Twideco News N°22

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SOMMAirE EN ACTU P.3 Les infos économiques en région Centre

DÉCOUVERTE P. 6 Ces femmes qui agissent

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BUS I NES S

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REG I O N

Lundi 8 mars 2011 En partenariat avec www.twideco.com RENCONTRE À LA UNE P. 8

2.50 €

DIRIG EANTS

CENTR E

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news Les magasins orléanais et tourangeaux Carrefour et Carrefour Market se mobilisent et s’engagent

RENCONTRE AVEC...

Aline Mériau

MICRO-TROTTOIR EXPRESS P. 10 Hommes et Femmes entrepreneurs, même combat?

Pour la 3ème année consécutive, Carrefour et Danone s’engagent auprès des Restos du Cœur en leur assurant, cette année, le don d’un million de repas, soit 1 500 tonnes de denrées alimentaires. Les équipes des magasins Carrefour et Carrefour Market ont accompagné les bénévoles pour la collecte des denrées les vendredi 4 et samedi 5 mars 2011. En 2010, 8,7 tonnes de marchandises avaient été collectées dans les deux hypermarchés de la ville : Place d’Arc et Saran et 7,703 tonnes de marchandises dans l’hypermarché de Saint-Pierre-desCorps. Les Restos du Cœur ont lancé leur 26ème campagne en novembre 2010. L’association a distribué 103 millions de repas lors de sa dernière saison 2009/2010.

TOUS ÉGAUX, TOUS ENTREPRENEURS P. 11

CESIS « Chaque jour du bonheur à sécuriser ! »

ENGAGES ET MOBILISES P. 12

photo geraldine aresteanu

GESEC, un GIE unique en son genre en France

WHERE IS BRIAN ? P. 13 GESEC, the only EIG of its kind in France

CULTURE & VOUS... P. 14

TWIDECO news DIrECTrICE DE la puBlICaTION Lucie BRASSEUR maquETTE : AM conSULtAnt édité par : Twideco sarl au capital de 5000 € RcS orléans 503 309 718. 18 rue Bernard palissy - 45 800 saint Jean de Braye standard : 02.38.55.82.44 www.twideco.tv

Imprimerie : Roto centre / SARAn (45) routage : Dautry tromas / oRLÉAnS (45) InfoRMAtIonS LÉgALES : Ce bimensuel est imprimé à 3000 exemplaires N° IssN 2107-3392 Dépôt légal à parution

Aline Mériau DIRIGEANTE D’ELICAUM (45), VICE-PRÉSIDENTE DE LA FÉDÉRATION LOIRET DE LA FFB, PRÉSIDENTE DU RÉSEAUX DES FEMMES DU BÂTIMENT AU NIVEAU NATIONAL, PRÉSIDENTE DU CFA DU BÂTIMENT D’ORLÉANS Chef d’entreprise, femme d’engagements et d’actions, Aline compte parmi ces femmes qui comptent. Nous pourrions même dire parmi ces belles perles de l’humanité qui donnent envie de se lever chaque matin. Engagée au sein de son activité au travers des actions de recrutements et de formations qu’elle organise pour ceux qu’elle appelle « ses gars ». Engagée pour la planète et l’environnement au travers des énergies renouvelables, type photovoltaïque. Engagée auprès des femmes en tant que prési-

dente de la commission Femme au sein de la Fédération Française du Bâtiment, au national, ou auprès des jeunes en tant que présidente du CFA du bâtiment dans le Loiret... Mais où trouvet-elle le temps de dormir, de rêver, d’aimer, et d’être une femme ? Au même endroit que ses confrères hommes engagés... Justement dans ses engagements. « On ne naît pas femme on le devient » écrivait Simone de Beauvoir. Aline Mériau, est une femme.

Des objectifs garantis et des moyens humains Cette année, 2 500 salariés volontaires Carrefour et Carrefour Market soutiennent les bénévoles lors de la collecte avec pour objectif d’atteindre le million de repas en un week-end. Outre l’aide alimentaire, Carrefour et Danone ont mis en place une mécanique promotionnelle afin de compléter les dons des particuliers : du 16 au 30 mars 2011, tout achat de 4 produits Danone dans un des magasins Carrefour et Carrefour Market génère automatiquement le don d’un repas aux Restos du Coeur. Cette opération s’inscrit dans le cadre de nombreuses actions de solidarité menées par Carrefour en France auprès de plusieurs associations caritatives. Les Restos du Coeur distribuent des repas chauds d’octobre à mai. Pour faire un don sur le site Internet de l’association : www.restosducoeur.org


n ÉDITO PAR LUCIE BRASSEUR

Aux femmes, et caetera... Nous les femmes, nous le charme... Journée de la Femme oblige, ce numéro est consacré à l’entreprenariat régional, version féminine. L’an dernier, pour notre tout premier numéro, qui sortait à la même période, nous avions opté pour l’une des rares femmes chef d’entreprise et présidente de Chambre Régionale du Commerce, Paulette Picard, toujours présidente de la CCI de l’Indre. Depuis, le paysage économique régional a beaucoup changé. discrimination à l’égard de l’autre au travers de ses propos ou de ses actes. A chacun de savoir si les a priori d’une époque, d’une éducation, d’une histoire personnelle ou collective n’est pas source à la pratique de l’inégalité. Qu’avez-vous fait ces derniers jours pour niveler les inégalités ? Liberté de culte, respect des cultures populaires du monde, écoute de l’autre dans ses différences... Je suis libérale, oui au sens le plus noble du terme, la liberté d’agir ou de penser doit être notre vocation à tous. Le féminisme comme idée d’égalité n’est n pas encore tombé en déLe monde suétude. La réalité prouve que la devise républicaine change, les est souvent un no man’s dirigeants land, à chacun d’agir, pour d’entreprise paraphraser Sartre, pour qu’elle reprenne un peu tente de plus ses droits. garder le cap. C’est justement au travers de ces champs d’action n que le combat de chaque instant doit être mené. Les créatrices d’entreprise, les repreneuses, sont peut-être l’avenir de l’égalité des genres. En s’octroyant non seulement le droit mais aussi le devoir de monter sur le haut de la scène économique, les femmes accèdent à des univers de décision, de responsabilité et donc d’égalité. il faut faire fi des regards méprisants, de la condescendance masculine, fruit de millénaires d’inculture, regarder l’avenir, avec en point de mire les générations à venir, ne pas perdre courage, et avancer. Avec pour expérience du dépassement de soi, l’accouchement, il y a fort à parier que la femme saura prendre sa place bien plus vite et de manière bien plus pérenne que l’on ne l’imagine encore aujourd’hui. Dans ces colonnes, nous encourageons sans cesse la prise de risque, l’entreprenariat, le dépassement de soi sous toutes ses formes, comme des conditions nécessaires au changement de ce qui nous paraît ne pas « tourner rond ». Alors, le féminisme du XXième siècle sera-t-il entrepreneurial ?...

Quand la chaise musicale de la politique influe... Afin d’éviter les conflits d’intérêts, Paulette Picard tirait sa révérence tout juste quelques jours après la parution du N°1. Yves Broussoux, alors président de la CCi du Loiret la remplaçait. Depuis, les élections consulaires ont élu à la présidence de la toute nouvelle CCir (Chambre de Commerce et d’industrie régionale) Nicolas Kakko Chiloff. Cette année aura été riche en rebondissements : élections au Conseil régional du Centre, dont l’économie demeure la première compétence, élections consulaires (Chambres des métiers, et Chambre du Commerce et de l’industrie) le tout sur fond de réformes des collectivités territoriales. A quelques jours des élections cantonales, le paysage des politiques départementales pourrait encore évoluer dans les semaines à venir. Car, même si la compétence en matière de développement économique reste la première de la région, l’intervention des Départements en matière de viabilisation des axes routiers, viabilisation des futures zones d’activités, connectivité (équipement en Haut Débit par exemple) ou gestion des populations (formation, sécurité, solidarité) offrant aux entreprises un vivier de compétences locales, reste fondamental.

Twideco News, Un an. En 22 numéros, le visage de votre bi-mensuel a lui aussi changé. Nous avons changé de formule, en optant pour une version payante sur abonnement (je ne reviendrais pas aujourd’hui sur les raisons de cette évolution, ce n’est pas l’objet). L’équipe rédactionnelle a également changé, Twideco TV est en train de prendre un nouvel envol... Même s’il est encore trop tôt pour vous en dire plus... Mais, plus encore que les modifications locales liées aux réformes des collectivités territoriales ou celles liées au fonctionnement interne de Twideco News, c’est l’environnement économique qui a changé. Certaines entreprises ont disparu. Nous profitons des ces quelques lignes pour témoigner à ces entrepreneurs notre soutien. D’autres entreprises ont vu le jour. Nous présentons par exemple dans ces colonnes deux jeunes pousses : Hasard et Coïncidence et Pure et Simple By Ace. Certaines ont grandi, recruté ou attaqué de nouveaux marchés. D’autres, ont réduit la voilure et se sont

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concentrées sur certaines de leurs activités. Dans un précédent édito, nous parlions d’un monde mouvant dans lequel il n’est pas toujours simple de garder le cap ni de prendre la décision la plus juste. Le monde change, l’avenir n’appartient qu’à ceux qui tentent de voguer au milieu de cet univers mouvant. A mon sens, il n’y a rien de plus triste que d’observer une personne morale ou physique camper sur ses positions, incapable de se remettre en question, et encore moins de tenter de regarder le monde avec des yeux toujours neufs. Les révolutions démocratiques que mes confrères tentent difficilement mais souvent courageusement d’analyser dans leurs colonnes, ont déjà des conséquences sur le business local : hausse des prix du pétrole qui plombe déjà les transporteurs régionaux, explosion du coût des matières premières qui complique la tâche des entreprises agro-alimentaires ou de l’autre côté, aides publiques et simplification des démarches administratives permettant aux PME régionales de briguer des marchés à l’export. Le monde change, les dirigeants d’entreprise tentent de garder le cap.

Et les femmes... Quand le monde semble vouloir changer de visage, consacrer un numéro à l’entreprenariat au féminin pourrait apparaître comme décalé. D’aucuns me diront, le débat n’est plus là. Des Olympe de Gouge, aux suffragettes en passant par les femmes fortes du siècle précédent : Simone Weil, Elisabeth Badinter, Françoise Giroud ou Simone de Beauvoir ont permis de régler le débat. Je ne crois pas. Si la question aujourd’hui n’est pas de se poser en confrontateur des sexes, les inégalités persistent et en relâchant la pression, nous permettons qu’elles ne se résolvent pas, voire qu’elles régressent. Lutter pour l’égalité des sexes, en termes de salaire, d’accession aux grandes écoles, aux postes à responsabilité... est toujours d’actualité. Au même titre que Dior engage une procédure de licenciement à l’encontre de John Galliano en raison de propos antisémites, ou que les parlementaires s’apprêtent à entamer une réflexion visant à protéger la liberté de culte et de religion de 1905, la combat contre les discriminations, les inégalités ne doit jamais retomber. il convient à chacun de se regarder dans le miroir, chaque jour, pour savoir s’il fait preuve de

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DU 11 AU 18 MARS 2011

Entrez dans la 1ère entreprise de France

CaRREFOUR dU TOURiSmE : 15 maRS à BlOiS (41) ET CHaillES (37) avec pour vocation d’être lE rendez-vous des professionnels en avant-saison touristique, le Carrefour du Tourisme, co-organisé pour la 13e année consécutive par la Chambre de commerce et d’industrie territoriale (CCIT) et le Comité départemental du tourisme (CDT) de loir-et-Cher, se déroulera le mardi 15 mars 2011, sur deux sites : à Chailles pour la bourse touristique et Blois pour la conférence professionnelle. le rendez-vous annuel des professionnels du tourisme du loir-et-Cher : - Bourse d'échanges de 8h45 à 16h, à la salle des fêtes de Chailles. Elle permettra aux prestataires locaux d’échanger leur documentation en avant saison (plus de 90 exposants sont attendus). - Conférence professionnelle de 16h30 à 18h30, à la maison des Entreprises, 16 rue de la vallée maillard à Blois. Thème : « la fidélisation clientèle : des enjeux aux outils ». Intervenant : David BrECHET du Cabinet aDONEO renseignements : service tourisme, 02.54.44.65.24

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photo : sénat

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De gauche à droite sur la photo - romaric marchand, Julia Bauchet, Jean-pierre sueur et Clément Jeannin

La semaine nationale de l’artisanat valorise auprès d'un large public les opportunités professionnelles offertes par l'artisanat ainsi que la qualité des produits et des services proposés par les artisans. Pour cette 10ème édition, le thème « Entrez dans la 1ère entreprise de France» est une véritable invitation à entrer dans les coulisses de l’artisanat pour y découvrir la magie, la réalité et la passion d’exercer un métier de l’artisanat. C’est un révélateur de vocation chez les jeunes et les moins jeunes. Tout au long de cette semaine, la CMA du Loiret, avec le soutien de ses partenaires, organise des événements pour vous faire découvrir ce secteur choisi déjà par plus de 8 300 chefs d’entreprise. Par ailleurs, le 11 mars, sera présentée l’étude réalisée par la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat sur l’emploi salarié dans l’artisanat en région Centre. Cette étude a pu être menée à bien grâce

aux concours financiers de l’Etat, de l’Europe (FEDER) ainsi que du Conseil Régional. En s’inscrivant dans la suite de la première réalisée en 2005, elle permet de mesurer l’évolution du salariat artisanal régional ces cinq dernières années. L’artisanat régional toujours à l’honneur : trois jeunes du Loiret ont reçu le 23 février le litre de Meilleur Apprenti de France au Sénat Il s’agit de Julia Bauchet, de Fleury les Aubrais, apprentie à l’Ecole du Louvre (bijouterie-joaillerie, option polissage), de Romaric Marchand, de Gien, apprenti au CFA des Compagnons du Devoir à Cepoy (charpenterie) et de Clément Jeannin de La Chapelle sur Aveyron, apprenti au CFA de Bellegarde (travaux paysagers). Tous trois, ainsi que leurs parents, ont été accueillis par Jean-Pierre Sueur. www.cm-45.fr

l CHRONOSTOCK, lE magaSiN TEmpORaiRE, aRRivE à ORléaNS la première enseigne de magasins éphémères, poursuit son développement et débarque à Orléans. Désormais, Chronostock est présent dans 45 villes de france et de Belgique. prolongeant une histoire lancée en mars 2008 à saint-Etienne, Chronostock, la première enseigne hexagonale de magasins éphémères, a ouvert le 26 février 2011, son premier point de vente à Orléans. fidèles à la stratégie qu’ils ont mise en place depuis deux ans, Edouard de Jandin et Bruno poncet, les créateurs du concept, ont choisi d’implanter le concept au coeur de la ville en proposant sur 300 m2 des produits de grandes marques à petits prix. On y trouve du petit électroménager, des accessoires de cuisine et de la décoration. le point de vente de 300 m2 est situé au cœur du centre ville d’Orléans, 39 rue royal (ancien magasin mexx). Comme l’explique Bruno poncet : « Chaque semaine, nous recevrons un nouvel arrivage et comme le veut le concept Chronostock, il s‘agit uniquement de produits de marques, liés à différents univers autour de la cuisine et de la salle de bain : arts de la table, cuisson, petit électroménager, décoration… vendus à prix cassés de 20 à 50 % moins chers que dans le commerce traditionnel. Brunot poncet et Edouard de Jandin surfent sur le succès et développent leur concept … « sur 300m2 de surface de vente, le magasin sera ouvert en non-stop du lundi au samedi de 10h00 à 19h00». pour les accompagner dans cette aventure les deux fondateurs créent 5 emplois afin d’animer le magasin pendant toute la durée de la vente. Cette nouvelle implantation porte à 92 le nombre de magasins déjà ouverts et 45 villes (france et Belgique) désormais touchées par le phénomène. Car c’est bien d’un véritable phénomène de société qu’il s’agit. avec le développement du e-commerce et des sites de ventes privées, les consommateurs ont pris l’habitude de dénicher des produits de marque à prix sacrifié, quelle que soit la période de l’année. une concurrence à laquelle le commerce traditionnel de centre-ville n’était pas préparé, puisqu’il doit se contenter de périodes de soldes, très précisément encadrées dans le temps.

