait à la main pour l’assouplir et qu’on passait sur la zone à épiler. Puis, on a ajouté de la cire d’abeille dans la préparation pour la rendre plus facile à conserver, c’est la « cire chaude ». Dans les années 80, on a introduit des résines pour la rendre plus collante afin de pouvoir épiler des poils très courts. Aujourd’hui, la technologie des cires a encore évolué, on a remplacé les résines par des élastomères pour minimiser les risques d’allergie. Ainsi la peau reste nette trois à quatre semaines et on peut épiler toutes les parties du corps. Mais c’est la plus douloureuse des méthodes non définitives.

Méthodes définitives

L’épilation électrique : c’est la plus ancienne des méthodes définitives. Il s’agit de brûler le bulbe du poil par des petites décharges électriques. On travaille poil par poil. Cette méthode est efficace à 100% sur tous les poils, même ceux d’origine hormonale. Mais elle est longue, fastidieuse et assez douloureuse. Elle est plutôt réservée aux petites zones : duvet, menton, sourcils ou aisselles. L’épilation à la lumière pulsée ou IPL : c’est la méthode la plus répandue aujourd’hui. Elle doit

être pratiquée sur la durée, ce qui implique qu’il faut souvent refaire quelques séances au bout d’un certain temps. Elle est assez rapide ce qui la rend appropriée pour les zones étendues. Mais elle a quand même quelques inconvénients : il faut impérativement une peau claire et des poils foncés. Donc pour les peaux bronzées, mates, métissées ou noires, il vaut mieux l’éviter au regard des risques de brûlures ou de taches de dépigmentation.

L’épilation au laser : c’est la méthode qui bénéficie de la plus forte progression actuellement. Le principe du laser est de détruire la mélanine (le pigment) du poil. Le bulbe contenant beaucoup de mélanine est détruit en même temps. Aujourd’hui avec l’évolution de la technologie, on arrive à faire des traitements non (peu) douloureux et efficaces sur toutes les couleurs de peaux (même bronzée) et de poils (sauf les poils blancs qui ne contiennent plus du tout de mélanine). On peut donc utiliser cette méthode sur toutes les zones du corps. Le seul bémol est une efficacité plus relative sur les poils d’origine hormonale.

Concernant ces dernières techniques, je vous conseillerais de fuir les trop « bons plans ». Car un prix bas voudra souvent dire un équipement de mauvaise qualité et/ou des praticiens pas suffisamment formés.

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PRATIQUE I CUISINE

Salade de carottes au cumin Chic ! L’hiver est fini, revoici le temps des légumes qui ont du goût ! Et si on fêtait cela avec cette délicieuse petite salade acidulée ?

G G G

Pour 6 personnes

500 g de carottes nouvelles G Le jus d’1/2 citron 2 gousses d’ail G Coriandre fraîche 1 c. à c. et demie de cumin moulu

Préparation

G

G

Huile d’olive Sel, poivre © mariontxa

Éplucher, rincer et émincer en rondelles régulières le cumin, du sel et du poivre. pas trop fines les carottes. Égoutter les carottes et les mettre dans un sala Faire cuire les carottes à l’eau bouillante bien salée dier. Assaisonner avec la sauce et parsemer de coriandre fraîche ciselée. 15 minutes environ.

Entretemps, préparer l’assaisonnement en mélan- Bien mélanger, rectifier l’assaisonnement et résergeant le jus de citron, l’huile d’olive, l’ail pelé et haché, ver au frais au moins deux heures avant de servir.

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le m a n è g e Crèche

PÊdagogie - Apprentissage du français Socialisation - Bien-être des tous petits

Enfants de 3 mois Ă 3 ans (pe te sec on)

203, rue Harroun Errachid - 90000 Tanger (près de l’École AmĂŠricaine) TĂŠl. : 05 39 93 64 72 - www.lemanege.ma


PRATIQUE I URBANOSCOPE

Avril avec

Lalla Chams Gémeaux

C’est le mois du...