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2èmE CONFéRENCE SyNERgiES pOUR l'aUTOmOBilE BOURgES, lE 10 maRS après polytech’ Orléans en décembre dernier, le partenariat pole automobile/université nous emmène le 10 mars prochain à l’IuT de Bourges pour cette deuxième session autour des matériaux composites et de la robotique. Déroulement de la journée : • 8h30 – 9h : accueil, • 9h – 9h30 : mot du directeur de l’IuT et présentation des formations de l’IuT en lien avec le pole avr • 9h30 – 10h30 : conférences thématiques : Thème 1 : « vers le véhicule robotisé autonome » (20 mn) Thème 2 : « composites à base de renforts naturels » (20 mn) Echanges (20 mn) • 10h30 – 11h : « une problématique industrielle » (20 mn) • 11h – 12h30 : visite moyens expérimentaux : robotique mobile Bancs d’essais motocyclette Buffet convivial pour poursuivre les échanges.

l l mOBil’aCTiFS, SigNaTURE d’UNE CHaRTE d’ENgagEmENT - 9 ENTREpRiSES dU lOiRET REjOigNENT lES « mOBil’aCTiFS » aFiN dE CONCRéTiSER lEURS amBiTiONS EN maTièRE dE mOBiliTé ET dE déplaCEmENTS dURaBlES. l’afpa, Calberson loiret, Chryso, Croixmarie, l’Ecole d’horticulture de la mouillère, mr Bricolage, Thalès air system, Touténet, vauban Humanis sont les 9 entreprises engagées dans mobil’actifs. pour officialiser leur engagement, elles signeront le 10 mars 2011 une charte avec les partenaires de cette opération : la CCI du loiret, le Conseil régional du Centre, l’aDEmE et la DIrECCTE Centre. mobil’actifs est une opération collective, ancrée dans une approche territoriale, ayant pour objectif d’accompagner les entreprises dans la construction de leur plan d’actions en faveur de la mobilité et des déplacements durables. le plan de Déplacements Entreprise (pDE) vise à prendre en compte les impacts économiques, environnementaux et sociaux des déplacements professionnels et domicile-travail des salariés d’une entreprise afin de les optimiser. un plan de Déplacement Entreprise s’inscrit dans une dynamique de responsabilité sociétale de l’entreprise (rsE). les partenaires de cette opération apporteront à ces entreprises volontaires de nombreux outils et un accompagnement personnalisé lors de six sessions de travail programmés au cours du 1er semestre 2011. a cette issue, ces neuf entreprises présenteront les grandes orientations de leur futur pDE aux acteurs locaux (collectivités et acteurs des transports). Cette signature sera suivie d’une conférence de Claude sonzogni, Directeur associé de goodwill management « De l’écofrET vers l’écomobilité : enjeux et innovations ».

l l ORRiON ORgaFORm FaiT l’aCQUiSiTiON dE dEUx ligNES dE pROdUiTS dE dOw Orrion Chemicals Orgaform (“OCO”), filiale du groupe Orrion Chemicals, annonce l’acquisition de deux lignes de produits de The Dow Chemicals Company: le “revêtement du verre” et les “agents Démoulants.” les produits pour le revêtement du verre (nom commercial : polyglass) sont utilisés dans l’industrie du verre pour améliorer la résistance mécanique et protéger contre les rayures. les agents Démoulants (nom commercial : polymold) ont comme principale application de faciliter le démoulage des produits polyuréthanes après injection. Ces deux lignes de produits étaient fabriquées et continueront d’être fabriquées sur le site de semoy d’OCO (près d’Orléans). Ils s’inscrivaient jusqu’alors dans le contrat de fabrication à façon signé avec DOW suite à l’acquisition de semoy en mars 2010. la transaction permettra à OCO d’accéder à un bon équilibre entre ses produits propres et les produits fabriqués pour le compte de partenaires. Christian siest, Directeur général d’OCO commente: « Cette opération, menée moins d’un an après l’acquisition de Semoy, est une avancée décisive dans la stratégie d’OCO qui vise à offrir des formulations organiques de haute technicité à des clients exigeants. Cette stratégie sera mise en œuvre par de la croissance interne basée sur des moyens de R&D mais aussi par des acquisitions ciblées. »

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Polytech Orléans : 5ème forum des projets

photo extraite du projet de photomodélisation du Château de Chambord mené en partenariat avec le CNrs et ayant pour objectif d’anticiper les dégradations de structures afin de pouvoir intervenir à temps.

Le 8 Mars prochain se tiendra à Polytech Orléans, sur le site Vinci, la 5ème édition du forum des projets de fin d’étude. Les 15 projets retenus seront examinés par un jury composé d’une cinquantaine d’industriels de la région mais aussi de lycéens dans le cadre des Cordées de la Réussite. Présentés par des élèves ingénieurs de 5ème année de Polytech Orléans, l’école d’ingénieurs de l’université d’Orléans, ces projets constituent un excellent moyen d’inciter les lycéens à s’engager vers des études d’ingénieurs tout en exposant aux industriels locaux le savoir-faire acquis dans notre école.

TROpHéES F d’OR dE la FORmaTiON pROFESSiONNEllE EN RégiON CENTRE : lES ENTREpRiSES dE la RégiON pEUvENT S'iNSCRiRE jUSQU'aU 30 avRil Opcalia Centre organise les 7èmes Trophées f d’Or de la formation professionnelle qui se dérouleront le 24 juin à Blois. Ces trophées mettent en avant des entreprises de la région Centre qui réalisent des actions particulièrement innovantes pour développer les compétences de leurs salariés. Huit entreprises de la région avaient été récompensées en 2010. Intégration et accompagnement des Travailleurs Handicapés, prise en compte de l’égalité professionnelle et/ou de la mixité, développement des compétences des salariés les plus fragilisés, gestion individualisée des parcours professionnels : voici quelques uns des sujets pour lesquels des entreprises de la région Centre seront distinguées en juin prochain à l'occasion de la nouvelle édition des Trophées f d'or de la formation professionnelle, organisée par Opcalia Centre. les entreprises de la région qui veulent concourir à ces trophées de la formation professionnelle ont jusqu’au 30 avril pour remplir le dossier de candidature disponible sur le site opcalia-centre.com les Trophées f d’Or de la formation professionnelle sont ouverts à toutes les entreprises des six départements du Centre sans distinction de taille et d’activité qu’elles soient ou non adhérentes à Opcalia Centre. Ces trophées récompenseront le 24 juin les entreprises de la région Centre pour leur action en faveur de la formation et le développement des compétences des salariés. le jury avait décerné huit prix en 2010. plus d’informations sur www.opcalia-centre.com

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TRECa- piRElli- SlEEpEEZE, à mER (41), lE Bail EST SigNé

Ces projets couvrent des domaines aussi variés que le génie civil, l’ingénierie en management de la production, l’écotechnologie électronique-optique ou la mécanique énergétique, les quatre spécialités dont les enseignements sont dispensés à Polytech Orléans. Ils font partie du programme pédagogique de la dernière année d’enseignement et constituent une véritable introduction au monde de l’entreprise auquel seront sous peu confrontés les quelques 225 diplômés qui sortent chaque année de notre école d’ingénieurs. Ce forum, véritable lien dynamique entre les élèves ingénieurs et leurs futurs recruteurs est aussi l’occasion de mettre en pratique les connaissances acquises durant la scolarité. Les projets vont de la mise au point d’un dispositif de test pour détecteur de flammes au garnissage réfractaire du réacteur Turboplasma en passant par l’amélioration des performances aérodynamiques d’un profil d’aile. Tous ces projets ont des applications immédiates dans la vie quotidienne tant dans le monde de l’entreprise que dans celle des ménages. L’entreprise FARE, située à Pithiviers et qui a confié à Polytech Orléans le projet du test de détecteur de flamme pourra ainsi l’utiliser pour la vérification de sa ligne de production de détecteurs d’incendie dont l’installation sera bientôt obligatoire dans tous les locaux d’habitation. Les projets présentés sont le résultat d’une sélection drastique parmi pas moins d’une centaine de réalisations fruit des nombreuses collaborations entre Polytech Orléans et les entreprises. Certains sont à visée industrielle, d’autres à but humanitaire et sociétal comme le projet BeVEole, éolienne humanitaire fabriquée à partir d’objets de récupération. Ils sont généralement développés en partenariat avec des industriels d’horizons aussi divers que l’industrie pharmaceutique, le machinisme agricole ou la robotique dans le cadre des nombreux liens tissés entre Polytech et les entreprises françaises. Ce forum est aussi l’occasion pour les industriels locaux de faire le point sur le potentiel technique et créatif des élèves ingénieurs mais aussi des enseignants chercheurs et des laboratoires associés à l’école. Sans ce forum, le projet de tractographie des fibres nerveuses en IRM de diffusion n’aurait pu être accessible au grand public. C’est pourtant un sujet qui intéresse tout le monde puisqu’il a pour objectif d’aider au diagnostic médical de pathologies du cerveau, thème récurrent dans une société où le nombre de personnes âgées est en progression. De la même façon, le dispositif des Cordées de la Réussite, qui s’adresse à des lycéens habitant des zones urbaines sensibles, d’origine sociale modeste et qui ont la capacité à prétendre poursuivre des études post-bac longues, va permettre à ces jeunes d’être guidés vers le parcours d’excellence que constitue, entre autres, l’école d’ingénieurs qu’est Polytech Orléans. Afin de les accompagner dans la maturation de leur projet et leur choix d’orientation, le forum des projets est l’une des actions mises en œuvre par l’école pour les Cordées de la Réussite dénommées ‘’Une filière ingénieuse pour devenir ingénieur’’ et ‘’Visez loin… Devenez ingénieur’’. Ce dispositif permet de rétablir une égalité des chances réelle en matière d’éducation, chose à laquelle Polytech Orléans est très attachée en tant qu’établissement public universitaire. 8 Mars 2001 à Polytech sur le campus de l’université d’Orléans, site Vinci, 8 rue Léonard de Vinci – 45100 ORLEANS.

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Claude BEaufIls président, sylvie mOsNIEr, Directrice générale de la société d’économie mixte TErrITOIrEs DEvElOppEmENT ont signé vendredi 18 février 2011, le contrat de bail commercial avec gilles sIlBErmaN, viceprésident du groupe Cauval et Emmanuel Debard, Directeur Industriel de la société TrECa pIrEllI slEEpEEZE. Ce bail, d’une durée de 12 ans fermes, assorti d’une promesse d’achat, porte sur la location d’un bâtiment industriel de 18 921 m². Ce projet immobilier sera édifié dans la zone d’aménagement concerté « les portes de Chambord » à mer sur un terrain de 4,7 ha, cédé par la Communauté de Communes de la Beauce ligérienne à TErrITOIrEs DEvElOppEmENT. par ailleurs, un contrat de promotion immobilière a été signé le même jour, avec Denis Charrier, Directeur général de la société albat et adel Kaddour, Directeur général du groupe IDEC Ingénierie. les travaux commenceront en mars 2011 et s’achèveront à la fin 2011. la société TrECa pIrEllE slEEpEEZE transfèrera son activité et ses 200 emplois sur son nouveau site début janvier 2012.

iNSEE : lES TEmpS CHaNgENT, HEUREUSEmENT pOUR la FEmmE ! maiS ON N’EST paS ENCORE aU BOUT dE NOS pEiNES... les opinions sur le travail des femmes ont beaucoup évolué : la moitié des 75-79 ans sont plutôt favorables à ce que, lors d’une crise économique, les hommes soient prioritaires sur les femmes pour obtenir un emploi, mais cet avis n’est plus partagé que par un adulte sur dix de moins de 30 ans.

lE gROUpE lORillaRd (28) REpRENd la SOCiéTé NEOv SaS, Ex FERmOBa SiTUéE à SaiNT dOUlCHaRd (18), RéFéRENCE FRaNçaiSE dU SECTEUR. le groupe lOrIllarD (620 salariés, 105 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010) vient d’être désigné par le Tribunal de Commerce de Bourges (jugement du 17.02.2011) comme repreneur de la société NEOv sas, ex société fErmOBa Centre Industrie, en redressement judiciaire depuis le 14 décembre 2010. la société NEOv sas évolue sur des marchés similaires à ceux de la société lOrIllarD et plus particulièrement au travers de sa division « Chantiers ». Certaines agences de travaux NEOv vont compléter la couverture nationale vers laquelle tend le groupe lOrIllarD, qu’il s’agisse de la division lOrIllarD Entreprise, du réseau de concessions fenêtres lOrENOvE ou de lOrEBaT, fourniture aux artisans et distribution spécialisée. « Cette intégration constitue une réelle opportunité pour le groupe lOrIllarD sa en recherche de capacité de production et de commercialisation pour accompagner son développement », précise loïc BrEHu, son pDg. la société lOrIllarD compte redynamiser le site de saint-Doulchard dédié au pvC et créer ainsi de véritables synergies avec les autres sociétés du groupe. le groupe lOrIllarD reprend 60 salariés et envisage d’investir 3 millions d’euros sur les deux prochaines années pour renouveler l’outil de production qui produit actuellement 100/150 fenêtres/jour et en augmenter la capacité.

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photo Bruno Hardy

FédéRaTiON dES pROmOTEURS immOBiliERS dU CENTRE, BENOîT aiglON RéélU à la pRéSidENCE réunis en assemblée générale à la ferté-saint-aubin (45), le jeudi 10 février, les membres de la fédération des promoteurs immobiliers du Centre (fpIC) ont reconduit, à l’unanimité, à leur tête, l’orléanais Benoît aiglon, p-D.g. d’EXEO promotion, président sortant. Benoît aiglon sera entouré, au bureau, de raymond le roy liberge (sully promotion à Orléans), vice-président ; michel Cornu (rives de loire promotions à Blois), secrétaire ; Olivier Henry (sas Infinim à Orléans), trésorier. parmi les actions promotionnelles à venir, un site internet déclinera prochainement, les activités des quelque dix-huit structures composant, à ce jour, la fpI Centre, avant un plan de communication régionale. Il est envisagé une possibilité de rapprochement avec la fédération d’auvergne-limousin, pour étudier des opérations communes tendant à dynamiser, encore plus, la promotion de l’immobilier sous toutes ses formes, en relation avec d’autres fédérations et/ou professionnels (architectes, agents immobiliers). le concours des pyramides, qui sont à la profession l’équivalent des César ou des Oscar pour le septième art, se déroulera cette année à Tours, avec dépôt limite des dossiers fixé au mercredi 30 mars, réunion du jury, le mardi 5 avril, et remise des trophées, le mardi 12 avril. renseignements complémentaires auprès d’Isabelle Cadet, chez Bouygues Immobilier à Tours (02.47.75.24.62 ou icadet@bouyguesimmobilier.com).

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CONFéRENCE-déBaT SUR lE THèmE "SpORT ET ENTREpRiSE - UNE éQUipE gagNaNTE lE 8 maRS 2011 à 18H à ORléaNS, mUSéE dES BEaUx aRTS Organisée par madame sandra rimbert, enseignante-chercheur à l'IaE-Ecole universitaire de management d'Orléans et les étudiants du master mOsEs (management des Organisations, des services et de l'événementiel sportifs) en partenariat avec la mairie d'Orléans, cette conférence débat est la 4ème édition de cette manifestation annuelle qui rassemble chaque année des professionnels de la sphère sportive et de la sphère entrepreneuriale. avec la participation de françois mOrINIErE, Directeur général du groupe l'EquIpE, martine grIvOT, 2ème adjointe aux sports et à la vie associative de la mairie d'Orléans, michel BarBOT, manager général france a, fédération française de Handball, Didier NOuraulT, manager général rugby Club Orléans, vice-président du syndicat des entraineurs de rugby (TECH Xv), ligue Nationale de rugby, pascal CHavIgNY, président Directeur général du groupe CHavIgNY, pierre de la vIllE-BaugE, Directeur Conseil & Directeur de la Communication, Havas sport Entertainment, Benoît CramaussEl, Chef de projet cellule grand public, Havas Event, maryan gIlET, responsable grands Comptes, lE maNs fC. Entrée libre.

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lES FUTURS ENTREpRENEURS dU BâTimENT dE la RégiON SE mOBiliSENT pOUR lE BiEN êTRE dES aCTEURS dE la lUTTE CONTRE la Faim Depuis 1994, l’EsJDB ou Ecole supérieure des Jeunes Dirigeants du Bâtiment (EsJDB) est le centre de formation issu de la fédération française du Bâtiment (ffB). une semaine par mois les stagiaires quittent leurs entreprises pour se former aux fonctions de dirigeant pour créer leur entreprise ou seconder leur dirigeant ou encore reprendre l’entreprise familiale. les stagiaires sont soumis à un programme très complet comme gestion des risques, concept de base en gestion, démarche qualité de certification etc. le rythme du cursus permet à chaque stagiaire d’apprendre tout en restant actif dans son entreprise. les stagiaires doivent conduire ensemble un projet collectif à caractère solidaire, depuis son choix jusqu’à sa finalisation, en condition réelle d’organisation et de suivi d’un chantier. les seize stagiaires de la promotion ont choisi de rénover le réfectoire des bénévoles de la Banque alimentaire du loiret afin de proposer une salle de restauration fonctionnelle pour les bénévoles qui viennent proposer leurs services pour le bon fonctionnement de l’association. les travaux comportent tous les corps de métier et seront réalisés par une entreprise de réinsertion, l’entreprise masTIC. les travaux débuteront courant mars 2011.

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COUP DE GUEULE / COUP DE CŒUR L’ESPACE DE PAROLE LIBRE ENTIÈREMENT DÉDIÉ AUX DIRIGEANTS Cette rubrique vous est dédiée, à vous, chefs d’entreprises. Chaque semaine, retrouvez dans cet espace un fait marquant, une notion que vous affectionnez tout particulièrement, un événement passé, qu’il relève du domaine économique, politique, philosophique ou encore tout autre domaine de votre choix. C’est votre espace, sollicitez-le !

ah ! mais, encore elle ! C’est quoi, ce clin d’œil bi-mensuel ? si vous êtes abonné à Twideco News depuis le début de l’année, je suppose que vous lisez la moindre ligne de chaque numéro, ne serait-ce que pour le rOI – « retour sur investissement » for those who don’t know where Brian is - et donc passionnément mes « coups de cœur / coups de gueule » qui vous présentent, chaque mois, une réflexion sur le management du XXIème siècle.

Oui, je sais, celui de février est arrivé après la bataille – car il faut se bagarrer pour faire venir les orléanais à 17h30 au centre ville ! la faute au tram ou à « pas-de-chance-je-nesuis-pas-libre-ce-soir », vous n’avez d’excuse que celle d’être un top manager qui sait tout de la complexité des relations humaines, isn’t it ? Ca, c’est juste un petit coup de patte pour vous inciter à lire la suite et partager avec moi un immense coup de cœur pour le Club de Budapest – www.clubdebudapest.org - que j’ai découvert il y a un mois lors d’une conférence de Carine Dartiguepeyrou , présidente france, sur « le dirigeant du 3ème millénaire » J’ai forcément « flashé » sur le portrait-type des « entrepreneurs sociaux » que je vous brosse en quelques verbes d’action : anticiper, pratiquer la prospective et la stratégie ; rechercher des modèles alterna-

« le clin d’œil de Michèle REY » Chef d’entreprise (Conseil et Formation) depuis 20 ans, Michèle REY a accompagné des centaines de managers et collaborateurs en développement professionnel, performance et communication… avec le monde entier ! Elle vous apporte régulièrement dans ces colonnes un autre regard sur le management des hommes et vous invite à un atelier-découverte associant « Art et Management »

tifs économiques et sociaux, de nouveaux périmètres de la rsE – en français dans le texte – de nouveaux contrats sociétaux ; manager par l’inspiration, la facilitation, l’animation collective des intelligences ; s’ouvrir à l’altérité et …d’abord travailler sur soi. En filigrane se dessine un nouveau paradigme de l’entreprise, capable de dégager du profit – satisfaire les shareholders – et de placer l’humain au cœur de la stratégie, en considérant les clients et les collaborateurs comme des partenaires – stakeholders. C’est cette dimension intégrale, rationnelle et émotionnelle, du dirigeant que le cycle de

conférences-ateliers art et management veut « toucher » pour accompagner l’entreprise du futur à être intégrale elle aussi. authenticité, engagement, quête de sens, nouveau regard sur le monde…vous avez encore dit E-mOTIONs ? le 17 mars, c’est sophie Blanchet, chargée de cours sur les « Constellations systémiques » à paris II – assas qui nous aidera à « Trouver les conditions de la réussite » de nos projets professionnels ou personnels. Comprendre nos mécanismes de réussite… ou de sabotage par l’histoire de notre vie et aussi celle de l’entreprise nous apportera un autre éclairage et

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des pistes d’amélioration en terme de stratégie individuelle et collective. Et puis, comme promis, le symbole de l’entreprise durable sera le trèfle irlandais, st patrick oblige! Nous allons peut-être enfin savoir où est Brian… le 17 mars 2011 de 17h30 à 20h30 à l’atelier 72, rue de la Bretonnerie à OrlEaNs sur réservation au 02 38 81 70 10 ou michele.ollivier.rey@gmail.com participation 45 € pour les abonnés Twideco News. abonnement groupe ou entreprise vivement conseillé

N° 22 - 8 MARS 2011

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n DÉCOUVERTE

Ces femmes qui agissent n Maryse Jacquin

n Corinne Ajinça et Sylvie Barnot

DIRIGEANTE DE L’EXPLOITATION HÉLICICOLE, LES ESCARGOTS JACQUIN (18)

PURE ET SIMPLE BY ACE (45) La société ACE international Foods importe et commercialise sur le marché français des produits alimentaires fabriqués à l’étranger. Nous mettons sur le marché des produits qui ont trois caractéristiques, ils sont Exotiques, Excellents (nous sélectionnons les meilleurs dans leur catégorie) et qui Exaltent les sens (en clientèle nous parlons de l’odeur, du goût, de la texture en bouche, de son asepct visuel). Nous proposons uniquement des produits alimentaires. Nous accompagnons une entreprise de cosmétique mais ce n’est pas notre cœur de marché. Nous travaillons pour l’instant avec trois produits : la banane Plantin, la frite de manioc et la Carica du Chili. En septembre nous aurons la patate douce.

Mon activité principale, nichée dans le Bas Berry est l’activité hélicicole. Nous gérons depuis 20 ans de la naissance à la vente en passant par la transformation en plats préparés, prêts à être consommés d’escargots. Nous sommes une exploitation agricole mais nous allons jusqu’au bout de la démarche en valorisant notre produit et en le préparant dans un laboratoire labellisé. Une fois que l’escargot est adulte, nous le cuisinons dans notre laboratoire puis nous faisons de la vente directe, nous faisons la promotion de nos produits sur les salons, les foires, les marchés à la ferme mais nous vendons également nos produits aux métiers de bouche c’està-dire aux traiteurs et restaurateurs. le marché de l’escargot est-il important ? il faut savoir que la France est le premier consommateur au monde. Malheureusement nous en importons la quasi totalité des Pays de l’Est. L’escargot est un fleuron de la gastronomie française mais pour satisfaire la demande, il fallait les importer. C’est pour cette raison que nous avons pensé, il y a quelques années, qu’au vu de la consommation en France, nous pouvions peut-être permettre à des exploitations agricoles de se maintenir ou à de nouveaux adeptes de se lancer dans le secteur agricole. C’est votre cas ? Je suis un cas un peu à part car, à un moment j’ai voulu créer quelque chose. J’ai quitté mon ancienne activité, je me suis installée à Chambon, dans une toute petite commune surtout axée vers l’agriculture. L’escargot, ça reste facile à dominer, ce sont de toutes petites bêtes qui ne font pas de bruit et le fait de cuisiner le produit m’intéressait énormément. Aujourd’hui nous sommes arrivés à notre seuil de rentabilité qui équivaut approximativement à 4 ou 5 tonnes d’escargots vivants, soit 250 000 escargots cuisinés par an. Ce qui nous pénalise, c’est que notre activité est gourmande en main d’œuvre, rien n’est automatisé, tout se fait de manière artisanale. Cela permet d’avoir un produit de qualité. Par contre, cela demande un travail très important. Nous avons développé très lentement l’activité car au début mon mari avait gardé son emploi. Surtout ne pensez pas que l’on peut s’enrichir avec les escargots, on peut en vivre mais il faut d’abord être passionné car la rentabilité est très difficile à atteindre. vous avez des collaborateurs ? Mon mari m’a rejoint après les dix premières années, aujourd’hui nous sommes tous les deux à temps plein sur l’exploitation. Sagrada Familia Nous pensons prendre un jeune apprenti et le

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former à l’héliciculture. vous cuisinez donc vos produits ? Nous vendons l’escargot à plusieurs stades : vivants ou cuisinés. Si nous les cuisinons c’est que c’est un produit très long et très difficile à préparer. Nous le proposons en conserve que l’on conseille notamment accompagné de lentilles vertes du Berry, en salade. Vous savez, on connaît souvent l’escargot avec sa coquille préparé avec sa farce ail et persil mais on peut le décliner sous différentes recettes. Lors du salon de l’agriculture, en février, un chef l’avait accommodé de crottin de Chavignol. Nous le proposons également sous vide, en plats préparés, que les gens n’ont plus qu’à faire chauffer et à déguster. Cela demande évidemment une excellente organisation et beaucoup de travail. vous vendez à l’international ? Souvent ce sont les gens qui viennent les chercher. Nos escargots sont partis au Japon, en Thaïlande, au Pérou... Nous avons plutôt fait le choix d’un ancrage local fort. Aujourd’hui nous sommes bien implantés. Nous avons créé un GiE avec d’autres producteurs pour vendre des produits régionaux en grande surface. Par exemple, nous avons de l’huile de colza, de la bière... Le GiE s’appelle Les Ambassadeurs du Berry. vous faites également partie du réseau des Femmes Chef d’entreprise ? Oui en effet. Elles m’ont d’ailleurs décerné, il y a deux ans, le prix national agroalimentaire chez Paul Bocuse. vous êtes également présidente du réseau Bienvenue à la Ferme dans le département du 18 ? Oui, je suis élue à la Chambre d’agriculture du Cher. Le réseau Bienvenue à la Ferme est national et appartient aux chambres d’agriculture. Dans la région Centre tous les départements et tous les métiers agricoles sont représentés. Hommes, femmes, entrepreneurs, même combat? Mon activité est particulière et innovante. Je m’inscrivais dans un univers, le monde agricole, majoritairement masculin et je n’étais pas issue de ce monde (j’étais dans l’imprimerie).. Ca n’a pas été simple. Nous, les femmes, nous devons prouver notre existence, expliquer pourquoi nous sommes là et ce que nous voulons faire. Cela tend à changer car il y a de plus en plus de femmes impliquées, mais il y a encore du travail. Les femmes sont maintenant chef d’entreprise, ingénieurs... Et les Hommes n’ont qu’à faire avec ! www.escargots-jacquin.com