Bélier Foncer, foncer, toujours tête baissée, c’est le meilleur moyen pour récolter un joli mal de crâne ! Les gens aimeraient davantage de finesse de votre part et vous en êtes parfaitement capable, alors prouvez-le leur ! D’ailleurs, cette attitude pourrait aplanir toutes les difficultés rencontrées en début de mois. Jour fétiche : le 17, amoureux.

Scorpion

Vous vous sentez nostalgique et cela vous empêche de voir les choses sereinement. Positivez ! Vous avez plein d’amis sur qui compter, il suffit de leur faire signe. Jour fétiche : le 15, harmonieux.

Des remises en question et pas mal de doutes en ce début de printemps pourraient vous conduire à prendre de mauvaises décisions. Différez-les ! Jour fétiche : le 23, une pause bien méritée.

Cancer

Sagittaire

Après une période compliquée, vous pourriez apercevoir le bout du tunnel. Mais l’équilibre est encore fragile, soyez coopératif et attentif en couple. Jour fétiche : le 20, de jolis projets se dessinent.

Quelques soucis d’ordre familial mobiliseront votre esprit et votre énergie. On appréciera votre dévouement, mais restez en retrait et ne prenez pas parti. Jour fétiche : le 15, vous soufflez.

Lion

Capricorne

Vous rêvez de nouveaux horizons, il ne tient qu’à vous de vous les offrir, cela ne viendra pas des autres. En couple, lâchez du lest, rompez les amarres, même, si besoin. Jour fétiche : le 5, de la douceur.

Vous voyez la vie en rose et rien ne pourra vous déloger du petit nuage sur lequel vous êtes perché. N’oubliez pas les impératifs professionnels qui ne sauraient attendre. Jour fétiche : le 7, in love...

Vierge

Verseau

Envie de penser à vous, de vous faire du bien, inscrivez-vous au yoga, prenez des cours de langue, faites enfin tout ce que vous reportez depuis si longtemps... Jour fétiche : le 2, stress en fuite.

On recherchera votre présence pour votre grand sens de la diplomatie et votre qualité d’écoute. Prenez cependant garde à ceux qui voudraient vous manipuler. Jour fétiche : le 12, une réussite.

Taureau

Balance

À force de vouloir toujours jouer les vedettes, vous pourriez agacer votre entourage et connaître quelques moments de solitude ces jours-ci. Écoutez les autres ! Jour fétiche : le 30, un cycle s’achève...

On vous demandera de rendre des comptes et vous aurez bien envie de vous défiler, la Balance... Assumez vos décisions ou faites votre mea culpa mais cessez de fuir ! Jour fétiche : le 12, belle opé financière.

Poissons

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De beaux succès au travail et des perspectives d’évolution qui vous raviront. De belles inspirations côté financier vous permettront de vous sentir rassuré. Jour fétiche : le 26, un déplacement agréable.


Catherine Baret DU 23 AVRIL AU 28 MAI 2016

GALERIE CONIL

7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - Tanger TĂŠl. : +212 539 37 20 54 - contact@galerieconil.com / facebook


PRATIQUE I ADRESSES

Carnet d’adresses - Agenda

American Legation - 8, rue d’Amérique - T : 05 39 93 53 17 Centre culturel Ibn Kaldoun - Rue de la Liberté - T : 06 62 45 68 97 Cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83 Galerie Artingis - 11, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 33 04 25 Galeries Conil Événements / Conil Collection 7, rue du Palmier / 35, rue Almohades - Petit Socco - T : 06 55 64 10 14 Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - T : 05 39 93 21 34 Galerie Photo Loft - 115, av. Med Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40 Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T : 05 39 93 20 01