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vous allez chercher les produits sur place ? il y a trois étapes. Nous choissons un produit. Nous rencontrons les producteurs car on choisit un produit mais on choisit aussi un fournisseur. Nous voulons travailler avec des sociétés à taille humaine, des sociétés familiales, des sociétés qui ont souvent déjà réussi sur le marché. Ces entreprises sont aujourd’hui toutes sud-américaines et en général elles ont déjà percé aux USA. Enfin, nous souhaitons qu’elles soient sensibles au développement durable dans toutes ses dimensions : économique, écologique et social. A titre d’exemple, notre fabricant de frite de manioc et de banane plantin. il récupère la chair pour fabriquer les produits. Pour ce qui est des peaux de bananes il les retransforme pour les utiliser comme combustible. Tout est valorisé, rien n’est jeté. La dernière étape est d’aller sur place pour auditer l’usine, discuter des packaging, parler de sécurité alimentaire et de traçabilité. il y a donc trois étapes : repérer un produit, rencontrer le fabricant et auditer les usines. Pour la Frite de Manioc et la Banane Plantin, nous avons un seul producteur qui est au Honduras, et la Carica, comme son nom l’indique est au Chili. Quand on choisit un produit nous voulons que ça soit un coup gagnant, comme au tennis, le

Ace est un coup gagnant. Nous n’allons pas prendre un produit si nous ne savons pas par avance que ce sera une réussite. En amont, nous réalisons une étude de marché. Dans nos contacts clients, nous avons le Club Med ou les chaines de restauration tel que Buffalo Grill, des restaurateurs indépendants ou des collectivités. Nous leur demandons systématiquement s’ils seraient intéressés par le produit. Nous tentons de comprendre comment nous pourrons, par la suite, introduire le produit dans le marché français, en fonction des spécificités des mentalités hexagonales.

vous avez déjà des clients ? Nos produits sont arrivés au mois de janvier, nous les avons présenté au Salon international de l’Alimentation (Sirha). Nous avons commencé par des restaurateurs indépendants, nous vendons un peu par bouche à oreille et nous sommes actuellement en négociation avec de très grands comptes. C’est notre stratégie pour la première année. Maintenant les cycles de décision sont longs alors, pas à pas. Nous débutons mais le projet a été très longuement mûri. Nous sommes très complémentaires et nous sommes issues de parcours liés à notre nouvelle activité. Hommes, femmes, entrepreneurs, même combat? Je ne peux pas répondre à la place d’un homme mais ce que je constate c’est que nous allons travailler beaucoup pour le plaisir de travailler. Nous voulons avoir un travail qui nous fasse plaisir. Chez les hommes avec qui nous avons travaillé il y a d’autres aspects qui entrent en jeu : le pouvoir, la performance.. Ce sont des choses qui nous sont un peu étrangères. Chacun dans sa catégorie peut apporter par l’échange. Je nous vois bien intégrer rapidement un homme dans notre équipe. Nous sommes différents dans nos approches. www.by-ace.com


n Délphine Cléro

n Armelle Maréchal Guichard

CRÉATRICE DE HASARD ET COÏNCIDENCES (45)

DIRIGEANTE D’USIMAT SERMEES (28) Commençons par votre entreprise. Usimat Sermees est une entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d'équipements mécaniques : équipements aéroportuaires, sas, électrofiltres et réalisation d'équipements. Nous avons un catalogue de produits mais nous nous adaptons également pour répondre à des demandes spécifiques. vous avez repris l’entreprise ? L’entreprise a été créée dans les années 50. Elle a connu quelques difficultés, ma mère la reprise en 1987 avec deux autres personnes. Elle travaillait déjà dans l’entreprise auparavant. Moi, je l’ai reprise en 2000. Quand la question de la succession de ma mère s’est posée, ça ne faisait pas partie de mes projets immédiats mais le fait de me poser la question.. m’a fait réfléchir. Et le projet m’a séduit. J’ai une formation d’ingénieur. Tout le début de ma carrière, je l’ai passé dans de grands groupes comme Snecma, devenu Safran. J’avais l’habitude de travailler dans de grands groupes surstaffés et aujourd’hui je me retrouve ici où nous sommes 30 et où je suis un peu plus seule. Mais si c’était à refaire j’applaudirais évidemment des deux mains. vous avez des frères et sœurs qui auraient pu le faire avec vous ? J’ai un frère. Mes parents avaient des âmes d’entrepreneurs. Du coup mon père a créé son entreprise de transport que mon frère a reprise.

Diplômée de psychologie, je viens du milieu de l’évènementiel, des rP, de la communication. J’ai occupé le poste de chargée des relations publiques pour le groupe Endemol France pendant 4 ans puis le poste de chargée de communication et de promotion sur la société Miss France. J’ai toujours gravité dans le monde de l’organisation d’événements. Je suis venue m’installer à Orléans pour des raisons familiales, il y a un peu plus de deux ans et j’avais envie d’y monter ma propre structure. L’envie de créer est assez ancienne mais les hasards de la vie m’avaient mise d’abord sur les chemins d’Endemol et d’Arthur. Avec cette page audiovisuelle tournée, j’ai décidé qu’il était le moment de créer mon entreprise. parlez nous de votre concept ? il s’agit d’un club pour célibataires à qui je propose de se rencontrer autour d’événements chics et branchés hebdomadaires et mensuels. il y a un deux types de prestations : Happy People propose des activités hebdomadaires accessibles pour 20 à 30 euros. On y trouve des dîners, des cours de cuisine, des dégustations, des avant-premières de cinéma suivies de cocktails dînatoires.. L’idée est d’apporter des événements à valeur ajoutée auxquelles les membres n’auraient pas eu accès par leurs propres moyens. Hasard est Coïncidence, le deuxième pan de nos activités propose des activités destinées à des groupes ou à des CE telles que des soirées casinos, des murder parties, des balades en montgolfière.. dans des gammes de prix plus élevées. Quel est le prochain événement ? Pour la journée de la Femme, le 8 mars avec Happy People nous organisons une dégustation Vin au restaurant Le Weekend à Chécy avec une visite du musée de la Tonnellerie. Du côté de Hasard et Coïncidence nous organisons le 22 mars un cours de cuisine gastronomique avec dégustation de champagne et une soirée casino le 15 avril... Vous retrouverez l’ensemble du programme sur notre site internet www.hasard-et-coincidence.fr. Revenons à la création. J’ai déposé les statuts en fin d’année et nous avons organisé la soirée d’inauguration le 20

janvier 2011. Je suis très enthousiaste, les débuts sont prometteurs, les membres semblent ravis de se retrouver, le site internet a beaucoup de visites et nous avons déjà un couple qui s’est formé ! il faut bien comprendre que ce n’est pas une agence de rencontres. Notre philosophie consiste à permettre à nos membres de rencontrer de nouvelles personnes en sortant de leur cercle familial et professionnel. Si l’idée reste le club pour célibataires, nous attachons beaucoup d’importance à en faire un vrai lieu de partages, de rencontres professionnelles, amicales ou amoureuses si l’occasion se présente ! La philosophie du club c’est vraiment que pour être heureux à deux, il faut d’abord être heureux soi-même. Certains souhaitent rester célibataires, ils sont heureux ainsi et le revendiquent : plus de liberté, plus de temps pour penser à soi... Ce n’est pas une raison pour ne pas partir à la rencontre de nouvelles personnes. Qu’apportez-vous spécifiquement en tant que femme à vos membres ? Je crois que les femmes ont besoin d’être rassurées. De manière générale, je crois apporter une valeur ajoutée par la proximité avec mes membres. Et ça, typiquement, est absent sur les sites internet de rencontre. Peut-être qu’un homme qui aurait monté ce type de projet aurait eu un regard plus business.. Je ne sais pas. Hommes, femmes, entrepreneurs, même combat ? Je ne suis pas sûre, sinon il n’y aurait pas de structures ou d’aides spécifiques à l’entrepreneuriat féminin. Je pense par exemple au FGiF, le Fonds de Garantie à l’initiative des Femmes. il y a encore beaucoup de chemin à faire. Petit à petit, les femmes montrent qu’elles savent se battre, qu’elles sont capables de faire beaucoup de choses en même temps car malgré tout, la femme reste maman, mère de famille, maîtresse de maison et maîtresse tout court ! pour réussir dans le monde des affaires faut-il être une femme d’exception alors qu’un homme moyen pourra y parvenir ? Oui, probablement. www.hasard-et-coincidence.fr

trer de quoi on est capable mais que l’on a aussi trouvé les compromis à faire entre sa famille et sa profession. Prenons un exemple : le syndrome de la machine à café le matin. La plupart des personnes autour de la machine le matin sont des hommes. Les femmes, quand elles arrivent, sont tout de suite dedans car, non seulement elles savent qu’elles ne vont pas pouvoir rester jusqu’à 22h le soir et que souvent elles ont déjà commencé leur journée il y a plus longtemps : machines à laver, rangement, ménage, enfants... C’est caricatural, évidemment, cela dépend des personnes mais malgré tout... Car même si la répartition des tâches s’est faite, la maison reste davantage de la responsabilité de la femme. Nous sommes encore très conditionnées par des réflexes pavloviens. dans votre entreprise, la parité est-elle respectée ? Pas du tout ! Nous sommes trois femmes ! C’est un métier d’hommes : tourneurs, monteurs fraiseurs.. Nous avons déjà du mal à attirer des hommes, alors les femmes je ne vous dis pas ! Les femmes chez nous, au nombre de trois, occupent les postes d’assistante, de femme de ménage et de direction! Dans les CV que nous recevons il n’y a quasiment jamais de femme.

deux parents, deux enfants, deux entreprises, chacun reprend la sienne... C’est peu commun ! Oui ! Les deux entreprises sont basées à Nogent Le roi. J’ai toujours vu mes parents entrepreneurs. Alors évidemment c’est extrêmement dimensionnant : l’esprit d’entreprise, le challenge, le dépassement de soi, la notion de risque. Quand on travaille dans un grand groupe la notion de risque on ne sait pas ce que c’est. Quand on est chef d’entreprise, on est confronté au risque en permanence. J’étais préparée, je savais ce que signifiait investir ses capitaux et investir son temps. J’ai vu mon père créer son entreprise ex nihilo. Cela forge et prépare. Je ne dis que j’avais tout vu, car il est différent de vivre réellement et par procuration des expériences, mais ça prépare. il s’agit de votre positionnement familial, mais femme et entrepreneur ça n’a jamais été dichotomique ? Je ne me pose jamais la question. Voilà, je suis une femme.. Et alors ? (rires).. Je ne me suis jamais posée la question de savoir si c’est un avantage ou un inconvénient, ni aujourd’hui dans l’entreprise ni dans les grands groupes aéronautiques ou automobiles dans lesquels j’ai travaillé. Même si, évidemment, quand on est une femme on vous attend au tournant. il faut être bien meilleure qu’un homme. Je le ressentais d’ailleurs davantage dans les grands groupes qu’à la tête de l’entreprise. Selon moi, cela s’explique simplement car dans ces groupes la rivalité est de toute manière plus fort. Une femme doit être bien meilleure pour que l’on avoue qu’ « elle est pas trop mal »... votre féminité influe-t-elle sur votre façon de diriger ? Forcément, dans les entreprises de petites tailles, on dirige avec ses tripes. Alors, même si ce n’est ni un avantage ni un inconvénient, je réagis et je gère naturellement avec ma sensibilité de femme. Les femmes sont sûrement plus intuitives. Je suis une femme et je suis aussi une mère de famille. Je me rappelle une conversation avec un DrH d’un des groupes dans lequel je travaillais. il m’expliquait que la population qu’il préférait gérer était les mères de famille cadres supérieurs. Selon lui, cela garantit que non seulement on a su mon-

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prendre un mandat politique à la CCi du 28 était important ? Quand je suis revenue pour reprendre la direction de l’entreprise, je ne connaissais pas du tout le tissu industriel. il me paraissait important de pouvoir tisser un réseau d’entraide et la CCi me semblait être un bon moyen. Hommes, femmes, entrepreneurs, même combat ? Je ne sais si c’est le même combat. Je ne crois pas que la finalité soit la même. Au quotidien, le combat est sûrement le même, mais c’est la question de la finalité qui est peut-être différente. www.usimat-sermees.com N° 22 - 8 MARS 2011

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n RENCONTRE À LA UNE PAR LUCIE BRASSEUR

Aline Mériau

Dirigeante d’Elicaum (45), Vice-présidente de la Fédération Loiret de la FFB, présidente du réseaux des femmes du bâtiment au niveau national (pour la FFB), présidente du CFA du bâtiment d’Orléans Que faisaient vos parents ? Mes parents avaient une entreprise d’électricité à Faÿ-aux-Loges qu’ils ont créée au début des années 1980, EPH 2000, qui a été rachetée et s’appelle aujourd’hui SPiE.

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Le bâtiment représente 40% de l’ensemble de l’économie artisanale.

C’est une autre entreprise qui n’a pas de lien avec Elicaum ? Absolument. J’ai créé Elicaum avec mon associé Pierrick Fourré le 27 novembre 1998, le jour de mes 30 ans. Si nous avons créé notre propre structure c’est parce que mon père avait des mandats politiques, et je préférais voler de mes propres ailes. Je suis partie avec l’un de ses conducteurs de travaux, Pierrick Fourré qui est mon associé actuel.

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Quelle est votre formation initiale ? Jeune rebelle dans l’âme, j’ai un diplôme de pédicure podologue mais je n’ai jamais exercé. Ca n’avait rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui, mais le paramédical me plaisait. Enfant, je voulais être vétérinaire, j’avais fait des stages mais je me suis rendue compte que les études était trop longues. Ma cousine avait essayé de passer le concours. Quand j’ai compris qu’elle n’y arrivait pas avec son BAC C avec mention, je me suis dit qu’avec mon Bac D... Bon j’ai arrêté, avant même d’avoir commencé... J’était intéressée par le paramédical, j’ai passé les concours de Kiné et de podologie. Les premiers résultats sont arrivés en podologie, je me suis tout de suite inscrite. Voilà. Pourtant, c’est dans l’entreprise familiale que j’ai tout de suite été travailler après mes études. Pour compléter mes connaissances j’ai donc suivi le Brevet de Collaborateur de Chef d’Entreprise Artisanale (BCCEA) à la Chambre des Métiers, en alternance, avec l’entreprise de mes parents. Ce Brevet a été remplacé par l’ADEA (Assistant de dirigeant d’Entreprise Artisanale). Ca ne me suffisant pas alors j’ai fait un DPECF (Diplôme Préparatoire aux Etudes Comptables et Financières) toujours en alternance, mais cette fois avec la CCi à l’ECG. Par la suite, j’ai complètement intégré l’entreprise de mes parents, jusqu’à la vente début 1998 et la création de ma structure.

C’est donc la vente qui a été le déclic de la création d’entreprise ? Exactement. Nous nous étions posé la question d’une reprise de l’entreprise familiale. Mais à 30 ans, je trouvais qu’une entreprise de 200 personnes, c’était trop. C’était un groupe EPH 2000, AGEE, ErCEi, ENEA.. C’était le groupe régional et indépendant en électricité. Après réflexion, nous avons donc décidé de céder le groupe et de recréer quelque chose pour moi, une structure plus petite, à taille humaine, plus familiale. C’est ainsi que nous avons créé Elicaum : Eléctricité, informatique, Communication, Automatisme et Maintenance. Nous travaillons avec tout ce qui touche à l’électricité dans le domaine tertiaire, le bâtiment et l’ industrie. justement chez Elicaum, combien avez-vous de salariés ? Nous sommes 27 dont 4 apprentis. le ratio est important. Oui, en effet. En matière de formation continue, nous proposons d’abord tout ce qui est formations obligatoires, type habilitations électriques, montage/démontages d’échafaudages. Nous tra-

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photo geraldine aresteanu

Si je comprends bien, au départ, vous ne vouliez pas faire d’études très longues mais vous avez finalement beaucoup étudié ? A mon sens, ce qui est essentiel, c’est de se former tout au long de la vie. C’est mon leitmotiv et c’est ce qui explique qu’aujourd’hui je suis engagée dans la formation, autant dans la formation initiale pour les jeunes que dans la formation continue pour les salariés. Je crois que c’est inné mais aussi héréditaire car mon père a lui aussi formé énormément de jeunes en apprentissage ou en contrat de qualification.

Née le 27 novembre 1968 Orléans vaillons de manière collaborative, nous cherchons à connaître leurs attentes et besoins.

de gens qui prennent plaisir à retourner quelques jours en centre de formation.

dans le bâtiment vous avez beaucoup de formations obligatoires ? Oui, mais certaines entreprises ne les suivent pas. Elicaum compte parmi les entreprises qui respecte tous ses engagements. En cas d’accident c’est la responsabilité du chef d’entreprise. Chez moi, ce n’est pas qu’une question d’assurance. Mes gars doivent être formés. il faut de temps en temps leur rappeler les règles de sécurité. C’est comme le permis de conduire, même si on a son permis depuis 30 ans, je pense qu’il serait bon de temps en temps de revoir les règles du code de la route. Nous devons évoluer aussi sur ces formations qui actuellement sont dispensées de manière très scolaire et du coup les salariés n’aiment pas trop, d’où mes engagements politiques dans la formation. Je voudrais faire bouger la formation. Je voudrais que nous ayons de plus en plus

vous êtes présidente du CFa du bâtiment d’Orléans ? J’ai été élue le 30 juillet 2010. C’est un engagement que j’avais déjà depuis de nombreuses années en tant qu’administratrice. L’occasion s’est présentée et j’ai été élue à l’unanimité. Mon rôle est d’impulser une dynamique. Je voudrais apporter une petite révolution dans le CFA, notamment en proposant des formations dans le cadre du développement durable. Au niveau national, j’ai lancé l’idée à la Fédération Française du Bâtiment où je suis présidente du réseau des femmes dans le bâtiment. Sur le Loiret je suis à l’initiative du CQP (Contrat de Qualification professionnelle) en solaire et photovoltaïque. C’està-dire qu’un jeune ou un salarié que l’on souhaite former aux techniques photovoltaïques ou solaires (comme les chauffe-eaux solaires) peut

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passer par le CFA du bâtiment. Ca n’existait pas en région Centre. Nous avons conjointement travaillé avec le Conseil régional du Centre pour nous aider dans le financement de cette formation. Je voudrais travailler à modifier les référentiels de tous les CAP du bâtiment. Un exemple : chez les maçons, le référentiel reste le parpaing béton alors qu’aujourd’hui on peut travailler avec d’autres matériaux, la biobrique, les murs en paille, en chanvre, l’isolation en laine de mouton, ou avec de la poussière de bois... Mais pour bouger les référentiels des CAP cela demande des années de travail. la FFB reste le représentant majeur de la profession ? il y a 60 000 adhérents, représentant trois quarts de la masse salariale des métiers du bâtiment. La FFB représente aussi bien les petits artisans que les grands groupe comme Vinci, Eiffage...


dans le loiret vous êtes vice-présidente de la FFB, comment réagissent vos confrères élus à ces volontés dans la modification des référentiels ? Vraiment très bien car souvent les élus sont les moteurs de la profession. Nous avons tous envie de bien faire et surtout de mieux faire pour les générations futures. Le président départemental est Patrick Poisson, il est menuisier, il dirige l’entreprise AFL à Amilly (45). Côté développement durable et énergies renouvelables vous êtes directement concernée, quelle est votre stratégie ? Depuis 3 ou 4 ans nous avons souhaité nous développer en photovoltaïque. Notre gros problème aujourd’hui c’est le tarif de rachat de l’électricité que nous impose EDF. Depuis plus de 6 mois, ils basculent d’un jour à l’autre. ils nous disent ainsi « nous allons vous racheter l’énergie à tel prix pour les agriculteurs, tel prix pour les industriels.. » Et le plus important c’est que c’est rétroactif au mois d’avant. Revenons aux fondamentaux pour nos lecteurs... Le photovoltaïque c’est créer de l’énergie électrique à partir des rayons du soleil. il y a deux possibilités. La première est de raccorder les panneaux photovoltaïques au réseau, via les fils électriques que l’on voit dans la rue et revendre à ErDF. La deuxième est de stocker cette énergie chez soi, avec des batteries pour s’en servir. En 2010, quand ErDF rachetait de l’électricité, le tarif était trois fois plus élevé que ce que l’on paye sur sa facture. On comprend que tout le monde ait eu envie de revendre à ErDF l’énergie électrique ainsi produite... ErDF vous envoie un contrat de raccordement sur 20 ans – ce qui est bien car c’est un engagement sur le long terme à un tarif négocié qui était de 58 centimes du KWh. Si on regarde sa facture EDF, le KWh coûte entre 17 et 18 centimes, auquel nous pouvions ajouter, un crédit d’impôt de 50%, dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. Ca c’était pour le particulier. Avec des conditions : limite

de 3 KW, équivalant à 20m2 de panneaux, et choix d’une solution de panneaux photovoltaïques intégrés au bâti, (remplaçant la toiture et l’étanchéité de la toiture) - ce qui est bien spécifique, car il y avait aussi le surimposé en toiture (on garde sa toiture et on y pose les panneaux). Là, le tarif de rachat par ErDF est moins élevé. Si vous souhaitez vous faire plaisir et en poser sur votre pelouse, vous pouvez, mais le tarif de rachat sera encore moins élevé... imaginez la galère pour expliquer tout ça aux clients... Nous avons également un tarif pour les agriculteurs, qui ont bien compris qu’à 58 centimes, c’était un super placement financier. Du coup tout le monde s’est lancé. Nous avons connu le boum du photovoltaïque. Des entreprises qui n’étaient pas spécialisées se sont lancées. J’appelle ça des vendeurs de Crédit impôt. il y a eu tellement de dossiers que l’Etat a dit « stop » car finalement c’est lui qui finançait ErDF pour assurer un tarif aussi élevé en rachat. Du coup, le tarif a été changé, mais rétroactivement ! il y a eu des émeutes, la filière s’est effondrée. N’oublions pas que pour mettre des panneaux il faut un permis de construire, impliquant des délais d’instruction, suivis des délais liés à l’étude de faisabilité par ErDF... Bref, les discussions aujourd’hui sont bloquées et on ne sait pas du tout où nous allons en matière d’énergie solaire. Voilà pourquoi depuis six mois nous ne faisons plus de devis. Nous ne savons pas. Bien que la démarche soit bonne pour la planète, beaucoup de gens perçoivent le photovoltaïque comme un placement financier. Combien coûtent les panneaux ? il faut faire attention à bien choisir les panneaux certifiés CSTB (ndlr : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). Pour un particulier il faut compter environ 1000euros du m2. Ca reste encore très cher. On voit de tout dans les panneaux. Certains installateurs posent des panneaux non certifiés qui engendrent des problèmes d’étanchéité.. Chez Elicaum, nous avons pris le temps, et nous avons bien choisi les panneaux.

Nous ne travaillons qu’avec deux fabricants homologués. les énergies renouvelables c’était un engagement personnel ou une opportunité du marché ? Cela fait partie de ma conception du monde, avec les économies d’énergie. Je voulais en mettre sur le toit de mon entreprise. J’ai fait toutes les démarches et obtenu le permis de construire. Les panneaux ne sont pas encore installés car je ne sais pas à quel prix EDF va acheter l’énergie. idem pour mon domicile, tout est en stand by. Travaillez-vous avec d’autres énergies renouvelables ? Non. Cependant, nous préconisons les lampes à économie d’énergie, les détecteurs de lumière dans les lieux publics, notamment quand nous répondons aux appels d’offre. le bâtiment est-il toujours un métier où on n’attend pas les Femmes ? Je pense qu’il s’agit d’un métier comme un autre. Nous devons faire germer l’idée que c’est possible. Ce n’est pas parce que nous sommes des femmes que nous ne pouvons pas y arriver. Actuellement au CFA du bâtiment d’Orléans nous avons 4% de jeunes filles, ce qui représente 35 jeunes filles sur 900 jeunes et nous sommes le CFA de France a en avoir le plus ! La moyenne nationale s’élève à 1,5% des effectifs. Nous avons de la marge ! Au niveau national, en production, sur les chantiers, nous avons 1,6 %. De femmes. Au niveau de la direction d’entreprise, nous en avons de plus en plus. 25% des étudiants de l’ESJDB (Ecole supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment.) sont des femmes. Comment cela s’explique-t-il, ce sont les filles ou les conjointes qui reprennent les entreprises de leurs pères ou de leurs époux ? Pas forcément. Souvent, certaines jeunes femmes diplômées dans d’autres secteurs, comme la gestion ou la compta, arrivent à la conclusion que la

reprise d’une entreprise du bâtiment est une bonne idée. Dans le bâtiment on ne délocalise pas, on reste sur place ; et ce sont des métiers concrets, la peinture ou l’électricité se voient ! Le bâtiment représente 40% de l’ensemble de l’économie artisanale. donc ce sont davantage des reprises ? Nous avons les deux, créations ou reprises d’entreprises. Nous nous sommes aperçus que depuis que les femmes sont entrées en production dans le bâtiment, il y a près de quinze ans, elles ont fait carrière beaucoup plus vite que les hommes. Pourquoi ? Car une femme ne rentre pas dans le bâtiment pas hasard. Elles y sont entrées qu’elles en avaient vraiment envie. C’est un vrai choix volontaire, pas un choix pas dépit. Ces filles-là sont en encadrement aujourd’hui. Mais imaginez une jeune femme de 30 ans qui doit encadrer un ouvrier quinqua... Et plus compliqué encore si elle est maghrébine. Ce n’est vraiment pas simple. les a priori ont la vie dure.. Oui, et nous allons de plus en plus retrouver ce type de profil, jeunes femmes motivées, déterminées. Nous devons réfléchir au niveau national à ces évolutions de profils. Peut-être que nous allons devoir monter des formations de management... Car ce sont des filles qui en veulent ! J’en connais une près de Paris qui travaille dans un grand groupe. Elle fait les plus grands palaces parisiens en encadrant 50 bonhommes. C’est un changement sociologique majeur ! Oui et nous devons nous y préparer. le secret pour mener à bien tous ces engagements ? Des proches compréhensifs et surtout beaucoup de travail, évidemment...

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n MICRO-TROTTOIR EXPRESS Régulièrement, la rédaction de Twideco News vous interroge sur un thème donné, la plupart du temps en lien avec la thématique centrale du numéro. Cette semaine, nous vous avons posé la question...

Micro-trott express : Hommes et Femmes entrepreneurs, même combat ? "Et bien, le combat semble le même, entreprendre, tenter, y croire et ... qui sait ! Il serait sexiste de dire le contraire ..." Elliott Bobiet

« En Europe, les hommes sont bien plus nombreux que les femmes à avoir leur propre entreprise ou à en diriger une. Les entrepreneurs représentent environ 8 % de la main-d’œuvre féminine, contre 16 % chez les hommes. Les femmes sont souvent confrontées à davantage de problèmes pour obtenir un financement et parvenir à créer et à développer une petite entreprise: des chiffres récents indiquent que les hommes sont trois fois plus susceptibles d’exercer une profession indépendante et d’avoir des employés. L’Union européenne estime que les talents des femmes chefs d’entreprise peuvent renforcer la prospérité de l’Europe, et, depuis les années 80, elle apporte un soutien pratique aux femmes qui souhaitent créer leur propre entreprise. Une initiative lancée en 2004 vise à accroître le nombre de jeunes entreprises dirigées par des femmes. Le réseau européen visant à promouvoir la création d’entreprises par des femmes regroupe des représentants de gouvernement chargés de la promotion de l’esprit d’entreprise au féminin. Il compte des membres dans trente pays européens et fournit des conseils, un soutien et des contacts aux femmes entrepreneurs, dans l’optique de les aider à améliorer leur image et à développer leur entreprise.

« Même dans la création d’entreprise, la femme doit sans cesse prouver ses compétences et se battre contre les préjugés qui ont la vie dure. Et oui messieurs, même si elle a des enfants, la femme sait s’organiser et déléguer pour concilier vie professionnelle et vie privée ! Heureusement des réseaux s’organisent pour soutenir les femmes dans leurs initiatives. Donc mesdames, OSEZ… Homme ou Femme, l'entrepreneur doit faire preuve de ténacité et d'esprit d'initiative. » Nathalie lancelot

Par l’intermédiaire du Fonds social européen, les femmes peuvent obtenir des formations et un encadrement spécialisés. L’Union européenne a également ouvert un portail de création d’entreprises pour les femmes, encourageant le travail en réseau de femmes entrepreneurs au sein d’un pays européen ou dans plusieurs États membres.» Charlotte, dit « mzlle shashou »

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« En toute théorie il y a égalité. Dans les faits, nous - pauvres hommes - ne faisons pas le poids. Nous ne pouvons lutter pour l'intuition, l'intelligence du concret et les atouts du charme et de la séduction. Comme dit le diction : « ce que femme veut... » Daniel loire


n TOUS EGAUX, TOUS ENTREPRENEURS ARTICLE RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC ORLÉANS PÉPINIÈRES

CESIS « Chaque jour du bonheur à sécuriser ! » Alain Riviere est né le 4 août 1945. Jeune créateur d’entreprise (2007) et fraîchement entré dans les locaux de la pépinière d’entreprise du Moulin à Olivet, Alain est expert en informatique et en sécurité informatique. Quand on observe son parcours à la loupe, on comprend qu’expert n’est pas galvaudé. Entré chez IBM en 1967 où il aura fait le plus gros de sa carrière professionnelle comme directeur de la sécurité, il s’est mis à son compte grâce à un concours de circonstances. Un concours qui sera probablement la clef de survie de nombreuses PME locales. Avec Alain Riviere, fini l’enfer informatique, bonjour bonheur. vous allez à la rencontre des pmE et vous leur proposez de faire un audit sur leur niveau de sécurité et sur l'information qui circule dans leur système informatique. C'est ma niche. rappeler aux clients leurs obligations et responsabilités. Leur montrer leur situation existante en matière de sécurité et, s’ils le souhaitent, vérifier si leur informatique est bien gérée au meilleur coût. J'ai créé une approche simple pour évaluer cette informatique avec des niveaux : mode réactif, mode géré, mode optimisé et mode agile. Celui qui est en mode réactif n'est pas bon car il ne se sert pas bien de son outil informatique. Quand il est en mode géré, c'est déjà mieux car il est sous contrôle mais il ne fait pas de réduction de coûts grâce à l'informatique. Après, optimisé, là, il commence à récupérer les avantages en générant de la productivité avec une utilisation optimale de son informatique. Et, quand il devient agile alors là c'est l'extase, il a une adaptabilité et une flexibilité. il est capable de faire évoluer ses affaires, d'absorber une autre PME et d'adapter son informatique sans problème.