IF Tanger - 41, rue Hassan Ibn Wazzane - T : 05 39 94 10 54 IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12 Instituto Severo Ochoa - 1, place du Koweit - T : 05 39 93 63 38/9 Librairie des Colonnes - 54, bd Pasteur - T : 05 39 93 69 55 Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 37 13 67 Medina Art Gallery - 30, rue Abou Chouaib Doukkali - T : 05 39 37 26 44 Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47 Théâtre Darna - 48, rue Salah Eddine al Ayyoubi - Foundaq Chejra

Numéros utiles Renseignements : 160 Police : 190 Gendarmerie Royale : 177 Pompiers - Ambulances : 150 Maroc Assistance : 05 22 30 30 30 Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29 ONCF : 08 90 20 30 40 Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49 Pharmacies de garde : www.menara.ma Urgences vétérinaires Clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique Assalam Av. de la Paix - 05 39 32 25 58 Clinique du Détroit Gzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48 Clinique Bennis Route de Tétouan - 05 39 34 07 47

Points de distribution Centres culturels / Galeries

Cinémathèque Le Rif Délégation de la Culture Galerie Artingis Galerie Conil Galerie Dar D’Art Galerie De Velasco Galerie Delacroix Galerie Ibn Khaldoun Galerie Laure Welfling Galerie Lusko / LM Dépôt Vente Galerie Mohammed Drissi Galerie Photo Loft Galerie Volubilis Goethe Institut Institut Cervantes Institut Français de Tanger Medina Art Gallery Musée de la Kasbah Tabadoul

Restaurants / Salons de thé

Boston Café Café Le Savoy Casino Movenpick Anna & Paolo Art & Gourmet DiBlu El Morocco Club El Tangerino L’Océan La Bodega La Casa d’Italia La Fabrique La Pagode Le Bistrot du Petit Socco

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Le Parcours des Sens Le Salon Bleu Le San Remo Otori Sushi O Tri K Tom Yam Salon de thé Kandinsky Salon de thé La Fuga Glacier La Gelateria

Chambre de Commerce Française Chambre de Commerce de Tanger Consulat Général de France Délégation du Tourisme Groupe Scolaire Le Détroit HEM Médi1 TV University of New England

Hôtels / Maisons d’hôtes

Librairie des Colonnes Librairie les insolites Librairie La Virgule Page et Plume

Hotel Andalucia Hôtel César Hôtel Continental Hôtel El Minzah Hôtel Farah Hôtel Ibis Hôtel Mövenpick Hôtel Oumnia Puerto Hôtel Solazur Hôtel Villa de France Dar Al Barnous Dar Chams Dar El Kasbah Dar Jameel Dar Sultan La Maison de Tanger Le Balcon de Tanger Le Dar Nour Le Nord Pinus Ryad Mogador

Divers

Association ADRAR Crèche Le Manège Centre Régional d’Investissement

Librairies

Beauté / Sport

All Ladies Catherine Coiffure Dior Style Eden Club Femmes Figurella Medispa Moving Nail Lounge Nutricorp Serenity Day Spa Sozen Spa Spa Osmose Tanger

Commerces/Autres Abyss Accès Immo Adam Cadre Ali Souvenirs Ambiance Living Amine Car Location

Animaloo Animalerie Bab El Fan Birkenstock Bleu de Fès Boutique Majid Boutique Volubilis Boutique Solutions Cabinet d’assurances Raïda Cabinet Bernossi Calypso Voyages Cap Property Casa Pepe Farmacia Imam Muslim Fushia Ameublement Geox Gulliver Jagger Joupi L’atelier de Laurence La Fine Bouche La Pesca Las Chicas Laboratoire d’analyses California Laboratoire Zeroual Maison Alli MTO agence Natural Optics Opticien Alain Afflelou Parapharmacie Iberia Pressing 5 À Sec Salima Abdel Wahab Villa Art Immo ... Et à la lecture chez de nombreux professionnels de la santé...



Rembrandt Peale [Public domain], via Wikimedia Commons

I have sworn upon the altar of god, eternal hostility against every form of tyranny over the mind of man. — Thomas Jefferson, President of the United States, 1801-1809


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