C'est très important. J’ai un client qui était complètement désespéré face à un mauvais niveau de service et une perte de contrôle total de son informatique.

il y a beaucoup de dirigeants de pmE qui sont dans cette situation avec l'informatique ?

a quel moment l'idée de créer votre société a t-elle germé ? il y a eu un concours de circonstances avec une demande d'un client quand j'étais chez iBM, un client PME qui m'a appelé au secours. il n'avait pas de budget et je l'ai aidé. En gros il était audité par son client majeur Airbus qui représentait 60% de son chiffre d'affaire. J’ai mis sa sécurité informatique « sous contrôle » en cinq jours. J'ai simplifié car il fallait faire vite. Le deuxième événement a été mon départ à la retraite. Je ne voulais pas m'arrêter, j'ai vécu à 150/h toute ma vie.

C'est ce que me disent généralement les entrepreneurs. On vit à 100 à l'heure, on est passionné par ce que l'on fait. Oui, c'est tout à fait ça. Hors de question de m'arrêter. Je ne suis pas matérialiste, mais il me faut un minimum pour vivre et apporter le confort à ma famille. Je suis un homme de passion. C'est donc là que j'ai eu l'idée de créer ma société de conseils. J'ai quitté iBM le 27 février, et le 1er mars 2007 ma société était créée officiellement.

donc, en 2007 vous créez votre société, vous êtes chez vous, et vous intégrez la pépinière à quel moment ? En août 2010 (car en 2008, 2009 j’étais en mission Marseille puis à Paris chez des Clients).

le risque informatique vous a toujours beaucoup intéressé ? Oui, écoutez bien les infos : pas une semaine ne passe sans qu’on évoque un incident en sécurité de l’information… J'ai été Directeur de la sécurité informatique chez Axone puis chez iBM pendant 6 ans (et à CMA CGM pendant 1 an). Je l’ai donc vécu sur un plan opérationnel tant pour iBM ou CMA que pour aider des clients. Avec tous les événements que j’ai vécus (et que je vis encore), je pourrais écrire un livre. Mais discrétion et confidentialité oblige. Une chose est certaine, nous n’avons rien vu… Avec l’utilisation galopante d’internet, les obligations légales, et les nouvelles technologies & applications

(rFiD, ipod, mondes sociaux, …), les incidents vont se multiplier… Pour ceux qui ne l’ont pas fait, il y a maintenant obligation de se préoccuper du domaine en anticipant plutôt que d’attendre l’accident / l’incident qui là, va nous forcer à réagir. Le plus important est de SAVOir. Qu’elle est ma situation actuelle ? Suis-je bien protégé ? Où sont mes vulnérabilités ? (tant en technique, qu’en organisationnel ou en contractuel) … Ce sont ces vulnérabilités qui génèrent les risques potentiels. il convient donc de couvrir ces risques par un plan d’action avec les mesures de protection appropriées. C’est ainsi que j’ai découvert une faille dans le domaine des affaires en outsourcing qui ne couvraient pas la sécurité de l’information. Quand j’ai expliqué le constat à mon PDG, il a bien compris qu’il signait des contrats sans avoir couvert le domaine et qu’en cas d’incident, c’était sa responsabilité qui était engagée. Ce qui est un peu gênant quand même.

C'est le moins que l'on puisse dire ! J’ai donc été chargé de mettre en place les actions indispensables. Entre autres points j’ai créé une méthodologie pour évaluer le niveau de sécurité (indicateur de 0 à 4) du client afin de détecter les points de faiblesse et les vulnérabilités dans le but de décider des actions correctrices nécessaires. Ainsi, le Client pouvait savoir à quel niveau il se trouvait avec les vulnérabilités et les risques potentiels induits. Ensuite, selon la cible qu’il décidait d’atteindre, nous étions à même d’élaborer les plans d’amélioration de son niveau de sécurité. Tout ceci pouvait être intégré dans le contrat d’outsourcing en précisant les responsabilités de chacun.

donc aujourd'hui, vous avez bâti l'intégralité de votre société sur ce modèle d'audit. Oui pour ce qui concerne la sécurité de l’information, et avec un accent sur le personnel et le comportemental car c’est un point de faiblesse classique et peu couvert. La technique est une chose, on arrive toujours à la maîtriser, mais on ne sera jamais dans la tête d’une personne. Et je vous rappelle que je couvre aussi l’informatique sur les aspects mise en œuvre et gestion.

C’est assez rare, mais cela arrive. Je peux vous garantir que je vais le sortir de la situation délicate dans laquelle il est! On a tout mis en place pour lui régler sa problématique. Je le suis de très près, et toutes les pièces du puzzle sont en train de s'assembler. En plus de la technique, il y a des implications juridiques, commerciales et pénales importantes (le fait que je sois expert informatique près la cour d’appel d’Orléans m’a été très utile pour mon Client). Et quand nous aurons terminé cette remise sous contrôle (qui au passage lui réduira ses coûts de 40% environ), nous pourrons analyser sa sécurité car j’ai pu repérer de nombreux points de faiblesse et de non-conformité. Là, je m’appuie sur ma méthodologie que j’ai développée à iBM, en m'appuyant sur la norme iSO 27001 qui existe depuis 2006, et que j’ai adaptée aux PME de façon à tenir compte de leur périmètre et de leurs contraintes (dont les coûts). C'est la norme relative à la sécurité de l'information au sens large. Je couvre les onze domaines de la sécurité à l'intérieur desquels vous avez l'exploitation, le personnel, l'organisation, les plans de secours, la conformité au domaine légal, etc…

sationnel et/ou les outils ou solutions appropriées. Donc on accélère la mise en œuvre du plan d’action et cela est plus efficace. Une chose est certaine, avec le rapport d’audit, le plan d’actions et la réalisation de quelques améliorations (par exemple : la sensibilisation du personnel), ils ont démontré leur niveau d’appropriation en tant que dirigeant, ils ont réduit certains risques potentiels, et sont « sous contrôle » avec une base « auditable » et la mécanique de suivi. Par ailleurs, comme j’ai appréhendé la vue globale sur leur informatique, souvent je leur donne des idées ainsi que mes conseils sur les solutions possibles pour optimiser et réduire leurs coûts. Par exemple, en optimisant l’utilisation des postes de travail, il est possible de réduire les coûts de 200 à 500€ par poste et par an, ceci tout en contribuant au développement durable.

pour peu que vous soyez une pmE d'une dizaine de personnes, ça fait un billet de 5000 euros! Oui, et en plus c'est écologique, on gagne des kilowatts, du papier et on ne change les postes qu’au moment où c’est réellement nécessaire, non pas en suivant une règle comptable ! Donc on génère moins de déchets !

vous n'êtes pas un commercial, mais un peu quand même ! Oui, c'est ce que me disent certains clients. Mais avant tout, c’est ma passion pour bien faire, et la relation de confiance avec mes clients. Je me rappelle un de mes premiers clients que j’ai beaucoup apprécié : PDCi à Saint-Cyr en Val, une PME de 25 personnes. Cette affaire s’est faite grâce au réseau avec la pépinière d’Olivet. Cette entreprise avec son Directeur Général m’ont impressionnés ! Courageux, travailleurs et déterminés dans leur volonté de développer leur affaires avec une approche « qualité & sécurité » (rare…). Ceci avec un personnel super sympa… Quelque part, j’ai regretté de les quitter en fin de mission.

aujourd'hui qu'est-ce que la pépinière d'entreprise vous apporte ? D’abord un réseau, avec des échanges avec les autres chefs d’entreprises. Ensuite, il y a toute la logistique (avec le réseau internet, chez moi, je n’ai pas le même débit), et nous avons une assistante que l'on partage, et qui nous apporte des services appréciables et appréciés. (le courrier, les recommandés, vous avez besoin d'un coup de main pour sortir vos impressions, …). De plus, c’est un endroit convivial car nous nous rencontrons entre nous, à l’occasion de petits évènements organisés par la pépinière.

Comment se déroule une intervention ? Des interviews avec les responsables et une visite des locaux. J’ai mes checklists qui comportent les éléments de sécurité attendus avec les mesures de protection. J’analyse leur documentation existante, je pose mes questions sur les mesures de protection dans les différents sujets: mots de passe, formation personnel, sécurité systèmes, sauvegardes, logs, informations confidentielles, applications vitales, etc… Cette première analyse globale dure 2 à 4 jours maximum. D’autre part, avec un partenaire spécialiste en réseau et systèmes qui travaille avec moi, on analyse la topologie de l’architecture avec le réseau et les systèmes pour détecter les failles techniques majeures. Là, c’est un diagnostic rapide (1 jour), mais cela est toujours positif (et si on trouve un problème important, alors on le signale et on aide le client à corriger immédiatement). Ensuite, un rapport de résultat de l’audit est donné au Client. il comporte le niveau de sécurité réel existant dans chacun des domaines, le détail avec toutes les vulnérabilités et les recommandations d’actions correctrices. Ce qui permet d’élaborer avec le Chef d’entreprise le plan d’améliorations de façon simple et rapide.

Cela est-il apprécié et suivent-ils vos recommandations ? Oui beaucoup, rien que nos entretiens et échanges sont riches d’enseignements. Et, de plus en plus souvent, ils sont demandeurs car leurs clients imposent des règles et exigent qu’on leur montre comment ils couvrent la sécurité, ou bien ils veulent un strict respect de la confidentialité sur leur projet nouveau et sensible. Quant aux recommandations, on fait le tri pour sélectionner les plus importantes et les plus rapides à mettre en œuvre. Ensuite, on prévoie des étapes successives d’amélioration du niveau de sécurité. Dans ce cadre, je sais les aider à corriger la majorité des failles avec un apport méthodologique, organi-

Est-ce que pour vous finalement, c'est retrouver l'entreprise comme vous l'avez connue chez iBm mais où chacun garde son indépendance ? Oui, tout à fait. J’apprécie vraiment toute cette infrastructure et le fait que les responsables et les acteurs impliqués la font « vivre ». Je pense que cela favorise l’innovation dans nos domaines respectifs. Par ailleurs, elle est bien située près de l’université, ce qui est intéressant si l’on souhaite développer un relationnel tant pour donner des cours que pour proposer des stages. Cette idée des pépinières est vraiment géniale !

justement un conseil aux jeunes qui se lancent ? Le premier grand conseil, c'est la communication. La maîtrise de leur domaine de compétence est supposée acquise. Par contre, il faut bien développer votre relationnel et savoir travailler en équipe. Se fâcher ne sert strictement à rien, il faut savoir rester « blanc » en toute circonstance… Et on ne réussit jamais tout seul… Et le deuxième conseil c'est de rechercher votre valeur ajoutée. Vous arrivez pour un job, vous êtes cinquante, comment faites-vous la différence ? Mettez en avant vos facteurs de différence avec votre valeur ajoutée, préparez bien le sujet, avec en rouge sur votre front « succès »! Vous verrez, ça aide !

Une dernière question très simple : quelle est votre définition à vous, du mot innovation ? C'est un gisement nouveau avec un potentiel de réalisation pour un développement personnel ou pour un développement dans d’autres domaines d’applications (le culturel, le scientifique, le médical, les affaires…).

CESiS Expert en informatique et en sécurité de l'information près la Cour d’appel d’Orléans Tél : 02 38 25 33 74 / email: cesis@orange.fr

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n ENGAGÉS ET MOBILISÉS EN RÉGION CENTRE PAR LUCIE BRASSEUR

GESEC, un GIE unique en son genre en France Le Gesec, Groupement Economique Sanitaire Electricité Chauffage est le premier Groupement d’Intérêt Economique du genre en France. Fondé en 1970 par Pierre Chapon, le Gesec est un GIE réunissant des entreprises indépendantes (PME) de services spécialisés dans le génie climatique, l'électricité et l'eau pour tous types de bâtiments (habitats individuels et collectifs ; commerces et bureaux ; entreprises et industries ; collectivités territoriales et Etat) et au service de leurs occupants. Le GIE est organisé sur un modèle d'économie solidaire sans équivalent en France. Le 1er décembre dernier, le GIE fêtait ses 40 ans. Le Gesec est organisé autour de trois forces. En premier lieu, on y retrouve les PME adhérentes, (358 entreprises réparties sur l’ensemble du territoire national) installateurs spécialistes de l’énergie, de l’électricité et de l’eau dans la maison : chauffage, électricité, énergies renouvelables, sanitaires... Tout ce qui compose le génie climatique. En deuxième lieu, on y retrouve les partenaires industriels et distributeurs, (80 entreprises réparties dans l’hexagone) à titre d’exemple, les fabricants Viessmann pour les chaudières et CiAT pour les pompes à chaleur. Enfin, nous retrouvons comme pierre d’angle du groupement, 25 experts, salariés du groupement. Dès l’origine, l’objectif était de permettre aux entreprises adhérentes l’accès à des compétences normalement réservées aux grands groupes. Les 25 anges gardiens, ou experts, agissent quotidiennement au service des adhérents, leur apportant des compétences en matière juridique,

le gesec a reçu en décembre dernier (des mains de Jean germain, président de Tour(s) plus) le prix de la performance durable (dans le cadre du Top des entreprises 2010) pour la rénovation exemplaire de son siège social.

technique, événementielle, communication/marketing... 3 experts sont également chargés de l’animation du réseau et de l’accompagnement des dirigeants dans leurs problématiques courantes. aCCOmpagNER SUR lE lONg TERmE Si le Gesec accompagne de manière pragmatique les entreprises adhérentes au quotidien, il n’en reste

qu’aImEZ-vOus lE plus DaNs vOTrE méTIEr ? C’est un tout. J’aime la diversité des gens que je rencontre, le fait de pouvoir voyager, les rencontres... J’aime avoir la possibilité de faire grandir aussi bien les autres que moi-même.

Pauline Mispoulet présidente du GESEC Jeune femme dynamique, élégante et déterminée, ses collaborateurs et collaboratrices témoignent beaucoup de respect et d’admiration quand ils évoquent leur présidente. Journée de la femme oblige, nous ne pouvions passer à côté de la question... COmmENT êTEs-vOus arrIvéE au gEsEC ? C’était dans un bistrot, en jouant au 4 -21, il y a presque 20 ans. a l’époque, j’étais encore étudiante. J’y suis entrée trois ou quatre ans plus tard. vOus Y ENTréE COmmE JurIsTE ? Tout à fait. puis, je suis devenue Dg en 2002 et présidente en 2006. le gIE a toutes les problématiques d’une entreprise. Nous sommes 27 collaborateurs et nous sommes en prise directe avec les entreprises chaque matin. Ce n’est ni une association philanthropique, ni une société, dont l’objet est de gagner de l’argent et de le distribuer aux actionnaires. les adhérents sont propriétaires du gIE et leur objectif est de mutualiser des moyens pour se développer. la finalité est vraiment économique, car nous agissons afin de rendre ces entreprises plus prospères, plus performantes, plus reconnues sur leurs marchés. l’une des particularités de notre gIE réside dans ma neutralité. Je n’ai pas d’entreprise et je passe 200% de mon temps à réfléchir gesec, à penser gesec, à travailler gesec. mon rôle est complémentaire à celui des administrateurs qui sont chefs d’entreprise. Je leur montre ce qu’ils ne voient pas et inversement, ils me montrent ce que je ne vois pas. Nous travaillons main dans la main. Je suis l’élément neutre, car toutes les décisions que je prends, vont dans l’intérêt du collectif, pas dans le sens de ma boîte. ainsi, mon rôle est de me poser en permanence la question de savoir comment nous pouvons conduire un groupe d’indépendants, voire parfois indépendantistes, vers des objectifs communs.

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HOmmE, fEmmE, ENTrEprENEur, mêmE COmBaT ? Je ne me suis jamais vraiment posé la question. a mon sens, la fibre entrepreneuriale sied aussi bien à l’homme qu’à la femme. Il n’y a pas de genre dans l’entreprenariat. Il y a des hommes entrepreneurs, des femmes entrepreneures. Il existe des managements différents mais c’est aussi bien le cas chez les hommes que chez les femmes, encore une fois, ce n’est pas une question de genre mais de personnalité. l’essentiel est d’aimer son métier. quand j’ai débarqué dans ce monde d’hommes, ils m’ont certainement observée un peu différemment, c’était sûrement perturbant pour ces hordes d’hommes habitués à travailler ensemble. Ils ont observé, c’est naturel, mais il me semble qu’il s’agissait surtout de curiosité. Ils se sont interrogés mais je doute qu’ils aient jugé négativement ou de manière suspicieuse mon arrivée. Je n’ai jamais ressenti de misogynie farouche ou désarmante à mon égard. Est-ce dû au fait que je ne me sois pas posée la question ? Je ne sais pas, mais une chose est sûre, les hommes ne sont pas habitués à travailler avec des femmes. Du coup ça peut parfois créer un petit flou. pOur parapHrasEr fraNçOIsE gIrOuD, pENsEZvOus quE l’égalITé sEra aCquIsE Dès lOrs quE DEs fEmmEs « méDIOCrEs » sErONT paraCHuTéEs à DEs pOsTEs à rEspONsaBIlITé TEls quE lE sONT parfOIs CErTaINs HOmmEs Je ne vis pas dans un univers de compétition entre les hommes et les femmes. Je n’ai jamais cherché à prouver quoi que ce soit. si j’ai eu la capacité d’intégrer assez facilement ce métier c’est par culture et par éducation. mes parents nous ont donné, à ma sœur et moi, une éduction unisexe. Je pouvais aussi bien construire une cabane que jouer à la poupée. J’ai conduit les tondeuses de mon père à 15 ans et ai commencé à me maquiller à peu près en même temps... Ce que je suis, je le dois beaucoup à mes parents. Eux aussi étaient entrepreneurs, ils m’ont transmis la fibre. si je ne suis pas perdue au milieu des hommes, je le dois à l’éducation qu’ils m’ont donnée. Et, cet aspect de ma personnalité, je l’ai cultivé au fil du temps. J’ai un profond respect pour tous ceux avec qui je travaille, homme ou femme, et je pense que c’est réciproque. Je n’en fais pas ni une cause ni une justification. Cela dit, si je ne conduisais pas correctement les affaires, si je n’avais pas les bonnes idées, je le paierais au moins aussi cher que les hommes. Est-ce une chance pour le gesec ? franchement, je n’en sais rien. Je pense qu’il y a des gens admirables et valeureux partout. J’essaie juste de donner le meilleur de moi-même.

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pas moins un formidable outil de réflexion et de prospective pour les entreprises, en vue de proposer des solutions d’avenir à ses adhérents. Le point central du Gesec, le cœur de l’action, reste la réflexion sur les changements qui se profilent. Au travers d’ateliers de réflexion, le Gesec met autour de la table les installateurs et les concepteurs des produits. Ainsi, en conjuguant les expériences des professionnels de terrain, celles des fabricants et celles des distributeurs, le Gesec est devenu un outil majeur d’analyse, de réflexion stratégique et d’accompagnement pragmatique des entreprises du secteur. A titre d’exemple, le bâtiment où est domicilié le siège du Gesec a déjà reçu de très nombreuses distinctions et est aujourd’hui qualifié de « Bâtiment Basse Consommation ».

COmmENT adHéRER aU gESEC ? Toutes les entreprises du secteur ne peuvent rejoindre les rangs du groupement. Une sélection rigoureuse permet de garantir le savoir-faire, la qualité et l’éthique des professionnels adhérents. L’adhésion ne peut se faire que par cooptation d’un membre et par validation des autres adhérents de la région. « Nous souhaitons que les membres s’investissent réellement, qu’ils parrainent des jeunes qui s’installent... » explique Morgane Marchais du Gesec. La cotisation reste peu élevée, compter 600 euros par an, et la sélection rigoureuse « nous y tenons car nous sommes garants de cette qualité » complète-t-elle. www.gesec.fr


WHERE IS BRIAN ?

GESEC, the only EIG of its kind in France

independents, who are often highly individualist, towards common objectives.

The Gesec, Groupement Economique Sanitaire Electricité Chauffage (Economic Sanitation, Electricity and Heating Group), is the first Economic Interest Group of its kind in France. Founded in 1970 by Pierre Chapon, the Gesec is en EIG which brings together independent companies (SME) specialising in HVAC engineering, electricity and water for all types of building (individual and collective housing; shops and offices; businesses and industry; regional authorities and Government) and working on behalf of their occupants. The EIG is organised according to a solidarity-based economic model, which has no equivalent in France. The EIG celebrated its 40th birthday on 1st December last year. The Gesec is organised around three strengths. First of all, there are its member SME (358 companies across France), who are specialist installers of energy, electricity and water services in the home: heating, electricity, renewable energies, sanitation and so on. Everything involved in air conditioning. Next there are industrial and distributor partners (80 businesses across France), such as Viessmann for boilers and CiAT for heat pumps. Finally, the corner stone of the group is its own 25 experts. From the outset, the group’s objective was to enable its member businesses to access skills that would normally be reserved for major groups. The 25 guardian angels, or experts, work every day on members’ behalf, providing them with legal,

WHaT DO YOu lIKE THE mOsT aBOuT YOur JOB? I love everything: I like the different kinds of people I meet, being able to travel, meet people and so on. I like being able to see other people as well as myself grow.

technical, event management, communication/marketing and other skills. 3 experts are also responsible for running the network and assisting managers with their common daily problems. lONg TERm aSSiSTaNCE While the Gesec provides pragmatic assistance to its member companies on a daily basis, it is still a powerful discussions and prospecting tool for businesses, enabling them to offer their members solutions that are firmly geared towards the future. The Gesec’s central point, and the core of its activities, is still discussion of the changes we are now seeing. The Gesec brings product installers and designers together around the table through discussion workshops. So, by combining the experience of professionals in the field, manufacturers and distributors, the Gesec has become a major tool for analysis, strategic discussion and pragmatic assistance to businesses in the sector. For example, the building which houses the Gesec’s head office has already won many awards and is now classified as a “Low Consumption Building HOw CaN COmpaNiES jOiN THE gESEC? All companies in the sector are welcome to join the group’s ranks. A rigorous selection guarantees the skills, quality and ethics of its member professionals. Companies can only become members by being co-opted by one member and being validated by the other members in the region. “We want our members to make a real investment. We want them to sponsor young people who are just starting out”, explains the Gesec’s Morgane Marchais. Membership fees remain low (600 Euro per year) and the rigorous selection “is something that we insist on because we are the guarantors for this quality”, she adds. www.gesec.fr

Dynacom est la 1ère offre globale qui répond à tous vos besoins de traduction ! Nous traduisons de et vers plus de 48 langues dans tous les domaines (juridique, technique, médical ou commercial) et nous assurons les missions d’interprétariat.Résolument orienté client, on peut le dire : dynacom, ça parle à tout le monde ! www.dynacom.fr - 54 rue de la Bretonnerie - 45000 Orléans - 02 38 54 58 33

Pauline Mispoulet GESEC president respect and admiration when discussing their president. We couldn’t let International Women’s Day go by without raising the issue… HOW DID YOu JOIN THE gEsEC ? I was in a bar, playing dice about 20 years ago. I was still a student then. I joined three or four years later.. DID YOu JOIN as a laWYEr ? Yes I did. Then I became Chief Executive in 2002 and president in 2006. The EIg has all the same issues that a company does. There are 27 of us and we are in direct contact with businesses every morning. We’re not a philanthropic association or a company whose objective is to earn money and distribute it to shareholders. The members own the EIg and their objective is to share their resources so that they can all develop. The end purpose is a financial one, as we are acting to make these companies more prosperous, better performing and better recognised in their markets. One of the specific features of our EIg is the fact that I’m neutral. I don’t have a business and I spend 200% of my time eating, sleeping and breathing gesec. my role complements that of the administrators who are company directors. I show them the things that they can’t see and, vice versa, they show me the things that I can’t see. We work hand in hand. I am the neutral element, as all the decisions I make are for the good of the collective and not for my own company. so, my role is to keep asking myself how we can lead a group of

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WHETHEr YOu’rE a maN, a WOmaN Or aN ENTrEprENEur, arE YOu faCINg THE samE CHallENgEs? I’ve never really thought about that. as far as I’m concerned, men and women are equally entitled to entrepreneurial spirit. There’s no gender in business. There are male entrepreneurs, female entrepreneurs. There are different management styles, but this is as true for men as it is for women, and once again it’s not a question of genre, it’s more a question of personality. The important thing is to love your job. When I arrived in this man’s world I’m sure that they looked at me a bit differently; I’m sure it was quite a disruption for these gangs of men that were used to working together. They kept an eye on me, and that’s only natural, but I think this was more through curiosity than anything else. They used to wonder about me, but I don’t think they had any negative or suspicious feelings about my arrival. I’ve never felt any bitter or disarming misogyny in relation to myself. Is this because I’ve never thought about it? I don’t know. But one thing is sure, and that’s that men are not used to working with women. This can trouble the waters sometimes. TO parapHrasE fraNçOIsE gIrOuD, DO YOu THINK THaT WE’ll ONlY HavE EqualITY WHEN “mEDIOCrE” WOmEN arE paraCHuTED INTO pOsITIONs Of rEspONsIBIlITY JusT lIKE sOmE mEN arE? I don’t live in a world where men and women are competing with each other. I’ve never sought to prove anything. If it’s been quite easy for me to slip into this job it’s because of my background and upbringing. my parents gave my sister and me a unisex education. I spent as much time building dens as I did playing with dolls. I was driving my father’s lawnmower at 15 and started wearing make-up around the same time… my parents made me who I am. They were also entrepreneurs and they passed that spirit onto me. If I’ve managed not to get lost in a male environment it’s because of the education they gave me. I’ve cultivated this aspect of my personality over time. I have a profound respect for everyone I work with, both men and women, and I think that they respect me to. I’ve not turned this into any kind of cause or justification. Having said that, if I didn’t look after business correctly, if I didn’t have the good ideas, I’d pay at least as high a price as a man would. Is this an opportunity for the gesec? Honestly, I don’t know. I think that there are admirable and valorous people everywhere. I just try to give my best..

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n CULTURE & VOUS

LU POUR VOUS

ÉDITO CULTUREL

Et c'est le soir toute la journée

BRUNO, LES FÉES MÈRES, CAFÉ-RESTAURANT CULTUREL À CHÂTEAUDUN

dE pREETa SamaRaSaN

Jazz et économie

Et oui, le Festival Jazz de Mars a débuté le 3 mars et prendra fin le 10 avril 2011. Un festival qui aura bien du mal à boucler son budget cette année. C’est grâce à l’aide des salles de spectacles du département que pourra se tenir un festival autour des mélodies Jazz qui nous tiennent à cœur. Le Jazz, élite ou populace ? Pourquoi est-il si difficile de faire partager son amour du Jazz ? Pourquoi les subventions deviennent-elles de plus en plus minimalistes pour de tels types de culture ? Nous voilà repartis dans le « ce soir je refais le monde »... Certes non, mais le problème reste bien présent. Dans ma programmation dunoise, le

Jazz a une place prépondérante. D’aucuns diront que c’est simplement chiant mais dans un paysage très tourné vers le rock, mon épouse et moi trouvions intéressant d’ouvrir les horizons. Mission difficile quand on vit ce paysage au jour le jour. Entre des clients programmés par la télévision, et son star système, et des artistes qui augmentent les prix pour une salle non subventionnée, c’est le système D et la foi qui font avancer ! Pour un festival comme le Jazz de Mars, il reste la foi et la confiance avec des salles, malgré tout, présentes… La programmation est éclectique entre jazz classique et contemporain en passant par des spectacles orientés. La Grande Céline Bonacina, le 3 Jazzzs ensemble et leurs émotions pures, Jean-Jacques ruhlmann et son flow classiquement imparable et l’Xtet de Bruno reignier et son chœur de solistes, un grand spectacle, tous seront là pour faire voyager les festivaliers aux confins de l’émotion musicale. Au-delà de l’image plaquée sur un écran plat, le live nous apporte cette vie en face de nous, celle qui nous fait prendre conscience de notre existence. Alors combattons cette diminution des subventions. A moins que ce ne soit pas au public de permettre ce type de manifestations… Alors, quelle serait la solution pour que vivent ces spectacles vivants

sans les publiques subventions ? Quelle interaction pourrait intervenir entre le monde de la culture et le monde si privé des entreprises commerciales ? Une vraie étude doit se faire autour de cette problématique. Nous ne mettrons pas en doute la place de la culture dans une société en crise car je l’ai déjà abordé dans mon premier édito ! Donc dans ce cadre-ci, comment financer ces spectacles ? D’ailleurs ont-ils besoin d’un financement ? Et pourquoi réside une différence de prix entre un festival et une salle privée ? Les artistes abuseraient-ils des subventions ? Auraientils sciés la branche sur laquelle ils se trouvaient ? Dans tous les milieux artistiques le manque d’argent se fait sentir. Les communes s’appuient de plus en plus sur les structures associatives qui sont de moins en moins subventionnées… Quel sera leur avenir ? il est clair qu’il faut trouver une nouvelle solution car l’Etat, au lieu de réformer son train de vie préfère tailler les budgets culturels (y compris dans l’éducation…) et autres en passant ! Pour survivre, il faut donc repenser notre métier pour aller chercher de nouvelles ressources et pouvoir vivre de ce plaisir sans fin qu’est la création ! Entreprises, je suis à votre écoute…

CÔTE CINÉ True Grit des frères Ethan et Joël Coen Date de sortie : 23 février 2011 avec Jeff Bridges, matt Damon et Josh Brolin recherché par LaBoeuf, un Texas ranger qui veut le capturer contre une belle récompense. Ayant la même cible, les voilà rivaux dans la traque. Tenace et obstiné, chacun des trois protagonistes possède sa propre motivation et n'obéit qu'à son code d'honneur. Ce trio improbable chevauche désormais vers ce qui fait l'étoffe des légendes : la brutalité et la ruse, le courage et les désillusions, la persévérance et l'amour...

Synopsis : 1870, juste après la guerre de Sécession, sur l'ultime frontière de l'Ouest américain. Seul au monde, Mattie ross, 14 ans, réclame justice pour la mort de son père, abattu de sang-froid pour deux pièces d'or par le lâche Tom Chaney. L'assassin s'est réfugié en territoire indien. Pour le retrouver et le faire pendre, Mattie engage rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique. Mais Chaney est déjà

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Un western, un vrai (True Grit) Vous aimez les westerns, les vrais, où l’on sent physiquement la poussière, la saleté et le goût du sang ? True Grit en est un, et de la plus belle eau (de vie). Et non, ce n'est pas un remake de 100 dollars pour un shérif, film poussif de Hathaway, tout entier destiné à mettre en valeur un John Wayne vieillissant. Le matériau de base est le même, le roman d'un certain Charles Portis, et c'est tout. Sur l'affiche du film des frères Coen, on ne voit que le borgne Jeff Bridges. Sa composition est savoureuse (et quel organe

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vocal, dommage pour ceux qui ne verront que la VF), mais elle est quasiment éclipsée par celle de la jeune Hailee Steinfeld, dont l’aplomb (dans la tête) est proprement sidérant. Une actrice est née, ce serait bien le diable si on n’entendait pas parler d’elle dans le futur. Quant à Matt Damon, méconnaissable, son jeu, tout en subtilité, complète à merveille la prestation de ces deux petits camarades. Un vrai western donc, classique, à la mise en scène renversante (les pendaisons, la traversée d'une rivière à cheval, les fusillades) avec 20 dernières minutes à couper le souffle. Et la Coen’s touch, dans tout ça ? Elle est bien présente, même si moins marquée que d'habitude, dans des dialogues qui claquent comme des fouets, dans le défilé de trognes improbables, dans l’’irruption de la violence, sèche et sans concession. Si vous aimez les westerns, courez-y ! Si vous détestez les westerns, raison de plus pour y aller. Ne serait-ce que pour prendre une petite leçon de réalisation.

Traducteur : yoann gentric genre : Romans et nouvelles - étranger Editeur : actes Sud iSBN : 9782742794805 Sortie : 02/2011 prix : 23.80 €

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS par une triste journée de septembre 1980, une jeune servante tamoule, Chellam - accusée par une fillette de six ans, aasha, d'avoir joué un rôle dans la mort mystérieuse de sa grand-mère, s'apprête à quitter, pour n'y plus revenir, la « grande maison » de Kingfisher lane qui abrite les rajasekharan, une famille de notables indiens de la ville d'Ipoh, en malaisie. sa sœur aînée, uma, s’étant, une semaine auparavant, envolée pour les états-unis, la petite aasha est seule, à présent, pour affronter une situation familiale délétère, entre un père aussi progressiste qu’absent et une mère que ronge l'amertume... C'est dans l'inquiétude ainsi créée et au fil d'un envoûtant récit kaléidoscopique que preeta samarasan fait peu à peu surgir, sous le regard de la fillette, les non-dits et les mensonges dans lesquels s’enracine le « roman familial » des rajasekharan, jusqu'à convoquer la figure du grand-père fondateur, jadis misérable coolie perdu dans la foule d'une immigration indienne aujourd'hui encore condamnée à la précarité par des lois iniques, aux allures d’authentique apartheid, dans un pays prétendument multiracial qui privilégie ouvertement sa communauté malaise. En invitant, dans un roman impressionnant d’autorité et de lyrisme, à une exploration sans compromis de la profonde corruption du rapport au monde, sur le plan individuel et collectif, dont est responsable la classe politique de son pays, preeta samarasan s'inscrit dans la lignée d'un salman rushdie, d'une arundhati roy ou d'une Kiran Desai, et inaugure avec éclat l'entrée de la malaisie sur la scène de la littérature mondiale. Née en malaisie, preeta samarasan a quitté son pays pour achever ses études secondaires aux états-unis. après avoir obtenu un master de musicologie et de création littéraire, elle s’est installée en france, dans un petit village de la Haute-vienne, où elle vit avec son mari et sa fille. Et c’est le soir toute la journée, son premier roman, a été traduit en quinze langues. le récit d'Et c'est le soir toute la journée débute en 1980. Et c'est la fin de l'histoire. la déchéance d'une bonne à tout faire, la mort d’une vieille dame, le départ vers l’amérique d'une jeune fille. Trois personnages féminins, auxquels il faut ajouter ceux d’une mère de famille au bord de la crise de nerfs et d’une fillette de 6 ans névrosée, qui sont au cœur du roman de preeta samurasan, les hommes n’y jouant qu'un rôle subalterne. Habilement, la romancière va revenir en arrière, tisser la toile du temps à l’envers, et expliquer pourquoi on en est arrivé là. l’histoire est avant tout celle d’une famille indienne en malaisie, plutôt aisée, mais souffrant du complexe des minorités de ce pays, à l’instar de la communauté chinoise, qui semble plus que dubitative (comme l'auteure, sans aucun doute) quant à l’harmonie multiraciale dont se vantent les autorités de ce pays musulman et, en principe, démocratique et sans discrimination d’aucune sorte. Ceci, c’est l’arrière plan, car plus on remonte dans le temps au fil du roman, plus le nœud de vipères que constitue la cellule familiale devient patent, nourri de rancœurs et de jalousie recuites. la belle-mère hait sa bru qui le lui rend bien, la fille cadette essaie de ressembler à l'aînée, sans y parvenir, se rapproche de la servante tamoule, avant de la trahir. quant au père, sans doute lassé par cette atmosphère viciée, il s’est construit un autre foyer, avec une femme chinoise. samarasan raconte les petits et grands événements de cette maison indienne, avec un luxe de détails et de descriptions inouïs, une cruauté insensée, et un style luxuriant qui demande une attention de tous les instants. Ce roman, entre proust, Balzac et mauriac, toutes proportions gardées, est très exigeant et parfois aride, et d’une lenteur languissante. Il n’en reste pas moins un véritable tour de force, écrit dans une langue superbe, riche en portraits psychologiques, d’une effarante précision. Il y a un grand souffle à l'intérieur, le même qui est nécessaire pour en venir à bout.


CÔTE CINÉ - LE RETOUR Toi, Moi, et les autres Françoise dE laURE adlER genre : Biographie Editeur : grasset iSBN : 9782246759218 Sortie : 01/2011 prix : 22 €

LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS laure adler, journaliste, historienne et écrivain, anime plusieurs émissions sur france Inter et france Culture. Elle est l’auteur d’un récit, a ce soir, adapté au cinéma, et de plusieurs biographies qui furent des succès de librairie : marguerite Duras (prix fémina de l’essai, gallimard, 1998), Dans les pas de Hannah arendt (gallimard, 2005), l’Insoumise, simone Weil (actes sud, 2008). françoise giroud. C’est une légende ! Engagée en 1945 par Hélène lazareff comme journaliste à la création de Elle, puis fondatrice de l’Express, elle avait des phrases assassines, comme le fameux « On ne tire pas sur une ambulance » qui visait Chaban-Delmas. On la craignait, on la respectait. le sens de la formule, le sourire enjôleur, la rapidité, le feu sous la glace de l’émotion toujours contenue. Compagne et complice de Jean-Jacques servan-schreiber, amie fidèle de mendès france et mitterrand, celle qui « inventa » la Nouvelle vague et roulait en décapotable, fut une grande amoureuse, carnassière, aimant le plaisir autant que le devoir : on apprendra ici tout de son tempérament passionné, jusqu’aux malheurs, aux larmes, à la tentative de suicide, à la trahison. femme politique, cette fille d’immigrés turcs ne passa jamais son bac, mais devint secrétaire d’Etat à la condition féminine sous giscard d’Estaing. Travailleuse frénétique, élégante en diable et follement charismatique, femme d’action, éprise de liberté, c’était une visionnaire. De son engagement dans la résistance à son union avec un homme proche de la gestapo, de son opposition farouche à la guerre d’algérie aux secrets et mensonges dont elle a enveloppé son histoire, ce sont les zones d’ombre d’une femme publique que laure adler explore dans cette biographie nourrie aux meilleures sources, fondée sur l’accès à des archives inédites de l’ImEC. françoise giroud, née lea france gourdji, le 21 septembre 1916 à lausanne en suisse et morte le 19 janvier 2003 à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-seine. En cette période de célébration de la femme, laure adler sort chez grasset une magnifique biographie de françoise giroud. Outre la femme de médias ou de politique, françoise giroud résume par son parcours l’ensemble des battements du muscle cardiaque du 20° siècle. Entre les exils géographiques et émotionnels, la seconde guerre mondiale, l’instauration de la vème république, on y rencontre l’Histoire et ses personnages, vgE, mitterand, simone veil. mais ce n’est pas tout, on y découvre surtout une françoise giroud sous ses traits de femme, de maîtresse, d’amante, de mère, de fille, ses plus grandes joies, ses luttes, ses combats, ses engagements, ses troubles, ses névroses, ses rapports à la religion, à la politique, à l’amour, aux autres et surtout à elle-même. modèle de femme, modèle de Journaliste, françoise giroud, celle que l’on connaît comme la grande patronne de l’Express demeure un modèle. a lire de toute urgence. lB

De audrey Estrougo Date de sortie cinéma : 23 février - avec leïla Bekhti, Benjamin siksou, Cécile Cassel décalage entre les réalités des quartiers populaires du nord de Paris (10°, 18° et 20° arrondissement très certainement) et les quartiers bobos chics, voire de la noblesse déchue du 8° au 16° arrondissement. Les dialogues sont écrits au peigne fin, dans une langue dans toute sa modernité et sa capacité à évoluer, un véritable témoignage de l’évolution linguistique de la langue. Tout commence par un accident banal, on tire le bout de la pelote, comme dans la vraie vie et.. c’est justement elle qui mène le jeu... On ne sait jamais jusqu’où elle nous mènera. Alors, comme dans la vraie vie, la musique, les chansons populaires rythment les joies et les peines des protagonistes. « Pour un flirt avec toi, je ferai n’importe quoi... » En première demi-heure on se demande si le scénario n’est pas simplement une excuse à l’écriture de dialogue riches, à la mise en scène Gab a une vie rangée : une fiancée, un mariage chorégraphique des chansons populaires reen préparation, une famille aisée. Leïla ne s’au- vues et replongées dans un contexte improbatorise pas à vivre la sienne : des études de droit, ble... jusqu’à ce que. Chut, nous ne pouvons un petit frère turbulent, une maman partie trop pas tout dévoiler, courez dans les salles obstôt… Alors, lorsque Gab renverse le petit frère cures ! Toi, Moi et les autres, c’est la vie dans de Leïla, c’est le choc des mondes et le début tous ses paradoxes, dans toute sa beauté, toute d’une grande histoire d’amour qui va se heur- sa splendeur. ter violemment à la réalité. Enfin, si nous avions découvert Leïla Bekthi, Tina, la plus proche confidente de Leïla est il y a une petite année dans Tout se qui brille, sans papiers, sous la menace d’une reconduite et qu’elle tient indéniablement son rôle a la à la frontière et se fait arrêter. Alors que le perfection, qu’elle crève l’écran, le rythme, la monde de Leïla s’effondre, Gab est prêt à tout présence, le jeu, le « je ne sais quoi » qui en pour elle, même à s’opposer à son père, préfet fait un personnage hyper attachant, j’ai peur de police. qu’elle ne s’enferme dans ces rôles de jeune Et qui a dit que rien n’était impossible tant femme issue de l’immigration, un peu perdue qu’on a de l’amour ?… entre deux mondes... L’avenir le dira. En attenSous couvert d’une improbable comédie mu- dant, il est peu probable que le film soit un carsicale, Toi, Moi et les Autres est un formidable ton du box office sans le recours à d’importants film de cinéma, au sens le plus noble du terme. moyens de communication, mais il compte Le casting est parfait, comme si chacun des parmi la petite série de déjà très beaux crus cipersonnages avait décroché un rôle écrit sur- nématographiques 2011. J’ai ri, frissonné, mesure. Un film où l’on rit d’un comique du pleuré. Magnifique. LB

CÔTE EXPOS Hommage / image

Entre patrimoine et modernité, deux expositions proposent d'établir une passerelle entre l'innovation des conquérants historiques de l'image et le regard actuel des peintres qui, à leur manière, prolongent cette quête. La Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d'Orléans, du 26 février au 24 avril, rendra hommage à Etienne-Jules Marey dans l'exposition « La mémoire du geste », dont une avant-première avait été présentée à la galerie le Garage en mars 2008. La galerie le Garage proposera l'exposition «

Les conquérants de l'illusion », un hommage de onze peintres contemporains à ces pionniers qui de Niepce aux frères Lumière, de Marey à Ducos du Hauron, ont fait naître les outils qui ont construit notre mode contemporain de la représentation. Commissaire de cette double exposition : Claude Guibert Galerie le Garage 9 rue de Bourgogne 45000 OrLEANS Tel : 06 08 78 34 02 www.galerielegarage.net

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